Cécile Vigour

Chargé de recherche
Sociologie et sciences du droit.
Centre National de la Recherche Scientifique

Centre Émile Durkheim : Science Politique et Sociologie Comparatives
  • HDR

    La justice à l’épreuve de la nouvelle gestion publique. Une sociologie de la gestionnarisation des organisations publiques, HDR soutenue en 2019   

    THESE

    Sociologie politique comparée des réformes de la justice : cas de la Belgique, de la France et de l'Italie, soutenue en 2005 à Cachan Ecole normale supérieure sous la direction de Jacques Commaille 

  • Cécile Vigour, Bartolomeo Cappellina, Laurence Dumoulin, Virginie Gautron, La justice en examen. Attentes et expériences citoyennes: attentes et expériences citoyennes, Presses universitaires de France, 2022, Le lien social, 436 p.     

    Cécile Vigour (dir.), Les rapports des citoyen.nes à la justice, Mission de recherche Droit & Justice, 2021, 351 p. 

    Cécile Vigour, Réformes de la justice en Europe: Entre politique et gestion, Cairn et De Boeck Supérieur, 2021, Ouvertures sociologiques  

    Comprendre les recompositions actuelles de la justice à travers l'étude des principales réformes menées en France, en Belgique et en Italie. Pourquoi et comment l'institution judiciaire est-elle réformée ? Cet ouvrage étudie les recompositions actuelles de la justice à travers les principales réformes menées en France, en Belgique et en Italie, avec des éclairages sur les Pays-Bas, des années 1960 jusqu'en 2016. Il repose sur une enquête de grande ampleur : analyse d'une douzaine de débats parlementaires, dépouillement de la presse généraliste et spécialisée et 120 entretiens réalisés par l'auteure auprès des principaux acteurs des réformes. Envisageant la justice en tant qu'institution, ensemble de professions et organisation, ce livre analyse les réformes comme un processus institutionnel de changement, qui instaure de nouvelles règles – juridiques ou organisationnelles – et des représentations du monde différentes. Il ouvre une réflexion sur les changements de l'action publique et de l'État. L'ouvrage propose : une comparaison systématique entre la Belgique, la France et l'Italie ; une approche empirique portant sur des réalités judiciaires contrastées et pourtant confrontées à des dynamiques similaires : emprise gestionnaire croissante, transformations du système pénal et des rapports entre justice et politique, qui débouchent sur un nouveau modèle de justice. Il s'adresse aux étudiants, chercheurs et praticiens en sciences sociales et en droit

    Cécile Vigour, Dossier préparé en vue de l'obtention de l'habilitation à diriger des recherches en science politique, 2019, 69 p. 

    Cécile Vigour, Réformes de la justice en Europe : entre politique et gestion, De Boeck Supérieur et Cyberlibris, 2018, 336 p.    

    La 4ème de couv. indique : "Pourquoi et comment l'institution judiciaire est-elle réformée ? Cet ouvrage étudie les recompositions actuelles de la justice à travers les principales réformes menées en France, en Belgique et en Italie, avec des éclairages sur les Pays-Bas, des années 1960 jusqu'en 2016. Il repose sur une enquête de grande ampleur : analyse d'une douzaine de débats parlementaires, dépouillement de la presse généraliste et spécialisée et 120 entretiens réalisés par l'auteure auprès des principaux acteurs des réformes. Envisageant la justice en tant qu'institution, ensemble de professions et organisation, ce livre analyse les réformes comme un processus institutionnel de changement, qui instaure de nouvelles règles - juridiques ou organisationnelles - et des représentations du monde différents. Il ouvre une réflexion sur les changements de l'action publique et de l'Etat. L'ouvrage propose : une comparaison systématique entre la Belgique, la France et l'Italie ; une approche empirique portant sur des réalités judiciaires contrastées et pourtant confrontées à des dynamiques similaires : emprise gestionnaire croissante, transformations du système pénal et des rapports entre justice et politique, qui débouchent sur un nouveau modèle de justice. Il s'adresse aux étudiants, chercheurs et praticiens en sciences sociales et en droit."

    Cécile Vigour, La comparaison dans les sciences sociales: Pratiques et méthodes, La Découverte, Guides Repères, 2016, Guides Repères, 335 p.  

    Le foisonnement des recherches comparées contraste singulièrement avec le peu de réflexion méthodologique sur l'usage et l'élaboration de la comparaison. Pourquoi comparer ? Comment élaborer une démarche comparative ? Quels cas comparer ? Quels écueils éviter ? Ce livre se propose de définir et d'aider à construire les conditions d'un usage rigoureux de la comparaison dans une recherche de sciences sociales. Il permet de réfléchir sur la spécificité de la démarche comparative dans chacune des disciplines : peut-on dégager, au-delà des différences, une logique commune aux sciences sociales ? S'appuyant sur des travaux fondateurs de la littérature sur la comparaison et des expériences internationales récentes en la matière, ce guide constitue un instrument de travail unique pour les étudiants et chercheurs en sciences sociales

    Cécile Vigour, Claire de Galembert, Olivier Rozenberg (dir.), Faire parler le Parlement , 27e éd., LGDJ, Lextenso éd., 2013, Droit et société ( Recherches et travaux ), 378 p. 

    Cécile Vigour, Temps judiciaires et logique gestionnaire, GIP Mission de recherche Droit et justice, 2011, 280 p. 

  • Cécile Vigour, Thierry Delpeuch, « Action publique et droit », in Osmany Porto de Oliveira, Patrick Hassenteufel (org.) (dir.), Sociologia política da ação pública: teorias, abordagens e conceitos, Escola Nacional de Administração Pública, 2021, pp. 174-200   

    Cécile Vigour, Laurence Dumoulin, « ‘On a soif d’idéal !’ Des attentes à la hauteur des critiques des citoyens. Un éclairage à partir d’entretiens collectifs », in Soraya Amrani-Mekki (dir.) (dir.), Et si on parlait du justiciable du XXIe siècle ?, Dalloz, 2019, pp. 29-81   

    Cécile Vigour, Virginie Gautron, « Les représentations sociales des peines en France : une approche par entretiens collectifs », in Diane Bernard, Kevin Ladd (dir.) (dir.), Les sens de la peine, Presses de l’Université Saint-Louis, 2019, pp. 61-101 

    Cécile Vigour, Olivier Rozenberg, « Comment pensent les parlementaires ? Les rôles, valeurs et représentations des élus », in Olivier Rozenberg, Éric Thiers (dir.) (dir.), Traité d'études parlementaires, Éditions Bruylant, 2018, pp. 395-434   

    Cécile Vigour, « La démarche comparative », in Christophe Roux, Eric Savarese (dir.) (dir.), Science politique, Bruylant, 2017, pp. 329-343 

    Cécile Vigour, « Lean Management in French State and Judicial System. Resistance and Reform », in Magdaléna Hadjiisky, Leslie A. Pal, Christopher Walker (eds.) (dir.), Public policy transfer : micro-dynamics and macro-effects, Edward Elgar, 2017, pp. 51-78     

    Cécile Vigour, « La justice, entre institution, professions et organisation. Redéfinition des équilibres en Europe », in Koen Geens, Bernard Hubeau, Jean-Paul Janssens (dir.) (dir.), Justitie 2020 : Uitdagingen voor de toekomst - Justice 2020 : Les enjeux du futur, Maklu, 2017, pp. 49-76   

    Cécile Vigour, « French MPs and Law-making: Deputies' Activities and Citizens' Perceptions », in Olivier Costa (dir.) (dir.), Parliamentary Representation in France, Routledge, 2014, pp. 91-117 

    Cécile Vigour, « La représentation parlementaire en France. Ressources politiques, diversité des modes et logiques de représentation à l’Assemblée nationale », in Alice Mazeaud (dir.) (dir.), Pratiques de la représentation politique, Presses universitaires de Rennes, 2014, pp. 81-98 

    Cécile Vigour, Antoinette Hastings-Marchadier, « L'économie budgétaire de la justice pénale », in Jean Danet (coord.) (dir.), La réponse pénale : dix ans de traitement des délits, Presses universitaires de Rennes, 2013, pp. 401-468 

    Cécile Vigour, Claire de Galembert, Olivier Rozenberg, « Faire parler ou faire taire le parlement? Les débats en assemblées politiques, des objets encore méconnus et paradoxaux », in Claire de Galembert, Olivier Rozenberg et Cécile Vigour (dir.) (dir.), Faire parler le Parlement : Méthodes et enjeux de l'analyse des débats parlementaires pour les sciences sociales, LGDJ, 2013, pp. 9-19 

    Cécile Vigour, « Réflexivité, rôles parlementaires et discours de légitimation. Les apports du logiciel Alceste à l'analyse lexicale d'un débat parlementaire relatif aux rapports entre justice et politique », in Claire de Galembert, Olivier Rozenberg et Cécile Vigour (dir.) (dir.), Faire parler le Parlement : Méthodes et enjeux de l'analyse des débats parlementaires pour les sciences sociales, LGDJ, 2013, pp. 127-147 

    Cécile Vigour, « Les débats parlementaires : un levier de connaissance sur le politique. Enjeux du dialogue entre méthodes et théories », in Claire de Galembert, Olivier Rozenberg et Cécile Vigour (dir.) (dir.), Faire parler le parlement. Méthodes et enjeux de l'analyse des débats parlementaires pour les sciences sociales, LGDJ, 2013, pp. 311-328 

    Cécile Vigour, « Choix politiques et inertie des dépenses. Augmentation et efforts de "maîtrise" du budget de la justice (1980-2010) », in Philippe Bézès et Alexandre Siné (dir.) (dir.), Gouverner (par) les finances publiques, Presses de Sciences Po, 2011, pp. 451-489 

    Cécile Vigour, « Comparison, a founding approach in the social sciences », in Jean-Bernard Ouédraogo, Carlos Cardoso (eds.) (dir.), Readings in methodology : African Perspectives, Codesria, 2011, pp. 215-246     

    Cécile Vigour, « Faire varier les échelles dans la comparaison », in Pierre Legrand (dir.) (dir.), Comparer les droits résolument, Presses universitaires de France, 2009, pp. 347-377 

    Cécile Vigour, « Les recompositions de l'institution judiciaire », in Jacques Commaille et Martine Kaluszynski (dir.), La fonction politique de la justice, La Découverte, coll. Recherches, 2007, pp. 47-67 

    Cécile Vigour, Thierry Delpeuch, « Création et changements institutionnels », in Laurie Boussaguet, Sophie Jacquot et Pauline Ravinet (dir.), Dictionnaire des Politiques Publiques, Presses de Sciences Po, 2004, pp. 137-145 

  • Cécile Vigour, « Les chefs de juridiction : responsabilités accrues et diversité des appropriations gestionnaires », Revue française d’administration publique, 2023, n°184, pp. 1043-1056   

    Cécile Vigour, « Justice : une défiance citoyenne surestimée », SERVIR - Alumni de l’ENA et de l’INSP, 2023, n°521, pp. 16-18   

    Cécile Vigour, Laurence Dumoulin, « Ce qu’aller en justice veut dire. Les conclusions du rapport Sauvé, au miroir des attentes citoyennes », La Semaine juridique. Édition générale, 2022   

    Cécile Vigour, Virginie Gautron, « Les citoyens face à la justice pénale : un sentiment punitif surévalué », La lettre juridique , 2022, n°918   

    Cécile Vigour, « L’indépendance des magistrats, une approche comparée », Les Cahiers français : documents d'actualité, 2020, n°416, pp. 74-81   

    Cécile Vigour, Laurence Dumoulin, « Émotions, droit et politique. Bilan et perspectives interdisciplinaires », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, 2020, n°105, pp. 453-472   

    Cécile Vigour, Bartolomeo Cappellina, « Recours différenciés au droit et aux tribunaux civils. Étude des représentations et modes de réception de la justice », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, 2020, n°106, pp. 603-622   

    Cécile Vigour, « Nouveau référentiel gestionnaire ou modèle de justice ? Les réformes belges menées depuis 2013 », Pyramides : Revue du Centre d'études et de recherches en administration publique, 2017, n°29, pp. 63-92     

    Cécile Vigour, « Nouveau référentiel gestionnaire ou nouveau modèle de justice ? Les réformes belges depuis 2013 », 2017  

    Introduction Les réformes de l’Etat entreprises depuis la fin des années 1970 se caractérisent, selon Galetto & al. (2014), par quatre processus clé d’intensité variable dans le temps, selon les pays et les secteurs : la managérialisation ; le recours au marché (marketization) ; l’alignement des prestations sur le secteur privé et la réalisation de services par des entreprises privées (privatization) ; la responsabilisation des services publics en entités autonomes (corporatization). Les réfo...

