Aurélie Bergeaud-Wetterwald

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de droit et science politique

Institut de Sciences Criminelles et de la Justice
  • THESE

    Le droit à la preuve, soutenue en 2007 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean-Christophe Saint-Pau 

  • Aurélie Bergeaud-Wetterwald, Elisa Baron, Évelyne Bonis-Garçon, Julien Lagoutte, Jean-Christophe Saint-Pau (dir.), Liber amicorum en hommage à Yannick Capdepon,, 2023, 362 p.  

    Le 25 octobre 2019, Yannick Capdepon, maître de conférences à la Faculté de droit et science politique de l'Université de Bordeaux, nous quittait brutalement alors qu'il dispensait un cours de procédure civile à ses étudiants de 3e année de Licence dans l'amphithéâtre Vizioz. Agé de seulement 40 ans, il avait participé à l'épanouissement de la recherche bordelaise en procédure à travers sa thèse intitulée « Essai d'une théorie générale des droits de la défense », de nombreux articles et un ouvrage de procédure civile. Sa disparition, au seuil d'une carrière qui s'annonçait riche, a plongé la communauté universitaire dans une profonde tristesse. En hommage à un esprit brillant mais aussi à une personnalité pétillante et attachante, ses collègues et amis ont souhaité lui dédier cet ouvrage à titre posthume. Yannick Capdepon était un processualiste, au sens plein du terme, mais sa curiosité le poussait à s'intéresser à tout. Aussi, l'amitié et le respect qu'ont voulu lui témoigner les contributeurs à ce Liber Amicorum conduiront-ils ses lecteurs, comme son dédicataire de son vivant, vers le droit processuel et au-delà.

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, Évelyne Bonis-Garçon, Guillaume Drouot, 150 ans de la faculté de droit de Bordeaux, quel héritage doctrinal ?, LGDJ, un savoir faire lextenso, 2021, 165 p. 

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, Évelyne Bonis-Garçon, Yannick Capdepon, Procédure civile, Editions Cujas, 2017, Référence, 623 p.  

    La 4e de couv. indique : "La procédure civile désigne l'ensemble des actes par lesquels un litige peut être porté devant une juridiction de l'ordre judiciaire statuant en matière civile, commerciale, sociale ou encore rurale. Aussi cet ouvrage a-t-il fait le choix de présenter la matière en se mettant à la place d'un plaideur qui souhaite porter une demande devant les tribunaux. Plusieurs questions se posent alors nécessairement à lui afin de parvenir à l'obtention d'une décision. Ai-je le droit de saisir le juge ? Comment dois-je m'y prendre ? À quel juge dois-je m'adresser ? Autant de questions qui portent sur le déclenchement du procès civil et qui doivent être résolues avant de pouvoir envisager le déroulement du procès civil jusqu'à la première décision, voire jusqu'à l'obtention d'une décision définitive. Cet ouvrage s'articule donc autour de deux parties : le déclenchement du procès civil (1ère partie), le déroulement du procès civil (2e partie). Cette édition est à jour de la législation et de la jurisprudence au r septembre 2017, notamment la très importante loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle, dite J21, et ses nombreux décrets d'application."

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, Jean-Christophe Saint-Pau (dir.), La preuve pénale: problèmes contemporains en droit comparé, L'Harmattan, 2013, Comité international des pénalistes francophones, 181 p.  

    La 4e de couverture indique : "L'ambition de cet ouvrage est de croiser les regards sur les nombreuses problématiques relatives à la preuve pénale pour mieux apprécier la cohérence des réponses qui y sont apportées dans différents systèmes étrangers, qu'ils soient issus du droit romano-germanique ou de la common law, qu'ils soient ou pas soumis à l'influence du droit européen. Le débat reste fondamentalement le même : comment concilier efficacité des procédés probatoires et garantie des libertés individuelles ?"

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, Le droit à la preuve, LGDJ-Lextenso éditions, 2010, Bibliothèque de droit privé, 588 p. 

