Claudie Boiteau

Professeur
Droit public.
Université Paris Dauphine

Centre de recherche Droit Dauphine

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    Le transfert de competences relatives a la formation au profit des regions face a leurs moyens financiers, soutenue en 1992 à Poitiers sous la direction de Jean-Pierre Chevalier 

  • Claudie Boiteau, Juliette Morel-Maroger, Thierry Kirat (dir.), Droit et crise financière : régulation et règlement des conflits en matière bancaire et financière, Bruylant, 2015, 339 p.  

    La 4e de couverture indique : "Les crises bancaires et financières qui se sont succédé depuis 2008 ont profondément fait évoluer la régulation et les règles entourant le règlement des conflits dans les secteurs concernés. De nouvelles institutions, de nouveaux mécanismes, mais aussi de nouveaux types de contentieux sont apparus. L’ouvrage présente l’originalité de conjuguer analyses académiques pluridisciplinaires (droit, économie, sociologie) et praticiennes (présidents d’autorités de régulation, représentants d’établissements bancaires, médiateurs, magistrats, avocats, etc.). La réflexion menée sur la régulation bancaire et financière mêle les aspects nationaux, européens et internationaux. En premier lieu, l’ouvrage met en exergue les conséquences des crises successives qui ont secoué les secteurs bancaires et financiers sur l’architecture de la régulation. À cet égard, et au plus près de l’actualité, l’ouvrage offre une première analyse des dispositifs prévus par l’Union bancaire, notamment le mécanisme de surveillance unique entré en vigueur le 4 novembre 2014, et de leurs implications dans la répartition des compétences des différentes autorités de régulation européennes et internes. L’ouvrage approfondit, ensuite, les mécanismes de règlement des conflits en matière bancaire et financière en distinguant, d’une part, les mécanismes alternatifs au règlement des litiges dont certains, comme les médiations bancaire et financière, sont considérés comme des « amortisseurs de la crise » alors que la transaction devant l’Autorité des marchés financiers, créée en 2010, connaît un démarrage plus modeste et, d’autre part, le prononcé des sanctions par les autorités de régulation. La question de la portée de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme relative au principe non bis in idem fait l’objet d’un traitement particulier. Enfin, il met l’accent sur une dimension de la régulation financière et bancaire rarement étudiée, celle des contentieux induits par les crises bancaires et financières en distinguant le contentieux entre personnes privées et le contentieux impliquant les États"

    Claudie Boiteau, Jean-François Lachaume, Hélène Pauliat, Clotilde Deffigier, Droit des services publics, 2e éd., LexisNexis, 2015, Manuel, 700 p. 

    Claudie Boiteau (dir.), Énergies renouvelables et marché intérieur, Bruylant, 2014, Droit(s) et développement durable, 418 p. 

    Claudie Boiteau, Jean-François Lachaume, Clotilde Deffigier, Hélène Pauliat, Droit des services publics, Lexis Nexis, 2012, Manuel, 722 p. 

    Claudie Boiteau, Les conventions de délégation de service public: transparence et service public local, 2e éd., Dexia éditions, Éditions Le Moniteur et Imprimerie nationale, 2007, Collection Action locale, 264 p.  

    La 4e de couverture indique : "Classiquement distincte du marché public, notamment en raison de son mode de rémunération, la convention de délégation de service public s'inscrit parmi les partenariats public-privé. Elle se différencie, toutefois, du contrat de partenariat créé par l'ordonnance du 17 juin 2004 qui ne permet pas de gérer un service public. La gestion déléguée des services publics est une pratique ancienne qui a fondé une large partie des " règles générales applicables aux contrats administratifs ". L'encadrement législatif et réglementaire des conventions de délégation de service public est, cependant, récent, puisqu'il a fallu attendre la " loi Sapin ", du 29 janvier 1993, pour que le régime juridique applicable à ces contrats soit mieux défini, dans le souci d'assurer, avant tout, la transparence et de favoriser la mise en concurrence des candidats à la délégation. Aujourd'hui, le contrat de délégation, de sa passation à son exécution, est soumis à un ensemble de règles, écrites et jurisprudentielles, issues tant du droit interne que du droit communautaire. Le plan de cette deuxième édition suit les différentes étapes de la vie de la délégation de service public dans ses dimensions théoriques, pratiques et contentieuses."

    Claudie Boiteau (dir.), Code 2006 des marchés publics: panorama de la réforme, Groupe Moniteur, 2006, 106 p. 

    Claudie Boiteau, Jean-François Lachaume, Hélène Pauliat, Droit des services publics, 3e éd., Armand Colin, 2004, U ( Droit ), 533 p. 

    Claudie Boiteau, Jean-François Lachaume, Hélène Pauliat, Grands services publics, 2e éd., Armand Colin, 2000, U ( Droit ), 454 p.   

    Claudie Boiteau, Les conventions de délégation de service public: transparence et service public local, Ed. locales de France et Imprimerie nationale, 1999, Collection Action locale 

  • Claudie Boiteau, « Régulation des marchés de l'énergie », Lamy Droit public des affaire, 2020 

    Claudie Boiteau, « Les instruments de la régulation économique », Lamy Droit public des affaires, 2020 

    Claudie Boiteau, « Régulation des transports », Le Lamy, droit public des affaires, 2020 

    Claudie Boiteau, « Les acteurs de la régulation économique », Le Lamy, droit public des affaires, 2020 

    Claudie Boiteau, « Les contrôles », Le Lamy, droit public des affaires, 2020 

    Claudie Boiteau, « Identification de la régulation des activités économiques », Le Lamy, droit public des affaires, 2020 

    Claudie Boiteau, « Les acteurs de la régulation économique », Lamy Droit public des affaires, 2019 

    Claudie Boiteau, « Identification de la régulation des activités économiques », Lamy Droit public des affaires, 2019 

    Claudie Boiteau, « Régulation des transports », Lamy Droit public des affaires, 2019 

    Claudie Boiteau, « Les instruments de la régulation économique », Lamy Droit public des affaires, 2019 

    Claudie Boiteau, « Les contrôles », Lamy Droit Public des affaires, 2019 

    Claudie Boiteau, « Electricité », Dictionnaire des régulations‎ : 2016, 2015, pp. 295-304 

    Claudie Boiteau, « Mécanismes de soutien à la production des énergies renouvelables et droit des aides d'Etat : le cas de l'éolien », Energies renouvelables et marché intérieur, 2014, pp. 1-20 

    Claudie Boiteau, « Energies renouvelables et marché intérieur », Energies renouvelables et marché intérieur, 2014, pp. - 

    Claudie Boiteau, « Mise en perspective des fondements des sources internationales et européennes de l’énergie renouvelable », Energies marines renouvelables – Enjeux juridiques et Socio-économiques, 2013 

