Olivier Serra

Professeur
Histoire du droit et des institutions.
Faculté de Droit et de Science politique

Institut de l'Ouest : Droit et Europe
Centre d'histoire du droit

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    Le législateur et le marché vinicole sous la Troisième République, soutenue en 2012 à Bordeaux 4 sous la direction de Bernard Gallinato, membres du jury : Jean-Louis Mestre (Rapp.), Norbert Olszak (Rapp.), Florent Garnier et Nader Hakim 

  • Olivier Serra, Nelly Hissung-Convert, Laëtitia Marie Guerlain (dir.), Les champs du droit: Mélanges en l’honneur de Bernard Gallinato-Contino, Mare & Martin, 2023, Liber amicorum, 434 p.   

    Olivier Serra, Serge Wolikow (dir.), Des appellations d'origine aux indications géographiquesCent ans de protection de l'origine et de la qualité: cent ans de protection de l'origine et de la qualité, Presses universitaires de Rennes, 2022, L'Univers des normes, 230 p. 

    Olivier Serra, Serge Wolikow, Des appellations d'origine aux indications géographiques: Cent ans de protection de l'origine et de la qualité, Presses universitaires de Rennes et Cairn, 2022, L'Univers des Normes  

    La loi « relative à la protection des appellations d'origine » date de 1919. La France consacrait ainsi un signe distinctif destiné à traduire juridiquement la notion de terroir et à devenir le plus célèbre ambassadeur de l'idée de qualité liée à l'origine. Fortes d'un succès leur ayant permis de dépasser le cadre national pour irriguer le droit de l'Union européenne, les appellations d'origine ne sauraient être isolées des indications géographiques, catégories plus générales mais fédératrices, tant au niveau interétatique que doctrinal. Quelle que soit leur forme, les indications géographiques doivent néanmoins être replacées dans un contexte éminemment fluctuant, et c'est ce qu'il s'agit ici de mettre en évidence. À travers une démarche résolument comparatiste, juristes, économistes, historiens et praticiens du droit apportent dans cet ouvrage de précieux éclaircissements afin de mieux saisir le passé, le présent, ainsi que l'avenir de tels signes. Qu'elles soient prestigieuses ou moins connues, françaises ou étrangères, les indications géographiques restent toujours marquées par leur vocation historiquement qualifiante. Mais elles demeurent sources de conflits tant les intérêts des acteurs du marché sont divers, du producteur jusqu'au consommateur, en Europe comme ailleurs dans le monde

    Olivier Serra, Éric Agostini, Fabrizio Bucella, Fabrizio Paola Gelato, Fabrizio Bernard Grandchamp [et alii], Vin, droit & santé: septième édition, septième millésime des actes des rencontres, LEH Édition, 2019, 178 p. 

    Olivier Serra, Olivier Serra (dir.), Les politiques commerciales vinicoles d'hier à aujourd'hui: Histoire et actualités du droit viticole, Féret, 2016, 173 p. 

  • Olivier Serra, « Les parlementaires girondins et le protectionnisme vinicole à la fin du XIXe siècle », in Olivier Serra, Laetitia Guerlain, Nelly Hissung-Convert (dir.), Les champs du droit. Mélanges en l’honneur de Bernard Gallinato-Contino, Mare & Martin, 2023, pp. 277-289   

    Olivier Serra, « Définition juridique du vin et usages du mot : CJCE 25 juillet 1991 », in Théodore Georgopoulos (dir.), Les grands arrêts du droit vitivinicole, Mare & Martin, 2022, pp. 31-46 

    Olivier Serra, Serge Wolikow, « Introduction. Les appellations d’origine, cent ans après... », in Olivier Serra, Serge Wolikow (dir.), Des appellations d'origine aux indications géographiquesCent ans de protection de l'origine et de la qualité, Presses universitaires de Rennes, 2022, pp. 15 

    Olivier Serra, « La protection des appellations d’origine non contrôlées. Aux sources de la loi du 6 juillet 1966 », in Olivier Serra, Serge Wolikow (dir.), Des appellations d'origine aux indications géographiquesCent ans de protection de l'origine et de la qualité, Presses universitaires de Rennes, 2022, pp. 41 

    Olivier Serra, « Des unions internationales à la restriction des monopoles : éléments pour une histoire du droit européen de la propriété industrielle », in Alexis Mages (dir.), Les fondements historiques du droit des affaires, Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, 2022, pp. 249 

