Gérard Cahin

Professeur émérite
Droit public.
Université Paris Panthéon-Assas

Centre de Recherches de l'Institut des Hautes Études Internationales
  • THESE

    La coutume internationale et les organisations internationales : l'incidence de la dimension institutionnelle sur le processus coutumier, soutenue en 1998 à Nancy 2 sous la direction de Denys Simon

  • Gérard Cahin, Reconstruction et construction de l'État en droit international, Brill, 2020, The Hague Academy collected courses online 

    Gérard Cahin, Florence Poirat, Sandra Szurek (dir.), La France et la condition internationale des personnes et des biens, Editions A. Pedone, 2019, La France et le droit international, 526 p. 

    Gérard Cahin, Florian Couveinhes Matsumoto, Thibaut Charles Fleury, Grandes pages du droit international, Éditions A. Pedone, 2018, 289 p.  

    La 4e de couverture indique : "Après s'être successivement intéressé aux sujets du droit international, puis à ses sources et au thème de la guerre et de la paix, l'Institut des hautes études internationales consacre le nouveau volume de ses Grandes pages de la doctrine internationaliste à celui des espaces. Selon un principe bien établi, docteurs, doctorants et professeurs de l'IHEI ou rattachés à lui ont joint leurs efforts et cultivé leurs affinités personnelles pour jeter un regard rétrospectif sur la manière dont les pères fondateurs et les grands auteurs du droit international ont abordé certaines questions essentielles posées, hier comme aujourd'hui, tant à l'appréhension même de l'espace qu'à la détermination du statut et du régime des différents espaces. De Schoenborn à Kelsen, de Vattel à Ch. De Visscher, de Grotius à Ch. Chaumont, de Wellington Koo à Kiss, cinq siècles de doctrine sont parcourus pour traiter de sujets aussi divers que les zones d'influence, la souveraineté territoriale, les concessions étrangères, le domaine de validité territorial de l'ordre juridique étatique, l'exterritorialité, la liberté de la haute mer, le cyberespace, l'espace aérien, les eaux souterraines, le patrimoine commun de l'humanité ou encore le destin du domaine public international"

    Gérard Cahin, Florence Poirat, Sandra Szurek (dir.), La France et les organisations internationales, A. Pedone, 2014, La France et le droit international, 385 p. 

    Gérard Cahin, Florence Poirat, Sandra Szurek (dir.), Ouverture, A. Pedone, 2007, La France et le droit international, 389 p. 

    Gérard Cahin, La coutume internationale et les organisations internationales: l'incidence de la dimension institutionnelle sur le processus coutumier, Pedone, 2001, Publication de la Revue générale de droit international public ( Nouvelle série ), 782 p. 

    Gérard Cahin, Les conceptions littéraires et artistiques de Mao Tsé-Toung, 1973, 172 p. 

  • Gérard Cahin, Évelyne Lagrange, « Sommaire », 2019, pp. 235-237    

    Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. Sommaire. In: Annuaire français de droit international, volume 65, 2019. pp. 235-237.

    Gérard Cahin, Daphné Dreysse, Évelyne Lagrange, « Immunités des organisations internationales : l’arrêt de la Cour suprême des États-Unis, Jam et al. v. international finance corp. », 2019, pp. 238-252    

    Dreysse Daphné, Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. Immunités des organisations internationales : l’arrêt de la Cour suprême des États-Unis, Jam et al. v. international finance corp.. In: Annuaire français de droit international, volume 65, 2019. pp. 238-252.

    Gérard Cahin, Ludovic Legrand, Évelyne Lagrange, « Les projets d’amendements à l’acte constitutif de l’UNESCO examinés lors de la 40e session de la Conférence générale », 2019, pp. 253-260    

    Legrand Ludovic, Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. Les projets d’amendements à l’acte constitutif de l’UNESCO examinés lors de la 40e session de la Conférence générale. In: Annuaire français de droit international, volume 65, 2019. pp. 253-260.

    Gérard Cahin, Adam Abdou Hassan, Évelyne Lagrange, « La Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG) : une institution singulière décriée », 2019, pp. 261-287    

    Abdou Hassan Adam, Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. La Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG) : une institution singulière décriée. In: Annuaire français de droit international, volume 65, 2019. pp. 261-287.

    Gérard Cahin, Philippe Gout, Évelyne Lagrange, « Crises et changement de direction à l’ONUSIDA », 2019, pp. 288-303    

    Gout Philippe, Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. Crises et changement de direction à l’ONUSIDA. In: Annuaire français de droit international, volume 65, 2019. pp. 288-303.

    Gérard Cahin, Lucie Paiola, Évelyne Lagrange, « La résolution 2467 (2019) du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies du 23 avril 2019 intitulée Les femmes et la paix et la sécurité – violences sexuelles en période de conflit armé », 2019, pp. 304-319    

    Paiola Lucie, Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. La résolution 2467 (2019) du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies du 23 avril 2019 intitulée «Les femmes et la paix et la sécurité – violences sexuelles en période de conflit armé». In: Annuaire français de droit international, volume 65, 2019. pp. 304-319.

    Gérard Cahin, Matthieu Aldjima Namountougou, Évelyne Lagrange, « Le financement des opérations de paix de l’Union africaine », 2019, pp. 320-329    

    Aldjima Namountougou Matthieu, Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. Le financement des opérations de paix de l’Union africaine. In: Annuaire français de droit international, volume 65, 2019. pp. 320-329.

    Gérard Cahin, Marie Lemey, Évelyne Lagrange, « Le traitement statistique des territoires contestés dans la pratique des organisations internationales », 2019, pp. 330-344    

    Lemey Marie, Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. Le traitement statistique des territoires contestés dans la pratique des organisations internationales. In: Annuaire français de droit international, volume 65, 2019. pp. 330-344.

    Gérard Cahin, Évelyne Lagrange, « Sommaire », 2018, pp. 341-342    

    Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. Sommaire. In: Annuaire français de droit international, volume 64, 2018. pp. 341-342.

    Gérard Cahin, Paolo Palchetti, Évelyne Lagrange, « Sanctions et réactions : la Crise russe au Conseil de l’Europe », 2018, pp. 343-355    

    Palchetti Paolo, Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. Sanctions et réactions : la «Crise russe» au Conseil de l’Europe. In: Annuaire français de droit international, volume 64, 2018. pp. 343-355.