    Claudie Boiteau, « The obligation to purchase electricity produced by wind energy and legislation pertaining to State aid », Climate Economics in Progress 2013, 2013, pp. 191-207 

  • Claudie Boiteau, Nicolas Boulouis, Marta Franch, François Lichère, François Molinié [et alii], « Le droit administratif vu par l'entreprise », Revue française de droit administratif, 2024, n°01, p. 43   

    Claudie Boiteau, « Le contentieux du droit souple au prisme de la régulation économique », Justice et cassation : Revue annuelle des avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation, 2023, n°1, p. 13   

    Claudie Boiteau, Patrice Geoffron, « Aspects sectoriels - L'énergie », Revue française de droit administratif, 2022, n°04, p. 638   

    Claudie Boiteau, « Le gestionnaire d'infrastructure au sein du nouveau groupe public ferroviaire : frein au développement de la concurrence ? », Énergie - Environnement - Infrastructures : actualité, pratiques et enjeux, 2021, n°5 

    Claudie Boiteau, Antoine Louvaris, « La judiciarisation de la régulation économique », Actualité juridique Droit administratif, 2020, n°27, p. 1521   

    Claudie Boiteau, « La loi PACTE et l'État », Revue française de droit administratif, 2019, n°04, p. 581   

    Claudie Boiteau, Patrice Geoffron, « Les tarifs réglementés de vente de l'électricité : enjeux et limites », Revue française de droit administratif, 2018, n°04, p. 686   

    Claudie Boiteau, « L'entreprise régulée », Revue française de droit administratif, 2018, n°03, p. 469   

    Claudie Boiteau, Philippe Terneyre, C. Boiteau, « Existe-t-il un droit de l'énergie ? », Revue française de droit administratif, 2017, n°3 

    Claudie Boiteau, « Les entreprises liées aux personnes publiques », Revue française de droit administratif, 2017, n°01, p. 57   

    Claudie Boiteau, « Energie et développement durable », Revue française d’administration publique, 2016, n°156 

    Claudie Boiteau, Gilles Le Chatelier, « Transition énergétique : qu'en est-il pour les collectivités ? », AJCT. Actualité juridique Collectivités territoriales, 2015, n°6 

    Claudie Boiteau, « La territorialisation de la transition énergétique », Revue Politique et Parlementaire, 2014, n°10731074 

    Claudie Boiteau, « Soutien aux énergies renouvelables et aide d'Etat », Actualité juridique Droit administratif, 2014, n°16 

    Claudie Boiteau, « Les tarifs réglementés du gaz controversés », Actualité juridique Droit administratif, 2012, n°24 

    Claudie Boiteau, Elise Langelier, « Contrat administratif et responsabilité : quand le cas d'école s'invite chez le juge », La Semaine Juridique. Administrations et collectivités territoriales, 2012, n°18 

    Claudie Boiteau, Élise Langelier, « Délégations de service public - Régime juridique », Droit administratif, 2012, n°042012 

    Claudie Boiteau, « Le code de l'énergie : entre urgence mal contrôlée et choix politique discutable », Actualité juridique Droit administratif, 2011, n°21, p. 1169   

    Claudie Boiteau, « Le prix controversé du rachat de l'énergie éolienne ou l'énergie renouvelable à quel prix ? », Actualité juridique Droit administratif, 2009, n°38, p. 2105   

    Claudie Boiteau, « Vers une définition du service public ? », Revue française de droit administratif, 2007, n°04, p. 803   

    Claudie Boiteau, « Les sociétés d'économie mixte et les contrats de délégation de service public », Revue française de droit administratif, 2005, n°05, p. 946   

    Claudie Boiteau, « Recours en appréciation de légalité et pouvoirs du juge administratif », Recueil Dalloz, 2004, n°17, p. 1186   

    Claudie Boiteau, « La société d'économie mixte locale, délégataire de service public », Actualité juridique Droit administratif, 2002, n°21, p. 1318   

    Claudie Boiteau, « Le juge unique en droit administratif », Revue française de droit administratif, 1996, n°01, p. 10   

    Claudie Boiteau, « Concept communautaire de service public et services publics locaux », Revue française de droit administratif, 1995, n°02, p. 320   

    Claudie Boiteau, « Les avatars de l'expropriation dite indirecte », Revue française de droit administratif, 1994, n°06, p. 1121   

    Claudie Boiteau, « Droit international et droit français de la fonction publique », Actualité juridique Droit administratif, 1994, n°01, p. 3   

  • Claudie Boiteau, « Nouvelles mobilités et droit : Quelles adaptations ? », le 30 avril 2024  

    Colloque organisé par le laboratoire TREE, UMR CNRS 6031, de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et du CNRS via sa Chaire MOVE, et le CR2D de l'Université Paris Dauphine-PSL, en partenariat avec l'Autorité de Régulation des Transports sous la direction scientifique de Louis de Fontenelle, Sébastien Martin et Aurore Laget-Annamayer

    Claudie Boiteau, « Le droit administratif et l’entreprise », le 01 décembre 2023  

    Journée d’étude de l’association française pour la recherche en droit administratif (AFDA), organisée par le CR2D, Université Paris Dauphine.

    Claudie Boiteau, « The opening up to competition of passenger rail transport in Europe », le 03 février 2023  

    Co-organisée par la Chaire Gouvernance et Régulation et le CR2D-Dauphine (Centre de Recherche Droit Dauphine), Université Paris-Dauphine sous la direction scientifique de Aurore Laget-Annamayer, Professeur de droit, Paris Dauphine-PSL Université

    Claudie Boiteau, « La souveraineté énergétique », le 02 décembre 2022  

    Organisé par l'AFDEN, Association Française de Droit de l’Energie, le CR2D, Université Paris-Dauphine, en partenariat avec le Master Droit et régulation des marchés (291) et l'UMR TREE, Université de Pau et des Pays de l’Adour / CNRS

    Claudie Boiteau, « Normativités et entreprises des secteurs régulés », le 22 mars 2022  

    Organisé par le CR2D, Université Paris Dauphine-PSL

    Claudie Boiteau, « Structure du régulateur économique indépendant : quels équilibres institutionnels ? », le 18 novembre 2021  

    Ce second atelier s'inscrit dans le programme de recherche « les évolutions de la régulation économique au prisme des entreprises des secteurs régulés », organisé en 6 ateliers et présidé par Claudie Boiteau, professeure de droit public.

