Anne-Sophie Tabau

Professeur
Droit public.
Faculté de Droit et de Science politique
Droits International, Comparé et Européen
Centre d’Études et de Recherches Internationales et Communautaires
  • THESE

    Les interactions des contrôles international et communautaire de la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, soutenue en 2009 à AixMarseille 3 sous la direction de Sandrine Maljean-Dubois 

  • Anne-Sophie Tabau (dir.), Quel droit pour l'adaptation des territoires aux changements climatiques ? L'exemple de l'Île de La Réunion, Droits International, Comparé et européen, 2018     

    Anne-Sophie Tabau (dir.), Quel droit pour l'adaptation des territoires aux changements climatiques ?: Bilan et perspectives pour l'île de la Réunion, Droits International, Comparé et Européen (DICE) et OpenEdition, 2018, Confluence des droits    

    La recherche collective dont cet ouvrage est le fruit s'est donné pour ambition de cerner les implications juridiques de l'adaptation des territoires aux changements climatiques. L'équipe s'est appuyée sur l'exemple de l'île de La Réunion pour s'interroger sur les traductions juridiques du discours politique résultant de la COP 21 qui consistait, tout à la fois, à mettre l'accent sur l'adaptation aux effets des changements climatiques et non plus seulement sur l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre, à décentraliser les politiques climatiques de manière à les faire correspondre aux spécificités locales, à adopter une approche transversale de la vulnérabilité des territoires et des populations, et à favoriser les échanges de bonnes pratiques au titre d'une coopération globale. Dans ce contexte, les travaux conduits identifient, dans différentes branches du droit, les expressions de l'adaptation, et déterminent si le droit applicable à La Réunion est adapté à l'enjeu climatique. L'accent est mis sur les processus d'agencement des éléments hétérogènes identifiés comme autant de composantes de l'adaptation à La Réunion, afin de révéler et d'évaluer les mécanismes juridiques qui permettent de faire naître et de stabiliser les attentes normatives des parties prenantes de l'adaptation des territoires aux changements climatiques. Cette recherche a été financée par le ministère de la Transition écologique et solidaire, dans le cadre du programme OMERAD (15-MCGOT-GICC-2-CVS-009)

    Anne-Sophie Tabau, Christel Cournil (dir.), Politiques climatiques de l'Union européenne et droits de l'homme, Bruylant, 2013, Collection du Centre des droits de l'homme de l'Université catholique de Louvain, 344 p. 

    Anne-Sophie Tabau, La mise en oeuvre du protocole de Kyoto en Europe: interactions des contrôles international et communautaire, Bruylant, 2011, Travaux du CERIC, 519 p. 

  • Anne-Sophie Tabau, Christel Cournil, « Urgenda c. Pays-Bas (2015). », Les grandes affaires climatiques, 2020 

    Anne-Sophie Tabau, « Climate Change Compliance Procedures », Max Planck Encyclopedia of International Procedural Law, 2019 

    Anne-Sophie Tabau, « Introduction générale : Un droit en mouvement pour l’adaptation aux changements climatiques », in Anne-Sophie Tabau (dir.), Quel droit pour l'adaptation des territoires aux changements climatiques ? L'expérience de l'Île de La Réunion, Droits International, Comparé et européen, 2018, pp. 11-37     

    Anne-Sophie Tabau, « The rôle of experts within the control of the climate change regime implementation », in J-R. Yeh (dir.), Climate Change Liability and Beyond, National Taiwan University Press, 2017, pp. 363--385 

    Anne-Sophie Tabau, « La transparence de la finance climat : de la circulation du principe à la circulation de ses modalités d’application », in Maljean-Dubois, Sandrine (dir.), Circulation de normes et réseaux d’acteurs dans la gouvernance internationale de l’environnement, 2017, pp. 163--183   

    Anne-Sophie Tabau, « Féminismes et droit international de l’environnement », in Jouannet, Emmanuelle and Burgorgue-Larsen, Laurence and Muir Watt, Horatia and Ruiz Fabri, Hélène (dir.), Féminisme(s) et droit international, Société de législation comparée, 2016, pp. 443--466 

