Yingying Xu, L'application du droit de la concurrence aux usages abusifs des droits de propriété intellectuelle en Chine au regard du droit européen et du droit américain, thèse soutenue en 2023 à AixMarseille, membres du jury : Yves Dolais (Rapp.), Alexandra Mendoza-Caminade (Rapp.), Thierry Granier
Cette thèse étudie l'applicabilité du droit de la concurrence aux exploitations des droits de propriété intellectuelle en Chine et tente de proposer des solutions pour rendre cette application plus cohérente. Selon la législation chinoise actuellement en vigueur, l'application du droit de la concurrence aux exploitations des droits de propriété intellectuelle est conditionnée par l'existence des usages abusifs de ces derniers. Fondé sur les théories qui sont, à nos yeux, erronées en ce qui concerne la nature juridique des droits de propriété intellectuelle, ce dispositif prévu par l'article 55 de la Loi Anti-monopole adopte une approche formaliste selon laquelle le droit de la concurrence ne peut s'appliquer qu'aux comportements prédéfinis par le droit de la propriété intellectuelle. Notre étude montre qu'il est préférable d'adopter une autre approche qui consiste à utiliser les critères d'évaluation du droit de la concurrence dans la détermination de l'application de ce dernier aux exploitations des droits de propriété intellectuelle, tout en prenant en compte les particularités des droits de propriété intellectuelle notamment leur rôle positif sur l'innovation. En basant sur cette approche, nous proposons des modifications du dispositif actuel à l'instar des expériences des États-Unis et de l'Union européenne, de sorte que soient mieux encadrées par le droit de la concurrence les deux principales formes d'exploitations des droits de propriété intellectuelle, à savoir la conclusion d'accords de licence et la pratique unilatéral des refus
Rémi Fouque, La lutte douanière contre la contrefaçon : étude comparée sino-française, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille, membres du jury : Min He (Rapp.), Yves Dolais (Rapp.), Jean-Luc Albert et Shuchun Wan
Bien qu’il semble relever du cliché de rappeler le fait que la République Populaire de Chine reste, au vu des données chiffrées faisant état de la saisie et de la retenue de marchandises contrefaites d’origine chinoise par les douanes à travers le monde, l’archétype du « pays contrefacteur », ne pas prendre en compte les efforts de la législation chinoise portés vers l’inversion de cette tendance relèverait de la malhonnêteté intellectuelle. En réalité, et au vu du développement qui va suivre, il nous sera donné de nous apercevoir que les douanes Chinoises poursuivent les mêmes objectifs que leurs homologues français dans la prise en compte du trafic globalisé de marchandises contrefaites sur le commerce international, les procédures, la santé publique ou encore le développement durable. Par ailleurs, il est possible d’affirmer qu’aujourd’hui, malgré une harmonisation de ses règles juridiques sur les standards de protection douanière de la propriété intellectuelle vis-à-vis d’autres systèmes, tel que celui de l’Union Européenne, la Chine subit également elle-même les répercussions des effets néfastes de la contrefaçon. Cette thèse présentera, de façon détaillée, la manière dont les douanes chinoises et françaises mettent en oeuvre la protection des droits de propriété intellectuelle et s’attachent à lutter contre la contrefaçon, de manière à la fois homogène et intégrée
Hafsa Bakhti, L'évolution et l'application du droit de l'environnement en Chine, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille, membres du jury : Catherine Ribot (Rapp.), Yves Dolais (Rapp.), Thierry Lambert et Virginie Mercier
C’est en 1970 que la Chine commence à parler officiellement d’environnement et accorde une attention particulière à la pensée environnementale. Toutefois, une réelle impulsion environnementale n’est installée que dans les années 80. Un corpus législatif sur l’environnement débute et, est marqué par la nécessité de soulager les maux environnementaux. Il a d’abord un caractère de placebo pendant des années avant de connaître un développement intéressant. En effet, la Chine devient forte d’une économie très croissante et une classe moyenne émerge, le peuple n’a plus de souci pour se nourrir ou se vêtir. La Chine passe alors d’une priorité économique à une priorité écologique. Les citoyens sont de plus en plus conscience de leur environnement et poussent le gouvernement à être plus regardant sur l’écologie. C’est ainsi que la Chine se dote de nombreux textes juridiques environnementaux. La protection de l’environnement touche à tous les domaines notamment l’eau, l’air et la terre. La protection de l’environnement, le développement des villes vertes et la gestion du Covid-19 sont autant d’exemples qui prouvent que les actions sont fortes en Chine. Notre étude montre en outre que plusieurs grandes réalisations dans le domaine de la protection de l’environnement s’appuient sur la réalisation d’actions concrètes grâce aux acteurs clefs dont le gouvernement, les associations de citoyens, les ONG environnementales et la justice. La création de tribunaux environnementaux en Chine est une première dans le monde et intervient avant même la réalisation du projet de tribunal international climatique
Yuan Zhang, La décision anticipée en matière douanière (« rescrit douanier ») et la sécurité juridique en Chine - au regard des droit français et européen, thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Jean-Luc Albert
Le système dit 'décision anticipée' (yu cai ding 预裁定en chinois) a été mis en place en 2017 en Chine. En effet, le 26 décembre 2017, l'Administration Générale des Douanes de Chine (AGD) a publié un arrêté intitulé « Mesures provisoires relatives à l'administration des décisions anticipées par les douanes de la République Populaire de Chine ». Cet arrêté vise à promouvoir, dans le pays, la sécurité juridique et la commodité des échanges, à optimiser l'environnement commercial et à améliorer la prévisibilité des activités commerciales importatrices et exportatrices des entreprises. Ce système consiste à 'anticiper' le contrôle de dédouanement et à permettre aux douanes de procéder à une évaluation préliminaire du classement tarifaire et à une détermination anticipée de l'origine des marchandises grâce aux documents soumis par les entreprises exportatrices et importatrices avant que les marchandises n'entrent ou ne sortent du pays. Cela permet notamment de simplifier le processus de déclaration, de raccourcir le temps de dédouanement et d'améliorer l'efficacité du système de dédouanement. Il s'agit de la mise en application de l'Accord sur la facilitation des échanges de l'OMC auquel la Chine a décidé d'adhérer le 4 septembre 2015. En effet, avec l'entrée en vigueur le 22 février 2017 de cet Accord international, la Chine a l'obligation de prendre, en matière douanière, des mesures nécessaires à l'application des obligations définies par l'article 3 de cet Accord. Avec la publication de cet arrêté, le « rescrit douanier » est officiellement mis en place en Chine. Il convient de noter que, afin de préparer l'adhésion de la Chine à l'OMC, la « Loi sur la douane » a déjà introduit, lors de sa modification en 2000, le concept de 'décision administrative' (xing zheng cai ding 行政裁定), un concept assez proche du système de décision anticipée. A la suite de l'introduction en 2000 de ce système dans la loi sur la douane, le Gouvernement chinois a publié plusieurs textes réglementaires pour mettre en place le système dit « trois pré-décisions » (pré-classement des marchandises, pré-validation des prix et pré-détermination de l'origine », afin de permettre l'accélération du dédouanement des marchandises. Mais dans la pratique, la mise en uvre de ce système « pré-décision administrative » était loin d'être satisfaisante et les facilités apportées aux entreprises étaient très limitées. A cause des problèmes et difficultés rencontrés dans la pratique (les procédures de demande trop complexes, difficultés d'accès aux voix de recours, etc.), seulement une dizaine de décisions de classement ont été émises par l'autorité douanière entre 2001 et 2018. Le rescrit douanier mis en place en 2017 couvre principalement le classement tarifaire des marchandises (Renseignement tarifaire contraignant-RTC), la détermination de l'origine des marchandises (Renseignement contraignant sur l'origine RCO) et l'estimation de la valeur en douane (Renseignement contraignant sur la valeur en douane RCVD). S'il est encourageant de voir que la Chine a mis en place le « rescrit douanier » (décision anticipée) pour remplir ses obligations internationales, il n'est pas inintéressant de nous interroger sur la question de savoir si le rescrit douanier effectivement mis en place en Chine répond aux exigences définies par l'Accord sur la facilitation des échanges de l'OMC d'une part, et aux exigences d'un État de droit et en particulier à celles de la sécurité juridique. L'objectif pour les opérateurs économiques de recourir au rescrit douanier consiste à chercher la sécurité juridique en matière d'application des normes douanières. Si le recours à cet outil juridique ne leur permet de satisfaire à ce besoin de sécurité juridique, le rescrit douanier perd toute son utilité et sa raison d'être. Quels sont les enseignements en termes de sécurité juridique peut-on tirer du rescrit douanier depuis sa mise en application en 2017 en Chine ? La situation est plutôt inquiétante. La nature juridique de la « décision anticipée » n'est pas certaine. Les
