Stéphane Pierré-Caps

Professeur
Droit public.
Faculté de Droit, Sciences Economiques et Gestion

Institut de Recherches sur l'Évolution de la Nation et de l'État
  • THESE

    Nation et peuples dans les constitutions modernes, soutenue en 1986 à Nancy 2 sous la direction de François Borella

  • Stéphane Pierré-Caps, Mathilde Claudel de Vito, Léandre Mvé Ella (dir.), Immigration et droit public, Presses universitaires de Nancy-Éditions universitaires de Lorraine, 2017, Droit, politique, société, 358 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Vlad Constantinesco (dir.), Droit constitutionnel, 7e éd., Presses Universitaires de France, 2016, Thémis ( Droit ), 549 p. 

    Stéphane Pierré-Caps (dir.), Droits constitutionnels étrangers , 2e éd., PUF - Presses Universitaires de France, 2015, Quadrige ( Manuels ), 309 p.  

    La 4e de couv. indique : "Comment se sont formés les droits constitutionnels étrangers à partir des grandes traditions constitutionnelles fondatrices ? Quels sont leur enracinement historique et leur évolution ? Quelle est leur forme d'organisation politique : gouvernement présidentiel, gouvernement de cabinet, gouvernement parlementaire ? Principalement destiné aux étudiants des facultés de droit et des instituts d'études politiques, cet ouvrage, conçu sous la forme de développements synthétiques, structurés et illustrés, permettra au lecteur d'acquérir une vision comparative des droits constitutionnels étrangers situés dans leur contexte historique et leur environnement politique. Il étudie successivement les données historiques fondamentales de grands régimes étrangers traditionnels (Allemagne, Chine, États-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie), tout en consacrant des développements à d'autres États, en fonction de leur importance géopolitique internationale et de leur apport au droit constitutionnel (Brésil, Inde, Afrique du Sud, États d'Europe centrale et orientale)."

    Stéphane Pierré-Caps, Frédérique Berrod, Jörg Gerkrath, Robert Kovar, Christian Mestre, Valérie Michel, Dominique Ritleng, Denys Simon (dir.), Europe(s), droit(s) européen(s), Bruylant et strada lex, 2015, 934 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Vlad Constantinesco (dir.), Droit constitutionnel, 6e éd., Presses universitaires de France, 2013, Thémis ( Droit ), 535 p. 

    Stéphane Pierré-Caps (dir.), Les institutions du Royaume-Uni, la Documentation française, 2012, Documents d'études, 40 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Jean-Denis Mouton (dir.), Etats fragmentés, Presses universitaires de Nancy-Editions universitaires de Lorraine, 2012, Cap Europe, 377 p.  

    La 4e de couverture indique : "Depuis la fin de la bipolarisation, la société internationale est en évolution constante, notamment son sujet majeur qui est l'État. A cet égard, dans certaines régions, comme en Europe, on assiste à un éclatement des États. Ce constat suppose d'étudier, tant du point de vue interne que du point de vue international, la fragmentation des États. Selon une approche internationale, il faut envisager l'impact de cette fragmentation sur le droit propre à la société internationale, tout comme il faut aborder les questions de sécession, de succession et la question quelque peu contradictoire du regroupement des États. L’approche internationale de l’État fragmenté en Europe doit nécessairement se faire en conjonction avec une approche interne puisque la fragmentation de l’État, c’est également la fragmentation dans l’État. Il s’agira tout aussi bien de s’interroger sur le rôle des Constitutions comme arguments ou moyens de légitimation des fragmentations d’États que d’analyser les formes que peut revêtir la fragmentation au sein d’un État (fédéralisme, régionalisation, etc.)."

    Stéphane Pierré-Caps, Vlad Constantinesco, Droit constitutionnel, 5e éd., Presses universitaires de France, 2011, Thémis ( Droit ), 551 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Droits constitutionnels étrangers, Presses universitaires de France, 2010, Licence, 251 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Vlad Constantinesco, Droit constitutionnel français, Presses Universitaires de France, 2010, Licence ( Droit ), 283 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Vlad Constantinesco, Droit constitutionnel, 4e éd., Presses universitaires de France, 2009, Thémis ( Droit ), 567 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Vlad Constantinesco, Droit constitutionnel, 3e éd., Presses universitaires de France, 2007, Thémis ( Droit ), 570 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Vlad Constantinesco, Droit constitutionnel, 2e éd., Presses universitaires de France, 2006, Thémis ( Droit ), 564 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Yann Laurans, Le traité établissant une constitution pour l'Europe, 2005, 198 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Vlad Constantinesco, Droit constitutionnel, Presses universitaires de France, 2004, Thémis ( Droit public ), 586 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Pierre Bardelli, Étienne Criqui, François Borella, Discours prononcés lors de la cérémonie de remise des Mélanges en l'honneur de François Borella: 25 juin 1999,, 1999, 25 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Olivier Audéoud, Jean-Denis Mouton (dir.), L'État multinational et l'Europe, Presses Universitaires de Nancy, 1997, Collection Cap Europe, 220 p.   

    Stéphane Pierré-Caps, Soknemzetiségű világunk: Közép- és kelet-Európa nemzeti kisebbségeinek jövője, Kossuth, 1997, 221 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, Norbert Rouland, Jacques Poumarède, Droit des minorités et des peuples autochtones, 57e éd., Presses universitaires de France, 1996, Droit fondamental ( Droit politique et théorique ), 172182 p.   

    Stéphane Pierré-Caps (dir.), L'Autriche dans l'Europe: journée d'étude du 10 mars 1995 organisée par le Groupe de recherches et d'études politiques de l'Université de Nancy 2, Société d' études allemandes, 1996, 125 p. 

    Stéphane Pierré-Caps, La multination: l'avenir des minorités en Europe centrale et orientale, O. Jacob, 1995, 337 p.   

    Stéphane Pierré-Caps, Nation et peuples dans les constitutions modernes, Presses universitaires de Nancy et Atelier national de reproduction des thèses, 1987, 948 p.   

  • Stéphane Pierré-Caps, « Vers une dégénérescence de la Constitution ? », in Jean-Eric Gicquel et Audrey De Montis (coord.) (dir.), Jus Publicum. Mélanges en l'honneur d'Anne-Marie Le Pourhiet, Presses universitaires de Rennes, 2024, pp. 189-196   

    Stéphane Pierré-Caps, « La responsabilité gouvernementale sous la Ve République à l'épreuve de la "verticalité" présidentielle », in Anne-Laure Cassard-Valembois, Charles Fortier et Marie-Odile Perroux-Sissoko (dir.) (dir.), Mélanges en l'honneur du professeur Bertrand Mathieu : Pouvoir et contre-pouvoirs, LGDJ, 2023   

    Stéphane Pierré-Caps, « La rébellion. Propos introductifs », in Héritage Bita Heyeghe et Placide Lasmothey (dir.) (dir.), "La rébellion" en droit public et science politique, L'Harmattan, 2023, pp. 11-19   

    Stéphane Pierré-Caps, « Constitution, sécession et collectivités infra-étatiques », Mélanges en l'honneur d'André Roux : Constitutions, peuples et territoires, Dalloz, 2022, pp. 401-411   

    Stéphane Pierré-Caps, « L'unité gouvernementale par le biais du Conseil des ministres ? », in Vincent Boyer et Raphaël Reneau (dir.) (dir.), Pour un droit gouvernemental ?, Institut francophone pour la Justice et la Démocratie, 2022, pp. 229-240   

    Stéphane Pierré-Caps, « Le concept de nation entre Est et Ouest : vraies ou fausses divergences ? », in Yves Petit (dir.) (dir.), Europe de l'Est et l'Union européenne. Quelles perspectives ?, Bruylant, 2022, pp. 67-79   

    Stéphane Pierré-Caps, « Un rocher dans le Brexit ou le dilemne de Gibraltar », in Jean-Christophe Barbato, Ségolène Barbou des Places, Mélanie Dubuy et André Moine (dir.) (dir.), Liber Amicorum en hommage à Jean-Denis Mouton. Transformations et résilience de l'Etat. Entre mondialisation et intégration, Editions A. Pedone, 2020, pp. 493-508   

    Stéphane Pierré-Caps, « Le démos contre la démocratie ? », Mélanges en l'honneur du professeur Dominique Rousseau : Constitution, justice, démocratie, LGDJ, 2020, pp. 515-525   

    Stéphane Pierré-Caps, « L’État de droit dans l’Union européenne . », Costituziuone, Diritti, Europa. Giornate in Onore di Silvio Gambino., 2019, pp. 407-425 

    Stéphane Pierré-Caps, « Avant-propos », in Jochen Sohnle (dir.) (dir.), Environmental Constitutionalisme: What Impact on Legal Systems? - Le constitutionnalisme environnemental : quel impact sur les systèmes juridiques ?, P.I.E. Peter Lang, 2019, pp. 19-21   

    Stéphane Pierré-Caps, Mathilde Claudel de Vito, Léandre Mve Ella, « L'immigration au prisme des contradictions du droit international et du droit constitutionnel national », in Mathilde Claudel de Vito, Léandre Mvé Ella et Stéphane Pierré-Caps (dir.) (dir.), Immigration et droit public, PUN, 2017, pp. 17-27   

    Stéphane Pierré-Caps, « Nations sans Etat et Union européenne », in Frédérique Berrod, Jörg Gerkrath, Robert Kovar (dir.), Europe(s), droit(s) européen(s) : une passion d'universitaire : liber amicorum en l'honneur du professeur Vlad Constantinesco , Bruylant, 2015, pp. 787-800 

    Stéphane Pierré-Caps, « La Constitution de Saint-Paul et la question nationale allemande », in Michel Degoffe, Bernard Poujade (dir.), Mélanges en l'honneur du doyen Jean-Pierre Machelon: institutions et libertés , LexisNexis, 2015, pp. 905-916 

    Stéphane Pierré-Caps, « La Ve République: changement constitutionnel et permanence des constitutions passées », Le pouvoir, mythes et réalité : mélanges en hommage à Henry Roussillon , Presses de l'Université Toulouse 1 Capitole, 2014, pp. 575-588 

  • Stéphane Pierré-Caps, « La Constitution et la mémoire historique : progrès ou régression du constitutionnalisme ? », Rivista di Diritti Comparati, 2024, n°1, pp. 69-77   

    Stéphane Pierré-Caps, « La Constitution, vecteur de politique mémorielle », Civitas Europa, 2022, n°48, pp. 65-82   

    Stéphane Pierré-Caps, « La protection de la Constitution à l'heure de la démocratie illibérale », La cittadinanza europea online, 2021, pp. 61-69   

    Stéphane Pierré-Caps, « Constitución francesa y derecho de excepción », Teoría y Realidad constitucional, 2021, pp. 103-124   

    Stéphane Pierré-Caps, « La dégénérescence de l’État-Nation », Civitas Europa, 2018, n°40, pp. 7-20   

    Stéphane Pierré-Caps, « Crise des valeurs de l'Union européenne ou crise des valeurs nationales ? », Revue de l'Union européenne, 2017, n°610, p. 402   

    Stéphane Pierré-Caps, Thibaut Fleury-Graff, Gaëlle Marti, Jean-Denis Mouton, « Les Nations sans États. Un droit à l’État ? Avant-propos », Civitas Europa, 2017, n°38, pp. 5-7 

    Stéphane Pierré-Caps, « Le droit constitutionnel et les nations sans État : le constitutionnalisme face à l’historicisme », Civitas Europa, 2017, n°38, pp. 43-57   

    Stéphane Pierré-Caps, « Crise des valeurs de l’UE ou crise des valeurs nationales ? », Revue du marché commun et de l'Union européenne, 2017, n°610, pp. 402-407 

