Rémi Lefebvre

Professeur
Science politique.
Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales

Centre d'Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales
  • THESE

    Le socialisme saisi par l'institution municipale : des années 1880 aux années 1980 : jeux d'échelles, soutenue en 2001 à Lille 2 sous la direction de Frédéric Sawicki 

  • Rémi Lefebvre, Sébastien Vignon (dir.), Politiser l’intercommunalité, Le cas des élections locales de 2020: le cas des élections locales de 2020, 2023e éd., Presses universitaires du Septentrion, 2024, Espaces politiques, 338 p.  

    Si l'intercommunalité a été plus présente dans les débats municipaux que lors des campagnes précédentes, les programmes des candidats restent toujours peu précis sur les prérogatives respectives de la municipalité et de la communauté / métropole. Les propositions de campagne ne se réfèrent que très rarement directement aux leviers d'action des EPCI à fiscalité propre et tendent par conséquent à placer le citoyen à distance de la réalité de l’action publique communautaire. En dévoilant les enjeux et les conséquences pour la commune du renforcement du rôle des institutions intercommunales, les candidats craignent d’affaiblir la croyance en la capacité d’action des maires, et donc de nuire à la mobilisation des citoyens autour du scrutin municipal. Face à la progression de l’abstention, les thèmes de la proximité (« tranquillité », « bien vivre » « sécurité ») sont toujours très présents dans les professions de foi et les programmes des prétendants au pouvoir municipal. La démocratie intercommunale reste évanescente.

    Rémi Lefebvre, Municipales : quels enjeux démocratiques ?, 2020e éd., La Documentation française, 2024, Doc' en poche ( Place au débat ), 193 p. 

    Rémi Lefebvre, Les primaires. De l’engouement au désenchantement: de l'engouement au désenchantement ?, 20200e éd., La documentation Française, 2024, Doc' en poche ( Place au débat ), 187 p.  

    Les primaires ouvertes ont été célébrées à la fois comme une avancée démocratique et un outil performant sur le plan électoral. Adoptées par le parti socialiste en 2011, elles sont pourtant devenues le mode de désignation du candidat à l'élection présidentielle du parti socialiste, de la droite Républicaine et des écologistes lors des deux dernières élections de 2012 et 2017. Elles sont célébrées comme une innovation démocratique car elles donnent un nouveau pouvoir aux "sympathisants", et non pas qu'aux adhérents, et parce qu'elles contribuent à mettre en débat les propositions des partis. Les primaires ne renforcent-elles pas la présidentialisation et la personnalisation de la vie politique? Ne contribuent-elles pas à hystériser le débat public? N'affaiblissent-elles pas des partis politiques qu'elles cherchent à re-légitimer mais dont elles affaiblissent les fonctions traditionnelles (programmatiques notamment)? Les primaires sont- elles un vrai renouveau démocratique ? Exacerbation de la politique spectacle ou nouvelle chance pour le débat ?

    Rémi Lefebvre, Les Mots des partis politiques, 20220e éd., Presses universitaire du Midi, 2024, Les mots de, 130 p.  

    Les partis politiques seraient morts, le militantisme dépassé. Si elle s’est radicalisée, la critique n’est pas nouvelle et malgré le discrédit du politique et un système électoral contesté, les partis restent au cœur de la démocratie représentative. À travers une centaine de mots, ce petit ouvrage propose une plongée dans cet univers en constante recomposition. Il est un outil de compréhension indispensable pour celles et ceux qu’intéresse la science politique et plus largement pour l’ensemble des citoyens et citoyennes.

    Rémi Lefebvre, Faut-il désespérer de la gauche ?, 20220e éd., Textuel, 2024, Petite encyclopédie critique, 159 p.  

    La cause paraît entendue : la gauche a perdu la bataille des idées. Les catégories populaires ne s’identifient plus à elle. Elle donne en France depuis des années le spectacle de la désillusion, de la déception et de la désunion. Cet ouvrage propose une analyse plus nuancée : l’affaiblissement de la gauche tient plus à une logique d’offre que de demande. Si la droitisation de l’agenda politique est évidente, celle de « l’opinion » ou de la société est plus contestable. Alors que les inégalités sociales explosent, que la prise de conscience des enjeux écologiques est forte et que les mouvements féministes et antiracistes font preuve d’une grande vitalité, la gauche a toujours un avenir. Telle est la thèse de Rémi Lefebvre, l’un des observateurs les plus avisés de la vie politique française. Il interroge ici les quatre grands défis de la gauche : conjuguer écologie et justice sociale, définir le peuple qu’elle entend représenter, surmonter la question du leadership et réinventer la forme partisane.

    Rémi Lefebvre, Leçons d'introduction à la Science politique - 3e édition, 3e éd., Ellipses et BiblioOnDemand, 2024, 350 p.  

    - Des leçons détaillées, des repères incontournables et des compléments pour gagner des points- Des sujets corrigés, classiques ou diffi ciles, pour s'entraîner avant l'examen ou le concours- Un questionnaire de 100 QCM pour faire le point sur ses connaissances- Une sélection de lectures pour aller plus loin- Un index

    Rémi Lefebvre, Les primaires ouvertes. Un nouveau standard international ?, 2019e éd., 2024 

    Rémi Lefebvre, Emmanuel Taïeb, Séries politiques. Le pouvoir entre fiction et vérité, 2020e éd., 2024 

    Rémi Lefebvre, Sébastien Vignon (dir.), Démobilisation électorale dans la France urbaine. Les élections municipales de 2020: les élections municipales de 2020, 20230e éd., Presses universitaires de Rennes, 2024, Res Publica, 262 p.  

    Les élections municipales de mars 2020, organisées dans un contexte sanitaire inédit, ont enregistré une abstention massive dans la France urbaine. Elles ont été marquées par une écologisation des programmes, la « citoyennisation » des listes et des offres politiques, et la démonétisation des marques partisanes. Les monographies réalisées ici dans 14 grandes villes françaises (Amiens, Avignon, Bordeaux, La Rochelle, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Paris, Reims, Rennes, Strasbourg et Toulouse) analysent les variations de ces dynamiques selon les configurations locales. Elles parviennent néanmoins à un résultat convergent : la démocratie urbaine se joue désormais entre les différentes fractions des classes supérieures.

    Rémi Lefebvre, Myriam Bachir, Guillaume Gourgues, Jessica Sainty (dir.), Des citoyens à la conquête des villes. Les listes citoyennes et participatives lors des élections municipales de 2020: les listes citoyennes et participatives lors des élections municipales de 2020, 20231e éd., CNRS Éditions, 2024, 326 p.  

    L’irruption de listes citoyennes et participatives (LCP) dans le paysage électoral constitue l’un des phénomènes notables de la campagne pour les municipales de 2020. Composées essentiellement d’individus peu habitués des instances traditionnelles de la démocratie représentative, les LCP emploient des méthodes alternatives de sélection des candidates et candidats et de construction du programme politique, en promettant d’instaurer une démocratie participative rénovée. Cet ouvrage propose un état des lieux des recherches menées en science politique sur l’émergence de ces LCP lors des élections municipales de 2020, entre analyse d’ensemble et études de cas en contexte urbain (Amiens, Lille, Marseille, Montpellier, Poitiers, Strasbourg, Toulouse) ou rural (Saillans, Crest). Il interroge leurs ambitions politiques, leur composition sociale, leur diversité. A-t-on assisté à la naissance d’un « néo-municipalisme » à la française ? Quels liens établir avec d’autres mobilisations « citoyennes » ? En essayant de répondre à ces questions, l’ouvrage ambitionne de donner des points de repère pour comprendre la suite de la trajectoire des LCP, qui mèneront nombre d’entre elles jusqu’aux élections municipales de 2026.

    Rémi Lefebvre, Didier Demazière (dir.), Des élus déclassés ?, PUF, 2024, La vie des idées, 115 p.  

    "Classiquement associée au dévouement et à la noblesse de la charge, la condition d’élu devient aujourd’hui plus incertaine et l’image des élus se dégrade. Limitation du cumul des mandats, arrivée de novices en politique, raccourcissement des carrières, surveillance financière, incertitudes électorales, retraits précoces, perte de considération... Assurément, le métier d’élu et les conditions d’exercice des mandats évoluent. Mais dans quelles directions et avec quelle ampleur ? L’objectif de ce livre est d’analyser les transformations récentes du métier d’élu, en scrutant ce qui change dans les conditions d’exercice des mandats, dans les propriétés sociales de leurs détenteurs, dans les parcours politiques et les circulations dans et en dehors du monde politique, dans les modalités d’indemnisation et de rémunération des élus. Il est aussi d’examiner dans quelle mesure ces mouvements convergent, ou non, vers une précarisation des carrières, une dévalorisation des mandats, une banalisation du métier politique… En un mot, vers un déclassement des élus."

    Rémi Lefebvre, Bernard Dolez, Anne-Cecile Douillet, Julien Fretel (dir.), L'entreprise Macron à l'épreuve du pouvoir, 2022e éd., Presses universitaires de Grenoble et Cairn, 2023, Libres cours ( Politique ), 296 p.  

    Après cinq ans au pouvoir, quel bilan peut-on faire de « l’entreprise politique » Macron ?Rassemblant les textes de vingt-neuf spécialistes de la vie politique et des politiques publiques, cet ouvrage porte sur la manière dont le fondateur d’En Marche ! a exercé le pouvoir pendant un mandat marqué par les crises : Gilets jaunes, puis pandémie mondiale.Portant leur réflexion sur les changements traduits par l’arrivée d’Emmanuel Macron à la tête de l’État, les auteurs analysent l’ampleur de la transformation du système partisan, des glissements de l’électorat et du renouvellement des élites politiques. Ils décryptent ainsi le style présidentiel d’Emmanuel Macron dans son rapport avec les institutions, analysent ses soutiens partisans, les opinions et les tendances électorales avec lesquelles il a dû composer, et décortiquent, au regard des promesses du candidat de 2017, les politiques publiques qu’il a entreprises.Loin de poser un regard définitif sur le mandat d’Emmanuel Macron, ce livre trace des perspectives éclairantes à la veille de l’élection présidentielle de 2022.Contribuent à l’ouvrage : V. Behr, K. Bernard, P. Bréchon, J. Bresson, É. Breton, R. Cos, F. Escalona, J.-M. Eymeri-Douzans, S. Fol, B. François, M. Gimat, G. Gourgues, C. Herlin-Giret, F. Jobard, A. Laurent, P. Le Lidec, P. Leroux, V. Martigny, A. Mazeaud, S. Michon, Y. Miot, É. Ollion, F. Pierru, P. Riutort, S. Strudel

    Rémi Lefebvre, Bernard Dolez, Julien Fretel (dir.), L'entreprise Macron, 20190e éd., PUG, 2023, Libres cours ( Politique ), 274 p.  

    Comment résoudre l’énigme de l’élection d’Emmanuel Macron, ce jeune homme politique dépourvu des ressources qui expliquent habituellement la victoire à une présidentielle ? Pour comprendre ce succès et saisir sa portée, l’ouvrage revisite la campagne et la mobilisation électorales, part à la recherche des électeurs de La République en Marche à la présidentielle et aux législatives puis, enfin, s’attache aux élites, cadres et militants d’une entreprise, dont le principal défi est désormais d’assurer sa pérennité. Les auteurs proposent ainsi quelques clés essentielles non seulement pour comprendre ce qui s’est joué en 2017, mais aussi pour interroger le nouvel ordre partisan et électoral qui s’est mis en place et ainsi éclairer l’avenir en montrant que toute nouvelle entreprise politique est une construction fragile.

    Rémi Lefebvre, Olivier Fillieule, Catherine Leclercq (dir.), Le malheur militant, 20220e éd., De Boeck supérieur et Cyberlibris, 2023, 283 p.  

    Si les gratifications du militantisme ont été amplement étudiées, on connait moins les souffrances qu'il peut générer : désillusions, dévalorisations, doutes, tensions, usure, répression, exil... Ce livre les explore de manière inédite et propose une analyse sociologique là où les approches psychologisantes sont souvent privilégiées. Loin de décourager l'action collective, il vise à objectiver des mécanismes d'autant plus douloureux qu'ils restent impenses : fermeture des possibles, évolution des rapports de force, des stratégies et des répertoires d'action, tarissement des rétributions, transformations morphologiques des groupes mobilisés, dés-ajustements entre trajectoires institutionnelles et individuelles. Les auteurs s'attachent à comprendre autant qu'a expliquer ces logiques à partir d'une pluralité de méthodes et d'objets (engagements partisans, associatifs, syndicaux, religieux, à l'échelle locale, nationale ou internationale), faisant de ce volume une référence sur les rouages de l'engagement et une contribution originale à la sociologie des affects.

    Rémi Lefebvre, Sébastien Vignon (dir.), Politiser l'intercommunalité ?: le cas des élections locales de 2020, Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2023, Espaces Politiques  

    Si l’intercommunalité a été plus présente dans les débats municipaux que lors des campagnes précédentes, les programmes des candidats restent toujours peu précis sur les prérogatives respectives de la municipalité et de la communauté / métropole. Les propositions de campagne ne se réfèrent que très rarement directement aux leviers d’action des EPCI à fiscalité propre et tendent par conséquent à placer le citoyen à distance de la réalité de l’action publique communautaire. En dévoilant les enjeux et les conséquences pour la commune du renforcement du rôle des institutions intercommunales, les candidats craignent d’affaiblir la croyance en la capacité d’action des maires, et donc de nuire à la mobilisation des citoyens autour du scrutin municipal. Face à la progression de l’abstention, les thèmes de la proximité (« tranquillité », « bien vivre », « sécurité ») sont toujours très présents dans les professions de foi et les programmes des prétendants au pouvoir municipal. La démocratie intercommunale reste évanescente

    Rémi Lefebvre, Leçons d'introduction à la science politique, 4e éd., Ellipses, 2022, Leçons de droit, 357 p.  

    Des leçons détaillées et des repères incontournables ; des sujets corrigés, classiques ou difficiles, pour s'entraîner avant l'examen ou le concours ; des sélections de lecture pour aller plus loin ; un index des notions

    Rémi Lefebvre, Emmanuel Taïeb, Séries politiques: le pouvoir entre fiction et vérité, deBoeck Supérieur, 2021 

    Rémi Lefebvre, Anne-Cécile Douillet, Sociologie politique du pouvoir local, Cairn et Armand Colin, 2020, Collection U ( Sociologie ), 271 p.    

    Cet ouvrage propose une étude détaillée et complète de l'organisation du pouvoir politique à l'échelle infranationale. Une première partie fait le point sur les traditions d'analyse du local en sociologie politique. La deuxième partie porte sur le cadre institutionnel du pouvoir local (histoire des découpages territoriaux et de leur remise en cause régulière, les différentes autorités locales et leurs administrations, les réformes de décentralisation). La troisième partie est consacrée aux formes locales de la démocratie (jeu politique local, métier d'élu local, démocratie participative et mobilisations locales) en analysant ceux qui l'incarnent. La dernière partie analyse l'action publique locale, ses logiques, ses acteurs, mais aussi son articulation avec les logiques nationales et supranationales de production des politiques publiques. Un ouvrage qui vient illustrer l'importante contribution de la sociologie du pouvoir local aux sociologies de l'Etat, de la démocratie représentative, des mobilisations et de l'action publique

    Rémi Lefebvre, Municipales: quels enjeux démocratiques?, La Documentaion française et La Documentation française, 2020 

    Rémi Lefebvre, Bernard Dolez, Julien Fretel, L'entreprise Macron, Cairn et P.U.G., 2020, Libres cours Politique 

    Rémi Lefebvre, Emmanuel Taïeb (dir.), Séries politiques: le pouvoir entre fiction et vérité, De Boeck supérieur, 2020, Ouvertures politiques, 192 p.  

    Basé sur des séries « politiques » récentes et populaires, ce livre analyse et déconstruit l’image qu’elles donnent du jeu politique. Un décryptage transversal des phénomènes de pouvoir et de l’activité politique dans les séries. Rapports de force, meurtres symboliques, suspense des élections… L’activité politique est empreinte d’une dramaturgie dont les séries se sont emparées. Ce livre est le premier à s’intéresser spécifiquement aux séries politiques, pour comprendre comment elles documentent le réel et comment elles le transforment, le mettent en scène et à distance. Elles ouvrent de nouveaux espaces à l’analyse des sciences sociales et donnent accès à ce qui est habituellement caché : les émotions des hommes et femmes politiques, leur intimité, leurs manœuvres, le rôle de leur famille comme de leurs collaborateurs... Les séries sont-elles alors des modes d’emploi du jeu politique ? Quelles visions en donnent-elles ? Si elles synthétisent en images des processus complexes, elles éduquent également les spectateurs et les confrontent à des dilemmes moraux. La politique politicienne, tout comme les structures sociales les plus fondamentales, y sont montrées dans toute leur richesse, sans éviter les clichés, parfois jusqu’au désenchantement, quand l’intérêt général est oublié. Aujourd’hui, par la puissance de leur énonciation et de leur réception, elles sont des arènes de discussion incontournables qui proposent des idées inédites et lancent l’alerte face aux menaces qui pèsent sur la démocratie. Pour les étudiants, chercheurs et enseignants en science politique, sociologie et sciences sociales ; pour les amateurs de séries politiques qui souhaitent en connaître les codes et les ressorts

    Rémi Lefebvre, Les primaires: de l'engouement au désenchantement ?, La Documentation française, 2020 

    Rémi Lefebvre, Après la défaite. Analyse critique de la Rénovation au parti socialiste, 2018e éd., 2019 

    Rémi Lefebvre, Eric Treille (dir.), Les primaires ouvertes en France: adoption, codification, mobilisation, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019, 319 p. 

