Yann Raison du Cleuziou

Maître de conférences HDR
Science politique.
Faculté de droit et science politique

Institut de recherche Montesquieu
Spécialités :
Science politique ; Mouvements sociaux ; Philosophie politique ; Religion.
  • THESE

    De la contemplation à la contestation, socio-histoire de la politisation des dominicains de la Province de France (1950-1980) : Contribution à la sociologie de la subversion d'une institution religieuse, soutenue en 2008 à Paris 1 sous la direction de Michel Offerlé 

  • Yann Raison du Cleuziou, Delia Guijarro Arribas, Charles Mercier (dir.), De la Bonne Presse à Bayard: 150 ans d'histoire d'un groupe de presse et d'édition catholique, 1873-2023, LARHRA Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes et Bayard, 2024, Chrétiens et sociétés ( Documents et mémoires ), 443 p.   

    Yann Raison du Cleuziou, Florian Michel (dir.), À la droite du Père: les catholiques et les droites de 1945 à nos jours, Éditions du Seuil, 2022, 775 p.  

    "En l’absence d’un parti confessionnel, c’est la droite qui en a tenu lieu et il n’est pas douteux que pour des générations, catholicisme et droite ont été associés en bien comme en mal », observait René Rémond. Cette dimension structurante de la vie politique française est pourtant restée un angle négligé de l’histoire contemporaine. Du Magnificat à Notre-Dame lors de la Libération de Paris en août 1944 aux élections présidentielles de 2022, ce livre montre comment, sortant de la guerre des « deux France », les catholiques ont contribué à façonner la IVe et la V République. En 1944, les démocrates-chrétiens deviennent un parti de gouvernement. Après 1958, le gaullisme consonne avec Vatican II et un nouveau concordat semble même possible avant que l’évolution de la société ne déchire les catholiques de droite. La guerre d’Algérie et Mai 68 réarment une marge réactionnaire alors même que l’Église paraît trahir l’ordre ancien. « Dieu n’est pas conservateur », clame Mgr Marty à Notre-Dame. La droite non plus, promet Valéry Giscard d'Estaing dont la majorité composée de catholiques dépénalise l’avortement. L’élection de Jean-Paul II conforte ceux qui réprouvent ce tournant. L’ampleur des manifestations pour l’école libre en 1984 ou contre le mariage homosexuel et la PMA depuis 2013, réaffirme leur place au sein des droites. Au XXIe siècle, la visibilité croissante de l’islam exacerbe cet activisme conservateur. Avec les meilleurs spécialistes, ce livre propose pour la première fois d’éclairer de manière croisée l’histoire des droites et celle du catholicisme. S’étendant du centre aux extrêmes, l’exploration de cet univers à la forte densité intellectuelle et d’une grande créativité militante, apporte un éclairage neuf sur la vie politique française. Réunis autour de Florian Michel, historien, et de Yann Raison du Cleuziou, politiste, vingt-neuf chercheurs reconnus ont contribué à cet ouvrage."

    Yann Raison du Cleuziou, De la contemplation à la contestation: La politisation des dominicains de la Province de France, Belin et Cairn, 2022, Socio-histoires  

    Au début des années 1970, Raymond Marcellin, alors ministre de l'Intérieur, s'inquiète de la radicalisation politique d'une partie du clergé catholique. Dans les rangs de l'extrême-gauche ou engagés au cœur des luttes sociales et anti-impérialistes, de jeunes prêtres apportent le soutien de Dieu à l'élan révolutionnaire. Cet ouvrage analyse les conditions de cette politisation à travers l'histoire des religieux dominicains de la province de France. À partir du dépouillement d'archives inédites, ce sont toutes les controverses sur l'adaptation de la vie religieuse aux évolutions de la société française qui se trouvent retracées depuis les années 1940 jusqu'à la fin des années 1970. De l'arrêt des prêtres ouvriers en 1954 à la guerre d'Algérie, du concile Vatican II à mai 68, les jeunes générations de dominicains se sont progressivement détachées de la forme de vie conventuelle et contemplative. Le retrait du monde dans l'asile des couvents est apparu de moins en moins comme un mode de vie pertinent. La province dominicaine de France entre alors dans une crise profonde. Cet ouvrage renouvelle les approches de la crise du catholicisme dans la société française en montrant qu'elle a pour trame un conflit profond sur l'engagement nécessaire pour mener une vie évangéliquement vraie. Il apporte également un éclairage neuf sur l'histoire politique et sociale des Trente Glorieuses

    Yann Raison du Cleuziou, Philippe Portier (dir.), Partis politiques et religions: entre sacralisation du politique et sécularisation du religieux, De Boeck Supérieur, 2021, 281 p. 

    Yann Raison du Cleuziou, Une contre-révolution catholique : aux origines de La Manif pour tous, Éditions du Seuil, 2019, 379 p.   

    Yann Raison du Cleuziou, Hervé Legrand (dir.), Pensare attraverso il genere. Approcci plurimi tra scienza e politica, Il pozzo di Giacobbe, 2019, 296 p.   

    Yann Raison du Cleuziou, Enquête sur le catholicisme français, 473e éd., Presses universitaires de l'institut Catholique de Toulouse, 2018   

    Yann Raison du Cleuziou, La politisation des clercs (XIXe-XXe), 42e éd., Karthala, 2017, 179 p.   

    Yann Raison du Cleuziou (dir.), La politisation des clercs (XIXe - XXe), Karthala et Cyberlibris, 2017, 179 p. 

    Yann Raison du Cleuziou, Hervé Legrand (dir.), Penser avec le genre. Sociétés, corps, christianisme: sociétés, corps, christianisme, Artège-Lethielleux, 2016, 346 p.   

    Yann Raison du Cleuziou (dir.), Défense du catholicisme populaire, les Éditions du Cerf, 2016, Patrimoines, 684 p.   

    Yann Raison du Cleuziou, De la contemplation à la contestation. La politisation des Dominicains de la province de France (années 1940-1970): la politisation des dominicains de la Province de France (1940-1970), éditions Belin, 2016, Socio-histoires, 380 p. 

    Yann Raison du Cleuziou, Nicolas Brémond d'Ars De, French Catholics and Their Church, Council for Research in Values and Philosophy, 2015, 187 p. 

    Yann Raison du Cleuziou (dir.), Défense du catholicisme populaire, les Éd. du Cerf, 2015, Cerf-α, 706 p. 