    Olivier Serra, « Les travaux parlementaires sur les appellations d’origine de 1925 à 1935 », in Serge Wolikow, Olivier Jacquet, Jacques Gautier (dir.), Quel avenir pour les appellations d'origine ?Histoire de la labellisation des produits des terroirs, Éditions universitaires de Dijon, 2021, pp. 59-71 

    Olivier Serra, « Les archives parlementaires et le droit de la vigne et du vin », in Karen Fiorentino, Sophie Monnier (dir.), Les archives de la vigne et du vin. Enjeux patrimoniaux, juridiques et culturels, L’Harmattan, 2020, pp. 215-228   

    Olivier Serra, « Naissance de l'imposition du revenu des capitaux mobiliers en France », in Luisa Brunori, Serge Dauchy, Olivier Descamps, Xavier Prévost (dir.), Le Droit face à l’économie sans travail. Tome I. Sources intellectuelles, acteurs, résolution des conflits, Classiques Garnier, 2019, pp. 265-282 

    Olivier Serra, « La perspective historique », Le vin est-il un alcool comme les autres ? Les 7es rencontres Vin, droit & santé, Les éditions hospitalières, 2019, pp. 15-25 

    Olivier Serra, « Les parlementaires bourguignons et la genèse de la déontologie vinicole française (années 1880-années 1930) », in Serge Wolikow, Olivier Jacquet (dir.), Bourgogne(s) viticole(s) : enjeux et perspectives historiques d’un territoire, Éditions universitaires de Dijon, 2018, pp. 135-143   

    Olivier Serra, « Que boire ? Naissance d'une déontologie vinicole en droit français », in François Dubet (dir.), Que manger ? Normes et pratiques alimentaires, La Découverte, 2017, pp. 54-69   

    Olivier Serra, « Un exemple de protectionnisme colonial : l'assujettissement du vignoble tunisien par la France (1890-1933) », in Olivier Serra (dir.), Les politiques commerciales vinicoles d'hier à aujourd'hui. Histoire et actualités du droit viticole, Féret, 2016, pp. 143-151   

    Olivier Serra, « Introduction », in Olivier Serra (dir.), Les politiques commerciales vinicoles d'hier à aujourd'hui. Histoire et actualités du droit viticole, Féret, 2016, pp. 5-10   

  • Olivier Serra, « Propagande, publicité : le terroir, vecteur de communication éthique ? », Droit & Patrimoine, 2018, n°281, pp. 42-44 

    Olivier Serra, « Vin et hygiénisme dans le discours parlementaire au temps de l’agrarisme triomphant », Parlement, Revue d'histoire politique, 2018, n°28, pp. 191-204 

    Olivier Serra, « Contribution à l'histoire d'un contrat : genèse de la loi du 14 août 1889 prévenant la fraude dans la vente des vins », Revue des contrats, 2017, n°2, pp. 358-363 

  • Olivier Serra, « Le droit selon... Mireille Delmas-Marty », le 30 avril 2024  

    Conférence du cycle 2023-2024 "Le droit selon…" organisé par l'IODE, Université de Rennes sous la direction scientifique de Olivier Serra, doyen de la Faculté de droit et de science politique de l'Université de Rennes et membre de l'IODE (UMR CNRS 6262)

    Olivier Serra, « Quand la politique commerciale française était à l'heure lorraine... », Cycle des conférences lorraines d'histoire du droit. Histoire économique du droit, Nancy, le 25 mars 2024  

    Conférence organisée par l'IFG, Faculté de droit, Université de Lorraine

    Olivier Serra, « Le droit selon... Jacques Ier », le 13 février 2024  

    Conférence organisée par l'IODE, Université de Rennes dans le cadre du cycle "Le droit selon…" sous la direction du professeur Olivier Serra, Doyen de la Faculté de droit et de science politique de l'Université de Rennes et Membre de l'IODE (UMR CNRS 6262)

    Olivier Serra, Isabelle Bosse-Platière, Luisa Brunori, « Propos introductifs », Des restrictions de concurrence à la libéralisation des marchés. Contribution à l’histoire européenne du droit des affaires, Rennes, le 09 novembre 2023 

    Olivier Serra, « Le droit selon... Louis-Marie de Cormenin », le 04 octobre 2023  

    Cette conférence du cycle 2023-2024 "Le droit selon…" aura lieu le mercredi 4 octobre 2023 à 17h30.