    Rémi Lefebvre, Eric Treille (dir.), Les primaires ouvertes: un nouveau standard international ?, Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2019, Espaces politiques, 356 p. 

    Rémi Lefebvre, Michel David, Bruno Duriez, Georges Voix (dir.), Roubaix: 50 ans de transformations urbaines et de mutations sociales, Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2019, Histoire et civilisations en ligne 

    Rémi Lefebvre, Après la défaite: analyse critique de la rénovation au Parti socialiste, 2002-2007-2017, Fondation Jean Jaurès, 2018, Collection dirigée par Gilles Finchelstein et Laurent Cohen, 49 p.   

    Rémi Lefebvre, Sylvain Lavelle, Martine Legris Revel (dir.), Critiques du dialogue: discussion, traduction, participation, Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2018 

    Rémi Lefebvre, Leçons d'introduction à la science politique, Ellipses, 2017 

    Rémi Lefebvre, Clément Desrumaux (dir.), Faire campagne, De Boeck, 2016, 242 p. 

    Rémi Lefebvre, Sylvain Lavelle, Martine Legris Revel (dir.), Critiques du dialogue: discussion, traduction, participation, Presses Universitaires du Septentrion, 2016, Espaces politiques, 401 p. 

    Rémi Lefebvre, Antoine Roger (dir.), Les partis politiques à l'épreuve des procédures délibératives, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2015, 217 p. 

    Rémi Lefebvre, Dominique Reynié, Démocratie représentative, démocratie participative, Editions de l'Aube, 2015, 72 p. 

    Rémi Lefebvre, Christian Le-Bart (dir.), La proximité en politique.: Usages, rhétoriques, pratiques, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2015, 305 p. 

    Rémi Lefebvre, Leçons d'introduction à la science politique, 2e éd., Ellipses, 2013, Leçons de droit, 335 p. 

    Rémi Lefebvre, Les primaires socialistes: la fin du parti militant, Raisons d'agir éditions, 2011, 172 p.    

    Les socialistes ont décidé d’organiser des primaires en octobre 2011 pour désigner leur candidat à l’élection présidentielle. La consultation n’est plus ouverte aux seuls adhérents, comme en 1995 ou en 2006, mais aux électeurs de gauche. Comment le parti d’Épinay en est-il venu à adopter une procédure qui contrevient à sa culture organisationnelle et qui dévalue le militantisme ? Comment un parti de militants historiquement hostile à la présidentialisation en vient-il à approuver une procédure qui la consacre? Cet ouvrage remet en cause la vision enchantée des primaires socialistes, présentées comme une « révolution démocratique » qui donnerait un nouveau droit aux électeurs. Les primaires consacrent de fait la personnalisation du débat public, la présidentialisation du système politique et la domination des logiques d’opinion. Elles contribuent à l’affaiblissement de la légitimité militante et idéologique d’un parti que les dirigeants se sont révélé incapables de « rénover » – accréditant l’idée qu’il était une forme politique dépassée. Les socialistes tournent ainsi le dos à une conception historique du parti comme lieu d’élaboration collective, d’éducation populaire et de mobilisation idéologique.

    Rémi Lefebvre, Leçons d'introduction à la science politique, Ellipses, 2010, Leçons de droit, 281 p. 

    Rémi Lefebvre, Alain Garrigou, Jacques Le Bohec, Voter et se taire ?: monopoles politiques, influences médiatiques, Éditions Syllepse, 2008, Document de la Fondation Copernic, 142 p. 

    Rémi Lefebvre, Martine Legris Revel, Cécile Blatrix, Loïc Blondiaux, Jean-Michel Fourniau, Bertrand Hériard Dubreuil (dir.), Le débat public, La Découverte, 2007, Recherches, 412 p. 

    Rémi Lefebvre, Michel David, Bruno Duriez (dir.), Roubaix: cinquante ans de transformations urbaines et de mutations sociales, Presses universitaires du Septentrion, 2006, Histoire et civilisations, 296 p. 

    Rémi Lefebvre, Frédéric Sawicki, La société des socialistes: le PS aujourd'hui, Éditions du Croquant, 2006, Collection Savoir-agir, 255 p. 

    Rémi Lefebvre, Christian Le Bart (dir.), Proximité, ENS Éditions, 2005, 170 p. 

    Rémi Lefebvre, Les métamorphoses d'une identité locale Inventaire bibliographique des travaux universitaires portant sur Roubaix : genèse de la roubaisien-ité, Lire à Roubaix, Médiathèque de Roubaix et Ville de Roubaix, 2003, Les cahiers de Roubaix, 64 p.   

  • Rémi Lefebvre, « Les défaites au Parti socialiste français. La régulation par la « rénovation » du désordre partisan (2002, 2007, 2017) », La défaite électorale. Productions, appropriations, bifurcations, 2024 

    Rémi Lefebvre, Sébastien Vignon, « Politiser l'intercommunalité. Configurations favorables, stratégies avortées », Politiser l'intercommunalité ? Le cas des élections locales de 2020, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Préface », Le "cinéma de banlieue" : représentation des quartiers populaires ? Enjeux d'un cinéma entre réalité et fantasme, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Les variations programmatiques de campagne. Primaires et modulations de l’offre politique à droite et à gauche », La présidentielle chamboule-tout, La communication politique au prisme du "dégagisme", 2024 

    Rémi Lefebvre, « Comment le parti socialiste a-t-il pu s’effondrer si vite ? », Que faire des partis politiques, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Les temporalités bousculées des programmes. Primaires ouvertes et variations de l’offre politique (2016-2017) », Temporalité(s) politique(s), Le temps dans l'action politique collective, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Processus de politisation et constitution d’une scène électorale municipale à Roubaix (1892-1896) », Histoires d'élections, 2024 

    Rémi Lefebvre, Hélène Michel, Sandrine Lévêque, Jean-Gabriel Contamin, « Socialisme Municipal », Rencontres avec Michel Offerlé, 2024 

    Rémi Lefebvre, Frédéric Sawicki, « Pourquoi les enseignants français tournent-ils aujourd’hui le dos à l’engagement politique ? », La politique désenchantée ? Perspectives sociologiques autour des travaux de Daniel Gaxie, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Introduction générale. Les primaires ouvertes : nouveau standard international de sélection ? », Les primaires ouvertes : nouveau standard international de sélection ?, 2024 

    Rémi Lefebvre, « « Rien ne s’est passé comme prévu ». Les effets imprévisibles des primaires françaises », Les primaires ouvertes. Un nouveau standard international ?, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Experimenting with open non-partisan primaries : LaPrimaire.org (2016-2017) », Innovations, Reinvented Politics and Representative Democracy, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Introduction générale. La science politique mise au défi par Emmanuel Macron », L’entreprise Macron, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Introduction à la première partie. La victoire improbable d'un candidat surdoté », L’entreprise Macron, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Les députés en Marche issus du Parti socialiste. Sociologie d’une migration partisane », L’entreprise Macron, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Le récit d’une campagne ‘ratée’. La mise en intrigue par la presse écrite de la campagne de Ségolène Royal lors de l’élection présidentielle de 2007 », Médias, campagnes et élections, 2024 

    Rémi Lefebvre, « La laïcité au Parti socialiste. De l'emblème au problème », Les nouveaux vocabulaires de la laïcité, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Les élections municipales de 1977 et la nationalisation de la vie politique locale », Les élections municipales de 1977, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Démocratiser la démocratie locale : partons d’abord d’un diagnostic », DémocraSi !? Regards croisés sur la démocratie locale à la hauteur de l’urgence écologique et sociale, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Des partis en apesanteur sociale ? », La fin des partis ?, 2024 

    Rémi Lefebvre, « La gestion complexe de l’emploi du temps de Pierre Mauroy », Pierre Mauroy, passeurs d’avenir ?, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Chapitre 1. Pierre Mauroy l'élu local », Pierre Mauroy, passeurs d’avenir ?, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Se vouer à la politique sans complètement en vivre. Les adjoints au maire et leurs rémunérations », La rémunération du travail politique, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Introduction. L’activité politique au prisme des séries », Séries politiques. Le pouvoir entre fiction et vérité, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Rendre sensible l’illusion du professionnel de la politique. Philippe Rickwaert dans Baron Noir », Séries politiques. Le pouvoir entre fiction et vérité, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Qui sont les élus locaux ? Vers une professionnalisation de la politique locale », Le métier d’élu local. Statuts, pouvoir et transparence, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Etat », Histoire globale des socialismes XIXe-XXIe siècle, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Chapitre 8. Être candidat à l’élection présidentielle : les transformations de la légitimité partisane », Nouvelle sociologie politique de la France, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Introduction générale. À l’épreuve du pouvoir. L’entreprise Macron entre continuités et singularités », L'entreprise Macron à l'épreuve du pouvoir., 2024 

    Rémi Lefebvre, « Introduction à la deuxième partie. Une entreprise collective ? », L'entreprise Macron à l'épreuve du pouvoir, 2024 

    Rémi Lefebvre, Olivier Fillieule, Catherine Leclercq, « Les Tribulations de l’engagement. Contribution à une sociologie des affects », Le malheur militant, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Souffrir mais tenir. Militer à la gauche du PS », Le malheur militant, 2024 

    Rémi Lefebvre, « La transformation d'une hégémonie locale. Lille depuis les années 1970 : du bastion socialiste ou fief aubryiste », Espaces Politiques, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Déprofessionnalisons la politique », Réveiller la démocratie, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Un choc de démocratie », Réveiller la démocratie, 2024 

    Rémi Lefebvre, « The Undoing of the French Socialist Party », The Resistible Corrosion of Europe's Center-Left after 2008, 2024 

    Rémi Lefebvre, « François Mitterrand et la conquête du pouvoir. Des mairies à l’Élysée (1971-1981) », François Mitterrand et les territoires. Sensibilités et pouvoirs, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Quelques tendances nationales des élections municipales de 2020 », Res Publica, 2024 

    Rémi Lefebvre, « La Métropole européenne de Lille dans la campagne municipale. Les velléités de politisation de EELV et de la France Insoumise », Politiser l'intercommunalité ? Le cas des élections locales de 2020, 2024 

    Rémi Lefebvre, « La politique : une affaire de professionnels ? », Manuel indocile de sciences sociales, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Les partis représentent qui ? », Manuel indocile de sciences sociales, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Démocratie participative », Encyclopédie Universalis, 2024 

    Rémi Lefebvre, « Les gilets jaunes », Encyclopédie Universalis, 2024 

    Rémi Lefebvre, « La gauche non communiste depuis 1945 », Encyclopédie Universalis, 2024 

    Rémi Lefebvre, « En Marche ! à l’épreuve du local. Jouer la carte du territoire ? », L'entreprise Macron à l'épreuve du pouvoir, 2023 

    Rémi Lefebvre, Christian Le Bart, Eric Treille, « Les livres de défaite au Parti socialiste (2002-2007-2017). Luttes interprétatives et prises de position politique », Les livres des politiques : publier pour être élu.e ?, 2023 

    Rémi Lefebvre, Nathalie Ethuin, « "Rendre le beffroi aux lillois. Le processus de sélection d'une liste citoyenne-La France Insoumise à Lille" », CNRS Alpha, 2023 

    Rémi Lefebvre, Tristan HAUTE, « Lille : Martine Aubry mise au défi de l’écologie politique », Démobilisation électorale dans la France urbaine. Les élections municipales de 2020, 2023 

    Rémi Lefebvre, Olivier Fillieule, Catherine Leclercq, « Les tribulations de l’engagement. Contribution à une sociologie des affects », in Olivier Fillieule, Catherine Leclercq, Rémi Lefebvre (dir.), Le malheur militant, De Boeck Supérieur, 2022, pp. 7-31 

    Rémi Lefebvre, Tudi Kernaleggen, Romain Pasquier, « Des rendez vous électoraux manqués? La nationalisation des scrutins régionaux (1986-2015) », 30 ans de démocratie régionale. Des régions pour quoi faire ?, 2019 

    Rémi Lefebvre, Sandrine Lévêque, Anne-France Taiclet, « Rationaliser l’informel ? Le porte-à-porte au parti socialiste lors des élections municipales de 2014 », À la conquête des villes. Sociologie politique des élections municipales de 2014 en France, 2019  

    Les pratiques de campagne, par-delà leur grande variété et inventivité, ne sont pas un univers de pure fluidité. C’est tout l’intérêt de la notion de répertoire que de le montrer (Desrumaux, Lefebvre, 2016 et Tilly, 1984). Le choix des techniques de campagne, plutôt stable dans le temps, se fait sur la base de la préférence pour la familiarité mais sous contraintes (les manières de faire campagne dépendent dans une large mesure des ressources des candidats). Le recours au porte-à-porte présuppose ainsi de fortes ressources militantes et une bonne connaissance et maîtrise du territoire (Schnapper, 2017). Pratique routinisée, il appartient au répertoire de campagne traditionnel en France, même s’il est inégalement pratiqué localement. Partie intégrante du folklore électoral, cette technique qui met en scène le candidat ou le militant en posture d’écoute et d’humilité fait néanmoins l’objet d’un renouveau depuis les années 2000. La valorisation de la « proximité », la montée de l’abste...

    Rémi Lefebvre, Bernard Dolez, Julien Fretel, « Introduction générale. La science politique mise au défi par Emmanuel Macron », in Bernard Dolez, Julien Fretel, Rémi Lefebvre (dir.), L'entreprise Macron, Presses universitaires de Grenoble, 2019, pp. 9-17 

    Rémi Lefebvre, Frédéric Sawicki, « Pourquoi les enseignants français tournent-ils aujourd’hui le dos à l’engagement politique ? », in Lorenzo Barrault-Stella, Brigitte Gaïti, Patrick Lehingue (dir.), La politique désenchantée ? perspectives sociologiques. Mélanges en l’honneur de Daniel Gaxie, Presses universitaires de Rennes, 2019   

    Rémi Lefebvre, Éric Treille, « Vers une primarisation de la vie politique française ? », in Lefebvre, Remi, Treille, Éric (dir.), Les primaires ouvertes en France. Adoption, codification, mobilisation, Presses universitaires de Rennes, 2016, pp. 11-36 

    Rémi Lefebvre, « Extr. de : "TGSB", 2000, 2 »: un socialisme devenu institution. Une approche historique de la fédération socialiste du Nord de la France, Extr. de : "TGSB", 2000, 2 - Bibliogr. p. 166-167, Le socialisme des Beffrois,, 2000, pp. - 

    Rémi Lefebvre, « Extr. de : "Politix", 1997, 38 »: la prise de rôle d'un héritier, Extr. de : "Politix", 1997, 38 - Notes bibliogr, Etre maire à Roubaix,, 1997, pp. - 

  • Rémi Lefebvre, Sébastien Vignon, « Vers un déconfinement politique de l'intercommunalité dans les campagnes municipales ? », Pouvoirs Locaux. les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, , 2024, n°2020 

    Rémi Lefebvre, Emmanuel Taïeb, « Les séries ouvrent de nouveaux mondes politiques », Analyse Opinion Critique, , 2024, n°2021-04-01 

    Rémi Lefebvre, Emmanuel Taïeb, « Élections, pandémie, populisme : quand les séries lancent l'alerte », The Conversation France, , 2024, n°2021-03-08 

    Rémi Lefebvre, « Les Gilets jaunes et la crise de la représentation », Administration – Revue de l'administration territoriale de l'Etat, , 2024, n°2019 

    Rémi Lefebvre, « Les primaires : de la martingale de la victoire à la machine à perdre ? », https://www.revuepolitique.fr/les-primaires-de-la-martingale-de-la-victoire-a-la-machine-a-perdre/, , 2024, n°2018-07-20 

    Rémi Lefebvre, Thomas Frinault, Sébastien Vignon, « Les élections municipales 2020: enjeux et problématiques », Municipales 2020, des élections pas comme les autres ?, , 2024, n°2020  

    Les élections municipales occupent traditionnellement une place centrale dans la vie politique française à plusieurs titres : commune comme cellule de base de la démocratie ; échelon de proximité ; maire comme personnage politique préféré des Français ; ancrage territorial et distribution de ressources pour les partis ; test national pour l’Exécutif… Celles de 2020 ont en outre eu à connaître un épisode épidémique exceptionnel, qui a les a fortement impactées. Partant, ce scrutin soulève un certain nombre de questions et de regards à la fois divers complémentaires qu’il est proposé d’explorer dans ce dossier : crise des vocations ; connexion du local au national ; équilibre entre logiques partisanes et a-partisanes ; standardisation et différenciation des programmes électoraux ; place désormais faite aux questions d’intercommunalité en général, et analyse de la configuration lyonnaise sui generis ; la question du genre (féminisation) en campagne ; le phénomène abstentionniste, en contexte exceptionnel ; l’organisation du scrutin proprement dite…

    Rémi Lefebvre, « Peut-on parler d'une dénationalisation des élections municipales ? », Municipales 2020, des élections pas comme les autres ?, , 2024, n°2020 

    Rémi Lefebvre, « Les Gilets jaunes et les exigences de la représentation politique », La vie des idées, , 2024, n°2019-09-10 

    Rémi Lefebvre, « Quelles leçons historiques et politiques tirer du municipalisme ouvrier ? », Mouvements : des idées et des luttes, , 2024, n°2020-03-03  

    Les entreprises municipalistes d’aujourd’hui sont souvent présentées sous le registre de la nouveauté. Si ce « néo-municipalisme » présente en effet des caractéristiques originales, en premier lieu par l’importance centrale donnée à la participation des citoyens, beaucoup des questions qu’il soulève ne sont pas nouvelles, mais renvoient à l’expérience du municipalisme ouvrier qui se développe à partir de la fin du XIXe siècle en France. Les expériences du socialisme et du communisme municipal peuvent constituer un réservoir de bonnes pratiques et d’expériences historiques dans lequel puiser dès lors qu’on veut reconstruire des perspectives de changement social.