    Gérard Cahin, Évelyne Lagrange, « Les résolutions 2178 (2014) et 2396 (2017) du Conseil de sécurité : l’adaptation de la stratégie antiterroriste des Nations Unies au phénomène des Combattants terroristes étrangers », 2018, pp. 356-372    

    Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. Les résolutions 2178 (2014) et 2396 (2017) du Conseil de sécurité : l’adaptation de la stratégie antiterroriste des Nations Unies au phénomène des «Combattants terroristes étrangers». In: Annuaire français de droit international, volume 64, 2018. pp. 356-372.

    Gérard Cahin, Delphine Burriez, Évelyne Lagrange, « Le retrait des États des organisations internationales : actualité récente (UNESCO, OEA, CPI…) », 2018, pp. 373-382    

    Burriez Delphine, Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. Le retrait des États des organisations internationales : actualité récente (UNESCO, OEA, CPI…). In: Annuaire français de droit international, volume 64, 2018. pp. 373-382.

    Gérard Cahin, Denys-sacha Robin, Évelyne Lagrange, « Les cyberattaques contre les organisations internationales », 2018, pp. 383-392    

    Robin Denys-sacha, Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. Les cyberattaques contre les organisations internationales. In: Annuaire français de droit international, volume 64, 2018. pp. 383-392.

    Gérard Cahin, Béatrice Trigeaud, Évelyne Lagrange, « Le programme CORSIA de l’OACI : essai d’une approche multilatérale de la lutte contre les émissions de CO2 dans le secteur de l’aviation civile », 2018, pp. 393-399    

    Trigeaud Béatrice, Cahin Gérard, Lagrange Évelyne. Le programme CORSIA de l’OACI : essai d’une approche multilatérale de la lutte contre les émissions de CO2 dans le secteur de l’aviation civile. In: Annuaire français de droit international, volume 64, 2018. pp. 393-399.

    Gérard Cahin, « Limitation du pouvoir constituant : le point de vue de l’internationaliste », Civitas Europa , 2014, n° ° 32, pp. 55-79    

    Inconcevable ou problématique du point de vue du droit constitutionnel selon qu’est en cause l’édiction ou la révision de la constitution, la limitation du pouvoir constituant résultant d’une obligation internationale prescrivant à l’Etat un comportement relatif à la révision ou même à l’édiction de sa constitution n’a rien que de très banale du point de vue du droit international. Si elles réduisent le champ de l’autonomie constitutionnelle de l’Etat, de telles limitations, toujours formellement consenties, en préservent néanmoins le principe et n’affectent en rien le statut des normes constitutionnelles dans l’ordre interne duquel elles tiennent leur validité intrinsèque, selon une logique dualiste des rapports de systèmes. Dans certaines situations exceptionnelles toutefois, illustrées à Chypre et en Bosnie-Herzégovine, on assiste à une véritable confiscation du pouvoir constituant par substitution d’une autorité internationale à l’autorité nationale légitime : selon une logique cette fois moniste, un traité institue par lui-même la constitution, qui trouve sa source dans un ordre juridique auquel elle n’appartient pas et perd de ce fait même le caractère originaire sans lequel il n’est pas de constitution ni de pouvoir constituant.

    Gérard Cahin, « Les Nations Unies, la gouvernance et la restructuration de la société internationale », 2001, pp. 307-330    

    Le phénomène généralisé d'affaiblissement de l'Etat et la diversification des acteurs internationaux non-étatiques, l'un et l'autre produits de la mondialisation, conduisent l'ONU à formuler un projet de restructuration de la société internationale, articulé sur le concept médiatique de gouvernance. Cette restructuration appelle pour une part l'application aux Nations Unies elles-mêmes des règles de la bonne gouvernance, recherchée avec des chances limitées de succès par la démocratisation du processus décisionnel, notamment à travers la réforme du Conseil de sécurité, et par le rééquilibrage des pouvoirs, en vue de contrebalancer le basculement du centre de gravité de l'Organisation vers le Conseil de sécurité, et le déplacement du pouvoir économique en dehors des Nations Unies. La restructuration de la société internationale prend d'autre part la forme d'initiatives en faveur d'une gouvernance mondiale, visant à associer plus étroitement les ONG et le secteur privé à l'élaboration et à l'application des normes internationales, mais qui se traduit aussi par une valorisation indifférenciée de ces acteurs très hétérogènes, non compensée par un projet politique global et révélant les limites du concept quelque peu nébuleux de gouvernance.

    Gérard Cahin, Stéphane Pierré-Caps, José Woehrling, Ivan Boev, Roland Breton [et alii], « Où va l'État-nation ? Débat organisé par le Collège d'Etudes Fédéralistes, Aoste, 31 Juillet 2001 », 2001, pp. 95-120    

    Pierré-Caps Stéphane, Woehrling José, Boev Ivan, Cahin Gérard, Breton Roland, Andrione Etienne. Où va l'État-nation ? Débat organisé par le Collège d'Etudes Fédéralistes, Aoste, 31 Juillet 2001. In: Civitas Europa, n°7, septembre 2001. pp. 95-120.

    Gérard Cahin, « L'action internationale au Timor oriental », 2000, pp. 139-175    

    Cahin Gérard. L'action internationale au Timor oriental. In: Annuaire français de droit international, volume 46, 2000. pp. 139-175.

  • Gérard Cahin, « Penser différentes manières de penser. Théories du droit international », le 27 octobre 2023  

    Table ronde organisée par l'Institut Villey, Université Paris II Panthéon-Assas

    Gérard Cahin, « L’efficacité des instruments internationaux », le 11 mars 2022  

    Organisée par l'IHEI et l'OCDE à l'occasion de la publication du recueil de pratiques des organisations internationales

    Gérard Cahin, « Les espaces », le 17 février 2017  

    Quatrième journée d'études de l'Institut des hautes études internationales des "Grandes pages du droit international"

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Evangelia Alexiou, Le constitutionnalisme global : une étude de l'évolution de la pensée constitutionnaliste en droit international, thèse soutenue en 2023 à Université ParisPanthéonAssas, membres du jury : Lucie Delabie (Rapp.), Pierre-François Laval (Rapp.), Niki Aloupi et Arnaud Le Pillouer  

    La pensée constitutionnaliste, aussi fondamentale qu'elle soit dans l'histoire juridique et politique mondiale, fut traditionnellement limitée à l'État et, jusqu'à très récemment, quasi absente du droit international. En étudiant la nouvelle théorie pluridisciplinaire du constitutionnalisme global, la présente thèse explore l'évolution de la pensée constitutionnaliste au-delà de l'État, en mettant l'accent, d'une part, sur les fondements théoriques du constitutionnalisme global et, d'autre part, sur sa cristallisation progressive en une nouvelle théorie, susceptible de proposer un nouveau paradigme tant pour la discipline du droit international que pour celle du droit public vu dans son ensemble. En adoptant une définition fonctionnelle de la notion de constitution, la présente étude s'interroge sur la transposition des fonctions constitutionnelles classiques - politiques, juridiques et symboliques - au-delà de l'État. Le constitutionnalisme global est, alors, étudié en tant qu'une nouvelle théorie du droit global, ayant pour autant ses racines dans les idées anciennes de la démocratie, du droit naturel et du cosmopolitisme. D'ailleurs, si elle divise actuellement les internationalistes, cette nouvelle théorie trouve ses sources dans la pensée des plus grands publicistes du XXe siècle. En offrant des réponses plus ou moins convaincantes aux multiples crises du droit public contemporain, le constitutionnalisme global est, en effet, conçu comme un constitutionnalisme multiniveaux, pluraliste et cosmopolitique, structuré autour de l'idée quelque peu utopique d'un ordre constitutionnel global.

