Karl Lafaurie

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de Droit et des Sciences Economiques

Centre de Recherches sur l'Entreprise, les Organisations et le Patrimoine
Spécialités :
Droit civil ; Droit de l’entreprise ; Droit des affaires ; Droit des successions ; Entreprise ; Régimes matrimoniaux.
  • THESE

    La force obligatoire du contrat à l'épreuve des procédures d'insolvabilité, soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de Guillaume Wicker, membres du jury : Denis Mazeaud (Rapp.), Laura Sautonie-Laguionie (Rapp.), Corinne Saint-Alary-Houin   

  • Karl Lafaurie, Alain Rivet (dir.), Résilience, rebond des TPE et PME en difficulté, L'Harmattan, 2023, Droit privé et sciences criminelles, 274 p. 

    Karl Lafaurie, La force obligatoire du contrat à l'épreuve des procédures d'insolvabilité, LGDJ, une marque de Lextenso, 2020, Bibliothèque de droit privé, 676 p.  

    Alors que de nombreuses réflexions doctrinales remettent en cause l'analyse classique du contrat, la force obligatoire du contrat demeure largement conçue comme un principe absolu, ne souffrant que d'exceptions mineures. La force obligatoire connaît pourtant depuis plusieurs décennies un affaiblissement continu du fait de l'expansion des procédures d'insolvabilité, régies par le droit des entreprises en difficulté et le droit du surendettement des particuliers. Or il est symptomatique que l'élargissement du domaine d'éligibilité de ces procédures ait pour conséquence de permettre à tout sujet de droit de bénéficier des atteintes à l'irrévocabilité et à l'intangibilité du contrat par lesquelles le droit de l'insolvabilité se caractérise. Toute personne étant ainsi exposée au risque de voir son cocontractant soumis à une procédure d'insolvabilité, la théorie générale du contrat ne saurait ignorer ces législations qui doivent à présent être regardées, non plus comme un droit spécial, d'exception, mais comme un pan, à part entière, du droit de l'exécution du contrat. Le concept même de force obligatoire mérite donc d'être repensé à l'aune du traitement de l'insolvabilité : la présentation absolue de la force obligatoire du contrat doit désormais laisser sa place à une conception relativisée du principe, laquelle s'exprime techniquement par une nouvelle répartition des risques du contrat prenant en compte le risque spécifique d'insolvabilité.

  • Karl Lafaurie, « La vente d'immeuble d'une personne placée en procédure collective », AJDI. Actualité juridique Droit immobilier, 2023, n°01, p. 18   

  • Karl Lafaurie, « Régime général des obligations et droit des entreprises en difficulté », le 18 avril 2024  

    Colloque organisé par le CERDP, Université Nice Côte d'Azur sous la direction scientifique de Diane Boustani-Aufan - MCF en droit privé, Université Côte d’Azur, Directrice Adjointe du CERDP et Benjamin Ferrari - MCF en droit privé, Université Côte d’Azur, Membre du CERDP

    Karl Lafaurie, « Les éclairages réciproques du droit et des sciences de gestion sur les concepts de la défaillance entrepreneuriale », le 23 novembre 2023  

    Colloque organisé par le CREOP, Laboratoire bi-disciplinaire Droit et Gestion de l’Université de Limoges

    Karl Lafaurie, « La société civile immobilière », le 10 novembre 2023  

    Colloque organisé par l’Institut de Recherche en Droit des Affaires et du Patrimoine de l’université de Bordeaux - IRDAP sous la direction scientifique de Frédérique Julienne, Maître de conférences HDR et de Julien Valiergue, Professeur

    Karl Lafaurie, « Les plans de sauvegarde et de redressement », le 13 octobre 2023  

    Colloque organisé par le Centre de Droit des Affaires (CDA) Université Toulouse Capitole, et l’AJDE, sous la responsabilité scientifique de Hélène Poujade, Maître de conférences à l’Université Toulouse Capitole

    Karl Lafaurie, « Patrimoine numérique et Droit patrimonial de la famille », le 31 mars 2023  

    Organisé par le CREOP, Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Limoges sous la direction de Gulsen Yildirim, Professeur à l’Université de Limoges, Directrice exécutive du CREOP en collaboration avec la Chambre interdépartementale des notaires de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne et avec le soutien des éditions Francis Lefebvre Notaires

    Karl Lafaurie, « La réforme du droit des sûretés », le 10 novembre 2022  

    Organisée par l’association du Magistère juriste d’affaires et fiscalité en partenariat avec l'IRDAP et la Chaire droit des affaires et fiscalité