    Rémi Lefebvre, « Municipales 2020 : La République en marche au défi de l’ancrage politique local », Métropolitiques, , 2024, n°2020 

    Rémi Lefebvre, « LaPrimaire.org : une démarche citoyenne à l’épreuve des règles du jeu politique », Quaderni, , 2024, n°2020  

    LaPrimaire.org constitue une initiative inédite en ce qu’elle met en place une procédure de sélection d’un candidat à l’élection présidentielle hors des partis. Elle s’inscrit contre les partis dans la mesure où elle en constitue un substitut, et produit des fonctionnalités qui leur étaient jusque réservées : organiser et réguler un processus compétitif de désignation ouvert via internet, créer les conditions d’un débat, coproduire les programmes, former les candidats, les aider, les financer. LaPrimaire.org témoigne d’une forme de maturation technique et politique de l’idée de faire l’économie des médiations partisanes, mais si la démarche subvertit avec succès le modèle partisan, elle bute sur les règles du jeu institutionnel et politique.

    Rémi Lefebvre, « Municipales 2020 : les partis politiques, invisibles et omniprésents », La vie des idées, , 2024, n°2020 

    Rémi Lefebvre, « Vague verte et débâcle d’En Marche », Revue Esprit, , 2024, n°2020 

    Rémi Lefebvre, « Tension and negotiation at the heart of mid-level political professionalization: The case of deputy mayors », Revue Francaise de Science Politique, , 2024, n°2021  

    L’article porte sur les cas de professionnalisation politique intermédiaire et une catégorie spécifique d’élus (les adjoints de communes urbaines) et leur rapport à la rémunération. Il s’appuie sur un corpus de 56 entretiens. Comment les adjoints arrivent-ils à concilier leur métier et leur mandat, souvent chronophage, alors qu’ils ne peuvent vivre exclusivement de leurs indemnités ? Quelles sont les conditions de possibilité de cette conciliation ? À quelles réalités économiques correspond-elle ? Les adjoints sont-ils en mesure de moduler activité professionnelle et activité politique pour ajuster leurs sources de revenus ? La rémunération est certes le résultat de calculs d’utilité mais les transactions dont elle relève sont socialement situées et s’apparentent à des arbitrages. Si la situation des élus est source de tensions financières et personnelles entre leur engagement politique, leur activité professionnelle et la sphère « hors-travail », l’enquête montre que ces élus recherchent un équilibre entre ces divers éléments. Trois séries de variables sont analysées : l’investissement dans le mandat et le montant de l’indemnité perçue, le type de profession occupée et l’inscription dans la sphère familiale.

    Rémi Lefebvre, « Les partis politiques comptent-ils encore ? », Études : revue de culture contemporaine, , 2024, n°2021  

    En dépit de la conception gaullienne d’une élection présidentielle conçue comme la rencontre entre une personnalité et le peuple, les partis se sont imposés depuis 1970 comme des acteurs centraux du scrutin. Mais, pour diverses raisons, cette topographie est en crise. Les débats autour des primaires en sont un signe. Pourtant, les partis traditionnels disposent encore d’une bonne implantation locale. Dans la mesure où ils peuvent encore rassembler des ressources collectives, ils n’ont pas dit leur dernier mot.

    Rémi Lefebvre, « Emmanuel Macron, from disruption to trivialization », Revue Esprit, , 2024, n°2021  

    Élu à gauche en 2017, Emmanuel Macron vise sans ambiguïtés une réélection à droite, comme en témoignent son programme économique, ainsi que son insistance sur la question des libertés et la concentration des pouvoirs. Mais il est surtout fort des faiblesses de ses adversaires.

    Rémi Lefebvre, « Faire campagne pour l'élection présidentielle. La légitimation par le terrain », Métropolitiques, , 2024, n°2022 

    Rémi Lefebvre, « Les primaires : entre désillusion et expérimentation », La vie des idées, , 2024, n°2022-04-12 

    Rémi Lefebvre, Guillaume Petit, Camille Bedock, Marion Paoletti, « Faire face à la contestation de la représentation politique : le rapport des élu.e.s à la démocratie », Politique et Sociétés, , 2024, n°2022 

    Rémi Lefebvre, « Que sont devenus les partis-mouvements ? La France insoumise et La République en marche depuis 2017 », Revue Esprit, , 2024, n°2022  

    Les partis-mouvements LREM et LFI, peu démocratiques, sont surtout des partis personnels, qui ont pour vocation de préparer l’élection de leur dirigeant à la présidence de la République.

    Rémi Lefebvre, « Vers une dé-démocratisation partisane ? Une approche comparée de la France insoumise et de la République en Marche », Politique et Sociétés, , 2024, n°2022-03  

    L’article s’attache à l’analyse de deux partis récents (la République en Marche et la France insoumise), qui se présentent comme des mouvements, créés à l’occasion de l’élection présidentielle de 2017. Il porte sur leur modèle de démocratie interne très proche et en rupture avec les formes de démocratie des partis dits « traditionnels » comme le Parti socialiste. Les processus décisionnels de ces partis sont très centralisés. Les adhérents ont un droit de vote et de désignation des candidats et des leaders limités, même s’ils disposent d’une forte autonomie à la base. Au-delà de leurs divergences idéologiques, ces partis sont des entreprises partisanes présidentialisées structurées autour de leur leader.

    Rémi Lefebvre, « Les partis politiques : déliquescents et structurants », Revue Esprit, , 2024, n°2023-03  

    Les organisations partisanes sont dans un état de faiblesse historique : sans militants, repliés sur leurs luttes internes, ils suscitent une grande défiance dans l’opinion. Ils sont pourtant essentiels à la démocratie.

    Rémi Lefebvre, « Saisir le métier politique par les agendas », Temporalités : revue de sciences sociales et humaines, , 2024, n°2022  

    L’article analyse les agendas d’élus en France (élus locaux, maires, parlementaires) et leur rapport aux temps. L’agenda plonge l’élu dans les dilemmes de l’emploi du temps, qui est à la fois un ensemble de ressources (le capital temps est un capital politique) et un ensemble de contraintes (le temps est compté et défini par des contraintes exogènes)… On met l’accent sur deux points saillants. D’abord la fabrique de l’agenda n’est pas une entreprise individuelle, mais un travail politique collectif dans lequel les entourages et équipes jouent un rôle essentiel. Ensuite cette fabrication suppose un ensemble d’arbitrages liés aux contraintes de rôles, les ressources et la position des élus que les agendas doivent concilier. On s’attache à l’agenda contenant puis à l’agenda contenu. Les élus cherchent à rationaliser leur temps mais ce travail se heurte à de nombreuses limites.

    Rémi Lefebvre, « La République en marche. Les marges partisanes de l’entreprise Macron », Politika : la politique à l'épreuve des sciences sociales, , 2024, n°2022 

    Rémi Lefebvre, « The République En Marche party and the 2020 municipal elections: between partisan affirmation and invisibility », Politix, , 2023, n°2022  

    L’article analyse la manière dont La République En Marche a mis en avant ou/et occulté l’étiquette de ses candidats aux élections municipales de 2020. Les candidats du parti présidentiel cherchent à occulter leur appartenance partisane, coûteuse politiquement, mais ne peuvent se soustraire à une forme de visibilité partisane. Dans la première phase de la campagne, le processus de sélection des candidats confère une forte publicité à leur affiliation politique. Faute de structures locales et pour contrôler le processus, LREM a en effet décidé de procéder à la distribution des investitures de manière très centralisée en la confiant à une commission nationale. Les candidats « marcheurs » ont par ailleurs été fortement rappelés à l’ordre de leur identité partidaire, notamment par leurs adversaires. Les candidats sont tiraillés dans leurs communes entre des injonctions et contraintes contradictoires. Entre affirmation et invisibilité partisanes, la direction nationale, tout comme les têtes de listes, cherchent ainsi à construire un optimum territorial de discrétion partisane.

    Rémi Lefebvre, Guillaume Petit, Camille Bedock, Marion Paoletti, « Faire face à la contestation de la représentation politique : le rapport des élu.e.s à la démocratie », Politique et Sociétés, Société Québécoise de Science Politique, 2022, n°2   

    Rémi Lefebvre, Julien Talpin, Guillaume Petit, « Local councilors and public participation. Sociology of a category of elected representatives between functional specialization and positional subordination », Participations, , 2021, n°2020-03-04  

    Les délégations municipales à la démocratie participative se sont banalisées depuis deux décennies, mais on manque encore d’études systématiques de ce phénomène. À partir d’une description d’ensemble et d’entretiens, l’article analyse ces adjoint·es, afin de restituer leurs caractéristiques sociales et politiques et les logiques de la fonction. Celle-ci s’avère peu valorisée, et ces élu·es oscillent entre spécialisation fonctionnelle et misère positionnelle. Une majorité ne signale pas d’appétence particulière en matière de participation, malgré des dispositions repérables. Nous décrivons quatre types d’élu·es : indifférents, croyants managériaux, croyants militants et opposants, dont l’évolution, d’ensemble et dans les trajectoires, constitue un enjeu de recherche.

    Rémi Lefebvre, Julien Talpin, Guillaume Petit, « Les adjoint·es à la démocratie participative. Une catégorie d’élu·es entre spécialisation fonctionnelle et misère positionnelle », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, De Boeck Supérieur, 2020, n°2627, pp. 41-75   

    Rémi Lefebvre, Sébastien Vignon, « Vers un déconfinement politique de l’intercommunalité dans les campagnes municipales ? », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, Institut de la décentralisation, 2020, n°118, pp. 81-85   

    Rémi Lefebvre, Myriam Bachir, « The construction of civic councils in Amiens and Lille: the random and compulsory nature of audience-building », Participations, , 2019, n°2019  

    Résumé : Si la fabrication des publics est un aspect central de la participation, sa boîte noire a rarement été ouverte. Résultant d’une sollicitation politique, les conseils citoyens (CC) relèvent de cette logique de production institutionnelle d’un public. Nourris des acquis des sciences sociales sur la participation et des effets censitaires qu’elles mettent en exergue, les CC cherchent à impliquer les « sans voix » par le moyen, en autres techniques, du tirage au sort, censé extraire de la population un public de profanes. Cependant, face aux difficultés de recrutement, loin d’être une étape inaugurale, la fabrique du public des CC est un work in progress courant sans cesse après son public.

    Rémi Lefebvre, Martine Legris, « Le chercheur au chevet de la démocratie ? Une expérience de recherche impliquée dans la démocratie participative en région Nord-Pas-de-Calais », Sociologies pratiques, , 2019, n°2018  

    Les chercheurs en sciences sociales sont mobilisés comme experts dans les processus et dispositifs de démocratie participative. L’article revient sur une double expérience dans la politique menée par la région Nord-Pas-de-Calais et interroge les transactions entre chercheurs et monde de la participation (pouvoirs publics, professionnels de la participation, élus, techniciens...). Il analyse d’abord la commande sociale puis les logiques d’action des chercheurs-experts. Il montre les tensions et dissensions que génère cette coopération.

    Rémi Lefebvre, Myriam Bachir, « La fabrique des publics de la participation : l’aléatoire et l’obligatoire dans la constitution des conseils citoyens à Amiens et Lille », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, De Boeck Supérieur, 2019, n°2, pp. 167-194   

    Rémi Lefebvre, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], « Pour une sociologie politique de la nuit »: Introduction, Cultures & conflits, CECLS - Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, L’Harmattan, 2017, n°105106   

    Rémi Lefebvre, Éric Treille, « Le déclenchement des primaires ouvertes chez Les Républicains et au Parti Socialiste. Entre poids du précédent de 2011 et bricolages organisationnels (2016-2017) », Revue Française de Science Politique, Presses de Sciences Po, 2017, n°6, pp. 1167-1185 

    Rémi Lefebvre, Clément Desrumaux, « Faire campagne [introd. et coord. du dossier du n°113 de Politix] », Politix, De Boeck supérieur, 2016, n°113   

    Rémi Lefebvre, « IV. Les élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Une non-campagne ? », Paris : CNRS Editions et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2016, pp. 93-109    

    Lefebvre Rémi. IV. Les élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Une non-campagne ?. In: Droit et gestion des collectivités territoriales. Tome 36, 2016. Les élections locales françaises 2014-2015. pp. 93-109.

    Rémi Lefebvre, Guillaume Marrel, « Logiques partisanes, territorialisation et capital politique européen », Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, 2012  

    « Je voudrais vous donner la composition des listes européennes. Je vais commencer par les principes : d’abord il ne faut pas confondre le Parlement européen et l’Assemblée nationale. C’est un Parlement où il n’y a pas de 49-3, pas de vote bloqué, pas de vedettariat, pas forcément de notoriété, pas d’ordonnance, il est maître de son ordre du jour. […] Du coup, je voudrais donner quelques conseils à la future direction pour les élaborer. Le premier conseil, cela va vous paraître bizarre mais c...

    Rémi Lefebvre, Jean-François Sirinelli, Gérard Grunberg, « Partie II : Comment le socialisme parlementarisme s'est-il nourri du parlementarisme ? », Parlement, Revue d'histoire politique, Presses universitaires de Rennes (2016-...), 2006, n°6, pp. 81-106 

    Rémi Lefebvre, « L'action publique de proximité relève-t-elle du client-centrisme ? », Institut de Management Public, Paris : Institut de Management Public et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2006, pp. 1-15    

    On se propose ici d'analyser la diffusion du réfèrent de la proximité dans les dispositifs et les discours d'action publique et son articulation parfois problématique avec la figure de l'usager ou du client. A quelles conceptions et qualifications du public, de l'acteur, du ressortissant... l'action publique de proximité s'adosse-t-elle ? Sur quelle vision de l'acteur la relation dite de « proximité » est-elle indexée ? On montre que la « proximité » constitue le support d'une clientélisation des publics mais que sa plasticité autorise en fait des usages très variables. Dans le flou qui entoure l'action publique de proximité se logent des définitions très différenciées et peu stabilisées de l'usager.

    Rémi Lefebvre, « Rapprocher l’élu et le citoyen. La proximité dans le débat sur la limitation du cumul des mandats (1998-2000) », ENS Éditions, 2005  

    La proximité est devenue dans le champ politique une référence obligée, un mot d’ordre unanimement mis en avant par le personnel politique et pensé comme un remède à la crise du politique. Dans le contexte de plus en plus intériorisé par les élus d’une crise de la représentation, la proximité est perçue comme une manière de ressourcer la légitimité politique et de refonder le lien représentatif en ancrant les pratiques politiques dans l’immédiateté et la concrétude des problèmes rencontrés pa...

