Valérie Mutelet

Maître de conférences
Droit public.

Centre Droit, Éthique et Procédures
Responsable de la formation :
  • THESE

    Hiérarchies et normes de constitutionnalité, soutenue en 1998 à Lille 2 sous la direction de Manuel Gros 

  • Valérie Mutelet, Patricia Demaye-Simoni, Fanny Vasseur-Lambry (dir.), Explorer le champ lexical de l'égalité femme-homme: déclinaisons pluridisciplinaires d'un même principe juridique, Artois Presses Université et OpenEdition, 2022, Droit et sciences économiques, 401 p.  

    Questionner l'égalité entre les femmes et les hommes, c'est également s'interroger sur les rapports entre les sexes ainsi que sur la place des femmes dans la société, plus particulièrement du point de vue des réformes adoptées et des plans gouvernementaux. Le présent ouvrage réunit des contributions scientifiques relevant de différentes disciplines : sciences sociales, droit, science politique, sociologie et histoire. Cette diversité d'approches permet de multiplier et de croiser les regards sur les relations femme/homme aujourd'hui, à travers leur définition juridique et l'étude de leurs fondements (en droit public et en droit privé). L'exploration des champs d'étude et des termes a révélé une pluralité de notions et de situations : égalité de traitement, parité, mixité et non-mixité, discrimination (injustifiée ou positive), stéréotypes, préjugés et genre, dans le domaine professionnel, dans le couple, dans le monde politique ou encore dans la vie quotidienne. C'est le principe d'égalité des sexes dans toutes ses dimensions et déclinaisons qui est ici questionné, avec la volonté de vérifier - ou au contraire de nier - les écarts entre égalité formelle et égalité réelle. Il s'agit donc d'identifier les déséquilibres persistants et les nouvelles fractures, de décrire et d'analyser les politiques publiques mises en place et d'en évaluer les résultats - l'égalité entre les femmes et les hommes ne se concevant en effet qu'une fois effective, in situ

    Valérie Mutelet, Marco Cavina, Laetitia César-Franquet, Marie-Suzanne Le Quéau, Mansour Bouna Ndiaye [et alii], Penser les violences conjugales comme un problème de société, Artois Presses Université, OpenEdition et OpenEdition, 2021  

    Parce que les violences conjugales sont un fléau mondial, hélas encore contemporain, une recherche mêlant des approches juridiques nationales, internationales et interdisciplinaires apparaît comme un guide précieux afin de mieux appréhender ce problème dont l'objet n'est pas exclusivement juridique. Les violences conjugales sont également une question de culture qui traverse le temps et les continents. Multiformes, ces violences témoignent d'une volonté de dominer l'autre, entraînant une atteinte au droit fondamental des personnes de vivre en sécurité et une atteinte à leur dignité. Liées à une conception culturelle patriarcale, parfois même à une vision religieuse déviante du rôle de la femme dans la société, les violences conjugales sont une réalité préoccupante, y compris pour les sociétés européennes post-modernes, avec des conséquences délétères pour les enfants témoins de ces violences. Les contributions réunies dans cet ouvrage exposent les efforts déployés par les États et les institutions internationales et européennes, mais aussi les difficultés auxquelles ils sont confrontés pour prévenir ces violences, sanctionner les auteurs et protéger efficacement l'ensemble des victimes. Au final, cet ouvrage conforte l'idée selon laquelle la maîtrise du phénomène des violences conjugales ne pourra se réaliser que par une méthode interdisciplinaire, mêlant le droit privé, le droit pénal, le droit européen, le droit comparé, le droit international à d'autres sciences humaines et sociales telles que la sociologie, la criminologie ou encore la psychologie

    Valérie Mutelet, Fanny Vasseur-Lambry (dir.), Qui suis-je ? Dis-moi qui tu es: l'identification des différents aspects juridiques de l'identité, Artois Presses Université et OpenEdition, 2021  

    Donner une définition de l'identité n'est pas chose aisée. Du latin identitas, l'identité signifie le même, caractère de ce qui est identique. Selon cette approche nous sommes identiques, ou du moins semblables ; dans la différence toutefois, car nos dissemblances sont réelles et ce sont elles qui nous permettent de nous singulariser. Ainsi la frontière entre identité et identités doit être dessinée : à côté de l'identité civile imposée et obligatoire émergent d'autres facettes de l'identité, choisie, revendiquée. De là, la frontière entre identité et identification est-elle ténue : c'est à travers nos identifiants que nous existons vis-à-vis des autres. Cette problématique de l'identité comporte une certaine complexité qui n'a pas échappé aux différents champs des sciences humaines et sociales. En droit, elle se concentre principalement autour du rapport entre le collectif et l'individuel, entre le groupe et l'individu, entre l'Etat et la personne - sujet de droit - mêlant tout autant besoin d'individualisation et besoin d'identification des personnes. Conscient de ces enjeux, le centre de recherche Éthique et Procédures (EA 2647), dont l'un des axes majeurs est la protection de la personne, a choisi d'organiser deux journées d'études transversales et pluridisciplinaires dédiées à l'identité.