    Olivier Serra, « Le droit selon… Herbert Hart », le 08 mars 2023  

    Organisée pour l'IODE, Université de Rennes dans le cadre du cycle "Le droit selon…" par Olivier Serra, Professeur à l'Université de Rennes, Membre de l'IODE (UMR CNRS 6262)

    Olivier Serra, « Le droit selon... Michel Foucault », le 09 novembre 2022  

    Ce cycle de conférences est organisé par Olivier Serra, professeur à l'université de Rennes 1, membre de l'IODE (UMR CNRS 6262).

    Olivier Serra, « Le droit selon… Henri Vizioz », le 10 mai 2022  

    Chaque conférence du cycle Le droit selon... est consacrée à la pensée juridique d'un auteur en particulier, tels Marcel Planiol, Michel Villey, Hugo Grotius ou encore Raymond Saleilles. Les interventions sont faites par des spécialistes de droit positif ou par des historiens du droit.

    Olivier Serra, « Le droit vitivinicole sous le regard de l'historien du droit », le 17 juin 2021  

    Organisée par l’École doctorale Droit et Science politique, Université de Montpellier

    Olivier Serra, « Aux origines du droit européen de la concurrence : la protection internationale de la propriété industrielle aux XIXe et XXe siècles », Les fondements historiques du droit européen des affaires, Dijon, le 19 novembre 2020 

    Olivier Serra, « La protection des appellations d’origine dans la loi du 6 juillet 1966 », Des appellations d’origine aux appellations d’origine protégées : cent ans de protection de l’origine et de la qualité, Rennes, le 08 novembre 2019 

    Olivier Serra, « Les travaux parlementaires sur les appellations d’origine de 1925 à 1935 », Centenaire de la loi du 6 mai 1919 : comprendre l’histoire et envisager l’avenir des appellations d’origine, Dijon, le 06 mai 2019 

    Olivier Serra, « La perspective historique », Le vin est-il un alcool comme les autres ? Les 7èmes rencontres Vin, droit & santé, Bordeaux, le 09 novembre 2018 

    Olivier Serra, « L’apport des archives parlementaires à la compréhension de notre droit positif », Archives de la vigne et du vin, Dijon, le 05 novembre 2018 

    Olivier Serra, « Vin et protectionnisme sous la IIIe République », conférence de l’association A2R1, Rennes, le 25 janvier 2018 

    Olivier Serra, « La réglementation du marché du vin, à Paris, durant la Belle Époque de la fraude », Les places marchandes, des foires médiévales au e-commerce, Rennes, le 19 octobre 2017 

    Olivier Serra, « Propagande, publicité : le terroir, vecteur d'une communication éthique ? », L'éthique et le vin. Le droit comme levier d'une nouvelle qualité ?, Bordeaux, le 28 avril 2017 

    Olivier Serra, « Que boire ? Naissance d'une déontologie vinicole en droit français », 4e Journées de la Fondation pour les sciences sociales Que manger ? Pratiques, normes et conflits alimentaires, Paris, le 09 décembre 2016 

    Olivier Serra, « Que manger ? Pratiques, normes et conflits alimentaires », le 09 décembre 2016  

    4ème Journée des Sciences Sociales organisée par La Fondation pour les Sciences Sociales

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Sylvain Fournier, L'administration des eaux et forêts en Bas Languedoc au XVIIe et XVIIIe siècles, thèse soutenue en 2021 à Montpellier sous la direction de Pascal Vielfaure, membres du jury : Martial Mathieu (Rapp.), Alexandre Deroche (Rapp.), Bernard Durand  