    Anne-Sophie Tabau, « La conciliation des contrôles incidents de constitutionnalité français et belge avec la primauté du droit de l’Union européenne », in Gay, Laurence (dir.), La question prioritaire de constitutionnalité: approche de droit comparé, Bruylant, 2014, pp. 479--523 

    Anne-Sophie Tabau, « Les politiques européennes d’atténuation passées au crible des droits de l’Homme », in Cournil, Christel and Tabau, Anne-Sophie (dir.), Politiques climatiques de l'Union européenne et droits de l'homme, Bruylant, 2013, pp. 157--188 

    Anne-Sophie Tabau, Sandrine Maljean-Dubois, « From the Kyoto Protocol Compliance System to MRV: What is at Stake for the European Union? », in Jutta Brunnée, Meinhard Doelle, Lavanya Rajamani (dir.), Promoting Compliance System in an Evolving Climate Regime, CUP, 2012, pp. 317-338 

  • Anne-Sophie Tabau, « La protection de l’environnement en rapport avec les conflits armés à l’aune du projet de principes de la Commission du droit international », Confluence des droits_La revue, 2023, n°12   

    Anne-Sophie Tabau, « La contribution de l'Union européenne à la coopération environnementale dans l'océan Indien », Revue de l'Union européenne, 2023, n°667, pp. 224-230   

    Anne-Sophie Tabau, « La création d'un fonds pour faire face aux pertes et préjudices liés aux effets néfastes des changements climatiques », Recueil Dalloz, 2023, n°5, p. 288     

    Anne-Sophie Tabau, « L'URGENCE DANS LES DEMANDES SIMULTANÉES D'AVIS CONSULTATIFS EN MATIERE CLIMATIQUE », L'Observateur des Nations Unies, 2023, n°2, p. 139   

    Anne-Sophie Tabau, « Le dialogue transnational des juges : hotspot pour une justice climatique dans l’océan Indien ? », Revue juridique de l'Océan Indien, 2021, n°31, pp. 293-311   

    Anne-Sophie Tabau, Aurélie Mendoza-Spinola, « Conclusions – Faire de l’Accord de Paris une réalité en droit interne et sur le plan international », Revue juridique de l'Océan Indien, 2021, n°31, pp. 373-384   

    Anne-Sophie Tabau, Marie Thiann-Bo, « À la Réunion, gilets jaunes et défenseurs du climat, c’est même combat », The Conversation France, 2018 

    Anne-Sophie Tabau, « Les circulations entre l’Accord de Paris et les contentieux climatiques nationaux : quel contrôle de l’action climatique des pouvoirs publics d’un point de vue global ? », Revue juridique de l'environnement, 2017, pp. 229--244    

    Les contentieux climatiques se développent un peu partout dans le monde devant des juridictions internes comme autant de tentatives de justice climatique. Si beaucoup se sont soldés par des échecs, plusieurs affaires récentes ont abouti à la condamnation des pouvoirs publics, produisant un effet d’entraînement remarquable. Or, parallèlement, les Parties font l’objet d’un contrôle international au titre de l’Accord de Paris, qui se décompose en plusieurs processus : cadre de transparence renforcé, bilan périodique mondial, mécanisme pour faciliter la mise en oeuvre et promouvoir le respect des dispositions, voire mécanisme pertes et préjudices. Ces différentes composantes du mécanisme de contrôle de l’Accord de Paris ayant été âprement négociées pour exclure toute coloration juridictionnelle et conflictuelle, cette contribution entend interroger les circulations entre le contrôle conventionnel international et le contentieux juridictionnel interne, afin d’adopter un point de vue global, permettant de déterminer la mesure dans laquelle leur conjugaison est susceptible de favoriser l’action climatique des pouvoirs publics.