    Rémi Lefebvre, Christian Le Bart, « Présentation », ENS Éditions, 2005  

    Le succès rencontré par un mot ou une expression constitue toujours un mystère. Nous ne sommes ici pas les premiers à nous étonner des usages de plus en plus fréquents, dans le langage sociopolitique, du terme de « proximité ». Il prend désormais place dans les désignations les plus solennelles : démocratie de proximité, justice de proximité, police de proximité, et finalement République des proximités. Qui plus est, c’est dans la bouche d’un Premier ministre (Jean-Pierre Raffarin), et sous s...

    Rémi Lefebvre, « La difficile notabilisation de Martine Aubry à Lille. Entre prescriptions de rôles et contraintes d'identité », Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2004, pp. 119-146    

    La difficile notabilisation de Martine Aubry à Lille. Entre prescriptions de rôles et contraintes d'identité Rémi Lefebvre L'objet de l'article est d'étudier le travail d'enracinement local de Martine Aubry, élue maire de Lille lors des élections municipales de 2001. On montre que la prise de fonction de M. Aubry obéit à une stratégie volontariste d'ancrage local et qu'elle participe d'une entreprise de notabilisation dont on analyse l'économie. A Lille, elle cherche à jeter les bases d'une implantation locale « sûre » qui la préserve des infortunes de la carrière politique et lui permette d'enrichir son répertoire politique d'un mandat de « proximité ». Mais cette stratégie volontariste d'ancrage local se heurte à de nombreuses difficultés. Tout se passe comme si la nouvelle élue ne parvenait que difficilement à surmonter les désajustements entre son identité et le rôle auquel elle doit s'ajuster, entre les attentes qu'elles suscitent et les ressources qui sont les siennes, entre ses dispositions sociales et les prescriptions de rôles qui pèsent sur ses pratiques.

    Rémi Lefebvre, « Le conseil des buveurs de bière de Roubaix (1892-1902). Subversion et apprentissage des règles du jeu institutionnel », Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2001, pp. 87-115    

    « Le conseil des buveurs de bière » de Roubaix (1892-1902). Subversion et apprentissage des règles du jeu institutionnel Rémi Lefebvre A la fin du XIXe siècle, c'est à l'échelle municipale qu'est d'abord concédée une place dans le jeu politique aux élites ouvrières. Les socialistes cherchent alors à s'appuyer sur les municipalités pour en subvertir les règles et augmenter leurs ressources. Ils contribuent par là même à la mise en forme de l'institution municipale. Lieux d'expérimentation du socialisme, les communes constituent ainsi un précieux laboratoire de recherche. A partir d'une étude de cas (la municipalité ouvrière de Roubaix entre 1892 et 1902), l'article vise à montrer comment, en cherchant à transformer l'institution municipale, les socialistes sont transformés par elle. Certes ils contribuent à modifier l'institution en lui conférant un sens politique et en développant l'interventionnisme municipal. Mais, ce faisant, ils doivent en intérioriser les usages et tendent à reproduire les pratiques traditionnelles.

    Rémi Lefebvre, « Être maire à Roubaix. La prise de rôle d'un héritier », Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 63-87    

    Être maire à Roubaix. La prise de rôle d'un héritier. Rémy Lefebvre [63-87]. L'entrée dans une institution est un moment privilégié pour analyser les pratiques et les représentations qui y ont cours. Entendue ici comme une prise de rôle, elle constitue un moment d'apprentissage où un nouvel acteur s'approprie des savoir-faire et intériorise des représentations. L'étude d'une succession mayorale à Roubaix fait apparaître que les rôles qu'endosse le nouvel édile s'articule en trois registres distincts (territorial, politique, managérial) qu'il doit mettre en cohérence. Au prix d'un bricolage permanent et en fonction de ses propres ressources politiques, le maire s'ajuste plus qu'il se conforme à l'ensemble des normes qui définissent à un moment donné le rôle de maire.

  • Rémi Lefebvre, Didier Demazière, Débattre d’une juste indemnisation des élus. Enjeux, critères, propositions., 2024, 20230e éd.  

    L’indemnisation des mandats suscite des controverses récurrentes. Des jugements contradictoires s’affrontent, les élus étant considérés par les uns comme surpayés par les autres comme sous-payés. La question de la juste indemnisation des élus est effectivement centrale pour le fonctionnement des démocraties. Mais elle est alimentée par les passions et les idéologies, tant l’ignorance sur les règles d’indemnisation des mandats est persistante. Notre objectif ici est expliciter les critères et niveaux d’indemnisation et au-delà de permettre un débat raisonné sur une question essentielle. Nous commençons par clarifier les principes organisant l’indemnisation des mandats. Ensuite nous présentons un état de l’indemnisation, qui fait apparaitre une grande variabilité des montants des indemnités et de fortes inégalités entre élus, en fonction des mandats détenus et des cumuls éventuels. A partir d’une meilleure connaissance des situations des élus, nous explorons pour finir des critères et principes renouvelés de calcul des indemnités qui pourraient être discutés dans une perspective réformatrice. Tout au long de notre analyse nous formulons des propositions et pistes de réflexion afin d’alimenter un débat que nous appelons de nos vœux.

  • Rémi Lefebvre, « La défiance partisane. Sociologie de la crise de la forme parti », le 26 septembre 2024  

    Colloque organisé par le CRJ, Université de Franche-Comté sous la direction scientifique de Mathieu Petithomme, CRJFC/IUF et Manuel Cervera-Marzal, Université de Liège

    Rémi Lefebvre, « Quelle culture populaire de la démocratie ? », le 10 juin 2024  

    Séminaire organisé par l'UMR DICE, Aix-Marseille Université, l'ILF, le CERIC, l'IE2IA et le CNRS sous la direction scientifique de Damien Connil, Mathias Revon, Nathalie Rubio et Marthe Fatin-Rouge Stefanini

    Rémi Lefebvre, « Le pluralisme local », le 08 février 2024  

    Colloque organisé par le GRALE, l'Université Bordeaux Montaigne, La Rochelle Université, le CMH, Université Toulouse Capitole, le CERCCLE, l'ILD, Université de Bordeaux sous la direction scientifique de Florence Lerique, Pr. de droit public, Université Bordeaux Montaigne et Stéphane Manson, Pr. de droit public, Université de La Rochelle

    Rémi Lefebvre, « Le Parlement et le temps : Approche comparée européenne - Parliament and Time : European Comparative Approach », le 18 décembre 2023  

    Colloque organisé par le LERDP (CRDP, Université de Lille) et l’IDP (Université de Poitiers) avec l’INSP, dans le cadre du Projet ParlTime.

    Rémi Lefebvre, « Le territoire dans tous ses états », le 14 décembre 2023  

    Colloque international organisé à l’occasion de ses 40 ans par le CEPEL - Centre d'Etudes Politiques et Sociales - Faculté de Droit et de Science politique, Université de Montpellier sous la direction de Alexandre Dézé, Nicolas Giraudeau, Emmanuel Négrier, Gilles Moutot, Damien Potier, Christophe Roux, Eric Savarèse, Maguelone Sié, Ludovic Sposito

    Rémi Lefebvre, « Classes moyennes, classes d'encadrement ? », le 19 octobre 2023  

    Journées d'études organisées par le CERAPS, Université de Lille / CNRS, sous la direction scientifique de Thomas Chevallier, Antonio Delfini et Romane Fossé

    Rémi Lefebvre, « Les partis politiques : des acteurs de la vie démocratique en déclin ? », le 01 juin 2023  

    Organisé par le CREDESPO au nom de la Commission de la jeune recherche constitutionnelle (CJRC) de l'Association française de droit constitutionnel (AFDC), sous l'égide de Eva Darnay, doctorante, et Marie Suzel Tabard, docteure en Droit public

    Rémi Lefebvre, « Déontologie de la vie publique locale : le grand déploiement », le 24 novembre 2022  

    Assises nationales de l'éthique publique locale organisées par l'Observatoire de l'éthique publique, think tank avec l'université Polytechnique des Hauts-de-France sous la direction de Matthieu Caron, Élise Untermaier-Kerléo & Aurore Granero

    Rémi Lefebvre, « Bande(s) dessinée(s), comics, pouvoir et politique », le 13 octobre 2022  

    Organisé par le LARSH, Polytechnique Hauts-de-France

    Rémi Lefebvre, « Baron Noir », le 18 novembre 2021  

    Organisé pour le laboratoire du changement social et politique de l'Université de Paris par Nathalie Montoya, MCF en sociologie, Université de Paris et Federico Tarragoni, MCF HDR en sociologie et Directeur du CRIPOLIS, Université de Paris

    Rémi Lefebvre, « Discrétions partisanes », le 23 septembre 2021  

    Organisé par le Clersé (UMR8019 / Univ. de Lille, CNRS), le CERAPS (UMR8026 / Univ. de Lille, CNRS, Sciences Po Lille), le CESSP (UMR8209 / Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CNRS, EHESS)

    Rémi Lefebvre, « Vivre de la politique », le 25 mars 2021  

    Organisé par Sébastien Vignon, CURAPP-ESS et Rémy le Saout, Centre nantais de sociologie, Université de Nantes

    Rémi Lefebvre, « Les usages politiques et sociaux de l’insulte », le 21 octobre 2020  

    Organisées par Cédric Passard, Maître de conférences en science politique à Sciences Po Lille - CERAPS, David Descamps et Agathe Foudi, doctorants en sociologie au CLERSE

    Rémi Lefebvre, « Le métier d'élu local », le 06 mars 2020  

    Colloque organisé sous la direction de Matthieu Caron, Jean-François Kerléo, Aurore Granero et Franck Waserman, avec la participation du LARJ, de l’IDP, du CREDESPO et de l’Observatoire de l’éthique publique, sous le parrainage de l’AFDCL.

    Rémi Lefebvre, « Transferts, exports-imports, circulations. Quels paradigmes pour la science politique ? », le 19 décembre 2019  

    Organisé par Cécile Leconte, MCF en science politique HDR à Sciences Po Lille, CERAPS et Guillaume Courty, Pr. de science politique à l'Université de Lille, CERAPS, en partenariat avec le CERAPS et l'Université de Lille

    Rémi Lefebvre, « Universitaires et directions partisanes : interactions, connexions et circulations contemporaines », le 14 novembre 2019  

    Colloque organisé par David Copello (Casa de Velázquez et IDP) et Manuel Cervera-Marzal (LabexMed-DICE et FNRS-ULg), avec le soutien de l'Institut de droit public, sciences politiques et sociales (Univ. Paris 13) et de l'Institut Louis Favoreu (DICE, AMU)

    Rémi Lefebvre, « Le cumul des mandats dans le Nord : les parlementaires face aux nouvelles règles du jeu politique », le 23 octobre 2019  

    Les lois du 14 février 2014 sont censées « mettre un terme définitif » au cumul des mandats électifs, singularité historique et démocratique hexagonale. Pour la troisième fois en près de quarante ans, une majorité socialiste est parvenue à réglementer l’exercice simultané et durable de plusieurs mandats électifs. Le cumul avait d’abord été limité à deux mandats importants en 1985. Depuis 2000, la loi interdisait aux parlementaires européens une autre fonction nationale. Elle limitait le cumul d’un parlementaire national ou européen à un seul mandat local et à deux le cumul de mandats locaux. Elle interdisait en outre le cumul de fonctions exécutives locales. En 2014, ce sont les grandes institutions françaises du « député-maire » ou du « sénateur-président de conseil départemental » qui sont visées, après plusieurs décennies de répit. Les textes prévoient alors qu’un parlementaire ne pourra plus désormais cumuler son mandat avec aucune présidence ou vice-présidence d’une quelconque collectivité territoriale, intercommunalité ou syndicat mixte. Prudemment, les parlementaires planifient la mise en œuvre de cette réforme en reportant son application de plus de trois ans, aux élections postérieures au 31 mars 2017. Outre l’analyse des mobiles politiques d’une incompatibilité finalement assez inattendue, la loi de 2014 et son application à l’issue des deux scrutins législatif et sénatorial de 2017, offrent l’occasion d’un examen « grandeur nature » des effets d’une modification des « règles du jeu » politique sur la structuration du personnel politique français. Cet examen est l’objet de la présente journée d’étude, première étape du volet CUMUL2017 de l’ANR ALCOV, et qui rassemble une dizaine de chercheurs répartis sur une quinzaine de départements. La journée sera l’occasion de présenter les premiers résultats des enquêtes de terrain réalisées dans neuf territoires sur les effets de la loi et ses anticipations plus ou moins contrariées par « le phénomène Macron », parmi les candidats et les élus de juin et septembre 2017, ainsi que les éléments introductifs à l’objectivation statistique nationale des recompositions des positions de pouvoir parmi le personnel politique français.

    Rémi Lefebvre, « Le tirage au sort en politique. Etat des lieux et perspectives contemporaines », le 10 octobre 2019  

    Organisé par l’ENS Lyon

    Rémi Lefebvre, « Syndicalisme, pouvoirs et politiques dans les services publics territoriaux (XXe-XXIe siècles) », le 12 septembre 2019  

    Organisé par le laboratoire Triangle, Lyon, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, le CNRS, Sciences Po Lyon, Université Jean Monnet Saint-Etienne…

    Rémi Lefebvre, « Internet et les nouvelles formes de participation politique », le 28 mars 2019  

    Colloque organisé par le projet ANR APPEL (ANR-14-CE29-0010), avec le soutien du CERAPS (Université de Lille), du CEDITEC (UPEC), du CEVIPOL (Université Libre de Bruxelles) et du CReSPo (Université Saint-Louis-Bruxelles)

    Rémi Lefebvre, « Les Gilets jaunes. Enigmes et premières pistes d’analyse », le 14 février 2019  

    Conférence-débat organisée par le CERAPS (UMR 8026), en partenariat avec Médiapart et Médiacités.

    Rémi Lefebvre, « Les élu·e·s aiment-ils la démocratie ? », le 15 novembre 2018 

    Rémi Lefebvre, « Les Parlements en question(s). La permanence d’institutions subordonnées ? », le 08 novembre 2018 

    Rémi Lefebvre, « La fin du cumul des mandats en France ? », le 09 février 2018  

    Journée d'études du Laboratoire Biens, Normes, Contrats

    Rémi Lefebvre, « Sociologie d'une entreprise politique émergente : Emmanuel Macron et le macronisme », le 11 janvier 2018  

    Organisé par le CERAPS, Université Lille 2 et le CESSP, Université Paris 1 sous la responsabilité scientifique de Bernard Dolez, CESSP, Julien Fretel, CESSP, Rémi Lefebvre, CERAPS et Pierre Mathiot, CERAPS

    Rémi Lefebvre, « Temporalité(s) politique(s) », le 30 novembre 2017  

    Organisé par JB. Devaux, doctorant de science politique, Triangle, G. Marrel, Maître de conférences de science politique, UAPV-LBNC-CHERPA, R. Payre, PR de science politique, Sciences Po Lyon - Triangle

    Rémi Lefebvre, « Quelles solutions pour résoudre le problème de la dette publique ? », le 20 octobre 2017  

    Organisée dans le cadre du Master 2 Finances et fiscalité publiques de Lille en collaboration avec le CRDP, le CERAPS et de l’IPAG de Lille, l’IDP de l’Université de Valenciennes.

    Rémi Lefebvre, « La politique autrement ? », le 12 octobre 2017  

    Co-organisé par la MSH et le CREDESPO, en partenariat avec le TIL et le CIMEOS

    Rémi Lefebvre, « Fiefs et ancrages politiques », le 01 juin 2017  

    Organisé par le CESSP (CNRS-EHESS-Université Paris 1) et le LIPHA (Université Paris Est) dans le cadre de l’Atelier personnalisation des liens politiques du Labex TEPSIS

    Rémi Lefebvre, « Des idées et des partis », le 23 mai 2017  

    Sous la responsabilité scientifique de Thibaut Rioufreyt, Docteur en science politique, Laboratoire Triangle/Lyon

    Rémi Lefebvre, Éric Treille, « La primaire de la belle alliance populaire. Le pluralisme partisan à l'épreuve de l'anticipation de la défaite », Journée d'études "Les primaires ouvertes de droite et de gauche. Le cycle présidentiel 2016-2017", Paris, le 22 février 2017 

    Rémi Lefebvre, Martine Legris, Myriam Bachir, « S'émanciper pour faire société ? Entre individuel et collectif, pouvoir d'agir et recherche de reconnaissance. Retour critique sur les tensions dans les démarches participatives d'initiative citoyenne », Colloque "Les expérimentations démocratiques aujourd’hui : convergences, fragmentations, portées politiques", Saint-Denis, le 26 janvier 2017 

    Rémi Lefebvre, « Le malheur militant », le 12 décembre 2016 

    Rémi Lefebvre, « Le Parlement et le temps », le 07 décembre 2016  

    Colloque organisé sous la direction d'E. Cartier (Professeur Université Lille - Droit et Santé), R. Lefebvre (Professeur Université Lille - Droit et Santé) et G. Toulemonde (Maitre de conférences HDR, Université Lille - Droit et Santé).