    Claudie Boiteau, « Le droit de la sécurité d'approvisionnement énergétique dans l'Union européenne », le 04 novembre 2021  

    Organisé sous la direction scientifique de Bernadette Le Baut-Ferrarese, Pr. de droit public, EDIEC-CEE avec l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) et le parrainage de L’Énergie en lumière et de l’ACDE

    Claudie Boiteau, « Entreprises des secteurs régulés et crise sanitaire/économique », le 29 septembre 2021  

    Organisé par la Chaire Gouvernance et Régulation et le CR2D-Dauphine (Centre de Recherche Droit Dauphine)

    Claudie Boiteau, « Transition écologique », le 04 juin 2021  

    Organisé par l’AFDEN, en partenariat avec le Master Droit et régulation des marchés, le CR2D, Université Paris-Dauphine

    Claudie Boiteau, « L’ouverture à la concurrence dans le transport ferroviaire des voyageurs en France : mythe ou réalité ? », le 28 mai 2021  

    Journée d’étude organisée en visioconférence sous la direction de Aurore Laget-Annamayer, professeure de droit public à l’université Rouen Normandie

    Claudie Boiteau, « Clean energy package « Une énergie propre pour tous les européens ». Enfin la transition énergétique ? », le 13 mars 2020  

    Organisé par le consortium public - privé Pau Droit Energie

    Claudie Boiteau, « Communautés énergétiques et solidarités territoriales », le 07 décembre 2018  

    Organisé par l’AFDEN

    Claudie Boiteau, « La production d'énergies d'origine renouvelable en milieu aquatique - enjeux juridiques », le 07 septembre 2018  

    Organisé pour l’Université de Pau et Pays de l’Adour par Laura Daydie, Louis de Fontenelle et Philippe Terneyre

    Claudie Boiteau, « Le futur du droit administratif », le 21 juin 2018  

    Colloque de clôture organisé par la Chaire MADP de Sciences-Po

    Claudie Boiteau, « La régulation économique par les données », le 06 avril 2018  

    Organisé par le Centre de recherche Droit Dauphine (Cr2D) et Centre de géopolitique de l’énergie et des matières première (CGEMP-LEDa) avec le concours des étudiants du Master Droit et régulation des marchés

    Claudie Boiteau, « La régulation », le 20 novembre 2017  

    Organisé par les sections du contentieux et du rapport et des études, en partenariat avec l’ordre des avocats au Conseil d’Etat et à la Cour de Cassation

    Claudie Boiteau, « Règlement des différends et régulation sectorielle », le 14 octobre 2016  

    Journée organisée par le Master 291 Droit et régulation des marchés, Université Paris-Dauphine, et le CR2D

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Alexandre Rossignol, Stockage d'électricité et système électrique en mutation, thèse soutenue en 2023 à Ecole doctorale SDOSE Paris, membres du jury : Louis De Fontenelle (Rapp.), Jean-Charles Rotoullié (Rapp.), Bernadette Le Baut-Ferrarèse, Marie Lamoureux, Frédéric Gonand et Hugo Chatagner  

    En plus de faciliter le développement des énergies renouvelables, le stockage d’électricité contribue à renforcer la sécurité d'approvisionnement en électricité. En décalant la consommation d'électricité dans le temps, le stockage permet de mieux corréler la demande à l'offre. Il contribue également à la diversification des flexibilités, nécessaires du fait de l'intermittence, de la variabilité et du caractère décentralisé de la production d'électricité renouvelable. Jusqu'en 2019, il n'existait pas de cadre juridique encadrant l’activité de stockage d’électricité. Par facilité, les pouvoirs publics ont qualifié l’opérateur de stockage à la fois de producteur et de consommateur final d’électricité. Mais les choix de politique énergétique, axés principalement sur le développement de la production d’électricité renouvelable intermittente, ont donné un regain d'intérêt au stockage d'électricité à partir de la moitié des années 2010, ce qui a conduit le législateur européen à créer un cadre juridique propre à l'activité de stockage dans le cadre du quatrième « paquet » énergie. Bien que le nouveau cadre législatif européen du marché intérieur de l'électricité ait introduit plusieurs dispositions faisant référence au stockage d’électricité, le cadre juridique français actuel reste insuffisant, certaines dispositions européennes l’étant également. Dès lors, cette thèse vise à identifier ces difficultés et à proposer un projet de cadre juridique adapté au bon développement du stockage d'électricité à travers des initiatives légales, réglementaires et doctrinales, à la fois pour améliorer et compléter les dispositions actuelles.

    Philippe de Ladoucette, Régulation indépendante du marché de l'énergie, thèse soutenue en 2022 à Ecole doctorale SDOSE Paris, membres du jury : Aurore Laget-Annamayer (Rapp.), Gabriel Eckert (Rapp.), Philippe Terneyre, Antoine Louvaris et Patrice Geoffron  

    Cette recherche est fondée sur l’hypothèse que les textes relatifs aux garanties organiques et fonctionnelles, s’ils sont nécessaires, se révèlent insuffisants à eux seuls pour assurer l’indépendance d’une autorité de régulation économique d’un secteur monopolistique. Traiter d'indépendance de la régulation de l'énergie, qui se traduit en fait par l'indépendance du régulateur, comporte une dimension particulière en raison du rôle de l'Etat français dans la politique de l'énergie. La CRE, créée par la loi du 11 février 2000, a poussé très loin la logique de l’indépendance en se référant aux directives européennes, quitte à se trouver en contradiction à une volonté politique plus ou moins explicite. A cet égard, les différentes atteintes aux principes mêmes de cette indépendance, pratiquées par l’exécutif ou le Parlement avec les diverses modifications de la composition du collège de la CRE, témoignent de la fragilité des seules garanties statutaires. L’indépendance s’établit au moyen d’une expertise économique. Il s’agit donc, en premier lieu, d’établir en quoi et comment la CRE construit cette expertise économique au travers des outils régulatoires à sa disposition en édictant des actes administratifs unilatéraux. Il s’agit, en second lieu, d’étudier selon quelles modalités la CRE parvient à s’inscrire dans une réalité et un équilibre institutionnel national et européen. Un essai de taxonomie apporte un éclairage utile sur la variété des actes de la CRE, même s’il est malaisé d’en définir une typologie précise car les actes qu’elle édicte évoluent au fil du temps. C’est le cas des tarifs d’utilisation des tarifs de réseaux pour lesquels la CRE dispose d’un pouvoir de proposition en ce qui concerne les trois premiers d’entre eux, alors que le 3ème paquet européen de l’énergie de 2009, une fois transposé dans le Code de l’énergie, octroie à la CRE un pouvoir décisoire. Dans le cas des tarifs réglementés de vente en électricité et en gaz naturel, on constate que son pouvoir consultatif évolue en pouvoir de proposition depuis la loi NOME de 2010 pour l’électricité, ou de vérification pour le gaz naturel. Parmi les actes édictés par la CRE, les délibérations portant communication se révèlent des outils régulatoires importants par l’usage du droit souple qui permet à la CRE d’aborder de nombreux sujets, soit par une interprétation de la loi, soit par des recommandations soit, enfin, en adoptant des positions, mêlant l’appréciatif à l’impératif, structurant le marché, mais qui induisent une activité contentieuse conséquente. Par ces exemples, la CRE démontre une expertise économique au service de l’ouverture du marché. L’ensemble de ces sujets fait l’objet d’une importante activité contentieuse qui, le plus souvent, conforte les approches de la CRE aux dépends d’une gestion politique de l’exécutif. Cependant, cette indépendance revendiquée et assumée appelle, en termes de légitimité, un contrôle démocratique. L’analyse des processus existants témoigne, à cet égard, d’importantes déficiences du contrôle parlementaire, symptôme d’un problème récurrent de l’évaluation des politiques publiques. Au niveau européen, le chemin parcouru, de la première directive de 1996 à celle de 2019, met en évidence les évolutions de la Commission sur la régulation de l’énergie. La CRE, fort impliquée dans l’action des régulateurs européens, défend une approche graduelle de la construction du marché intérieur, notamment au travers des initiatives régionales. Elle souhaite la création d’une agence de coopération des régulateurs de l’énergie (ACER), tout en défendant son indépendance par rapport à la Commission européenne. Après quelques exercices, ce sujet devient un sujet de préoccupation pour le conseil des régulateurs qui estime que la Commission développe une trop forte emprise sur l’ACER. Cette question soulève celle de la faisabilité d’une authentique régulation supranationale, dont le 4ème paquet trace, en partie seulement, la voie.