    Anne-Sophie Tabau, « Évaluation de l’Accord de Paris sur le climat à l’aune d’une norme globale de transparence », Revue juridique de l'environnement, 2016, n°1, pp. 56--70    

    Les réactions suscitées par l’Accord de Paris oscillent entre enthousiasme politique, étant donné le défi diplomatique qui a été relevé, et déception militante, au regard de l’urgence et de l’ampleur des mutations à entreprendre pour faire face au changement climatique. L’analyse juridique de la COP21, de ses résultats et des perspectives qu’ils ouvrent nécessite cependant d’être réalisée à l’aune de critères dépassionnés. Celui proposé dans cette contribution fait appel à une norme globale de transparence. La grille de lecture offerte permet, ainsi, de situer l’Accord de Paris dans le cadre d’une gouvernance globale et complexe ; deux caractéristiques que la théorie du droit administratif global a pour ambition de mieux appréhender, à partir d’une approche empirique mais aussi prescriptive. Il en résulte que le point d’équilibre entre la transparence et l’opacité, l’intelligibilité, l’effectivité ou encore l’efficacité, est à la fois délicat à établir et instable. Si la façon dont a été placé le curseur au titre de l’Accord de Paris peut sembler à plusieurs égards contestable, il ne faut pas perdre de vue que celle-ci a vocation à évoluer.

    Anne-Sophie Tabau, « Evaluation of the Paris Climate Agreement According to a Global Standard of Transparency », Carbon and Climate Law Review, 2016, n°1, pp. 23--33 

    Anne-Sophie Tabau, Christel Cournil, « Nouvelles perspectives pour la justice climatique (Cour du District de La Haye, 24 juin 2015, Fondation Urgenda contre Pays-Bas) », Revue juridique de l'environnement, 2015, n°4, pp. 672--693    

    L’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre des Pays-Bas n’étant pas conforme au devoir de diligence de l’État en matière climatique, celui-ci doit être rehaussé pour atteindre -25 % en 2020 par rapport à 1990, conformément à l’état des connaissances scientifiques et des décisions adoptées par la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 2010. C’est en substance ce qu’indique la Cour du District de La Haye dans l’affaire opposant l’ONG Urgenda aux Pays-Bas et qui marque un tournant de la justice climatique. Bien que sa portée directe soit limitée à la politique d’atténuation des changements climatiques des Pays-Bas à l’horizon 2020, cette décision participe à la fois à la subjectivisation des acteurs de la justice climatique et à l’objectivisation de la responsabilité qui en découle, ouvrant la voie à un «dialogue des juges » et une possible influence sur les négociations internationales en cours.

    Anne-Sophie Tabau, Marion Lemoine, « La conférence Climat de Lima : aller de l’avant en tirant les enseignements du passé », 2015, pp. 310-328    

    L’attente principale de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, qui s’est tenue à Lima en décembre 2014, était d’avancer suffisamment les négociations pour conclure un accord à Paris en 2015. Toutefois, les parties n’ont réussi à se mettre d’accord que sur la base d’un plus petit dénominateur commun. À ce stade, rien ne garantit que les contributions nationales seront suffisantes pour maintenir l’élévation des températures en dessous des 2° C. Les nombreuses options laissées dans le texte de négociation actuel peuvent, en fonction des décisions qui seront prises, aboutir à un accord ambitieux comme à un accord extrêmement faible en 2015. Les progrès réalisés dans la mise en oeuvre des décisions adoptées antérieurement sur la base des Accords de Cancún, pour la période pré-2020, pourraient néanmoins renforcer la confiance entre les parties, ce qui constitue la meilleure façon d’aller de l’avant sur la voie de la Conférence de Paris.

    Anne-Sophie Tabau, Christel Cournil, « New Perspectives for Climate Justice: District Court of The Hague, 24 June 2015, Urgenda Foundation versus the Netherlands », Journal for European Environmental & Planning Law, 2015, n°34, pp. 221-240   

    Anne-Sophie Tabau, Marion Lemoine-Schonne, « Bilan de la conférence de Lima sur les changements climatiques, quelle perspective pour la COP 21 à Paris et au-delà ? », Revue juridique de l'environnement, 2015, pp. 310-328 

    Anne-Sophie Tabau, « Shared Accountability of the European Union and its Member States in the Climate Change Regime », Review of European, Comparative & International Environmental Law, 2013, n°1, pp. 91--102 