    Yann Raison du Cleuziou, Solenne Jouanneau, Béatrice de Gasquet, Faire autorité en religion, Belin, 2012, 175 p. 

  • Yann Raison du Cleuziou, « L’attente et la règle. Quelques éléments de réflexion sur le lien entre le sentiment de sacramentalité et les régimes de vérité dans le catholicisme contemporain », in Hélène Bricout (dir.) (dir.), Du bon usage des normes en liturgie. Approche théologique et spirituelle après Vatican II, Éditions du Cerf, 2020, pp. 35-49 

    Yann Raison du Cleuziou, « Un double déchirement. Le priorat du père Augustin Desobry à Saint Maximin (1953-1954) », in Tangi Cavalin, Augustin Laffay (dir.) (dir.), Un siècle de vie dominicaine en Provence (1859-1957). Saint-Maximin et la Sainte-Baume, Arbre bleu éditions, 2019, pp. 475-491   

    Yann Raison du Cleuziou, « Les primaires de la droite et du centre : un affrontement des courtiers électoraux de La Manif Pour Tous », in Rémi Lefebvre, Eric Treille (dir.) (dir.), Les primaires ouvertes. Un nouveau standard international ?, Presses universitaires du Septentrion, 2019, pp. 243-276 

    Yann Raison du Cleuziou, « La remise en cause du caractère dominicain de la forme de vie conventuelle dans la Province de France durant les années 1960 », in Christian Sorrel (dir.) (dir.), Le Concile Vatican II et le monde des religieux (Europe occidentale et Amérique du Nord, 1950-1980), LAHRHA, 2019, pp. 280-291   

    Yann Raison du Cleuziou, « Fidélités et militantisme institutionnel », in Hélène Michel, Sandrine Lévêque, Jean-Gabriel Contamin (dir.) (dir.), Rencontres avec Michel Offerlé, Éditions du croquant, 2018, pp. 189-195   

    Yann Raison du Cleuziou, « Le cadrage de l’actualité politique dans Famille Chrétienne. Une comparaison des mobilisations catholiques », in Bruno Dumons, Frédéric Gugelot (dir.) (dir.), Catholicisme et identité. Regards croisés sur le catholicisme français contemporain (1980-2017), Karthala, 2017, pp. 171-191 

    Yann Raison du Cleuziou, « Les catholiques et la politique : des convictions plurielles », in Héloïse Lhérété (dir.) (dir.), Les grandes idées politiques, Sciences humaines Éditions, 2017, pp. 131-136   

    Yann Raison du Cleuziou, « La plasticité de la tradition républicaine française », in Charles Mercier, Jean-Philippe Warren (dir.) (dir.), Identités religieuses et cohésion sociale. La France et le Québec à l'école de la diversité, Le Bord de l'eau, 2016, pp. 17-26 

    Yann Raison du Cleuziou, « Penser avec le genre. Introduction », in Hervé Legrand, Yann Raison du Cleuziou (dir.) (dir.), Penser avec le genre : sociétés, corps, christianisme, Artège Lethielleux, 2016, pp. 7-25   

    Yann Raison du Cleuziou, « Serge Bonnet, observateur et défenseur du catholicisme populaire », in Serge Bonnet (dir.), Défense du catholicisme populaire, Cerf, 2015, pp. 11-48 

    Yann Raison du Cleuziou, « Imposer la réforme : la politique du provincial dominicain Nicolas Rettenbach (1967-1975) », in Bruno Dumons et Christian Sorrel (dir.) (dir.), Gouverner l’Église catholique au XXe siècle. Perspectives de recherche [acte de la journée d’étude "Gouverner l'Église catholique au XXe siècle", Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (LAHRA), 12 septembre 2013 à Lyon], LARHRA, 2015, pp. 133-157 

    Yann Raison du Cleuziou, « Devenir homme parmi les hommes. Révolution ascétique et redéfinition de la virilité sacerdotale au milieu du XXe siècle », in Matthieu Brejon de Lavergnée, Magali Della Sudda (dir.) (dir.), Genre et christianisme. Plaidoyers pour une histoire croisée, Beauchesne, 2014, pp. 257-285 

    Yann Raison du Cleuziou, « La guerre d'Algérie des frères étudiants dominicains : une étape de la remise en cause des formes de la vie religieuse », in Séverine Blenner-Michel et Jacqueline Lalouette (dir.) (dir.), Servir Dieu en temps de guerre : guerre et clergés à l'époque contemporaine, XIXe-XXIe siècle, Armand Colin, 2013, pp. 295-310 

    Yann Raison du Cleuziou, « A la fois prêts et surpris, les chrétiens en Mai 68 », in Denis Pelletier, Jean-Louis Schlegel (dir.) (dir.), A la gauche du Christ : les chrétiens de gauche en France de 1945 à nos jours, Seuil (Paris), 2012, pp. 297-322 

    Yann Raison du Cleuziou, « Le braconnage des animaux protégés, un acte politique ? Réflexions sur un effet pervers des politiques publiques environnementales », in Ploux François, Offerlé Michel, Le Gall Laurent (dir.) (dir.), La politique sans en avoir l'air : aspects de la politique informelle, XIXe-XXIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, 2012, pp. 277-290 

    Yann Raison du Cleuziou, Florence Johsua, « Entre radicalité et apolitisme », in Agrikoliansky Eric, Sommier Isabelle (dir.), Radiographie du mouvement altermondialiste. Le second Forum social européen, La Dispute, 2005, pp. 239-262     

  • Yann Raison du Cleuziou, « National-populisme et christianismes. Les ressorts d’un ralliement paradoxal », Revue Esprit, 2020, n°463, pp. 86-95 

    Yann Raison du Cleuziou, « Génération Manif pour tous », Sciences humaines, 2019, n°316, pp. 42-43 

    Yann Raison du Cleuziou, « La structuration interne du catholicisme français : une description sociologique en deux enquêtes successives », Bulletin de Littérature ecclésiastique, 2018, n°473, pp. 9-37   

    Yann Raison du Cleuziou, « Sens commun : un combat conservateur entre deux fronts », Le Debat , 2018, n°199, pp. 105-114 

    Yann Raison du Cleuziou, « Utopie sociale, contestation politique et iconoclasme religieux: les revendications communautaires dans la Province dominicaine de France après Mai 68 », Anuario de Historia de la Iglesia, 2018, pp. 65-95   

    Yann Raison du Cleuziou, « Un renversement de l’horizon du politique : le renouveau conservateur en France », Revue Esprit, 2017, n°438, pp. 130-142 