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, Le droit et la preuve, Atelier national de reproduction des thèses, Université de Lille 3, 2009, Lille-thèses 

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, Niveau d'instruction et criminalité, 2001 

  • Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « Le juge et l'expert : en quête de vérité », le 09 octobre 2024  

    Colloque organisé par la Faculté de sciences juridiques, politiques et sociales, Université de Lille, l'IPAG et le CHJ.

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « Les intérêts de la justice », le 20 septembre 2024  

    Colloque organisé par le CMH, Université Clermont-Auvergne avec l'ISCJ, Université de Bordeaux sous la direction scientifique de Evelyne Bonis, Pr de droit privé et de sciences criminelles, ISCJ-Université de Bordeaux et Barbara Drevet, MCF en droit privé et sciences criminelles, CMH UR 4232-UCA

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « L'avocat constitutionnalisé ? », le 26 juin 2024  

    Journée organisée par le CERCCLE et le Barreau de Bordeaux sous la direction scientifique de Fabrice Hourquebie, Professeur de droit public, Directeur du CERCCLE et Caroline Laveissière, Avocate au Barreau de Bordeaux, Bâtonnier de l'Ordre

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « La refonte du Code de procédure pénale », le 23 juin 2023  

    Journée d'études organisée par l'association des doctorants et docteurs de l'ISCJ, Université de Bordeaux

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « Écologisme et droit pénal », le 06 avril 2023  

    Organisé sous la responsabilité scientifique de Julien Lagoutte, MCF en droit privé et sciences criminelles, ISCJ Université de Bordeaux avec le soutien de nos partenaires lexradio, lexbase, lesbase Pénal, École doctorale Droit - Université de Bordeaux, Faculté Droit et science politique - Université de Bordeaux

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « Contribution à la promotion des modes de règlement amiable », le 02 mai 2022  

    Organisée par l'ISCJ, Université de Bordeaux

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « Comparaître aujourd’hui », le 22 octobre 2021  

    Première édition des « Dialogues angevins du droit et de la justice » organisée par la cour d’appel d’Angers, la Faculté de droit d’économie et gestion et l’IEJ d’Angers

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « La crise sanitaire de la covid 19 au prisme de l’interdisciplinarité juridique », le 26 mai 2021  

    Journées organisées par l'Association des doctorants et docteurs en Droit de l'Université de Bordeaux, avec le soutien de la Fondation Anthony Mainguené.

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « Dix ans de QPC devant les juges de première instance et d’appel », le 30 avril 2021  

    Organisé sous la Direction scientifique de Pauline Gervier, Maître de conférences en droit public, Université de Bordeaux, CERCCLE et Florian Savonitto, Maitre de conférences en droit public, Université Paul-Valéry Montpellier.

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « L'apport du droit privé à la protection de l'environnement », le 24 septembre 2020  

    Organisé par l’Institut des sciences criminelles et de la justice, Université de Bordeaux sous la Direction scientifique de Carlos Manuel Alves et Julien Lagoutte, Maîtres de conférences, Université de Bordeaux

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « [Annulé] Quelles mutations pour la justice pénale du XXIe siècle ? », le 12 mars 2020  

    Colloque de restitution de l’ouvrage publié sous la direction de Sébastien Pellé, organisé par l’Institut de droit privé, l’IRDEIC, l’Institut de criminologie Roger Merle et l’IEJ, Université Toulouse Capitole.

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « La procédure devant le tribunal judiciaire », le 20 janvier 2020  

    Organisée par l’institut de sciences criminelles et de la justice – ISCJ - Université de Bordeaux

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « L'impact de la loi de programmation et de réforme pour la justice sur l'organisation des juridictions civiles », le 06 juin 2019  

    Conférence organisée par l'institut de sciences criminelles et de la justice.