    Anne-Sophie Tabau, E. Skrzypek, J.B. Edel, Karel Schulmann, Alain Cocherie [et alii], « The significance of Late Devonian ophiolites in the Variscan orogen: a record from the Vosges Klippen Belt », International Journal of Earth Sciences, 2012, n°4, pp. 951-972 

    Anne-Sophie Tabau, Sandrine Maljean-Dubois, « Non-compliance Mechanisms: Interaction between the Kyoto Protocol System and the European Union », European Journal of International Law, 2010, n°4, pp. 749-763 

  • Anne-Sophie Tabau, « Droit au bonheur et au développement durable », le 25 septembre 2024  

    Université d’automne organisée par l'Institut Louis Favoreu, Ecole doctorale, Aix-Marseille Université

    Anne-Sophie Tabau, Pascale Ricard, « « Les enjeux du bilan carbone d’un laboratoire de recherche » », Journée des nouveaux entrants de l’UMR DICE, Aix-en-Provence, le 05 octobre 2023 

    Anne-Sophie Tabau, « La protection des forêts à l’heure des défis environnementaux : droit international, droit européen, droits nationaux », le 27 septembre 2023  

    Colloque organisé par la Structure fédérative "Les communs", Institut de droit public, sciences politiques et sociales (IDPS), Université Sorbonne Paris-Nord sous la direction scientifique de Marine They, en partenariat avec l'Institut de Recherche Juridique Interdisciplinaire (IRJI François-Rabelais) de l'Université de Tours, la Branche française de l'Association de droit international (ADI/ILA)

    Anne-Sophie Tabau, Tiphaine Demaria, « « Actualité de la jurisprudence internationale » », 14ème session des Universités internationales d’été du Mercantour,, Saint-Martin-Vésubie, le 04 septembre 2023 

    Anne-Sophie Tabau, « L'expertise internationale dans les domaines de la santé et de l'environnement », L’expertise internationale dans les domaines de la santé et de l’environnement, Aix-en-Provence, le 28 juin 2023  

    Organisée par le Centre d'études et de recherches internationales et communautaires (UMR 7318 DICE CERIC) et le Centre de Droit de la Santé (UMR 7268 ADES) sous la direction de Aurélie Mahalatchimy et Sophie Gambardella, chargées de recherche CNRS au CERIC (UMR DICE) et Guylène Nicolas, MCF au Centre de droit de la santé - Faculté de droit et de science politique, Université d'Aix-Marseille

    Anne-Sophie Tabau, Danielle Mitja, Anne Coudrain, Olivier Barrière, Angélique Begue [et alii], « Dialogue entre les parties prenantes : un levier dans la mutation de la science chahutée par l'anthropocène », Science & You 2021 : Create the Future, Metz, le 16 novembre 2021 

    Anne-Sophie Tabau, « Après l'accord de Paris, quels droits face au changement climatique ? », le 29 juin 2017  

    Colloque annuel de la Société française pour le droit de l’environnement organisé par le CERIC (UMR 7318 DICE, Aix-Marseille Université/CNRS), l’Institut de droit de l’Environnement (UMR 5600 EVS, Université Lyon III/CNRS) et le CHERPA (Science Po Aix).

    Anne-Sophie Tabau, « Le droit de l'environnement, un laboratoire du droit global ? », le 01 juin 2017  

    Avec la participation de l'équipe CERIC-UMR DICE : Ludovic Hennebel, Eve Truilhe-Marengo, Sandrine Maljean-Dubois, Claire Lajaunie, Sophie Gambardella et Vanessa Richard

    Anne-Sophie Tabau, « L'Union européenne dans l'océan Indien : un modèle de puissance ou une puissance modèle ? », le 13 avril 2017  

    Organisé par Didier Blanc, Professeur de droit public et Julie Dupont-Lassalle, Maître de conférences HDR en droit public

    Anne-Sophie Tabau, « L’adaptation aux changements climatiques “de bas en haut” », le 14 novembre 2016 