Zhe Dai, La refonte du système juridique de l'invention du salarié en Chine, thèse soutenue en 2019 à AixMarseille, membres du jury : Min He (Rapp.), Yves Dolais (Rapp.), Alexandra Mendoza-Caminade
Le système de l’invention de salarié est fondé pour réaliser un équilibre du bénéfice des droits entre les employeurs et les inventeurs salariés. En Chine, les règles de base régissant le système de l’invention de salarié sont définies par la loi sur les brevets, promulguée en 1984, lorsque le pays se trouvait encore dans le système de l’économie planifiée. Sous l’influence du collectivisme, les employeurs se trouvent dans une position beaucoup plus favorable par rapport aux inventeurs salariés. Plus de 30 ans après sa mise en application, ce système ne peut plus s’adapter aux changements profonds survenus en Chine. Une modification profonde est ainsi indispensable. L’étude sur l’origine et les fondements du système de l’invention de salarié ainsi que les expériences étrangères en la matière nous donne des pistes de réflexion sur la réforme du système chinois. Il faut tout d’abord réformer la règle de la répartition des droits et des intérêts sur l’invention de salarié. Ensuite, face à un désordre normatif en matière d’encadrement de l’invention de salarié en Chine, une réforme doit s’imposer à cet égard. Enfin, afin d’assurer la mise en pratique de l’équilibre entre les employeurs et les inventeurs salariés, il est nécessaire d’établir des règles procédurales permettant une application efficace du système de l’invention de salarié en Chine
Chen Jiang, L'amélioration du régime fiscal spécial des fusions d'entreprises et opérations assimilées en Chine au regard du droit français, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille, membres du jury : Jean-Luc Pierre (Rapp.), Laurence Vapaille (Rapp.), Thierry Lambert
Le régime fiscal spécial des fusions d’entreprises et opérations assimilées est instauré en Chine en 2009 par une circulaire intitulée la « Circulaire sur le traitement fiscal des restructurations d'entreprises en matière d'impôt sur le revenu des entreprises ». Cette circulaire a introduit en Chine un régime fiscal spécial sur le modèle du droit américain. Les États-Unis sont un pays de Common Law, alors que la Chine est un pays de droit écrit. Le régime fiscal spécial en Chine est une simple transposition des dispositions américaines, et souffre d’un manque de précisions normatives. La mise en application d’un tel régime fiscal spécial en Chine provoque d’une part un problème de fraude et d’évasion fiscales, et d’autre part, un problème d’insécurité juridique pour les contribuables. Le droit français appartient à la même famille juridique que le droit chinois. Ses expériences sont plus faciles à être intégrées dans le droit chinois. Nous nous appuyons sur le régime fiscal spécial mis en place en droit français pour essayer de trouver des pistes de réflexions permettant d’apporter une amélioration de la situation telle qu’elle existe à l’heure actuelle en droit chinois
Kaihong Wei, La mise en place d'une nouvelle taxe foncière en Chine, thèse en cours depuis 2018
Il est compliqué de mettre en place une nouvelle taxe foncière en Chine. Cela résulte du fait que le droit chinois contient nombreuses règles très particulières qui font obstacle à cette mise en place. Il s'agit non seulement de plusieurs dispositions fondamentales de la Constitution chinoise, mais aussi de certaines règles spécifiques en droit immobilier chinois. Or, la création d'une nouvelle taxe foncière est nécessaire, car cela permet au gouvernement chinois de régler une difficulté importante des finances locales. Notre recherche vise d'abord à éclaircir quelques points importants sur la création d'une nouvelle taxe foncière en Chine : sa nécessité et ses difficultés. Ensuite, une analyse profonde sur ces points va nous conduire non seulement à concevoir une nouvelle définition de la taxe foncière chinoise, mais aussi à proposer les modalités pour mettre en place une nouvelle taxe foncière qui est adaptée aux particularités chinoises. Cette recherche a pour objet de faire comprendre au lecteur le contexte compliqué en matière d'impôt foncier chinois et de proposer, grâce à une étude comparative entre le droit chinois et le droit français, une solution au législateur chinois permettant de créer une nouvelle taxe foncière adaptée à la réalité chinoise.
Alicia Vanderpotte, Uniformisation et harmonisation du droit du commerce international, sous l'angle du droit maritime, regards croisés Chine-France, thèse en cours depuis 2018 en co-direction avec Wei Hou
Le droit du commerce international en raison de la mondialisation et de l'augmentation du flux des échanges a pris une place importante dans l'économie mondiale, d'où des interrogations sur le rapprochement des législations des différents pays afin de le favoriser et faciliter. Plus de 80% environ du commerce international se fait par le transport maritime selon l'OMI. L'intégration juridique du droit maritime est un processus qui s'est construit grâce aux efforts internationaux, nonobstant, sa complexité inhérente et le contexte mondial entravent parfois son approfondissement. La France, comme la Chine on est histoires maritimes anciennes, fascinantes et complexes. Encore maintenant, les deux pays occupent des positions stratégiques de premier ordre et ont des rôles à jouer dans l'internationalisation du droit maritime et sa construction, malgré que celui-ci suscite encore nationalement des interrogations. Ces tentatives d'intégration se sont faites et continuent de l'être grâce à des solutions traditionnelles, et d'autres moins traditionnelles qu'on connait déjà pour une partie, mais qui innovent de l'autre. Tantôt couronnée de succès, tantôt rejetée, ces solutions expriment une position des Etats par rapport à un "ordre maritime international" à un instant t, et appellent à différentes solutions réalistes pour un impact position sur le transport maritime et par extension le commerce international. Les récents développement du droit maritime, malgré le contexte morose permettent de garder une part d'optimisme.
Chaowei Xu, L'imposition des activités numériques transfrontalières en Chine, thèse en cours depuis 2018
La numérisation de l'économie pose de sérieux défis à la fois au système fiscal international traditionnel et au système fiscal national. Comme beaucoup de pays, la Chine est confrontée aux défis fiscaux soulevés notamment par le développement rapide des activités numériques transfrontalières. En réponse aux problèmes fiscaux liés à l'économie numérique, des organisations internationales comme l'OCDE, l'Union européenne (UE) et le G20 ont effectué des efforts continus pour explorer les solutions. Notre étude se concentre sur l'imposition des services numériques transfrontaliers en Chine. Nous nous demandons si les mesures déjà prises par la Chine sont à la hauteur des défis fiscaux posés par les activités numériques transfrontalières et quelles réformes fiscales devraient être envisagées qui soient à la fois cohérentes avec les nouvelles règles internationales à l'élaboration desquelles la Chine a activement participé et capables d'apporter des solutions aux problèmes spécifiques de la Chine. En commençant par identifier les défis fiscaux soulevés par les transactions numériques transfrontalières tant au niveau international que national en Chine, nous étudions dans un second temps les solutions qui devraient être apportées en réponse à ces défis. Dans les deux parties de notre recherche, notre étude couvre à la fois les impôts directs et les impôts indirects, les règles de fond comme les règles de forme. Le fait que les défis fiscaux liés à l'économie numérique auxquels la Chine est confrontée sont, dans une large mesure, communs au niveau international nous amène à consacrer une partie de notre étude aux questions communes avant d'examiner les questions spécifiques à la Chine. Enfin, certaines activités tout à fait récentes et émergentes rendues possibles par le développement de la technologie numérique, telles que les crypto-actifs et le métavers, ont également attiré notre attention.