    Cécile Vigour, Jeanne Hersant, « Judicial Politics on the Ground », Law and Social Inquiry, 2017, n°2, pp. 292-297     

    Cécile Vigour, Jeanne Hersant, « Symposium: Judicial Politics on the Ground », Law and Social Inquiry, 2017, n°2   

    Cécile Vigour, « Managérialisation de la justice pénale et accélération des temps judiciaires », Cahiers de la sécurité et de la justice : revue de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, 2015, n°32, pp. 56-66   

    Cécile Vigour, « Professions in Policy and Knowledge Transfer: Adaptations of Lean Management, and Jurisdictional Conflict in a Reform of the French Public Service », International Journal of Sociology, 2015, n°2, pp. 112-132   

    Cécile Vigour, « Veto Players and Interest Groups in Lawmaking. A Comparative Analysis of Judicial Reforms in Italy, Belgium, and France », Comparative Political Studies, 2014, n°14, pp. 1891-1918   

    Cécile Vigour, Antoinette Hastings-Marchadier, « Les contraintes budgétaires de la justice pénale », Actualité juridique Pénal, 2013, n°11, pp. 414-422 

    Cécile Vigour, « French MPs and Law-making: Deputies' Activities and Citizens' Perceptions », Journal of Legislative Studies, 2013, n°2, pp. 219-245   

    Cécile Vigour, Gaelle Dequirez, Jeanne Hersant, « Special Sub-Section: Political fieldwork experiences: elective affinities, friendship and obligations in a comparative perspective », Current Sociology, 2013, n°56, pp. 646-692 

    Cécile Vigour, Laure De Verdalle, Le Bianic Thomas, « S'inscrire dans une démarche comparative : enjeux et controverses », Terrains et Travaux : Revue de Sciences Sociales, 2012, n°21, pp. 5-21   

    Cécile Vigour, Thomas Le Bianic, Laure De Verdalle, « Ce que comparer veut dire », Terrains et Travaux : Revue de Sciences Sociales, 2012, n°21, p. 216   

    Cécile Vigour, Thierry Delpeuch, Laurence Dumoulin, « Les policy transfers en question », Critique Internationale, 2010, n°48, p. 133 

    Cécile Vigour, « Professional identities and legitimacy challenged by a managerial approach: the Belgian judicial system », Sociologie du Travail, 2009, n°2, pp. 136-154   

    Cécile Vigour, « Politiques et gouvernements fédéraux en Belgique, entre contraintes coalitionnelles et logique de compromis », Politix, 2009, n°88, pp. 63-86 

    Cécile Vigour, « Politique et magistrats dans les réformes de la justice en Belgique, en France et en Italie », Revue française d’administration publique, 2008, n°125, pp. 21-31 

    Cécile Vigour, « Ethos et légitimité professionnels à l'épreuve d'une approche managériale : le cas de la justice belge », Sociologie du Travail, 2008, n°1, pp. 71-90   

    Cécile Vigour, « Ethos et légitimité professionnels à l’épreuve d’une approche managériale : le cas de la justice belge », 2008  

    ­ « Un jour où je m’étais permis de faire remarquer à un chef de juridiction le développement de travaux portant sur la productivité de l’appareil judiciaire, il m’a dit : “C’est typique : nous ne sommes plus un pouvoir judiciaire, nous sommes devenus un appareil !” La conscience du corps judiciaire, cela reste quand même... ! » (haut fonctionnaire du ministère de la Justice). Cette controverse entre un président de tribunal et un haut fonctionnaire belge illustre les tensions qu’induit la re...

    Cécile Vigour, « Justice : l'introduction d'une rationalité managériale comme euphémisation du politique », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, 2006, n°6364, pp. 425-455   

    Cécile Vigour, Caroline Vincensini, « Objet : Europe (avant-propos) », Terrains et Travaux : Revue de Sciences Sociales, 2005, pp. 3-13 

    Cécile Vigour, « Réformer la justice en Europe : analyse comparée des cas de la Belgique, de la France et de l'Italie », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, 2004, pp. 291-325 

  • Cécile Vigour, Thierry Delpeuch, « Création et changement institutionnels », in Laurie Boussaguet, Sophie Jacquot, Pauline Ravinet (dir.) (dir.), Dictionnaire des politiques publiques : 5e édition, Presses de Sciences Po, 2019, pp. 185-193 

    Cécile Vigour, Thierry Delpeuch, « Création et changement institutionnels », in Laurie Boussaguet, Sophie Jacquot, Pauline Ravinet (dir.) (dir.), Dictionnaire des politiques publiques : 4e édition, Presses de Sciences Po, 2014, pp. 188-196 

    Cécile Vigour, Thierry Delpeuch, « Création et changement institutionnels », in Laurie Boussaguet, Sophie Jacquot, Pauline Ravinet (dir.) (dir.), Dictionnaire des politiques publiques, 3e édition actualisée et augmentée, Presses de Sciences Po, 2010, pp. 188-196 

  • Cécile Vigour, Bartolomeo Cappellina, Laurence Dumoulin, Virginie Gautron, Les rapports des citoyen·nes à la justice. Expériences, représentations et réceptions, 2021   

    Cécile Vigour, Christian Mouhanna, Jennifer Boirot, Jérôme Bossan, Hélène Colombet [et alii], Vers une nouvelle justice ? Analyse de la mise en œuvre des dispositions de la loi du 15 août 2015 relative à la contrainte pénale et à la libération sous contrainte, 2017   

    Cécile Vigour, Temps judiciaires et logique gestionnaire. Tensions autour des instruments d'action et de mesure, 2011 

    Cécile Vigour, Claire de Galembert, Vincent-Arnaud Chappe, Brigitte Frotiée, Les débats parlementaires au prisme d'une analyse lexicale. Les vertus heuristiques du logiciel Alceste pour l'étude de l'ordre parlementaire, 2009, 7 p. 

  • Cécile Vigour, Sociologie politique comparée des réformes de la justice. Cas de la Belgique, de la France et de l'Italie, 2005 

  • Cécile Vigour, « Séminaire général Droit et changement social 2023-2024 », le 28 septembre 2023  

    Séminaire organisé par l'UMR Droit et changement social, Université de Nantes / CNRS.

    Cécile Vigour, « (Non)recours au droit & expériences de justice : une approche intersectionnelle par sociologie visuelle », 10e Congrès de l'AFS "Intersections, circulations", RT13 : Sociologie du droit et de la justice, Lyon, le 04 juillet 2023 

    Cécile Vigour, « La Justice dans les yeux des citoyens », le 24 janvier 2023  

    Organisée par l'IERDJ dans le cadre de ses rendez-vous mensuels autour de recherches intitulé "Arrêt sur recherche"

    Cécile Vigour, « Ce qu’aller en justice veut dire. Les conclusions du rapport Sauvé au miroir des attentes citoyennes », Colloque « Etats généraux de la justice civile. Réflexions à partir du rapport Sauvé », session « Etat de l’accès aux procédures », Paris, le 15 septembre 2022  

    Organisés sous la direction de Soraya Amrani-Mekki, Professeure à l'Université de Paris Nanterre, CEDCACE et Stéphane Noël, Président du Tribunal judiciaire de Paris

    Cécile Vigour, « Accroissement des tâches de gestion et réduction des fonctions juridictionnelles », Colloque "Les assises de l’administration de la justice", Lyon, le 04 avril 2022  

    Organisé par la faculté de droit Julie-Victoire Daubié, Université Lumière Lyon 2, le DCT et l'ENM sous la direction scientifique de Nathan Jourdaine, Doctorant en droit public (DCT, UR 4573) et Cathie-Sophie Pinat, MCF en droit privé (DCT, UR 4573)

    Cécile Vigour, « Une confiance mise à l'épreuve : attentes citoyennes face à la justice », Colloque "Les acteurs de la justice au défi de la confiance", Paris, le 25 mars 2022  

    Organisée par le Master 2 Justice et droit du procès, dirigé par le professeur Cécile Chainais avec le Centre de recherche sur la Justice et le règlement des conflits (CRJ) Paris panthéon-Assas

    Cécile Vigour, « Une confiance mise à l’épreuve. Attentes citoyennes face à la justice », Colloque "Les attentes des justiciables à l’égard de la justice du quotidien", Paris, le 11 octobre 2021 

    Cécile Vigour, « La justice face à l'émotion », le 03 juin 2021  

    Organisé par Justicité, la faculté de droit de l’Université d’Aix-Marseille, l’ISPEC, la LDPSC et Mission Droit et Justice

    Cécile Vigour, « Droit et temporalités », le 14 avril 2021  

    Organisées par Charles Reveillere - CSO, Lus Prauthois - IRISSO, CSO et Jérôme Pélisse - CSO, Science Po

    Cécile Vigour, Bartolomeo Cappellina, « Retours européens et comparés sur les changements des pratiques et instruments gestionnaires des magistrats », Colloque Magistrats : un corps saisi par les sciences sociales, Paris, le 30 janvier 2020  

    Colloque organisé par la Mission de recherche Droit et Justice avec le laboratoire Printemps et l'École nationale de la magistrature

    Cécile Vigour, Bartolomeo Cappellina, Sophie Lebastard, « Quantifier les représentations citoyennes de la justice et de l’État : des entretiens collectifs à une enquête par questionnaire », 15e Congrès de l’AFSP, Session thématique GA : Normes et Justice, Comparer les expériences et représentations des professionnels et usagers des services publics, Pessac, le 02 juillet 2019     

    Cécile Vigour, Laurence Dumoulin, « Legal consciousness in action:using focus groups to analyse perceptions of justice », Linking generations for global justice - 25th anniversary of the International Institute of the Sociology of Law, Onati Spain (ES), le 19 juin 2019 

    Cécile Vigour, Bartolomeo Cappellina, « Identifier des types de rapports à la justice et à la police : des entretiens collectifs à une enquête par questionnaire », Atelier Méthodes et Axe Légitimités, Organisations, Représentations (LOR), « Le quali/quanti en pratique : quelles méthodes, avec quelles données, pour quels éclairages ?, Pessac, le 12 juin 2019 

    Cécile Vigour, Bartolomeo Cappellina, Laurence Dumoulin, « Class (in)justice? Inequality before the civil and criminal justice system. An approach based on focus groups », Annual Meeting on Law and Society Association “Dignity", Washington, D.C. United States (US), le 30 mai 2019   