    Yann Raison du Cleuziou, « Déchirements au couvent Notre-Dame-du-Chêne de Nancy : un conflit sur les formes légitimes de désobéissance dans l’ordre dominicain (1975-1980) », Revue d'histoire de l'Église de France, 2017, n°2, pp. 271-295 

    Yann Raison du Cleuziou, « L’identité catholique française en tension », Revue Esprit, 2017, n°3, pp. 19-23 

    Yann Raison du Cleuziou, « Définir le vote catholique légitime. Un enjeu de pouvoir religieux et politique », Études : revue de culture contemporaine, 2017, n°78, pp. 65-76 

    Yann Raison du Cleuziou, « La politisation sacerdotale comme iconoclasme religieux : le cas des dominicains engagés dans le mouvement Chrétiens-Marxistes », Histoire, monde et cultures religieuses, 2017, n°42, pp. 103-126   

    Yann Raison du Cleuziou, « Introduction : La politisation des clercs (XIXe-XXe) », Histoire, monde et cultures religieuses, 2017, n°42, pp. 9-11   

    Yann Raison du Cleuziou, « A politização sacerdotal como iconoclastia religiosa: o caso dos dominicanos engajados no Movimento Cristãos-Marxistas », Politica e Sociedade, 2017, n°37, pp. 225-251   

    Yann Raison du Cleuziou, « Serge Bonnet et la sociologie de la domination cléricale », 2016  

    Depuis l’Après-guerre, plusieurs controverses se sont superposées et entrecroisées sur le thème de la « religion populaire ». Dans les années 1950, c’est la réflexion missionnaire sur la déchristianisation des ouvriers qui aboutit à une contestation de « l’illusion » sacramentelle. Dès 1948, le Père Jacques Loew dénonce des sacrements qui ne sont pour la population que « des rites familiaux, liés aux perspectives de repas et de fêtes, de boissons et de danses » (Cholvy et Hilaire, 1988 : 321)...

    Yann Raison du Cleuziou, « Succès de François Fillon : le vote ou les votes catholiques ? », Revue Esprit, 2016   

    Yann Raison du Cleuziou, « Musulmans : sortir du soupçon de double allégeance », Revue Esprit, 2016, n°425, pp. 28-30 

    Yann Raison du Cleuziou, « Une revanche du catholicisme festif ? Les rites catholiques sur le marché du rituel en France aujourd’hui », La Maison-Dieu : revue trimestrielle du Centre de pastorale liturgique, 2016, n°283, pp. 125-138 

    Yann Raison du Cleuziou, « Les Poissons Roses et Sens Commun. Un renouveau de l'engagement des catholiques en politique ? », Les Cahiers du Littoral, 2016, n°2, pp. 365-380 

    Yann Raison du Cleuziou, « Un ralliement inversé ? Le discours néo-républicain de droite depuis la Manif pour tous », Mil neuf cent : cahiers Georges Sorel : revue d'histoire intellectuelle, 2016, n°34, pp. 125-148 

    Yann Raison du Cleuziou, « Serge Bonnet et la sociologie de la domination cléricale. La controverse sur le catholicisme populaire », Archives de Sciences Sociales des Religions, 2016, n°176, pp. 101-118   

    Yann Raison du Cleuziou, « Les quatre familles du catholicisme français », Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, 2016, n°21, pp. 70-72   

    Yann Raison du Cleuziou, « Qu'est devenue La Manif pour tous ? », Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, 2016, n°21, p. 73   

    Yann Raison du Cleuziou, « Dans les campagnes, un sentiment d’aliénation », Revue Esprit, 2016, n°424, pp. 9-11 

    Yann Raison du Cleuziou, « In memoriam Serge Bonnet (1924-2015) », Archives de Sciences Sociales des Religions, 2016, n°173, pp. 11-14   

    Yann Raison du Cleuziou, « Éclatement du régime de l'autorité et dérégulation des relations de pouvoir : la Province dominicaine de France après Mai 68 », Histoire@Politique : revue du Centre d'histoire de Sciences Po, 2012, n°18, pp. 97-114   

    Yann Raison du Cleuziou, « Albert-Marie Besnard, un maître dépassé par ses disciples : mystique de la génération et subversion des formes de l'autorité au couvent d'étude dominicain du Saulchoir (1964-1968) », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2012, n°88, pp. 25-45 

    Yann Raison du Cleuziou, « Le couvent comme dispositif d'imposition de la vérité religieuse : Orthopraxie et orthodoxie dans la Province dominicaine de France durant l'après-guerre », Sociétés contemporaines, 2012, n°88, pp. 73-98 

    Yann Raison du Cleuziou, Solenne Jouanneau, « Introduction du Dossier : Faire autorité en religion », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2012, n°88, pp. 2-5 

    Yann Raison du Cleuziou, Yann Raison du Cleuziou, « De la résistance à la subversion », 2008  

    POUR CELUI QUI PREPARE ses vacances sur la côte picarde, la baie de Somme est présentée d’une manière tout à fait singulière, selon une grammaire fixe et en conformité avec des canons implicites qui se laissent deviner derrière un lexique redondant et suffisamment spécifique pour attirer l’attention : « biodiversité », « écosystème », « zone sensible », « refuge » d’une « nature préservée », « riche » de « 360 espèces d’oiseaux sur les 452 répertoriées en Europe » et d’une « centaine de phoqu...

  • Yann Raison du Cleuziou, « Christianismes », in Olivier Dard, Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois (dir.) (dir.), Le dictionnaire des populismes, Éditions du Cerf, 2019, pp. 226-230 

    Yann Raison du Cleuziou, « Racines chrétiennes », in Olivier Dard, Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois (dir.) (dir.), Le dictionnaire des populismes, Éditions du Cerf, 2019, pp. 901-904 

    Yann Raison du Cleuziou, « Sens Commun (Parti politique) », in Frédéric Rouvillois, Olivier Dard, Christophe Boutin (dir.) (dir.), Le dictionnaire du conservatisme, Les éditions du Cerf, 2017, pp. 876-880 

  • Yann Raison du Cleuziou, Les catholiques à l’avant-garde de l’effondrement du mythe du progrès, Figaro, 2020 

    Yann Raison du Cleuziou, Battre le pavé, un dilemme pour les catholiques, Le Monde, 2019 

    Yann Raison du Cleuziou, Les Français catholiques se reconnaissent-ils dans la marche du 6 octobre ?, The Conversation Media Group, 2019   