    Anne-Sophie Tabau, Sandrine Maljean-Dubois, « De-fragmenting the climate regime for a better international climate governance », Our Common Future under climate changer, Paris, le 10 juillet 2015 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Stéphanie Sorby, La protection juridique des baleines dans le sud-ouest de l'océan Indien, thèse soutenue en 2022 à La Réunion en co-direction avec Florence Galletti, membres du jury : Sandrine Maljean-Dubois (Rapp.), Philippe Billet (Rapp.), Hélène Pongérard-Payet  

    Chaque hiver austral, les baleines à bosse, provenant de l’Antarctique, traversent les eaux sous juridiction ou souveraineté de plusieurs États et territoires du sud-ouest de l’océan Indien. Confrontées à de multiples menaces liées à différents secteurs d’activités (pêche, navigation, whale watching, etc.), les baleines requièrent une protection selon une approche holistique qui n’est pas encore pensée dans la région, contrairement à d’autres parties du monde. Les enjeux touristiques et économiques ont poussé à l’adoption de règles spécifiques au niveau national ou local, mais sans réelle coopération entre les États concernés. Par ailleurs, diverses organisations universelles et régionales sont dotées de compétences qui peuvent favoriser une protection plus adaptée au caractère migratoire de cette espèce, mais elles agissent également de façon cloisonnée ou segmentée. La protection juridique des baleines à l’échelle du sud-ouest de l’océan Indien doit prendre en compte cet environnement normatif et institutionnel complexe mais prometteur. Il est ainsi nécessaire d'utiliser les cadres juridiques existant dans cette région du monde, et surtout de révéler les liens les unissant. Ces derniers peuvent être envisagés selon une approche descendante, par la mise en œuvre dans les ordres juridiques internes d’accords internationaux, mais aussi dans une dynamique ascendante, à travers la mise en cohérence régionale d’outils de protection élaborés localement. La perspective globale, nécessaire à la protection des cétacés, suppose enfin de mettre l'accent sur la production normative de divers acteurs subsidiaires des relations internationales. Les ONG, collectivités infra-étatiques, experts, ou encore les entreprises, parfois constitués en réseaux transnationaux, contribuent, en effet, à « défragmenter » la gouvernance régionale afin de protéger les baleines à l’échelle du sud-ouest de l’océan Indien.

  • Raphaël Tsanga, Les interactions entre normes juridiques et normes techniques de certification forestière dans le bassin du Congo, thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Sandrine Maljean-Dubois, membres du jury : Isabelle Hachez (Rapp.), Benoît Frydman, Guillaume Lescuyer et Marie-Pierre Lanfranchi  

    L’univers normatif, qu’il soit juridique ou extra-juridique, se distingue ainsi par une forme de plasticité qui autorise la circulation des normes et des concepts au-delà des espaces normatifs originels. Cette perspective théorique se vérifie de manière empirique dans le secteur forestier dans le bassin du Congo. Dans cet espace, on constate en effet que le droit forestier et la certification forestière ont des contacts de plus en plus en plus prononcés, marquant une véritable ouverture de chaque système normatif aux normes développées par l’autre. D’une approche originelle marquée par la concurrence et une forme de clôture, la tendance actuelle est à la compénétration des deux systèmes normatifs. L’interpénétration des ces deux catégories de normes se manifeste concrètement par une convergence de leurs contenus qui se retrouvent simultanément dans les deux systèmes normatifs. Cette évolution est symptomatique de l’orientation progressive de la gestion des forêts d’une approche exclusivement étatique vers un mode de gouvernance hybride

    Guillaume Futhazar, Les modalités d'influence de l'IPBES sur l'évolution du droit international de l'environnement en Méditerranée, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille sous la direction de Sandrine Maljean-Dubois et Wolfgang Cramer, membres du jury : Olivier Leclerc (Rapp.), Makane Moïse Mbengue et Daniel Compagnon  