    Stéphane Pierré-Caps, Maxence Chambon, M. Dupuy, « L’État de droit », Civitas Europa, 2016 

    Stéphane Pierré-Caps, Maxence Chambon, Mélanie Dubuy, « Avant-propos », Civitas Europa, 2016, n°37, pp. 7-8   

    Stéphane Pierré-Caps, « L'Écosse face au Brexit », Revue de l'Union européenne, 2016, n°602, p. 548   

    Stéphane Pierré-Caps, Sylvie Torcol, Pierre-Yves Monjal, « Peuple ou Peuples européen(s) ? », Revue de l'Union européenne, 2016, n°595, p. 109   

    Stéphane Pierré-Caps, Sylvie Torcol, Pierre-Yves Monjal, « Peuple ou Peuples européen(s) - Première partie », Revue du marché commun et de l'Union européenne, 2016, n°595, pp. 109--115 

    Stéphane Pierré-Caps, « Constitutionnaliser l’état d’urgence ? », Civitas Europa, 2016, n°36, pp. 141-154   

    Stéphane Pierré-Caps, « Problématique du peuple européen », Revue de l'Union européenne, 2016, n°595, pp. 111-113 

    Stéphane Pierré-Caps, « El Fracaso del proyecto de ley constitucional de protección de la nación para incluir en la Constitución francesa el estado de urgencia y la privación de la nacionalidad », Teoría y Realidad constitucional, 2016, n°38, pp. 507-528   

    Stéphane Pierré-Caps, Sylvie Torcol, Laurence Burgorgue-Larsen, Pierre-Yves Monjal, Dominique Rousseau [et alii], « Définir le droit constitutionnel européen... », Revue de l'Union européenne, 2015, n°590, pp. 456-463   

    Stéphane Pierré-Caps, « Droit constitutionnel européen : une notion ambivalente », Revue de l'Union européenne, 2015, n°590, pp. 461-462 

    Stéphane Pierré-Caps, « Albert Camus, le fédéralisme et l’Algérie », Civitas Europa , 2014, n° ° 32, pp. 197-212    

    L’adhésion d’Albert Camus au fédéralisme personnel, dans le contexte de la décolonisation algérienne, fut-elle une démarche farfelue, voire désespérée, compte tenu de l’attachement viscéral du prix Nobel de litté-rature à sa terre natale ? S’il est vrai que cette solution n’avait aucune chance d’être appliquée en Algérie même, elle mérite néanmoins d’être évoquée aujourd’hui, ne serait-ce que parce qu’elle est le produit d’une réflexion politique et juridique très élaborée. Et si, déjà en 1957-1958, l’on ne pouvait contraindre à vivre ensemble dans le cadre de la souveraineté française des communautés algériennes qui ne voulaient pas vivre ensemble, le fédéralisme personnel peut toujours représenter à l’heure actuelle une réponse adaptée au problème de la cohabitation communautaire dans les sociétés politiques complexes.

    Stéphane Pierré-Caps, « Albert Camus, Le fédéralisme et l'Algérie », Civitas Europa, 2014, n°32, pp. 197-212   

    Stéphane Pierré-Caps, Bertrand Badie, « La Ve République et la souveraineté », L'Europe en formation. Revue d'études sur la construction européenne et le fédéralisme, 2013, n°368, pp. 21-32 

    Stéphane Pierré-Caps, « La construcción política de Europa y el problema del demos », Teoría y Realidad constitucional, 2013, n°23, pp. 293-307     

    Stéphane Pierré-Caps, « Le conseil constitutionnel et la stabilité économico-financière », Civitas Europa, 2013, n°30, pp. 145-160   

    Stéphane Pierré-Caps, « Présentation », 2005, p. 7    

    Pierré-Caps Stéphane. Présentation. In: Civitas Europa, n°14, juin 2005. Le traité établissant une constitution pour l'Europe. p. 7.

    Stéphane Pierré-Caps, « La constitution française et le traité établissant une constitution pour l’Europe », 2005, pp. 127-154    

    Pierré-Caps Stéphane. La constitution française et le traité établissant une constitution pour l’Europe. In: Civitas Europa, n°14, juin 2005. Le traité établissant une constitution pour l'Europe. pp. 127-154.

    Stéphane Pierré-Caps, « Les mutations de la notion de Constitution et le droit constitutionnel », 2001, pp. 39-52    

    Classiquement entendu comme le droit du pouvoir politique et du citoyen, le droit constitutionnel semble désormais se confondre avec la "Constitution normative", théorisée par KELSEN et portée par la prégnance du constitutionnalisme américain et la généralisation du contrôle de la constitutionnalité des lois. Abolissant les frontières entre les ordres juridiques nationaux, mais aussi entre ces derniers et l'ordre juridique international, le droit constitutionnel normatif annoncerait l'avènement de la citoyenneté du monde, voire sa propre fin historique. En occultant ainsi la dualité même de la notion de Constitution, non pas seulement construction rationnelle, mais aussi résultat de l'histoire, de l'action et du combat des hommes, l'emprise de la "Constitution normative" se heurte à la réalité des faits et se montre incapable de répondre à la question de l'identité collective de la société politique : qui sommes-nous et comment vivre ensemble ? Telle est la question constitutionnelle aujourd'hui, c'est-à-dire celle "de la Constitution démotique". Constatant l'enracinement national de la démocratie constitutionnelle et l'impuissance du constitutionnalisme libéral classique face aux clivages nationaux, sauf à organiser "l'Etat sans substance" en Bosnie, au Kosovo, voire dans l'Union européenne, le droit constitutionnel démotique est à la fois une méthode d'analyse restituant la dualité inhérente au phénomène constitutionnel, la Constitution apparaissant, non pas le principe de la vie juridique, mais son point d'aboutissement ; mais aussi un objet d'analyse, s' attachant à la juridicisation du vouloir vivre collectif.

    Stéphane Pierré-Caps, Alberto Pérez Calvo, « In memoriam : el Profesor Gumersindo Trujillo Fernandez », 2001, pp. 5-6    

    Pierré-Caps Stéphane, Pérez Calvo Alberto. In memoriam : el Profesor Gumersindo Trujillo Fernandez. In: Civitas Europa, n°7, septembre 2001. pp. 5-6.

    Stéphane Pierré-Caps, José Woehrling, Ivan Boev, Gérard Cahin, Roland Breton [et alii], « Où va l'État-nation ? Débat organisé par le Collège d'Etudes Fédéralistes, Aoste, 31 Juillet 2001 », 2001, pp. 95-120    

    Pierré-Caps Stéphane, Woehrling José, Boev Ivan, Cahin Gérard, Breton Roland, Andrione Etienne. Où va l'État-nation ? Débat organisé par le Collège d'Etudes Fédéralistes, Aoste, 31 Juillet 2001. In: Civitas Europa, n°7, septembre 2001. pp. 95-120.

    Stéphane Pierré-Caps, « L'Etat de Bosnie-Herzégovine : un État virtuel », 2000, pp. 35-50    

    La "Constitution " de Bosnie-Herzégovine, annexée aux Accords de Dayton de 1995, n'est en aucune manière l'expression d'une société politique unifiée et homogène de citoyens, a fortiori d'une unité composée. En organisant tout au contraire la communautarisation de l'organisation interne de l'Etat et, plus largement, l'internationalisation de ce dernier, le texte constitutionnel met ainsi en évidence le caractère artificiel de l'Entité de Bosnie-Herzégovine, perceptible, du reste, dès son apparition en tant qu'Etat. Le constat tend aussi à révéler une certaine dévalorisation de la notion même de Constitution lorsqu'il s'agit de la survie des "Etats défaillants" et, en dernier ressort, le hiatus entre droit constitutionnel et droit international quant à la qualification et aux conditions d'existence de l'Etat.

    Stéphane Pierré-Caps, « Problématique de la Constitution européenne », 2000, pp. 125-142    

    Pierré-Caps Stéphane. Problématique de la Constitution européenne. In: Civitas Europa, n°5, septembre 2000. pp. 125-142.

    Stéphane Pierré-Caps, Nicolas Maziau, « Devenir de l'Etat, Etat fédéral, Etat complexe, présentation de l'Atelier 2 », 1999, pp. 7-14    

    Pierré-Caps Stéphane, Maziau Nicolas. Devenir de l'Etat, Etat fédéral, Etat complexe, présentation de l'Atelier 2. In: Civitas Europa, n°3, septembre 1999. pp. 7-14.

    Stéphane Pierré-Caps, « L'Union européenne, demos et légitimité : de l'Etat-nation à la Multination », 1998, pp. 35-54    

    L 'existence d'un corps politique européen pose au préalable la question de la légitimité de l 'Union européenne, à laquelle semble s 'opposer l 'association de la nation et de l 'Etat cimentée par le principe dogmatique de la souveraineté de l 'Etat. Une fois attestée l 'inexistence de la souveraineté de l 'Etat -notion plus sociologique que juridique, conceptuellement liée au substrat humain de l 'Etat, c 'est-à-dire à la nation -et, partant, la dissociation de l'État-nation, il devient alors possible d'établir la légitimation nationale du corps politique européen, la nation apparaissant à la fois comme une réalité sociale autant que juridique. De la convergence des pouvoirs constituants nationaux procède la Multination, expression de la dualité constitutive du corps politique européen, où les réalités culturelles nationales confient à la société politique englobante la préservation de leur destin collectif.

    Stéphane Pierré-Caps, « Avant-Propos », 1996, p. 127    

    Pierré-Caps Stéphane. Avant-Propos. In: Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, tome 28 n°2, avril-juin 1996. L’Autriche dans l’Europe. Journée d’études du 10 mars 1995. p. 127.

    Stéphane Pierré-Caps, « Karl Renner, de l’État des nationalités à l’État mondial », 1996, pp. 187-200    

    Pierré-Caps Stéphane. Karl Renner, de l’État des nationalités à l’État mondial. In: Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, tome 28 n°2, avril-juin 1996. L’Autriche dans l’Europe. Journée d’études du 10 mars 1995. pp. 187-200.

    Stéphane Pierré-Caps, « Peut-on actuellement parler d'un droit européen des minorités? », 1994, pp. 72-105    

    Pierré-Caps Stéphane. Peut-on actuellement parler d'un droit européen des minorités?. In: Annuaire français de droit international, volume 40, 1994. pp. 72-105.

    Stéphane Pierré-Caps, « Karl Renner et l'État multinational. Contribution juridique à la solution d'imbroglios politiques contemporains », 1994, pp. 421-441    

    La politique européenne est aujourd'hui confrontée à deux forces antagonistes et inextricables : l'intégration supranationale et la désagrégation nationaliste. Cette constatation amène à penser le rapport de la nation et de l'État d'une autre manière que celle délivrée par le modèle de l'État-nation. Cette pensée alternative s'incarne dans l'État multinational, œuvre du jurisconsulte autrichien Karl Renner au tournant de ce siècle. Soucieuse de concevoir un statut constitutionnel favorisant la cohabitation des différents groupes nationaux mêlés au sein d'une Autriche-Hongrie rénovée, cette pensée repose sur le principe de l'autonomie personnelle et ouvre la voie à un nouveau type de société politique fondé sur la séparation de la nation et de l'Etat, l'État des nationalités. Prétendant aussi fournir une solution globale à l'aménagement constitutionnel du pluralisme national, cette réflexion peut contribuer efficacement à l'organisation politique européenne en question depuis la chute du mur de Berlin.