    Yann Raison du Cleuziou, N’enterrons pas trop vite le conservatisme catholique, Société AOC, 2019 

    Yann Raison du Cleuziou, Mai 68 : face à un avenir matérialiste, l’espoir d’une nouvelle Pentecôte, Groupe Le Monde, 2018 

    Yann Raison du Cleuziou, Mai 68 : Les Dominicains, un ordre qui devient rouge, Groupe Le Monde, 2018 

    Yann Raison du Cleuziou, Dans le monde catholique, la relative banalisation du vote FN, Parti communiste français, 2016     

  • Yann Raison du Cleuziou, « À la Droite du Père », le 09 mars 2023  

    Organisée par l'IRM, Bordeaux

    Yann Raison du Cleuziou, « Nations, nationalismes et mondialisation : adaptations, mutations et permanences », le 08 juin 2022  

    Organisé par l'Institut de recherche Montesquieu, Université de Bordeaux et l'Université de Sherbrooke

    Yann Raison du Cleuziou, « Les politiques publiques face à la pandémie de covid-19 : enjeux juridiques et sociétaux », le 21 avril 2022  

    Organisé par l'Observatoire des politiques publiques en situation épidémique et post-épidémique (OPPEE), de l'université de Bordeaux

    Yann Raison du Cleuziou, « Nation, religions et démocratie : un nouvel agencement ? », le 04 juin 2021  

    Organisée par l’AFSR - Association Française de Sciences sociales des Religions

    Yann Raison du Cleuziou, « Qu’est-ce que le pragmatisme ? », le 02 juin 2021  

    3ème séminaire des doctorants de l'Institut de Recherches Montesquieu, Université de Bordeaux

    Yann Raison du Cleuziou, « Religions et Covid », le 04 février 2021  

    Organisée par le Centre Jean Bodin, Université d’Angers en partenariat avec l’Institut Européen des Sciences des Religions (IESR-EPHE)

    Yann Raison du Cleuziou, « Vers un communautarisme catholique ? Les catholiques conservateurs et l’importation des auteurs communautariens anglo-saxons », Colloque international "Droites et catholicisme. Circulations et réseaux transnationaux en France et en Europe des années 1960 à nos jours", Paris, le 18 décembre 2019   

    Yann Raison du Cleuziou, « Du désengagement aux fidélités : retour sur une proposition de dépassement de la typologie Hirschman », Journée d’étude "Pour une sociologie du désengagement : enjeux analytiques et méthodologiques", Rouen, le 13 décembre 2019 

    Yann Raison du Cleuziou, « Penser la culture populaire à partir des hypothèses du père Serge Bonnet o. p. », Colloque international "Précieux souvenirs" Histoire de l’imagerie de dévotion en Europe, Paris, le 21 novembre 2019   

    Yann Raison du Cleuziou, « Une contre-révolution catholique : aux origines de la Manif pour tous », Séminaire de sociologie des religions et le Séminaire d’histoire contemporaine du catholicisme, Pairis, le 06 novembre 2019 

    Yann Raison du Cleuziou, « Le catholicisme observant et la reconstruction d’une autorité politique au sein du catholicisme », Séminaire de Institut Religioscope, Fribourg Switzerland (CH), le 17 octobre 2019 

    Yann Raison du Cleuziou, « Les catholiques contre la sécularisation du corps : les mobilisations catholiques conservatrices des années 1990 », Colloque "Le corps dans la religion", Arbresle, le 11 juillet 2019   

    Yann Raison du Cleuziou, « L’apologie du catholicisme dans les romans de M. Houellebecq : une conjugaison du conservatisme moral et de l’antilibéralisme économique », 15e Congrès de l’AFSP, Session thématique 10 : Pour une sociologie des intermédiaires politiques entre gouvernants et gouvernés, Pessac, le 02 juillet 2019     

    Yann Raison du Cleuziou, « Les écoles hors-contrat et la dissidence scolaire des catholiques observants au début du XXIe siècle », Colloque « Les institutions catholiques d’enseignement secondaire en France à l’époque contemporaine », Ploërmel, le 13 juin 2019    

    Organisé par les laboratoires TEMPORA et CRBC, Université Rennes 2 sous la responsabilité scientifique de Samuel Gicquel, Rennes 2/Tempora et Frédéric Le Moigne, UBO/CRBC

    Yann Raison du Cleuziou, « Appartenance et ruptures : le rapport des baptisés à l’institution ecclésiale catholique aujourd’hui », Colloque : Appartenance et ruptures : le rapport des baptisés à l’institution ecclésiale catholique aujourd’hui. Perspectives comparatives, Strasbourg, le 20 mai 2019  

    Organisé par l’Institut de Droit canonique, la Revue de Droit canonique ainsi que l’UMR DRES (Droit, Religion, Entreprise et Société) - Equipe droits et religions sous la responsabilité scientifique de Marc Aoun, Anne Bamberg et Alphonse Ky-Zerbo.

    Yann Raison du Cleuziou, « Genèse de l’anarchisme chrétien : la revue Immédiatement et l’hybridation entre références contre-révolutionnaires et mémoire de Mai 68 (1996-2003) », Colloque international - Mémoires et enjeux du « moment 68 » dans le catholicisme français (1968-2018), Chambéry, le 11 octobre 2018   

    Yann Raison du Cleuziou, « Les migrants chrétiens : un double impensé », Séminaire de l’ANR Religmig, Lyon, le 27 avril 2018 

    Yann Raison du Cleuziou, « Des fidélités concurrentes. La mise en crise de la province dominicaine de France après Mai 68 », Séminaire général Les mardis de la contemporaine, Brest, le 05 décembre 2017 

    Yann Raison du Cleuziou, « Les catho-laïcités : deux stratégies de patrimonialisation de la chrétienté ? », Journée d’étude internationale : Les nouveaux vocabulaires de la laïcité. Une comparaison France-Québec, Bordeaux, le 22 juin 2017   

    Yann Raison du Cleuziou, « Les courtiers du vote catholique et la Primaire de la droite et du centre », Journée d’études : Les primaires ouvertes de droite et de gauche. Le cycle présidentiel 2016-2017, Paris, le 22 février 2017 

    Yann Raison du Cleuziou, « Partis politiques et religions (XXe-XXIe siècles) », le 06 février 2017  

    Organisé par Myriam Aït-Aoudia, Centre Émile Durkheim Sciences Po Bordeaux, Philippe Portier, GSRL - EPHE, Yann Raison du Cleuziou, Centre Émile Durkheim, Université de Bordeaux