Lingwei Li, Les places respectives de la médecine chinoise et de la médecine occidentale dans le droit chinois entre 1840 et 1982, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille en co-direction avec Antoine Leca, membres du jury : Geneviève Rebecq (Rapp.), Hoang Anh Nguyen
Pendant des milliers d’années, la médecine chinoise jouit d’une notoriété importante. Cependant, après la première guerre de l’opium en 1840 et avant la promulgation de la Constitution de 1982, cette médecine locale a vécu une phase de lente décadence. Ce changement est dû à la mutation radicale de la société chinoise et à la confrontation avec la culture et de la médecine occidentales de l’époque. Dans le but de remédier à la situation délicate du moment et de pallier les difficultés sanitaires du pays, les pouvoirs politiques successifs ont tenté d’installer différents systèmes de santé systématisés, modernisés, voire occidentalisés : soit en privilégiant la médecine occidentale, parfois même avec une intention d’abolir la médecine chinoise, soit en stimulant une collaboration entre les deux médecines. En s’appuyant sur cette histoire de la rencontre et de la cohabitation souvent heurtée des médecines chinoise traditionnelle et occidentale moderne, ainsi que sur les particularités de chaque médecine, il parait judicieux de vouloir procéder à une collaboration des deux médecines avec plus de profondeur, afin de mieux gérer la santé publique. En effet, cette collaboration aurait le mérite de perfectionner le système de santé, de stimuler l’activité médicale, d’alléger les dépenses de santé et enfin d’améliorer la santé et le bien-être de la population. Bien entendu, aujourd’hui, améliorer la situation d’existence et de développement de la médecine traditionnelle est une obligation pressante
Mélanie Atindehou-Laporte, Vers une généralisation de la protection sociale en république populaire de Chine, thèse soutenue en 2017 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Philippe Coursier, membres du jury : Paul-Henri Antonmattei (Rapp.), Alexis Bugada (Rapp.), Dominique Bailleux
La République Populaire de Chine a connu de nombreuses transformations juridiques économiques et sociales au cours des trois dernières décennies. L'économie socialiste de marché a fait coexister trois secteurs d'activité: public, privé et agricole. Les deux derniers ont fait l'objet d'importantes réformes ces dernières années afin d'être réincorporés dans le champ de la couverture du système de sécurité sociale. Le modèle social chinois a été fortement influencé par celui choisi par la République Française, mais doit aujourd'hui faire face à de nombreux enjeux tels que la migration interne de la population, le vieillissement de la population, la pollution, et la santé publique. Si l'accès à la sécurité sociale est considéré comme un droit fondamental par la Constitution, il n'en demeure pas moins que la loi sur la sécurité sociale entrée en vigueur le 1er juillet 2011 conditionne ce droit au développement économique et social de l'échelon local. Ainsi, il s'agit d'un droit socio-économique du citoyen chinois. La première partie de la thèse analyse les évolutions historiques et juridiques de la dualité actuelle de la couverture sociale entre le régime urbain et rural introduite par le système du hukou (livret de famille). L'analyse de la dualité actuelle de la protection sociale permet d'identifier précisément l'impact de la transformation de l'idéologie communiste du travail sur l'assujettissement à la protection sociale. Les travailleurs du secteur public et privé sont assujettis au régime urbain. Le régime des indépendants est limité au geti gongshang hu (travailleur individuel). La dualité du financement de la protection sociale impacte l'assiette des cotisations sociales tant en matière de sécurité sociale que de protection sociale complémentaire, qui conditionne l'accès aux prestations sociales des différents régimes sociaux et l'éventuel complément opéré par la protection sociale complémentaire. La première partie conclue à une situation d'exclusion encore massive de certaines catégories socio-professionnelles et ce principalement dû à la généralisation relative et à la coordination actuelle de la couverture sociale sur l'ensemble du territoire. Cette partie tient également compte de la réforme évolutive de la notion d’État de droit, dont le succès sera déterminant pour la réussite future de la généralisation de la couverture de la protection sociale. La généralisation future de la couverture de la protection sociale tient compte des contraintes géographiques et juridiques internes. La coordination de la protection sociale mise en place par l'Union Européenne et la France et ses territoires d'outre-mer sont pris comme modèle de transplantation pour tous les risques sociaux, tout en prenant en considération les caractéristiques chinoises, et les contraintes économiques et sociales internes. Enfin, la volonté du gouvernement chinois de réformer la couverture sociale implique de « dé »-multiplier les régimes particuliers. Une proposition de refonte du système de protection sociale notamment à travers la suppression de la dualité introduite par le système du hukou et l'assujettissement à la couverture sociale serait déterminé en fonction du travail réalisé par le travailleur (salarié ou indépendant) et de son secteur d'activité (public, privé ou agricole). L'opportunité de créer un régime propre aux travailleurs agricoles et aux indépendants, est également évoquée, ainsi que la nécessité d'aligner le secteur public sur celui du privé.
Tianhao Chen, Le droit des marchés publics en France et en Chine dans le contexte de la globalisation : entre libéralisation et utilisation stratégique des marchés publics, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux en co-direction avec Frédérique Rueda, membres du jury : Marion Ubaud-Bergeron (Rapp.), Willy Zimmer (Rapp.), Jean-Bernard Auby et Jean-François Brisson
Aujourd’hui, tant en France qu’en Chine, les marchés publics sont de plus en plus utilisésdans la perspective stratégique, visant à poursuivre des divers objectifs de politiques publiques.Néanmoins, une telle utilisation stratégique devra inévitablement affronter la logique libérale inhérenteau régime des marchés publics, qui ne se traduit pas seulement par le régime traditionnel libéralisésous la logique de finances publiques, mais aussi par le régime découlant récemment de l’ambition del’ouverture des marchés publics à la concurrence globale. Ainsi, parachever un équilibre entre cesdeux exigences devient un problème crucial, notamment lors de la formulation des normes juridiquesglobales en la matière. Bien que, à cause de la vague de globalisation juridique, une homogénéité peutdéjà être identifiée à la fois dans l’utilisation stratégique et la libéralisation des marchés publics entrela France et la Chine, cette tendance à la convergence n’est pas imposée par des méthodes d’équilibreadoptées dans ces pays. De surcroît, en se basant sur les particularismes nationaux du droit chinois, lesméthodes d’équilibre adoptées en Chine bénéficient d’une légitimité intrinsèque. Il est ainsiimpossible en l’état actuel d’inciter les pouvoirs publics chinois à se détourner en convergeant avec lesméthodes d’équilibre adoptées en France.
Lin Kuang, La lutte contre l'évasion fiscale en droit fiscal chinois, thèse en cours depuis 2017
Avec l'approfondissement de la réforme et de l'ouverture de la Chine, dans la tendance de la mondialisation intensifiée aujourd'hui, la source fiscale chinoise a également montré une tendance de plus en plus diversifiée à l'échelle internationale, dans ce contexte,il est impératif pour la Chine de renforcer sa propre législation contre l'évasion fiscale et de fortifier les mesures de recouvrement et de gestion des impôts.À l'heure actuelle, les gouvernements du monde entier s'efforcent d'utiliser différentes mesures pour explorer les moyens d'empêcher l'évasion fiscale sous différentes perspectives. La Chine devrait tirer les leçons de la législation internationale et de l'expérience pratique, combiner l'élaboration du droit matériel et du droit procédural et associer les règles et les règlements sur les questions juridiques afin de résoudre efficacement le problème de contre l'évasion fiscale.