    Louis Grall, La Transition écologique et la tarification des réseaux , thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Jan-Horst Keppler  

    Pour faire face à l'urgence climatique qui menace la viabilité de notre environnement, les derniers rapports du GIEC publiés en 2021 mettent en évidence que les sociétés doivent s'adapter à court terme. La transition nécessaire vers une économie adaptée aux enjeux climatiques, inclusive et pourvoyeuse d'emplois, représente un enjeu majeur des prochaines années. Elle affectera les modes de production, de consommation et plus largement la vie en société. Politique structurante du 21ème siècle, la transition écologique, laquelle repose en partie sur l'adaptation du système énergétique, entrainera une modification en profondeur du système électrique actuel. Ce dernier va connaître une augmentation sensible des moyens de productions renouvelables, à la fois intermittents et décentralisés, un recours toujours plus important à l'électricité, du fait de l'électrification des usages, et de la transition numérique, et d'une modification des usages des consommateurs finals. Toutes ces dynamiques affecteront les réseaux électriques et a fortiori le réseau public de distribution d'électricité, principal interface des moyens de production d'électricité renouvelables et acteur de proximité des consommateurs. Les gestionnaires de réseaux de distribution vont connaître une double dynamique. D'un côté, la modification du mix énergétique bouleversera en profondeur les infrastructures existantes en créant un important besoin d'investissement. D'un autre côté, les réseaux électriques devront s'adapter aux évolutions des modes de consommation avec de nouveaux enjeux comme ceux liés à l'autoconsommation ou le développement de la mobilité électrique. En somme, l'adaptation de ces monopoles naturels aux enjeux de la transition écologique génèrera d'importants besoins de financement. Les réseaux électriques sont rémunérés via le tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité, communément appelé TURPE, lequel est fixé par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) selon des principes dégagés par l'autorité dans ses délibérations et des objectifs compris dans le Code de l'énergie. Ce tarif servant à rémunérer l'acheminement de l'électricité, qui représente environ un tiers d'une facture électrique, doit couvrir l'intégralité des coûts des gestionnaires de réseaux. Ainsi, le TURPE devra s'adapter aux évolutions du système électrique rendues incontournables par la transition écologique et dégager les ressources nécessaires aux gestionnaires de réseaux pour l'accomplissement de leurs missions de service public.

    Louis De Gaulmyn, Les mécanismes de soutien à la production d'électricité de source renouvelable, thèse soutenue en 2019 à Ecole doctorale SDOSE Paris, membres du jury : Gaë͏lle Gueguen-Hallouët (Rapp.), Catherine Ribot (Rapp.), Philippe Terneyre et Delphine Lequatre  

    L’Union européenne conduit une importante politique de développement des énergies renouvelables, visant à porter à 20 % la part de ces dernières dans la consommation d’énergie totale en 2020. Dans ce cadre, la France a mis en place une politique de soutien à la production d’électricité renouvelable, au moyen de mécanismes de soutien consistant en un subventionnement direct de cette production. Cependant, ce mode de soutien fait face à plusieurs problématiques qui remettent en question sa pérennité. D’une part, l’évolution de la politique du marché intérieur de l’électricité renouvelle la question de la compatibilité des mécanismes de soutien avec les dispositions du droit de l’Union européenne relatives à la libre circulation et aux aides d’Etat. D’autre part, le développement important de la production d’électricité renouvelable risque de remettre en cause l’équilibre du système électrique français. Afin de faire face à ces obstacles, la France a adopté une importante réforme de ces mécanismes de soutien et a mis en place plusieurs dispositifs annexes visant à adapter la croissance de la production d’électricité renouvelable aux contraintes posées par le système électrique. En prenant appui sur les récentes évolutions du droit positif et sur les doctrines développées par les acteurs institutionnels du marché intérieur de l’électricité, la thèse évalue la capacité de cette réforme à adapter la politique de soutien à la production d’électricité renouvelable à ces différentes contraintes juridiques et systémiques.

    Guillaume Laurent, Données et régulation économique sectorielle de l'énergie, thèse en cours depuis 2018  