    Aurélie Bergeaud-Wetterwald, « Les écoutes judiciaires en procédure pénale », le 27 septembre 2017  

    Organisé sous la direction scientifique de Evelyne Bonis-Garçon par l’ISCJ, Institut de Sciences Criminelles et de la Justice en partenariat avec la Cour d’appel de Bordeaux, l’Ecole nationale de la magistrature (ENM), et l’Ecole doctorale de Bordeaux.

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Camille Coudry, La complexité en droit processuel, thèse en cours depuis 2024  

    Selon Edgard Morin « la complexité [serait] un mot problème et non un mot-solution ». Le terme lui-même n'est pas simple à appréhender. Sur un plan sémantique, le « complexe » se distingue du « compliqué » avec qui il partage une finalité commune, la difficile compréhension, mais dont il se distingue dans les facteurs de cette cause : ce qui est complexe est difficile à comprendre en raison de la réunion de plusieurs éléments différents qui aboutissent ensemble à une complexité globale, tandis que ce qui est compliqué apparait intrinsèquement difficile à appréhender. Notion a-juridique, la complexité est un concept flexible, pour ne pas dire flou, qui se retrouve pourtant de plus en plus présent en droit processuel, d'où la volonté d'y consacrer une recherche doctorale. En effet, le concept de complexité est notamment un critère de compétence de certaines juridictions spécialisées (juridictions environnementales, économique et financières, criminalité et délinquance organisées, pôles pour les crimes sériels ou non élucidés). Cette référence vient ainsi de plus en plus fréquemment délimiter le champ de compétence matérielle des juridictions qui sont appelées à connaitre des seules affaires qui sont ou apparaitraient « complexes », « d'une grande complexité », voire d'une « très grande complexité ». La complexité, dont les contours sont a priori difficiles à cerner, apparait donc au surplus susceptible de degrés, ce qui rend son appréciation délicate mais pour autant essentielle. De plus, les textes ne manquent pas d'y faire référence puisque l'on retrouve le terme « complexité » dans divers codes et plus particulièrement, en matière procédurale, dans le Code de procédure civile, le Code de l'organisation judiciaire, le Code de la justice pénale des mineurs ou encore le Code de procédure pénale. La notion est également présente en jurisprudence, dans les décisions de la Cour européenne des droits de l'Homme et du Conseil d'État lorsqu'il s'agit d'apprécier le droit d'être jugé dans un délai raisonnable. Dans ces divers exemples, la complexité peut justifier l'allongement d'un délai procédural, la préférence pour une formation de jugement collégiale, la reprise d'une enquête ou l'usage de techniques spéciales d'enquêtes plus fortement attentatoires aux droits et libertés. À travers ces quelques applications, on comprend que la notion de complexité a des conséquences directes sur l'application des règles et principes procéduraux, que ce soit en matière civile, pénale ou administrative. Mais l'on comprend aussi que la complexité est une notion malléable, livrée à l'appréciation souveraine des juges du fond. Ainsi, ce premier recensement permet de comprendre que la notion de complexité est largement présente en droit processuel mais sous des formes multiples qu'il est intéressant d'analyser pour identifier les caractéristiques et les enjeux de cette notion.

    Karine Ghazzaoui, Le principe de coopération des acteurs du procès civil, thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Nasri Antoine Diab  