Jingjing Fan, Les barrières environnementales au commerce international dans le cadre de l'OMC : une étude comparative entre les États-Unis, l'Union Européenne et la Chine, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille, membres du jury : Yves Nouvel (Rapp.), Jean-Pierre Desideri (Rapp.), Jean-Luc Albert
Face aux nouveaux problèmes relatifs aux barrières environnementales de nos jours, l'OMC se trouve dans une situation embarrassante : d'une part, elle est largement considérée comme le "centre de gravité" du contrôle des barrières environnementales, d'autre part, il existe encore de grandes lacunes dans la régulation relative à la valeur environnementale au sein de l'OMC, ce qui mettrait en cause l'efficacité du droit de l'OMC dans cette régulation. Sans un contrôle efficace, le système du libre-échange risque de se dégrader. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de consacrer une étude comparative aux barrières environnementales au commerce international dans le cadre de l'OMC. Pour tenter de trouver des solutions aux problèmes qui se présentent aujourd'hui en matière de barrières environnementales, nous devons nous interroger sur deux questions majeures. D'une côté, les nouvelles barrières environnementales relatives au changement climatique dépassent le cadre de l'OMC, le droit actuel de l'OMC ne paraît pas en mesure de donner une réponse satisfaisante aux problèmes qui en résultent, et de l'autre, il existe un grand écart entre les pays développés et ceux en développement au niveau des barrières environnementales mises en place, ce qui provoque des déséquilibres dans le commerce international. Les analyse que nous avons effectuées dans cette étude portant à la fois sur les ACR et l'OMC nous permettent de conclure que l'OMC jour un rôle irremplaçable face aux problèmes de barrières environnementales, cela nous conduit à proposer des solutions permettant au droit de l'OMC de mieux concilier le commerce international et la protection de l'environnement à l'échelle mondial
Xin Jin, L'application de l'accord antidumping aux États-Unis, dans l'Union européenne et en Chine : une étude critique sous l'angle du protectionnisme, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille, membres du jury : Thierry Garcia (Rapp.), Éric Carpano (Rapp.), Guy Scoffoni
Il existe deux grands types de politiques dans le commerce international, le protectionnisme et le libre échange. Le libre échange est généralement accepté sur le plan international, mais cela ne signifie pas que le protectionnisme est totalement rejeté par les pays. En revanche, il est effectué sous les formes plus ou moins couvertes, et il serait plus difficile d’identifier les biais protectionnistes parmi les mesures prises sous le prétexte légitime. Le droit antidumping est un domaine qui suscite toujours des débats relatifs au protectionnisme entre les pays. En raison des intérêts nationaux, il est rare de voir les pays ouvrir complètement leur marché, c’est ainsi que l’OMC octroie aux États membres le pouvoir de limiter les importations de produits étrangers dans certains cas spéciaux. Les mesures antidumping sont un outil important qui protège le marché domestique, face au choc des importations étrangères visant à obtenir des bénéfices d’une manière injustifiée. En réalisant que les pays pourraient chercher à acquérir l’avantage dans la concurrence à travers ces mesures, l’OMC a voulu limiter l’imposition arbitraire de mesures antidumping. Cependant, il s’avère que l’Accord antidumping ne peut pas remplir parfaitement cette mission, et qu’il est impossible de garantir la mise en œuvre du droit antidumping dans un cadre sans protectionnisme. Ainsi, nous ne pouvons pas négliger la valeur du droit antidumping, car il est encore en mesure d’inciter les pays à promouvoir le libre échange, en leur concédant le droit de protéger leurs intérêts dans des circonstances spécifiquement définies
Wei Zhou, La répression de la fraude fiscale en droit chinois, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille, membres du jury : Jean-Luc Pierre (Rapp.), Ludovic Ayrault (Rapp.), Thierry Lambert et Jacques Borricand
Il existe un lien indéfectible entre l’impôt et la fraude fiscale. Étant donné que cette dernière peut causer un préjudice considérable au Trésor public et entraîner d’autres conséquences sérieuses, la lutte contre ce phénomène constitue depuis toujours une des préoccupations majeures du gouvernement pour tous les pays. En effet, la lutte contre la fraude fiscale est un sujet très étendu. De nombreux facteurs influent sur l’efficacité de cette lutte. Mais entre eux, la répression joue sans aucun doute un rôle essentiel, puisque la peur d’être pris et la peur d’être puni jouent un rôle non négligeable dans la propension à frauder le fisc. Ainsi, pour renforcer l’efficacité de la lutte contre ce phénomène illicite, il est nécessaire de faire une étude de sa répression. En Chine, depuis que le système économique s’est développé graduellement en passant de l’économie planifiée extrêmement centralisée à l’économie de marché, le phénomène de la fraude fiscale s’aggrave rapidement. Par conséquent, ces vingt dernières années, le gouvernement chinois durcit progressivement sa politique de lutte contre la fraude fiscale et le législateur chinois porte une attention plus particulière à la législation à cet égard. Beaucoup d’efforts ont été faits. Néanmoins, le système de répression de la fraude fiscale actuellement en vigueur en Chine présente encore des problèmes affectant l’efficacité de la lutte contre la fraude fiscale. À cet effet, il convient d’identifier les problèmes existants dans le système actuel et de voir s’il est possible de trouver des solutions permettant d’améliorer l’efficacité de la répression de la fraude fiscale en droit chinois
Qian Niu, La Réforme du Système des Finances Publiques des Collectivités Locales en Chine au Regard du Système Français, thèse en cours depuis 2016
L'équilibre entre le contrôle central et l'autonomie locale est un problème éternel. La complexité des relations financières entre l'Etat et les collecticités locales est le reflet des tensions qui existent à propos de la nature et de l'ampleur de la libre administration des collectivités locales dans le domaines bugétaire et fiscal. Le système financier chinois a subi de nombreux changements depuis les années 1950. En 1994, la réforme de la répartition fiscale a été mise en application, depuis plus d'une vingtaine d'années, le système de la répartition fiscale a montré peu à peu ses désavantages. Ces dernière années, le système financier local de la Chine est en pleine mutation, le gouvernement central a pris beaucuop de mesure pour régler la crise financière locale, mais le coeur de probmème n'est pas dénoué effectivement à cause de la relation financière déraisonnable qui existe entre l'Etat et les collectivités locales. La réforme de système financier de 1994 n'est pas radicale, le gouvernement central prédomine en matière de législation et recouvrement, tandis que les collectivités locales n'ont pas de pouvoir législatif et ils ne possèdent que les pouvoirs de recouvrements pour plusieurs impôts locals, Il est très rare que les collectivités puissent déterminer librement à la fois les taux et l'assiette des impositions loales. Les recettes de ces impôts ne sont pas stables et les ressources correspondantes ne peuvent pas charger les compétences thansférées lors de la décentralisation. L'Etat recupère les pouvoir fiscals et centralise les fonds énormes, simumtanément, les collectivités locales prennent en charge des compétences croissantes. D'une part, faute de ressources correspondantes suffisantes, c'est difficile pour les collectivités locales d'exercer ses compétences, donc elles recourissent à l'emprunt et l'émmission des fonds publics locals devient général. D'autre part, les collectivités locales augmentent continuellement les recettes par l'intermédiaire de redevance au lieu de l'imposition. Les dettes des collectivités locales ne cesse pas d'accroître et entrainent beaucoup de problèmes socials et financiers. Bien que l'Etat fournisse les concours liés aux transferts de compétences, ce système est encore défectueux et l'écarts de richesse est plus remarqué. Bref, le système financier local en Chine laisse à pecfectionner. Comparativement, le système financier de France est complet et développé. La France et la Chine sont les pays centralisés et elles ont beaucoup de ressemblances en matière de histoire,culture et architecture de l'administration. La France aussi emploie les droits codifiés écrits, donc, le droit français est un modèle que la chine doit prendre en compte les expériences. Les dépense locales se caractérisent en France par la grande complexité de leur mode de financement. De nombreux flux financiers relient le budget de l'Etat avec ceux des collectivités locales. Cet entrelacs financier trouve sa justification dans la nécessité d'assurer la solidaridé nationale,d'aménager le territoire, de pallier les insuffisances de la fiscalité locale et d'inciter les collectivité locales à conduire des actions en partenariat. Tout transfert de compétences entre l'Etat et les collectivités terrioriales s'accompagne de l'attribution de ressources équivalences à celles qui étaient consacrées à leur exercice. Toute création ou extension de compétences ayant pour conséquence d'augmenter les dépenses des collecticités territoriales est accompagnée de ressources déterminées par la loi. Par l'intermédiaire de l'étude comparative, on peut prendre les expériences de la France pour référence et perfectionner le système financier de Chine.