    Rémi Lefebvre, Myriam Bachir, « Une comparaison des conseils citoyens dans plusieurs villes en région Hauts de France », Colloque "Participation citoyenne. Expériences et limites d'un idéal de démocratie", Tours, le 16 juin 2016 

    Rémi Lefebvre, « Ce dont la gouvernance est le nom », le 11 février 2016  

    Quels changements dans le gouvernement des sociétés ? Instruments, rhétoriques et techniques du pouvoir aujourd’hui. Colloque organisé par le CHERPA (EA4261, Sciences Po Aix) avec la participation du CERIC (UMR 7318 DICE, CNRS - AMU) et du GIS « Démocrati

    Rémi Lefebvre, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], « Un orchestre sans chef ? Un exercice de réflexivité collective autour d’une enquête sur les " Politiques de la nuit " », Enquêtes collectives en sciences sociales, Dijon, le 26 juin 2014 

    Rémi Lefebvre, Daniela Giannetti, Frédéric Sawicki, « Les primaires en France et en Italie », Congrès de l'Association française de science politique (AFSP), Paris, le 09 juillet 2013 

    Rémi Lefebvre, « Le tournant délibératif. Bilan, critiques, perspectives », le 16 juin 2011  

    Colloque organisé par le CEE, le CESPRA, le CESSP, le CRESPPA, le LabTop, Sophiapol, avec le soutien du GIS Participation et de l'AFSP.

  • Rémi Lefebvre, Les Parlements en Questions Vidéo 4 

    Rémi Lefebvre, Usages et réceptions des travaux de science politique en France. Une politique d'enquête sur le parti socialiste 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Pierre-Nicolas Baudot, Le Parti socialiste et la politisation de la question « immigrés » : analyse idéelle d'une mutation partisane (1971-2017), thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Sylvie Strudel, membres du jury : Christian Le Bart (Rapp.), Vincent Tiberj (Rapp.), Carole Bachelot et Mathieu Hauchecorne  

    Avril 2022, le Parti socialiste est éliminé au premier tour de l’élection présidentielle avec six cent mille voix (1,74%), dix ans après en avoir accumulé 18 millions au second tour (51,64%). Cette défaite interroge la capacité du parti à justifier de sa propre existence, à s’adapter aux évolutions du conflit politique et à produire de nouvelles idées. La thèse étudie l’évolution des capacités de production idéelle du PS en analysant, entre 1971 et 2017, la politisation de la question « immigrés » dans le discours partisan. Ce thème, qui ne recoupe qu’imparfaitement le clivage capital/travail autour duquel le PS s’est historiquement constitué, sert de révélateur de la capacité du parti à faire évoluer son offre politique. La thèse met en œuvre un protocole mixte (lexicométrie, archives, 150 entretiens, monographies) et une approche comparée entre niveaux national et local. Sollicitant les outils de la sociologie partisane et de l’histoire sociale des idées politiques, et inscrivant l’analyse depuis l’espace partisan, elle discute les travaux sur les clivages et la politisation d’enjeux. La thèse montre tout d’abord la récurrence des stratégies de neutralisation dans l’expression collective du parti. L’axe culturel de la question « immigrés » est reformulé à partir de la question sociale. Ensuite, elle conclut qu’il n’est possible de comprendre les positions partisanes qu’en considérant, plus largement, le rapport du parti à son expression collective. Elle met en évidence les effets de l’hétérogénéité du parti et l’importance des conflits internes sur une expression collective progressivement destinée à préserver l’unité d’une organisation professionnalisée.

    Vincent Becquet, Au rythme du Flow : la fabrique locale de l'action publique des hiphops saisie par l'équipement, thèse soutenue en 2022 à Université de Lille 2022, membres du jury : Christian Le Bart (Rapp.), Frédéric Poulard (Rapp.), Anne-Cécile Douillet, Séverin Guillard et Thomas Helie    

    En octobre 2014, la ville de Lille inaugurait le premier équipement public dédié aux pratiques des hiphops et de leur porteurs. Tout autant vecteur que prolongement d'une action publique local de hiphops, le Flow permet l'analyse de la prise en charge et des effets d'une politique culturelle locale initié au début des années 2000. En suivant l'équipement à son propre rythme, ce travail propose d'étudier la fabrique, l'invention et l'installation dans le paysage culturel local d'un dispositif nouveau.

    Lucile Ruault, Le spéculum, la canule et le miroir. Les MLAC et mobilisations de santé des femmes, entre appropriation féministe et propriété médicale de l’avortement (France, 1972-1984), thèse soutenue en 2017 à Lille 2 en co-direction avec Frédérique Matonti    

    Entre 1972 et 1984, des non médecins du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception ont pratiqué des avortements hors de la sphère médicale, dans le même temps que la professionnalisation de l’acte s’accélérait. Au moyen d’une ethnographie historique combinant un large corpus d’entretiens rétrospectifs et d’archives, la thèse s’intéresse à la politisation de l’avortement et éclaire sa constitution en problème de santé publique. Cette étude localisée de groupes MLAC ayant revendiqué une pratique propose une analyse incarnée à la fois de l’instauration du monopole médical sur l’avortement et des résistances à ce processus. Dans le temps de la lutte, médecins comme profanes participent à l’acclimatation et à l’adaptation en France de la méthode par aspiration. Il est remarquable que, des collaborations et conflits découlant de ces interactions, l’autorisation d’accès aux savoirs élaborés en commun ait échu aux seul⋅es détenteurs/rices de titres médicaux.La thèse constitue ensuite en objet d’étude le cas exceptionnel des MLAC qui ont maintenu une pratique profane après le vote de la loi sur l’IVG et renouvelé leur radicalité malgré la phase d’institutionnalisation dans laquelle sont entrés les acquis féministes. En remettant en cause tant la spécialisation des actes corporels que la domination patriarcale des corps féminins, ces « dissidentes » affirment progressivement l’orientation féministe de leur action. Au même moment, l’infusion du self-help en France soutient la réorientation de leur registre de revendication en enrichissant leur armature idéologique. La façon dont elles se l’approprient, alliée à la politisation de l’existence quotidienne des femmes et au développement de nouvelles pratiques de soins – les accouchements notamment –, invitent à considérer les MLAC dissidents comme une mobilisation de santé.

    Marie Mimesse Me Fame, L’élection présidentielle comme levier de pérennisation dans le système élitaire au Cameroun de 1992 à 2011, thèse soutenue en 2017 à Lille 2    

    Notre travail se propose d’analyser selon quelles modalités se mettent en place et évoluent les intégrations élitaires de type thermidorien qui sont à l’oeuvre au Cameroun de 1992 à 2011, au travers des transactions liées à la candidature aux élections présidentielles.En décembre 1990, après 4 décennies d’un régime présidentiel monolithique, des forces d’opposition émergent à l’occasion de la libéralisation de la vie politique, dans l’optique de renverser le pouvoir en place, dans une logique révolutionnaire. Au bout de deux décennies de pluralisme, à défaut d’avoir remplacé le pouvoir en place, certains des membres de la fronde contre le pouvoir sont intégrés dans les instances gouvernementales du régime, occasionnant une révolution thermidorienne. Nous passons en revue les différents éléments (systémiques et conjoncturels) facilitateurs de l’intégration élitaire, au sortir d’une période autoritaire et qui favorisent les intégrations des anciens révolutionnaires dans le centre du pouvoir. Les conditions analysées sont les suivantes en ce qui concerne les éléments systémiques : une structuration élitaire centralisée qui freine la mise en place d’un polycentre, une opposition autonome, un recrutement élitaire décentralisé, le mésocratisme comme coutume du champ politique. Les éléments conjoncturels qui initient l’intégration élitaire postautoritaire, et que nous analysons, sont les suivants : la possession par les élites émergeantes des caractéristiques de la nouvelle donne du jeu politique (référentiels démocratiques), le défaut de cette nouvelle caractéristique chez les élites en position dans le pouvoir central, la capacité chez les élites intermédiaires d’exercer une pression sur le centre du pouvoir, afin de modifier l’agenda politique, et enfin, la possibilité pour les élites en place de mettre à profit les leviers institutionnels dont ils disposent pour rassembler les différentes factions en présence

    Laurent Dupont, Transfert du génie industriel vers l'ingénierie urbaine : vers une approche collaborative des projets urbains, thèse soutenue en 2009 à VandoeuvrelesNancy INPL sous la direction de Claudine Guidat    

    La complexité des systèmes urbains est un défi constant pour les acteurs qui y sont confrontés. L’appréciation de ce phénomène est largement conditionnée par la posture (usager, technicien, pouvoir public, chercheur) et le bagage culturel, disciplinaire et professionnel, comme en rend compte une littérature pluridisciplinaire prolifique. Sur le plan de la recherche, multiplier les regards sur les systèmes complexes contribue à déceler des pistes de développements originales. Cette thèse est le fruit d’une rencontre entre le génie industriel, les sciences politiques et l’urbanisme autour d’une logique de transfert technologique. En effet, les technologies de la conception, notamment collaborative, et de l’innovation centrée-utilisateur sont parmi les réponses du génie industriel aux problématiques générées par la complexité et auxquelles doit faire face le monde industriel. Notre analyse nous amène alors à considérer le potentiel que représente l’adaptation de la conception collaborative distribuée (CCD). En conséquence, nous formulons des outils, des méthodes et un environnement nécessaires au développement d’une CCD dédiée aux projets urbains afin de favoriser leur acceptabilité globale et durable. Ces travaux posent alors la question de la place accordée à l’usager final dans le processus de conception des projets urbains. Dans ce cadre, les sciences politiques nous aident à comprendre les rapports entre citoyens et experts. Ce faisant nous pouvons poser les bases d’une approche collaborative dès la phase de conceptualisation car celle-ci influence l’ensemble du développement des projets. Plus globalement, le collaboratif participe à l’émergence de villes durables

  • Louise Dalibert, Les retraits de la vie politique : un regard décalé sur la professionnalisation de la vie politique, thèse soutenue en 2022 à Nantes Université sous la direction de Arnauld Leclerc et Xavier Crettiez, membres du jury : Didier Demazière (Rapp.), Sébastien Michon (Rapp.), Florence Haegel  

    Les retraits de la vie politique n’ont guère été abordés dans la littérature scientifique française du fait d’une idée force sous-jacente selon laquelle « on ne quitte pas la vie politique ». En effet, les rétributions conférées par le métier politique (en termes de statut, de pouvoir d’agir, de gains économiques) dissuaderaient nécessairement les élus de se retirer volontairement de leurs mandats et dans le même temps, les retraits « involontaires » de la politique seraient également rares (du fait notamment de la pratique répandue du cumul des mandats). Cette enquête s’appuie sur une étude quantitative et qualitative d’un corpus d’élus français : les députés (élus entre 1997 et 2017), les maires de grandes villes (1977-2020) et les ministres (1995-2017) qui ont quitté leurs mandats électifs (soit au total 1279 acteurs). Elle entend aborder la question de la professionnalisation des activités politiques sous l’angle du processus de sortie. Ainsi, si les contraintes naturelles (le décès, la maladie, la vieillesse) causent environ un tiers des retraits, c’est la défaite qui constitue le premier motif de retrait de la vie politique (35%). Les élus sont parfois également contraints de renoncer à leurs mandats lorsqu’ils sont empêtrés dans des scandales (6,5%). Plus contrintuitives, les sorties peuvent également émaner de décisions apparemment volontaires des acteurs (25%) : lorsqu’ils sont nommés à un emploi public, pour se reconvertir professionnellement ou bien tout simplement pour se consacrer à leur retraite. Les contraintes liées à la difficile conciliation entre vie politique et vie familiale ainsi que les considérations financières sont également des éléments qui peuvent peser dans les décisions des acteurs. Cette thèse s’intéresse également aux nouvelles activités principales des anciens élus (leurs « vies d’après »). Si deux tiers des sortants optent pour la retraite, un tiers se reconvertit professionnellement. Ces circulations permettent ainsi de nuancer le caractère clos du monde politique et invitent à penser de nouvelles formes de circulation des élites. L’étude des sorties vient ainsi questionner l’analyse du métier politique en montrant d’abord que les retraits sont un objet d’étude en tant que tel et qu’ils progressent durant notre période. En effet, les retraits involontaires augmentent (notamment du fait de la combinaison des alternances à la pratique relativement récente du non-cumul des mandats) tout comme les retraits volontaires (retraites et reconversions professionnelles notamment). Au final, longtemps assimilé à un « engagement total » à forte dimension vocationnelle, le métier politique tend à se professionnaliser au sens de sa banalisation et de sa normalisation progressive.

    Kévin Delasalle, Le tourment militant : ethnographie de l'engagement partisan au Parti Socialiste (2010/2016), thèse soutenue en 2017 à Nantes sous la direction de Jean-Noël Retière, membres du jury : Frédérique Matonti (Rapp.), Julian Mischi (Rapp.), Rémy Le Saout  

    À partir d'un terrain circonscrit géographiquement – une Section et une Fédération du Parti Socialiste, ainsi que le Groupe politique d'une collectivité locale – et dans le temps – entre 2010 et 2016 –, la thèse interroge un objet de recherche peu exploré : l'engagement politique dans sa dimension « malheureuse ». La trajectoire singulière de l'auteur – chercheur devenu adhérent puis militant « professionnalisé » – rend possible une sociologie « par le soi » de ce qu'il convient de nommer le « tourment militant ». Au croisement de la sociologie de l'engagement et du désengagement, de la sociologie du militantisme, de la sociologie des émotions, de l'ethnographie du politique, voire de la sociologie du travail politique, la thèse explore la mosaïque des « élans » et des « tourments » de militants socialistes sous le quinquennat du Président François Hollande. À l'aune des « carrières » individuelles de ces militants, sont interrogées les sources et expressions, évolutives et différenciées, de la « désillusion », de la « colère », du « désarroi »... L'approche résolument ethnographique et compréhensive, sensible aux contextes national et local, permet de saisir dans sa diachronie le processus d'attachement au militantisme d'une part, et de prise de distance d'autre part, des militants. Sont alors mis au jour, en fonction des trajectoires individuelles (militantes, professionnelles, personnelles...) et des positions occupées (ou non) dans l'appareil partisan, les ressorts entremêlés dont procède la métamorphose de l'engagement, de l'adhésion au tourment.

  • Marie Montagnon, Podemos ou le réenchantement incertain de la forme-parti, thèse soutenue en 2023 à Lyon École normale supérieure sous la direction de Lilian Mathieu et José Luis Moreno Pestaña, membres du jury : Hélène Combes (Rapp.), Catherine Achin, Francisco Manuel Carballo-Rodriguez et Montserrat Emperador Badimon  

    L'ambition de ce travail doctoral est de démêler les logiques de fonctionnement, le recrutement et les rapports aux mouvements contestataires de l'une des formations partisanes (auto-)labélisées comme parti-mouvement, Podemos. Alors que l'étiquette de « parti-mouvement » a régulièrement été accolée à Podemos, ce travail met en évidence les difficultés posées par ce concept éclaté, à la fois catégorie scientifique et politique. Dans une perspective compréhensive, ce travail propose de déplacer la focale au profit d'une analyse ethnographique menée au long cours. L'ethnographie réalisée vise à restituer les dynamiques des pratiques et du recrutement de Podemos, mais également à les mettre en perspective avec celles des mouvements contestataires. La thèse discute ainsi le concept de « parti-mouvement » et, suivant la démarche idéal-typique, en propose une reconstruction dans l'objectif d'organiser l'exposition de données issues de deux enquêtes ethnographiques. La première enquête a été menée de 2017 à 2019 auprès de quatre groupements militants de Podemos, la seconde a été conduite en 2018 auprès de la Comisión 8M, collectif contestataire à l'instigation de la première grève féministe en Espagne. Les résultats suggèrent que Podemos est un cas atypique de parti-mouvement dont les dynamiques sont principalement structurées par des luttes intra-partisanes. Le cas étudié présente un rapport relativement distant aux mouvements contestataires et puise ses pratiques dans des traditions militantes diverses. Son recrutement se fonde sur trois catégories exemplaires de militants qui mettent en jeu une forte dispersion des variables du capital militant et du capital culturel. Les enquêtes révèlent toutefois un motif de continuité entre parti et mouvement abondant dans le sens d'une possible reconfiguration plus profonde du recrutement et des pratiques : la perméabilité croissante des secteurs partisans et contestataires à des pratiques militantes proches des techniques de gestion de groupes, une matrice dérivée d'un recrutement de profils à fort capital culturel accumulé et structuré par l'univers disciplinaire de la psychologie sociale.

    Nehal Mahmoud Kamel Hashem, Socialisation et politisation chez des réfugiés syriens en France : études de cas pour une sociologie politique de l'exil, thèse soutenue en 2023 à Paris 1 sous la direction de Julien Fretel, membres du jury : Dina El Khawaga (Rapp.)  