    Yann Raison du Cleuziou, « Entre mystique et sollicitude : le répertoire de gouvernement des prêtres éprouvés par la ‘tentation” amoureuse (années 1940-1970) », Colloque : Le Malheur militant, Lille, le 12 décembre 2016   

    Yann Raison du Cleuziou, « Henri Desroches et la création du Centre Thomas More : une utopie universitaire ? », Séminaire d’Histoire des Sciences Sociales, Paris, le 02 novembre 2016 

    Yann Raison du Cleuziou, « Dispositifs de subjectivation et identifications militantes », Journée d’étude de l’axe identifications "Penser la subjectivation militante", Bordeaux, le 03 juin 2016 

    Yann Raison du Cleuziou, « Le catholicisme observant : une histoire de famille », Colloque : Ethnographie du catholicisme contemporain : France, Belgique, Québec, Lyon, le 27 avril 2016 

    Yann Raison du Cleuziou, « Les catholiques observants : distinction sociale, logique de classe et affinités religieuses », Séminaire Catholicismes contemporains, Paris, le 23 mars 2016 

    Yann Raison du Cleuziou, « La crise de la vie religieuse dans la Province dominicaine de France (années 1960-1970) », Colloque « Les Dominicains en France (XIIIe–XXIe siècle) », Paris, le 10 décembre 2015   

    Yann Raison du Cleuziou, « Les catholiques français et leur Eglise », Conférence dans le cadre de la Faculté de Théologie de l’Université Laval à Québec (Canada) et du Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ), Laval Canada (CA), le 04 décembre 2015 

    Yann Raison du Cleuziou, « Serge Bonnet et la défense du catholicisme populaire », Séminaire d’histoire des sciences sociales, Paris, le 18 novembre 2015 

    Yann Raison du Cleuziou, « La Province de Toulouse vue par la Province de France. Autour du priorat d’Augustin Désobry (1953-1954) », Colloque - Saint-Maximin, couvent dominicain (1859-1957), La Sainte-Baume, le 07 novembre 2015   

    Yann Raison du Cleuziou, « Distinctions, alliances et rapports de force au sein du catholicisme français aujourd’hui », Colloque : Le(s) catholicisme(s) en France aujourd’hui: une minorité ?, Paris, le 15 octobre 2015 

    Yann Raison du Cleuziou, « Le Studium dominicain du Saulchoir : un dispositif de vérité qui s'épuise (années 1950-1960) », Colloque : Intellectuels empêchés, Paris, le 09 octobre 2015 

    Yann Raison du Cleuziou, « Quand les catholiques tentent de faire courant dans les partis politiques : Sens commun et Les Poissons roses », 24e université d’été d’histoire religieuse, colloque "Foi et action publique", Lille, le 10 juillet 2015   

    Yann Raison du Cleuziou, « Les répertoires d’identité des catholiques français », Journée d’étude de l’axe identifications "La construction des identités religieuses", Bordeaux, le 09 juin 2015 

    Yann Raison du Cleuziou, « Qui sont les catholiques français aujourd'hui ? », Séminaire du CERAS/revue Projet, Paris, le 10 février 2015 

    Yann Raison du Cleuziou, « Les constructions identitaires des jeunes catholiques de France », Journée d'étude Jeunes et identités, Montréal Canada (CA), le 15 janvier 2015 

    Yann Raison du Cleuziou, Charles Mercier, « Le catholicisme en France », Séminaire du conseil de rédaction de la revue Relations, Montréal Canada (CA), le 12 janvier 2015 

    Yann Raison du Cleuziou, « Le cadrage de l'actualité politique dans l'hebdomadaire Famille chrétienne : une montée de la défiance ? », Colloque : Le catholicisme d'identité, Paris, le 27 novembre 2014 

    Yann Raison du Cleuziou, Nicolas Brémond d'Ars De, « French Catholics and the Church: Clashing Waits", », Séminaire "Faith in a Secular Age: Disjunctions/Conjonctions between Church and People in Global Times, Vienne Austria (AT), le 15 juin 2014 

    Yann Raison du Cleuziou, « La guerre d’Algérie, une expérience décisive pour les novices profès dominicains (années 1950-1960) », Colloque “Guerre et clergés à l’époque contemporaine”, Lille, le 08 octobre 2011 

  • Yann Raison du Cleuziou, Bayard dans l'Histoire / Ouverture du colloque 

    Yann Raison du Cleuziou, Bayard 150 ans / Moments Fondateurs / Partie 1 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Petra Saric, Le Tribunal Pénal International pour l'Ex-Yougoslavie et la religion , thèse en cours depuis 2024  

    Dans cette thèse, nous proposons une analyse approfondie de la construction juridique du fait religieux dans la jurisprudence du Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). La source principale d'étude de ce travail sera constituée des arrêts, décisions et jugements du Tribunal, qui constituent une archive riche et accessible, pourtant actuellement peu étudiée dans le cadre de la distinction religieuse des crimes commis. Dans le cadre d'un projet interdisciplinaire, nous inscrivons par la suite cette jurisprudence dans un contexte post-conflictuel de la justice transitionnelle, en analysant les dynamiques de sa réception. Cela doit permettre de mesurer les recompositions politiques concernant la place de la religion dans la construction des identités nationales, mais aussi les recompositions religieuses du rapport aux autorités politiques nouvelles.

    Violette Garnier, La religion à droite et à l'extrême droite , thèse en cours depuis 2024  

    Depuis les années 2010, le paysage politique des États européens a vu émerger des dirigeants revendiquant publiquement leur christianisme et n'hésitant pas à mettre en scène leurs pratiques religieuses pour appuyer leurs agendas populistes et conservateurs (Orbán, Morawiecki, Meloni…) (Marzouki, McDonell, Roy, 2016). Cette tendance à utiliser la religion comme argument idéologique, et a fortiori, comme matrice de l'identité nationale, est commune à beaucoup de partis politiques européens de droite voire d'extrême droite et se retrouve même outre Atlantique (Brubakers, 2017). En France, la même tendance est observable dans la communication et les productions idéologiques des partis qualifiés comme appartenant à la droite, l'extrême droite mais aussi dans celles des groupes non-électoraux qui gravitent autour de ces formations politiques. Cette « catholicisation du jeu politique » (Raison du Cleuziou, 2019) permet aux groupes d'articuler explicitement nationalisme et intransigeantisme catholique, bien d'autres groupes politiques non électoraux font également un usage politique du catholicisme, que ce soit dans les mouvances royaliste ou identitaire (François & Lebourg, 2016). Olivier Roy interprète cette tendance comme une conséquence du processus de sécularisation (2018), la foi devenant un patrimoine culturel, d'autres font l'hypothèse qu'elle peut répondre à un besoin de religion civile ou prolonge le mouvement des nationalités (Raison du Cleuziou, 2022). De fait, ces hypothèses reposent sur l'analyse des discours politiques et négligent le vécu des militants de ces mouvances d'extrême-droite. Ce projet de thèse vise à travailler sur cet angle mort de la recherche en science politique et en sociologie des religions.