    Aspasia Archontaki, L'autorité des obiterdicta et des opinions dissidentes du juge de la CIJ, thèse en cours depuis 2016  

    D'un côté, selon la conception anglo-saxonne, chaque juge peut, s'il le désire, joindre à l'arrêt de la CIJ l'exposé de son opinion individuelle ou dissidente. De l'autre côté, le obiter dictum est une expression latine signifiant «soit dit en passant», qui est aussi issu de la procédure anglo-saxonne. Il est une remarque ou observation faite par un juge qui, bien qu'elle se trouve à l'intérieur même de l'analyse de la cour, ne constitue pas un élément justifiant la décision rendue. En d?autres termes, les obiter dicta sont souvent employés afin d'illustrer une situation quelque peu différente du cas en l'espèce. Les questions majeures qui se posent, sont donc les suivantes : Quel est le statut et l'autorité des obiter dicta et des opinions séparées, dissidentes et individuelles en droit international ? Il ne doit pas être ignoré que l'article 57 du Statut de la CIJ et l'article 95, para. 2 du Règlement de procédure de la CIJ disposent le droit de tout juge d'exprimer son opinion dissidente ou individuelle. Au contraire, une telle précision n'existe pas en ce qui concerne les obiter dicta. Quels sont leurs points communs et leurs différences ? Constituent-ils une source de droit international ? À quelle échelle peuvent-ils influencer les décisions futures de la CIJ ?

    Rodney Bourgoin, L’évolution du rôle du Conseil Economique et Social des Nations-Unies , thèse en cours depuis 2012  

    Cette recherche a pour objet la détermination et l’analyse du cadre juridique dans lequel s’inscrit la problématique du développement aujourd’hui au sein des Nations-Unies et d’y situer à travers l’étude du rôle de son organe chargé des questions économiques et sociales la place qu’elle y occupe. À son terme elle permettra de connaître et d’ évaluer l’influence réelle des Nations Unies sur ces questions par rapport aux acteurs institutionnels intergouvernementaux « concurrents » ainsi que la qualité des relations qu’elle entretient avec eux, sur la base de ces « corps de normes » de droit international qui s’y rapportent. Les aspects positifs et les limites des pratiques institutionnelles qui en découlent méritent d’être mis en évidence. Quelle est la spécificité de ce Conseil mal connu chargé par la Charte du secteur le plus discuté des relations internationales contemporaines ? Quelle est en matière de développement dans une perspective fonctionnelle la contribution du Conseil à la coopération à la fois normative et opérationnelle ? En quoi son renforcement est-il fondamental dans le processus de réforme des Nations Unies ? Comment le Conseil, organe principal au second degré et au domaine de compétence étendue, est-il parvenu à s’adapter sur le plan institutionnel comme sur celui de ses pouvoirs ? Il lui revient en effet de maintenir le cap dans un invraisemblable contexte institutionnel où interviennent les organes proliférants des Nations-Unies, le relais politique des groupes étatiques, les sommets plus ou moins larges et de toute nature, sans oublier les acteurs transnationaux dans leur diversité illimitée. Dès lors difficilement pourra se faire l’économie d’analyses sur la fragmentation du droit international du développement. De même aussi sur le phénomène institutionnel sans doute essoufflé et apparemment en quête d’autres formes de gouvernance en matière de coopération pour le développement.

    Lucia Fuentes Gongora, Recherche sur la contribution de l'amérique latine à la formation et la réalisation du droit international public, thèse en cours depuis 2010  

    Caractérisée par un régionalisme fort, l'amérique latine a eu un rôle de plus en plus important dans le développement du droit international, spécialement le droit relatif aux ressources naturelles, le droit maritime et récemment le droit du commerce international et des investissements étrangers. cependant, il est clair que les réalités économiques et la faiblesse technique relative de la région constituent des limites à sa contribution effective au droit international. de plus, le développement du droit international, comme l'organisation des rapports internationaux, ne se font pas dans l'abstrait, ils sont largement le résultat de la lutte de pouvoir entre états. ainsi, la détermination de la contribution des états et des organisations internationales latino-américains au développement de ses règles et institutions paraît revêtir une grande importance pour la compréhension générale de l'évolution du droit international et pour la prise de conscience des intérêts présents dans cette évolution. aujourd'hui, l'amérique latine représente la troisième puissance économique au monde; l'essor économique des dernières décennies donnera-t-elle plus d'influence à cette région dans la formation et la réalisation du droit international? demeure-t-elle une région historiquement réceptrice de la volonté juridique des états européens? a-t-elle su profiter du principe d'égalité juridique des états? a-t-elle contribué à la démocratisation du droit international ? ou bien à sa fragmentation ? voici quelques unes des questions auxquelles nous chercherons à répondre afin d'évaluer l'apport de ces états à l'évolution du droit international.

    Felipe Cadena garcia, La protection de l'environnement en temps de conflit armé non international, thèse en cours depuis 2010  

    Le droit international humanitaire relatif aux conflits armés internationaux prévoit des normes explicites sur la protection de l'environnement. Ces normes établissent qu'il est interdit d'utiliser des méthodes ou moyens de guerre conçus pour causer des dommages étendus, durables et graves à l'environnement naturel et que la guerre sera conduite en veillant à protéger l'environnement naturel contre les dommages étendus, durables et graves. Néanmoins, on constate l'absence de normes de protection environnementale en cas de conflit armé non international, bien que des dommages à l'environnement puissent être causés lors de ce type de conflit. L'objectif de la recherche est donc de déterminer si des normes conventionnelles ou coutumières qui obligent les Etats et les groupes armés non-étatiques à protéger de manière directe l'environnement en temps de conflit armé non international émergent actuellement en droit international. Dans cette perspective, une première partie aura pour objet l'étude des mécanismes juridiques développés par certains Etats où un conflit armé s'est déroulé et la possible articulation entre le droit international de l'environnement et le droit des conflits armés et l'application potentielle du droit international de l'environnement en tant que les specialis en temps de conflit armé non international. Dans une deuxième partie, le suivi et le contrôle réalisé par les organismes compétents dans des situations relatives aux dommages environnementaux causés en temps de guerre seront examinés, afin de déterminer s'il est possible d'attribuer la responsabilité internationale aux Etats et aux groupes armés non-étatiques et d'imposer des sanctions civiles et pénales aux responsables.