    Cécile Vigour, « Et si on parlait du justiciable du 21ème siècle ? », le 08 février 2019  

    Organisé par Soraya Amrani Mekki, Professeur de droit privé à l'Université Paris Nanterre avec le soutien de l'Ecole nationale de la magistrature, et de l'Association des étudiants du master 2 Droit privé fondamental de l'Université Paris Nanterre

    Cécile Vigour, « Ecrire et publier en sociologie du droit », le 31 janvier 2019  

    Journées d’étude RT13 – revue Droit et Société

    Cécile Vigour, « How Law and Justice are experienced: a Focus Group Based Approach on Legal Consciousness », Séminaire de sociologie du droit, Göttingen Germany (DE), le 16 janvier 2019 

    Cécile Vigour, « Les Parlements en question(s). La permanence d’institutions subordonnées ? », le 08 novembre 2018 

    Cécile Vigour, Virginie Gautron, Laurence Dumoulin, Jérémie Gauthier, « L’ambivalence des représentations citoyennes sur la sévérité de la justice pénale : une approche par entretiens collectifs », Journée d’étude : Les institutions pénales saisies par les gouverné.e.s, Paris, le 03 avril 2018    

    Organisée par Jérémie Gauthier, IRIS-EHESS et Centre Marc Bloch et Cécile Vigour, Centre Emile Durkheim, CNRS dans le cadre du groupe de projet EPoPé de l'AFSP (Etudes politiques sur le pénal)

    Cécile Vigour, Virginie Gautron, « Les représentations sociales des peines. Des finalités plurielles », Colloque international et interdisciplinaire « Les sens de la peine. Dépasser les entreprises de définition et de justification pour réinterroger la pluralité de(s) sens de la peine », Bruxelles Belgium (BE), le 16 novembre 2017  

    Organisé par l'Université Saint-Louis de Bruxelles avec le soutien du FNRS, du RIS, du GREPEC, du SIEJ et de la Mission de Recherche Droit & Justice sous la direction de D. Bernard et K. Ladd

    Cécile Vigour, « Analyse économique du droit et matière pénale », Colloque - Analyse économique du droit et matière pénale, Bordeaux, le 09 novembre 2017    

    Organisé pour l’ ISCJ par Charlotte Claverie-Rousset

    Cécile Vigour, Laurence Dumoulin, Pierre Vendassi, Bartolomeo Cappellina, Jacques Faget [et alii], « Les rapports au droit et à la justice des Français. Premiers résultats à partir d’entretiens collectifs », 7e Congrès de l’AFS « Sociologie des pouvoirs, pouvoirs de la sociologie, RT13 : Sociologie du droit et de la justice, Amiens, le 03 juillet 2017 

    Cécile Vigour, Laurence Dumoulin, Pierre Vendassi, Bartolomeo Cappellina, Jacques Faget [et alii], « A Focus Group based Approach to Analyzing how Law and the Justice System are Experienced », Annual Meeting on Law and Society Association “Walls, Borders, and Bridges: Law and Society in an Inter-Connected World”, Mexico Mexico (MX), le 20 juin 2017   

    Cécile Vigour, « Gouverner la justice par la comparaison. Quantification et réflexion sur l’organisation », Séminaire général du Centre Émile Durkheim « Gouverner par la comparaison », Pessac, le 08 juin 2017 

    Cécile Vigour, « La postérité de l’œuvre d’Émile Durkheim cent ans après », le 01 juin 2017  

    Organisé par le Centre Émile-Durkheim (UMR 5116), pour marquer symboliquement sa dilection pour la méthode comparative, dans la ville qui accueilli les premiers cours de sociologie de Durkheim.

    Cécile Vigour, Bartolomeo Cappellina, Pierre Vendassi, « Justice Seen by Citizens: Controversial Reasoning over Functions and Functioning », ECPR General Conference, P079 - Data and Methods in Court Research, Prague Czech Republic (CZ), le 07 septembre 2016 

    Cécile Vigour, « La justice, entre institution, professions et organisation. Redéfinition des équilibres en Europe », Colloque Justice 2020, Bruxelles Belgium (BE), le 24 septembre 2015 

    Cécile Vigour, « Policy Transfer and the Making of a Change Instrument. Lean Management in Reforms to the French State », 2nd International Conference on Public Policy, T02P17 "Judicial Policies and Organizational Modernization Paradigm Shift in the Comparative Analysis of the Judiciary, Milan Italy (IT), le 01 juillet 2015 

    Cécile Vigour, « Les transformations contemporaines de l’institution judiciaire en Europe : un nouveau modèle de justice en gestation », 6e Congrès de l'AFS « La sociologie, une science contre nature ? », RT13 : Sociologie du droit et de la justice, Saint-Quentin en Yvelines, le 29 juin 2015 

    Cécile Vigour, « Ideal-Types of Parliamentary Representation in France. The Roles, Political Leaning and Resources of MPs in the French National Assembly », 13e Congrès de l'AFSP, Session thématique du Groupe de recherche sur la représentation politique, Aix-en-Provence, le 22 juin 2015 

    Cécile Vigour, « Les transformations contemporaines de l’institution judiciaire en Europe : inflexion ou nouveau modèle de justice ? », Séminaire Sociologie du droit et de l’action publique, Rennes, le 04 juin 2015 

    Cécile Vigour, « Les transformations managériales de l’institution judiciaire en Europe : inflexion ou nouveau modèle de justice ? », Atelier Prendre position !, Pessac, le 22 janvier 2015 

    Cécile Vigour, « Time Acceleration and Criminal Policies. A Discussion on Measures and Stakes in the Belgian and French Cases, discussion de 3 communications, session "Accelerating Judicial Response Time. Measures and Stakes involved in the Belgian and French Cases" », International Conference on "Modernization of the Criminal Justice Chain. The importance of Trust, Cooperation and Human Capital", Université de Louvain, Bruxelles Belgium (BE), le 30 octobre 2014 

    Cécile Vigour, « Ideal-Types of Parliamentary Representation in France. The Roles, Political Leaning and Resources of MPs in the French National Assembly », 8th ECPR General Conference, Section "Legislatures in a Changing World: Rules, Agendas, Representation and Aggregation", Panel "Legislatures and Representation", Glasgow United Kingdom (GB), le 03 septembre 2014 

    Cécile Vigour, « Lean Production in Public Services: Selective Transfer and Jurisdictional Conflicts », XVIII ISA World Congress of Sociology "Facing an Inequal World: Challenges for Global Sociology"Session "Lean Production as the New Division of Labor", Yokohama Japan (JP), le 13 juillet 2014 

    Cécile Vigour, « L'approche comparée : logiques, enjeux de connaissance et généralisation », Séminaire "Biodiversité, Gestion forestière", Paris, Ministère de l'environnement, le 30 janvier 2014 

    Cécile Vigour, « La gouvernance de la justice par les chiffres. Modalités et effets sur les politiques judiciaires et la gestion des tribunaux », Colloque international 2013 de la revue Politiques et Management Public (PMP), Les politiques du chiffre : Entre " managérialisation " du politique et politisation du management, Paris, le 26 octobre 2013 

    Cécile Vigour, « Séminaire 2011-2012 - Droit et changement social », le 12 décembre 2011 

    Cécile Vigour, Claire de Galembert, Olivier Rozenberg, « Rôles parlementaires et discours de légitimation. Analyse lexicale d'un débat parlementaire français sur les rapports entre justice et politique », Colloque "Faire parler le Parlement. Making Parliament Speak", session 6 : Analyse de discours, argumentation & vie politique / Discourse analysis, deliberation & politics, Paris, le 13 octobre 2010 

    Cécile Vigour, « Introduction », Journées d'études "Selective Affinities, Friendship and Obligations in the Investigations in Sociology and Political Science: Fieldwork in a Comparative Perspective in Europe", Freiburg im Breisgau (Allemagne), Université Albert-Ludwig Germany (DE), le 28 avril 2010 

    Cécile Vigour, « La comparaison dans les sciences sociales », Journée d'études sur la comparaison dans les sciences sociales, Montpellier, le 18 mars 2010 

    Cécile Vigour, « The Influence of Veto Players and Interest Groups in Lawmaking. The Case of Judicial Reforms in Belgium, Italy and France », 5th ECPR General Conference, Section 25: "Organizing Government: Theoretical and Empirical Perspectives", Panel 299: "Executives and Legislation: The Impact of Executive Organisation on Patterns of Legislation", Potsdam Germany (DE), le 10 septembre 2009 

    Cécile Vigour, « Logiques de différenciation et affirmation de valeurs en période de cohabitation : le cas des projets de réforme de la justice (1997-2000) », 10e Congrès de l'AFSP, section 11 : Les assemblées du Parlement : la séance, les commissions et les groupes, axe 1 : S'assembler pour (s')exprimer, Grenoble, le 07 septembre 2009 

    Cécile Vigour, « La comparaison, une démarche fondatrice des sciences sociales », École thématique internationale du CNRS "Comment comparer ? Pratiques et méthodes de la comparaison en sciences sociales", Biarritz, le 08 juin 2009 

    Cécile Vigour, Nora El Quadim, « Étudier l'introduction de logiques gestionnaires dans l'institution judiciaire : un programme de recherche », Journée d'étude « jeunes chercheurs » : "La justice prise dans la vague managériale", "Les instruments de la managérialisation", Saint-Étienne, le 05 juin 2009 

    Cécile Vigour, « Démarche qualité ISO 9001 et administration de la justice en France : enjeux de légitimation, d'efficience et de pouvoir », Colloque "Les réformes de l'administration vues d'en bas", Bruxelles Belgium (BE), le 14 mai 2009 

    Cécile Vigour, « Un corps modelé : des contraintes techniques extérieures à l'intériorisation de l'impératif de "la ligne" (dans les publicités entre 1900 et 1940) », 3e Congrès de l'AFS "Violences et société", RT 41 : Corps, technique et société, Paris, le 14 avril 2009 

    Cécile Vigour, « Acteurs, règles du jeu politique et points de veto. Le cas des réformes de la justice en Belgique, en Italie et en France », Séminaire de l'équipe Politique comparée et études européennes, Pessac, le 15 décembre 2008 

    Cécile Vigour, « The judicial reforming process in Western Europe: Organization & mobilizations of judicial professions and veto points in France, Belgium and Italy », Working Group on the Comparative Study of Legal Professions of the Research Committee on Sociology of Law (RCSL), Île de Berder, le 29 juin 2008 

    Cécile Vigour, « Coalitions gouvernementales et politiques publiques fédérales en Belgique », Journée d'études "Sociologie des coalitions et des alliances partisanes : le gouvernement politique des institutions", Lille, le 13 juin 2008 

    Cécile Vigour, « La justice à l'épreuve du management : analyse comparée des cas belge, italien et français », Le management public à l'épreuve de la politique (14ème colloque de la revue Politique et Management Public), Bordeaux, le 17 mars 2005 

    Cécile Vigour, « Transformations de l'action publique et recompositions de la légitimité professionnelle des magistrats », Action publique et légitimité professionnelle, Aix-en-Provence, le 22 janvier 2005 

    Cécile Vigour, « Efficacité, légitimité et réformes de la justice », La justice et les nouvelles technologies, Grenoble, le 17 décembre 2004 

    Cécile Vigour, « Taking Efficiency into consideration. The consequences of new social demands in the judicial field », The organization as a set of dynamic relationship (colloque international d'EGOS, European Group on Organization Studies), Ljubljana Slovenia (SI), le 01 juillet 2004 