  • Stéphane Pierré-Caps, « Minorités nationales et peuples autochtones », in Damien Connil, Audrey de Montis et Priscilla Jensel-Monge (dir.) (dir.), Dictionnaire encyclopédique du Parlement, Bruylant, coll. Etudes parlementaires, 2023, pp. 697-700 

  • Stéphane Pierré-Caps, Benjamin Fargeaud, Discussion suite à la présentation du livre de Patrick Gérard, "Le dictionnaire de la Constitution", LexisNexis, 2023, 2024 

    Stéphane Pierré-Caps, Actualité bibliographique : A. Pantélis, Droit constitutionnel hellénique. Notions de base, histoire constitutionnelle hellénique, organisation de l'Etat, droits de l'homme, L'Harmattan,, Presses universitaires de France (Puf), 2022, pp. 519-524   

    Stéphane Pierré-Caps, Arthur Braun, Battle for Congress: les élections mi-mandat de 2018 aux Etats-Unis, 2018 

    Stéphane Pierré-Caps, Aspects historiques et de droit constitutionnel, 2018 

    Stéphane Pierré-Caps, Un an après : le droit face à "l'exception" de l'état d'urgence, The Conversation Media Group, 2017 

    Stéphane Pierré-Caps, Battle for white house : L'élection présidentielle américaine de 2016., 2016 

    Stéphane Pierré-Caps, Le règne des entourages. Cabinets et conseillers de l'exécutif, 2016 

  • Stéphane Pierré-Caps, « Dictionnaire de la Constitution », le 15 avril 2024  

    Conférence organisée par l'IRENEE, Université de Lorraine dans le cadre des "Entretiens de l'IRENEE"

    Stéphane Pierré-Caps, « La Constitution et la mémoire historique : progrès ou régression du constitutionnalisme ? », IXe Convegno Annuale della Rivista di Diritti Comparati "Cancellazione, Spazio Pubblico Memorial", Milan (Italie), le 02 novembre 2023   

    Stéphane Pierré-Caps, « Propos introductifs », Journée d'études des doctorants de l'IRENEE : La rébellion, Nancy, le 18 septembre 2020   

    Stéphane Pierré-Caps, Jean-Marie Denquin, Maxime Lei, Frederic Pugniere-Saavedra, « Table ronde n° 1 : L'unité gouvernementale créée par les règles ? », Dialogues autour de l'ouvrage "Pour le droit gouvernemental ?" de Vincent Boyer et Raphaël Reneau, Rennes, le 02 février 2023   

    Stéphane Pierré-Caps, Benjamin Fargeaud, Thibault Guilluy, Themistoklis Raptopoulos, Laurent Olivier [et alii], « Table ronde n° 1 : Réélection d'Emmanuel Macron : "l'été indien" du "présidentialisme majoritaire" continue ? », Workshop : La Ve République après les échéances électorales de 2022, Nancy, le 30 juin 2022 

    Stéphane Pierré-Caps, Benjamin Fargeaud, Thibault Guilluy, Themistoklis Raptopoulos, Laurent Olivier [et alii], « Table ronde n° 2 : Où en est la recomposition du système de partis après les élections de 2022 ? », Workshop : La Ve République après les échéances électorales de 2022, Nancy, le 30 juin 2022 

    Stéphane Pierré-Caps, « Conclusions », Journée d'études : Le nomadisme au pouvoir, Nancy, le 04 juin 2021   

    Stéphane Pierré-Caps, « Le nomadisme du pouvoir », le 04 juin 2021  

    Journée d'études virtuelle organisée par l’IRENEE, Université de Lorraine.

    Stéphane Pierré-Caps, « Propos introductifs », Workshop : Idéologies et Ve République, Nancy, le 26 mai 2021   

    Stéphane Pierré-Caps, « Idéologies et Ve République », le 26 mai 2021  

    Co-organisé par Benjamin Fargeaud, Professeur de droit public et Arthur Jully, Doctorant contractuel en droit public, IRENEE / UL

    Stéphane Pierré-Caps, « Droit public et libertés à l'ère du numérique », le 21 novembre 2019  

    Journée des doctorants organisée par l’IRENEE, Université de Lorraine sous la direction de Carlos Odjaga, Serigne Moussa Yali Sarr et Aboubacar Kader Sanogo, doctorants IRENEE / UL

    Stéphane Pierré-Caps, « Droit constitutionnel hellénique », le 19 novembre 2019  

    Organisée dans le cadre des « Entretiens de l'IRENEE »

    Stéphane Pierré-Caps, « Battle for congress - Les élections mi-mandat de 2018 aux Etats-Unis », le 09 novembre 2018  

    Organisé par l’IRENEE, Université de Lorraine

    Stéphane Pierré-Caps, « Le conseil de sécurité et le respect des droits de l’homme. Entre justification, promotion, manquement et carences », le 15 juin 2018  

    Organisé sous la direction de Mélanie Dubuy et André Moine

    Stéphane Pierré-Caps, « Référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie : enjeux et perspectives », le 29 mars 2018  

    Workshop animé par Héritage Bita Heyeghe, Arthur Jully et Placide Lasmothey

    Stéphane Pierré-Caps, « Les conséquences du Brexit : les conséquences pour le Royaume-Uni », Célébration du 60ème anniversaire des Traités de Rome, Nancy, le 20 octobre 2017 

    Stéphane Pierré-Caps, « La contractualisation de l’action publique locale », le 05 octobre 2017  

    Organisé sous la direction de Roselyne Allemand, Professeur à l’Université de Reims/CRDT et de Nadine Dantonel-COR, MCF/HDR, Université de Lorraine/IRENEE

    Stéphane Pierré-Caps, « L'union européenne et la question du démos », Union européenne : entre union et désunion?, Nancy, le 03 juillet 2017   

    Stéphane Pierré-Caps, « Union Européenne : Entre union et désunion ? », le 03 juillet 2017  

    Comité scientifique : Jean-Denis Mouton, Prof.de droit public, Univ.de Lorraine – IRENEE ; Stéphane Pierre-Caps, Directeur de l’IRENEE, Prof.de droit public, Univ.de Lorraine et Ludivine Starck, Ingénieure de recherches, Univ.de Lorraine - IRENEE

    Stéphane Pierré-Caps, « Constitutionnaliser la situation d'exception. », Sécurité intérieure et liberté., NAncy, le 30 septembre 2016 

    Stéphane Pierré-Caps, « Le peuple à l'interface du droit constitutionnel et du droit international », Journée d’études sur l’internationalisation des Constitutions et consentement du peuple, Nancy, le 18 octobre 2013   

    Stéphane Pierré-Caps, « La mondialisation et la crise de l’Etat national », Colloque SFDI, Nancy, le 01 janvier 2012 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Carlos Odjaga, Essai sur la fonction constituante des cours constitutionnelles d'Afrique noire francophone : les exemples du Bénin, de la Côte d'ivoire, du Gabon, du Niger et du Sénégal, thèse soutenue en 2021 à Université de Lorraine, membres du jury : Fabrice Hourquebie (Rapp.), Marthe Fatin-Rouge Stéfanini (Rapp.), Télesphore Ondo et Lauréline Fontaine    

    Le Renouveau démocratique des années quatre-vingt-dix, au-delà du rétablissement du multipartisme et des droits individuels, a donné lieu à l’adoption de nouvelles constitutions au sud du Sahara. Dans les anciennes colonies françaises, désormais indépendantes, il s’est opéré une reconfiguration du pouvoir juridictionnel. Soit détachées des juridictions ordinaires, soit placées en dehors du pouvoir judiciaire, les nouvelles cours constitutionnelles autonomes se voient confier, au-delà du contrôle classique de constitutionnalité, des attributions jusque-là inédites en Afrique noire francophone, et même dans l’ancienne métropole. Interprètes officiels de la constitution et régulateurs des institutions, les juges constitutionnels africains sont ainsi, pour la plupart, habilités à exercer une fonction constituante, c’est-à-dire une révision de la loi fondamentale.Dans une partie du monde où proliféraient des constitutions nominales par le passé, ces extraordinaires attributions, n’étaient et ne sont pas à l’abri d’une mise en sommeil, tant par les acteurs politiques que par le juge. La première question que suscite la fonction constituante en Afrique noire est donc celle de sa réalité, de son effectivité. Dit autrement, il s’agit de savoir si les juges construisent véritablement la constitution en Afrique, la question de leur habilitation étant sans objet puisque réglée par les textes ou la jurisprudence constitutionnelle. À cette première interrogation, il se joint une seconde. Logiquement, on peut se demander si la révision juridictionnelle de la constitution en Afrique noire revêt des caractéristiques particulières, c’est-à-dire propres à l’espace francophone. Interpréter une constitution ou réguler les institutions, ce n’est point le privilège des seuls juges africains. La fonction constituante est exercée ailleurs, et au moins dans tous les systèmes de droit civil dotés d’une juridiction constitutionnelle. En Afrique, l’exercice de la fonction constituante devrait donc être différent des autres. En des termes plus clairs, la fonction constituante doit être singulière.La présente thèse ambitionne de systématiser la fonction constituante du juge constitutionnel africain en prenant appui sur la jurisprudence des juridictions béninoise, gabonaise, ivoirienne, nigérienne et sénégalaise, et cela à partir des années quatre-vingt-dix. Il s’agit de s’intéresser autant à la manière dont les juges africains construisent la constitution, qu’à la perfectibilité de leur(s) méthode(s) de construction.

    Jérémy Brzenczek, L'historicisme dans le constitutionnalisme écrit contemporain, thèse soutenue en 2021 à Université de Lorraine, membres du jury : Marie-Élisabeth Baudoin (Rapp.), François Saint-Bonnet (Rapp.), Thibault Guilluy et Alberto López Basaguren  

    En droit constitutionnel, l’historicisme est une doctrine qui justifie des institutions politiques et leurs prérogatives sur des fondements antérieurs à la Constitution positive. En d’autres termes, elle légitime les pouvoirs publics par l’histoire. Cette pensée, qui procède du mouvement contre-révolutionnaire de la fin du XVIIIe siècle et du romantisme allemand du début du XIXe, perpétue en réalité une vision archaïque du droit qui récuse la conception rationnelle-normative du constitutionnalisme écrit naissant à la fin du XVIIIe siècle et qui continue de régir nos régimes politiques. Or, on peut observer dans certains systèmes constitutionnels écrits contemporains une persistance du phénomène historiciste. Ce qui peut produire de véritables difficultés constitutionnelles. La première partie de cette étude sera consacré l’analyse du concept de droits historiques étatiques qui exprime pour une communauté humaine, identifiée comme une nation et/ou ayant au cours de l’histoire déjà eu une existence étatique (le plus souvent un royaume médiéval), le droit de se constituer en État et de disposer d’un territoire qui lui soit propre. Dans ce paradigme, l’État est donc légitime en raison d’une histoire nationale. Des corpus juridiques archaïques sont généralement invoqués pour démontrer la présence dans le passé d’une structure politique particulière. L’Espagne contemporaine a consacré dans sa Constitution du 27 décembre 1978 le concept de droits historiques en vue de garantir un particularisme régional, un droit autonomique fondé sur l’histoire. Au regard de la disposition additionnelle de la Constitution, le juge constitutionnel a cherché à préserver les éléments essentiels des institutions forales, c’est-à-dire les anciennes institutions coutumières du Pays Basque et de la Navarre. La seconde partie concernera en revanche le concept de Constitution historique qui traduit l’idée de rétablir une ancienne Constitution coutumière disparue. La f ormation progressive de ce type de Constitution lui donnerait une légitimité supérieure aux Constitutions écrites. Cette forme d’historicisme se retrouve particulièrement dans le constitutionnalisme hongrois contemporain. La Loi fondamentale du 25 avril 2011 reconnaît ainsi une valeur supra-constitutionnelle à la « Constitution historique de Hongrie ».