    L’administration des Eaux et Forêts en Bas Languedoc, aux XVIIe et XVIIIe siècles À l’aube de son règne personnel, Louis XIV ne pouvait que déplorer l’état dans lequel se trouvaient les forêts de son royaume. Celles-ci étaient dévastées par les abus commis par les particuliers, mais également par les officiers chargés de leur préservation. Il ordonna donc une grande réformation des Eaux et Forêts de France, la confiant à des commissaires réformateurs. En Languedoc, furent d’abord commis les intendants Bezons et Tubeuf auxquels, rapidement, le roi adjoignit le grand forestier qu’était Louis de Froidour. L’aboutissement de cette entreprise fut l’adoption, en août 1669, de l’Édit portant règlement général pour les eaux et forêts. La réformation, en Bas Languedoc, eut pour conséquence principale la mise en place d’une véritable administration forestière, par la refonte de la maîtrise particulière de Montpellier et la création de celle de Villeneuve-de-Berg. En effet, les réformateurs trouvèrent une juridiction montpelliéraine dont l’activité était plus que réduite. Celle-ci ne comportait qu’un seul officier qui ne se souciait guère de remplir la charge de son office. Les réformateurs décidèrent de diviser son ressort, trop étendu, pour donner naissance à la maîtrise particulière de Villeneuve-de-Berg. Ce nouvel ordre forestier, ce furent les officiers des juridictions des maîtrises et des grueries qui eurent pour tâche de le préserver. Principalement, en s’assurant du respect des dispositions de l’Ordonnance de 1669 qui leur attribuait des compétences juridictionnelles étendues. Pour cela, ils disposèrent de l’assistance de l’intendant, mais eurent contre eux certaines habitudes des particuliers et des communautés d’habitants qui n’entendaient pas se soumettre, de bon gré, aux volontés royales.

  • Marie Lamarque, L'avocat et l'argent (1790-1972), thèse soutenue en 2016 à Bordeaux sous la direction de Yann Delbrel, membres du jury : Didier Veillon (Rapp.), Sophie Delbrel (Rapp.)  

    Depuis l’antiquité, les avocats entretiennent avec l’argent une relation particulière.Jouant à la fois un rôle sur le plan social et professionnel, il constitue un élémentdéterminant de la profession.Le XIXe et le XXe « siècles de l’argent », symboles de la révolution industrielle,des mutations sociales et de l’avènement de la bourgeoisie ne peuvent qu’influencer lesrapports entre l’avocat et l’argent. Toutefois, si elles demeurent toujours très proches, laprofession à travers sa déontologie tente d’éloigner ces deux notions en instaurant leconcept du désintéressement et l’idée de mission sociale.Mais c’est sans compter sur la force et la puissance des transformations sociétales.Refuser de vivre avec son temps expose aux critiques et attise la suspicion. Plus quejamais il est l’heure pour les avocats de considérer leur profession comme un métier etde lever le voile sur des siècles de mystère dans ce lien les unissant à l’argent.

  • Clément Aubisse, L'activité préfectorale dans le département de la Dordogne pendant la seconde guerre mondiale, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux sous la direction de Bernard Gallinato, membres du jury : Pierre Allorant (Rapp.), Yann Delbrel  

    De 1939 à 1945, le département de la Dordogne est amené à connaître de multiples bouleversements. L’arrivée massive de réfugiés du nord-est de la France est le premier d’une longue série de changements auxquels ce département fortement rural et peu peuplé n’est pas préparé. Avec la défaite et la disparition de la Troisième République au profit de l’État français, régime autoritaire et antirépublicain, d’autres suivent visant à modeler une nouvelle construction sociale, sur les fondements de la Révolution nationale. Dès lors, l’application rigoureuse de la politique gouvernementale, ainsi que les questions soulevées par la prise en compte de paramètres locaux convergent vers une seule et même autorité, le préfet, véritable clef de voûte de l’État français au sein du département.C’est pourquoi, ce travail se propose d’aborder la vie périgourdine sous l’angle particulier de l’administration préfectorale. Représentant, mais aussi détenteur de larges pouvoirs le préfet se voit confier la charge de soumettre la population de même que le territoire placé sous sa tutelle. Pour ce faire, l’action administrative représente une arme de choix, à laquelle l’action politique ne tarde pas à s’adjoindre. La mise en perspective de ces questions dans un département situé en zone sud, sous le plein contrôle de l’État français, permet de relever la profondeur de l’engagement de l’appareil administratif local en faveur d’un régime antagoniste à la République.L’évolution du conflit mondial et l’occupation de la zone sud de la France ne constituent pas un frein à l’activité déployée depuis l’été 1940. Alors que les Allemands s’installent en Dordogne, le préfet et son administration se voient relégués au second plan. Pour autant, la détermination du représentant gouvernemental ne faiblit pas et seule la nature de l’activité qu’il déploie est amenée à changer. L’administration départementale n’est plus alors le fer-de-lance de la Révolution nationale en Dordogne, mais bien plutôt l’ultime garant de la survie de l’État français, dont l’engagement en faveur de ce dernier ne se dément pas.