    Clément Menard, Du progressisme à la critique de la modernité , thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Bernard Bourdin  

    Cette thèse a pour projet de constituer une histoire intellectuelle de la théologie politique de 1965 à 2020, en analysant les mutations intellectuelles opérées par la réception de ces théologies politiques au sein du champ intellectuel catholique français. En premier lieu, l'objet problématique de notre étude s'attache à comprendre la théologie politique contemporaine et à étudier les reconfigurations intellectuelles propres à l'espace catholique et protestant dans lequel s'élabore cette théologie. Cette démarche n'est pas théologique mais vise à faire de la théologie un objet de l'histoire des idées politiques contemporaines. Le deuxième objet d'étude concerne la réception de ces idées théologico-politiques au sein du champ intellectuel catholique français et les reconfigurations opérées au sein de ce champ par l'importation de ces nouvelles idées. Cette étude de science politique est donc résolument transversale : elle s'inscrit au sein de l'histoire des idées politiques contemporaines et de la sociologie de la réception. La théologie politique de la seconde moitié du XXè siècle s'est attachée à penser le rôle propre de la foi chrétienne dans le champ politique. Les débats théologico-politiques se cristallisent autour d'un point particulier : la sécularisation. Celle-ci peut être définie comme le processus historique, sociologique et intellectuel de privatisation de la foi et de perte d'influence de la religion dans l'espace public. Notre histoire intellectuelle peut alors être divisée en deux moments. Dans les années post-conciliaires, une première phase de conciliation avec la modernité voit le jour avec des théologies politiques cherchant à légitimer et valoriser la sécularisation. Ces théologies politiques mettent l'accent sur le progrès humain et l'émancipation sociale. Puis après un processus de rivalités internes, des penseurs d'abord marginalisés ont réussi à s'imposer dans le champ intellectuel catholique et ont opéré une rupture dans la manière de concevoir le rapport du chrétien et plus généralement du citoyen à la communauté politique. La question porte désormais sur la place du chrétien au sein de la modernité : faut-il chercher à s'intégrer ou au contraire faut-il faire sécession ? Alors que la théologie politique post-conciliaire valorisait le processus de sécularisation, la théologie politique qui émerge à partir de la fin des années 1980 finit par critiquer le processus de sécularisation et envisage l'intégration du chrétien dans ce monde sécularisé sur un mode sécessionniste.

    Gauthier Simon, Conversions écologiques et processus de (dé)politisation. Une réflexion de théorie politique à partir d'une analyse de trajectoires biographiques., thèse en cours depuis 2021  

    Pas de résumé.

  • Adrien Bouhours, Frédéric Lenoir, héritier, témoin et acteur de l'émergence d'un néochristianisme (des années 1960 au début des années 2020), thèse soutenue en 2023 à Bordeaux 3 sous la direction de Jean-Pierre Moisset, membres du jury : Guillaume Cuchet (Rapp.), Frédéric Gugelot (Rapp.), Michel Fourcade et Bernadette Rigal-Cellard  

    Cette thèse a pour fil directeur une analyse de l’itinéraire, des textes et des diverses activités de Frédéric Lenoir. Le déroulement chronologique adopté permet de le suivre de ses jeunes années jusqu’au début des années 2020. Nous le trouvons successivement amateur de littérature ésotérique, converti au catholicisme, élève admiratif du père Marie-Dominique Philippe, novice de la Communauté Saint-Jean puis éditeur et auteur catholique promoteur des « communautés nouvelles ». Après une période d’investissement intense au service du catholicisme, il s’engage dans deux entreprises de grande ampleur : la réalisation, avec Michel Meslin et Ysé Tardan-Masquelier, d’une Encyclopédie des religions pour le compte des éditions Bayard ; la poursuite d’un doctorat en sociologie religieuse, sous la direction de Danièle Hervieu-Léger, sur le thème de l’importation du bouddhisme en Occident. Il acquiert peu à peu un statut d’expert en matière religieuse. Ses ouvrages de plus en plus nombreux et sa prise de direction de la revue Le Monde des religions le conduisent à devenir une figure de référence du paysage médiatique français. Son œuvre foisonnante connaît un succès massif à partir du début des années 2000. Au fil de l’étude, le contenu de cette œuvre est analysé de manière à identifier la part qu’y occupent respectivement le christianisme, la vulgarisation scientifique et la forme de pensée ésotérique. L’assemblage dont témoigne ce contenu relève d’une nouvelle forme de christianisme. Ce néochristianisme consiste en une jonction entre catholicisme libéral, sciences des religions et ésotérisme savant. Le succès de l’œuvre de Frédéric Lenoir est analysé au prisme de la théorie de la concurrence des offres religieuses et séculières dans la société de l’ego. Proposition est faite d’intégrer les fruits de cette analyse aux éléments explicatifs déjà mobilisés pour rendre compte de la crise religieuse des années 1960 et de ses prolongements contemporains.