Jianan Wu, Le contrôle des concentrations en Chine : un cheminement sinueux vers l'établissement d'un marché de pleine concurrence, thèse soutenue en 2015 à AixMarseille sous la direction de Christian Louit, membres du jury : François Souty (Rapp.), Véronique Sélinsky (Rapp.), Laurence Idot
Le régime du contrôle des concentrations, l’un des volets essentiels du droit de la concurrence, est chargé de préserver une concurrence effective sur un marché donné, via un contrôle administratif préalable par l’autorité de la concurrence, pour toutes les opérations de concentration contrôlables projetées par les entreprises pertinentes. Ce mécanisme juridique est conçu pour être ouvert, anticipatif et dynamique sur le fonctionnement de l’économie de marché, système économique inscrit dans le contexte d’une économie mondialisée, adopté par les pays membres participant vivement à la coopération économique internationale. Au cours de la transition économique chinoise et dans le but d’établir un marché de pleine concurrence, la présente recherche se déploie, suite à la ligne évolutive et directive d’émergence d’un contexte favorable et de renforcement du régime juridique inhérent au contrôle des concentrations, pour étudier des questions incontournables relatives à la protection d’une concurrence effective par le droit, dans le dessein d’établir et de perfectionner une économie libérale, pour la Chine contemporaine. Il s’avère enfin qu’un engagement ouvert au marché mondial pour les entreprises chinoises et un esprit cosmopolite et pluraliste, tant pour les peuples chinois que pour les observateurs étrangers, seront vraiment favorables pour parvenir au besoin d’unification territoriale et de gouvernance unitaire, qui constituent depuis toujours la recherche historique dans la civilisation chinoise
Bo Yu, Les obligations des intermédiaires de l'Internet en matière de propriété intellectuelle en Chine, thèse soutenue en 2015 à AixMarseille, membres du jury : Min He (Rapp.), Yves Dolais (Rapp.), Christian Louit et Thérèse Keelaghan
La propriété intellectuelle est un des droits fondamentaux. Conformément à l’esprit résultant de la théorie de l’ordre de valeur objectif, les intermédiaires de l’Internet doivent assumer une obligation de protection active en matière de propriété intellectuelle. Cependant, en raison d’une relation de répartition des obligations entre les titulaires de droits de propriété intellectuelle, les usagers, l’État et les intermédiaires de l’Internet, l’obligation de protection qui incombe à ces derniers doit être limitée. Afin d’éviter que les obligations des intermédiaires de l’Internet ne soient ni excessives ou ni insuffisantes, un certain nombre de principes juridique et économique et de critères permettant d’adapter l’obligation aux objets de diffusion, aux modes d’exploitation ainsi qu’au caractère lucratif doit être prise en compte lors de la mise en place de ces obligations. Plus précisément, les intermédiaires de l’Internet ne doivent pas prendre en charge une seule et unique obligation mais de multiples obligations, y compris l’obligation de filtrage. Ces obligations forment un système complet leur permettant d’assurer de manière active la protection des droits de propriété intellectuelle
Patrawan Rattanakaset, La gouvernance d'entreprise en Thaïlande, en France et en Chine, thèse soutenue en 2013 à AixMarseille, membres du jury : Jean-Pierre Desideri (Rapp.), Christian Louit
L'objectif du principe de gouvernance d'entreprise de l'OCDE défini des recommandations en matière d'organisation et de transparence des entreprises afin d'obtenir le meilleur équilibre entre le surveillance, l'efficacité de la direction et la participation des parties prenantes. Aujourd'hui, ce principe est un ligne directrice essentielle pour gagner la confiance des investisseurs et constitue le standard minimum de la gestion des entreprises. L'efficacité de ce principe est non seulement dépend de la politique, l'économie et la connaissance des législation, mais aussi, dépend d'application des loi en Thaïlande, en France et en Chine. Notre étudie analyser les différences qui amènera pour créer une connaissance qui peut permettre l'adaptation d'un nouveau système de gestion d'entreprise afin d'améliorer le meilleur développement d'économique durable.
Li Cheng, Le principe de légalité de l'impôt et son application en Chine, thèse soutenue en 2013 à AixMarseille, membres du jury : Emmanuel Sur (Rapp.), Yves Dolais (Rapp.), Thierry Lambert
Le principe de légalité de l’impôt, en tant que traduction au plan juridique du principe de consentement de l’impôt et principe fondamental du droit fiscal, est universellement reconnu par des pays démocratiques. Ce principe consistant à limiter le pouvoir de l’exécutif en matière fiscale et protéger des droits fondamentaux du contribuable en tant que citoyen, joue un rôle crucial pour l’établissement de la hiérarchie des normes dans un Etat de droit. Pourtant, ce principe n’est reconnu que de manière partielle et imprécise dans le droit chinois. Nous avons conviction que l’application effective de ce principe permettra non seulement d’améliorer l’efficacité de la gestion des impôts, mais aussi de diminuer les tensions et d’améliorer les relations entre l’administration fiscale et le contribuable. L’application de ce principe doit se réaliser autour de deux axes : l’un consiste en l’établissement des normes fiscales essentielles par la loi afin de délimiter le pouvoir réglementaire en matière fiscale, et l’autre en la mise en œuvre effective de ces normes dans les procédures fiscales afin de protéger les droits du contribuable. Pour le premier, l’abrogation de ces habilitations nous paraît fort souhaitable et indispensable pour régler le problème de l’incompétence négative du législateur chinois et celui du déclassement des normes fiscales dans le pays. Pour ce dernier, il est nécessaire de révéler les illégalités et les irrégularités commises dans l’exécution de la loi fiscale qui menacent sérieusement l’application effective du principe de légalité de l’impôt en Chine, que ce soit dans les procédures d’imposition ou dans les procédures contentieuses.
Yehai Ruan, Le cadre juridique de l'investissement direct étranger en Chine, thèse soutenue en 2013 à AixMarseille, membres du jury : Jiayou Shi (Rapp.), Louis-Daniel Muka Tshibende (Rapp.), Christian Louit
Depuis la réforme économique et l’ouverture de la Chine en 1978, l’économie chinoise s’est développée rapidement. Les investissements étrangers ont joué un rôle essentiel dans le développement économique chinois. La Chine est devenue la deuxième puissance économique du monde. Ce résultat positif est basé sur les avantages fiscaux aux investissements étrangers et la faiblesse du coût du travail. Aujourd’hui, ces avantages sont de moins en moins importants. Un investisseur étranger attache plus d’importance à l’environnement juridique qu’au coût du travail et aux avantages fiscaux. Suite à la perte progressive des avantages politiques et ceux du marché en Chine, la concurrence sur l’environnement de l’investissement, notamment sur l’environnement juridique de l’Etat d’accueil, va devenir une mesure importante pour attirer les investissements étrangers. Aussi l’ajustement du système du droit chinois de l’investissement est nécessaire et urgente. Le droit de l’investissement étranger contient deux aspects: la protection et la restriction de l’investissement direct étranger. Un système parfait du droit de l’investissement implique un juste équilibre entre ces deux aspects. Dans cette thèse, nous voulons nous pencher sur le droit français et le droit international afin d’analyser la relation entre la restriction et la protection de l’investissement direct étranger en droit chinois. Nous ne nous proposons pas, dans cette thèse, de recouvrir tous les domaines du droit de l’investissement en Chine. Nous entendons plutôt préciser l’influence de certains facteurs les plus importants en la matière.
Wei Wang, Le contrôle de constitutionnalité en Chine au regard de l'expérience française, thèse soutenue en 2013 à AixMarseille sous la direction de André Roux, membres du jury : Ferdinand Mélin-Soucramanien (Rapp.), Michel Verpeaux
Le contrôle de constitutionnalité, pour la plupart des juristes en Chine, incarne une problématique primordiale : celle de la définition des limites au pouvoir politique et de l'encadrement de la relation entre les gouvernants et les gouvernés. Néanmoins, la présentation du système actuel de contrôle de constitutionnalité en Chine et le constat des obstacles à son effectivité conduisent à des interrogations : pourquoi faut-il améliorer ce contrôle de constitutionnalité ? Comment faire respecter les valeurs sociales par les normes juridiques? Par quelle voie l'écart entre les normes et la réalité peut-il disparaître ? Dans le contexte de transformation de l'État et de tendance à la mondialisation, l'ordre juridique et la réalité sociale en Chine convergent dans l'affirmation du besoin d'un réel contrôle de constitutionnalité. La thèse montre ainsi dans un premier temps que ce dernier est justifié par les liens étroits qui le lient désormais non seulement à l'Etat de droit, mais aussi à la démocratie. Pour répondre à ce besoin, deux scénarios sont dans un second temps envisagés. Le premier, celui de la spécialisation du contrôle par l'institution d'un organe en ayant la charge exclusive, propose une voie d'évolution interne à l'Assemblée nationale populaire, qui s'accompagnerait d'une procédure plus complète qu'à l'heure actuelle. Le second est au contraire celui de l'autonomisation du contrôle de constitutionnalité par la mise en place d'une juridiction constitutionnelle et l'affirmation d'une jurisprudence constitutionnelle.