    Loïc Seeberger, Histoire du droit coopératif français, de ses origines à nos jours, thèse soutenue en 2019 à Montpellier sous la direction de Pascal Vielfaure et Yves Mausen, membres du jury : David Hiez (Rapp.), Pierre Mousseron et Bernard Ferret  

    Si pendant près d'un siècle de tâtonnements la coopération a cherché à se bâtir un droit propre, elle semble aujourd'hui, plus que jamais, être l'un des atouts majeurs des petits producteurs face aux oligopoles capitalistes. Dans une économie aux échanges mondialisés, le statut coopératif est un gage de stabilité qui ne recherche pas la rentabilité à court terme et qui n'a de compte à rendre qu'à ses seuls sociétaires, lui permettant de mieux résister aux crises économiques en raison d'une conception non capitaliste de l'entreprise. D'ailleurs, les groupes français tels que Chèque Déjeuner, Sofiprotéol, Système U ou Cristal Union sont des exemples de la réussite des sociétés coopératives. Pour faire face à la crise économique mondiale qui secoue tous les pays industrialisés depuis 2008, l'ONU a déclarée l'année 2012, année internationale des coopératives. Cette mise en avant démontre l'actualité et le besoin de publicité de la coopération. Pourtant, si son succès semble indéniable, son émergence et son développement tardifs ont longtemps laissé croire qu'elle n'arriverait pas à maturité et resterait une notion archaïque et sommaire, sans incidence sur l'évolution de la ruralité et de l'économie locale. Cette étude entend ainsi mettre en exergue les particularismes nombreux du droit coopératif qui a longtemps agi pour corriger la pratique jusqu'à parvenir à l'encadrer puis à la restreindre dans un cadre des plus rigoureux. Pourtant, bien qu'actualisée pour correspondre aux nécessités économiques et fiscales, la législation coopérative demeure incomplète et comporte de nombreuses spécificités d'un type de coopérative à un autre, ne permettant pas d'appréhender ce droit dans son ensemble mais uniquement en référence à une espèce particulière. La loi portant statut de la coopération du 10 septembre 1947, votée au sortir de la Seconde Guerre mondiale, encore en vigueur aujourd'hui malgré de nombreuses réformes, n'était à l'époque de sa rédaction que l'ébauche d'un travail bien plus conséquent. A côté des Code civil et de commerce devait apparaître celui de la coopération reprenant toute la législation concernant les coopératives et garantissant ainsi le regroupement de tout le droit leur étant applicable au sein d'un seul et même ouvrage. Si depuis quelques années plusieurs autorités universitaires ainsi que de nombreux praticiens souhaitent voir parachever cette construction juridique, le manque de connaissance sur son histoire et l'évolution de son droit freine tout projet. Fondamentalement, l'intérêt de cette recherche est de permettre d'agir pour l'avenir de la coopération ; il s'agit dès lors d'agir de façon prospective, à l'aune de son évolution historique et juridique, pour permettre de favoriser de futures améliorations du droit actuel en s'appuyant sur l'histoire coopérative et sa tradition. En effet, c'est aujourd'hui en raison du manque de connaissance et de recul historique que les réformes sont empêchées, la dénaturation de l'esprit coopératif étant crainte.

    Élodie Coutant, L'Alsace et la Moselle : terrains d'expérimentation de la réforme du droit civil et commercial français (1918-1975), thèse soutenue en 2018 à Bordeaux sous la direction de Bernard Gallinato, membres du jury : Céline Pauthier (Rapp.), Yann Delbrel et Eric Sander  

    A leur retour sous la souveraineté française en 1918, l'Alsace et la Lorraine sont principalement régies par le droit allemand. Compte tenu de l'inadaptation de la législation française au monde moderne, et des intérêts divers en présence, il est décidé de ne pas procéder à l'unification législative. Le droit alors applicable dans les nouveaux territoires français est maintenu temporairement afin d'inspirer la réforme du droit français correspondant, et préparer l'unification législative sur la base de ce droit rénové. Malgré la pénétration du droit local dans notre législation nationale, l'unité législative tarde à se réaliser.