    Valérie Mutelet, L'encadrement et l'exercice des libertés à l'aune du respect de la dignité de la personne humaine: exposé des travaux pour l'obtention de l'Habilitation à Diriger les Recherches, 2019, 252 p.  

    Les travaux de V. MUTELET portent sur l'exercice et l'encadrement des droits et libertés toutes sources confondues. Il est possible d'ordonner le contenu des travaux postdoctoraux autour de deux grands axes complémentaires. Le premier est celui de la tension irréductible entre "l'ordre" (volontairement présenté de façon non définie) et la liberté. Tension qui se vérifie aussi bien au niveau interne à travers l'identification des limites constitutionnelles et administratives à l'exercice des libertés (telle la notion d'ordre public qui permet d'atténuer de différentes façons la liberté d'aller et venir ou la liberté religieuse) comme au niveau de l'Espace de Liberté de Securité et de Justice européen (envisagé ici sous l'angle de l'articulation des droits fondamentaux et des dispositifs d'entraide judiciaire). Le deuxième axe se construit autour de la catégorisation possible de certains bénéficiaires de droits et libertés. Le droit cherchant alors soit, à prendre en compte une situation défavorable qu'il juge nécessaire d'atténuer (protection par le droit d'asile, respect de l'égalité homme/femme, lutte contre les différentes violences faites aux femmes notamment domestiques) ou, au contraire, cherchant à conforter les différences de règles entre, par exemple, les nationaux et les étrangers. Ainsi les travaux portent souvent sur les droits des étrangers, sur les dispositifs de lutte contre les violences genrées et se concentrent de plus en plus sur la protection des femmes étrangères. Les notions de respect de la dignité de la personne humaine, la prise en compte de la vulnérabilité font, dans cette perspective globale, figure de fil conducteur.

    Valérie Mutelet, Fanny Vasseur-Lambry (dir.), Qui suis-je ? Dis-moi qui tu es. L’identification des différents aspects juridiques de l’identité: l'identification des différents aspects juridiques de l'identité, Artois Presses Université, 2015, Droit et sciences économiques, 284 p.   

  • Valérie Mutelet, « Le principe d’égalité des sexes : thème et variations contemporaines », in Patricia Demaye-Simoni, Valérie Mutelet, Fanny Vasseur-Lambry (dir.), Explorer le champ lexical de l'égalité femme-homme : déclinaisons pluridisciplinaires d'un même principe juridique, Artois Presses Université, 2022, pp. 15-44   

    Valérie Mutelet, « Le citoyen et la QPC : un jeu de rôles », in Romélien Colavitti, Sophie Corioland (dir.), Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) et Etat de droit, L'Harmattan, 2021, pp. 13-48 

    Valérie Mutelet, « La phase administrative de l’ivresse publique et manifeste : une sobriété législative dépassée », in Thibaut Leleu (dir.), Alcool & droit, Mare & Martin, 2018, pp. 125-144 

    Valérie Mutelet, « Le droit des violences conjugales : du bruit au retentissement », in Fanny Vasseur-Lambry (dir.), Penser les violences conjugales comme un problème de société, Artois Presses Université, 2018, pp. 19-65   

    Valérie Mutelet, « L’identité dans l’espace public : nouvelles figures imposées », in Valérie Mutelet, Fanny Vasseur-Lambry (dir.), Qui suis-je ? Dis-moi qui tu es : l'identification des différents aspects juridiques de l'identité, Artois Presses Université, 2015, pp. 169-214   

    Valérie Mutelet, « Mandat d’arrêt européen et asile : une articulation sous le prisme des droits fondamentaux », in Vincent Chetail, Caroline Laly-Chevalier (dir.), Asile et extradition : théorie et pratique de l'exclusion du statut de réfugié, Bruylant, 2014, pp. 221-255 

    Valérie Mutelet, « Comprendre Sangatte », in Pierre-André Lecocq (dir.), Études sur l'interaction des concepts français et européens de défense et de sécurité : liber amicorum en l'honneur d'Olivier Pirotte, Institut de recherches internationales européennes et de défense (I.R.I.E.D.), 2004, pp. 254-290 