    Karl Lafaurie, « Liberté(s) vestimentaire(s) », le 31 mars 2022  

    Organisé par la RERDH, Faculté de droit, Université de Limoges

    Karl Lafaurie, « Les intérêts contradictoires en procédures collectives », le 16 février 2022  

    Organisé sous l'égide du laboratoire DANTE, USVQ, et en partenariat avec Wolters Kluwer par Benoît Lopez

    Karl Lafaurie, « Résilience, rebond des TPE et PME en difficulté », le 19 novembre 2021  

    Journée organisée par le CREOP et l'Ecole de de Management de Limoges – IAE, sous la Direction Scientifique de Karl Lafaurie, Maître de conférences – Université de Limoges et Alain Rivet, Professeur émérite – Université de Limoges.

    Karl Lafaurie, « La pérennité de l'entreprise », le 02 avril 2021  

    Organisé par l'IRJI François-Rabelais (EA 7496), Université de Tours sous la direction de Gwenola Bargain et Franck Juredieu

    Karl Lafaurie, « L'appréciation de la faute et des manquements contractuels », le 07 avril 2017  

    Organisé par Pierre-Yves ARDOY, Maître de conférences à l’Université de Pau, avec le concours de l’Institut de droit privé de l’Université de Toulouse 1 Capitole et l’Institut d’Etudes Judiciaires de l’Université de Bordeaux

    Karl Lafaurie, « Café-débat autour de la réforme du droit des contrats », le 10 janvier 2017  

    Organisé par les doctorants de l'IRDAP sous la direction scientifique du professeur Laura Sautonie-Laguionie

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Henri Garaud, Le patrimoine successoral, thèse en cours depuis 2023  

    La vie étant passagère, une personne physique est vouée à mourir. A son décès, elle laisse derrière elle toute une série de biens, droits et obligations formant un patrimoine dit successoral. Le cerner implique d'en déterminer la composition et les caractérisques. Il sera alors possible de distinguer le patrimoine successoral d'autres notions voisines. Revenir sur les fondements du patrimoine successoral, à savoir la thèse de la continuation de la personne et celle de la succession aux biens, est aussi nécessaire pour en apprécier le régime et la pertinence.

    Anthony Durand, L'apport de la liberté contractuelle à la défense des intérêts patrimoniaux des majeurs protégés., thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Jean-Marie Plazy  

    Le droit des majeurs protégés vise à défendre les intérêts des personnes qui sous le coup d'une altération ne peuvent plus exercer leurs droits. Le législateur prévoit à leur encontre la mise en place d'un dispositif de protection adapté à leur situation, afin qu'ils accèdent à toutes leurs facultés juridiques. Il existe deux volets de protection que sont les actes relatifs à la personne et les actes relatifs à son patrimoine. C'est ce dernier qui sera abordé dans la thèse. La protection du patrimoine se traduit par l'aide d'un mandataire qui sera chargé de conseiller le majeur protégé, de le guider, même de l'assister ou de le représenter pour tous les actes de la vie juridique. Les compétences du mandataire dépendront de l'état de santé du majeur et du dispositif mis en place. Par protection, on pense surtout aux habituelles mesures prévues par la loi, comme la curatelle ou la tutelle, et on met de côté les dispositifs contractuels. Ces derniers, comme le mandat de protection future, l'habilitation familiale ou encore le mandat à effet posthume permettent de faciliter la protection et la gestion du patrimoine du majeur vulnérable. Parfois, cette protection sera réalisée sous la surveillance du Juge des tutelles, mais parfois il sera purement et simplement absent. C'est la conséquence d'une évolution du Droit des Majeurs Protégés qui depuis 2019 développe l'autonomie des personnes protégées, en leur permettent d'accomplir seuls une liste d'actes personnels qui s'accroit, et tend vers une déjudiciarisation du système. Le rôle du Juge ne sera alors réservé que pour les problématiques plus graves. Une évolution qui interroge de nombreux spécialistes sur un risque d'amoindrissement de la protection. Pour pallier cette déliquescence, le développement des techniques de transmission patrimoniale est essentiel. Qu'il s'agisse de la transmission pour le majeur protégé, afin de l'aider dans ses difficultés, ou par le majeur à l'égard de ses descendants, sans que ses moyens de subsistance ne soient compromis. La transmission patrimoniale est la manière dont les personnes vont disposer de leurs biens à travers des libéralités. Des actes juridiques qu'il est possible de modifier, par le biais de la liberté contractuelle, de clauses ou charges afin d'en affecter la répartition et/ou l'usage. Cette liberté d'aménagement offre une grande adaptabilité qui permet de répondre aux besoins des bénéficiaires. Pour les majeurs protégés, la principale difficulté est l'absence de patrimoine à l'ouverture de la mesure. Or, l'objectif de cette dernière est d'assurer à son bénéficiaire le maintien de son train de vie tout en réalisant les aménagements rendus nécessaires par l'altération de ses capacités. Aussi, en adaptant au mieux la transmission patrimoniale il sera possible de faire face à cette problématique et anticiper toutes évolutions qui pourraient survenir. C'est en cela que consiste le présent projet de thèse : une réflexion sur le développement des outils patrimoniaux pour anticiper au mieux les difficultés rencontrées par la personne protégée. Parce que l'avenir du droit des majeurs protégés réside dans l'intrication des mesures de protection et de l'aménagement des contrats relatifs au patrimoine, de telles recherches sont nécessaires.