  • Vanessa Guillemot-Treffainguy, La protection de l'enfant contre ses parents : (1804-1958), thèse soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de Yann Delbrel, membres du jury : Olivier Descamps (Rapp.), Philippe Nélidoff (Rapp.), Xavier Prévost et Adeline Gouttenoire  

    De la promulgation du Code civil en 1804 à l’Ordonnance civile du 23 décembre 1958, la protection de l’enfant « en danger » a connu ses plus grandes transformations. Le Code civil sacralise la puissance paternelle comme un droit-pouvoir exercé sur l’enfant. De cette conception restrictive découle une absence de protection légale de l’enfant « en danger » au sein de son foyer, qu’il soit légitime ou naturel. Dès le XIXe siècle pourtant, les juges ont dégagé la notion d’intérêt de l’enfant pour pallier les insuffisances législatives, mais confrontés à une conception forte du droit du père sur l’enfant, ils ne peuvent en limiter durablement les effets en l’absence d’abus de droit. À la fin du siècle, le passage de la magistrature paternelle à la magistrature judiciaire s’accompagne de l’immixtion graduelle des autorités publiques dans la sphère privée, marquée par la promulgation de la loi du 24 juillet 1889 instituant la déchéance de la puissance paternelle. Il apparaît cependant que les rares interventions législatives des XIXe et XXe siècles portant atteinte au droit sacré du père répondent à une logique première de sauvegarde des intérêts de l’État face à la menace sociale, représentée par des familles considérées comme défaillantes, plutôt qu’à une volonté d’élaborer un droit protecteur pour l’enfant. Dès lors, en œuvrant pour une politique hygiéniste systématique, le législateur a provoqué une politique judiciaire du « tout ou rien » fondée sur la faute des parents au détriment de l’intérêt de l’enfant. Toutefois, les juges ont continué à élaborer des théories juridiques pour combler les lacunes, à tel point que l’intérêt de l’enfant tend à devenir le critère judiciaire de sa protection dès l’entre-deux-guerres. Il faut cependant attendre l’Ordonnance du 23 décembre 1958 pour que l’intervention de l’État ne soit plus fondée sur la faute des parents mais sur le seul intérêt de l’enfant.

    Charlotte Broussy, Histoire du contrat d'assurance (XVIe-XXe siècles), thèse soutenue en 2016 à Montpellier sous la direction de Carine Jallamion, membres du jury : David Deroussin (Rapp.), Florent Garnier (Rapp.), Laurent Pfister et Anne Pélissier  

    Bien que né et théorisé comme contrat commercial maritime, le contrat d’assurance est actuellement plus couramment envisagé comme un contrat terrestre de consommation. Pour appréhender cette évolution, il a paru convenable de s’interroger sur l’histoire du contrat d’assurance depuis le XVIe s. jusqu’en 1930. En effet, le XVIe s. est le moment où le contrat d’assurance commence à concerner le monde terrestre en étant conceptualisé par des auteurs de doctrine puis en éveillant l’attention du législateur français. Cette phase qui s’étend jusqu’au milieu du XIXe s. est donc une phase de construction théorique et législative du contrat d’assurance - avec une base maritime et une tendance de plus en plus prégnante à l’installation sur terre. La période suivante commence au milieu du XIXe s. qui amorce les premiers grands changements de nature du contrat d’assurance avec l’avènement de la société industrielle, l’émergence des idées socialistes et de l’État providence. À cette occasion, doctrine et jurisprudence adaptent le contrat d’assurance aux besoins de sécurité croissants de la population. L’on peut parler d’un véritable enracinement terrestre du contrat d’assurance, car la base maritime est mise de côté tandis que la base terrestre passe au premier plan. Les adaptations et nouveautés juridiques amènent des auteurs, juges et autres praticiens à s’interroger de nouveau sur la nature du contrat d’assurance. En 1930, la première loi française sur le contrat d’assurance terrestre cristallise certaines de leurs conclusions et positions sans toutefois donner de définition ni de contours fermes au contrat d’assurance. Il demeure encore difficile d’en trouver.


Cours UNJF

Droit de la vigne et du vin

Droit de la vigne et du vin

La présentation et le contenu de ce cours suivent peu ou prou le processus d’élaboration du vin, depuis le cep de vigne jusqu’à l’achat par le...