  • Constance Cheynel, Des catholiques en quête de respect ? : Engagements, mobilisations et stratégies de respectabilisation aux Associations familiales catholiques (1958 – aujourd'hui)., thèse soutenue en 2022 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Éric Agrikoliansky, membres du jury : Céline Béraud (Rapp.), Johanna Siméant-Germanos, Martina Avanza et Bruno Dumons  

    Cette thèse porte sur les Associations familiales catholiques, un mouvement familial créé au début du XXe siècle afin de défendre les valeurs de la « doctrine familiale de l’Église ». Membre de l’Union nationale des associations familiales depuis 1945, les AFC interpellent le gouvernement, les élus et les pouvoirs publics sur les questions de politique familiale. Elles sont également à l’initiative de grandes mobilisations contre la démocratie sexuelle. Association autonome vis-à-vis de l’Église, celle-ci n’est en position de force, ni dans le champ familial, ni dans le champ catholique, lors de l’avènement de la Ve République en 1958, date de début de notre étude. Le processus de sécularisation précoce et avancé de la France a ensuite contribué au déclin des modes de vie et des valeurs de ces catholiques, et nourri leur sentiment d’appartenir à une communauté discriminée. Pourtant, lorsque notre enquête débute en 2017, les membres des AFC représentent un groupe intégré au champ du pouvoir. Comment expliquer la montée en puissance de ce groupe de catholiques conservateur·trice·s ?Pour répondre à ce questionnement, nous mobilisons les outils conceptuels de la sociologie des mouvements sociaux dans une double perspective attentive, d’une part, à normaliser l’approche des mobilisations conservatrices et, d’autre part, à penser l’articulation entre religieux et politique. Nous analysons les réactions de ces militant·e·s à leur déclin statutaire comme une « quête de respect », non pas qu’ils·elles en soient complètement dépossédé·e·s, mais que celui-ci est à leurs yeux menacé et affaibli. Nous étudions plus particulièrement la tension entre singularisation et normalisation qui traverse les adoptées pour se respectabiliser.Cette recherche doctorale repose sur 3 principaux terrains : l’un socio-historique (1958-2005) mené à partir de la consultation des fonds d’archives privés du mouvement, et de sa correspondance avec la Conférence épiscopale disponible au Centre national des archives de l'Église de France ; l’un ethnographique, dans le cadre de trois années d’enquête auprès de la Confédération nationale des AFC et de plusieurs AFC (40 entretiens avec les militant·e·s les plus actif·ve·s, 30 observations de la vie routinière et délibérative du mouvement) ; l’autre statistique avec la passation de 2 questionnaires (n= 68 et n=174).Le manuscrit commence par présenter les ficelles de l’enquête ethnographique auprès de militant·e·s catholiques conservateur·trice·s, craintif·ve·s voire réfractaires à l’enquête sociologique, et défend l’impératif d’une posture éthique à leur égard, comme cela devrait l’être pour n’importe quel enquêté. Les données historiques, étudiées aux chapitres 2 et 3, apprennent que les AFC forment un espace de repli pour les catholiques qui souhaitent préserver leur double appartenance catholique et conservatrice. Ce rôle est en tension avec de rester des entrepreneurs de morale légitimes. Grâce à leurs capitaux sociaux, symboliques et politiques, les responsables du mouvement se sont progressivement conformé·e·s aux normes républicaines et démocratiques. Organisation ressource dans les mouvements sociaux dès les années 1970, les AFC privilégient en outre un répertoire d’action tinté d’une certaine discrétion et modération. Les matériaux recueillis lors de l’enquête ethnographique confirment et approfondissent ces analyses aux chapitres 4 et 5. Ils démontrent que les AFC occupent une position particulière dans l’espace du catholicisme : pourvoyeuses de ressources militantes, dotées d’une histoire et d’une marque symbolique forte, elles constituent des bases de repli tout autant que des infrastructures dans lesquelles des militant·e·s de différentes orientations et camps politiques peuvent consolider leurs carrières. L’organisation déploie enfin une politique de respectabilité élitiste qui valorise les militant·e·s qui incarnent le mieux une éthique de la responsabilité, adaptée aux actions politiques menées.

    Louise Déjeans, Enjeux et manifestations des résistances à la reconnaissance légale de l'homoparentalité en France depuis 2012 : une enquête auprès des sympathisants et militants de La manif pour tous, thèse soutenue en 2019 à Université Paris Cité sous la direction de Maria Michela Marzano et Cécile Lefèvre, membres du jury : Séverine Mathieu (Rapp.), Jean-Hugues Déchaux, Florence Maillochon et Wilfried Rault  

    Cette thèse prend pour objet les enjeux et les manifestations des résistances à la reconnaissance juridique de l'homoparentalité en France depuis 2012 à partir, notamment, de l'analyse d'entretiens semi-directifs réalisés avec des personnes opposées à la loi « mariage pour tous » d'extension du mariage et de l'adoption aux couples homosexuels. Une majorité d'entre eux sont ou ont été mobilisés dans La manif pour tous (LMPT), une association née de l'opposition à la loi, auprès de laquelle une enquête par observations directes a également été menée. Si ce travail soulève l'existence d'une pluralité d'acteurs motivés par la critique d'une reconnaissance légale de l'homoparentalité, il observe néanmoins que l'expression publique du refus des mutations de la structuration familiale traditionnelle inscrit majoritairement ses raisons dans une matrice catholique. Ce sont en effet des croyants issus du pôle d'identité du catholicisme contemporain qui sont à l'origine de la création de LMPT et qui continuent de la constituer, plus de cinq ans après les premières manifestations de grande ampleur. Dans cette perspective, il s'agit aussi de montrer comment et pourquoi les enquêtés non catholiques sont restés aux marges du mouvement, ou l'ont progressivement quitté. Enfin malgré ce constat, les arguments employés par la direction de LMPT continuent d'être séculiers. La thèse - qui achève de s'inscrire dans une réflexion plus large sur la place du religieux dans l'espace public et politique laïque - se propose donc aussi de questionner l'inadéquation entre l'universalisme englobant du discours porté par ses dirigeants, et l'homogénéisation croissante de sa composition socioreligieuse.

  • Laure Gicquel, Sciences sociales et politiques publiques , thèse soutenue en 2019 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Olivier Ihl  