    Cécile Vigour, « Les réformes de la justice en Europe : le rôle des professionnels du droit », congrès de l'Association française de sociologie, Villetaneuse, le 25 février 2004 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Antoine Durance, La désobéissance civile en procès , thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Manuel Cervera-Marzal  

    A partir de 2018, plusieurs groupes écologistes se mobilisent massivement contre le réchauffement climatique. Ses militants ont recours à diverses méthodes d'action relevant voire se réclamant de la désobéissance civile. Depuis 2022 en particulier se multiplient en France, à la suite de ces actions, des arrestations, procès et autres poursuites judiciaires à l'encontre de ces militants écologistes. Ces poursuites constituent donc une conséquence attendue des mobilisations écologistes. En fonction des groupes, on observe des rapports à la justice différents. Certains militants espèrent se voir relaxer et recherchent activement ces poursuites, perçues comme une opportunité pour défendre la légitimité de leur cause et de leurs stratégies devant la justice. D'autres sont plus sceptiques et dénoncent plutôt les discours et condamnations des magistrats à leur encontre. De manière générale cependant, ces poursuites et procès sont anticipées et préparés en amont par les militants et leurs avocats. Ce projet de thèse s'intéresse à ce sujet, peu étudié par la littérature : les procès de militants. Il traitera en particulier de plusieurs objets de recherche. Nous étudierons d'abord les rapports des militants vis-à-vis du droit et de la justice ainsi que la préparation qu'ils font en amont de ces procès. Dans un second temps nous nous intéresserons ensuite aux procès en eux-mêmes que nous étudierons avec une approche ethnographique. Enfin, pour comprendre le positionnement des magistrats vis-à-vis de ces procès, nous étudierons leurs perceptions de ces mobilisations écologistes, de l'usage fait de la justice par ces militants et des poursuites judiciaires auxquelles ils font face.

    Antonin Cheron, L'organisation du travail de démantèlement nucléaire. Marchés, acteurs, expertises, thèse en cours depuis 2021  

    Cette thèse a pour ambition d'interroger sociologiquement l'organisation du travail de démantèlement nucléaire en France. Selon l'Autorité de sûreté nucléaire, un des principaux risques des travaux de démantèlement des installations nucléaires est lié à leur durée particulièrement longue : puisque les chantiers s'étalent sur plus d'une décennie (en succédant à plusieurs décennies de fonctionnement), la perte de mémoire de conception et d'exploitation, ainsi que le maintien des compétences deviennent des enjeux économiques et politiques particulièrement importants. Or, le marché du démantèlement nucléaire est encore à ses débuts en France (puisque les premières installations nucléaires démantelées étaient des prototypes de faible puissance, ayant une durée d'exploitation relativement courte). Supposant que les acteurs dominant actuellement le marché des prestations globales d'assistance chantier dans le nucléaire (ONET, Nuvia, etc.) auront un rôle déterminant à jouer dans l'élaboration des stratégies industrielles de démantèlement de demain, nous proposons d'étudier les dynamiques concurrentielles dans ce domaine, pour montrer la circulation de différents modèles d'affaires. Ensuite, nous nous intéresserons au processus de formation, de recrutement et de fidélisation du personnel par les entreprises du nucléaire (en particulier les prestataires), à partir d'une réflexion sur le fonctionnement du marché du travail dans ce secteur d'activité. Nous étudierons plus particulièrement les « métiers en tension », c'est-à-dire les métiers qui, selon les employeurs, connaissent de manière durable une pénurie de personnel qualifié. Comment l'enjeu de formation s'inscrit-il dans les stratégies de démantèlement ? Dans quelle mesure les innovations technologiques qui émergent dans le nucléaire (modélisation 3D, robotisation, etc.) ont des effets sur le travail réel des professionnels qui interviennent sur ces chantiers ? Pour répondre à ces questions, nous analyserons le cas du démantèlement de la centrale de Fessenheim, dont les deux réacteurs ont été mis à l'arrêt définitif en 2020.

    Lilian Hosteins, Elus locaux et conceptions du système politique , thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Camille Bedock  

    Dans un contexte de polarisation et d'inégalités croissantes, la défiance d'une partie des citoyens envers leur système politique et le mécanisme de l'élection n'a jamais semblé si forte. Mais paradoxalement, peu de recherches ont exploré en profondeur les aspirations normatives des citoyens, et encore moins celles des élus, quant à l'organisation du système politique. Quelle vision les élus locaux ont-ils de la démocratie ? Les quelques études qualitatives ayant examiné comment les élus conçoivent la démocratie parviennent à la conclusion que leur vision dominante de la démocratie reste élitiste, fondée sur une claire division du pouvoir entre les élus, jugés plus compétents et seuls à même de promouvoir l'intérêt général, et les citoyens. Mais ces études concernaient des représentants nationaux. Au contraire des députés bénéficiant d'une position privilégiée au sein du champ politique, les élus de proximité pourraient être plus enclins à accepter une redéfinition du rapport entre élu et citoyen tout en étant moins frappés que les élus nationaux par la crise de légitimité. Afin d'étudier les conceptions normatives de ce qu'est un « bon » système politique pour les élus, ce projet s'appuiera sur des méthodes mixtes combinant enquête par questionnaires et enquête qualitative avec des entretiens approfondis avec des élus en France et en Italie - ces deux pays constituant des laboratoires cruciaux pour étudier ces questions. Nous faisons l'hypothèse que les élus locaux sont très réticents à accepter tout dispositif impliquant un partage du pouvoir de décision entre les élus et les citoyens, qu'il s'agisse de jurys citoyens avec un pouvoir de décision ou de mise à l'agenda, de référendums non contrôlés par les élus, de mécanismes révocatoires ou de mesures visant à limiter les privilèges des élus.

    Camille Traoré, Diasporas et décentralisations , thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Etienne Smith  

    La thèse analyse la circulation de modèles d'organisations municipales permis par la co-présence politique des diasporas dans leurs pays d'origine et de résidence. L'entrée permet une comparaison internationale d'actions publiques locales et sectorielles en mobilisant le concept de transnationalisme tiré de l'étude des migrations internationales. La recherche suit la création et le fonctionnement de trois intercollectivités aux compétences similaires dans la gestion de l'eau - dans l'est parisien (Est Ensemble), au Mali (région de Kayes) et aux Comores (nord-ouest de Ngazidja) - : les coopérations décentralisées entre élus et les mobilisations politiques des diasporas ont contribué à l'adoption de ces modes spécifiques de gestion de l'eau. L'étude questionne en filigrane les effets politiques, identitaires et financiers des décentralisations nationales sur la participation politique des ressortissants d'un territoire, liés à celui-ci par résidence ou origine revendiquée.

    Bartolomeo Cappellina, Quand la gestion s'empare de la Justice : de la fabrique européenne aux tribunaux., thèse soutenue en 2018 à Bordeaux en co-direction avec Olivier Cousin, membres du jury : Claudio Maria Radaelli (Rapp.), Émilie Curinier-Biland (Rapp.), Antoine Vauchez et Ève Chiapello  

    Dans de nombreux pays européens, l’institution judiciaire a connu de profondes transformations ces vingt dernières années - notamment, sous l’impulsion d’une logique gestionnaire, qui se caractérise par l’attention aux enjeux d’efficacité, d’efficience et de coûts, au-delà des préoccupations en termes de qualité. La recherche vise à analyser les diverses institutions européennes impliquées dans ce processus de circulation d’une approche managériale dans les systèmes judiciaires nationaux, ainsi qu’à étudier les dynamiques de circulation d’acteurs, d’instruments d’action publique et d’injonctions au changement entre les différents échelons. Pour ce faire, une analyse prosopographique relative aux ressources, carrières, moyens d’action, stratégies et réseaux des divers entrepreneurs de changement au niveau européen sera développée, à partir d’entretiens semi-directifs et de questionnaires. L’analyse des contributions de la Commission Européenne, de plusieurs comités du Conseil de l’Europe et d’autres réseaux d’acteurs judiciaires travaillant sur thématiques d’organisation, qualité et efficacité de la justice, ainsi que de leur construction et développement, intégreront l’analyse de cette espace européen d’élaboration de politiques publiques en matière judiciaire et de ces effets sur les processus de réforme nationaux et locaux en cours ou récemment aboutis en plusieurs pays de l’Europe occidentale.

    Nicolas Bina, Diriger une administration centrale. Prosopographie de l'encadrement dirigeant de l'Etat en France (1990-2025), thèse en cours depuis -0001  

    Dans une perspective de sociologies des institutions et de l'Etat, la thèse a pour objet de mieux comprendre la fonction, les profils et les parcours des directeur·rices d'administrations centrales ainsi que leurs ressorts, « à la frontière » entre les sphères et considérations politiques et administratives. Cette approche par le haut, par une fonction et par les pratiques vise à d'identifier les dynamiques de socialisation des directeurs∙rices et les effets des différentes conjonctures et alternances politiques sur plus de trente ans. La thèse repose sur la réalisation d'entretiens semi-directifs et sur le traitement d'une base de données prosopographique de plus de 1.200 trajectoires complètes (1990-2022), afin de mieux caractériser cette partie de la haute fonction publique.

  • Sarah Roux, Lutter contre la traite des êtres humains : une analyse comparative de l'action publique de la France et des Pays-Bas, thèse soutenue en 2023 à Bordeaux sous la direction de Daniel Compagnon, membres du jury : Antoine Pécoud (Rapp.), Laurie Boussaguet (Rapp.)  

    La traite des êtres humains (TEH) connaît un grand développement depuis la fin du XXème siècle. Elle toucherait jusqu’à 25 millions de personnes selon le Département d’État des Etats-Unis. Elle constitue la troisième forme de trafic la plus répandue, après les drogues et les armes. Très lucrative, la TEH générerait 150 milliards de dollars de profits par an selon l’Organisation internationale du Travail. Non seulement ce phénomène porte atteinte aux droits de l’Homme, mais il remet en cause l’autorité des États sur leurs territoires. Dans ce contexte, la TEH devient progressivement un enjeu majeur sur les scènes nationales, régionales et internationales. Particulièrement touchés, les pays occidentaux sont généralement reconnus comme des « bons élèves » en matière de lutte contre la TEH par la communauté internationale. A travers l’étude des cas de la France et des Pays-Bas des années 1980 à 2018, nous proposons de questionner le présupposé selon lequel non seulement les États occidentaux mettent en place des politiques publiques de lutte contre la TEH, mais ces dernières comptent parmi les plus accomplies en la matière. Nous argumentons que les apparences cachent de fortes disparités dans la priorité qu’ils accordent à cette problématique. Ce faisant, nous explorons certaines zones d’ombre de la littérature sur la TEH. Si cette dernière a surtout étudié les réponses occidentales à la TEH, elle privilégie une approche globale et homogénéisante à l’échelle occidentale ou européenne au détriment d’une analyse plus fine au niveau national. Elle se focalise bien souvent sur les mesures législatives au détriment d’autres aspects des réponses publiques développées par les États occidentaux. Enfin, elle se concentre majoritairement sur la traite sexuelle et tend à négliger les autres formes de TEH. Plus encore, nous proposons d’ouvrir une réflexion autour des déterminants de la priorité consacrée à la lutte contre la TEH. Dans ce but, nous comparons les processus d’émergence et de mise à l’agenda de la TEH en France et aux Pays-Bas, de même que les processus de construction de ce problème public. Notre recherche repose sur le recueil et l’analyse qualitative de documents produits par les acteurs de la lutte contre la TEH au sein des deux pays (qu’il s’agisse des acteurs associatifs, militants, politiques et institutionnels), et d’une quarantaine d’entretiens conduits auprès de ces acteurs.