  • Flora Atcho, La situation des entités contestées en droit international, thèse soutenue en 2022 à Université de Lorraine sous la direction de Jean-Denis Mouton, membres du jury : Cécile Rapoport (Rapp.), Thierry Garcia (Rapp.), Catherine Maia et André Moine  

    En droit international, la question des entités contestées est communément abordée de façon indirecte à travers la reconnaissance. Cette approche ne permet ni de rendre compte de façon détaillée et approfondie du phénomène des entités contestées, ni de démontrer l’existence ou l’absence d’un statut juridique de ces entités en droit international positif. Cette thèse est ainsi consacrée à expliquer l’existence juridique des entités contestées, plus précisément, à déterminer leur situation juridique en l’état actuel du droit international. Elle a pour objectif premier de recenser et de systématiser le phénomène des entités contestées, et surtout de contribuer à approfondir certaines théories du droit international telles que la théorie de la reconnaissance, celle de la personnalité juridique ou celle de la souveraineté. Notre démarche tout au long de cette thèse est de montrer que ces entités à prétention étatique, malgré leur non-reconnaissance, faible reconnaissance ou leur reconnaissance contestée, loin d’être ignorées par le droit international, ont une existence juridique indéniable. Et même si aucune de ces entités ne disposent du statut d’État dans l’ordre juridique international, leur existence n’est pas purement factuelle, comme peuvent le laisser croire les partisans de la théorie « constitutive » des effets de la reconnaissance. L’analyse de la pratique internationale entreprise de manière inductive permet de constater que l’étendue des pouvoirs que ces entités exercent sur les territoires et les populations qu’elles revendiquent est trop importante pour que le droit international, les droits communautaires et internes fassent fi de leur existence et des actes qu’elles édictent. Elle permet, aussi et surtout, de décrire la mesure de l’existence juridique des entités contestées, en expliquant la condition de ces entités en droit international public.

    Emmanuel Guematcha, Les commissions vérité et les violations droits de l’homme et du droit international humanitaire, thèse soutenue en 2012 à Paris 10 sous la direction de Sandra Szurek, membres du jury : Mouloud Boumghar (Rapp.), Christian Tomuschat (Rapp.), Marina Eudes    

    Après la commission de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire et dans le cadre parfois d’une transition ou d’une situation post conflictuelle difficile, les Commissions vérité ont été de plus en plus créées au sein des Etats. Parce qu’elles sont destinées à l’examen de violations de règles établies en droit international, se pose la question de leur rapport avec ce droit. Par leurs spécificités formelles et la flexibilité de leurs règles, leur utilisation du droit international et leur prise en compte des victimes, elles constituent un cadre particulièrement novateur dédié à l’examen des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Cependant, instances non judiciaires et eu égard aux évolutions du droit international, elles conduisent à s’interroger sur la responsabilité pour ces violations et des obligations internationales de l’Etat à cet égard, et à exiger la mise en œuvre de la responsabilité pénale pour la commission des violations les plus graves qu’elles ont constatées.

  • Jessie Duval, Le concept d'Etats défaillants dans les relations internationales : une étude politique, thèse soutenue en 2019 à Paris Est sous la direction de Stephen Launay, membres du jury : Pascale Delormas et Jérôme Roudier  

    Dans les années 1990/2000, les termes Failling State, Failed State, Collapsed State, Quasi-State et Weak State bouleversent la pensée politique internationale. On s’est alors posé la question de savoir s’ils n’étaient pas en train de créer une nouvelle catégorie d’États dans le champ de la science politique, une catégorie des États « déviants » ? De quelles déviances s’agissait-t-il alors ? Quelles normes politiques et internationales avaient-t-ils transgressé ? Au final, quelle(s) définition(s) pouvions-nous apporter à ces États dans un ou des sens que la science politique entendrait ? En quoi contribueraient-t-elles à enrichir la théorie politique ? Craignant les effets normatifs et l’absence d’objectivité scientifique d’une définition provisoire de départ, nous avons choisi de définir le concept de manière descriptive c’est-à-dire au terme d’une analyse empirique. Le problème était alors d’ordre méthodologique : comment décrire un objet dont on ne soupçonnait pas l’existence il y a peu? Et comment l’analyser ? Nous sommes parties de l’idée que les Failling State, Failed State, Collapsed State, Quasi-State et Weak State étaient des notions synonymes issues d’un même concept, « États défaillants ». L’emploi de ce terme philosophique nous donnait donc pour tâche de déterminer tous les sens, notions et usages rattachés. Le concept pouvait également être caractéristique d’un paradigme. Ce terme emprunté à la philosophie des sciences permettait d’envisager l’existence d’une communauté de penseurs, co-auteurs du concept-paradigme grâce à leurs usages lexicaux socio-politiques voire à leurs théories.Il nous restait à emprunter la démarche du lexicographe. Appuyée sur les outils de l’analyse du discours, en particulier sur les méthodes formulaire et lexicologiques, il s’est agi de retracer l’histoire du concept sur un temps long : de sa genèse, ses phases de construction et de déconstruction à nos jours.De cette approche diachronique, trois résultats ont été dégagés :Le premier a été de découvrir le théoricien du concept-paradigme « État-défaillant » en la personne de René de Lucinge, Sieur des Allymes. L’ambassadeur de la Savoie à la Cour de France sous le roi Henri III, proche un temps de Giovanni Botero, expose pour la première fois, la théorie de la défaillance c’est-à-dire de la chute de l’État dans son petit traité politique De la Naissance, Duree et Cheutte des Estats, publié en 1588 à Paris. Disgracié en 1602 pour avoir signé le traité de Lyon, son nom et ses œuvres ont été damnati trois cents ans durant. À travers la découverte de René de Lucinge, la communauté originelle des penseurs du paradigme peut ainsi être révélée. L’ « État défaillant » apparaît donc au même moment que le concept d’ « État », lui-même, c’est-à-dire au XVIe siècle.Le second résultat porte sur les évolutions cognitives du concept-paradigme entre Naissance et les années 2000. Il perd, par exemple, une de ses notions phares, la notion antonyme de conservation de l’État. Et, la domination des juristes, à plusieurs moments de la « vie » du concept, exerce un effet dirimant sur son sens. Les mots ayant une « mémoire », il n’est, en effet, plus possible de le penser ou de l’employer sans lui associer les termes de « manquements », « devoirs » ou « obligations ». Ce second résultat permet de révéler d’autres communautés de savants grâce à leurs usages socio-politiques. Le dernier résultat permet d’évaluer l’apport américain dans l’histoire du concept. Certes, cette innovation pousse le paradigme vers son apogée. Il s’enrichit de modélisations qui révèlent l’existence de règles analytiques communes aux communautés du paradigme. Cependant, la domination américaine le fait entrer dans le champ politique international. Or, cette évolution conduit à la création d’un concurrent, le Fragile State, dont l’émergence progressive provoque, au final, l’extinction concomitante du concept-paradigme « États défaillants »