  • Valérie Mutelet, « L’interdiction relative de la rétention des mineurs (loi pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie du 10 mars 2018) », Les petites affiches, 2019, pp. 9-12 

    Valérie Mutelet, Roxanne Allain, Nadia Beddiar, Francoise Dekeuwer Defossez, Christine Desnoyer [et alii], « Droits de l'enfant : chronique d'actualité législative et jurisprudentielle n° 15 (Suite et fin) », Les petites affiches, 2018, pp. 10-15 

    Valérie Mutelet, Roxanne Allain, Nadia Beddiar, Francoise Dekeuwer Defossez, Christine Desnoyer [et alii], « Droits de l'enfant : chronique d'actualité législative et jurisprudentielle n° 15 (6ème partie) », Les petites affiches, 2018, pp. 5-14 

    Valérie Mutelet, Roxanne Allain, Nadia Beddiar, Francoise Dekeuwer Defossez, Christine Desnoyer [et alii], « Droits de l'enfant : chronique d'actualité législative et jurisprudentielle n° 15 (5ème partie) », Les petites affiches, 2018, pp. 6-20 

    Valérie Mutelet, Roxanne Allain, Nadia Beddiar, Francoise Dekeuwer Defossez, Christine Desnoyer [et alii], « Droits de l'enfant : chronique d'actualité législative et jurisprudentielle n° 15 (4ème partie) », Les petites affiches, 2018, pp. 3-15 

    Valérie Mutelet, Roxanne Allain, Nadia Beddiar, Francoise Dekeuwer Defossez, Christine Desnoyer [et alii], « Droits de l'enfant : chronique d'actualité législative et jurisprudentielle n° 15 (3ème partie) », Les petites affiches, 2018, pp. 8-15 

    Valérie Mutelet, Roxanne Allain, Nadia Beddiar, Francoise Dekeuwer Defossez, Christine Desnoyer [et alii], « Droits de l'enfant : chronique d'actualité législative et jurisprudentielle n° 15 (2ème partie) », Les petites affiches, 2018, pp. 6-14 

    Valérie Mutelet, Roxanne Allain, Nadia Beddiar, Francoise Dekeuwer Defossez, Christine Desnoyer [et alii], « Droits de l'enfant : chronique d'actualité législative et jurisprudentielle n° 15 (1ère partie) », Les petites affiches, 2018, pp. 13-22 

    Valérie Mutelet, « Droit d’asile et certificat médical de non-excision : considérations autour de l’arrêté du 23 août 2017 », Les petites affiches, 2018, pp. 8-15 

    Valérie Mutelet, « La dignité et le droit des étrangers », Revue française de droit administratif, 2016, n°06, p. 1088   

    Valérie Mutelet, « La primauté par les juges français en 50 décisions, citations, affirmations, interprétations, démonstrations », Europe. Revue littéraire mensuelle, 2014, pp. 23-26 

  • Valérie Mutelet, Voir l’invisible : libres propos sur l’absence de rapatriement des enfants français de Syrie, 2024   

    Valérie Mutelet, Le juge administratif confronté à la cristallisation des migrants à Calais : l’appel du large, 2024   

  • Valérie Mutelet, « L'après jugement, régularisation et exécution », le 09 février 2024  

    Septièmes rencontres interrégionales du droit public organisée par le CRDP, le LERDP, Faculté de droit, Université de Lille

    Valérie Mutelet, « Surveillance et Droit », le 01 décembre 2022  

    Colloque organisé par l’Association des Doctorants Alexis de Tocqueville, Université d'Artois

    Valérie Mutelet, « L'accès au juge administratif », le 16 septembre 2022  

    Organisé par le CRDP, Université de Lille

    Valérie Mutelet, « Âge et droit : quelles dialectiques ? », le 09 décembre 2021  

    Journée organisée par Astrid Montigny et Carole Thueux, doctorantes au Centre Droit Éthique et Procédures (CDEP), Faculté de Droit de Douai

    Valérie Mutelet, « Les discriminations, regards croisés et perspectives du XXIème siècle », le 06 décembre 2019  

    Organisé par les membres de l’association des doctorants Alexis de Tocqueville, Université d'Artois.