    Nous cherchons à étudier le rapport que des réfugiés, arrivés en France, ont avec le politique. Ces Syriens sont des exilés que la crise syrienne en 2011 a obligés de partir ; après des parcours souvent chaotiques et dangereux, ils ont demandé l’asile en France. Ces réfugiés politiques ont eu des trajectoires de vie diversifiées. Ces réfugiés Syriens étaient perçus comme des victimes de la guerre, menacés politiquement par le régime malgré le fait qu’ils n’étaient pas tous politiquement engagés. Certains d’entre eux étaient des opposants politiques, d’autres des fidèles au régime politique, d’autres encore étaient indifférents. Cette thèse entend donc mettre au jour les processus de socialisation politique que ces trajectoires subies ont provoqués. Il s’agira donc de s’interroger sur ce qu’est la condition de réfugié. Ce qu’elle a fait à ces existences singulières, aux visions du monde de ces hommes et de ces femmes ayant dû migrer malgré eux. Nous nous focaliserons sur la politisation plus ou moins formalisée qu’ils ont eu à connaitre, politisation qui est entendue ici comme l'acquisition d’un rapport consenti et discursif au politique. Cette politisation résulte de différentes socialisations possibles, d’une socialisation primaire et d’une socialisation secondaire, et notamment cette socialisation qui se fait au travers d’un événement majeur ou d’une rupture biographique comme peut le représenter et le constituer l’exil. Autant de questions auxquelles nous essaierons de répondre : Comment ces individus ont- ils été marqués par les évènements qu’ils ont traversés ? En quoi un événement est-il source de socialisation ? En quoi l’exil en France a eu quelque chose de socialisateur et notamment en matière de conversion allant dans le sens de la construction d’un rapport politique au monde ? Nous nous interrogeons aussi sur la manière dont les dispositions politiques de chacun de ces agents sociaux sont activées par le contexte social d’exil. Pour ce faire, nous croiserons l’approche dispositionnelle et l’approche contextuelle de l’événement (la révolution – la guerre- l’exil- l’arrivée en France et ses impacts). Compte tenu de nos matériaux et de notre protocole de recherche, nous nous essaierons à un travail d’études de cas, non pour figer nos « cas » dans des modèles, mais pour tenter de repérer modestement des trajectoires d’exil. Nous tenterons ainsi de dégager des profils de rapports au politique que des déplacements aussi brutaux que ceux des réfugiés ont engendrés.

    Clémentine Belle Grenier, Les « 500 » signatures : Enquête sur le système de parrainage et les conditions d'accession au premier tour de la compétition présidentielle sous la Ve République., thèse soutenue en 2023 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Éric Agrikoliansky, membres du jury : Julien Fretel (Rapp.), Anne-Cécile Douillet, Sabine Rozier et Sébastien Vignon  

    Cette thèse étudie la sélection des candidatures au premier tour de l’élection présidentielle à travers le système de parrainage, mécanisme qui permet d’écarter les candidats qui ne parviennent pas à obtenir 500 signatures d’élus provenant de 30 départements ou territoires d’outre-mer différents. À partir d’entretiens semi-directifs et d’une recherche archivistique, la thèse, qui se situe à la croisée de la sociologie politique, de la sociologie électorale et de la sociologie des espaces ruraux, vise à analyser les conditions d’accession au premier tour de l’élection et de clôture du champ politique. Elle retrace ainsi la construction législative de ce dispositif, étudie les manières dont les candidats à la candidature font campagne, et analyse les façons dont les élus disposent de leur prérogative de parrainage.

    Alexis Christodoulou, Le parti-citadelle : le Parti communiste français au temps de la marginalisation politique, thèse soutenue en 2022 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Dominique Andolfatto, membres du jury : Christine Pina (Rapp.), Raphaël Porteilla, Jean Vigreux et Roger Martelli  

    Depuis la fin des années 1970, le Parti communiste français (PCF) connaît une longue période de déclin, affectant différents éléments (effondrement électoral, diminution du nombre d’adhérents, délitement de son système d’action…). Il est aujourd’hui un acteur mineur du système partisan français et en voie de marginalisation politique. Pourtant, malgré cet affaiblissement s’étalant sur plusieurs décennies, il est toujours présent dans le paysage politique et même, à certains égards, fait preuve d’une capacité de résistance. Comment donc expliquer qu’un parti communiste continue d’exister dans une société comme la France contemporaine ? Ce travail tente de répondre à cette question en formulant l’hypothèse suivante : le PCF a subi une mutation qui lui permet de survivre. Cette mutation n’est pas redevable à l’action volontariste de ses dirigeants ou de ses militants, mais à une déstructuration organisationnelle liée au déclin. Le PCF est ainsi devenu un parti-citadelle, c’est-à-dire un parti éclaté en plusieurs sphères indépendantes les unes des autres et ayant leur mode de fonctionnement propre. Dans le cas du PCF, il s’agit de l’appareil (ou « parti de Fabien »), du parti des militants et du parti des maires. Ces trois partis non seulement ont des logiques différentes et parfois des objectifs divergents, mais à l’intérieur de chaque ensemble on constate un grand morcellement.

    Éric Jego, Les « petits maires » entre impuissance politique et pouvoir symbolique, thèse soutenue en 2022 à Strasbourg sous la direction de Jean-Philippe Heurtin, membres du jury : Christian Le Bart (Rapp.), Virginie Anquetin et Philippe Juhem    

    Ce travail de thèse s’inscrit dans une perspective très « compréhensive » mêlant sociologie interactionniste, sociologie de l'expérience, sociologie des émotions, de réinterroger la conception du rôle et du « métier de maire » de ces « généralistes de tout » tel que les titulaires de ce mandat aiment à se présenter, voire à s'auto-étiqueter. Nous avons choisi de travailler sur les représentations et les perceptions que les maires ont de la quotidienneté de leurs activités, de la gestion des besoins, des attentes, voire des exigences perçues de leurs concitoyens, et donc la façon dont ils incarnent cette « proximité » qui est tout à la fois, une compétence, un idéal vers lequel tendre, etc. Ce sont bien les dimensions symbolique, sensible, performative et figurative de l'activité mayorale qui se trouveront au cœur de cette recherche. Car, nous aurons comme leitmotiv d'essayer d'analyser la façon dont les édiles produisent la représentation d'un mandat local sous tension symbolique.

    Arthur Groz, L’Institutionnalisation des nouveaux partis contestataires d’Europe du Sud au prisme des carrières militantes : Une étude comparée de Syriza, Podemos et la France insoumise, thèse soutenue en 2020 à Montpellier sous la direction de Éric Savarese, membres du jury : Florence Haegel (Rapp.), Christophe Roux et Christine Pina  

    Suite à la crise financière de 2007-2008, de nouvelles organisations partisanes émergent, notamment dans les pays d'Europe du Sud les plus touchés, telles que Podemos, Syriza et la France Insoumise. Revendiquant un véritable programme de transformation sociale, comme les partis contestataires traditionnels, ces organisations anti-austérité vont rapidement être confrontées à l'exercice du pouvoir (en Grèce et en Espagne), et à un processus d'institutionnalisation concomitant avec leur inscription dans le paysage politiqu national, phénomène déjà connu des partis de gouvernement. Or, si le profil des électeurs de ces nouveaux parti contestataires a pu être étudié, leur dynamique d'institutionnalisation n'a pas véritablement fait l’objet d’une investigation sociologique comparative. Ainsi, à partir de trois enquêtes de terrain mobilisant des entretiens et des séquences d’observation directe, réalisées auprès des militants de ces nouveaux partis contestataires à Barcelone (Podemos), Athènes (Syriza) et Montpellier (La France Insoumise), il devient possible d’analyser et de comparer le processus d’institutionnalisation de ces trois partis au prisme des carrières militantes. S’appuyer à la fois sur les outils de la sociologie de l‟engagement et sur ceux de la sociologie des organisations partisanes permet de montrer que l’institutionnalisation opère un tri entre les militants : tandis que les uns, fortement dotés en capital social et culturel, se professionnalisent et gravissent très rapidement les échelons de la hiérarchie partisane, les autres, dont les ressources sont plus limitées, peinent à trouver un rôle dans ces partis, et, en l’absence de rétribution de leur engagement, peuvent être progressivement amenés à les quitter. Dans ces conditions, ces nouvelles organisations partisanes questionnent les typologies des partis politiques existantes, puisqu’elles combinent le turn-overdes militants propre aux partis contestataire, et la professionnalisation des cadres des partis de gouvernement. Ainsi se dessine potentiellement un nouveaumodèle partisan, le « parti contestataire professionnalisé ».

    Jonathan Bocquet, Les tendances oligarchiques d'un champ politique local à l'épreuve de l'impératif participatif : le cas du Grand Lyon, thèse soutenue en 2020 à Lyon sous la direction de Nathalie Dompnier, membres du jury : Marion Paoletti (Rapp.), Guillaume Gourgues    

    Sur la base d’observations et d’entretiens, l’auteur vise à comprendre, à partir d’une étude comparée des partis politiques sur l’agglomération lyonnaise, les logiques d’émergence, de promotion et de réalisation de la démocratie participative ainsi que ses effets sur les acteurs du champ politique. Cette monographie du système partisan lyonnais, se concentre essentiellement sur le Parti socialiste (PS), l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP, devenu LR pour Les Républicains) et Europe Ecologie Les Verts (EELV).L’enquête a pour objectif d’articuler les stratégies individuelles d’acteurs, les cultures partisanes et les mécanismes d’interdépendance du champ. Elle traite de l’organisation partisane en croisant ces trois niveaux : les acteurs qui la composent (et leurs stratégies), les valeurs qui les modèlent et la configuration sociopolitique dans laquelle ils évoluent. Enfin, l’étude porte sur la mise en œuvre dans l’action publique de l’ambition participative par les acteurs précités.La thèse est divisée en trois parties. La première est consacrée à l’ensemble des facteurs structurels, culturels et conjoncturels qui façonnent le champ politique et le comportement des acteurs qui y prennent part. Elle s’intéresse aux mécanismes de l’oligarchie partisane mais aussi au poids des cultures partisanes et des valeurs dans le rapport qu’entretiennent les partis à la question démocratique. Elle permet un retour sur les conditions de réception et de production de l’impératif participatif par les acteurs politiques notamment face aux irruptions mouvementistes. Un chapitre est dédié à l’analyse des enjeux circonstanciés liés à l’avènement de la métropole sur le territoire de l’enquête. La seconde partie se focalise sur le renouvellement des pratiques partisanes et ses effets à l’échelle locale en observant le fonctionnement interne des partis, l’avènement des primaires et l’évolution de l’activité et de la fonction militante en leur sein. Enfin la troisième partie se consacre à la mise en œuvre de l’impératif participatif dans les politiques publiques locales et à la diffusion de cet impératif dans les collectivités. L’auteur tente d’expliquer les facteurs explicatifs de promotion ou de résistance par les élus de la raison participative dans l’action publique locale.L'horizon scientifique de cette monographie est une réflexion plus large sur les systèmes partisans et l’évolution de la démocratie locale entre représentation et participation. En étudiant la manière dont les acteurs de la représentation s’approprient le discours et les démarches participatives ou leur résistent, ce travail met en lumière la faculté de réappropriation par le champ politique des entreprises de subversion du champ. Il donne à voir les mécanismes par lesquels les tendances oligarchiques se perpétuent ainsi que les ressources mobilisées dans la compétition politique

    Valeria Filomena Alfieri, Militants et combattants au Burundi : sociogenèse d'une mobilisation partisane (1962-2012), thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Richard Banégas et Maria Cristina Ercolessi, membres du jury : Myriam Aït-Aoudia (Rapp.), Christine Deslaurier et Sandrine Perrot  

    En Afrique sub-saharienne, la récurrence de violences et de crises ethniques a fini par dévaloriser l’intérêt d’une étude approfondie des partis politiques, qui sont souvent réduits à l’expression d’identités communautaires ou à un instrument des élites pour la prédation de l’État. Ce travail souhaite remettre à l’honneur l’étude des formations partisanes, et analyse l’articulation entre mobilisation partisane, mobilisation armée et revendications ethniques au Burundi. Il montre que l’ethnicité et la violence ne sont pas des caractéristiques intrinsèques des réalités socio-politiques burundaises, mais font partie du processus de formation du pluralisme. En adoptant une approche antagoniste du politique, qui remet en question les théories libérales, cette thèse analyse la formation du multipartisme comme un processus conflictuel de différenciation politique dont l’ethnicité représente une forme d’expression qui est contingente. Par conséquent, en fonction des configurations du pouvoir politique, nous mettons en lumière les processus d’ethnicisation et de désethnicisation de la vie politique, et nous pouvons ainsi dévoiler les véritables dynamiques de mobilisation partisane qui se cachent derrière l’appel ethnique. Ce faisant, nous montrons que non seulement tout processus social peut devenir politique, mais l’inverse peut se produire : le politique peut structurer le social. L’approche agonistique nous permet également de comprendre la guerre civile de 1993 comme la conséquence de la radicalisation de la confrontation partisane. Nous pouvons ainsi décloisonner l’étude des mouvements partisans et armés et intégrer la violence dans l’analyse des modalités d’action partisane.

    Mbinina Matthieu Rakotomalala, La sociologie du parlement malgache depuis l'indépendance jusqu'à la troisième république : (1960-2009), thèse soutenue en 2018 à Paris 10 sous la direction de Alain Garrigou, membres du jury : Jean-Michel Wachsberger (Rapp.), Éric Phélippeau et Cécile Lavrard-Meyer    

    Depuis son indépendance en 1960, Madagascar a organisé plusieurs élections législatives et dispose donc d’un pouvoir législatif continu en dépit des crises sociopolitiques auxquelles le pays a fait face. Malgré ces élections, le Parlement reste mal connu des citoyens et de la littérature académique. Les six législatures de 1960 à 2007, y compris les témoignages des parlementaires et les résultats d’enquête quantitative auprès des Tananariviens, sont le fondement de cette recherche. Elle vise entre autres à comprendre l’Institution à travers ses usages et consistera à faire une sociographie de ses membres et une sociologie des pratiques. Nous aborderons le Parlement malgache comme n’importe lequel autre y compris dans les pays de vieilles démocraties parlementaires même s’il a été originellement « importé » pendant la période coloniale. Nous adopterons donc les points de vue classique de la sociologie de la représentation politique depuis M. Weber jusqu’à P. Bourdieu notamment sur les relations avec les électeurs, la professionnalisation politique (débuts en politique, premiers mandats électifs, destin non-parlementaire, etc.), la stabilité du personnel politique (cumul des mandats, réélection, etc.) et selon les points de vue de l’analyse sociologique de la politique pour lequel un Parlement est autant un lieu de pratiques sociales qu’un « corpus légal ».

    Guillaume Petit, Pouvoir et vouloir participer en démocratie , thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Loïc Blondiaux  

    Les élus locaux veulent associer les citoyens, qui veulent pouvoir être entendus et peser dans les décisions. Ces propositions résument les enjeux d'une démocratie participative, à la fois comme idéal de gouvernement et comme norme de l'action publique locale. La thèse revient sur la mise à l'épreuve de l'impératif délibératif à l'échelle municipale, depuis les années 1990. L'enquête repose sur l'analyse des conditions sociales de la production et de la réception d'offres institutionnelles de participation, dans trois communes de 20 000 habitants. Au travers d'une approche inductive et pluri-méthodologique, nous proposons une sociologie de l'engagement participatif, entre études sur la socialisation politique et sur l'action publique locale. L'attention portée aux contextes, aux acteurs et aux formats de l'offre de participation, permet d'en constater l'institutionnalisation inaboutie et les appropriations socialement situées. Nous argumentons en faveur d'une compréhension dispositionnelle et situationnelle des parcours de participation et de non-participation, pour élaborer une théorie ancrée de l'engagement participatif, entre pouvoir et vouloir. Dans ce cadre, la possibilité intermittente d'une participation réalisée ne se comprend qu'au regard d'un engagement distancié, critiqué, empêché ou évité. En toute fin, si elle est une voie d'intéressement à un intérêt local commun, l'offre de participation voit sa portée sociale et politique fondamentalement limitée par l’encastrement de la participation dans la représentation.