    Denys-Sacha Robin, Les actes unilatéraux des États comme éléments de formation du droit international, thèse soutenue en 2018 à Paris 1 sous la direction de Évelyne Lagrange, membres du jury : Mathias Forteau (Rapp.), Denis Alland  

    Les actes juridiques unilatéraux des États, extrêmement variés dans leurs formes comme leurs contenus, contribuent à la formation et à l’évolution des normes internationales. Cependant, la présente thèse soutient que ces actes unilatéraux ne constituent pas, pris isolément, un mode de production du droit international ; tout au plus en sont-ils des éléments de formation. Parmi tous les actes adoptés par les États, certains seulement véhiculent des «prétentions normatives stricto sensu». Ces prétentions manifestent une certaine tension entre l’exercice par les États d’un pouvoir d’application du droit existant, en vertu de normes d’habilitation établies ou revendiquées, et d’un pouvoir de l’interpréter ou de le transformer. Dans ces conditions, ces prétentions bénéficient d’une existence objective et d’une opposabilité présumée tout en étant potentiellement contestables durant un certain laps de temps. L’attribution d’une valeur au silence des tiers intéressés apporte la preuve d’un tel présupposé. Ainsi, la représentation proposée met en lumière l’exercice par les États d’un véritable pouvoir de sommation : il découle des prétentions identifiées un effet autonome consistant à requérir les réactions des tiers susceptibles d’en remettre en cause le bien-fondé. Les protestations, reconnaissances ou acquiescements silencieux des tiers constituent alors la condition nécessaire et suffisante aux fins de détermination de l’(in)opposabilité du contenu normatif des prétentions. Du processus décrit, il peut être déduit que l’existence et la signification des rapports de droit produits par la confrontation des prétentions et réactions des États reposent certes sur des accords informels. Toutefois, le fonctionnement du processus révèle avant tout l’influence considérable de l’unilatéralisme sur la définition et l’évolution du droit international. Les États se voient en effet soumis à une obligation accrue de vigilance à l’égard des prétentions susceptibles d’emporter des effets sur leurs droits et obligations.

    Vinc Denalet Okila, La reconstruction économique des territoires ravagés par des conflits armés au regard de la Charte des Nations Unies, thèse soutenue en 2017 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Yves Nouvel, membres du jury : Thierry Garcia (Rapp.), Julien Cazala et Catherine Colard-Fabregoule  

    A cours des dernières décennies, le Conseil de sécurité, agissant en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies, a autorisé l'adoption de diverses mesures de nature ou de portée économique, dans la sphère des États ou territoires non-étatiques, à l'issue de conflits armés. Il a ainsi promu la stabilisation économique, via des réformes économiques d'envergure, dans des zones post-conflictuelles telles que le Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Timor oriental ou l'Irak. Il a intégré des principes de bonne gouvernance économique dans des régimes de gouvernance transitoires au Liberia ou aux deux Soudan. Il a développé une gamme de stratégies de consolidation de la paix de plus en plus sophistiquée pour stabiliser l'exploitation des ressources naturelles comme le bois, le pétrole ou les diamants, dans les États comme la Sierra Leone, la République démocratique du Congo ou la Côte d'Ivoire. Toutes ces interventions, plus ou moins intrusives, dans la sphère économique interne des États soulèvent des questions d'ordre juridique importantes. Dans cette étude nous nous sommes intéressés à deux questions essentiellement, à savoir, l'ordre juridique international, tel que nous le connaissons aujourd'hui, dispose-t-il de tous les matériaux nécessaires et indispensables pour encadrer et réglementer toute activité de reconstruction économique entreprise par le Conseil de sécurité ou ses agents d'exécution sur la base du chapitre VII d la Carte des Nations Unions ? Et si oui, comment et dans quelle mesure un tel cursus est-il appréhendé en pratique par les différents acteurs ? Les réponses apportées à cette problématique nous ont conduit, dans un premier temps, à déterminer l'existence , sinon la portée du corpus juridique pertinent, et ensuite, à analyser son impact sur la nature et la portée des pouvoirs susceptibles d'être exercé dans ce contexte. Et, dans un second temps, nous avons apprécié jusqu'à quel point les exigences ainsi établies ont, jusqu'à ce jour, pénétré la pratique des différents acteurs sur cette question précise, et en cas de violation des règles pertinentes, comment rendre, et dans quelle mesure, les acteurs concernés responsables des violations alléguées.

    Francisca Aguayo Armijo, La coordination entre organisations internationales en matière de reconstruction post-conflit, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Pierre Michel Eisemann, membres du jury : Lucie Delabie (Rapp.), Kathryn Nwajiaku-Dahou et Nicolas Lemay-Hébert  

    La coordination en matière de reconstruction post-conflit vise à associer les activités entreprises dans les domaines de la sécurité internationale, de l'aide humanitaire et du développement, traditionnellement confiés à des organisations internationales distinctes et même à différents organes au sein des organisations à compétences intersectorielles, comme l'ONU. Ces activités se voient marquées par des interdépendances ainsi que par des chevauchements et des enchevêtrements découlant de l'extension des compétences des organisations, elle-même fondée sur les interdépendances entre les domaines d'action. Cette extension des compétences est déterminée dans le cadre interne de chaque organisation, sans tenir compte sur le plan juridique des compétences des autres organisations. C'est la raison pour laquelle la coordination ne peut être atteinte au moyen d'une répartition des compétences susceptible de garantir l'absence de chevauchements (coordination négative). En pratique, cette idée cède devant une coordination fondée sur la coopération, visant à faciliter l'exercice conjoint des compétences en matière de reconstruction (coordination positive). Cet exercice conjoint se déploie dans un cadre juridique marqué par l'autonomie des organisations, défendue à des degrés variables aussi bien par les organisations que par leurs États membres. Les méthodes de coordination doivent alors se révéler souples afin de s'adapter aussi bien aux facteurs variables de chaque contexte d'action qu'au cadre général dans lequel s'établissent les relations entre les organisations, constat qui explique le rôle du droit mou en matière de coordination.