    Né en doctrine, le principe de coopération des acteurs du procès n'est pas nouveau. Faisant partie intégrante de la bonne foi, il est sous-jacent à plusieurs obligations en procédure civile ainsi qu'à des règles déontologiques, éthiques et professionnelles, que ça soit en droit français ou en droit libanais. Ce principe est déjà présent dans les règles modèles européennes de procédure civile ELI-UNIDROIT. Son éventuelle consécration au sein des « principes directeurs du procès » dans le Code de procédure civile français, vise à repenser le procès d'une façon plus coopérative et « relationnelle », afin d'assouplir la culture adversative du procès. En application de ce principe, les acteurs concourent et coopèrent loyalement vers la résolution du litige. S'agissant d'une obligation continue, intégrale et complexe, la coopération figure dans plusieurs aspects du procès, notamment dans le déroulement du procès, la production des éléments de preuve et la résolution du litige. Cette étude amènera à explorer les différents dispositifs de coopération entre les acteurs du procès, ainsi que les différentes politiques ou stratégies coopératives permettant de développer l'amiable pendant le procès et d'avoir une mise en état plus efficace des affaires civiles. Face à la crise de la justice et au phénomène de la rationalisation managériale de la justice et de la procédure envisagée en tant que réponse à cette crise, le principe de coopération se révèle être un outil nécessaire et réaliste pour rétablir la répartition des rôles des acteurs du procès, tout en assurant l'équilibre des différents intérêts en présence, dans une perspective fidèle au droit à un procès équitable. Le but ultime du principe de coopération ne consiste pas uniquement à assurer la bonne administration de la justice envers la résolution équitable, rapide et efficiente du litige, mais plus particulièrement à moraliser le comportement processuel des acteurs du procès civil.

    Nasser Alenezi, Nouvelles technologies et justice civile : analyse comparative des systèmes français et koweïtien, thèse soutenue en 2024 à Bordeaux, membres du jury : Masad Alenzi (Rapp.), Cyril Nourissat (Rapp.), Anaïs Danet  

    La justice civile est critiquée pour sa lenteur et la procédure pour sa complexité. De nombreux défis sont à relever pour permettre, dans le respect des garanties du procès équitable, un traitement des affaires civiles dans un délai raisonnable. L'émergence des nouvelles technologies de communication dans le domaine de la justice a déjà offert de nouvelles solutions afin de simplifier et d'accélérer les procédures. Des perspectives innovantes sont aujourd'hui à l'étude. Mais le déploiement de l'utilisation des nouvelles technologies dans les procédures civiles est-il nécessairement un bon moyen de traitement des contentieux ? Beaucoup soulignent le gain d'efficacité qui en découle quand d'autres mettent en garde contre les dérives et les excès qui peuvent menacer l'équilibre des procédures et la manière dont la justice est rendue. L'accès au juge pour tous les justiciables est au cœur des discussions. Par ailleurs, la crainte d'une robotisation de la justice liée à l'émergence des start-ups et à l'insertion de programmes utilisant l'intelligence artificielle dans le domaine de la Justice, menace la nature des professions de droit. Les nouvelles technologies apparaissent alors comme « une arme à double tranchant ». Les avantages qui en découlent sont tempérés par les risques qu'elles génèrent. S'appuyer sur les nouvelles technologies peut être bénéfique mais uniquement si l'utilisation qui en est faite demeure au service de la justice et de la procédure civile, sans préjudice de l'essence de l'action des professions juridiques, sans creuser les inégalités sociales quant à l'accès à la justice ni ouvrir une faille quant à la protection des données personnelles. Cette étude d'actualité doit être menée dans une dimension comparatiste afin de voir si les mesures appliquées et envisagées en France pourraient être transposées dans la procédure koweitienne qui accuse sur ce point un certain retard. L'objectif de cette thèse est donc d'analyser le champ d'application et les enjeux des nouvelles technologies dans le procès civil dans une perspective de droit comparé.

    Cherifa Benahmed, L'exploitation de l'ADN en matière pénale : étude de droit comparé algérien-français, thèse soutenue en 2023 à Bordeaux en co-direction avec Brahim Daoudi, membres du jury : Madjid Kaci (Rapp.), Elsa Supiot (Rapp.), Mostefa Trari-Tani et Jérôme Bossan  

    Le but de ce travail est de pouvoir mettre en exergue un ancrage juridique assurant une exploitation de l’ADN basée sur deux fondements juridiques : le premier est que cette mesure d’investigation doit être mise en oeuvre en présence d’un cadre légal adéquat répondant au principe d’équilibre procédural. Cette exigence d’équilibre procédural ne peut être effective qu’en présence d’un cadre légal accessible et prévisible. Ces exigences sont primordiales pour garantir le principe de sécurité juridique inhérent à la prééminence du droit dans une société démocratique, le deuxième fondement sur lequel s’est basé notre étude. Ce travail est mené dans le cadre d’une étude de droit comparé, confrontant ainsi l’encadrement légal algérien de l’utilisation de la preuve par ADN, un encadrement récent, à la règlementation française de ladite preuve, dont l’encadrement légal a fait l’objet de plusieurs modifications.