    Un contexte régulatoire renouvelé de la donnée Le Règlement Général de la Protection des Données (RGPD) du 27 avril 2016 est applicable au sein dans l'ensemble des Etats Membres de l'Union européenne depuis le 25 mai 2018. Cette Régulation intervient dans le cadre de la construction de l'économie européenne de la donnée, vis-à-vis de laquelle des réflexions avaient été engagées dès 2009 par la Commission européenne. Le RGPD s'attarde notamment sur la protection de la donnée dites “personnelle” et dispose négativement ce qui n'en constitue pas, induisant alors des régimes juridiques distincts tributaires de différents degrés de protection. Parallèlement, une proposition de Règlement européen concernant “le respect de la vie privée et la protection des données à caractère personnel dans les communications électroniques” a été publiée en Janvier 2017 (une lex specialis par rapport au RGPD). Cette proposition de Règlement tend à permettre le respect de la vie privée de chaque utilisateur à l'ensemble des étapes de ses interactions dans le cadre de l'utilisation de communications électroniques (en particulier celles effectuées par l'intermédiaire de nouveaux services). La donnée, un outil stratégique de compétitivité pour les entreprises régulées Si cette économie de la donnée n'est pas nouvelle, son volume s'est accéléré cette dernière décennie. La valeur de l'économie de la donnée au sein de l'Union européenne était de 272 milliards d'euros en 2015 et estimée à 643 milliards d'euros pour 2020 (3,17% du PIB de l'Union européenne) . La quatrième révolution industrielle a progressivement transformé nombre d'activités économiques primaire, secondaire et tertiaire, de sorte à insérer aujourd'hui la donnée au coeur de la stratégie économique des Etats et entreprises. L'augmentation considérable du volume collecté et échangé de données au regard de la digitalisation des activités de marché dans une économie mondialisée accentue l'urgence rationnelle d'un cadre régulatoire européen adapté et homogène. Par ailleurs, cet outil stratégique de compétitivité pour les entreprises intéresse le droit de la concurrence. La pratique décisionnelle des autorités de concurrence a pu historiquement se saisir de la question des données notamment en perspectives de la théorie des facilités essentielles, dont la propriété peut plus largement induire un comportement visant à la commission d'une pratique abusive ou restrictive de concurrence. De nouveaux enjeux de droit de la concurrence de public et private enforcement apparaissent aujourd'hui, notamment concernant la prolifération de plateformes en ligne et de marchés multi-faces. Problématiques et angles de réflexion Il conviendra de s'interroger sur la cartographie des données au sein du secteur régulé de l'énergie, au regard des personnes physiques ou morales concernées par l'information, la propriété (privée ou au contraire ouverte à tous) et leur nature (données de consommation, de production, technique, d'ordre patrimoniale...). Cette typologie établie, l'identification des régimes de régulation et leur mode d'application devra être réalisée. Si les autorités de concurrence et de régulation se sont historiquement saisies des problématiques relatif à la donnée, son développement complexe en nombre et en technique devrait-elle inciter une évolution de ses modes de régulation ? En ce sens, la régulation des données invitera à interroger l'apparition de la « régulation par la donnée » aux côtés de la « régulation de la donnée » dans le secteur régulé de l'énergie, faisant de la donnée non seulement un objet mais un moyen de régulation économique. Fort de cette distinction, les place et cohérence de la « régulation des données » au sens large devront être questionnées (en particulier au regard de l'utilisation de l'information comme nouveau moyen d'action de la régulation), susceptible de devenir le nouveau paradigme de la régulation économique des secteurs régulés.

    Elise Joulain, Le contrat de partenariat : instrument de modernisation du droit des contrats de la commande publique ? Essai appliqué aux secteurs des infrastructures routières et ferroviaires, thèse soutenue en 2013 à Paris 9  

    Le contrat de partenariat permet aux collectivités de confier globalement à un opérateur économique aussi bien le financement d'ouvrages ou d'équipements que leur conception, leur construction, leur exploitation ou encore la gestion de services publics, en s'abstenant d'être maîtres d'ouvrage et en rémunérant l'opérateur par des paiements échelonnés tout au long de la durée du contrat. L'analyse approfondie de ce montage contractuel, notamment appliqué aux secteurs ferroviaires et routiers, permet-elle réellement de conclure à l'amorce d'une modernisation du droit des contrats de la commande publique ? Rien n'est moins sûr. En effet, selon l'aspect considéré, il apparaît que le contrat de partenariat a, malgré les espoirs qu'il a vu naitre à cette fin, bien du mal à s'imposer comme la clef de voûte d'une véritable modernisation du droit des contrats de la commande publique. Démontrer que le contrat de partenariat a à la fois échoué et en partie, au moins, amorcé ce renouveau implique l'examen des trois aspects fondamentaux de la vie des contrats de la commande publique que sont leur passation, leur financement et leur exécution. Cet essai fait apparaître que si le contrat de partenariat n'a pas créé une véritable révolution du droit de la commande publique, il a néanmoins posé les bases d'une modernisation désormais en cours, tant en matière de financement que d'exécution.

    Élise Langelier, L'office du juge administratif et le contrat administratif, thèse soutenue en 2011 à Poitiers  

    Le domaine des contrats administratifs est topique de la façon dont le juge redéfinit son office afin de l'adapter aux évolutions de la société. Les évolutions substantielles du contentieux des contrats administratifs intervenues au cours de la première décennie du XXIe siècle illustrent le flou grandissant de la frontière entre excès de pouvoir et pleine juridiction. Sous l'impulsion européenne et dans une tentative de préserver les traditions nationales, la France, mais aussi l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie voient se multiplier les voies de droit disponibles. Cette complexité croissante du contentieux s'accompagne d'un mouvement de subjectivation notable. Dans cette perspective, une relecture des fondements servant de base à son office est nécessaire. Elle appelle aujourd'hui un redéploiement de l'office du juge administratif contractuel pour tenir compte de la diversité des impératifs qui s'imposent à lui

  • Ira Lymperopoulou, La réforme du secteur de l'énergie en Grèce dans le contexte de la crise de la dette, thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Maryse Deguergue et Théodore Fortsakis, membres du jury : Thomas Perroud (Rapp.), Laurent Vidal  

    Un nouveau market design a été conçu pour le marché énergétique grec durant la crise économique qui a surgi en 2008. La Grèce a en effet signé avec la Troïka des mémorandums d’accord conditionnant l'octroi de prêts d'argent à la mise en œuvre de réformes majeures de son secteur énergétique. Par ailleurs, l’énergie étant un secteur libéralisé au niveau européen, outre sa législation nationale et les règles adoptées par l'Union européenne en la matière, la Grèce a dû appliquer les mesures imposées par les mémorandums d'accord. Il en est résulté, d'une part, une restructuration du marché énergétique grec à travers la mise en œuvre de divers instruments afin d'y consolider la concurrence et, d'autre part, une métamorphose du rôle de l’État grec sur ce marché. La présente étude analyse dans quelle mesure les réformes ainsi adoptées, en application des mémorandums d'accord et des règles européennes, ont permis la transition d’un marché fermé à la concurrence caractérisé par la détention de droits monopolistiques par des opérateurs historiques à un marché concurrentiel européanisé au bénéfice des consommateurs et qui a contribué à la sortie du pays de la crise économique.

  • Clément Ripoll, La restructuration sociétaire à l’épreuve des secteurs régulés, thèse soutenue en 2022 à Le Mans sous la direction de Myriam Roussille, membres du jury : Alexis Constantin (Rapp.), Thierry Bonneau et Pierre-Grégoire Marly    