    Gözde Aytemur, Les procureurs en Turquie, des « empereurs sans pouvoir » ? Étude d'un groupe professionnel pris entre la managérialisation et la politisation de la justice, thèse soutenue en 2022 à université ParisSaclay sous la direction de Benoit Bastard et Zeynep Verda Irtis-Dabbagh, membres du jury : Élise Massicard (Rapp.), Ipek Merçil, Christian Mouhanna et Claire Visier  

    Cette thèse porte sur le groupe professionnel des procureurs en Turquie et s'intéresse plus particulièrement à la transformation de leur activité sous l'effet de l'adoption des réformes du droit dans les années 2000 ainsi que de l'intensification des crises politiques dans le milieu judiciaire suite à l'émergence des affaires de corruption en 2013. Les réformes de la justice, qui avait visé à rendre l'institution plus efficace en s'appuyant sur le développement de pratiques managériales, ont conféré aux procureurs un rôle de premier plan, faisant d'eux les « empereurs de l'enquête ». Or, les procureurs ont connu dans la période étudiée des expériences qui se caractérisent au contraire par une grande impuissance ainsi que par la perte de leur autonomie en raison tant des contraintes managériales que des interventions politiques. Dans la pratique, cette impuissance judiciaire se manifeste d'une part dans la mise en place d'un système dans lequel ils délèguent leurs responsabilités judiciaires à la police durant la conduite de l'enquête ainsi qu'au juge qui reste dominant dans le déroulement des audiences et la décision finale. C'est pourquoi, contrairement au discours des réformes, les procureurs se considèrent comme « empereur sans pouvoir » dans l'exercice de leur métier. D'autre part, comme une conséquence de l'intensification récente des crises politiques, l'impuissance des procureurs résulte du fait que le pouvoir exécutif a pris, pour se protéger, des mesures légales qui affaiblissent les procureurs en les mettant sous la surveillance d'autres acteurs, la police, les préfets et les juges. Les procureurs font l'expérience de toutes sortes d'injustices dans l'évaluation de leur travail et doivent faire face à la normalisation de la pratique du favoritisme au sein du monde judiciaire et à la disparition de la méritocratie dans leur métier.La thèse est composée des chapitres suivants.Le premier chapitre de la thèse évoque les défis méthodologiques qui se sont posés à la chercheuse compte tenu des fluctuations du contexte politique et présente le travail réalisé sur le terrain. La thèse s'appuie notamment sur un ensemble de trente-deux entretiens réalisés entre 2012-2016 ainsi que sur des observations et l'étude de récits biographiques.Le chapitre 2 place le procureur dans le système judiciaire en Turquie dans une perspective socio-historique. Cette quête des racines du groupe professionnel montre les tendances récurrentes des procureurs dans leur réponse à l'instabilité politique.Le troisième chapitre, montre comment les réformes du droit engagées dans les années 2000 ont transformé les pratiques des procureurs et comment ceux-ci ont reçu et traité les impératifs managériaux.Le dernier chapitre examine les effets de l'intensification des tensions politiques sur l'exercice des activités judiciaires des procureurs et propose une analyse de leur positionnement face au renforcement de la politisation de la justice.L'ensemble de la recherche permet d'engager une réflexion plus générale sur l'évolution de ce groupe professionnel pris, depuis sa création, dans des tensions fortes entre la poursuite de l'idéal du métier - en tant que gardien du régime ou protecteur de l'ordre - les nouvelles injonctions managériales et le rapport de force avec les instances politiques.

    Régio Conrado, Construire et réformer l'État à la périphérie administrative : les cas des appareils judiciaires et de la santé publique au Mozambique-Cabo Delgado e Niassa (1975-2020), thèse soutenue en 2022 à Bordeaux sous la direction de Dominique Darbon et Michel Cahen, membres du jury : Maria Paula Meneses (Rapp.), Didier Péclard (Rapp.), Jean-Pierre Olivier de Sardan  

    Depuis plus de trois décennies, la question des réformes de l'État et de l'action publique est un élément central dans les agendas de développement des pays africains ainsi qu'un objet d'étude dans les sciences sociales sur les sociétés africaines (science politique, sociologie et anthropologie). Certaines de ces études ont souligné l'incapacité des États africains à se réformer, voire à formuler ou mettre en œuvre des politiques publiques. D'autres ont insisté sur leur capacité à s'approprier les politiques et agendas internationaux, montrant ainsi la créativité des administrations locales. Les deux approches sur les réformes et l'action publique en Afrique ont montré, il est vrai, qu’elles participent substantiellement au processus de construction et de formation de l'État, mais elles négligent, d'une part, la nature du régime politique pour expliquer les logiques d'élaboration et de mise en œuvre des politiques publiques et, d'autre part, n’insistent pas suffisamment sur la place des capacités administratives concrètes de ces États africains dans le processus de mise en œuvre des politiques publiques structurantes en milieu rural. De plus, ces analyses accordent peu d'importance aux processus de politisation partisane et au rôle que jouent les réformes et les politiques dans la consolidation des régimes et des États autoritaires, comme c’est le cas du Mozambique. Cette thèse, selon une démarche ethnographique, cherche à retracer l'historicité des réformes des institutions judiciaire et sanitaire dans le but de voir dans quelle mesure elles participent, d'une part, au processus de territorialisation et de formation de l'État, et d'autre part, de territorialisation des structures du parti-État Frelimo dans les zones rurales. En étudiant le processus concret de fonctionnement de ces administrations en milieu rural, l'expansion des réseaux judiciaire et sanitaire et la participation des acteurs non-étatiques, cette thèse analyse le processus complexe d'institutionnalisation de l'État dans les sociétés à faible capacité et sous régime d’aide. Elle analyse aussi les logiques d'appropriation de l’État par les populations et par l’ensemble des acteurs qui se définissent comme non-étatiques. Pour ce faire, cette thèse examine d’abord, dans le processus de formulation des réformes de l’administration judiciaire et celle de la santé, les rapports de pouvoir entre les agents étatiques et ceux des ONG et agences développement, dans un contexte de dépendance et de la politisation qui est opérée par le parti Frelimo. La formulation des réformes apparaît ainsi comme un moment clé de communication et de légitimité politique pour le parti au pouvoir ainsi qu’un instrument de partidarização (politisation partisane) de l’appareil étatique et des enjeux des réformes ayant pour objectif consolider son emprise sur la société mozambicaine, en particulier celles vivant dans les régions rurales. Ensuite est analysée la phase de mise en œuvre des réformes, le détail du fonctionnement concret des structures judiciaires et sanitaires, en essayant de voir comment les réformes malgré les multiples misères des administrations locales, contribuent à la consolidation de la présence et de la projection symbolique et matérielle de l'État et du parti-État Frelimo. Ici nous insistons sur l’inventivité, la débrouillardise, les stratégies locales, les pratiques de contournement des fonctionnaires dans la matérialisation des réformes ainsi que sur la participation des usagers dans la création des conditions humaines et matérielles pour la mise en œuvre des réformes. C'est de la matérialité des réformes comme élément central de l’étaticité dans le contexte d'administrations et d'États en situation de fragilité qu’il est ici question.

    Josselin Dravigny, Du privé dans la sécurité ? Le rôle des firmes dans la politique européenne de gestion des frontières, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux sous la direction de Andy Smith, membres du jury : Virginie Guiraudon (Rapp.), Sarah Léonard (Rapp.), Samuel B. H. Faure et Anthony Amicelle  

    Dans un contexte sécuritaire sensible à la suite des récents enjeux terroristes et migratoires, la gestion des frontières extérieures de l’Union européenne est l’objet de vives critiques, encore renforcées dans le contexte actuel de remise en cause de l’intégration européenne. L’une de ces critiques a trait aux acteurs prenant part au processus décisionnel autour duquel gravitent un certain nombre d’acteurs privés, en l’occurrence des entreprises de sécurité et de défense. Dans cette thèse, nous ouvrons la boîte noire que constitue la politique européenne de gestion des frontières en mobilisant un cadre d’analyse éclectique combinant science politique, sociologie politique et économie politique, pour mettre en lumière la façon dont ces firmes ont été prises dans des réseaux de politique publique aux côtés d’acteurs supranationaux, notamment la Commission européenne. Nous nous intéressons notamment à leurs spécificités, ressources, logiques d’action, et leurs interactions avec les acteurs institutionnels. Nous démontrons que ce réseau complexe est à l’origine d’une transformation des cadres de référence et d’action alors dominants en matière de gestion des frontières et des mobilités, jusqu’à évoquer un glissement vers un référentiel « techno-sécuritaire ». Ce faisant, cette recherche contribue à l’étude de l’action publique européenne en matière de gestion des frontières. Elle comble un vide de la littérature scientifique existante et dépasse les visions réductrices de la question en saisissant avec précision les logiques, les réseaux et les cadres de référence et d’action qui sous-tendent les orientations de cette politique. Plus largement, cette thèse aide à mieux comprendre la façon dont certains types d’acteurs privés peuvent prendre part au gouvernement de l’Union européenne, à la fois dans le cadre d’un dialogue public/privé, mais aussi à différents échelons, national et européen. Enfin, ce travail enrichit l’analyse plus globale des politiques publiques, en identifiant les modalités par lesquelles des acteurs privés participent au processus politique dans un domaine régalien, ainsi que les moments d’une politique publique au cours desquels ces firmes peuvent avoir une importance décisive.

  • Vincent Révil, L'institution de la médiation. Éléments de sociologie de l'institution, thèse soutenue en 2023 à Chambéry sous la direction de Sébastien Schehr et Denis Laforgue, membres du jury : Baudouin Dupret (Rapp.), Albert Ogien  

    Ce travail, pensé comme programmatique, propose de déterminer les principaux contours d'une analyse de l'institution (de la médiation) rompant avec, d'une part, la posture de dualité constitutive des institutions et d'autre part avec le postulat de l'institution comme « chose sociale », ce sans abandonner l'enjeu de généralisation que pose le problème des relations micro-macro. Il s'agit alors de considérer l'institution comme processuelle, non substantielle et plurivoque, mais aussi comme endogène à la pratique, que cette dernière se réfère au langage, à la signification et à l'accomplissement d'opérations de catégorisation ou encore à des activités spécifiques « de médiation ». L'objectif est ainsi de repérer et de décrire les modalités générales par lesquelles s'institue pratiquement et diversement la médiation. La thèse qui y est défendue peut être in fine formulée comme suit : la médiation s'institue à travers une multitude d'interconnexions, pratiquement accomplies, entre une multiplicité de processus d'institutions d'autres entités sociales. Cette recherche se décompose en trois parties. La première porte sur l'institution significative de la médiation et vise à déterminer les principales composantes par lesquelles de multiples significations lui sont attribuées. La seconde s'intéresse à certaines macro-dynamiques politiques (certains ensembles d'institutions) impliquées dans l'institution de la médiation, celles-ci étant distinguées en fonction de deux types de social (anarchiste et hiérarchique - identitaire) qu'elles instituent. La troisième porte sur l'institution pratique de la médiation.