    Mélanie Chevreul, L'aménagement conventionnel du procès civil, thèse soutenue en 2022 à Bordeaux, membres du jury : Nicolas Cayrol (Rapp.), Lucie Mayer (Rapp.), Julien Théron  

    L’aménagement conventionnel du procès civil est une expression permettant de désigner un ensemble de conventions par lesquelles les parties modifient la manière de résoudre le litige. Dans ce but, les parties peuvent aménager tant l’action en justice, que la juridiction et l’instance. Ces conventions ont pour spécificité de ne créer aucune obligation à la charge des parties. Toutefois, l’essor de ces conventions interroge. Le procès serait-il redevenu la « chose des parties » ? Si l’essor de ces mécanismes de contractualisation est justifié par une évolution du contexte socio-économique entourant le procès civil, le pouvoir de la volonté des parties dans le procès civil doit être limité. En effet, le procès civil est à la fois un instrument permettant d’assurer l’effectivité des droits substantiels et une activité qui met en jeu le bon fonctionnement du service public de la justice. Des limites substantielles comme procédurales viennent encadrer la volonté des parties dans le procès civil. Le procès civil n’est donc pas redevenu la chose des parties. Dans la mesure où ces conventions ont pour spécificité de ne pas créer d’effets obligationnels et ont un objet processuel, les conditions de validité et d’efficacité issues du droit commun des contrats sont nécessairement adaptées.

    Aliou Telly Sow, L'équilibre entre les parties dans le procès pénal, thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Yaya Bodain  

    La procédure pénale semble reposer sur un déséquilibre structurel puisque l'on peut remarquer une inégalité de fait entre la partie poursuivante et la partie poursuivie. En effet, lorsqu'une infraction est constatée, c'est l'Etat qui poursuit avec son « bras judiciaire ». Le cas échéant la machine judiciaire est enclenchée par le ministère public qui est le maître des poursuites. Cette poursuite est combinée avec l'intervention du juge d'instruction qui orchestre la recherche des preuves. En face, il y a une partie poursuivie, une personne pourtant présumée innocente jusqu'à ce qu'elle ait été déclarée coupable. Or, souvent, on applique à cette personne des mesures de contrainte portant atteinte à sa liberté individuelle. On peut penser à la garde à vue et à la détention provisoire. Certes ces mesures sont nécessaires à la recherche de la vérité judiciaire, mais qu'en est-il du respect de la présomption d'innocence si l'on ne garantit pas suffisamment les droits de la défense pour équilibrer les forces en présence dans la procédure pénale ? En France, de plus en plus, on constate des procédures dérogatoires en matière de crime organisé qui sont de nature à porter atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles. Au Sénégal, au regard du système judiciaire, il semble avoir des défaillances procédurales pouvant atteindre les droits de la défense des personnes inculpées. De ces remarques, un chantier s'ouvre. Celui de réfléchir sur l'équilibre entre les parties dans le procès pénal. Cette étude sera faite sous l'angle du droit comparé. Ce choix s'explique par notre volonté de porter un regard croisé sur deux systèmes procéduraux ayant peut-être une même racine mais incorporés dans deux sociétés différentes. Il s'agira aussi d'adopter une posture scientifique permettant au Sénégal de se confronter à ses réalités pour se doter d'un système procédural en matière pénale qui lui est propre.