    Les opérations emportant transmission universelle du patrimoine (fusion, scission, apport partiel d’actif…) de même que celles affectant le contrôle d’une société (cession de contrôle ou même prises de contrôle sans cession de droits sociaux, à l’image de la filialisation d’une activité) sont complexes. Cette complexité s’accroît lorsque l’opération implique des entités qui évoluent dans des secteurs d’activité régulés (tels que ceux de l’assurance/réassurance, de la banque, de la gestion collective de portefeuille, du logement social, de la production et du transport d’énergie, de la production et de la distribution de la presse écrite ou encore de la production pharmaceutique) et ce, qu’elles interviennent en qualité de parties ou de cibles. Si le principe, en droit commun, est celui de la liberté pour les sociétés de se restructurer, les réglementations sectorielles ont au contraire tendance à faire obstacle aux restructurations. En outre, ces réglementations confient généralement aux régulateurs la mission de contrôler les restructurations sociétaires concernant, de près voire de loin, leur secteur. Pour peu qu’elles impliquent une entité évoluant dans le secteur régulé, les opérations sont ainsi, en pratique, limitées dans leur nombre et contrôlées dans leurs modalités. Encore faut-il que les limitations ainsi portées à la liberté de restructuration et les contrôles ainsi opérés soient justifiés en droit.Une telle justification implique, dans le langage de la régulation, la protection d'un ou de plusieurs impératifs sectoriels, laquelle s'inscrit dans l'intérêt général, vu comme l'intérêt de tous. Une telle protection ne doit pas, ce faisant, porter une atteinte disproportionnée à l'efficacité économique, dont la recherche est non seulement autorisée dans toute économie libérale, mais doit être même favorisée. C'est en visant cet équilibre entre la sauvegarde de l'impératif sectoriel d'un côté et le maintien de l'efficacité économique de l'autre que la réglementation sectorielle contribue à la régulation du secteur d'activité qu'elle appréhende. L'étude menée démontre que les limites portées à la liberté de restructuration et que les contrôles confiés aux régulateurs participent globalement de la régulation des secteurs d'activité réglementés. Deux correctifs majeurs devraient toutefois être apportés à la réglementation sectorielle, pour que les restructurations sociétaires d'entités sectorielles puissent être accompagnées, tout en améliorant la régulation. L'Etat centralisé devrait d'abord s'effacer : il devrait renoncer à limiter la coopération est entités concernées et exercer moins de contrôles. Ces limitations et contrôles devraient être laissés à la réglementation et au régulateurs sectoriels. Le législateur devrait ensuite améliorer la qualité de la réglementation sectorielle, en tenant mieux compte des spécificités des restructurations sociétaires et du fonctionnement des secteurs régulés.

    Atinoukê Amadou, Le secteur de la production d’électricité , thèse soutenue en 2020 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Sébastien Manciaux et Joseph Djogbenou  

    L'utilisation de l'énergie a été identifiée comme ayant des impacts macroéconomiques, sociaux et environnementaux positifs. L'électricité, énergie secondaire qui résulte de la transformation/conversion d'énergies primaires est consommée par l'Homme et permet d'améliorer le niveau de vie des populations (urbanisation, éclairage, accès à l'information, conservation des denrées, améliorations des prestations de santé...). Malheureusement, force est de constater que les pays d'Afrique subsaharienne connaissent un fort décalage entre les ressources énergétiques disponibles et le taux d'accès à l'électricité des populations. Cet accès se matérialise de manière schématique par la production, le transport et la distribution d'électricité, mais également eu égard à l'importation et l'exportation de celle-ci. Les raisons expliquant cette fracture énergétique sont nombreuses et sont notamment de nature politique, économique, technique, mais également juridique. Plus précisément, l'objectif des présents travaux est d'analyser le cadre juridique du volet de la production de l'électricité en Guinée et au Bénin, à travers la présentation de plusieurs aspects institutionnels et matériels. Seront présentés les structures permettant le développement du secteur et encadrant ce dernier. Seront également présentés les outils permettant l'exécution et le financement des projets de production d'électricité.

    Atinoukê Amadou, Le secteur de la production d'électricité, thèse soutenue en 2020 sous la direction de Sébastien Manciaux et Joseph Djogbenou, membres du jury : Marie Lamoureux (Rapp.), Jean-Pierre Favennec et Bruno Gay    

    L'utilisation de l'énergie a été identifiée comme ayant des impacts macroéconomiques, sociaux et environnementaux positifs. L'électricité, énergie secondaire qui résulte de la transformation/conversion d'énergies primaires est consommée par l'Homme et permet d'améliorer le niveau de vie des populations (urbanisation, éclairage, accès à l'information, conservation des denrées, améliorations des prestations de santé...). Malheureusement, force est de constater que les pays d'Afrique subsaharienne connaissent un fort décalage entre les ressources énergétiques disponibles et le taux d'accès à l'électricité des populations. Cet accès se matérialise de manière schématique par la production, le transport et la distribution d'électricité, mais également eu égard à l'importation et l'exportation de celle-ci. Les raisons expliquant cette fracture énergétique sont nombreuses et sont notamment de nature politique, économique, technique, mais également juridique. Plus précisément, l'objectif des présents travaux est d'analyser le cadre juridique du volet de la production de l'électricité en Guinée et au Bénin, à travers la présentation de plusieurs aspects institutionnels et matériels. Seront présentés les structures permettant le développement du secteur et encadrant ce dernier. Seront également présentés les outils permettant l'exécution et le financement des projets de production d'électricité.

    Mamadou Fall, Les partenariats public-privé dans le domaine des services énergétiques, thèse soutenue en 2019 à Bordeaux sous la direction de Hubert Delzangles, membres du jury : Philippe Terneyre (Rapp.), Jean-François Brisson et Patrick Faucher  

    Secteur très particulier, le domaine des services énergétiques tire sa sensibilité des enjeux économiques et de souveraineté qu’il soulève. Cela justifie la présence accrue de la puissance publique à travers diverses formes d’intervention. Parmi celles-ci figure le partenariat public-privé qui caractérise les différentes relations qu’entretiennent les personnes publiques avec les acteurs du secteur privé pour la prise en charge des activités économiques dans des conditions compatibles avec le service de l’intérêt général. Ce mode d’intervention économique très protéiforme dans sa mise en oeuvre soulève néanmoins des interrogations sur sa pertinence et son efficacité dans la gestion des services énergétiques. Si les partenariats public-privé ont largement contribué au développement des activités énergétiques, leur cadre juridique s’avère aujourd’hui quelque peu inadapté aux enjeux actuels de ce secteur, en particulier dans un contexte de transition énergétique. Il est possible d’en faire de véritables leviers de cette dynamique de transitionnelle à la condition toutefois d’en adapter le cadre juridique afin de le rendre plus apte à concilier les impératifs économiques avec les externalités environnementales et socio-politiques inhérentes au secteur de l’énergie.