    Arthur Braun, Le pouvoir régulateur du régime politique : étude d'une notion de droit constitutionnel institutionnel, thèse soutenue en 2019 à Université de Lorraine, membres du jury : Manon Altwegg-Boussac (Rapp.), Julien Boudon (Rapp.)  

    Héritage de la Révolution française, l’expression « pouvoir régulateur » désigne l’idée, récurrente en droit constitutionnel, d’une tierce instance spécifiquement chargée d’assurer le fonctionnement régulier des institutions politiques. D’abord confié à un organe ad hoc spécialement créé à cette fin, le pouvoir régulateur devient au XIXe siècle l’apanage d’un monarque constitutionnel idéalisé. Strictement cantonné dans la sphère institutionnelle et ainsi éloigné du gouvernement comme des querelles partisanes, le roi serait uniquement chargé de maintenir l’équilibre entre les pouvoirs actifs. Le « pouvoir neutre » esquissé par Benjamin Constant entre 1800 et 1815 représente assurément la traduction théorique la plus célèbre de cette doctrine.Dans le droit constitutionnel contemporain, la notion de pouvoir régulateur permet de qualifier une fonction juridique spécifique dont la finalité est le fonctionnement correct et sans à-coup du régime politique, compris comme un système complexe composé de divers organes en interaction. Si ce dernier exerce une fonction sociale significative, le gouvernement, la régulation poursuivie par le pouvoir régulateur doit au contraire être appréhendée comme une activité interne à un système institutionnel distinct de la société. De nombreuses constitutions contemporaines font le choix de confier une telle mission à une autorité spécifique, indépendante et du gouvernement, et des partis politiques : le régulateur. Dans les faits, deux instances, l’une politique et l’autre juridictionnelle, peuvent prétendre à ce rôle : le chef de l’État et la Cour constitutionnelle.Notre recherche a donc pour objet d’étudier et de systématiser ce rôle particulier parfois dévolu par le droit constitutionnel au chef de l’État ou à la Cour constitutionnelle. Dans les régimes démocratiques contemporains, le déséquilibre institutionnel en faveur de l’Exécutif apparaît souvent flagrant. En France, le présidentialisme majoritaire que nous connaissons sans interruptions depuis 2002 repose sur des bases pour le moins incertaines, tant et si bien qu’une crise institutionnelle de grande ampleur pourrait surgir à tout moment ; l’étude historique et comparée de la structure et du fonctionnement du pouvoir politique n’en devient que plus urgente.

    Aubain-Didier Mbousngok, La protection constitutionnelle des droits de l’homme dans les États d’Afrique noire francophone, thèse soutenue en 2016 à Université de Lorraine, membres du jury : Koffi Ahadzi-Nonou (Rapp.), Léonard Matala-Tala    

    Les bouleversements en Europe à la fin des années 1980 n’ont pas épargné l’Afrique subsaharienne. Si au niveau mondial ces bouleversements ont conduit à la dislocation du bloc de l’Est et à la remise en cause des équilibres géostratégiques, en Afrique noire, ils ont permis la chute des régimes autoritaires et dictatoriaux. L’Afrique noire francophone qui fait l’objet de cette étude n’est pas restée en marge de cette évolution. C’est au niveau constitutionnel, plus précisément, dans le domaine de la protection des droits de l’homme que l’on constate le changement le plus significatif. Celui-ci est marqué par l’adoption de nouvelles constitutions à tendance libérale, la création des juridictions constitutionnelles autonomes et spécialisées, la reconnaissance des communautés ethnoculturelles qui constituent le substrat humain de l’État. Cette thèse qui porte sur « la protection constitutionnelle des droits de l’homme dans les États d’Afrique noire francophone » depuis 1990 veut justement montrer que la garantie des droits et libertés dans cette zone géographique vise le respect de la dignité humaine, que cette garantie relève en partie du droit positif à travers notamment la Constitution, la loi et les instruments juridiques auxquels les États africains souscrivent, ce qui semble conférer au système africain de protection des droits de l’homme une dimension universelle. Mais il s’agit aussi de convaincre dans cette étude que la norme juridique n’est pas le seul élément qui participe à la protection des droits de l’homme dans les États d’Afrique noire francophone : les us, les coutumes, la pratique, les usages et les traditions en vigueur dans la société participent aussi, à certains égards, à la protection des droits de l’homme. Pour cette raison, l’universalité des droits de l’homme qui apparaît dans le nouveau constitutionnalisme africain doit être relativisée à cause de la prégnance du droit traditionnel, et, surtout, de l’influence des facteurs anthropologiques (culture, religion, tradition…) dans la société. Le constituant africain semble de plus en plus tenir compte de cette influence. Depuis 1990, il intègre les règles traditionnelles dans la Constitution, ce qui confère au droit constitutionnel africain toute son originalité et un caractère dualiste. Ce dualisme se traduit particulièrement par la conciliation entre le droit moderne et le droit traditionnel.

    Daniel Stricher, La durée des mandats politiques : approches institutionnelle et comparative, thèse soutenue en 2015 à Université de Lorraine, membres du jury : Julien Boudon (Rapp.), Elsa Forey (Rapp.)    

    Rarement, la durée des mandats politiques n’est considérée autrement que comme une donnée subalterne dans l’analyse des régimes politiques alors que, dans la vie politique courante, elle constitue une donnée essentielle de la pratique politicienne.Cependant, la durée des mandats politiques est une donnée qui découle de la mise en œuvre de concepts aussi essentiels à la définition du vivre-ensemble politique que la Démocratie, la Citoyenneté, la République, la Souveraineté et la Représentation. Partant du constat que la notion est rarement questionnée en terme de droit constitutionnel, il s’agit d’analyser les dispositions institutionnelles de pays aux traditions juridiques différentes pour étudier la place que tient la notion de durée des mandats politiques et quels rôles cette notion joue dans l’équilibre institutionnel de chaque État.Dans cette analyse, il convient de prendre en compte la durée théorique du mandat mais également les possibilités d’un renouvellement ou d’une prorogation ou, au contraire, les différentes éventualités de sa réduction.Parce qu’elle constitue une donnée importante de la délégation que le Peuple Souverain concède à la Représentation, la notion de durée des mandats politiques devrait s’inscrire au cœur de la Constitution de chaque État. On constate cependant que tel n’est pas toujours le cas dans la mesure où, parfois, des mandats politiques essentiels voient leur durée être réglée par la loi. Par ailleurs, les mandats politiques locaux, dont l’importance ne fait que croître dans l’esprit du citoyen, ne sont abordés que dans le cadre législatif. À rebours de ce premier constat, on observe également que le thème de la durée des mandats politiques fait l’objet de dispositions dans les traités internationaux universels ou régionaux.Dans un deuxième temps, l’analyse des dispositions constitutionnelles de plus de 70 pays montre que la durée des mandats politiques est, dans un premier temps, établie par rapport aux caractéristiques que l’on souhaite donner au régime politique et que cette durée agit, en retour, sur l’évolution du régime politique considéré, les mandats et leur durée interagissant entre eux au sein d’un même régime.Enfin, si on peut constater que la durée la plus communément admise se situe entre quatre et cinq ans, il faut souligner que, historiquement au moins, la durée la plus généralement pratiquée a varié en fonction de l’équilibre admis entre respect de la Souveraineté du Peuple et latitude concédée à la Représentation, chaque expérience soulignant la difficulté d’établir un compromis intellectuellement satisfaisant entre droit du citoyen et liberté des gouvernants.

    Ali Issa, Islam et Droit constitutionnel en Egypte, en Syrie et au Maroc : étude comparée, thèse soutenue en 2015 à Université de Lorraine, membres du jury : Baudouin Dupret (Rapp.), Marie-France Verdier (Rapp.), Thomas Pierret  

    Pour comprendre les logiques de la constitutionnalisation de l'Islam dans les paysarabes, cette étude propose, dans la première partie, de mettre en évidence la permanence del'influence constitutionnelle de l'Islam. En effet, toutes les constitutions des Etats arabes, àl'exception de celle du Liban, se réfèrent à l'Islam. La place prééminente qu'occupe cettereligion dans les textes fondamentaux arabes influe effectivement sur la structure etl'organisation de l'Etat, mais également la protection des droits fondamentaux, en particuliercelle relative à la liberté religieuse.Dans la seconde partie, on a essayé de mettre en exergue les voies qui permettent aux Etatsarabes de dépasser la vision théologique sur laquelle repose leur droit constitutionnel.L'accent est mis sur deux tendances : la sécularisation progressive du pouvoir politique àtravers la marginalisation du référent religieux et la consécration du pouvoir étatique d'unepart, et la rationalisation constitutionnelle à travers le renforcement du rôle de la justiceconstitutionnelle et l'éveil de la société civile d'autre part. En définitive, ces développementsposent les clés de compréhension de l'actualité juridique et politique. A l'heure du« Printemps arabe », ces deux référents, Islam et Droit constitutionnel, s'imbriquent pourformer la trame de la vie politique et juridique des peuples arabes. Leur dialogue semblenécessaire ou évident d'autant plus que les Révolutions n'ont pas abouti à la consécrationd'un modèle laïc et la place de l'Islam se trouve maintenue, voire renforcée.

    Krittika Yuvanatemiya, Le concept de Nation et les aménagements institutionnels et juridiques de l'Etat au regard de la pluralité nationale : l'exemple de la France, de la Belgique, de la Hongrie et de la Roumanie., thèse soutenue en 2014 à Université de Lorraine    

    Le modèle et la fondation idéologique des Etats contemporains font l’objet d’une dynamique en termes d’évolution. La doctrine de l’Etat-nation se révèle précaire et inappropriée à l’encontre d’une réalité sociologique qui doit prendre en considération les différents groupes culturels ou ethniques qui composent de la société. La pertinence de la nation, une création politique et juridique qui représente le corps social unifié et homogène sur lequel repose l’Etat, est devenue contingente.Les Etats contemporains, se trouvant confrontés aux revendications des groupes culturels ou ethniques, sont contraints d’effectuer des aménagements de leur système juridique et institutionnel. Les principes fondamentaux de l’Etat-nation, fondés sur les logiques de l’universalisme et de l’individualisme, tels que l’unicité du peuple, la langue officielle unique, l’égalité des citoyens devant la loi, l’indivisibilité du pouvoir publique et la décentralisation administrative, sont compromis par la revendication du droit à la différence, voire du droit à l’autonomie. La mise en place de la logique du pluralisme, qui prône la reconnaissance juridique des différences entre les membres de la société dans la sphère publique, en constitue l’enjeu. Comment cette nouvelle logique peut-elle trouver sa place dans un système juridique qui adhère à des idées politiques qui lui sont opposées ? Cette mutation idéologique va-t-elle nécessiter la création d’un nouveau modèle étatique ? Quels seront les éléments fondamentaux de cette forme inédite d’Etat ? L’étude sur l’évolution du système du droit public des Etats français, belge, hongrois et roumain, au regard de la pluralité nationale et ethnique, permet d’observer les aménagements juridiques et institutionnels des Etats européens qui s’effectuent sur des structures politique et démotique différentes. La transformation des règles relatives à l’organisation nationale de l’Etat, d’une part, et la consécration des règles relatives à l’organisation politique des nationalités, d’autre part, témoignent du dépassement du modèle de l’Etat-nation. Ce constat amène à concevoir une nouvelle conception de la nation qui deviendrait le soubassement d’un pouvoir politique composé de peuples rattachés à diverses valeurs culturelles. Il met en lumière les nouveaux principes constitutionnels, qui permettent d’envisager un modèle étatique multinational, qui s’appuierait sur la citoyenneté différenciée, la discrimination positive, les droits collectifs et l’autonomie nationale.