    Chjara Buchard, La communication sur les affaires pénales en cours, thèse en cours depuis 2022  

    Le constat en matière de communication sur les affaires pénales en cours est celui d'un encadrement perfectible. La réglementation de la communication institutionnelle est lacunaire et en conséquence cette communication se fait soit hors cadre par les agents institutionnels, soit par d'autres agents, les médias. Si les premiers sont les communiquants naturels, ils sont largement dépassés par la communication médiatique qui ne cesse de gagner en ampleur. Or, la question de la communication repose sur des valeurs juridiques fondamentales qui pour leur pérennité méritent un encadrement réfléchi. En l'état, la communication médiatique est admise dans certaines limites dont le dépassement peut mener à des condamnations. Cette préoccupation était déjà celle de la jurisprudence européenne qui dans le cadre d'un contrôle de proportionnalité limite le droit à la liberté d'expression au profit de la présomption d'innocence. Les jurisprudences tant nationale qu'européenne s'adonnent en la matière à un contrôle de proportionnalité afin que les droits des personnes en cause et la confidentialité de la justice soient respectés sans pour autant que la liberté de communication et le droit d'information du public soient vidés de toute substance.

    Malika Ongaro, Le traitement des données à caractère personnel dans le cadre des procédures judiciaires, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux, membres du jury : Romain Ollard (Rapp.), Anaïs Danet (Rapp.), Xavier Daverat  

    Au cours des procédures judiciaires, grand nombre de données à caractère personnel sont amenées à intervenir à différents stades et pour divers motifs. Le traitement de données à caractère personnel se trouve encadré par des textes supra nationaux et internes et notamment le règlement général sur la protection des données et la loi informatique et libertés. Ces textes ont réaffirmés et accentués des principes protecteurs pour les individus visés par un traitement de données. S'agissant des procédures judiciaires se posent des interrogations liées à l'exploitation de ces données de part leur valeur probatoire ou informative, nécessitant le fichage de certaines d’entre elles. Le développement du numérique conduit à repenser l'usage des données d'identification. Si les nouvelles technologies constituent des outils utiles à l'administration de la justice, il convient néanmoins de s'interroger sur la protection accordée aux données dans ce nouveau contexte. Au cours des procédures judiciaires, les données à caractère personnel contenues dans les dossiers se trouvent tantôt protégées par un secret, tantôt diffusées par l'application de différents principes processuels ou par les nécessités de la procédure. Une fois la procédure achevée, se pose la question du sort de ces données que ce soit par la gestion des données fichées ou la diffusion des décisions de justice, à l’heure notamment de l’open data. Ces questions renvoient nécessairement à celle du droit à l’oubli qui prend une dimension particulière avec le développement d’internet. Entre nécessité d’informer et protection des données, il convient de s’interroger sur le traitement des données à caractère personnel au cours des procédures judiciaires au regard notamment du droit des données à caractère personnel.

    Anaïs Danet, La présence en droit processuel., thèse soutenue en 2016 à Bordeaux, membres du jury : Bertrand de Lamy (Rapp.), Natalie Fricero (Rapp.), Soraya Amrani-Mekki et Évelyne Bonis-Garçon  

    A l’heure du développement des nouvelles technologies et de la multiplication deshypothèses de représentation, la présence physique et personnelle des différentsprotagonistes du procès dans les lieux de justice interroge. Mode traditionnel d’organisationdes rapports processuels, la présence paraît aujourd’hui remise en cause, notamment enraison des lourdeurs de la procédure qu’elle entraînerait. Pourtant, dans le même temps, desvoix s’élèvent pour reconnaître l’existence d’un principe de présence.La présence des acteurs du procès doit en effet conserver sa place au sein du droitprocessuel, en raison de sa légitimité tant juridique qu’économique dans l’organisation duprocès. Elle apparaît alors comme le substrat d’un principe directeur du procès selon lequelles opérations procédurales déterminantes sur l’issue du litige se déroulent en présence desparties, duquel découleraient de nombreuses situations juridiques présentielles. Ce nouveauprincipe de présence, encore à l’état latent à l’heure actuelle, gagnerait à être renforcé afinde préserver une justice à visage humain.