    Virginie Blum, Les juges consulaires face aux faillites d'entreprises , thèse soutenue en 2023 à Lyon 2 sous la direction de Isabelle Sayn  

    Cette thèse prend pour objet la défaillance d’entreprises en partant du point de vue original des juges en charge des procédures collectives pour aborder ce qu’ils·elles font et non ce qu’ils·elles doivent faire. A partir d’une méthodologie mixte articulant observations d’audience, entretiens biographiques, exploitation statistique et analyse d’archives, elle se propose d’analyser leurs pratiques de travail dans un contexte marqué par un paradoxe entre les objectifs du législateur qui favorisent la sauvegarde et le redressement des entreprises en difficulté et un quotidien judiciaire qui les liquide massivement. Cette étude s’inscrit dans le sillage de plusieurs champs sociologiques, en particulier celui du droit et de la justice, du travail et de l’entrepreneuriat. Elle cherche à dégager les différents enjeux auxquels sont confronté·es les juges des faillites : qui sont les entreprises liquidées et celles qui sont redressées ? Les juges accordent-ils·elles la même importance aux différentes affaires ? Interagissent-ils·elles de la même manière avec les justiciables selon le type de procédure ? Les magistrat·es s’investissent-ils·elles de la même manière dans les liquidations que dans les redressements judiciaires ? Cette thèse apporte un nouveau regard sur l’activité du tribunal de commerce et la façon de réguler les faillites d’entreprises en mettant en évidence un travail « deux poids, deux mesures ». Elle contribue à l’analyse sociologique de l’activité judiciaire au sein d’une institution hybride, où siègent des magistrat·es non-professionnel·les, bénévoles, issu·es du monde des affaires, et ré-interroge le modèle de jugement par les pair·es sur lequel elle repose.

    Virginie Blum, Les juges consulaires face aux faillites d'entreprises, thèse soutenue en 2023 sous la direction de Isabelle Sayn, membres du jury : Laurent Willemez (Rapp.), Émilie Lanciano et Olivier Germain   

    Alexis Provost, Une accélération sans précipitation. Le traitement immédiat des affaires pénales à Berlin, thèse soutenue en 2022 à université ParisSaclay sous la direction de Fabien Jobard et Kirstin Drenkhahn, membres du jury : Jean-Marc Weller (Rapp.), Benoit Bastard  

    L’accélération de la justice pénale est un phénomène bien établi dans les pays européens. Si cette accélération est censée rapprocher la justice du reste de la société, elle est régulièrement décriée tant de l’intérieur de l’institution, car elle mettrait les magistrat·e·s sous pression, que de l’extérieur pour les risques qu’elle ferait porter à la qualité de la justice. Cette thèse vise à éprouver ces critiques en analysant une procédure accélérée allemande, le « besonders beschleunigtes Verfahren ». La recherche a consisté en une enquête ethnographique de dix mois dans un tribunal berlinois et une immersion dans les différents organes de l’appareil répressif, de l’enquête policière à l’audience. Cette recherche, particulièrement attentive à l’activité pratique des travailleur·euse·s du droit, a permis de montrer la singularité de cette filière pénale réservée aux populations vagabondes, qui permet l’audiencement de l’affaire le lendemain de la commission de l’infraction. L’activité des travailleur·euse·s est marquée par le respect des procédures et de la légalité, sans que cela ne s’accompagne d’une disparition de leur pouvoir discrétionnaire et de leur capacité à apprécier les situations. Ces travailleur·euse·s ne font pas face à des impératifs de productivité et n’ont pas le sentiment de manquer de temps. Cette thèse permet alors d’explorer les conditions de possibilité d’une accélération sans précipitation. Tout d’abord, le terme accélération recoupe une pluralité de situations que l’attention portée aux temporalités permet de désigner séparément. En particulier, nous distinguons la réduction des délais et l’augmentation des rythmes, qui emportent des effets différents. Dans le tribunal étudié, l’accélération du temps pénal ne s’accompagne pas de contraintes managériales ce qui permet également de séparer les conséquences de ces deux évolutions récentes de la justice. Enfin, en ce qui concerne les effets de l’accélération nous mon trons que ceux-ci ne sont pas homogènes, notamment en ce qui concerne les rapports au temps des individus en fonction des groupes professionnels auxquels ils appartiennent. Cette thèse invite donc à ne pas penser l’accélération comme un mouvement uniforme, ce qui permet d’envisager conjointement rapidité et qualité de la justice, comprise comme son adéquation aux normes qui l’encadrent.

    Damien Lecomte, L'abdication du Parlement : fait majoritaire et discipline partisane à l'Assemblée nationale sous la Vème République, thèse soutenue en 2021 à Paris 1 sous la direction de Frédéric Sawicki, membres du jury : Nicolas Rousselier (Rapp.), Catherine Achin et Olivier Rozenberg  

    Le facteur clef de la domination du pouvoir gouvernant sur le Parlement dans la Ve République est l’existence d’une majorité stable et disciplinée à l’Assemblée nationale. En étudiant la construction historique du « fait majoritaire » et le fonctionnement des groupes, la thèse analyse la subordination consentie des députés. La recherche se fonde sur des observations directes du groupe socialiste majoritaire pendant la XIVe législature (2012-2017), des entretiens avec des députés et collaborateurs parlementaires et ministériels, des archives des comptes rendus des débats et des données statistiques relatives aux activités législatives et aux profils des élus. Le phénomène inédit de « fronde parlementaire » dans le groupe socialiste incite à examiner les fondements du présidentialisme majoritaire. Émergeant dans une conjoncture politique exceptionnelle autour du général de Gaulle, il s’est solidifié progressivement par le ralliement des acteurs et des forces politiques malgré des mises à l’épreuve. Le capital politique collectif du groupe majoritaire est structuré autour du chef gouvernant et incite les députés à la discipline. Il nécessite néanmoins un travail du groupe pour mobiliser ses membres et du pouvoir gouvernant pour entretenir sa domination, y compris en acceptant des concessions ciblées et des dissensions limitées. Au-delà des institutions formelles, la discipline relève d’abord de représentations incorporées par les députés excluant l’autonomie politique de la majorité parlementaire et naturalisant le soutien au pouvoir gouvernant. L’ancrage du présidentialisme dans les esprits entraîne des dysfonctionnements démocratiques de la Ve République.

    Claire Bloquet, Aux marges du Palais , thèse soutenue en 2021 à Paris 1 sous la direction de Delphine Dulong et Daniel Gaxie  

    La faiblesse du pouvoir législatif du Parlement français, souvent déplorée, ne signifie pas que les parlementaires ont abandonné tout espoir de peser sur la fabrique des lois. Chaque jour, au contraire, des députés s’impliquent dans l’hémicycle, se battent pour amender un projet, et parfois même finissent par l’emporter. Prenant au sérieux cet investissement, ce travail entend éclairer l’importance de ce qui se passe au Parlement, à partir de l’exemple de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale. Espace parlementaire marginal, on retrouve pourtant son influence derrière l’adoption de certaines mesures. Le choix de ce point de vue – celui du travail législatif depuis ses marges – permet de mettre en lumière toutes les stratégies et les efforts des députés pour prendre part au processus législatif. L’enquête s’appuie sur des entretiens ainsi que sur des archives parlementaires. Au-delà des ressorts du féminisme parlementaire, cette thèse veut contribuer à la sociologie de la professionnalisation politique et à la sociologie du travail législatif en général. Une première partie met en lumière la manière dont, même au sein d’un espace marginal, se met en place un apprentissage spécifique du métier de parlementaire qui contribue à intéresser durablement les membres de la Délégation au travail législatif, et à construire leurs carrières. La seconde partie est consacrée à l’activité concrète des députés, et présente le travail législatif comme prolongement de l’activité de représentation. On vient alors montrer le travail de recadrage symbolique et d’entretien des relations sociales qui leur permet de contourner les règles, et de gagner, parfois, l’avantage.

    Tonya Tartour, L'administration du désordre : gouverner l'hôpital psychiatrique depuis les années 1980, thèse soutenue en 2021 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Daniel Bénamouzig, membres du jury : Livia Velpry (Rapp.), Jean-Paul Gaudillière et Peter Bradbury Miller  

    La thèse étudie les transformations récentes des modes de gouvernement de l’activité psychiatrique hospitalière. Elle explore plus singulièrement le rôle de deux processus réformateurs influents : l’introduction du contrôle judiciaire des hospitalisations sans consentement et l’évolution du mode de financement des établissements publics en psychiatrie. Inégalement abouties et traversées par des logiques institutionnelles hétérogènes, respectivement fondées sur le droit et sur l’économie, ces évolutions partagent le projet normatif de devenir des références légitimes pour l’hôpital psychiatrique, non sans effets sur ses pratiques et ses dynamiques professionnelles ou organisationnelles. Ce travail sociologique mobilise de nombreux entretiens, conduits auprès d’acteurs professionnels ou en charge de la régulation, un ensemble d’observations ethnographiques réalisées dans des établissements spécialisés, notamment lors d’audiences judiciaires, ainsi qu’un dépouillement de sources écrites. La thèse analyse la fabrique des politiques publiques en psychiatrie et leur mise en œuvre, en prêtant attention au rôle des psychiatres et à leurs interactions avec d’autres acteurs professionnels, dans le domaine du droit en particulier, ainsi qu’avec des acteurs institutionnels, nationaux ou régionaux notamment. La thèse conclut à une relative dépossession des psychiatres dans les processus de réforme de l’institution psychiatrique au cours des dernières décennies, euphémisée par leur capacité à contrôler en partie les conditions de la mise en œuvre de ces évolutions.

    Claire Bloquet, Aux marges du Palais, thèse soutenue en 2021 sous la direction de Delphine Dulong et Daniel Gaxie, membres du jury : Marc Milet (Rapp.), Olivier Rozenberg et Catherine Achin    

    La faiblesse du pouvoir législatif du Parlement français, souvent déplorée, ne signifie pas que les parlementaires ont abandonné tout espoir de peser sur la fabrique des lois. Chaque jour, au contraire, des députés s’impliquent dans l’hémicycle, se battent pour amender un projet, et parfois même finissent par l’emporter. Prenant au sérieux cet investissement, ce travail entend éclairer l’importance de ce qui se passe au Parlement, à partir de l’exemple de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale. Espace parlementaire marginal, on retrouve pourtant son influence derrière l’adoption de certaines mesures. Le choix de ce point de vue – celui du travail législatif depuis ses marges – permet de mettre en lumière toutes les stratégies et les efforts des députés pour prendre part au processus législatif. L’enquête s’appuie sur des entretiens ainsi que sur des archives parlementaires. Au-delà des ressorts du féminisme parlementaire, cette thèse veut contribuer à la sociologie de la professionnalisation politique et à la sociologie du travail législatif en général. Une première partie met en lumière la manière dont, même au sein d’un espace marginal, se met en place un apprentissage spécifique du métier de parlementaire qui contribue à intéresser durablement les membres de la Délégation au travail législatif, et à construire leurs carrières. La seconde partie est consacrée à l’activité concrète des députés, et présente le travail législatif comme prolongement de l’activité de représentation. On vient alors montrer le travail de recadrage symbolique et d’entretien des relations sociales qui leur permet de contourner les règles, et de gagner, parfois, l’avantage.