Sarah Manai, L'adhésion de la Chine à l'OMC et le régime de protection de la propriété intellectuelle, thèse soutenue en 2011 à AixMarseille 3, membres du jury : Yves Dolais (Rapp.), Anne-Sophie Millet-Devalle (Rapp.)
Récemment les droits relatifs à la protection intellectuelle ont joué un grand rôle à travers le monde. Comment est-il possible de protéger efficacement les droits de propriété intellectuelle. En tant qu’un des accords de l’OMC, l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce est un élément de réponse à cette question. En effet, la protection de ce dernier en termes de droit de propriété intellectuelle a atteint un niveau sans précédent. Après son entrée à l’OMC en 2001, la République Populaire de Chine a du mettre sa législation en matière de droit de la propriété intellectuelle en conformité avec l’ADPIC. En effet, l’intégration de la Chine dans l’économie mondiale ces dernières années a été accentuée par sa volonté à ouvrir son économie et à garantir certaines règles de droit quand le pays a accédé à l’OMC le 11 Décembre 2001. Les progrès de la Chine en matière de protection de la propriété intellectuelle ont été importants dans une période assez courte. Moins de vingt ans auparavant, le pays n’était pas doté d’un système de protection de la propriété intellectuelle. Aujourd’hui, la Chine possède un ensemble d’instruments juridiques modernes composé de lois et de procédures spécifiques aux aspects de propriété intellectuelle, sans aucune comparaison possible avec le reste du monde. Par conséquent, entre 1992 et 2001, beaucoup de réformes furent entreprises. La Chine a consenti à étendre son système de protection de la propriété intellectuelle à tous les domaines et d’augmenter le niveau de protection des droits de propriété intellectuelle par l'instauration de procédures d’acquisition ou de protection d’un droit de propriété intellectuelle, de mettre en place les mesures nécessaires pour contrôler les violations d’un droit de propriété intellectuelle et renforcer l’exécution et la mise en application des sanctions. Cependant, l’application de ce droit en Chine soulève certains problèmes. L’objet de cette thèse est d’illustrer les causes de l’apparition de ces problèmes en comparant l’accord ADPIC et le droit chinois de la propriété intellectuelle, et en analyser aussi les similarités et les différences entre les deux. Partant de ces différences, les imperfections de la loi chinoise seront illustrées par le différend devant l’Organe de règlement des différends de l’OMC dans le différend entre les Etats-Unis et la République Populaire de Chine quant aux mesures affectant la protection et le respect des droits de propriété intellectuelle en Chine (Règlement des différends: affaire DS 362: Chine — Mesures affectant la protection et le respect des droits de propriété intellectuelle) . Les causes des failles du système de protection de la propriété intellectuelle chinoise tiennent à son histoire, sa culture confucianiste, et sa conception du droit. Paradoxalement, le nouveau régime de propriété intellectuelle faciliterait grâce à sa transparence et à son efficacité, les transactions de produits porteurs de droits de propriété intellectuelle entre les entreprises chinoises et les entreprises étrangères. Par conséquent la capacité en matière d’innovation de la Chine s'est affirmée durant cette période de transition vers une économie qui accorderait une place plus importante à la création industrielle et à l’innovation comme Taiwan ou la République de Corée l’ont fait auparavant. En effet, l’émergence de la République populaire de Chine comme nation leader dans le domaine scientifique dynamise le droit de la propriété intellectuelle par une forte demande interne. L’objet de ce travail est donc d’établir un état des lieux de l’influence de l’ADPIC sur le droit de la propriété intellectuelle en Chine, avec d’une part, une législation nationale en matière de propriété intellectuelle conforme à l’ADPIC e d’autre part, un système d’application des droits de propriété intellectuelle en demi-teinte dans les faits
Peng Cao, Les limites du mécanisme de règlement des différends de l'OMC à l'égard de la mise en oeuvre de l'accord sur les ADPIC en Chine, thèse soutenue en 2011 à AixMarseille 3, membres du jury : Yves Dolais (Rapp.), Marie-Luce Mariani (Rapp.)
Avant même son adhésion à l’OMC, la Chine disposait déjà en matière de propriété intellectuelle d'un arsenal juridique très complet sous de fortes influences extérieures, en particulier américaines. La Chine a instauré le système complet et efficace de propriété intellectuelle en moins de trente ans, elle a capacité de, au moins théoriquement, remplir ses engagements internationaux de l’Accord sur les ADPIC. La Chine semble maintenant l'un des pays où la protection de la propriété intellectuelle est du niveau mondial le plus avancé. Dans ce cas là, on peut néanmoins s’interroger, si on constate que la Chine a déjà rempli ses engagements internationaux en cette matière, pourquoi les Etats-Unis ont déposé deux plaintes relatives au régime chinois de propriété intellectuelle auprès de l’OMC en avril 2007 ? Pourquoi la Chine a une fois de plus été inscrit en 2007 par les Etats-Unis sur la « liste 301» ? Et pourquoi la Chine est toujours considérée comme un pays roi de la contrefaçon aux yeux des occidentaux ?Les pays développés peuvent arriver à imposer une législation aux pays en développement, ils ne peuvent cependant pas imposer sa mise en œuvre. Comme le dit le fameux proverbe, « Tu peux amener un cheval au bord de la rivière, tu ne peux néanmoins pas le faire boire ». La raison nous semble évidente en espèce : l’élaboration d’une loi suppose une action des autorités étatiques, qui pourrait être faite comme un choix diplomatique sous des contraintes ; l’application de la loi dans une société dépend des éléments juridique, économique, culturel, moral, etc., qui ne peut pas être obtenue sous l’effet d’une contraintes de quelque sorte que ce soit. Cela nous invite à réfléchir sur l’applicabilité du mécanisme de règlement des différends de l’OMC à la mise en œuvre de l’Accord sur les ADPIC. La protection des droits de propriété intellectuelle dans les pays en développement met en lumière des problèmes systémiques dont le traitement nécessite une approche globale. Même si la Chine n’est qu’un exemple des pays en développement, à cause de sa taille, c’est toujours la protection des droits de propriété intellectuelle en Chine qui attire le plus l’attention au niveau mondial. En Chine, comme dans tous les pays en développement, le décalage entre la législation nationale en matière de propriété intellectuelle et sa mise en œuvre ne peut diminuer qu’au fur et à mesure de l’évolution de la société dans les aspects concernant l’Etat de droit, la mentalité des habitants à l’égard des droits de propriété intellectuelle, le rôle de la propriété intellectuelle dans le développement de la société, etc.
Wei Hou, La liberté contractuelle en droit des transports maritimes de marchandises , thèse soutenue en 2010 à AixMarseille 3
Depuis le Harter Act de 1893, la liberté contractuelle dans le connaissement a été limitée pour éviter l’abus de la clause de négligence en prenant compte de la protection des intérêts du chargeur. Cette idée a été suivie par les législations ultérieures en le transport maritime. Désormais, le transport maritime est divisé en deux volets : le contrat de transport sous connaissement de ligne régulière et le contrat de transport sous charte-partie dans le tramping, le premier étant assujetti au régime impératif qui protège la partie plus faible; le second est soumis à la liberté contractuelle au motif que les contractants se trouvent sur un pied d’égalité. Après l’entrée en vigueur du Shipping Act de 1984 aux États-Unis, le contrat de service a été introduit afin de renforcer la compétition entre les transporteurs dans la ligne régulière. Le chargeur et le transporteur peuvent librement négocier le taux de fret et les autres conditions du transport. Dans le projet du Carriage of Goods by Sea Act de 1999 aux États-Unis, le contrat de service est concerné. Il n’est pas certain que le contrat de service de ligne régulière soit soumis au régime impératif lorsque les parties se trouvent sur un pied d’égalité. Le projet du COGSA 1999 a donné une grande liberté contractuelle aux parties au contrat de service. Cette idée a été suivie par les Règles de Rotterdam en ce qui concerne le contrat de volume au niveau international. Le contrat de volume connait une grande liberté contractuelle. Le débat est ouvert. Pour les chargeurs, la liberté contractuelle dans le contrat de volume porterait atteinte à leurs intérêts, surtout pour les petits ou moyens chargeurs. Cette préoccupation suscite une attention particulière du législateur des Règles de Rotterdam. Des mesures de sauvegardes ont été mises en place pour éviter tout abus du transporteur. D’une part, des conditions préalables à la réalisation de la liberté contractuelle ont été mises en place. D’autre part, la liberté contractuelle dans le contrat de volume est limitée par des obligations impératives et le principe de bonne foi. En effet, c’est une des questions les plus controversées durant la phase de négociation prévue par les Règles de Rotterdam. Selon certains, elle serait un grand obstacle à l’entrée en vigueur des Règles de Rotterdam. Ainsi, il est nécessaire d’étudier sur cette question d’actualité pour évaluer l’impact de cette convention internationale dans le transport maritime.