    Valérie Mutelet, « Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) et approfondissement de l'Etat de droit », le 16 mai 2019  

    9ème Journée doctorale de l’École doctorale 74 organisée par l’Institut du Développement et de la Prospective (IDP EA1384), Université Polytechnique Hauts-de-France (UPHF) sous la direction scientifique de Sophie Corioland, MCF et Romélien Colavitti, MCF

    Valérie Mutelet, « Explorer le champ lexical de l’égalité femme/homme », le 06 décembre 2018  

    Organisé par Patricia Demaye-Simoni, Valérie Mutelet et Fanny Vasseur-Lambry, - UFR de Droit de Douai, Université d’Artois, CDEP

    Valérie Mutelet, « Alcool et droit », le 07 novembre 2017  

    Organisé sous la direction scientifique de Thibaut Leleu, Maître de conférences à l’Université d’Artois

    Valérie Mutelet, « Penser les violences conjugales comme un problème de sociétés », le 03 mars 2016  

    Colloque organisé par le centre Droit Ethique et Procédures Sous la responsabilité scientifique de Fanny Vasseur-Lambry, Directrice du CDEP - EA 2471

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Melchisedeck Mbadouma n'dzoghas, L'exception d'inconstitutionnalité au Gabon., thèse en cours depuis 2022  

    Le 12 janvier 2011, le constituant gabonais a créé la procédure d'exception d'inconstitutionnalité. Cette nouvelle procédure permet à la Cour Constitutionnelle gabonaise,de pouvoir être saisie, sur renvoi des juridictions relevant de l'ordre judiciaire ou administratif,de la constitutionnalité d'une disposition de nature législative ou réglementaire. La création de cette procédure dans le système juridique gabonais a pour objectif de renforcer la sauvegarde des droits et libertés fondamentaux constitutionnels. Bien que cette procédure soit consacrée dans la Constitution, il n'en demeure pas moins que jusqu'à ce jour son étude paraît peu approfondie, ce qui pourrait être un frein dans la compréhension globale de ce mécanisme pourtant nécessaire à la garantie de l'Etat de droit. La présente thèse, a pour objectif de mettre en évidence et d'analyser cette procédure tant dans ses caractéristiques qui demeurent assez originales par rapport aux autres systèmes similaires des pays étrangers, d'en comprendre la nécessité dans le cadre de la protection des droits et libertés fondamentaux au Gabon, d'identifier les difficultés de mise en oeuvre , juridiques comme non juridiques et d'identifier des perspectives d'améliorations.

    Imane Bousnina, Les mesures de quarantaine et d'isolement pour faire face à la propagation de la maladie, thèse en cours depuis 2022  

    La question de l'exercice des libertés, mais surtout de leurs limites ne cesse de se poser depuis quelques années : la lutte contre le terrorisme entraînant pour la période 2015-2017 et pour les années qui ont suivi des mesures exceptionnelles entraînant des réponses tout aussi exceptionnelles en termes de restriction des libertés. Nul ne pouvait prévoir qu'à cet « Etat d'urgence », dit aujourd'hui « sécuritaire », allait pandémie oblige, succéder en France un « état d'urgence sanitaire » pensé et conçu lui aussi dans l'urgence. Ce régime de crise depuis bientôt deux ans a organisé et entraîné des atteintes importantes à l'exercice de nos principales libertés (droit à la sureté /liberté individuelle, liberté d'aller et venir et de circuler hors des frontières, liberté de réunion et de manifestation, liberté d'entreprendre …). Tout ceci au nom de la protection de la santé, objectif déterminant guidant l'action des acteurs nationaux comme mondiaux.

    Nassour Souleyman, L’administrativisation de la prévention de la radicalisation, thèse en cours depuis 2021  