  • Adrien Sonnet, Des villes en quête de capacité politique , thèse soutenue en 2020 à Bordeaux sous la direction de Marina Honta et Ludovic Lestrelin  

    Tour à tour identifiées comme des « territoires sanitaires et touristiques » accueillant la haute société dans une logique de distinction, puis comme des « territoires de santé » associés à une clientèle âgée et souffrante en quête de soins, les villes thermales sont exposées à de nombreuses transformations depuis le XIXe siècle. Leur histoire est faite d’une succession de longues phases de croissance sanctionnées par d’importantes crises. Ces périodes d’incertitudes et d’instabilité s’accompagnent d’une redéfinition de l’offre et de l’image de ces villes. Elles s’inscrivent par ailleurs dans l’évolution des rapports de force entre groupes d’acteurs engagés dans leur gouvernement. Cette thèse s’inscrit donc dans le prolongement des travaux qui étudient les enjeux complexes de coordination entre État et acteurs locaux dans la gestion des villes (Worms, 1966 ; Crozier, Thoenig, 1975 ; Lorrain, 1989, 1991, 1993 ; Duran, Thoenig, 1996 ; Borraz, 1998, 2000 ; Epstein, 2005, 2015). Elle prolonge aussi ceux portant sur les régimes urbains en ce qu’ils sont attentifs aux problématiques de l’économie politique et questionnent la capacité d’action collective des acteurs locaux (Stone, 1989, 1993 ; Dormois, 2006, 2008 ; Pinson, 2010 ; Pasquier, 2017). L’analyse comparée et socio-historique des formes prises par le gouvernement municipal du thermalisme à Dax (Nouvelle-Aquitaine) et Bagnoles de l’Orne (Normandie) permet de saisir ces processus. La construction et l’approfondissement des relations établies entre groupes d’acteurs (politiques, institutionnels et économiques) investis dans la gestion et le développement de l'activité thermale sont placés au centre du questionnement. Interrogeant l’émergence et la structuration de capacités politiques territoriales nécessaires à la relance de l’économie, l’analyse se porte alors sur la création de coalitions d’acteurs, les mécanismes d’intégration censés les stabiliser, ainsi que sur les luttes, alliances et rapports de pouvoir issus de la co-construction du bien commun territorial en matière de thermalisme.

    Alain Eloka, La "lutte contre la corruption" au prisme des contextes nationaux : Étude comparative du Botswana, du Cameroun, de Singapour et de la Suisse, thèse soutenue en 2020 à Bordeaux sous la direction de Dominique Darbon et Dietmar Braun, membres du jury : Frédéric Varone (Rapp.), John R. Heilbrunn (Rapp.), Ioannis Papadopoulos  

    Cette étude explique les différences de mises en œuvre de la « lutte contre la corruption » aux échelles nationales. Elle explore l’hypothèse que les différences systématiques de mises en œuvre nationales de la « lutte contre la corruption » s’expliquent par des jeux et des enjeux politiques autour des instruments préconisés contre la corruption. À la lumière des connaissances établies par la sociologie de l’action publique, elle propose une explication à deux niveaux d’analyse dont le premier niveau (son essence théorique) suggère que tout instrument concrètement envisagé pour éradiquer la corruption dans n’importe quel pays est susceptible de mobiliser des soutiens et/ou de se heurter à des oppositions et des résistances diverses; et cela parce que les acteurs en présence sont diversement (1) habités par des idées sur la « corruption » et la nécessité de l’éradiquer, (2) animés par des intérêts (dé)favorablement relatifs à la définition officielle de la « corruption » et aux choix des options d’éradication les plus « appropriés » dans leur espace social, et enfin (3) dépendants des ressources (institutionnelles et non institutionnelles) dont ils disposent à la fois collectivement et les uns par rapport aux autres pour choisir et imposer à tous (ou alors pour empêcher) des options particulières d’éradication de la corruption. Au deuxième niveau d’analyse, le modèle explicatif suggère que les constellations d’acteurs en présence aux échelles nationales, en tant que configurations particulières d’idées, d’intérêts et de ressources, sont conditionnées par deux aspects fondamentaux du contexte national : le niveau de développement socio-économique et le système politique. Cette explication est empiriquement validée par quatre cas d’étude dissemblables en termes de système politique et de niveau de développement socio-économique : le Botswana, le Cameroun, Singapour et la Suisse.

    Adrien Sonnet, Des villes en quête de capacité politique, thèse soutenue en 2020 sous la direction de Marina Honta et Ludovic Lestrelin, membres du jury : Romain Pasquier (Rapp.), Olivier Le Noé (Rapp.), Michel Koebel    

    Tour à tour identifiées comme des « territoires sanitaires et touristiques » accueillant la haute société dans une logique de distinction, puis comme des « territoires de santé » associés à une clientèle âgée et souffrante en quête de soins, les villes thermales sont exposées à de nombreuses transformations depuis le XIXe siècle. Leur histoire est faite d’une succession de longues phases de croissance sanctionnées par d’importantes crises. Ces périodes d’incertitudes et d’instabilité s’accompagnent d’une redéfinition de l’offre et de l’image de ces villes. Elles s’inscrivent par ailleurs dans l’évolution des rapports de force entre groupes d’acteurs engagés dans leur gouvernement. Cette thèse s’inscrit donc dans le prolongement des travaux qui étudient les enjeux complexes de coordination entre État et acteurs locaux dans la gestion des villes (Worms, 1966 ; Crozier, Thoenig, 1975 ; Lorrain, 1989, 1991, 1993 ; Duran, Thoenig, 1996 ; Borraz, 1998, 2000 ; Epstein, 2005, 2015). Elle prolonge aussi ceux portant sur les régimes urbains en ce qu’ils sont attentifs aux problématiques de l’économie politique et questionnent la capacité d’action collective des acteurs locaux (Stone, 1989, 1993 ; Dormois, 2006, 2008 ; Pinson, 2010 ; Pasquier, 2017). L’analyse comparée et socio-historique des formes prises par le gouvernement municipal du thermalisme à Dax (Nouvelle-Aquitaine) et Bagnoles de l’Orne (Normandie) permet de saisir ces processus. La construction et l’approfondissement des relations établies entre groupes d’acteurs (politiques, institutionnels et économiques) investis dans la gestion et le développement de l'activité thermale sont placés au centre du questionnement. Interrogeant l’émergence et la structuration de capacités politiques territoriales nécessaires à la relance de l’économie, l’analyse se porte alors sur la création de coalitions d’acteurs, les mécanismes d’intégration censés les stabiliser, ainsi que sur les luttes, alliances et rapports de pouvoir issus de la co-construction du bien commun territorial en matière de thermalisme.

    Marine Delaunay, Les violences entre partenaires intimes , thèse soutenue en 2019 à Bordeaux sous la direction de Éric Macé  

    Cette thèse propose de comprendre les ressorts du décalage entre l’indignation politique et morale que suscitent les violences entre partenaires intimes en France, et les pratiques routinières de leur prise en charge par l’institution pénale. L’hypothèse générale consiste à penser que la mobilisation des problématiques relatives aux rapports de genre tendrait à politiser davantage les pratiques judiciaires. La méthode comparative éclaire par contrastes les cadres sociaux et juridiques à partir desquels les violences sont définies et leurs causes interprétées. En France, l’intimité du lien entre les partenaires fonctionne comme un standard qui déclenche automatiquement la mise en œuvre d’une circonstance aggravante. En Suède, ces violences consistent en une infraction spécifique qui considère la distribution genrée des rôles de victimes et de coupable. Quelle est l’influence de ces cadrages sur le traitement institutionnel des violences entre partenaires intimes ? Reposant sur plus d’une centaine d’entretiens et des observations, la thèse documente la manière dont les pratiques des acteurs (enquêteurs, médecins légistes, procureures, juges et intervenant sociaux) s’alignent pour produire des qualifications pénales, réguler les flux et sanctionner ces affaires. Elle met en relief les contraintes socio-organisationnelles, les règles normatives et ce qu’elles permettent comme marges de manœuvres au déroulement de ces activités sociales. Enfin, elle interroge le sens que les acteurs professionnels mettent dans leurs pratiques et que les justiciables, désignés comme auteurs de violences par la justice, trouvent dans la sanction pénale. La rencontre des cadres, des pratiques et des subjectivités produit in fine une euphémisation de la dimension politique des violences en France, et une politisation comprenant un certain nombre d’angles morts en Suède.

    Miguel Andrés Herrera Ríos, Gouverner la justice en Équateur (1979-2019) : réformes institutionnelles et modes concurrents de régulation d'un pouvoir d'État, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Jean-Louis Briquet, membres du jury : Camille Goirand (Rapp.), Jacobo Grajales Lopez (Rapp.), Delphine Dulong  

    Cette thèse porte sur les transformations du pouvoir judiciaire survenues en Équateur entre 1979 et 2019. En se démarquant des approches dominantes en Amérique latine qui se concentrent sur l’ indépendance» du pouvoir judiciaire envers les acteurs politiques, cette recherche propose une analyse en termes de gouvernement de la justice qui permettra d’aborder cette problématique selon un autre angle d’observation. Il ne s’agit donc pas de mesurer le degré d’indépendance de la justice ou la qualité des décisions judiciaires, mais plutôt d’examiner comment ont changé les règles et les logiques qui régulent le mode de fonctionnement de ces institutions en Équateur. S’appuyant sur des débats parlementaires, des articles de presse et des entretiens réalisés auprès de magistrats de la Cour suprême, cette thèse tente de reconstituer, d’une part, la trajectoire de la question judiciaire depuis 1979 – année qui marque la fin des gouvernements militaires en Équateur – et d’autre part, les principales initiatives de réforme concernant la composition et les compétences des institutions au sommet du pouvoir judiciaire : la Cour suprême de justice et le Conseil de la magistrature. À partir de ces deux axes, l’on pourra envisager la place qu’occupe la question de la justice dans la lutte politique, les enjeux qui entourent les tentatives de réforme et surtout la manière dont se sont reconfigurés les liens unissant justice et politique au cours des quatre dernières décennies. Autant d’éléments qui peuvent nous fournir des pistes pour mieux comprendre les transformations de l’État équatorien durant cette période.

    Marine Delaunay, Les violences entre partenaires intimes, thèse soutenue en 2019 sous la direction de Éric Macé, membres du jury : Émilie Curinier-Biland (Rapp.), Fabien Jobard (Rapp.), Boel Berner    

    Cette thèse propose de comprendre les ressorts du décalage entre l’indignation politique et morale que suscitent les violences entre partenaires intimes en France, et les pratiques routinières de leur prise en charge par l’institution pénale. L’hypothèse générale consiste à penser que la mobilisation des problématiques relatives aux rapports de genre tendrait à politiser davantage les pratiques judiciaires. La méthode comparative éclaire par contrastes les cadres sociaux et juridiques à partir desquels les violences sont définies et leurs causes interprétées. En France, l’intimité du lien entre les partenaires fonctionne comme un standard qui déclenche automatiquement la mise en œuvre d’une circonstance aggravante. En Suède, ces violences consistent en une infraction spécifique qui considère la distribution genrée des rôles de victimes et de coupable. Quelle est l’influence de ces cadrages sur le traitement institutionnel des violences entre partenaires intimes ? Reposant sur plus d’une centaine d’entretiens et des observations, la thèse documente la manière dont les pratiques des acteurs (enquêteurs, médecins légistes, procureures, juges et intervenant sociaux) s’alignent pour produire des qualifications pénales, réguler les flux et sanctionner ces affaires. Elle met en relief les contraintes socio-organisationnelles, les règles normatives et ce qu’elles permettent comme marges de manœuvres au déroulement de ces activités sociales. Enfin, elle interroge le sens que les acteurs professionnels mettent dans leurs pratiques et que les justiciables, désignés comme auteurs de violences par la justice, trouvent dans la sanction pénale. La rencontre des cadres, des pratiques et des subjectivités produit in fine une euphémisation de la dimension politique des violences en France, et une politisation comprenant un certain nombre d’angles morts en Suède.