    Diane Coissard, Citoyenneté et nationalité en droit public européen, thèse soutenue en 2009 à Nancy 2, membres du jury : Vlad Constantinesco (Rapp.), Philippe Blachèr (Rapp.)    

    Les notions de citoyenneté et de nationalité, telles qu’entendues dans nombre de pays occidentaux, sont fortement imprégnées du modèle de l’État-nation, qui suppose une congruence entre communauté politique et communauté culturelle. La transposition de ces notions à l’échelle européenne impose de s’abstraire de ce modèle d’organisation politique afin d’adopter des définitions acceptables par l’ensemble des États européens, notamment par les pays d’Europe centrale et orientale où la question nationale a pu être abordée différemment. Cette tâche de redéfinition doit permettre d’appréhender la distinction entre appartenance politique étatique et appartenance culturelle nationale, prolongeant ainsi la dissociation entre Etat et nation, qui existe déjà dans certains pays d’Europe et que tend à annoncer la remise en cause du modèle de l’État-nation. La dissociation conceptuelle entre citoyenneté, comme communauté de droits, et nationalité, comme communauté(s) de culture(s), réduit les risques d’incompréhensions réciproques, rendus possible par l’absence de définition commune. Elle permet en outre d’envisager de nouvelles articulations juridiques entre ces appartenances.

    Yann Laurans, Recherches sur la catégorie juridique de Constitution et son adaptation aux mutations du droit contemporain., thèse soutenue en 2009 à Nancy 2, membres du jury : Pierre Brunet (Rapp.), Alexandre Viala (Rapp.), Olivier Cayla    

    Face aux mutations du droit contemporain, la doctrine s'est interrogée sur l'apparition éventuelle d'une constitution européenne ou internationale. Cette réflexion a conduit à un blocage qui paraît trouver sa source dans l'ambiguïté du terme « constitution ». Celui-ci peut en effet signifier aussi bien une catégorie dogmatique propre à un système juridique et intégrée par ses acteurs qu'une catégorie théorique participant à la compréhension et à la comparaison des systèmes juridiques. Le respect de cette séparation indispensable dans une perspective positiviste conduit à aborder la question de l'adaptation de la constitution sur deux plans distincts et séparés. L'étude de la constitution au sens dogmatique se heurte à des obstacles épistémologiques qui imposent de recourir à la théorie générale. Sa définition apparaît alors comme l'ensemble des conditions de réussite extra-langagière d'un type d'acte de langage particulier fixé par une règle constitutive. Cette approche peut contribuer à améliorer la connaissance de la catégorie dogmatique française de constitution sans pour autant arrêter une définition complète mais également à relativiser la place qu'elle occupe dans l'adaptation actuelle de la catégorie de constitution. L'étude de la constitution au sens théorique passe, quant à elle, par l'examen critique des travaux existants et la remise en cause de la traditionnelle dichotomie entre définitions matérielles et formelles. Elle peut finalement être décrite comme une norme suprême d'un type particulier qui n'existe actuellement qu'au niveau étatique mais dont il est possible d'envisager l'émergence au niveau interétatique sans se heurter à aucun obstacle conceptuel.

    Raphaëlle Lirou, La Russie entre fédération et empire : contribution à la définition constitutionnelle de l'Etat russe, thèse soutenue en 2008 à Nancy 2, membres du jury : Jean-Pierre Massias (Rapp.), Richard Ghevontian (Rapp.), Jean-Denis Mouton    

    A partir des concepts de fédération et d’empire et à travers une analyse historique et juridique, ce travail tente de répondre à certaines interrogations sur la nature étatique de la Russie. Si ce pays est formellement un Etat fédéral depuis l’adoption de la Constitution du 12 décembre 1993, la pratique constitutionnelle montre la difficulté de cet Etat à concilier diversité et unité et à respecter les principes du fédéralisme. Il est d’ailleurs plus juste de parler pour la Fédération de Russie de processus fédéraliste en cours que de système fédéral clairement établi. Ainsi peut-on constater qu’à une première période placée sous les signes de la désunion et de l’« extraconstitutionnalisme » a succédé une période de reprise en main par le pouvoir central, au nom d’une « reconstitutionnalisation » des rapports fédératifs mais souvent au détriment des valeurs de liberté et d’association propres à l’idée fédérale. Finalement, seule l’histoire millénaire de la Russie peut expliquer les résurgences impérialistes de cet Etat. La Russie millénaire a, en effet, été marquée par un fédéralisme que l’on peut qualifier d’« inauthentique » et qui fut principalement représenté par la figure de l’empire, que celui-ci ait été avoué (Empire des Tsars) ou masqué (Union soviétique). Le poids de cet héritage impérial explique donc les difficultés de la Russie dans la gestion de la diversité et dans la mise en place d’une fédération authentique, sous-entendue démocratique.

    Geneviève Mossler, Problématique constitutionnelle du bicamérisme en Europe, thèse soutenue en 2007 à Nancy 2, membres du jury : Marie-France Verdier (Rapp.), Bruno Baufumé (Rapp.), François Borella    

    The bicameral system cannot be only defined as being a Parliament made up of two chambers. This institutional organisation carries necessarily consequences as for the concept of representation and parliamentary work. In the States of the European Union, of which only thirteen countries have chosen a bicameral Parliament, this is particularly revealing. In each studied State, the question of the representative function of the second chamber arises, as well on the level its bases, as of their concrete realisation. In the same way, the bicameral system questions directly the effectiveness of parliamentary work and thus, the place to be granted to the second chamber, within the framework of the legislative function and of control. From reforms to reflexions on the real utility of the duality of the parliamentary chambers, constitutional problems of the bicameral system in Europe east that of the adequacy of the objectives, which are assigned to it with their concrete realisation in various constitutional systems, which have in common to want to find the best adapted institutional solution to the complexity of the current political societies.

    Pierre-Alain Collot, Le principe de non-discrimination au regard de l'appartenance nationale dans le droit constitutionnel des États tchèque, slovène et hongrois, thèse soutenue en 2006 à Nancy 2  

    Le principe de non-discrimination correspond à un symbole de la transition constitutionnelle et de la mutation tant de la notion de Constitution que du sens et de la substance des normes constitutionnelles après l’effondrement de la conception socialiste du droit. Participant matériellement des principes constitutionnels fondamentaux d’Etat de droit et de démocratie, le principe de non-discrimination est énoncé à partir d’une règle constitutionnelle d’égalité et se décline sous la forme de discriminations positives de nature législative ou constitutionnelle. Et si sa formulation traduit une très forte influence du droit international conventionnel sur le Pouvoir constituant, son contenu peut être également tiré du droit international et européen des droits de l’Homme pour s’imposer au législateur. Le principe de non-discrimination peut être qualifié de droit public subjectif et de droit défensif, tandis que tout droit constitutionnel spécial forme un status positivus. Le développement jurisprudentiel du principe de non-discrimination, entendu comme prohibition des distinctions arbitraires ou respect de l’égale dignité humaine, correspond également à un contrôle de la comparabilité et de la rationalité ou de la proportionnalité de la distinction. Principe universel, le principe de non-discrimination se trouve relativisé du fait de l’adjonction du critère de l’appartenance nationale: chaque Etat a réalisé une approche distincte de la question nationale - tant au regard de la protection des nationaux se trouvant dans les pays voisins que de la définition et du statut des minorités nationales et ethniques se trouvant sur le territoire de l’Etat -, laquelle a logiquement pénétré le droit de la citoyenneté. Ces phénomènes complexes, communément fondés sur le critère de l’appartenance nationale, ont constitué autant de développements ou d’altérations du principe de non-discrimination. Finalement, si les droits économiques et sociaux restent simplement gouvernés par le principe de non-discrimination et le principe d’égalité des chances, à l’inverse, les droits culturels, éducatifs, linguistiques et politiques se trouvent non seulement protégés par le principe constitutionnel de non-discrimination mais forment également la substance des discriminations positives de nature constitutionnelle

    José Manuel Sanchez Gomez, La Couronne dans le régime constitutionnel espagnol contemporain, thèse soutenue en 2004 à Nancy 2 en co-direction avec Alberto Pérez Calvo 

    Virginie Noblecourt, L'état-nation et la supranationalité européenne en droit constitutionnel français, thèse soutenue en 2002 à Nancy 2  

    L'Union européenne offre au 21ème siècle une image renouvelée du concept de supranationalité. Aspiration de base et principe perfectible dans une finalité intégrationniste, celui-ci constitue un trait dominant de la construction européenne dont il reflète la nature sui generis. Le concept supranational suppose un ordre juridique complet qui se superpose à celui des pays membres et qui exprime la volonté autonome de l'entité européenne. Par le rapprochement des états qu'il engendre, il révèle une solidarité sociale favorable au développement d'un espace public de valeurs et à l'avènement d'un soutien populaire dont l'organisation a besoin pour s'épanouir (partie 1). L'originalité de la supranationalité, en tant que nouvelle forme d'organisation politique, ressort principalement des rapports qu'elle entretient avec les Etats, et plus encore, avec les individus dont elle fait ses sujets et dont elle recherche le bien commun. L'Etat-nation trouve dans son engagement européen les moyens de son confortement. Le dédoublement du concept de souveraineté nationale, que la constitutionnalisation de celui-ci met à jour, fait de l'Etat un simple instrument au service de la nation. Celui-ci se dote d'un statut, constitutif d'une sorte de conditionnement supranational, qui prouve la compatibilité des deux ordres juridiques. L'adaptabilité dont l'Etat-nation fait preuve n'est pas un signe d'atrophie du principe d'unité qui est à son fondement. L'intégration constitutionnelle de la supranationalité lui fournit l'occasion de consolider son essence en réaffirmant l'intangibilité de son unité politique. Le respect de l'appartenance nationale et du lien qui unit l'individu à sa nation apparaissent comme les conditions premières dont dépend l'effectivité des traits supranationaux. Destinataire ultime de l'action supranationale et source de légitimité de celle-ci, l'individu est celui par lequel l'organisation européenne trouve sa raison d'être (partie 2).

    Mélina Fath-Kurkdjian, La pensée constitutionnelle du Doyen Maurice Hauriou et la Cinquième République, thèse soutenue en 2001 à Nancy 2 

    Frédérique Claudot, Eléments de construction d'un droit bioéthique, thèse soutenue en 2000 à Nancy 2  

    Constatant la difficulté du droit à saisir et suivre les évolutions de la techno science et de ses applications (bio)médicales, notre étude a pour ambition de présenter une approche nouvelle du « droit de la bioéthique ». Nous proposons donc des éléments de construction d'un droit bioéthique, désignant l'ensemble des règles juridiques relatives aux actions dans le domaine de l'intervention biologique, technologique et médicale de l'homme sur sa propre nature et sur sa propre vie ; l'épithète « bioéthique », viendrait de ce que les règles fondamentales de ce droit seraient issues d'une activité réflexive, plus ou moins institutionnalisée que serait la « bioéthique ». Notre recherche, se situant dans le cadre de la philosophie du droit elle proposera une réflexion sur la notion de personne conditionnant les limites de l'application des sciences. Nous essayerons, de répondre aux questions suivantes : qui est la personne ? Et qu'est-ce que la personne ? Dans un premier temps, nous observerons que la polysémie du mot « personne » permet une approche disciplinaire du sujet étudié, et ainsi, un amoindrissement de la valeur qu'on lui accorde. Aussi proposerons-nous de considérer la personne globale comme le nouveau sujet du droit bioéthique. Une telle approche obligera naturellement à reconsidérer son commencement et sa fin, et naturellement; sa matérialité. Il sera alors temps de répondre à la seconde question « qu'est-ce que la personne ? », et de montrer que le corps ne peut être considéré comme une chose, puisqu'il est l'incarnation de la personne. Comme tel, il est inviolable, même si les nécessités sociales en autorisent l'utilisation à des fins de solidarité et de « fraternité ». Nous conclurons que la bioéthique ne doit pas uniquement être comprise dans le cadre du colloque singulier entre le patient et son médecin, mais qu'au contraire, elle intéresse aussi la société nationale, voire internationale.