  • Chenchen Wang, Encadrement de la liberté de la preuve dans la procédure pénale : étude comparée France-Chine, thèse soutenue en 2019 à Bordeaux sous la direction de Jean-Christophe Saint-Pau, membres du jury : Coralie Ambroise-Castérot (Rapp.), Cédric Ribeyre (Rapp.)  

    Dans la théorie de la preuve pénale en France, le principe de la liberté de la preuve joue un rôle important. Ce principe est mal compris par les juristes chinois. Ils estiment que les agents de l’autorité publique bénéficient la liberté dans la recherche, la production et l’appréciation des preuves en droit français. Ainsi, pour créer les règles des preuves pénales, les pénalistes chinois s’engouent du système de la preuve du droit anglo-saxon et étudient rarement celui du droit romano-germanique qui est l’une des sources du droit chinois moderne. Depuis 2012, la règle d’exclusion des preuves illégales est officiellement introduite dans la Loi de procédure pénale de la Chine. Mais cette nouvelle règle était mal appliquée. Face à l’écart entre la loi et la pratique, les pénalistes chinois s’interrogent sur ses causes et la façon d’amélioration de cette nouvelle règle. L’une des causes consiste à la différence entre la structure de la procédure pénale chinoise et anglo-saxonne. Cela suscite un intérêt d’étude approfondie sur le système de la preuve pénale en droit français, car la procédure pénale chinoise, similaire à celle française, est colorée par la procédure inquisitoriale et adopte le modèle du système mixte. En droit français, l’encadrement de la liberté de la preuve est d’une part manifesté dans la phase de recherche des preuves, par la légalité et la loyauté de la preuve. Ces deux dernières permettent d’encadrer les procédés de recueil des preuves par la loi écrite et la jurisprudence. D’autre part, il est manifesté dans la phase d’appréciation de l’admissibilité des preuves, par les nullités de l’instruction et de l’enquête. Ces dernières permettent de sanctionner ou annulent les preuves recueillies illégalement. En droit chinois, l’encadrement de la liberté de la preuve est réalisé par la règle d’exclusion des preuves illégales dans les deux phases ci-dessus.Dans la première phase précitée, les deux pays sont à la recherche d’un point d’équilibre dans la procédure pénale et attachent de l’importance aux procédés de recueil des aveux. Voici les ressemblances. Par ailleurs, quatre éléments différents sont discernés : la solution, les niveaux impliqués, la qualité des lois et la qualité de la personne. Dans la seconde phase précédente, la naissance de régime de la sanction procédurale dans les deux pays suit la même voie : de la théorie à la pratique et à la législation. De plus, dans la pratique judiciaire chinoise et française, le droit de la demande d’ouverture de la sanction procédurale est réservé dans un premier temps aux agents de l’autorité publique et ouvert ensuite aux parties privées. Le droit chinois et français relatif à la sanction procédurale est à la fois flexible et rigide. Les différences entre les deux pays impliquent les objectifs des régimes de la sanction procédurale et les formalités de leur mise en œuvre – le délai d’exercice du droit de requête, les organes compétents, l’étendue de la sanction, le sort des actes ou des preuves illégales. Les causes de ces ressemblances et différences sont analysées du point de vue de l’histoire, de la culture, des traditions, de la politique et de la société. Pour améliorer la règle d’exclusion des preuves illégales de la Chine, les propositions sont formulées selon les expériences françaises. Certaines idées ayant la valeur universelle sont également explicitées à la fin de cette étude comparée.