    Laura Brown, La condition internationale des architectes , thèse soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de Guy Tapie  

    Les architectes forment en France une profession originale et à forte identité professionnelle. Denombreux travaux de recherches ont rendu compte d’évolutions, de mutations, d’adaptations à descontextes d’action régulièrement renouvelés. Au-delà de la révolution environnementale ounumérique, de processus de conception qui associent les populations, de conditions économiques etréglementaires plus contraignantes, l’un des phénomènes majeurs de ces deux dernières décenniesest une internationalisation des cursus de formation et des pratiques professionnelles. Bienqu’historiquement en France une majorité d’architectes exerce là où ils ont été formés, un nombrecroissant d’entre eux s’affaire, depuis les années 1980, hors des frontières (expatriation, export,partenariats). Alors que la profession a été pensée dans le cadre de l’État-Nation, la conditioninternationale devient plus fréquente. La thèse montre qu’un « nationalisme méthodologique » necorrespond pas à la réalité des pratiques et des représentations qui dépassent les territoiresnationaux.La sociologie des professions, articulée à des travaux de sociologie de l’international, offre denouvelles grilles de lecture aux pratiques des architectes. Elles montrent que la conditioninternationale s’impose dès la formation et a des effets sur les carrières : plus les étudiants viventd’expériences à l’étranger, plus ils y exercent. Une segmentation professionnelle en est le support :alter-architectes, humanitaires, institutionnels, entrepreneurs et icônes organisent leurs pratiques etcultivent des valeurs d’exercice dans le monde. De même, l’analyse de profils, sous forme deportraits, montre les socialisations en œuvre : les initiés acquis à la cause internationale ; lesuniversalistes dont les valeurs s’expriment à cette échelle ; les stratégiques qui organisent leurbiographie professionnelle à l’étranger ; les bivalents qui alternent travail local et hors des frontières.L’internationalisation d’une partie des diplômés ne transforme pas en profondeur l’identité collectivedu groupe, mais exprime un véritable renouvellement, trop souvent minoré, des dispositifs d’actionset des cultures professionnelles. La recherche combine approches qualitatives et quantitatives, etplusieurs sources : un questionnaire (1698 réponses), des entretiens semi-directifs (77), desobservations in situ, des études de cas, et une analyse documentaire. Les résultats montrent lepassage d’un modèle professionnel traditionnel à un modèle professionnel international. Finalement,plus que dans une mondialisation des échanges, les pratiques des architectes se structurent entre leséchelles d’action nationales et internationales. Une ouverture au monde qui a des chances des’accentuer.

    Laura Brown, La condition internationale des architectes, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Guy Tapie, membres du jury : Laurent Devisme (Rapp.), Laurent Matthey (Rapp.), Christine Schaut    

    Les architectes forment en France une profession originale et à forte identité professionnelle. Denombreux travaux de recherches ont rendu compte d’évolutions, de mutations, d’adaptations à descontextes d’action régulièrement renouvelés. Au-delà de la révolution environnementale ounumérique, de processus de conception qui associent les populations, de conditions économiques etréglementaires plus contraignantes, l’un des phénomènes majeurs de ces deux dernières décenniesest une internationalisation des cursus de formation et des pratiques professionnelles. Bienqu’historiquement en France une majorité d’architectes exerce là où ils ont été formés, un nombrecroissant d’entre eux s’affaire, depuis les années 1980, hors des frontières (expatriation, export,partenariats). Alors que la profession a été pensée dans le cadre de l’État-Nation, la conditioninternationale devient plus fréquente. La thèse montre qu’un « nationalisme méthodologique » necorrespond pas à la réalité des pratiques et des représentations qui dépassent les territoiresnationaux.La sociologie des professions, articulée à des travaux de sociologie de l’international, offre denouvelles grilles de lecture aux pratiques des architectes. Elles montrent que la conditioninternationale s’impose dès la formation et a des effets sur les carrières : plus les étudiants viventd’expériences à l’étranger, plus ils y exercent. Une segmentation professionnelle en est le support :alter-architectes, humanitaires, institutionnels, entrepreneurs et icônes organisent leurs pratiques etcultivent des valeurs d’exercice dans le monde. De même, l’analyse de profils, sous forme deportraits, montre les socialisations en œuvre : les initiés acquis à la cause internationale ; lesuniversalistes dont les valeurs s’expriment à cette échelle ; les stratégiques qui organisent leurbiographie professionnelle à l’étranger ; les bivalents qui alternent travail local et hors des frontières.L’internationalisation d’une partie des diplômés ne transforme pas en profondeur l’identité collectivedu groupe, mais exprime un véritable renouvellement, trop souvent minoré, des dispositifs d’actionset des cultures professionnelles. La recherche combine approches qualitatives et quantitatives, etplusieurs sources : un questionnaire (1698 réponses), des entretiens semi-directifs (77), desobservations in situ, des études de cas, et une analyse documentaire. Les résultats montrent lepassage d’un modèle professionnel traditionnel à un modèle professionnel international. Finalement,plus que dans une mondialisation des échanges, les pratiques des architectes se structurent entre leséchelles d’action nationales et internationales. Une ouverture au monde qui a des chances des’accentuer.

    Bénédicte Féry, Gouverner par les données ? , thèse soutenue en 2015 à VersaillesSt Quentin en Yvelines sous la direction de Jacques de Maillard  

    Les technologies informatiques – et plus spécifiquement les systèmes d’information – occupent une place de plus en plus importante au sein des administrations publiques, dans un contexte où la « modernisation » de l’Etat s’accompagne des mythes de la « transparence » et de la « rationalisation ». Si dans les pays anglo-saxons, les effets du couplage entre technologies et politique publique ont fait l’objet de nombreux travaux, en France, la nature des transformations induites par ce type de dispositif sur les façons de concevoir et mettre en œuvre l’action publique n’est que peu abordée. Cette thèse examine, à partir du cas du déploiement d’un système d’information dans l’institution judiciaire pénale, les effets produits par l’introduction de ces technologies d’information et de communication sur les rapports qu’entretiennent les différents niveaux d’action publique.Ce travail conjugue une approche de type « top down » – afin de saisir les logiques qui président à la conception et à la diffusion du système d’information – et une approche de type « bottom up » – permettant d’appréhender les logiques d’appropriation et d’usage qui se jouent localement. Il met notamment en exergue les paradoxes qui se révèlent au cours de la confrontation entre les normes véhiculées par le dispositif et les normes d’action locale, et leurs conséquences, notamment sur les objectifs de rationalisation, maîtrise et performance assignés aux systèmes d’information. In fine, cette thèse interroge la fonction politique de ce type de dispositif et discute du type de configuration que ces outils induisent entre les différents échelons de l’administration pénale au prisme des ses instrumentations.

    Bénédicte Féry, Gouverner par les données ?, thèse soutenue en 2015 sous la direction de Jacques de Maillard, membres du jury : Valérie Boussard (Rapp.), Philippe Bezes (Rapp.), Christian Mouhanna    

    Les technologies informatiques – et plus spécifiquement les systèmes d’information – occupent une place de plus en plus importante au sein des administrations publiques, dans un contexte où la « modernisation » de l’Etat s’accompagne des mythes de la « transparence » et de la « rationalisation ». Si dans les pays anglo-saxons, les effets du couplage entre technologies et politique publique ont fait l’objet de nombreux travaux, en France, la nature des transformations induites par ce type de dispositif sur les façons de concevoir et mettre en œuvre l’action publique n’est que peu abordée. Cette thèse examine, à partir du cas du déploiement d’un système d’information dans l’institution judiciaire pénale, les effets produits par l’introduction de ces technologies d’information et de communication sur les rapports qu’entretiennent les différents niveaux d’action publique.Ce travail conjugue une approche de type « top down » – afin de saisir les logiques qui président à la conception et à la diffusion du système d’information – et une approche de type « bottom up » – permettant d’appréhender les logiques d’appropriation et d’usage qui se jouent localement. Il met notamment en exergue les paradoxes qui se révèlent au cours de la confrontation entre les normes véhiculées par le dispositif et les normes d’action locale, et leurs conséquences, notamment sur les objectifs de rationalisation, maîtrise et performance assignés aux systèmes d’information. In fine, cette thèse interroge la fonction politique de ce type de dispositif et discute du type de configuration que ces outils induisent entre les différents échelons de l’administration pénale au prisme des ses instrumentations.

    Alexia Venouil, Une politique des murs : décision de construction de prisons et politiques pénales au Canada et en France (1980-2005), thèse soutenue en 2014 à Grenoble sous la direction de Sebastian Roché, membres du jury : Jacques de Maillard (Rapp.), Marion Vacheret (Rapp.)    

    Qu'est-ce qui amène un pays, à un moment donné de son histoire, à faire le choix d'augmenter la taille de son parc pénitentiaire, de mener une « politique des murs » ? Pour répondre à cette question, nous comparons deux pays qui ont suivi des voies différentes : le Canada et la France. S'il a souvent été affirmé dans la littérature des sciences sociales que la décision de construire des prisons relevait de circonstances politiques, peu de travaux l'ont prouvé, et notre thèse entend commencer à combler cette lacune. En nous appuyant sur la sociologie de la décision, nous avons analysé les structures qui donnent naissance aux réformes touchant à la prison, l'action des acteurs impliqués, leur participation à l'élaboration de référentiels de politique pénale, et la façon dont s'organisait la circulation des idées dans les milieux décisionnels. Combinant observation des chiffres des prisons, travail archivistique, consultation de la littérature grise de la politique pénale de 1980 à 2005, et entretiens semi-directifs auprès de responsables politico-administratifs des deux pays (et à plusieurs niveaux de gouvernement dans le cas du Canada), nous avons cherché à expliciter les représentations qui guidaient les acteurs dans la définition du contenu programmatique d'une politique pénale. Le type de problème sélectionné par les responsables politico-administratifs, la place de la sécurité à l'agenda politique, et la participation d'administrateurs dénués de préoccupations électoralistes à la formulation des énoncés de solution sont les principaux facteurs explicatifs de la taille du parc carcéral. In fine, la composition des milieux décisionnels, de même que la propension des élites à intégrer d'autres catégories d'acteurs (groupes d'intérêts, consultants et universitaires) suffisamment institutionnalisées pour influencer l'élaboration des référentiels d'action publique, auront permis d'expliquer les écarts dans les politiques de construction menées dans les deux pays.

    Alice Boivinet, Les techniques audiovisuelles et la justice pénale : des outils au service de la justice ?, thèse soutenue en 2012 à Bordeaux 4 sous la direction de Jacques Faget et Dan Kaminski, membres du jury : Laurence Dumoulin (Rapp.), Laurence Leturmy (Rapp.)  

    Le développement des techniques audiovisuelles tout au long du XXème siècle, jadis réservéau domaine artistique puis progressivement étendu à d’autres sphères d’activités, n’a approchéque tardivement la justice.Plus particulièrement, la justice pénale n’a recours à ces innovations que depuis unequinzaine d’années. D’abord destinées à poursuivre des objectifs limités, les techniquesaudiovisuelles ont vu progressivement leur champ d’application s’étendre, jusqu’à devenir desoutils incontournables de la procédure pénale française.La présente étude, fondée sur une base empirique combinant analyse documentaire,entretiens semi-directifs et observations, tend néanmoins à démontrer que, malgré leur caractèreinévitable, et nonobstant les bienfaits que la justice pénale a su en tirer, l’introduction et lamise en oeuvre des techniques audiovisuelles en son sein ont eu des répercussions inattendues,de telle sorte que l’on peut se demander si elles n’ouvrent pas la voie vers une autre justice.