    Les « sectes » ont été l'objet d'une forte médiatisation à la suite de plusieurs tragédies survenues à l'étranger, puis en France en 1995. Puisque la « secte », vocable non défini en droit, recouvre un concept mouvant selon les époques et les moeurs, en filigrane, la question centrale est celle de la pérennité d’une politique lancée en réponse à une crise sociale et religieuse. Ainsi, la politique publique de lutte contre les dérives sectaires peut-elle perdurer alors que son objet principal est méconnaissable ? Subit-elle de telles transformations qu'à terme, elle disparaît pour laisser place à de nouveaux mécanismes plus adaptés aux évolutions de son objectif initial ?Le thème est complexe et clivant, mettant en jeu la perception du religieux et du sacré, impliquant la conception de la laïcité spécifique à la France. Une première phase de problématisation débute dans les années 1970, avec l'apparition en France de l'Eglise Moon et les mobilisations associatives de parents d'adeptes inquiets. Cette mise à l'agenda débouche sur le rapport Vivien en 1983, rendu au Premier Ministre, mais n'aboutit pas à une réelle action des pouvoirs publics. Le réseau associatif, qui s'étend rapidement, va devenir le fer de lance de la lutte : à la fois experts et acteurs de terrain, les « anti-sectes », souvent militants engagés, impliqués émotionnellement, sont dans une position névralgique. En 1995, après le massacre de l'Ordre du Temple Solaire dans le Vercors, un réel appareil administratif se met en mouvement, attirant des critiques d'une partie de la communauté scientifique aussi bien que d'autres nations, tout particulièrement les Etats-Unis dont la conception traditionnelle de la liberté de religion est heurtée par cette politique proactive.Par la suite, la politique de lutte connaît un âge d'or, jusqu'en 2005, une fois passés la « grande peur de l'an 2000 » et le foisonnement de mouvements apocalyptiques. Une circulaire met fin à l'emploi du terme « secte ». Les grands mouvements religieux ont disparu ou se sont « normalisés », le phénomène sectaire recouvre désormais une nébuleuse de micro-mouvements insaisissables et peu définis au regard du public. La politique entame un lent déclin, qui apparaît inéluctable, lié à l'éclatement de son objet tout comme à une méfiance grandissante envers les institutions qui apparaissent censurer le libre arbitre religieux. Au milieu des années 2010 cependant, le « jihad » devient un problème public central, à la suite des attentats. Les institutions de lutte, détentrices d'une expertise considérable dans le domaine de la radicalisation religieuse, sont soudain sollicitées, alors que parallèlement, la lutte contre les dérives sectaires se poursuit avec l'apparition de nouvelles dérives qui s'entrelacent, soutenues par les théories conspirationnistes. Cette thèse reprend donc, au double prisme de l'analyse des politiques publiques et de la socio-histoire, la chronologie de la création, du développement et du relatif déclin de la politique de lutte contre les dérives sectaires.

    Laure Gicquel, Sciences sociales et politiques publiques, thèse soutenue en 2019 sous la direction de Olivier Ihl, membres du jury : Franck Frégosi (Rapp.), Yves Déloye (Rapp.), Paul Zawadzki    

    Les « sectes » ont été l'objet d'une forte médiatisation à la suite de plusieurs tragédies survenues à l'étranger, puis en France en 1995. Puisque la « secte », vocable non défini en droit, recouvre un concept mouvant selon les époques et les moeurs, en filigrane, la question centrale est celle de la pérennité d’une politique lancée en réponse à une crise sociale et religieuse. Ainsi, la politique publique de lutte contre les dérives sectaires peut-elle perdurer alors que son objet principal est méconnaissable ? Subit-elle de telles transformations qu'à terme, elle disparaît pour laisser place à de nouveaux mécanismes plus adaptés aux évolutions de son objectif initial ?Le thème est complexe et clivant, mettant en jeu la perception du religieux et du sacré, impliquant la conception de la laïcité spécifique à la France. Une première phase de problématisation débute dans les années 1970, avec l'apparition en France de l'Eglise Moon et les mobilisations associatives de parents d'adeptes inquiets. Cette mise à l'agenda débouche sur le rapport Vivien en 1983, rendu au Premier Ministre, mais n'aboutit pas à une réelle action des pouvoirs publics. Le réseau associatif, qui s'étend rapidement, va devenir le fer de lance de la lutte : à la fois experts et acteurs de terrain, les « anti-sectes », souvent militants engagés, impliqués émotionnellement, sont dans une position névralgique. En 1995, après le massacre de l'Ordre du Temple Solaire dans le Vercors, un réel appareil administratif se met en mouvement, attirant des critiques d'une partie de la communauté scientifique aussi bien que d'autres nations, tout particulièrement les Etats-Unis dont la conception traditionnelle de la liberté de religion est heurtée par cette politique proactive.Par la suite, la politique de lutte connaît un âge d'or, jusqu'en 2005, une fois passés la « grande peur de l'an 2000 » et le foisonnement de mouvements apocalyptiques. Une circulaire met fin à l'emploi du terme « secte ». Les grands mouvements religieux ont disparu ou se sont « normalisés », le phénomène sectaire recouvre désormais une nébuleuse de micro-mouvements insaisissables et peu définis au regard du public. La politique entame un lent déclin, qui apparaît inéluctable, lié à l'éclatement de son objet tout comme à une méfiance grandissante envers les institutions qui apparaissent censurer le libre arbitre religieux. Au milieu des années 2010 cependant, le « jihad » devient un problème public central, à la suite des attentats. Les institutions de lutte, détentrices d'une expertise considérable dans le domaine de la radicalisation religieuse, sont soudain sollicitées, alors que parallèlement, la lutte contre les dérives sectaires se poursuit avec l'apparition de nouvelles dérives qui s'entrelacent, soutenues par les théories conspirationnistes. Cette thèse reprend donc, au double prisme de l'analyse des politiques publiques et de la socio-histoire, la chronologie de la création, du développement et du relatif déclin de la politique de lutte contre les dérives sectaires.

    Maryam Ben Salem, Le militantisme en contexte répressif , thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Daniel Gaxie  

    La révolution du 14 janvier 2011 marque le retour triomphant du mouvement islamiste tunisien Ennahda sur la scène politique en Tunisie. En effet, il est passé du statut de parti paria au statut de parti dominant. Depuis sa création en 1970, Ennahda a fait l'objet d'une répression étatique importante qui a culminé en 1990, provoquant son retrait du champ politique tunisien. Pour autant, cette répression n'a pas mis fin à l'engagement et à l'activisme de ses militants sur le terrain. Dans quelle mesure les justifications religieuses ont-elles soutenu ce processus de résistance? L'objet de recherche de cette thèse porte sur les ressorts du maintien de cet engagement militant en contexte répressif. En effet, ce travail démontre qu'au-delà des motivations religieuses qui interviennent dans l'entrée en carrière, le maintien des engagements au sein d'Ennahda s'explique essentiellement par des rétributions du militantisme. L'attachement ou la loyauté sont ainsi tributaires de la capacité du mouvement à répondre aux intérêts intramondains et extra mondains des activistes. Ces intérêts, qui varient en fonction des profils et des parcours, impactent différemment les rapports au militantisme et aux rétributions. En suivant une logique chronologique correspondant aux étapes successives de l'engagement, nous étudions les dispositions à l'engagement et le passage à l'acte (l'entrée dans le mouvement et l'initiation), puis les variations dans les attitudes et pratiques militantes au cours de la carrière. Enfin, nous analysons les processus d'attachement/désengagement militants face à la répression.