    Bastien Amiel, La tentation partisane , thèse soutenue en 2017 à Paris 10 sous la direction de Bernard Pudal  

    En combinant une sociologie historique du politique et des rapports entre intellectuels et le champ politique, cette thèse revient sur la création et les quelques mois d’activité du Rassemblement Démocratique Révolutionnaire. Créé en février 1948 par des écrivains et journalistes, des parlementaires de la S.F.I.O. et des militants syndicalistes et politiques, le R.D.R. devait rassembler autour d’un discours de refus du positionnement en fonction de l’alternative entre les « blocs » atlantistes et soviétiques. Il s’agissait pour un certain nombre de ses membres exerçant une profession intellectuelle d’inventer une position au sein du champ politique.A partir d’une biographie collective du groupe, complétée par une sociographie, ce travail met en évidence les particularités sociales de son recrutement et les positions qu’occupaient ses membres en 1948. La perméabilité entre les champs politiques et de production des biens symboliques permet d’expliquer la tentation partisane collective au principe de la création du Rassemblement.L’étude précise de la mobilisation en train de se faire montre que les multiples tentatives d’institutionnalisation du groupe se heurtent finalement à l’impossible stabilisation d’un répertoire de l’action collective. Tout se passe comme si la mobilisation autour du R.D.R. n’était aboutit que pour ses membres intellectuels et qu’à défaut de constituer une entreprise politique légitime, ce parti avait surtout fonctionné comme un « intellectuel collectif ». La réinscription de l’engagement au sein du R.D.R. dans une histoire longue des rapports entre champ politique et de production des biens symboliques souligne comment la conjoncture spécifique allant de la libération du territoire au début de la « guerre froide » a rendu possible une telle tentative de subversion des frontières symboliques au sein du champ du pouvoir.En renonçant à une analyse univoque du RDR comme un « échec », ce sont les enjeux liés à l’intervention politique des intellectuels que ce travail donne à voir.

    Bastien Amiel, La tentation partisane, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Bernard Pudal, membres du jury : Anne Simonin (Rapp.), Éric Agrikoliansky, Philippe Gottraux et Gisèle Sapiro      

    En combinant une sociologie historique du politique et des rapports entre intellectuels et le champ politique, cette thèse revient sur la création et les quelques mois d’activité du Rassemblement Démocratique Révolutionnaire. Créé en février 1948 par des écrivains et journalistes, des parlementaires de la S.F.I.O. et des militants syndicalistes et politiques, le R.D.R. devait rassembler autour d’un discours de refus du positionnement en fonction de l’alternative entre les « blocs » atlantistes et soviétiques. Il s’agissait pour un certain nombre de ses membres exerçant une profession intellectuelle d’inventer une position au sein du champ politique.A partir d’une biographie collective du groupe, complétée par une sociographie, ce travail met en évidence les particularités sociales de son recrutement et les positions qu’occupaient ses membres en 1948. La perméabilité entre les champs politiques et de production des biens symboliques permet d’expliquer la tentation partisane collective au principe de la création du Rassemblement.L’étude précise de la mobilisation en train de se faire montre que les multiples tentatives d’institutionnalisation du groupe se heurtent finalement à l’impossible stabilisation d’un répertoire de l’action collective. Tout se passe comme si la mobilisation autour du R.D.R. n’était aboutit que pour ses membres intellectuels et qu’à défaut de constituer une entreprise politique légitime, ce parti avait surtout fonctionné comme un « intellectuel collectif ». La réinscription de l’engagement au sein du R.D.R. dans une histoire longue des rapports entre champ politique et de production des biens symboliques souligne comment la conjoncture spécifique allant de la libération du territoire au début de la « guerre froide » a rendu possible une telle tentative de subversion des frontières symboliques au sein du champ du pouvoir.En renonçant à une analyse univoque du RDR comme un « échec », ce sont les enjeux liés à l’intervention politique des intellectuels que ce travail donne à voir.

    Guillaume Petit, Pouvoir et vouloir participer en démocratie, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Loïc Blondiaux, membres du jury : Nonna Mayer (Rapp.), Céline Braconnier, Guillaume Gourgues et Frédéric Sawicki    

    Les élus locaux veulent associer les citoyens, qui veulent pouvoir être entendus et peser dans les décisions. Ces propositions résument les enjeux d'une démocratie participative, à la fois comme idéal de gouvernement et comme norme de l'action publique locale. La thèse revient sur la mise à l'épreuve de l'impératif délibératif à l'échelle municipale, depuis les années 1990. L'enquête repose sur l'analyse des conditions sociales de la production et de la réception d'offres institutionnelles de participation, dans trois communes de 20 000 habitants. Au travers d'une approche inductive et pluri-méthodologique, nous proposons une sociologie de l'engagement participatif, entre études sur la socialisation politique et sur l'action publique locale. L'attention portée aux contextes, aux acteurs et aux formats de l'offre de participation, permet d'en constater l'institutionnalisation inaboutie et les appropriations socialement situées. Nous argumentons en faveur d'une compréhension dispositionnelle et situationnelle des parcours de participation et de non-participation, pour élaborer une théorie ancrée de l'engagement participatif, entre pouvoir et vouloir. Dans ce cadre, la possibilité intermittente d'une participation réalisée ne se comprend qu'au regard d'un engagement distancié, critiqué, empêché ou évité. En toute fin, si elle est une voie d'intéressement à un intérêt local commun, l'offre de participation voit sa portée sociale et politique fondamentalement limitée par l’encastrement de la participation dans la représentation.

    Marine Poirier, Le bon parti , thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de François Burgat  

    La démarche générale de cette thèse est d’aller étudier le politique ailleurs que dans les oppositions, en explorant les ressorts de l’engagement et les logiques d’action au sein d’un parti hégémonique au pouvoir. A partir d’une enquête de terrain menée au Yémen entre 2008 et 2011 dans différentes sections locales du Congrès populaire général (CPG – al-mu’tamar al-sha‘bî al-‘âmm), j’interroge les pratiques militantes ordinaires et les investissements dont le parti fait l’objet. Le CPG constitue un observatoire privilégié pour interroger l’exercice de la domination – ses modes d’imposition et de contournement – dans un contexte où le régime autoritaire se trouve contesté. Au pouvoir depuis sa création en 1982 et fondé sur l’accommodation historique d’acteurs politiques divers, le parti forme un cadre dans lequel opèrent et se déploient les réseaux de patronage du président Ali Abdallah Saleh (1978-2012). La structure de l’échange politique qui en résulte favorise le développement de dépendances matérielles qui n’excluent pas, si ce n’est entretiennent, des formes multiples d’attachement affectif et idéologique au parti au pouvoir. Je souligne dans cette thèse les ambivalences du soutien au régime autoritaire, l’évolution du régime d’obligations et de contraintes qui en découle, ainsi que l’ambivalence et la réversibilité de l’obéissance et du consentement. Ce travail invite ainsi à interroger les ressorts du fonctionnement et de la résilience d’un régime autoritaire et à dépasser les lectures fonctionnalistes réduisant le parti hégémonique soit à un instrument de reproduction du régime autoritaire, soit à celui de son irrésistible réforme

    Marine Poirier, Le bon parti, thèse soutenue en 2016 sous la direction de François Burgat, membres du jury : Élise Massicard (Rapp.), Gilles Dorronsoro, Jillian Schwedler et Philippe Aldrin    

    La démarche générale de cette thèse est d’aller étudier le politique ailleurs que dans les oppositions, en explorant les ressorts de l’engagement et les logiques d’action au sein d’un parti hégémonique au pouvoir. A partir d’une enquête de terrain menée au Yémen entre 2008 et 2011 dans différentes sections locales du Congrès populaire général (CPG – al-mu’tamar al-sha‘bî al-‘âmm), j’interroge les pratiques militantes ordinaires et les investissements dont le parti fait l’objet. Le CPG constitue un observatoire privilégié pour interroger l’exercice de la domination – ses modes d’imposition et de contournement – dans un contexte où le régime autoritaire se trouve contesté. Au pouvoir depuis sa création en 1982 et fondé sur l’accommodation historique d’acteurs politiques divers, le parti forme un cadre dans lequel opèrent et se déploient les réseaux de patronage du président Ali Abdallah Saleh (1978-2012). La structure de l’échange politique qui en résulte favorise le développement de dépendances matérielles qui n’excluent pas, si ce n’est entretiennent, des formes multiples d’attachement affectif et idéologique au parti au pouvoir. Je souligne dans cette thèse les ambivalences du soutien au régime autoritaire, l’évolution du régime d’obligations et de contraintes qui en découle, ainsi que l’ambivalence et la réversibilité de l’obéissance et du consentement. Ce travail invite ainsi à interroger les ressorts du fonctionnement et de la résilience d’un régime autoritaire et à dépasser les lectures fonctionnalistes réduisant le parti hégémonique soit à un instrument de reproduction du régime autoritaire, soit à celui de son irrésistible réforme

    Marie-Ange Grégory, La cause départementaliste : genèses et réinventions d'une controverse politique française, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Philippe Aldrin, membres du jury : Michel Offerlé (Rapp.), Jean-Pierre Gaudin, Stéphane Cadiou et Bruno Dumons  

    Conçu comme une simple circonscription administrative, le département s'est institutionnalisé, il est devenu un cadre d'élection (politics), de structuration de la vie partisane (polity) et d'action publique (policy). Face au constat d'un département « mal connu », délaissé par la science politique, cette thèse propose un examen approfondi du département en tant qu'objet de luttes discursives et institutionnelles. La première partie dévoile l'état des discours autour du département. Trois focus historiques mettent au jour une structure répétitive des controverses révélée par une matrice argumentative (question de la « bonne échelle », des compétences ou encore de l'identité) et des spécificités (cadres prescriptifs). Cette perspective historique atteste les transformations tant de l'institution que de ses défenseurs. La cause départementaliste se recompose en permanence au gré des changements de la société et mutations politiques. La seconde partie dresse quant à elle l'état des forces, s'intéressant aux modes de mobilisation du lobby départementaliste. Ces modes évoluent, s'agrègent : influence sur la législation en cours par les conseillers généraux parlementaires, revues réformatrices, expertise, structure associative... Il s'est agi également de montrer comment les conseils généraux par leurs attributions structurent des intérêts.

    Thibaut Rioufreyt, La traduction du néo-travaillisme britannique dans la gauche socialiste française (1997-2008), thèse soutenue en 2012 à Lyon 2 sous la direction de Paul Bacot, membres du jury : Daniel-Louis Seiler, Agnès Alexandre-Collier et Jean-Louis Fabiani  

    À la croisée de la sociologie des intellectuels et de l'expertise, des travaux sur le Parti socialiste et des études de réception, j'ai exploré dans le cadre de ma thèse les mécanismes par lesquels les discours et les idées politiques circulent à la fois entre espaces nationaux et entre espaces savants et politiques. Elle prend pour objet la traduction dans le milieu socialiste français de la « Troisième voie » britannique entre 1997 et 2008. Contribution à une sociologie des discours politiques et idéologiques, elle combine une archéologie des textes produits par les traducteurs, recourant aux outils élaborés par M. Foucault et, à sa suite, l'analyse de discours, avec une analyse écologique de leurs conditions sociales de production, de circulation et de traduction, recourant aux outils d'analyse des propriétés sociales des acteurs et des espaces dans lesquels ils se socialisent. Cette enquête montre comment les usages du référent néo-travailliste et sa circulation se rapportent à la position occupée par ses traducteurs non seulement dans leur différents champs d'origine (en l'occurrence le champ politique, le champ intellectuel et l'espace de l'expertise d'État) mais aussi dans le réseau hybride qu'ils constituent à la croisée de ces différents champs. Mais, contre la tentation de réduire les discours au statut de reflets ou de supports expressifs, la traduction du néo-travaillisme doit aussi se comprendre comme une entreprise d'enrôlement d'une référence étrangère au service d'un travail de problématisation et de redéfinition idéologique du socialisme contemporain face aux problèmes auxquels il est confronté. À la différence d'une approche strictement transnationale ou comparative, la référence à l'étranger fonctionne ici comme une manière de mieux comprendre les logiques socio-discursives à l'œuvre dans le milieu socialiste français. La description des références à la « Troisième voie » ou à la figure de Tony Blair fonctionnent ainsi comme un révélateur fécond de reconfigurations plus larges, comme la mutation des rapports entre savants et politiques, la désintellectualisation de l'activité politique au sein du Parti socialiste ou encore la recomposition idéologique de la gauche française à l'égard du libéralisme dans les années 1990-2000.

    Camilo Argibay, De l’amphithéâtre à l’hémicycle ? Socialisation au métier politique et réseaux militants des dirigeants étudiants de la MNEF (1962-1986), thèse soutenue en 2011 à Lyon 2 sous la direction de Renaud Payre, membres du jury : Hélène Michel (Rapp.), Éric Agrikoliansky et Gilles Pollet  

    Cette thèse analyse l’entrée en politique des dirigeants de la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF). Cet organisme prenait en charge la gestion de la sécurité sociale étudiante. Il était dirigé par des étudiants élus. Au cours des années 1960 et 1970, l’engagement de ces responsables devient de plus en plus politique. Leur activité militante et professionnelle constitue une forme de socialisation particulière, en ce sens qu’ils apprennent des savoir-faire et intériorisent des représentations assimilables à des apprentissages politiques. La conversion de ce capital militant en capital politique constitue le cœur de la thèse. Elle est favorisée par des configurations d’acteurs au sein desquels les mondes de la représentation étudiante et les partis politiques sont fortement intriqués. Le recours à l’analyse des réseaux sociaux a permis d’objectiver ces configurations et de les situer historiquement. Les interpénétrations sont beaucoup plus fortes dans les années 1970 et 1980 que lors des années 1960. Au cours de ces deux décennies, un dirigeant sur de la mutuelle sur deux entre – en tant qu’élu ou que membre d’un cabinet – dans le champ politique. L’analyse de l’engagement de ces militants étudiants nous renseigne plus généralement sur l’entrée en politique comme processus.

    Alice Mazeaud, La fabrique de l'alternance : la « démocratie participative » dans la recomposition du territoire régional, Poitou-Charentes 2004-2010, thèse soutenue en 2010 à La Rochelle sous la direction de Brigitte Gaïti, membres du jury : Loïc Blondiaux (Rapp.), Pierre Sadran et Pierre Mazet  

    En 2004, la région Poitou-Charentes connait sa première alternance : l'équipe nouvelle affiche son intention de changer la politique régionale et présente « la démocratie participative » comme un choix de méthode d'action publique discriminant. En analysant conjointement les conditions d'importation et de mobilisation des idées et le travail de négociation, de mobilisation et de transaction entre les acteurs engagés à titre divers dans la production de l'action publique, nous mettons en évidence les dimensions idéologique, politique et institutionnelle de la fabrique de l'alternance, entendue comme le processus au cours duquel une équipe nouvellement élue tente de faire reconnaître son offre politique comme discriminante, de convertir l'organisation aux nouveaux objectifs qui lui sont assignés et de renégocier l'identité, les ressources et la valeur des porte-parole du territoire régional, institués par l'équipe précédente ; porte-parole avec lesquels et sur lesquels elle doit agir pour engager une action de transformation de la société locale et assoir sa position dans la compétition politique. En comparant trois dispositifs participatifs ("Budget participatif des lycées", "Jury citoyen d'évaluation de la politique régionale Transport et Mobilité" et "forum participatif sur l'eau"), nous analysons comment l'environnement régional, institué autour des politiques conduites par l'équipe précédente, se décompose et se recompose au cours de la mise en œuvre des procédures participatives qui mobilisent un public élargi de citoyens ordinaires. Ainsi, nous montrons comment ces instruments participatifs sont des vecteurs et des révélateurs d'une redéfinition du style politique et des catégories d'intervention publique régionaux.

  • David Noël, Le PCF et la CGTU dans le département du Pas-de-Calais durant l'entre-deux-guerres, thèse soutenue en 2023 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Jean Vigreux, membres du jury : Jean-Numa Ducange (Rapp.), Olivier Chovaux (Rapp.), Noëlline Castagnez et Morgan Poggioli  

    Département rural, bordé par une façade littorale, anciennement industrialisé et urbanisé, le département du Pas-de-Calais était un bastion du Parti socialiste et du mouvement syndical avant la Première guerre mondiale.La naissance du Parti communiste SFIC en décembre 1920 et la scission syndicale qui affecte la CGT divisent le mouvement ouvrier. Notre travail s'intéresse à la construction, aux évolutions et à l'ancrage dans un territoire d'un mouvement politique original et de ses relais syndicaux durant les années de l'entre-deux-guerres.Il s’agit de s’interroger sur la spécificité d’un parti politique et d’une organisation syndicale, sur les liens qu’ils ont noués entre eux, sur la marge d’autonomie dont ils disposent au sein du mouvement communiste, sur les hommes qui y militent et les crises qui les ont traversés.PCF et CGTU sont ainsi au cœur d’une galaxie communiste qui connaît d’importantes évolutions au cours de la période étudiée, en lien avec les changements stratégiques impulsés par l’URSS et par le Centre, mais dans la relation centre-périphérie qui se noue entre Moscou, Paris et les militants communistes locaux, ces derniers disposent de marges de manœuvre : ils sont les héritiers de traditions politiques locales, notamment celles du monde des mineurs dont Maurice Thorez est issu.Loin de former une contre-société distincte, les communistes et les unitaires sont insérés dans la société de leur temps et développent des formes de sociabilité qui portent la marque du territoire dans lequel ils militent, qu’il s’agisse du sport ouvrier, du spectacle ou du cinéma.Marqué par l’immigration notamment polonaise, le département du Pas-de-Calais subit la crise économique des années trente. Le PCF et la CGTU s’efforcent d’organiser les chômeurs et les immigrés et s’engagent pleinement dans la nouvelle ligne antifasciste mise en œuvre par l’Internationale communiste.A la veille de la Seconde Guerre mondiale, malgré des relations qui restent conflictuelles avec le rival socialiste, le PCF, fort de milliers d’adhérents, de ses implantations municipales, de ses relais associatifs et de son influence acquise dans la CGT réunifiée à la suite des grèves de 1936, est devenu une grande force politique.