    Étienne Durand, Électricité de source renouvelable et droit du marché interieur européen, thèse soutenue en 2017 à Lyon sous la direction de Michaël Karpenschif et Bernadette Le Baut-Ferrarèse, membres du jury : Philippe Terneyre (Rapp.), Claude Blumann et Yves Bot    

    L’Union européenne conduit une ambitieuse politique de développement des énergies renouvelables, visant à porter à 20 % la part de ces dernières dans la consommation énergétique européenne à l’horizon 2020. A cet effet, le législateur européen sollicite des Etats membres qu’ils mettent en œuvre des soutiens nationaux à la production d’électricité renouvelable, susceptibles de relever du champ de l’interdiction des entraves et des aides d’Etat. Parallèlement, la politique de réalisation du marché intérieur de l’énergie impose aux Etats membres de libéraliser le secteur économique dans lequel s’inscrit l’électricité renouvelable. Par l’observation des règles du marché intérieur, la thèse évalue l’articulation entre ces objectifs visiblement contradictoires. Si la finalité environnementale qui sous-tend le développement de l’électricité renouvelable justifie une inflexion des règles du marché intérieur, elle favorise les cloisonnements nationaux et fait naître une concurrence normative entre les Etats membres. Chacun d’eux use de l’attractivité de son droit pour inciter les opérateurs économiques à exploiter des sources d’énergie nationales, indépendamment de leur répartition naturelle à l’échelle européenne. L’observation empirique de ce phénomène met en évidence les risques qu’il fait peser sur la cohérence globale de l’action de l’Union dans le domaine des énergies renouvelables. En prenant appui sur certaines évolutions du droit positif et de la pratique des acteurs privés sur le marché, la thèse évalue les hypothèses de renouvellement des mécanismes du marché afin qu’il devienne un instrument à part entière de promotion de l’électricité renouvelable dans l’Union européenne.

    Romain Mauger, Le droit de la transition énergétique, une tentative d'identification, thèse soutenue en 2017 à Montpellier sous la direction de Catherine Ribot, membres du jury : Philippe Terneyre (Rapp.), Marion Ubaud-Bergeron et Nicolas Kada  

    Cette thèse se consacre à l’étude du cadre juridique de la transition énergétique depuis 2012, année depuis laquelle l’expression a connu une utilisation croissante dans le domaine des politiques publiques en matière d’énergie et d’environnement. Le champ des évolutions juridiques frappées du sceau de la transition énergétique est si vaste que ces travaux se sont concentrés sur la règlementation des énergies renouvelables électriques prééminentes que sont l’éolien terrestre et le solaire photovoltaïque. Il en ressort que le droit de la transition énergétique se situe au carrefour d’autres droits plus anciens, plus établis. De nature évolutionnaire plus que révolutionnaire, il se coule dans le cadre existant et se soumet aux principes classiques du droit. De nos travaux ressort notamment qu’il fait un usage immodéré d’instruments de planification le soumettant potentiellement à une obligation de résultats mesurables. Il est aussi amené à intégrer des considérations de justice très contemporaines, liées à sa finalité, faisant de lui davantage qu’un droit purement technique. Toutefois, il a été marqué par une confusion certaine lors du processus de rédaction de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, du fait de son volume, de ses conflits et des failles inhérentes aux institutions de la Ve République. Ce contexte n’ayant pas favorisé l’émergence d’un droit stable et de qualité, il manque de sécurité juridique. Enfin, il se révèle être plus souvent un frein qu’un facilitateur pour le développement des énergies renouvelables, alors qu’il est mal écrit et mal armé quand il s’agit d’organiser la diminution de la part du nucléaire dans le mix électrique.

    Louis Bahougne, Le financement du service public, thèse soutenue en 2014 à Poitiers sous la direction de Benoît Delaunay, membres du jury : Gabriel Eckert (Rapp.), François Brenet  

    Au-delà des simples données chiffrées, l'étude du financement du service public intègre une double perspective. D'un côté, l'idéologie et le droit du service public ont eu un effet structurant sur son organisation financière. De l'autre, et par une sorte de choc en retour, les nécessités d'un financement adéquat du service public ont redessiné certains des principes de l'organisation administrative. L'analyse se concentre ainsi sur le processus de fertilisation croisée entre le droit du service public et les finances publiques. Reste que cette étude est potentiellement perturbée par un principe de séparation de la légalité administrative ordinaire et de la légalité budgétaire. Le constat peut toutefois être dépassé en considérant que le financement n'est pas qu'une donnée budgétaire, mais aussi un fait économique. À ce titre, sa prise en compte a été accentuée par l'augmentation de la pénétration de l'analyse et des théories économiques en droit des services publics. L'étude se propose ainsi d'appréhender dans quelle mesure ces règles se sont adaptées aux besoins de financement du service public.

    Salim Ziani, Service public et obligations de service public, thèse soutenue en 2013 à Strasbourg sous la direction de Gabriel Eckert, membres du jury : Guylain Clamour (Rapp.), Jean-Yves Chérot et Frédérique Berrod    

    Le service public est, en droit français, un concept central du droit de l’action publique dont les fondements théoriques et doctrinaux reposent sur la garantie de la solidarité sociale et sur la préservation d’un intérêt général holiste par l’action de l’État et des personnes publiques. Cependant, si le droit national connaît depuis plusieurs décennies une notion spécifique nommée l’ « obligation de service public », renvoyant à un moyen d’investiture d’un tiers partenaire de l’administration pour lagestion d’un service d’intérêt général, il faut savoir que se diffuse aujourd’hui une autre conception de cette notion. En effet, le droit de l’Union européenne connaît une notion spécifique et marchande nommée elle aussi, pour des raisons historiques et pratiques, l’ « obligation de service public ». Celle-ci se fonde sur une acception particulière de l’intérêt général dont l’origine dépend d’abord du désintérêt de l’opérateur économique pour la gestion d’une activité. Ainsi, l’obligation de service public participe principalement au maintien et au rétablissement de l’équilibre d’un marché concurrentiel que l’on estime garant de l’intérêt général et de la solidarité. Mais elle tend aussi, dans sa mise en oeuvre, à limiter au maximum les atteintes à la concurrence que l’intervention publique pourrait générer. C’est alors que, contrairement au service public, le régime de l’obligation de service public implique et impose peu à peu l’externalisation des activités d’intérêt général. Cette notion traduit en définitive une vision spécifique de la « commande publique » en se démarquant ainsi du modèle national de ladélégation de service public. Par le truchement de l’obligation de service public dans son acception européenne, les autorités publiques peuvent organiser le marché (elles le commandent) et elles peuvent aussi le solliciter et le dynamiser (elles lui commandent) afin que ce dernier garantisse, par son équilibre, l’existence et la fourniture de prestations. Cette obligation de service public impose d’ailleurs un ensemble de principes de gestion qui, bien que proches des grandes lois du service public français, tendent à instrumentaliser l’action de l’État au profit de l’équilibre et de la dynamique d’un marchédésormais européen. La généralisation et la diffusion de la notion européenne d’obligation de service public, notamment àtravers les conditions propres au financement du service public, bouleversent le cadre normatif et conceptuel relatif à l’action de l’État. Ce mouvement traduit un changement de paradigme marquant l’effacement de l’État interventionniste et la consécration de l’État ordonnateur.