    Elodie Derdaele, La construction constitutionnelle de la nation et de l'Etat en Afrique du Sud , thèse soutenue en 1998 à Nancy 2  

    L’Afrique du sud a créé, depuis 1994, un nouvel ordre constitutionnel afin de mettre un terme définitif à l'apartheid. Désormais l'idéal constitutionnel repose sur le concept d'unité dans la diversité, explicitement consacré par le préambule de la constitution finale. L’égalité, la non-discrimination, l'universalité des citoyens, et les droits et libertés (généralement admis dans les démocraties libérales) sont ainsi consacrés, faisant du principe d’égalité l'une des pierres angulaires de la constitution. Or cette notion d’égalité ainsi que le principe de réconciliation nationale vont de pair avec la tentative d'édification et de promotion de l'unité nationale. L’état, bien que décentralisé, voit ainsi sa prééminence assurée des lors que l'unité de la nation la justifie. Il s'agit de créer un nouvel état-nation. Cependant, par leur diversité culturelle, les sud-africains ne peuvent accepter de s'unir en faisant fi de leurs spécificités. Les revendications communautaires ont conduit le constituant à prendre en considération le caractère multiculturel de la société. La république sud-africaine est officiellement multilingue, reconnait l'autorité des chefs traditionnels négro-africains, les coutumes et rites pratiques dans le pays, et le droit de pratiquer individuellement ou collectivement la culture, la langue et la religion de son choix. En outre, que ce soit sur le plan politique ou culturel, les communautés culturelles ne bénéficient pas d'un statut de droit public. Elles ne sont pas ainsi représentées politiquement et ne peuvent entraver la liberté de leurs membres, ni même les discriminer. Les droits culturels sont ainsi reconnus pour que l'individu puisse exprimer son identité. L’état a ainsi pour mission de promouvoir l'unité et la diversité de cette nation hétérogène (multiculturelle), pour qui l'unité ne peut être réalisée sans l'acceptation de la diversité du corps social, qui repose sur la reconnaissance implicite des identités

  • Pascaline Motsch, La doctrine des droits fondamentaux des États : vers un redéploiement fédéraliste ou étatiste ?, thèse soutenue en 2019 à Université de Lorraine sous la direction de Jean-Denis Mouton, membres du jury : Jean-Christophe Barbato (Rapp.), Jean D'Aspremont (Rapp.), Ségolène Barbou Des Places    

    La présente étude se propose de revisiter la doctrine classique des droits fondamentaux des États, et cherche à vérifier si c’est à raison qu’elle fut rejetée, ou si elle trouve désormais quelque environnement juridique plus favorable à son redéploiement. Opposés trait pour trait aux droits dits relatifs ou accessoires qui trouvent leur source dans le droit conventionnel et coutumier, les droits de conservation, de souveraineté, d’égalité, de respect et de commerce, sont conçus comme fondamentaux dans un sens évidemment matériel – ce sont des droits constitutifs de l’État-nation et, inversement, des droits dont l’aliénation totale ou partielle anéantirait ou diminuerait la personnalité de l’État qui y consentirait –, mais également dans un sens formel – la violation d’un droit fondamental étatique emportant des effets juridiques spécifiques comme la nullité des traités et le recours à la guerre. Or, en raison de la contradiction entre l’horizontalité de l’ordre juridique international et la fondamentalité des droits étatiques, ainsi que du fondement très individualiste de la doctrine, celle-ci subit les attaques des écoles positivistes et néo-naturalistes durant l’entre-deux-guerres, et finit par être absolument rejetée au sortir du deuxième conflit mondial. Prenant toutefois acte du regain d’intérêt doctrinal que suscitent les droits étatiques, tant en droit international qu’en droit de l’Union européenne et en droit constitutionnel, dans le contexte d’une société internationale qui a beaucoup évolué, il s’agit de vérifier si certains droits étatiques, prétendus fondamentaux, répondent bel et bien aux critères matériel et formel de la fondamentalité d’un droit. Dans une perspective fédéraliste, c’est-à-dire d’une protection institutionnalisée des droits étatiques, les États obtiennent-ils par exemple une garantie de leur droit à la survie dans le cadre des Nations Unies ou d’un droit au respect de leur identité nationale dans le cadre de l’Union européenne ? Dans une perspective étatiste, c’est-à-dire d’une protection unilatérale des droits étatiques, si les internationalistes classiques théorisent à raison que l’aliénation des droits souverains et des droits identitaires portent atteinte à la qualité d’État-nation, la garantie de tels droits ne relève-t-elle pas alors davantage de l’ordre juridique national que de l’ordre juridique international, auquel il n’échoit pas de protéger l’État contre lui-même

    Léandre Mvé Ella, La responsabilité de protéger et l’internationalisation des systèmes politiques, thèse soutenue en 2018 à Université de Lorraine sous la direction de Jean-Denis Mouton, membres du jury : Pierre Bodeau-Livinec (Rapp.), Sandra Szurek (Rapp.), Jean-Baptiste Jeangène Vilmer  

    Sous l’angle du droit international, la responsabilité de protéger est traditionnellement analysée dans le but de déterminer sa portée normative. L’attrait de la doctrine internationaliste pour la question de la normativité du principe et l’indifférence habituelle du droit international vis-à-vis du système politique des États ont fini par confiner les développements sous les prismes parfois trop réducteurs du droit international et des relations internationales. Cette recherche entend proposer une perspective différente en prenant le contre-pied de cette approche classique. Elle aborde la problématique de la responsabilité de protéger non plus seulement sous l’angle des intervenants tiers à l’État défaillant, mais également, et surtout sous celui de cet État lui-même et de sa population. Il s’agit donc de revisiter la façon d’appréhender la responsabilité de protéger afin de montrer que le droit international n’est plus indifférent face aux systèmes politiques des États — a fortiori en crise. En interrogeant le lien entre la responsabilité de protéger et le système politique de l’État, l’analyse aboutit irrémédiablement à la conclusion selon laquelle la responsabilité de protéger est « enchassée » dans de normes qui ne sont pas exclusivement juridiques et qu’il convient dorénavant d’analyser en réseau. L’étude propose donc désormais de la qualifier de norme de congruence dès lors qu’elle conduit à apprécier la valeur juridique d’une règle de droit en tenant compte des différentes influences contenues dans celle-ci

    Pierre-Etienne Lehmann, Réflexions sur la nature de l'Union Européenne à partir du respect de l'identité nationale des Etats membres, thèse soutenue en 2013 à Université de Lorraine sous la direction de Jean-Denis Mouton    

    Selon la devise européenne, « Unie dans la diversité », la construction européenne viserait à unir de façon sans cesse plus étroite les États membres et leur peuple sans pour autant menacer leur existence. Une telle formule semble ainsi placer le principe du respect de l’identité nationale au cœur des relations entre États membres et Union européenne. En effet, l’identité nationale représente la synthèse des caractéristiques fondamentales des différentes nations européennes, pour certaines singularisant chaque État, pour d’autres reflet d’une nécessaire homogénéité entre les membres d’une même communauté. Le respect de cette identité participe activement à la préservation de l’existence étatique, mais également à l’évolution de l’Union elle-même. Certes, l’exigence d’une préservation identitaire fut d’abord formulée au niveau interne, l’État menaçant alors de protéger unilatéralement son identité constitutionnelle à l’encontre du droit de l’Union. Néanmoins, d’une exigence souveraine étatique, le respect de l’identité nationale est progressivement devenu une notion du droit de l’Union. Bien que récemment entré dans le champ des compétences de la CJUE, ses implications notamment jurisprudentielles se dessinent déjà sur la construction européenne. Il est même devenu un principe d’interprétation, ainsi qu’un motif susceptible de justifier de façon autonome une restriction à l’application du droit de l’Union. Il met en lumière la singularité de la nature et du fonctionnement de l’Union, en contribuant tant à la limitation de la résistance souveraine des États, qu’à l’émergence d’un pluralisme juridique. D’ailleurs, il tend à renforcer cette singularité, d’une part en favorisant l’émergence d’un statut d’État membre au sein duquel le respect des éléments spécifiques de son identité serait un droit, et d’autre part en accompagnant la constitutionnalisation de l’identité de l’Union provenant de l’absorption et de la protection d’éléments communs aux identités constitutionnelles. Ainsi, le principe s’inscrit particulièrement bien dans le contexte de la spécificité de la construction européenne, en ce qu’il en est non seulement l’une des résultantes, mais également parce qu’il en devient progressivement l’une de ses sources.

    Gervais Désiré Yamb, Droits humains et démocratie chez John Rawls, Jürgen Habermas et Fabien Eboussi Boulaga : contribution à la reconstruction de l'Etat de droit en Afrique Noire, thèse soutenue en 2008 à Nancy 2 sous la direction de Juliette Grange et Hubert Mono Ndjana, membres du jury : Étienne Tassin, Seloua Luste Boulbina, Jean-Godefroy Bidima et Souleymane Bachir Diagne    

    Ce travail veut être une lecture comparative, critique et prospective des théories de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits humains chez Rawls, Habermas et Eboussi Boulaga à partir de leurs ouvrages précis. Il s’agit, plus précisément, de comprendre, au travers du concept opératoire de l’inviolabilité de la dignité humaine, le sens des droits humains, de l’Etat de droit et de la démocratie chez ces philosophes. Cette tentative de compréhension s’articule autour de cette interrogation : en quoi et comment le sens des droits humains, de la démocratie et de l’Etat de droit est-il normativement et universellement valide ? Ce sens est-il décisif dans le débat contemporain sur la philosophie des droits humains et sur la reconstruction de l’Etat de droit en Afrique noire ? Les réponses à ces questions se déploient en logiques argumentatives déterminant les itinéraires et influences « philosophiques », qui ont abouti à la (re)construction d’une théorie des droits humains, de la démocratie et de l’Etat de droit par le truchement d’une compréhension dynamique du concept de justice «politique » chez Rawls ; du principe de discussion et du pouvoir communicationnel des sujets de droit jouissant d’une autonomie privée et publique dans le cadre d’une démocratie délibérative chez Habermas, et, enfin, d’une reprise critique, par le Muntu, de la fonctionnalité organisationnelle du lien social, perverti par la violence de l’Etat postcolonial et re-actualisée au travers de certaines catégories anthropologiques chez Eboussi. La catégorie de possibilité, comprise ici comme paradigme, c’est-à-dire « principe passerelle » ou « procédural », permet non seulement de déterminer quelques enjeux juridiques, politiques et philosophiques des théories de ces philosophes, mais surtout d’esquisser des lignes directrices d’une « démocratie communautaire et fédéraliste » par le biais d’une re-fondation de l’Etat de droit démocratique en Afrique noire, en général, et au Cameroun en particulier.