  • Sarah Malek, Le traitement juridique des difficultés patrimoniales des personnes physiques : réflexion sur l'articulation entre le droit des entreprises en difficulté et le droit du surendettement des particuliers, thèse soutenue en 2023 à Paris 10 sous la direction de Natacha Sauphanor-Brouillaud et Arnaud Reygrobellet, membres du jury : Véronique Bourgninaud (Rapp.), Maud Laroche et Jocelyne Vallansan    

    En droit français, le législateur a choisi de traiter différemment les personnes physiques en difficulté. Invoquant certains droits étrangers, plusieurs auteurs préconisent d’unifier le traitement des individus en difficulté, d’où la problématique : faut-il ou non unifier le traitement juridique des personnes physiques en difficulté ? Pour y répondre, l’étude s’articule en deux temps : une analyse critique puis prospective du dualisme. L’analyse critique du dualisme tend à montrer ses défauts et atténuations. En premier lieu, il s’agira de mettre en lumière la délimitation imparfaite des champs d’application des deux dispositifs. En second lieu, l’analyse minutieuse et comparative des deux régimes permet de démontrer que, malgré les effets d’annonce et la position de la doctrine majoritaire, il existe une tendance des deux corps de règles à converger vers un objectif prioritaire commun : le paiement des créanciers. Cette analyse critique conduit inévitablement à suggérer une réforme du droit de la défaillance des personnes physiques sans pour autant renoncer à la structure dualiste. Il s’agira plutôt de restructurer l’articulation entre le droit des entreprises en difficulté et le droit du surendettement des particuliers. L’impératif de cohérence exige de justifier le maintien de la structure dualiste avant d’exposer le contenu de la restructuration proposée. En effet, le maintien du dualisme apparaît justifié pour des raisons tant juridiques que non juridiques. La proposition de restructuration comporte deux volets : une amélioration de la délimitation des champs d’application des deux dispositifs, combinée à une accentuation des convergences au moyen d’inspirations réciproques.

    Abdou Toure, Le préjudice collectif des créanciers d'une procédure collective, thèse soutenue en 2023 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Christine Lebel, membres du jury : Véronique Bourgninaud (Rapp.), Kristina Rasolonoromalaza et Sarah Farhi  

    L’ouverture d’une procédure collective modifie les relations que le débiteur entretient avec ses créanciers. D’abord, l’entreprise du débiteur est placée sous protection de la justice. Ensuite, ses créanciers sont regroupés et forment un groupement appelé « le groupement des créanciers » en raison de la discipline collective à laquelle ils sont soumis. Le regroupement des créanciers consécutif à l’ouverture de la procédure collective est une manifestation de la discipline collective. La soumission des créanciers à une discipline collective s’explique par l’existence dans le déroulement de la procédure collective de leur intérêt collectif qui doit être défendu par les organes de la procédure compétents tout au long de celle-ci. L’intérêt collectif des créanciers d’une procédure collective est leur intérêt commun qui se traduit essentiellement par leur paiement. L’une des finalités de la procédure collective consiste à faciliter le paiement des créanciers selon l’ordre établi par la loi. Pour cette raison, l’intérêt collectif des créanciers est un élément constitutif de la discipline collective à laquelle ces derniers sont soumis et un élément constitutif de leur gage commun. Les biens du débiteur sous procédure collective sont le gage commun de ses créanciers qui doit, en théorie, être acccessible à eux tous. Dès lors, tous les agissements fautifs à l’origine de l’appauvrissement du gage commun causent un préjudice à ceux-ci. À propos de ces agissements fautifs, ils émanent du débiteur, des dirigeants de la personne morale, qu’il s’agisse des dirigeants de droit ou de fait, des organes de la procédure collective notamment le mandataire judiciaire, le liquidateur, l’administrateur judiciaire, le commissaire à l’exécution du plan, des tiers et toutes les personnes qui se rendent complices de la commission de ceux-ci. Ainsi, le Livre VI du Code de commerce consacré au traitement des difficultés des entreprises prévoit des sanctions civiles et pénales applicables à ces agissements fautifs. Le principe est que tout préjudice doit être réparé. De ce fait, le préjudice causé aux créanciers d’une procédure collective ne fait pas exception à la règle. En cas de procédure collective, le paiement des créanciers demeure le moyen permettant à ceux-ci d’obtenir une réparation, laquelle est soit intégrale, soit partielle. Cependant, la réparation du préjudice collectif des créanciers d’une procédure collective est parfois impossible.