    Laura Preud'homme, L'articulation des voies de droit dans le contentieux de la commande publique à l'initiative des tiers au contrat, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Paul Cassia, membres du jury : Camille Broyelle (Rapp.), Nicolas Boulouis  

    Parallèlement à la formation progressive d'un « droit de la commande publique », le contentieux à l'initiative des tiers au contrat a subi une profonde mutation, à tel point que le changement de paradigme opéré tend à faire émerger ce qu'il serait possible d'appeler le « contentieux de la commande publique ». Diverses voies de droit plus ou moins spécialisées dans la sanction des comportements de l'administration face aux exigences de la commande publique ont dès lors été instituées. Le référé pré-contractuel, le référé contractuel et le recours en contestation de la validité du contrat constituent les archétypes du contentieux de la commande publique. Le juge pénal et le juge financier veillent également indirectement à ce que les obligations de publicité et de mise en concurrence qui incombent à l'administration soient respectées. Le juge de l'excès de pouvoir comme le juge administratif saisi à la suite d'un déféré préfectoral visent au respect de cet aspect de la légalité contractuelle. La multiplicité des voies de droit à la disposition du concurrent évincé, tiers privilégié, conduit à s'interroger sur son « embarras du choix» ou son « embarras tout court» à en faire usage. Elle implique en outre de s'intéresser à la protection effective de son droit à avoir participé à une procédure de consultation dans le respect des principes de liberté d'accès à la commande publique, d'égalité de traitement des candidats et de transparence des procédures de passation. La complexité du contentieux de la commande publique à l'initiative des tiers au contrat est telle qu'il est impossible de s'en satisfaire et aboutit à détruire pour reconstruire ce paysage contentieux.

    Clément Crespy, Eoliennes et paysages : recherche sur les critères jurisprudentiels de l'insertion paysagère des éoliennes, thèse soutenue en 2013 à Montpellier 1 sous la direction de Catherine Ribot, membres du jury : François Priet (Rapp.), Sandrine Serpentier-Linares et Arnaud Gossement  

    Appréhender la question de l'insertion paysagère des éoliennes suppose la détermination préalable des objets juridiques étudiés. Sous les hospices de la notion de « patrimoine commun de la nation », éoliennes et paysages apparaissent ainsi comme des sœurs ennemies. Cette conflictualité est consommée lorsque l'article L. 110-1 du Code de l'environnement dispose que la protection des paysages est d'intérêt général autant que l'est la mise en valeur des ressources naturelles. L'antagonisme postulé des deux notions doit cependant être nuancé en ce que le juge administratif tient le rôle d'arbitre dans les conflits nés de ce que les préoccupations paysagères viennent limiter l'implantation des constructions éoliennes. Alors que ce rapport de force s'apprête à gagner le contentieux spécial des installations classées, le contentieux des permis de construire éolien a été le terrain fertile et propice de l'émergence d'une démarche objective orientant l'appréciation qualitative et donc a priori subjective de l'atteinte aux paysages. Le contentieux des permis de construire éolien a également rendu possible le dépassement du contrôle de l'atteinte aux paysages que la doctrine présente classiquement comme un contrôle dissymétrique, par la formalisation d'un contrôle du bilan paysager des constructions éoliennes pouvant symboliser l'armistice de cet affrontement infécond.

    Clément Seka Aba, Contribution à l'étude juridique des concessions portuaires, thèse soutenue en 2013 à Brest sous la direction de Gaë͏lle Gueguen-Hallouët, membres du jury : Martin Ndendé (Rapp.), Annie Cudennec, Mathieu Doat et Robert Rézenthel    

    L’adaptation des ports maritimes aux nouvelles donnes du commerce international, ne peut se réaliser sans une implication des opérateurs privés dans la gestion des activités portuaires. Cette participation exige que, les activités industrielles et commerciales des ports, leur soient confiées par le biais de montages juridiques efficients. Parmi ceux-ci, les concessions portuaires apparaissent comme les outils juridiques offrant un cadre d’accueil, en termes de performance et de rentabilité des activités économiques dans les ports maritimes. Or, aujourd’hui, le problème de la qualification juridique de ces concessions portuaires semble se poser dans la mesure où règne un désordre juridique en droit administratif. Cette thèse vise, ainsi, à apporter un éclairage à la question. Son introduction générale expose, d’abord, la notion de concession portuaire et aborde ensuite l’objectif de cette étude en mettant l’accent sur sa problématique : le contrat de concession dans les ports peut-il être classé dans une famille juridique préétablie et être rattaché à une catégorie juridique préexistante ? Pour répondre à cette question, la première partie de cette thèse s’est attachée à mettre en relief la diversité des éléments caractéristiques des concessions portuaires. Cette opération d’identification a mis l’accent sur les éléments essentiels et ceux qui sont non essentiels permettant la qualification juridique des concessions portuaires. Mais, cette qualification théorique ne peut être judicieuse et cohérente que si elle est confrontée à la constante évolution de la pratique des montages concessifs réalisés par les opérateurs économiques dans les ports. C’est à cette grille d’analyse que s’est livrée la seconde partie de cette thèse. Elle a, ainsi, porté sur la diversité de la pratique concessive dans les ports maritimes français et africains. Aussi, ont été examinés les montages concessifs dans les ports français en comparaison avec ceux utilisés dans les ports européens (Anvers, Rotterdam, Hambourg) et dans les ports de l’Afrique notamment en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Cameroun, en Algérie et au Maroc. Cette analyse comparative qui est illustrée par des documents professionnels montre, finalement, que la qualification juridique des concessions portuaires qui est l’axe central de cette thèse est un exercice périlleux. Elle ne peut se faire qu’au cas par cas, selon les pays et en tenant compte des efforts conjugués de la doctrine, de la jurisprudence, des textes législatifs et réglementaires.

  • Yiseang Chhiv, Le travail gouvernemental au Cambodge de 1993 à 2015, thèse soutenue en 2017 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Jean-Marie Duffau, membres du jury : Maurice Gaillard (Rapp.), Michaël Karpenschif (Rapp.), Alain Forest et Elisabeth Mella  

    À travers l’analyse du travail gouvernemental de 1993 à 2015 dans l’optique de la stabilité constitutionnelle et politique, il s’est révélé que la transposition au Cambodge des grands principes de l’État de droit, de la démocratie libérale et pluraliste sur le modèle occidental, par la mise en œuvre des Accords de Paris de 1991 ne s'est pas effectuée de façon satisfaisante. L’objectif consistant à faire de la société cambodgienne, une société démocratique où chacun s’incline devant la loi, où la justice est indépendante du pouvoir exécutif, où les forces armées comme les forces économiques sont soumises à l'autorité publique gardienne de l’intérêt général, où à tout pouvoir se voit opposé un contre-pouvoir, n’a pas été atteint. Les obstacles à cette transposition effective résident dans le grand écart qui existe entre les principes du modèle importé, voire imposé, et les pesanteurs de l’histoire tragique que les Cambodgiens ont vécue entre les années 1970 et 1980, d’une part et les fondements traditionnels de la société cambodgienne encore très présents à ce jour d’autre part.