    Sabrina Ghallal, La formation des élus locaux : un outil d'amélioration de la performance des collectivités locales et/ou un outil de démocratisation d'accès à tous à la fonction d'élu ?, thèse soutenue en 2022 à université ParisSaclay sous la direction de Thierry Côme, membres du jury : Pierre-Charles Pupion (Rapp.), Martine Brasseur (Rapp.), Michel Koebel  

    Les lois successives de décentralisation ont accru considérablement le rôle et les compétences des collectivités locales. La France compte un peu plus de 500 000 élus locaux dont 99% sont des élus municipaux. Ils interviennent dans un environnement qui se complexifie et qui bouge en permanence. Ainsi ils doivent s'adapter aux lois, aux réformes, aux restrictions budgétaires, aux attentes de plus en plus fortes des citoyens. Ce contexte impose aux élus locaux d'adapter leur action publique en recherchant la performance tout en garantissant un service public de qualité aux usagers. Le niveau d'abstention des derniers scrutins est le reflet de la distance qui s'est installée entre les citoyens et la classe politique. Pour répondre à l'ensemble de ces problématiques, les élus locaux ont besoin de compétences vastes et techniques. La formation pourrait alors permettre à tous les élus de disposer des compétences nécessaires pour exercer efficacement leur mandat. Différents indicateurs de mesure de la performance issus du nouveau management public (New Public Management selon Hood) visent à donner les outils aux collectivités pour être performantes. Cela suppose préalablement de définir quels indicateurs sont susceptibles de mesurer la performance. Les élus locaux et les citoyens ont chacun leur propre intérêt qui les situent sur une forme de marché politique au sens de la théorie du Public Choice (Buchanan et Tullock, 1962). Sur ce marché politique l'indicateur de performance semble être la réélection aussi bien pour les élus locaux que pour les citoyens. Quel rôle peut jouer la formation sur ces deux notions distinctes de la performance?

    Bianca Polo Del Vecchio, Euroscepticism, Party Politics, and Political Gain : a Comparative Analysis of the UK and France from Maastricht to Brexit, thèse soutenue en 2021 à Paris 3 sous la direction de Pauline Schnapper, membres du jury : Agnès Alexandre-Collier (Rapp.), Helen Drake (Rapp.), Emmanuelle Avril et Jay Rowell  

    Cette thèse étudie l'interaction entre l'euroscepticisme, la politique des partis et le gain politique. Plus précisément, elle cherche à déterminer dans quelle mesure le potentiel de gain politique a déterminé les positions des partis traditionnels et des politiciens individuels sur l'intégration européenne, et pourquoi l'intégration européenne a été une cause de division au sein de certains partis politiques traditionnels, mais pas dans d'autres. Comme point de départ, cette thèse utilise des arguments clés de la littérature, notamment que l'idéologie politique est façonnée par la stratégie, que la position d'un parti sur l'intégration peut affecter ses chances électorales, et que les divisions intra-partis sur les questions d'intégration représentent un grand défi pour les élites politiques. L'étude des positions des partis et des politiciens individuels commence avec la création des Communautés européennes, mais une attention particulière est accordée aux événements survenus entre 1991 et 2016. Les cas du Royaume-Uni et de la France sont étudiés et, plus particulièrement, les positions au sein des deux principaux partis politiques de ces États sont comparées. Une approche interdisciplinaire est adoptée, combinant les approches de la science politique et de la civilisation, pour étudier les débats des partis sur l'intégration européenne à travers une optique plus large. Un élément fondamental de cette thèse est l'utilisation de données primaires originales, qui fournissent un aperçu nouveau et détaillé du positionnement des politiciens des principaux partis politiques britanniques et français. Ces données primaires originales ont été recueillies par le biais d'un questionnaire quantitatif auprès des membres des chambres basses des parlements britannique et français et d'entretiens qualitatifs auprès des mêmes personnes. On avance que les positions des politiciens français des deux principaux partis politiques ont été principalement motivées par l'idéologie et la perception de l'intérêt national. Les divisions au sein des partis sur la question européenne ont été gérées avec succès et les dissidents ont rarement tiré des avantages politiques de leurs positions. En revanche, au Royaume-Uni, l'intégration a souvent été une question stratégique pour les deux principaux partis politiques. Si l'idéologie et la perception de l'intérêt national ont certainement joué un rôle dans l’élaboration des positions des partis et des politiciens individuels, il est démontré que des considérations stratégiques et, en particulier, le désir d'exploiter le potentiel de gain politique personnel, ont influencé les positions de certains politiciens. Plutôt que d'être gérées, les divisions au sein des partis ont eu un impact sur la politique officielle des partis et les dissidents ont souvent tiré des avantages politiques de leurs positions.

    Laura Giraud, La banlieue bleue ? Une analyse du vote de droite en milieu populaire. Le cas du quartier des Moulins à Nice, thèse soutenue en 2018 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Éric Savarese, membres du jury : Jean-Louis Briquet (Rapp.), Christian Le Bart (Rapp.), Christine Pina  

    Pourquoi des électeurs membres des classes populaires et socialisés à gauche votent-ils à droite ? Alors que les enquêtes sociologiques portent essentiellement sur l’abstention, le vote à gauche et la présence de l’extrême droite en milieu populaire, cette thèse aborde un phénomène électoral peu étudié : le vote de droite en milieu populaire. Les propriétés sociales des électeurs ne pouvant pas, à elles seules, expliquer ce choix électoral, c’est par une enquête ethnographique associée à une entreprise monographique, menée sur un quartier d’habitat social niçois entre 2014 et 2016 que sont définis les « sens » du vote de droite en milieu populaire. Un suivi au long cours des électeurs dans leur environnement a permis d’établir que ce vote n’est pas simplement le fait d’individus socialisés à droite et/ou appartenant aux franges supérieures des classes populaires et/ou en situation d’ascension sociale. Il concerne aussi des électeurs socialisés à gauche, situés dans les segments les plus précarisés des catégories populaires. La thèse montre qu’ils votent à droite sans exprimer des préférences politiques de droite, mais en cherchant une réponse à leurs demandes sociales. Dans ces conditions, les mêmes attentes sociales peuvent se traduire par des choix électoraux différents, tels qu’un vote à droite à une élection locale et un vote à gauche à l’élection présidentielle. Ces variations électorales, qui font sens pour l’électeur et ne renvoient pas à un déficit de compétence politique, s’expliquent par une entreprise d’ancrage et de travail politiques intenses de candidats situés à droite. Ils endossent leur rôle d’élu de proximité en euphémisant leur affiliation partisane, manifestent des dispositions sociales qui autorisent l’identification des électeurs, redistribuent des biens publics et disposent, sur le terrain, de puissants relais dans le tissu social. Ainsi, une forte dynamique d’encadrement des classes populaires peut produire, localement, une incitation au vote à droite chez les plus précarisés d’entre eux. Le sens qu’ils assignent à ce choix n’est dès lors pas en rupture avec leurs préférences politiques et est ajusté à leurs attentes et dispositions sociales. C’est donc à l’intersection de la sociologie des électeurs et de la sociologie du métier d’élu que se déchiffrent les sens du vote.

    Romain Mathieu, Tous ensemble !" ? Les dynamiques de tranformation de la gauche radicale française, thèse soutenue en 2015 à Université de Lorraine sous la direction de Étienne Criqui et Dominique Andolfatto, membres du jury : Michel Hastings (Rapp.), Fabienne Greffet    

    La gauche radicale est étudiée comme un espace relativement autonome dans le champ politique, faisant sens pour un nombre restreint d’acteurs politiques. Il s’agit de saisir les effets des dynamiques d’interactions entre entreprises partisanes, parfois alliées mais toujours rivales, sur la recomposition des offres politiques. La thèse associe une approche « par le haut » à une analyse localisée des relations intra et inter-partisanes. Tout d’abord, la première partie opère un retour sur les conditions d’émergence d’une coalition – investie d’une pluralité de sens et d’intérêts par les acteurs – dans un espace politique fragmenté et concurrentiel. Ensuite, dans une deuxième partie, il s’agit d’étudier et de comparer les traits structurants de la sociologie des militants des principaux partis de gauche radicale. Enfin, la troisième partie est consacrée aux interactions et interdépendances entre ces acteurs, à la fois dans l’espace de la gauche radicale et dans le processus d’institutionnalisation conflictuelle d’une coalition partisane. La méthodologie repose sur des données plurielles : exploitation de sources écrites, réalisation de soixante-dix entretiens semi-directifs auprès de dirigeants et militants actifs, recours à des observations directes et réalisation d’une enquête par questionnaire auprès des participants aux congrès du PG (novembre 2010), du NPA (février 2011) et à la conférence nationale du PCF (juin 2011)

    Claire Hannecart, Des musiciens sur les scènes locales en Nord de France : formes d'engagement et enjeux de pluriactivité des pratiques de création collective, thèse soutenue en 2014 à Lille 1 sous la direction de Bernard Eme, membres du jury : Gérôme Guibert, Jean-Marie Seca et Gabriel Segré    

    La présente recherche étudie les pratiques sociales se donnant à voir sur les scènes locales, comprises comme ensembles d’acteurs variés que sont les musiciens, les intermédiaires et les auditeurs. Cette thèse entend contribuer à la compréhension des modalités d’engagement des musiciens, pluriactifs ou intermittents, dans des pratiques mues par la volonté d’exprimer leur singularité, mais en tension avec le régime d'une communauté locale qui accorde sa reconnaissance. Il s’agit d’identifier sur le territoire Nord de France ces pratiques façonnées par des représentations sociales plurielles et des tensions entre monde vécu et réalités contraintes. Un double cadre théorique combinant les sociologies compréhensive et pragmatique est mobilisé. La période étudiée est de cinq ans (2009-2013) et l’étude empirique repose sur deux démarches méthodologiques. Une analyse qualitative réalisée à partir d’entretiens semi-directifs et non-directifs menés auprès de cinquante-deux acteurs concernés de diverses façons par les scènes locales (musiciens, intermédiaires associatifs ou privés et politiques). Et une enquête quantitative dont l’objectif est de vérifier les constatations empiriques quant aux pratiques et profils des musiciens, l’échantillon étant constitué de musiciens de la métropole lilloise. Les résultats révèlent l'ambivalence des représentations de l’ensemble des acteurs concourant à la formation des scènes locales. La dimension coopérative des pratiques et leur inscription dans des conditions matérielles favorisées par l’ère numérique ont été mises en évidence. Enfin la valorisation de la dimension artisanale des projets constitue un des enjeux majeurs pointés par cette recherche.

    Anaïs Theviot, Mobiliser et militer sur Internet : reconfiguration des organisations partisanes et du militantisme au Parti Socialiste et à l'Union pour un Mouvement Populaire, thèse soutenue en 2014 à Bordeaux sous la direction de Antoine Roger, membres du jury : Caroline Ollivier-Yaniv (Rapp.), Florence Haegel (Rapp.), Didier Demazière  

    La campagne pour l’élection présidentielle de 2012 a été marquée par le rôle majeur joué par Internet pour s’informer, débattre en ligne, mobiliser ou organiser l’action militante sur le terrain. Ce recours au numérique invite à questionner, sous un nouveau jour, des thématiques centrales de l’étude des partis politiques et à contribuer ainsi au débat sur les transformations partisanes, au niveau de l’organisation, mais aussi des acteurs qui s’y insèrent et l’utilisent. Cette étude comparative interroge les processus de recrutement des membres des équipes de campagne, les relations entre médias et professionnels de la communication politique, ainsi que les évolutions du militantisme.

    Clément Desrumaux, Contes de campagne : sociologie comparée des conjonctures électorales législatives en France et en Grande-Bretagne (1997-2007), thèse soutenue en 2013 à Lille 2 sous la direction de Jean-Gabriel Contamin, membres du jury : Agnès Alexandre-Collier, Hanspeter Kriesi, Patrick Lehingue et Antoine Roger    

    Qu'est-ce qu'une campagne électorale ? Entendue tantôt comme une période, parfois comme une compétition ou encore comme un ensemble de techniques de sollicitation des suffrages, la notion de "campagne électorale" est difficile à circonscrire. Cette thèse se propose d’analyser comment se modifient les pratiques des agents, leurs interactions et les structures du jeu politique pour former ce qui se présente et s’interprète comme étant une "campagne électorale". Il s'agit alors d'analyser une conjoncture particulière du politique, coproduite par les agents de champs différents (notamment politique et journalistique). Cette conjoncture se décline pratiquement en un ensemble de jeux électoraux plus ou moins compétitifs en fonction des propriétés sociales et politiques des candidats et des représentations qu’ils se font du jeu. Ces jeux déterminent en grande partie les mobilisations électorales menées, tant dans l’adaptation du programme électoral défendu, que dans les modes d’action mis en œuvre. Au final, l'espace politique des conjonctures électorales s'analyse comme un ensemble de configurations d'agents plus ou moins liées et imbriquées. Cette approche configurationnelle des conjonctures électorales se fonde sur l'analyse empirique des campagnes électorales législatives en France et en Grande-Bretagne et se concentre sur les candidats de quatre partis politiques (Parti socialiste, Union pour un mouvement populaire, Parti travailliste et Parti conservateur).

    Nicole Gauthier, Innovations participatives et logiques partisanes : le cas de la campagne de Ségolène Royal en 2007, thèse soutenue en 2013 à Lille 2 sous la direction de Loïc Blondiaux, membres du jury : Florence Haegel (Rapp.), Laurence Monnoyer-Smith (Rapp.), Fabienne Greffet et Frédéric Sawicki    

    A la veille de l’élection présidentielle de 2007, la candidate du Parti socialiste, Ségolène Royal, revendique la transformation des modalités classiques d'une campagne électorale au profit de méthodes participatives. Sans rompre avec certaines techniques habituelles du marketing et de la communication politique, cette démarche se fonde sur des expériences délibératives menées au niveau local ou à l’étranger et sur les capacités interactives d’Internet mises au service de nouvelles pratiques démocratiques. Elle participe à la mutation en cours dans les partis politiques, confrontés à des enjeux de démocratie interne et à une interrogation persistante sur leur représentativité. Dans cette thèse, nous mettons en évidence les tensions, les interactions et les formes d’hybridation entre les logiques partisanes et les innovations participatives. Nous montrons comment la construction de dispositifs participatifs agit comme révélateur des rapports de force entre les principaux acteurs du jeu partisan.

    Anne-Sophie Petitfils, Sociologie d'une mobilisation partisane modernatrice : la refondation de l'UMP saisie "par le bas" (2004/2008), thèse soutenue en 2012 à Lille 2 sous la direction de Frédéric Sawicki, membres du jury : Philippe Aldrin, Annie Collovald, Florence Haegel et Michel Offerlé    

    Comment un parti de gouvernement, comme l’UMP, qui se revendique comme moderne, professionnalisé et désidéologisé, parvient-il à mobiliser à grande échelle ? Au croisement d’une sociologie des partis et des mobilisations politiques, cette thèse est dédiée à l’étude de la genèse et des effets de la campagne de recrutement menée par la direction sarkozyste de l’UMP de 2004 à 2008, qui a fait usage d’une rhétorique modernisatrice et de pratiques managériales. Elle montre que la « modernisation managériale », en tant qu’idéologie institutionnelle, a constitué un ressort essentiel de cette mobilisation. Ce résultat ne peut se comprendre indépendamment de la sociographie des « nouveaux adhérents », qui, comparés aux membres de formations fondatrices de l’UMP appartiennent davantage aux milieux entrepreneuriaux. L’engagement de ces nouveaux entrants à l’identité et aux attentes distinctes a suscité une résistance infrapolitique de la part des anciens et a eu des effets paradoxaux sur l’institution (conflictualisation des relations internes, réactivation des identités gaullistes et libérales et idéologisation des membres). Au niveau théorique, ce travail plaide pour l’usage d’une approche culturelle des institutions partisanes qui apparaît paradoxalement la plus à même de rendre compte des logiques qui conduisent certains partis de gouvernement à apparaître de plus en plus comme des entreprises rationnelles.