    Marjorie Beulay, L’applicabilité des droits de l’Homme aux organisations internationales, thèse soutenue en 2015 à Paris 10 sous la direction de Jean-Marc Thouvenin, membres du jury : Pierre Bodeau-Livinec (Rapp.), Sébastien Touzé et Ludovic Hennebel    

    L’obligation de respect des droits de l’Homme s’adresse traditionnellement aux États. Cependant, les organisations internationales se présentent aujourd’hui de plus en plus comme des acteurs incontournables de la scène internationale et leur activité tend de plus en plus à réguler la vie des individus. Face à une telle situation, le « besoin » de voir les droits de l’Homme s’appliquer aux organisations internationales se fait de plus en plus prégnant, notamment au sein de la doctrine. Cela s’explique par les circonstances permettant à ces entités d’influencer la vie des personnes physiques et morales. De par leurs compétences et prérogatives elles se sont progressivement inscrites dans une relation de pouvoir vis-à-vis des individus que ce soit directement ou indirectement. En conséquence, au regard du degré de développement actuel de la protection internationale des droits de l’Homme, un tel comportement nécessite d’être encadré, notamment afin d’être légitime aux yeux de ceux sur lesquels il s’exerce. Toutefois, en dépit des fondements venant étayer cette nécessité de limitation du pouvoir exercé, sa concrétisation juridique n’en est qu’à ses prémices. Si d’un point de vue normatif, l’encadrement ébauché s’avère fragile mais potentiellement mobilisable ; d’un point de vue procédural, il demeure minimal voire inexistant. Dès lors, beaucoup reste encore à faire pour que l’applicabilité des droits de l’Homme aux organisations internationales passe de l’évidence au droit.

    Antal Berkes, Les "zones grises" : la protection des droits de l'homme dans les zones hors du contrôle effectif de l'état, thèse soutenue en 2015 à Paris 1 sous la direction de Laurence Burgorgue-Larsen et Gábor Kardos, membres du jury : Olivier de Frouville (Rapp.), Pál Sonnevend  

    Notre thèse analyse la protection internationale des droits de l'homme dans des «zones grises», définies comme des zones géographiques où l’État, souverain sur son territoire, ne peut ou ne veut pas exercer un contrôle effectif. Or, une fois l’État n'a plus de contrôle sur une partie de son territoire, les mécanismes de contrôle des droits de l'homme deviennent paralysés. La question principale à laquelle notre étude vise à répondre est la question de savoir si et comment le droit international des droits de l'homme peut s'appliquer de façon effective dans des zones hors du contrôle effectif de l’État, premier garant des droits de l'homme dans son territoire. La Première Partie a pour objectif d'analyser la question de l'applicabilité du droit international des droits de l'homme et de répondre aux questions relatives à son applicabilité ratione loci, ratione materiae et ratione personae. Les conclusions clarifient si cette branche du droit international continue de s'appliquer dans les «zones grises» et quelles sont les obligations qui lient les États, notamment en répondant à la question, connexe, de savoir à quels autres sujets les obligations relatives aux droits de l'homme sont opposables. La Deuxième Partie examine les questions relatives à la mise en œuvre des normes du droit international des droits de l'homme, c'est-à-dire la question de la responsabilité internationale pour violations des droits de l'homme et le défi de l'engagement de la responsabilité dans les mécanismes de contrôle. Notre thèse soutient que le droit international des droits de l'homme est capable d'imposer son applicabilité et sa mise en œuvre dans une telle situation imparfaite.

    Jean-Baptiste Merlin, Le droit des peuples autochtones à l’autodétermination : contribution à l'étude de l'émergence d'une norme en droit international coutumier, thèse soutenue en 2015 à Paris 10 sous la direction de Alain Pellet, membres du jury : Emmanuel Decaux (Rapp.), Jean-Marc Thouvenin et Michael Charles Wood    

    À la faveur d’un long processus coutumier, les peuples autochtones comptent aujourd’hui parmi les peuples titulaires du droit des peuples à l’autodétermination. Si l’existence du droit des peuples autochtones à l’autodétermination (la norme) comme principe de lege ferenda a fait son apparition vers 1980, ce droit a aujourd’hui achevé son passage dans la lex lata et constitue une norme du droit international coutumier, ce qui est attesté par l’examen des deux éléments du processus coutumier. Le processus coutumier à l’étude puise ses racines dans un passé lointain et s’est accéléré à partir des années 1970 à la faveur de son institutionnalisation au sein de l’Organisation des Nations Unies. Le processus d’élaboration de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones puis son adoption par l’Assemblée générale en 2007 constituent autant d’étapes importantes dans le processus d’accession de la norme à l’étude à la normativité, dont le cadre institutionnel des Nations Unies a contribué à renforcer la cohérence. L’examen du processus coutumier permet également de déterminer les fondements, le contenu et la portée de la norme coutumière ainsi que ses principes d’application. Il s’agit notamment d’examiner la spécificité de la norme à l’étude par rapport aux droits des minorités nationales ainsi que sa relation avec la question de la sécession. Ces dimensions témoignent de l’émergence des peuples autochtones comme segment particulier de la catégorie des peuples, donnant lieu à une application contextuelle du droit des peuples à l’autodétermination de nature à sauvegarder ou à restaurer leur intégrité autochtone.

    Hélène de Pooter, Le droit international face aux pandémies : vers un système de sécurité sanitaire collective ?, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Pierre Michel Eisemann, membres du jury : Laurence Boisson de Chazournes (Rapp.), Gian Luca Burci  

    Face aux pandémies, le droit international s'organise-t-il sous la forme d'un « système de sécurité sanitaire collective» (abandon des mesures unilatérales excessives - garantie offerte par la collectivité par le biais d'une action commune - sauvegarde du droit des États d'adopter les mesures individuelles nécessaires) ? L'étude des instruments adoptés au sein de l'OMS (Règlement sanitaire international et Cadre de préparation en cas de grippe pandémique), des actes unilatéraux de l'ONU (résolutions de l'Assemblée générale, du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social), de la coopération entre organisations intergouvernementales et des accords de l'OMC (GATT, Accord SPS et Accord sur les ADPIC) révèle que chaque segment de la question reçoit une réponse positive. Pourtant, on ne peut ignorer le caractère largement imparfait du résultat de la lutte contre les pandémies. S'il existe indéniablement des indices en faveur de la thèse selon laquelle un système de sécurité sanitaire collective serait en formation, le droit international face aux pandémies se caractérise par un agglomérat de fragments aux antipodes d'un édifice juridique cohérent.