Shanyue Huang, Regards chinois sur le contrôle des investissements étrangers entre libéralisme et souveraineté - un conflit de valeurs, thèse soutenue en 2023 à université ParisSaclay sous la direction de Jean-Pierre Desideri, membres du jury : Arnaud Raynouard (Rapp.), Sabrina Robert-Cuendet
La souveraineté est de retour, marquant un recul du libéralisme qui dominait depuis les années 1990. Certes la mondialisation intensifie les échanges, comme l'a souligné le Professeur Huntington, mais elle génère autant de profits que de conflits, renforçant ainsi la conscience des différences culturelles et suscitant des craintes mutuelles. Ainsi, après la prédominance du libéralisme, le retour de la souveraineté reflète la grande divergence entre les civilisations au fur et à mesure de l'intensification des échanges.Dans ce contexte de changement drastique, les investisseurs internationaux et plus précisément, les investisseurs chinois, se retrouvent au cœur des enjeux commerciaux et politiques. Sur le plan juridique, à la fois en droit international de l'investissement qu'en droit interne, les pays occidentaux témoignent d'un regain de la souveraineté et de l'effacement du libéralisme.L'Occident cherche à réduire les protections offertes aux investisseurs internationaux en vertu du droit international de l'investissement, en dénonçant des anciennes générations de traités bilatéraux d'investissement et en négociant de nouvelles générations de traités d'intégration économique. En droit interne, les pays occidentaux renforcent le contrôle sur les investissements étrangers en créant de nouveaux outils juridiques sur la base de la sécurité nationale permettant de justifier une intervention gouvernementale directe dans les activités économiques des entreprises.Les craintes mutuelles entre les différentes civilisations ont engendré un nouveau type de compétition entre les anciennes et les nouvelles puissances. L'expansion d'un grand nombre de multilatéralismes, adaptés aux intérêts de chaque pays ou chaque bloc, traduisant leur propre conception du monde et des valeurs dans les normes internationales.
Jianru Cai, Le transport multimodal : étude comparée de droit chinois et de droit français, thèse soutenue en 2018 à Paris 1 sous la direction de Philippe Delebecque, membres du jury : Laurent Fedi (Rapp.), Françoise Odier
Le transport multimodal n'est pas nouveau. Lieux de production et de consommation étant souvent éloignés, qui plus est dans une économie toujours davantage internationalisée, l'acheminement de la marchandise soulève inévitablement le recours à ce type de transport-ci. Le transport maritime, tout comme le transport ferroviaire et aérien, requiert nécessairement un pré-acheminement et/ou un post-acheminement. Seul le transport routier pourrait échapper à ces contraintes. Pourtant, «le transport multimodal» est un concept juridique de création moderne. On parlait auparavant de «transport combin», «transport mixte» ou encore «transport multimodal transimaritime» suite à l'initiative de Monsieur le Professeur Pierre BONASSIES et désormais il est fait référence au «transport international», «transport multimodal». L'originalité du transport multimodal a pour conséquence de soulever un certain nombre de problèmes juridiques touchant la responsabilité, l'assurance, la compétence juridictionnelle. Cette thèse tente de répondre aux difficultés juridiques relatives à ce mode de transport. Il s'agit notamment de deux questions fondamentales : la première question est de déterminer la responsabilité de l'entrepreneur du transport multimodal et sa limitation de responsabilité. La deuxième question est de savoir quelle est la loi applicable en cas de conflit de lois et l'influence des Règles de Rotterdam. Cela notamment au regard de « la commission de transport » qui, si le concept est reconnu largement dans tous les pays, ne dispose néanmoins pas du même statut juridique. Le droit français distingue la notion de «commissionnaire» de celle de «transitaire». Le «Non-Vessel-Operation Common Carrier» (NVOCC) est un peu l'adaptation internationale de la notion française de commissionnaire de transport. Après les États-Unis et les Philippines, la Chine a récemment adopté la notion de NVOCC dans les «Modalités d'application du Règlement de la République populaire de Chine aux transports maritimes internationaux». Ce problème renvoie aux questions d'identification de transporteur et de sa limitation de responsabilité.
Silu Shi, Les structures administratives territoriales de l'Etat en Chine, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Olivier Renaudie (Rapp.), Jean-Luc Pissaloux
Dans l’image traditionnelle, la Chine est un État unitaire typiquement centralisé. Un tel concept, même à l’ère de Mao Zedong, n’est pas très précis, car à l’époque, la Chine a quand-même connu au moins trois cycles de déconcentration/centralisation. Alors, après la réforme d’«ouverture vers l’extérieur» par Deng Xiaoping, la Chine a établi des relations contrastées entre le central et le local. Deng Xiaoping a adopté une décentralisation des compétences par les mesures administratives et transfère les « intérêts » à l’échelon local, ce qui induit une grande latitude pour ce dernier, en particulier, en matière de développement de l’économie. Ainsi, une décentralisation non institutionnalisée a conduit l’échelon local à devenir de facto une entité administrative qui maîtrise les ressources et les compétences au nom de l’État, plutôt qu’obéissant aveuglément au central. Derrière ce changement, on voit l’émergence et la force motrice des intérêts locaux, avec une décentralisation approfondie, les gouvernements locaux ont reçu beaucoup plus de pouvoirs discrétionnaires, surtout pour ce qui concerne les affaires locales, et en même temps, à travers la maîtrise des ressources et des pouvoirs, les gouvernements locaux possèdent les «jetons» dans la négociation avec le gouvernement central, ayant pour objet et effet d’exprimer les intérêts locaux et d’influencer les décisions du central. Pour maintenir sa primauté, le gouvernement central a adopté une centralisation sélective pour faire face à cette décentralisation de facto afin d’arriver à un équilibre entre le central et le local. Cependant, une décentralisation non institutionnalisée, principalement à travers les négociations pour atteindre un équilibre entre les deux précédents, semble une approche qui n’est toujours pas stable, de telle sorte que la recherche d’une normativité des relations entre le central et le local est devenue un objectif à long terme.