    Si tout a été dit et écrit (ou presque) sur la nécessité de réprimer les auteurs d'actes de terrorisme, la lutte contre le terrorisme (ou contre-terrorisme) reste quant à elle, l'expression protéiforme et indéfinie d'un certain nombre de procédés. Elle implique en effet deux volets, l'un répressif, l'autre préventif. De ce point de vue, le volet pénal de notre législation - depuis plusieurs décennies - n'a cessé de s'enrichir qu'il s'agisse de l'une ou de l'autre de ces facettes : la prévention comme la répression du terrorisme sont au cœur de notre Code pénal. La prévention du terrorisme ou de l'extrémisme , envisagée cette fois sous l'angle plus étroit de la prévention de la radicalisation, notion vague tout autant appelée à être définie, est aussi - désormais - au centre du droit public. L'évolution a été lente, silencieuse mais de nombreux indices témoignent de cette administrativisation de la prévention de la radicalisation. Radicalisation, désormais synonyme dans l'esprit de tous, du début d'un processus possible et inexorable vers l'activité extrémiste et/ou terroriste.Et d'ailleurs la radicalisation est-elle toujours liée à la religion? Le projet de thèse envisagé aurait vocation à montrer comment dans le cadre très général des règles posées par le législateur qui ont conduit à brouiller de multiples frontières ( celle de la distinction entre répression et prévention, celle de la distinction entre les pouvoirs de police judiciaire et les pouvoirs de police administrative, donnant naissance in fine à un droit pénal préventif et un droit administratif répressif) a émergé un nouvel objet de droit public : la prévention de la radicalisation. Nouvel objet de droit public car il faudrait pouvoir prouver qu'est née une nouvelle police administrative spéciale et à travers elle l'exercice de nouveaux pouvoirs de police : la police administrative du terrorisme ou de la radicalisation. Son existence se révèle dans le (récent) Code de la Sécurité intérieure qui voit la part des mesures prises contre la radicalisation et les personnes suppposées radicalisées s'accroître et se diversifier.Dans cette optique où se situe la prévention? Le détail des moyens et procédés mis en œuvre ainsi que la force des mesures pesant sur ces personnes méritent d'être étudiées : fichages, mesures de surveillance, interdiction de sortie du territoire, assignation à résidence. Doivent l'être tout autant, les dispositifs pesant sur les « endroits » de radicalisation, Internet, les écoles, les prisons ainsi que les modalités pratiques de la prévention de la radicalisation. Que prévenir le terrorisme en luttant contre la radicalisation fasse l'objet d'un traitement administratif se mesure également au niveau institutionnel : si l'on doit s'intéresser à la création et au rôle du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, il faut tout autant insister sur le rôle des collectivités territoriales, des préfectures, de l'Education nationale sur les missions et les compétences qui leur ont été données, leurs éventuelles limites et succès. Ensuite, indéniablement, le juge administratif, à sa façon, est devenu juge du terrorisme puisque appellé à apprécier la légalité des mesures administratives prises à l'encontre des personnes soupçonnées de radicalisation ou plus largement des mesures imposées par les nécessités de l'ordre public (fermeture de lieux de culte, dissolution des associations). A cet égard, la prévention de la radicalisation produit de multiples effets, notamment celui, équivoque, qui permet de s'interroger sur l'exercice des droits et libertés qui sont ici mis à l'épreuve : la prévention de la radicalisation justifie-t-elle les atteintes aux droits et libertés ? Qu'en est -il de l'exercice de la liberté de conscience et de religion? Et si oui dans quelles limites? S'il est vital pour une démocratie de se prémunir contre certains dangers, il l'est tout autant de répondre par des mesures adaptées et proportionnées.

    Mohammed Djafour, La lutte contre le financement du terrorisme : un défi pour l'Union européenne., thèse soutenue en 2020 à Université de Lille 20182021 en co-direction avec Patrick Meunier    

    Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, contre les États-Unis, l’asséchement des ressources financières des groupes et organisations terroristes, était la priorité et la première riposte apportée par les américains à ces attaques. Soutenu par l’Organisation des Nations Unies, son Conseil de sécurité a procédé à l’adoption de plusieurs résolutions, prévoyant des sanctions contre les auteurs de ces attentats, mais aussi contre les organisations et toute personne ayant un lien avec des activités terroristes.A l’échelle régionale, l’Union européenne dans un élan de solidarité avec le peuple américain, et conformément aux dispositions de la Charte des Nations unies, a procédé à la mise en œuvre de ces sanctions décidées par le Conseil de sécurité, et au renforcement de son dispositif de lutte contre les sources et les circuits financiers terroristes. Plusieurs textes en la matière ont été adoptés par le Conseil de l’Union européenne.Néanmoins, les rapports des institutions de l’Union concernant l’évaluation de la lutte contre l’argent des terroristes en son sein, ont souligné des résultats insuffisants en la matière, tout en appelant les États membres à plus d’efforts, et à prendre les mesures indispensables pour remédier à cette situation.Sans que ces rapports ne détaillent les raisons de ses résultats insuffisants, c’est dans notre travail de recherche que nous allons rechercher les principaux défis de l’UE, en matière de lutte contre le financement du terrorisme.

    Christine Metz, La prise en charge sanitaire des personnes détenues.Contribution à la reconnaissance d'un service public hospitalo-pénitentiaire., thèse en cours depuis 2016  

    La modernisation de la prise en charge des personnes détenues a été initiée par la création du service public pénitentiaire dans lequel le service public hospitalier y exerce une mission originale. En effet, la mission sanitaire ne se limite pas aux soins mais participe aussi à la réinsertion ou à l'insertion des personnes détenues. Mais, pour être menée à bien, cette mission doit compter sur l'effectivité de la collaboration entre l'administration pénitentiaire d'une part et l'établissement public hospitalier de proximité d'autre part. Or, la mise en oeuvre de la collaboration doit compter d'abord sur le dépassement de leur dualité inhérente pour ensuite révéler leur complémentarité fonctionnelle.