    Oriane Ben Attar, Contribution à l'analyse de l'émergence d'un droit dérivé onusien dans le cadre du système de sécurité collective, thèse soutenue en 2012 à Université de Lorraine sous la direction de Jean-Denis Mouton, membres du jury : Geneviève Bastid Burdeau (Rapp.), Yves Petit    

    Les bouleversements géopolitiques engendrés par la fin de la guerre froide et l'approfondissement de la mondialisation qui s'est ensuivie ont permis le parachèvement de la révolution normative initiée à la fin du XIXe siècle dans l'ordre juridique international consistant à transformer la compétence souveraine de guerre des États en un interdit fondamental structurant le nouvel ordre mondial consacrépar l'adoption de la Charte de San Francisco. Afin de maintenir et de rétablir la paix et la sécurité internationales, la Charte des Nations Unies établit un système de sécurité collective construit autour du Conseil de sécurité, unique organe disposant de la compétence d'autoriser un recours à la contrainte dans l'ordre international.L'existence d'une menace à la paix emporte l'émergence d'un ensemble d'actes adoptés par le Conseil et ses organes subsidiaires, hétérogènes mais hiérarchisés et centralisés, et qui composent une chaîne organique et normative ancrée dans le Chapitre VII de la Charte. Ce corpus normatif constitue le régime juridique applicable aux situations de crise et permet une internationalisation contrainte del'exercice de toute compétence souveraine, tant normative qu'exécutive, tant territoriale que personnelle.L'objet singulier de ces actes révèle la nécessité d'une relecture des rapports de systèmes car il implique que les ordres juridiques nouent entre eux des rapports de complémentarité, chacun trouvant dans l'autre les moyens qui font défaut pour parer à une menace, voire de subsidiarité lorsque la menace atteint un niveau de gravité extrême, l'ordre international suppléant pour un temps l'ordre interne. Le droit international traditionnellement conçu comme intersubjectif et régissant les seules relations entre États s'enrichit d'un ensemble de règles objectives à l'usage des États visant à encadrer l'exercice toute compétence souveraine pour rétablir la paix et qui participe de la constitutionnalisation de l'ordre juridique international.

  • Caroline Chaux, Les contraintes internationales sur le pouvoir constituant national, thèse soutenue en 2021 à Paris 2 sous la direction de Denis Alland, membres du jury : Pierre-François Laval (Rapp.), Stéphane Pierré-Caps (Rapp.), Olivier Beaud et Olivier Corten  

    Les principes d’autodétermination des peuples et d’autonomie constitutionnelle supposent une compétence exclusive du peuple, émergeant comme corps politique de l’État, à adopter une constitution en vertu de son pouvoir constituant originaire. L’exercice de cette compétence par le peuple peut intervenir à l’issue d’une situation intéressant le droit international, à l’instar des guerres interétatiques, de la décolonisation ou des conflits infraétatiques constituant une menace pour la paix et la sécurité régionale ou internationale. Dans ces hypothèses, l’exercice du pouvoir constituant par le peuple est encadré par un acteur extérieur agissant sur le fondement de règles de droit international. Cet acteur extérieur peut, dans certains cas, se substituer au peuple dans l’adoption de l’acte constituant, oblitérant ainsi le pouvoir constituant populaire. Egalement, l’exercice du pouvoir, non plus d’adopter, mais de réviser la constitution subit des injonctions dans le cadre de la participation de l’État à la vie internationale. En effet, l’adhésion à une organisation internationale, l’instauration de relations commerciales ou encore la sollicitation d’une aide internationale sont désormais conditionnées par des exigences relatives à la structure constitutionnelle de l’État. Cette conditionnalité est double : positive par l’exigence de modifications constitutionnelles, négative par l’interdiction des changements anticonstitutionnels. L’étude de ces règles internationales et de la pratique subséquente nécessite de s’interroger sur leur compatibilité avec les principes d’autodétermination et d’autonomie constitutionnelle. L’issue de cette interrogation invite à repenser la portée de ces principes et d’ainsi mesurer l’impact de cette pratique sur le droit international.

    Quan Qin, La sécurité alimentaire en droit international du commerce, thèse soutenue en 2017 à Paris 2 sous la direction de Charles Leben, membres du jury : Julien Cazala (Rapp.), Arnaud de Nanteuil (Rapp.)  

    Garantir la sécurité alimentaire demeure une responsabilité primordiale des gouvernements et de la communauté internationale. Le droit international, moyen principal d’encadrer les comportements des Etats et de rendre exécutoires les stratégies internationales, n’a toutefois pas pu faciliter effectivement la lutte contre la faim dans le monde. C’est particulièrement le cas des normes juridiques élaborées dans le cadre de l’OMC. En définissant les termes et conditions du commerce international des produits agricoles, ces normes exercent une influence majeure sur la sécurité alimentaire tant au niveau international qu’au niveau national. Si les accords de l’OMC offrent à ses Membres certains moyens pour faire face au problème alimentaire, ces moyens ne sont ni suffisants ni efficaces pour atteindre cet objectif. Ayant privilégié constamment les considérations commerciales par rapport aux impératifs alimentaires, les règles de l’OMC relatives au commerce agricole contribuent à restreindre sérieusement l’autonomie des Membres qui souhaitent améliorer leur situation de sécurité alimentaire. Ainsi, les politiques internationales régissant le commerce agricole devraient être reformulées, de sorte que les Membres de l’OMC puissent répondre aux besoins vivriers des peuples. Si une telle réforme ne parvient pas, pour l’instant, à établir des règles permettant aux Membres de l’OMC en déficit alimentaire de générer effectivement des ressources pour se procurer des aliments, elle doit viser au minimum à neutraliser les impacts négatifs des politiques commerciales en vigueur. Faute de cela, le système actuel d’échanges multilatéraux risque de perdre sa légitimité et sa crédibilité.