    Après des décennies de croissance rapide du droit international de l’environnement, il est aujourd’hui crucial d’assurer l’effectivité et l’efficacité de cette branche du droit. Cela implique, entre autres, de garantir la flexibilité et la réactivité des instruments existants. Cette thèse propose d’explorer les mécanismes et phénomènes permettant aux régimes internationaux environnementaux de s’adapter aux évolutions scientifiques, politiques et juridiques en s’appuyant sur un cas d’étude précis : l’influence de la Plateforme intergouvernementale politique et scientifique pour la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) en Méditerranée. L’IPBES a été récemment établie afin de pallier l’inefficacité des politiques environnementales en matière de biodiversité. En partant du postulat du succès de cette plateforme, cette thèse expose les divers moyens juridiques d’influences dont celle-ci dispose dans la région. Nous verrons ainsi que l’expertise institutionnelle des régimes méditerranéens constitue une modalité d’influence directe tandis que les nombreux phénomènes de diffusion normative lui assurent une influence indirecte. La Méditerranée comporte à une échelle réduite tous les enjeux du droit international de l’environnement. Une telle étude permettra donc de mettre en lumière des aspects rarement étudiés de cette branche du droit

    Julien Dellaux, Le mécanisme visant la conservation des forêts tropicales de la convention-cadre sur les changements climatiques (REDD+) : illustration de l'adaptativité du droit international, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille sous la direction de Sandrine Maljean-Dubois et Marcelo Dias Varella, membres du jury : Laurence Boisson de Chazournes (Rapp.), Jorge Enrique Viñuales, Isabelle Hachez et Carina Costa de Oliveira    

    Comment le droit international peut-il réglementer des phénomènes complexes ? Cette question se pose avec une acuité particulière en ce qui concerne la déforestation tropicale. En effet, les difficultés techniques et les intérêts divergents des États, découlant de l’interaction des multiples services assurés par les forêts, ont empêché l’adoption d’une convention internationale en ce domaine. Néanmoins, les négociations menées au sein du régime international du climat ont créé un mécanisme dit de « réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts et le rôle de la conservation et de la gestion durable des forêts et du renforcement des stocks de carbone forestiers dans les pays en développement » (REDD+). Défini par un ensemble de décisions de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, il a déjà permis d’initier, sur le territoire des pays en développement, une amélioration substantielle du contrôle des ressources forestières et des réformes réglementaires et institutionnelles de grande ampleur. Notre étude se propose d’évaluer les spécificités du système normatif mis en place sur la REDD+. Elle a pour objet, en dépassant l’apparente faiblesse formelle des instruments juridiques sur lesquels il repose, de mettre en évidence sa portée normative. Elle révèle l’aptitude du droit international à réglementer des phénomènes complexes en donnant naissance à des systèmes juridiques adaptatifs. Elle démontre que la spécificité de tels systèmes normatifs réside dans la satisfaction de deux exigences opposées : la flexibilité et la sécurité juridique.

  • Audrey Dameron, L'aménagement urbain - Contribution à la reconnaissance d'une notion juridique, thèse soutenue en 2015 à La Réunion sous la direction de Grégory Kalflèche, membres du jury : Élise Carpentier (Rapp.), Jacqueline Morand-Deviller    

    Dans le cadre des enjeux actuels du droit à la ville et à la qualité de vie, l'aménagement urbain constitue un outil pertinent qu'il convient de façonner en ce sens. Notion pivot de l'urbanisme opérationnel, aucune définition complète ne figure pourtant dans les textes, et les multiples références à l'aménagement dans l'ensemble des branches du droit n'ont fait qu'embrumer davantage les contours de l'aménagement urbain. L'étude du code de l'urbanisme, des débats parlementaires et de la jurisprudence conduit à désigner l'opération d'aménagement urbain comme sa matérialisation concrète. Distinct de l'aménagement du territoire et transcendant la frontière public-privé, l'aménagement urbain désigne les opérations de travaux visant un projet urbain d'intérêt général portant sur un quartier ou du moins sur un lieu de vie. Elle constitue dès lors un instrument local de choix au service de la qualité de vie. C'est pour cette raison qu'un régime juridique de droit commun, qui serait applicable à toute opération d'aménagement urbain, doit être élaboré. De sa conception à sa réalisation, ce régime permettrait de concilier les considérations purement économiques de cette activité avec les exigences modernes de garantie d'un cadre de vie de qualité.