  • Manon Bonnet, Les transitions constitutionnelles internationalisées : étude d'un instrument de reconstruction de l'État, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille sous la direction de Xavier Philippe, membres du jury : Évelyne Lagrange (Rapp.), Romain Le Boeuf, Zaid Al-Ali et Jean-Pierre Massias  

    La présente thèse propose une analyse juridique des transitions constitutionnelles internationalisées en tant qu’instrument de reconstruction internationalisée de l’État à travers une étude de droit constitutionnel comparé et de droit international en se focalisant sur sept cas d’étude : l’Afghanistan, la Bosnie-Herzégovine, le Cambodge, l’Iraq, le Kosovo, la Namibie et le Timor oriental. La problématique traitée appelle à s’interroger sur l’adéquation de l’instrument étudié au regard des fonctions qui lui sont attribuées par le droit international. Il s’agit de déterminer si les caractéristiques de l’instrument étudié sont adaptées à la réalisation des fonctions qui lui sont attribuées par le droit international. La thèse soutenue est que l’internationalisation des transitions constitutionnelles conduit à une altération de leur fonctionnement présentant elle-même un risque au regard de la réalisation de ses fonctions. L’analyse du cadre juridique et des fonctions internationales attribuées à cet instrument, menée à partir du droit positif, permet de présenter les transitions constitutionnelles comme un moyen de règlement du différend et de reconstruction internationalisée de l’État. L’altération des transitions résultant de leur internationalisation se caractérise à travers la réalisation d’une révolution juridique par une norme de droit international et une substitution temporaire d’acteurs internationaux aux institutions gouvernementales internes. L’internationalisation du processus entraîne une dépendance du système créé aux acteurs internationaux et affecte la légitimité du droit qui en est issu, risquant d’entraver la réalisation des fonctions de l’instrument

    Caroline Chaux, Les contraintes internationales sur le pouvoir constituant national, thèse soutenue en 2021 à Paris 2 sous la direction de Denis Alland, membres du jury : Pierre-François Laval (Rapp.), Olivier Beaud, Gérard Cahin et Olivier Corten  

    Les principes d’autodétermination des peuples et d’autonomie constitutionnelle supposent une compétence exclusive du peuple, émergeant comme corps politique de l’État, à adopter une constitution en vertu de son pouvoir constituant originaire. L’exercice de cette compétence par le peuple peut intervenir à l’issue d’une situation intéressant le droit international, à l’instar des guerres interétatiques, de la décolonisation ou des conflits infraétatiques constituant une menace pour la paix et la sécurité régionale ou internationale. Dans ces hypothèses, l’exercice du pouvoir constituant par le peuple est encadré par un acteur extérieur agissant sur le fondement de règles de droit international. Cet acteur extérieur peut, dans certains cas, se substituer au peuple dans l’adoption de l’acte constituant, oblitérant ainsi le pouvoir constituant populaire. Egalement, l’exercice du pouvoir, non plus d’adopter, mais de réviser la constitution subit des injonctions dans le cadre de la participation de l’État à la vie internationale. En effet, l’adhésion à une organisation internationale, l’instauration de relations commerciales ou encore la sollicitation d’une aide internationale sont désormais conditionnées par des exigences relatives à la structure constitutionnelle de l’État. Cette conditionnalité est double : positive par l’exigence de modifications constitutionnelles, négative par l’interdiction des changements anticonstitutionnels. L’étude de ces règles internationales et de la pratique subséquente nécessite de s’interroger sur leur compatibilité avec les principes d’autodétermination et d’autonomie constitutionnelle. L’issue de cette interrogation invite à repenser la portée de ces principes et d’ainsi mesurer l’impact de cette pratique sur le droit international.

    Laurianne Allezard, Identité(s) et droit constitutionnel, thèse soutenue en 2021 à Université Clermont Auvergne 2021 sous la direction de Marie-Élisabeth Baudoin et Anne Levade, membres du jury : Michel Troper (Rapp.), Bertrand Mathieu et Slobodan Milacic    

    Même si le terme « identité » est peu mentionné expressément dans les textes des Constitutions ou les décisions des Cours constitutionnelles, l’identité est cependant bien présente dans les droits constitutionnels européens et elle occupe également une place croissante dans le discours sur le droit. Cette étude tend ainsi à montrer quelles sont les formes que l’identité revêt en droit constitutionnel mais aussi quels sont ses effets et plus spécifiquement comment les différentes identités confèrent, par un mécanisme de rétroaction, une identité propre au droit constitutionnel. Ainsi, l’identité dans le droit constitutionnel résulte toujours d’une opération de qualification par les créateurs ou les interprètes authentiques ou non du droit constitutionnel. Elle est dès lors à la fois un donné et un construit. Elle se repère également aux fonctions propres qu’elle remplit dans le droit constitutionnel et qui la conduisent d’une part à tracer le cadre de l’État et d’autre part à permettre de concrétiser les normes constitutionnelles. Mais l’identité ne fait pas que se manifester dans le droit constitutionnel, elle agit aussi sur le droit constitutionnel. En formant un système en constante interaction avec l’interprétation des principes constitutionnels, l’identité dans ses différentes formes confère son ossature à l’identité du droit constitutionnel. Cette structure identitaire permet ainsi d’éclairer d’un jour nouveau le droit constitutionnel aussi bien dans sa dimension théorique que dans son évolution européenne.

    Benjamin Lloret, La protection internationale des minorités : le regard de la doctrine française de l'entre-deux-guerres, thèse soutenue en 2018 à Paris 2 sous la direction de François Saint-Bonnet et Tomàs de Montagut i Estragués, membres du jury : Miguel Ángel Chamocho Cantudo (Rapp.), Silvia Morgades Gil  

    La protection des minorités en Europe est le résultat d’une construction empirique qui trouve ses origines avec la Réforme, avant que les garanties religieuses ne se déplacent au XIXe siècle vers un curseur national. Cette filiation historique est d’ailleurs invoquée par les Grandes puissances pour faire accepter en 1919/1920 aux États débiteurs, des obligations qui apparaissent derechef comme de la realpolitik, justifiée par des intérêts géostratégiques. Pourtant, après la Grande Guerre, l’implosion des empires multinationaux vient bouleverser l’équilibre européen. À défaut de pouvoir appliquer strictement le principe des nationalités, ces mesures de protection interviennent comme une compensation destinée à atténuer les espoirs déçus. Ainsi, l’entre-deux-guerres, période d’expérimentation et de reconstruction, est aussi celle d’une véritable émulation intellectuelle : le droit international se complexifie et se « judiciarise ». Le droit des minorités répond alors à deux objectifs (CPJI 1935) : assurer une égalité de traitement entre les individus mais aussi, sauvegarder leur identité propre. L’autre innovation réside dans le transfert de la garantie de ces mesures des Puissances vers la Société des Nations (SDN). Cette organisation voulue par le président Wilson devait être le pivot d’un nouvel ordre international. Or, la place trop importante accordée aux États, jaloux de préserver leur souveraineté, réduit considérablement l’efficacité des mécanismes de contrôle mis en place. Le tournant des années 1930 met en évidence ces dysfonctionnements qui finissent par paralyser l’institution genevoise. Néanmoins, la protection des minorités reste pour Francesco Capotorti « un des legs les plus importants » de la SDN. C’est à travers le prisme doctrinal et le regard critique du juriste contemporain attentif à ces transformations, que porte cette étude afin de mieux mettre en évidence un tel héritage.

    Léa Havard, L'Etat associé , thèse soutenue en 2016 à Bordeaux sous la direction de Ferdinand Mélin-Soucramanien  

    Apparu au milieu des années 1960 dans le Pacifique Sud, l’Etat associé est une forme de l’Etat singulière. A l’origine conçu par les Nations Unies comme une voie de décolonisation intermédiaire entre l’indépendance et l’intégration à un autre Etat, l’Etat associé est devenu une forme d’organisation politique pérenne choisie par cinq territoires de sorte à affirmer leur identité propre tout en partageant des liens privilégiés avec un autre Etat, l’Etat partenaire. Consubstantiel à l’Etat associé, ce rapport d’association n’est pas sans soulever des paradoxes au regard des canons de la forme dominante de l’Etat qu’est l’Etat-nation. L’étude de l’Etat associé permet alors de mettre en perspective les catégories classiques de la théorie générale de l'État. De fait, si l’Etat associé est un Etat à part entière, il est surtout une forme de l’Etat à part dans la mesure où il est construit pour un peuple complexe, caractérisé par une souveraineté déléguée et institutionnalisé par une constitution associative. Penser l’Etat associé est donc une voie pour ouvrir de nouvelles perspectives afin de réfléchir aux évolutions de l’Etat dans un monde globalisé marqué par des interdépendances croissantes.

    Léa Havard, L'État associé: recherches sur une nouvelle forme de l'Etat dans le Pacifique Sud, thèse soutenue en 2016 sous la direction de Ferdinand Mélin-Soucramanien, membres du jury : Thibaut Charles Fleury (Rapp.), Michel Troper et Marie-Claire Ponthoreau    

    Apparu au milieu des années 1960 dans le Pacifique Sud, l’Etat associé est une forme de l’Etat singulière. A l’origine conçu par les Nations Unies comme une voie de décolonisation intermédiaire entre l’indépendance et l’intégration à un autre Etat, l’Etat associé est devenu une forme d’organisation politique pérenne choisie par cinq territoires de sorte à affirmer leur identité propre tout en partageant des liens privilégiés avec un autre Etat, l’Etat partenaire. Consubstantiel à l’Etat associé, ce rapport d’association n’est pas sans soulever des paradoxes au regard des canons de la forme dominante de l’Etat qu’est l’Etat-nation. L’étude de l’Etat associé permet alors de mettre en perspective les catégories classiques de la théorie générale de l'État. De fait, si l’Etat associé est un Etat à part entière, il est surtout une forme de l’Etat à part dans la mesure où il est construit pour un peuple complexe, caractérisé par une souveraineté déléguée et institutionnalisé par une constitution associative. Penser l’Etat associé est donc une voie pour ouvrir de nouvelles perspectives afin de réfléchir aux évolutions de l’Etat dans un monde globalisé marqué par des interdépendances croissantes.

    Claire Cuvelier, Le pluralisme démotique : contribution au concept juridique de peuple, thèse soutenue en 2014 à Lille 2 sous la direction de Luc Heuschling, membres du jury : Otto Pfersmann (Rapp.), Constance Grewe et Julien Boudon    

    Par « pluralisme démotique » nous proposons de désigner la coexistence de plusieurs peuples dans un système à plusieurs niveaux. Le pluralisme démotique s’inscrit à rebours de la conception moniste du peuple français majoritaire dans la doctrine française. L’ambition de cette thèse est de démontrer la coexistence de plusieurs peuples en droit constitutionnel français. À cette fin, le premier mouvement de la thèse explore d’autres manières de concevoir le peuple à travers une étude de systèmes à plusieurs niveaux de type fédéral (Inde, Allemagne, Etats-Unis, Suisse) et de type régional (Espagne, Royaume-Uni). Dans un second mouvement est proposée une théorie du pluralisme démotique multiniveaux. Cette contribution permet de rendre compte de la coexistence d’un peuple composite et de peuples composants dans un système à plusieurs niveaux. Le troisième mouvement de la thèse applique la grille théorique ainsi établie à deux systèmes juridiques en particulier : la France et l’Union européenne.