    Nathalie Clarenc, La suspension des engagements internationaux, thèse soutenue en 2015 à Paris 2 sous la direction de Jean Combacau, membres du jury : Pierre Michel Eisemann (Rapp.), Sarah Cassella (Rapp.), Florence Poirat  

    Il s’agit d’une étude de droit des actes juridiques internationaux (engagements conventionnels et unilatéraux), portant sur un mécanisme largement utilisé dans la pratique conventionnelle mais très peu étudié en doctrine, celui de la suspension, distingué des mécanismes, plus radicaux mais finalement moins intéressants peut-être, d’extinction des engagements. Pour la première fois, est proposée une définition de la suspension, préalablement distinguée des notions voisines avec lesquelles elle a souvent été confondue (dispense, exception d’inexécution, force majeure, contre-mesures, réserve, etc… et surtout, dénonciation et retrait). La définition proposée fait état des caractéristiques de la suspension telle qu’elle se donne à voir dans les clauses conventionnelles, la pratique diplomatique et la jurisprudence, et prend appui sur la « théorie de l’engagement ». L’étude vise également à clarifier le régime de la suspension, duquel Fitzmaurice disait qu’il soulevait de « graves difficultés de classification et de plan ». L’examen de la pratique révèle en effet que ce régime n’est pas unique mais dual, originalité qui ne manquera pas de frapper la curiosité du lecteur, et dont la mise à jour permet une meilleure compréhension du phénomène de suspension.

    Assi Camille Atse, Rattachement territorial et rattachement personnel dans le statut de la Cour pénale internationale, thèse soutenue en 2015 à Paris 2 sous la direction de Carlo Santulli, membres du jury : Hervé Ascensio (Rapp.), Rafaëlle Maison (Rapp.), Pierre-François Laval  

    A Rome, les délégations des Etats présents ont convenu que la CPI n’exercera sa compétence à l’égard des crimes relevant du Statut que s’ils ont été commis sur le territoire, à bord d’un navire ou aéronef ou encore par le ressortissant d’un Etat partie et l’ont expressément codifié dans l’article 12, § 2 du Statut. Rédigé dans les dernières heures de la Conférence, le mécanisme a laissé en suspens beaucoup de questions brûlantes. Depuis, la portée de la disposition en ce qui concerne son champ d’application et son contenu est très discutée. Toutes ces lacunes et inquiétudes ont jusqu’à ce jour entretenu le malentendu persistant observé à l’égard de la Cour pénale internationale et semblent nuire à la clarté de sa mission. La présente étude vient aider à fixer l’état du droit sur les problèmes d’ordre pénal qui surgissent encore. Il s’agira, à partir d’un examen approfondi de la jurisprudence et de la pratique, de clarifier, dans une première partie, les concepts de rattachements territorial et personnel définis dans le Statut de Rome, c'est-à-dire d’en délimiter les contours et d’en déterminer sa consistance. Dans une seconde partie, l’on mettra en lumière la manière dont les deux titres de compétence énoncés alternativement dans le Statut de Rome permettent à la CPI d’étendre sa compétence, en toute légalité, à la fois à l’égard des Etats parties et des Etats non parties

    Thuy duong Pham, L'accord sur les ADPIC : les perspectives du droit vietnamien de la propriété intellectuelle, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Charles Leben, membres du jury : Sarah Cassella, Arnaud de Nanteuil et Thu Lang Tran Wasescha  

    Les droits de propriété intellectuelle sont les droits conférés à l’individu par une création intellectuelle. Ils donnent généralement au créateur un droit exclusif sur l’utilisation de sa création pendant une certaine période. L’Accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle (DPI) qui touchent au commerce (ADPIC), négocié au cours du Cycle d’Uruguay, qui s’est tenu de 1986 à 1994, a introduit pour la première fois des règles relatives à la propriété intellectuelle dans le système commercial multilatéral. Le Viet-Nam est devenu le 150ème Membre de l’OMC le 11 janvier 2007. Comme le Viet-Nam l’a déclaré au Conseil des ADPIC en 2008, le Code civil de 1995, qui a introduit les principes de base de la propriété, y compris la propriété intellectuelle, était le texte fondamental qui a constitué un tournant dans les efforts déployés par le Viet-Nam pour devenir une économie de marché. Le Code civil a été révisé en 2005 par la Loi n° 33/2005/QH11, qui a réitéré les principes civils de base des DPI. Le Code civil constitue le fondement sur la base duquel toutes les catégories de droit de la propriété intellectuelle sont réglementées, conformément à la législation vietnamienne pertinente. La Loi n° 50/2005/QH11 du 29 novembre 2005 sur la propriété intellectuelle a été modifiée et complétée en 2009 (Loi n° 36/2009/QH12). Elle couvre tout l’éventail des DPI, dans leur intégralité. Les dispositions d’application sont généralement énoncées dans des décrets et des circulaires. La recherche des textes nationaux nous permet de comprendre l’intégration de cet Accord dans le système interne. Mais il nécessite toujours un système normatif plus efficace en faisant des recherches sur les problèmes juridiques posés.

    Isabela Piacentini de Andrade, La réparation dans la jurisprudence de la cour interaméricaine des Droits de l'Homme, thèse soutenue en 2013 à Paris 2 sous la direction de Joe Verhoeven, membres du jury : Niki Aloupi (Rapp.), Jean-Marc Thouvenin (Rapp.), Jean Michel Arrighi  

    La réparation internationale de dommages individuels est un sujet assez nouveau et peu réglementé en droit des gens. Chapitre manquant du droit de la responsabilité internationale de l’État tel qu’il a été codifié par la Commission du droit international des Nations Unies dans son Projet d’articles sur la responsabilité de l’État pour fait internationalement illicite (2001), la responsabilité internationale de l’État à l’égard de l’individu trouve dans la jurisprudence de la Cour interaméricaine des droits de l’homme un environnement salutaire à son développement. Jouissant d’une compétence large en matière de réparations conférée par l’article 63§1 de la Convention américaine des droits de l’homme, la Cour interaméricaine a développé une jurisprudence très riche et originale qui fournit un ensemble coordonné de règles et principes permettant de dégager un régime juridique de la réparation de dommages individuels dans le cadre de rapports transétatiques. L’étude du régime de réparations interaméricain permet d’identifier que ses spécificités – liées à la nature transétatique du rapport de responsabilité et à la nature grave des violations qu’on retrouve dans le contentieux régional – n’impliquent pas un détournement des règles classiques de la responsabilité internationale mais plutôt leur complétion : le régime juridique de la réparation qui se dégage de la jurisprudence de la Cour interaméricaine contribue définitivement à combler les lacunes du droit des gens ayant trait à la discipline de la réparation internationale de dommages soufferts par des personnes privées.