    Caitline Kaigl, Le surendettement des particuliers à l'épreuve des droits fondamentaux, thèse soutenue en 2022 à Université Côte dAzur sous la direction de Natalie Fricero, membres du jury : Guillaume Payan (Rapp.), Véronique Bourgninaud, Yves Strickler et Mathias Latina  

    Le droit du surendettement et la notion de droits fondamentaux sont apparus au cours de la décennie 90. Consacré par la loi n° 89-1010 du 31 décembre 1989, le droit du surendettement est applicable depuis le 1er mars 1990. Si les droits fondamentaux ont été consacrés pour beaucoup d'entre eux il y a plusieurs siècles ou plusieurs décennies, l'émergence de cette nouvelle catégorie juridique en droit positif date de la même décennie.Par leur place dans la hiérarchie des normes, les textes législatifs et réglementaires composant le droit du surendettement se trouvent soumis aux droits fondamentaux consacrés par des normes à valeur constitutionnelle et/ou conventionnelle. Cependant, au-delà de cette dépendance normative, les deux matières présentent un point commun : leur rapport à l'humain. En effet, si les droits fondamentaux visent évidemment à protéger des valeurs humaines (on les appelle également les droits de l'homme), le droit du surendettement qui traite les cas d'insolvabilité des particuliers s'applique par hypothèse à une population sensible, fragile, vulnérable, souvent victime d'accidents de la vie.Le traitement des situations de surendettement repose sur un paradoxe. En effet, confiés à des commissions présidées par le préfet, les dossiers de surendettement paraissent alimenter la tendance à la déjudiciarisation. Cependant, les commissions de surendettement sont dotées de pouvoirs très étendus allant jusqu'à l'effacement total des dettes du surendetté, si bien qu'un auteur se propose de les appeler des « commissions juridictionnelles ». D'où la nécessité de vérifier si elles respectent les règles du « procès équitable », d'autant plus que les règles posées par l'article 6 de la Convention sont susceptibles de s'appliquer devant des autorités administratives.L'article 6 § 1 de la Convention européenne des droits de l'homme n'est pas la seule source de droits fondamentaux applicables au régime du surendettement. Le traitement des situations de surendettement soulève aussi de délicates questions de compatibilité et d'articulation avec l'article 8 § 1 de la Convention européenne des droits de l'homme. En effet, si les informations fournies par le débiteur surendetté à la commission de surendettement sont couvertes par le droit au respect de sa vie privée, il paraît nécessaire de redéfinir, au nom du droit au respect de la vie familiale, les droits de son conjoint, partenaire pacsé ou concubin qui, actuellement traité comme un tiers, n'a aucun accès auxdites informations. De même, soumises aux règles du RGPD, les commissions de surendettement semblent respecter les exigences de l'article 8 § 2 de ladite Convention.Cette étude soumet donc le régime du surendettement au contrôle des droits fondamentaux (1ère partie). Cependant, en appliquant des mesures telles que l'effacement des dettes, le régime du surendettement contribue aussi à l'émergence et au développement du « droit au rebond » ou à la « seconde chance », de telle sorte qu'il semble à son tour enrichir les droits fondamentaux (2ème partie), au risque de méconnaître le principe de la force obligatoire des contrats et de porter atteinte au droit de propriété.L'ambition de cette thèse est ainsi non seulement d'enrichir les futures réformes en droit du surendettement par les exigences des droits fondamentaux, mais aussi d'enrichir la catégorie juridique des droits fondamentaux et donner des clés dans le cadre de leur délicate confrontation.