  • Anastasios Papagiannoulas, Le droit de visite et de saisie de l'article L. 16 B du Livre des procédures fiscales- contribution à l'étude de la protection du domicile par le juge judiciaire, thèse soutenue en 2023 à université ParisSaclay sous la direction de Stéphane Detraz et Stéphane Detraz, membres du jury : Thierry Lambert (Rapp.), Renaud Salomon  

    Le droit de visite et de saisie de documents de l'article L. 16 B du LPF constitue entre les mains de l'Administration fiscale une mesure d'enquête coercitive portant atteinte à l'inviolabilité du domicile. Validé par le Conseil constitutionnel, et par la Cour européenne des droits de l'homme, qui ont toujours considéré que les nécessités de la répression des infractions fiscales et de la fraude fiscale justifiaient l'attribution de telles prérogatives à l'Administration fiscale, le régime des visites fiscales se caractérise par les fortes garanties procédurales dont dépend la protection du domicile. Au premier rang de ces garanties se trouve le contrôle du juge judiciaire. L'ensemble des garanties en question a été particulièrement renforcé après l'arrêt Ravon de la Cour européenne des droits de l'homme, qui a subordonné le contentieux des visites fiscales au droit à un procès équitable.Leur aptitude à répondre aux exigences d'un équilibre subtil est la clé de la prépondérance des garanties procédurales en la matière. Celles-ci permettent, d'une part, de tempérer un déséquilibre structurel au stade d'autorisation et d'exécution des visites fiscales, qui se caractérisent par leur nature unilatérale et qui mettent sous pression le respect du domicile, tandis que, d'autre part, elles stimulent l'équilibre déjà présent après la visite fiscale, moment auquel la personne bénéficie du droit à un recours juridictionnel. A côté de ces garanties, les lacunes, tout aussi procédurales, du régime n'ont pas permis de davantage promouvoir cette difficile conciliation et de mieux protéger le domicile. A travers leurs effets négatifs, le renforcement des garanties procédurales réapparaît comme la condition indispensable d'amélioration de cette protection. Cette prépondérance des garanties procédurales se retrouve au sein du contrôle des visites fiscales par le juge judiciaire. Ce contrôle est réel et sérieux et peut ainsi être qualifié d'effectif. Pour autant, sa structure ne se calque pas pleinement sur les garanties de procès équitable. Ainsi, l'efficacité du contrôle du juge judiciaire est réduite. La prise en compte des garanties procédurales résurgit comme la condition indispensable de protection du domicile. Parallèlement avec le juge judiciaire civil, ad hoc compétent en matière de visites fiscales, le juge pénal renonce à contrôler cette mesure, bien que son contrôle soit une garantie indispensable et de nature à consolider les garanties procédurales et à mieux préserver le domicile. Son contrôle se caractérise également par une méconnaissance des garanties nécessaires pour assurer le caractère équitable du procès pénal.Le dénominateur commun de l'ensemble du régime des visites fiscales est la force des garanties procédurales, afin de protéger le domicile. Par ailleurs, ce régime a fonctionné comme un point de départ de leur extension, notamment en matière de perquisitions pénales. Un fond commun de garanties procédurales, assurant la protection du domicile, a priori et a posteriori, se forge progressivement et donne les garanties entourant les visites fiscales demeurent le noyau.

  • Élodie Calvo, Accidents de masse et responsabilité pénale, thèse soutenue en 2018 à Bordeaux sous la direction de Jean-Christophe Saint-Pau, membres du jury : Romain Ollard (Rapp.), François Rousseau (Rapp.), Yves Mayaud et Charlotte Claverie  

    Les dommages de masse regroupent de nombreuses situations comme les accidents technologiques, les crises sanitaires ou encore les catastrophes environnementales. Bien qu'elles tendent à se multiplier, ces situations peinent à être prises en compte par le droit pénal actuel. Le but de cette thèse est de rechercher dans quelle mesure le droit pénal peut sanctionner les responsables de tels dommages, quels sont les obstacles à cette prise en compte et comment y pallier. Des questions telles que les difficultés liées à la certitude causale, à la prise en compte de l'ampleur des atteintes portées au corps social ou encore à l'intégration du principe de précaution en droit pénal y sont donc étudiées.