    Nilsa Rojas-Hutinel, La séparation du pouvoir dans l'Union européenne, thèse soutenue en 2014 à Paris Est sous la direction de Anne Levade, membres du jury : Claude Blumann (Rapp.), Olivier Rozenberg    

    Les travaux sur la séparation des pouvoirs dans l'Union européenne ne manquent pas, mais rares sont les écrits qui s'interrogent sur l'identification de la nature du pouvoir dans l'Union européenne. Cette thèse s'inscrit dans cette voie. L'idée que le pouvoir dans l'Union pourrait ne pas être de même nature que celui d'un Etat souverain a guidé cette recherche. Dès lors, le schéma de séparation du pouvoir dans l'Union européenne devait se calquer sur la spécificité de l'Union et de son pouvoir.Afin de marquer cette différence, l'expression séparation des pouvoirs, propre aux fonctions étatiques, est délaissée au profit de séparation du pouvoir, laquelle rend davantage compte de la spécificité du pouvoir de l'Union tout en posant la nécessité de caractériser ce pouvoir avant de le séparer, de l'organiser.Dès lors, en tenant compte de la nature spécifique du pouvoir dans l'Union, cette thèse entend découvrir l'organisation du pouvoir permettant à l'Union d'atteindre les objectifs qu'elle s'est fixés.

    Isabelle Lherbette-Michel, L’idee russe de l’Etat, contribution a la théorie juridique de l’Etat : le cas russe des origines au postcommunisme, thèse soutenue en 2013 à Bordeaux 4 sous la direction de Slobodan Milacic, membres du jury : Jean-Pierre Massias (Rapp.), Fabrice Hourquebie et Michel Troper  

    Il existe une continuité dans l’« idée » russe de l’Etat qu’une analogie dans la continuité des systèmes ne reflète pas. De la Russie impériale à la Russie soviétique, l’Etat (Gosudarstvo) n’est pas conçu comme une entité abstraite et autonome. A la dimension césariste du pouvoir correspond la non-émergence, et du concept et de la réalité d’un Etat. Jusqu’en 1917, la conception russe du pouvoir est conditionnée par le discours idéologique – religieux. Après 1917, sa principale caractéristique est d’être subordonnée à l’idéologie, en tant qu’expression de la volonté du Parti communiste. L’Etat soviétique s’impose donc comme un Etat « de fait » et non comme un Etat « de droit ». La prédominance du discours idéologique entrave, à la fois, la constitution d’une culture de l’Etat, qui reste une culture du pouvoir, et la formation d’une culture de l’antériorité et de la supériorité du droit sur l’Etat. Après la désintégration de l’Union soviétique, la référence à la démocratie libérale et à l’Etat de droit devient un outil de la création d’une nouvelle légitimité pour l’Etat postcommuniste. L’entrée de la Russie dans la modernité politique nécessite une rupture avec les postulats idéologiques du passé. Or, la déconstruction du socialisme est un processus beaucoup plus complexe que la construction de la démocratie. Bien qu’ayant subi, sur plusieurs siècles, plusieurs types de transitions – de l’absolutisme de droit divin au socialisme, puis au postcommunisme -, l’Etat russe a donc conservé certains caractères constants et typiques qui en font, encore aujourd’hui, un modèle hybride, en tension entre autoritarisme et démocratie.

    Abdoul Hamid Chalabi, Le statut des minorités musulmanes et de leurs membres dans les Etats de l'Union européenne, thèse soutenue en 2011 à Lille 2 sous la direction de Vincent Cattoir-Jonville, membres du jury : Rostane Mehdi (Rapp.), Patrick Meunier    

    La présence définitive des minorités musulmanes sur les territoires de l'Union européenne est devenue une réalité. Cette présence massive et durable a changé le paysage religieux européen au XXe siècle. Mais le développement de la présence musulmane dans les pays de l'Union européenne est un processus hétérogène et loin d'être terminé en raison de l'existence de certaines difficultés qui empêchent l'intégration complète de cette communauté. Les minorités musulmanes essaient de franchir ces obstacles pour arriver à obtenir une protection optimale et réaliser leur objectif principal relatif à l'obtention d'une égalité de traitement vis-à-vis des autres minorités religieuses qui ont une présence plus longue dans cette partie du monde. Cette étude s'efforce de comparer les différents statuts juridiques accordés aux minorités musulmanes dans les pays de l'Union européenne pour établir un état des lieux juridique de la présence musulmane dans ces pays. La distinction entre les minorités musulmanes en tant que groupes minoritaires et leurs membres est nécessaire pour savoir si les droits collectifs de ces groupes ont été reconnus et privilégiés au détriment des droits individuels des personnes appartenant à ces minorités.

    Marion Vieuville-Debord, Le chef de l'État dans les régimes postcommunistes , thèse soutenue en 2008 à Bordeaux 4 sous la direction de Slobodan Milacic  

    Les exigences spécifiques de la transition démocratique des pays d'Europe centrale et orientale ont mis en tension le choix du régime parlementaire-type, standard européen par excellence, qui implique un chef d'Etat à profil classique, plutôt discret, avec la volonté de faire assumer à celui-ci une double mission historique : être le symbole de la (re)construction de l'Etat, en tant qu'expression de la société politique intégrée et garant des institutions du nouvel Etat démocratique, contre toute tentation de retour en arrière. Parfois, l'institution du chef d'Etat pouvait offrir l'avantage de placer opportunément un leader communiste devenu plus ou moins réformateur, afin de neutraliser politiquement quelques anciens dirigeants, candidats au nouveau régime, mais suffisamment ambigus pour inspirer aux auteurs et acteurs démocratiques, quelques craintes quant à la "réversibilté" des changements accomplis. De cette tension est née la tentative du régime semi-présidentiel, qui, cependant, n'a pas pu franchement aboutir. De surcroît, avec la consolidation démocratique, l'institution du chef d'Etat, tout comme l'ensemble des régimes, se stabilise en revenant aux standards européens. Cette harmonisation a été, d'ailleurs, comme en synergie, l'une des ressources des pouvoirs nationaux pour négocier leur entrée dans l'Union européenne. C'est pourquoi le processus de banalisation du chef d'Etat est allé s'accélérant. Ainsi, de la promotion de la fonction symbolique du chef d'Etat, les pays postcommunistes sont passés à la confirmation de la "primo-ministérialisation" politique des régimes. Pour autant, l'expérience des pays d'Europe centrale et orientale nous a révélé que les possibilités de cette institution restent réelles pour les moments délicats que peuvent traverser les régimes parlementaires.

  • Sidney Floss, Les critiques de la notion de souveraineté en Droit et Sciences Politiques : l'évolution sématique des concepts source de confusion, thèse soutenue en 2015 à Rennes 1 sous la direction de Jean Baudouin, membres du jury : Dario Battistella (Rapp.), Johann Michel (Rapp.), Bernard Bruneteau et Philippe Raynaud  

    Cette thèse s’interroge sur les raisons de la crise actuelle de la notion de souveraineté. La plupart des critiques affirment dénoncer la souveraineté dans sa conception classique telle que formulée par Hobbes et Bodin. Il s’agira alors de montrer que ces critiques manquent leur objet. Elles ne concernent pas la souveraineté de Hobbes ou Bodin mais une reconstruction de celle-ci. La thèse soutenue est que les évolutions paradigmatiques au sein des différentes disciplines ayant à traiter de la souveraineté ont profondément modifié son sens, de même que le sens des termes la définissant. Les concepts de pouvoir, d’État, de droit, ont été transformés en fonction de l’évolution des États et des préoccupations de chercheurs appartenant à des champs différents. Ce travail s’attachera à préciser la diversité de sens accordée aux différentes notions pour ensuite montrer que les critiques actuelles de la souveraineté transposent leurs propres définitions aux termes utilisés par Bodin et Hobbes. Il apparaîtra alors qu’en reprenant la souveraineté dans son sens originel, il est impossible de la considérer comme limitée.

    Thomas Passos Martins, La Cour suprême du Brésil et l''État démocratique de droit" : Contribution à une théorie de la démocratie réflexive, thèse soutenue en 2012 à Montpellier 1 sous la direction de Dominique Rousseau, membres du jury : Laurence Burgorgue-Larsen (Rapp.), Joaquim B. Barbosa Gomes (Rapp.), Alexandre Viala  

    Depuis l'adoption de la nouvelle Constitution démocratique du Brésil en 1988, la Cour suprême joue un rôle de plus en plus significatif au sein du système politique brésilien. Constamment sollicitée pour contrôler la constitutionnalité des lois, le renforcement de ses attributions en matière de contentieux constitutionnel fait aujourd'hui de la Haute juridiction un organe législateur partiel participant, aux côtés du chef de l'État et du Congrès, à la formation de la volonté générale. Dans ce cadre, comme dans toutes les démocraties contemporaines comprenant un mécanisme de garantie juridictionnelle de la Constitution, le développement de la justice constitutionnelle au Brésil conduit à une remise en cause de la démocratie classique de type électorale fondée sur une confusion entre la volonté du peuple et celle des gouvernants élus. Partant du postulat que le fonctionnement démocratique s'inscrit désormais dans une perspective réflexive, cette thèse propose d'analyser, à travers l'étude de la jurisprudence de la Cour suprême, les changements opérés au sein du régime démocratique brésilien afin de savoir si les modifications qui en découlent ont entraîné un dépassement du modèle démocratique traditionnel ayant donné lieu à une démocratie dite « réflexive ».

    Elise Bernard, L'Etat en République de Serbie depuis 1990, thèse soutenue en 2011 à Paris 3 sous la direction de Alain Laquièze, membres du jury : Slobodan Milacic, Théodore Christakis et Lauréline Fontaine    

    Il existe, entre la Serbie et la France, une véritable communauté scientifique en ce qui concerne le droit public. En effet, depuis le XIXe siècle, si l’on se penche sur l’histoire, les publicistes serbes et français s’interrogent sur les mêmes problèmes relatifs à l’État et sa pérennité. Ceci n’a rien d’étonnant car la Serbie, comme la France, a sa place dans le cadre de l’espace européen contemporain et répond à ses modèles. Les concepts de droit public que nous connaissons, par rapport au cas étudié, sont de deux types : nous pouvons distinguer les concepts de processus, qui témoignent d’une dynamique particulière, et les concepts de cas, qui nous amènent à une analyse statique. Concernant les premiers, il est question de transition démocratique, transition constitutionnelle, succession d’États, dislocation, sécession, séparation d’États et internationalisation du droit public. Pour les seconds, il s’agit des concepts d’État, personnalité morale, d’État constitutionnel, souveraineté, État composé (état fédéré, régional, autonomies), État de droit, démocratie et administration internationale. Il ne nous a pas semblé nécessaire de créer d’autres concepts. En effet, la plupart des points problématiques rappellent les grandes théories, plus ou moins directement. Dans le cadre de notre recherche il a bien été question de faire un bilan de ces théories, au regard d’un cas concret : la République de Serbie depuis, 1990, au moment de l’introduction du pluripartisme, dans la Yougoslavie titiste mourante. Le but de cette analyse est de proposer notre contribution car nous n’avons pas la prétention de fonder une nouvelle théorie de l’État. Mais au vu des mécanismes du droit, comme outil nous permettant de penser l’État, le cas de la Serbie, depuis 1990, et ses données spécifiques, nous amènent à engager une piste de réflexion sur l’État tel qu’il peut être pensé et critiqué, en ce début de XXIe siècle.

    Fabrice Bolot, L'action humanitaire internationale d'urgence, thèse soutenue en 1998 à Dijon sous la direction de Charalambos Apostolidis  

    La fin de la guerre froide pouvait laisser augurer de l'avènement d'un nouvel ordre mondial ouvrant la voie à des relations plus stables entre les états et à l'apaisement des conflits. Dans un contexte géopolitique bouleversé, le temps semblait venu d'affirmer le droit pour les populations en détresse de recevoir une aide humanitaire internationale d'urgence lorsqu'elles ne peuvent être secourues par leurs propres pouvoirs publics. Un des enjeux majeurs qui se posait alors à l'Organisation des Nations unies était de savoir comment concilier la nécessité de mesures efficaces sur le plan international avec le principe de la souveraineté des états. C'est là son aptitude à mettre le monde en question.