    Latifa Alzamel, La prescription civile : étude comparée droit français et droit koweïtien, thèse soutenue en 2022 à Bordeaux sous la direction de Frédérique Julienne, membres du jury : Julien Valiergue (Rapp.), Guillaume Drouot  

    Compte tenu de l’importance du temps dans la vie de l’homme en général, et de son impact sur les droits en particulier, nous avons été amené à traiter du délai de prescription, qui existe dans toutes les branches du droit, mais qui trouve prédilection en droit civil. Dans la mesure où le droit koweïtien s’inspire largement du droit civil français, et, suite à l’amendement législatif conséquent opéré par le législateur français avec la loi du 17 juin 2008, par lequel il simplifie la prescription, il est intéressant de voir comment les législateurs français et koweïtiens ont tenté d’assouplir le délai de prescription afin d’étendre la liberté contractuelle aux parties. Il y a eu des tentatives d’unification du système du délai de prescription à partir du constat selon lequel, toute prescription est fondée sur l’influence des forcesconjuguées de l’apparence et du temps sur les droits subjectifs. Toutefois, le système de prescription est toujours dual, acquisitif et extinctif, créant ainsi des différences avec les systèmes similaires, comme c’est le cas de la forclusion, des délais préfix et des délais présomptifs. Dans les deux systèmes juridiques comparés, il existe également un mécanisme semblable mais qui est en même tempsdifférent, notamment au niveau du rôle joué par le juge. La prescription affecte directement les droits, qu’elle acquiert ou éteint. Le législateur koweïtien a encore du chemin à parcourir pour être égal au droit français et apporter une sécurité juridique efficace au droit koweïtien.

  • Anaïs Vanel, La dette en couple, thèse soutenue en 2022 à Limoges sous la direction de Bernard Vareille et Gulsen Yildirim, membres du jury : Estelle Naudin (Rapp.), Jérémy Houssier (Rapp.), Isabelle Dauriac    

    Vivre durablement à deux d’amour, d’eau fraîche... et, surtout, de dettes! L’insertion de la dette en couple –quelle qu’en soit la forme –n’est, en effet, jamais neutre. Les règles dont s’enveloppe la première, de sa naissance à son extinction, évoluent au contact du second. L’étude se consacre dès lors à (r)établir le rôle de cette mal-aimée dans l’histoire conjugale, en sorte de proposer une clé de compréhension de son régime juridique original à l’égard des créanciers et entre les débiteurs. À titre principal, la dette s’avère étonnement bénéfique : calibrant le degré d’association caractéristique des liens de couple, exauçant le besoin d’autonomie des partenaires de vie. Son régime bannit l’excès d’individualisme et l’asphyxie des individualités pour inscrire l’union dans le temps et promouvoir l’épanouissement de ses membres. Force pour la cellule conjugale, la dette y convie néanmoins ses deux principaux ennemis: le créancier et la dispute. Elle est donc apparue, à titre subsidiaire, comme sa faiblesse, quoique surestimée. La résistance financière des couples s’organise en amont, insertion contrôlée du risque, et en aval, remèdes à la réalisation du risque. Le régime de la dette canalise encore les tensions conjugales financières et favorise le dénouement apaisé de l’union. Partant, l’influence de la dette sur la vie en couple motive l’évolution de son régime, alors spécialement conçu pour pourvoir à la pérennité de chaque relation et à la perpétuité du modèle conjugal. Espérons que la découverte de cette synergie entre la dette et la conjugalité éteignent définitivement les objurgations de ses contempteurs.

    Marion Villar, La performance en droit privé : Du contrat à un essai de théorie générale., thèse soutenue en 2021 à Limoges sous la direction de Éric Garaud, membres du jury : Rafael Encinas de Muñagorri (Rapp.), Julia Heinich (Rapp.), Bertrand Fages    

    Performance. Ce terme du langage commun n’est pas cantonné au domaine sportif, où il a néanmoins pris sa source. Désormais, le terme transcende les sciences, qu’elles soient du management, de gestion, des organisations, de la psychologie, de la finance et de l’économie. De même, et bien que le terme soit inconnu des dictionnaires et lexiques juridiques, la performance est pleinement utilisée dans le domaine contractuel, grâce à ses multiples acceptions dans le langage commun, et tel que cela est illustré par la jurisprudence. Le principal point d’entrée de la performance en droit privé est donc bien le contrat. Se pose alors la question du traitement que lui réserve actuellement le droit privé, afin notamment de connaître la direction que ce dernier pourrait prendre la concernant. Le contrat étant le siège de l’attente de performance et le support de son atteinte, le droit a une emprise sur la performance. Il la reconnaît, l’encadre, la contrôle, la sanctionne. Mais, afin de comprendre le traitement que le droit pourrait apporter à la performance, l’exclusion de catégories juridiques, tels que le principe ou le concept, permet de mettre au jour un nouveau standard juridique. De plus, la polysémie du terme n’étant pas un obstacle, une définition juridique de la performance est ainsi énoncée et une mise en règle dans notre système juridique envisagée.