Chunyan Hou, Le droit des déchets : étude comparatiste France - Chine, thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Jean-Pierre Desideri, membres du jury : Béatrice Parance (Rapp.), Jacques Mestre et Laurent Neyret
Depuis des années, l’environnement est devenu une préoccupation importante, voire primordiale dans la vie quotidienne du monde entier. Aujourd’hui en France, les questions environnementales s’imposent comme un élément majeur dans les orientations stratégiques, dans les évolutions subies ou choisies de la société. La France est régulièrement citée parmi les pays les plus respectueux de l'environnement. Les perspectives environnementales en Chine sont en revanche plus inquiétantes, car le développement économique est caractérisé par une forte consommation de la matière première et des énergies, et une forte pollution. C’est pourquoi la politique de modernisation et de croissance économique mise en œuvre par les autorités chinoises intègre désormais la prise en considération des contraintes environnementales comme une de ses composantes majeures. La question des déchets est devenue au fil du temps de plus en plus problématique en raison notamment de leur augmentation considérable. Cependant, la prise de conscience de la nécessité d’une gestion efficace des déchets n’est apparue que tardivement dans les esprits. Le traitement des déchets fait partie des grands problèmes environnementaux auquel chaque pays doit faire face, et la situation ne s’améliore pas avec l’augmentation du niveau de vie en Chine. Face à l’augmentation de la production de déchets, le législateur français a instauré, dès 1975, les plans départementaux et régionaux de gestion des déchets, et encouragé leur valorisation au moyen de la promotion de la collecte sélective, du recyclage et de l’incinération avec récupération d’énergie. En octobre 1995, la Chine a adopté la loi sur la prévention de la pollution causée par des déchets solides afin de résoudre les problèmes qu’ils causent. Par l’examen des réglementations françaises et chinoises, le présent ouvrage a pour objectif de conduire une étude comparative des convergences et des divergences entre les régimes juridiques des déchets en France et en Chine, pour ce qui concerne d’une part le traitement des déchets s’agissant notamment de leur transformation et de leur destruction, et d’autre part la manière dont les polices administratives et l’ordre public régissent le commerce des déchets. En droit français, nous examinerons notamment les lois n° 75-633 du 15 juillet 1975 relative à l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux et n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l’environnement. En droit chinois, nous examinerons plus particulièrement la loi sur la prévention de la pollution causée par des déchets solides, adoptée le 30 octobre 1995, la loi sur l'économie circulaire du 29 août 2008, ainsi que la loi relative à la promotion de la production propre du 29 juin 2002. L’économie circulaire est un nouveau mode de fonctionnement économique, mettant en œuvre les principes de la réduction, de la valorisation et de la diminution de nocivité des déchets. Ce nouveau mode de fonctionnement a été adopté par les deux législations, française et chinoise. L’étude comparative intéresse les grands principes qui y sont consacrés, ainsi que les mesures précises de mise en œuvre de ces deux systèmes. La coopération internationale en matière de droit des déchets en France et en Chine revêt également une grande importance. L’étude des règles au niveau international a porté sur les mouvements transfrontaliers et l’élimination des déchets dangereux pour la santé humaine et pour la protection de l’environnement. De nombreuses actions sont ainsi conduites pour améliorer, restaurer ou préserver l’environnement, et pour atténuer les atteintes qui lui sont imposées par les activités humaines.
Li Zhang, La prise en compte des objectifs de protection de l'environnement dans le droit de l'urbanisme en Chine, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Gérard Marcou, membres du jury : Jean-Marie Pontier (Rapp.), Nathalie Wolff
Le droit de l’urbanisme actuellement en Chine, prend vraiment en compte les objectifs de la protection environnementale ? C’est en s’appuyant d’abord sur la réforme du système de la propriété foncière publique que la thèse entend répondre, concrètement à cette question, en s’appuyant sur un système dual : propriété foncière étatique et collective. Il s’agit une analyse initiale, plutôt macro-vision, le parcours des réformes foncières (un lien direct d’évolution de l’urbanisation) et les utilisateurs de terres. En général, en Chine, l’État reste le seul propriétaire réel de tous les terrains et par délégations, les gouvernements locaux gèrent eux aussi l’utilisation de terres. Suscité par un grand intérêt, ce dernier ne remplit pas leur rôle et la dégradation environnement au cours de l’urbanisation poursuit…À partir de cette observation, on traite son administration. Il s’agit précisément qui sont les acteurs et au sein de ces-ci comment les pouvoirs se partagent. Les structures d’urbanisme manquent de transparence et d’indépendance, les diversités des organes ont des ambitions d’une protection complète mais des conflits apparaissent. Dans sa deuxième partie, plutôt micro-vision, on constate les règlementations d’urbanisme, les procédures et les démarches de cette prise en compte. En effet, on constate que le volume de règles a pris une extension inquiétante et sa refonte, au nom de la cohérence, l’accessibilité et de l’intelligibilité du droit, devient urgente. En privilégiant ensuite des analyses procédurales, ce travail interroge la mise en œuvre concrète de cette prise en compte : la procédure d’évaluation environnementale et la procédure de participation. Ceux-ci s’appuient sur le fait que, la rapide urbanisation entraîne une reconfiguration de l’espace urbain et divers intérêts surmontent, la dégradation de l’environnement jointe à l’importance de l’urbanisation est devenue un défi majeur de gouvernance. Les peuples sont plus en plus sensibles aux questions qui concernent l’habitat, le bien-être et la citoyenneté, le gouvernement devrait changer leurs méthodes. À partir de différents angles d’observation- historique, politique, administratif,juridique et social- la recherche se propose de déterminer dans quelle mesure qu’il y aura une meilleure protection environnementale dans le droit de l’urbanisme. Cependant, les réformes sont envisagées et un triple problème surgit : celui de l’harmonisation et de la cohérence entre les règlements, celui de la clarté du droit au nom de l’efficacité et de la sécurité juridique, celui de l’amélioration de la procédure. Contrairement aux idées reçues,le gouvernement a une intention d’accorder une importance à cette question, ce qu’il manifeste par sa constance à conduire des innovations et des réformes dans la matière. Le fait est, pour le moment, la planification, au lieu d’être un moyen de la protection, est mise au service de la croissance d’économie. Faute de réglementation plus efficace, la prise en compte reste encore très limitée.
Florent Rabottin, La protection des technologies étrangères en Chine, thèse soutenue en 2014 à Angers sous la direction de Yves Dolais, membres du jury : Thomas Mastrullo (Rapp.)
La participation étrangère dans de nombreux secteurs clés continuant de croitre , le gouvernement chinois a pris conscience du potentiel de la protection des droits de propriété intellectuelle. Les innovations sont un des éléments clés pour le développement durable des économies et nécessitent une protection adaptée. Cependant , les opérations sur la technologie sont soumises à un cadre juridique complexe qui peut varier d'un droit étranger de façon importante. Ainsi , cette étude , à travers l' analyse du régime de la technologie , a pour objectif d' exposer les difficultés mais également les opportunités offertes par le droit chinois à l' investisseur étranger. L' élaboration de dispositions proches des standards internationaux ne doit pas masquer les spécificités propres d' une législation au service du développement économique. Il s' agira d'aborder les différents moyens de protection, que ce soit par le brevet ou le secret d' affaire; mais également les opérations de droit des sociétés , les contrats sur la technologie et les incitations fiscales relatives aux activités d'innovation sur le territoire de l' Empire du Milieu. On envisagera ces thèmes tout en appréhendant les considérations pratiques inhérentes aux opérations d' affaires en Chine, tant pour les techniques de protection que pour les moyens en défense de des droits sur la technologie.
Zhiyong Zhao, La protection juridique du patrimoine culturel en Chine, thèse soutenue en 2013 à ClermontFerrand 1 sous la direction de Florent Garnier et Jiayou Shi, membres du jury : Aurélien Antoine (Rapp.), Marie Bassano
Le patrimoine culturel chinois se compose d’une multitude de biens matériels et immatériels. Il incarne la vitalité et la créativité de la nation chinoise. Il participe aussi au devenir de la civilisation chinoise. La question du patrimoine culturel constitue une préoccupation majeure dans la société chinoise contemporaine. Selon l’évolution politique du pays, des mesures juridiques ont été adoptées. Enjeu actuel pour le Gouvernement et les autorités locales, des règlementations spécifiques ont été mises en place pour assurer la protection du patrimoine culturel. Elles ne cessent d’être complétées et améliorées dans un contexte de patrimonialisation mondialisée dans le cadre de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972 et de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. L’application de la loi sur la protection du bien culturel et de la loi pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et l’intervention du juge permettent d’apprécier leur portée effective
Hua Zhong, La libéralisation du secteur bancaire en Chine , thèse soutenue en 2012 à Paris 1 sous la direction de Stéphane Rodrigues
En raison du contexte particulier de la Chine tant du point de vue économique, politique que culturel qui la différencie des pays occidentaux, le secteur bancaire chinois est très spécifique. La Chine se trouve dans une période de transition vers une économie de marché et les forces politiques qui l'animent jouent un rôle décisif dans la réforme bancaire chinoise. Dans un contexte de globalisation financière et de mondialisation, la libéralisation du secteur bancaire chinois a commencé depuis trente ans. C'est une réforme d'envergure qui répond à la demande intérieure du développement économique du pays. En particulier, après l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en décembre 2001, le pays a réalisé une série d'adaptations coordonnées afin de renforcer l'intensité de sa réforme et de l'ouverture du secteur bancaire. Non seulement les acteurs bancaires ont été libéralisés, mais également leurs activités, leur forme d'organisation juridique et leur mode de fonctionnement, tandis que le marché bancaire chinois a été totalement ouvert aux acteurs étrangers à partir de 2007. La crise des subprimes a, à la fois, apporté de nouvelles opportunités de développement et posé de nouveaux défis au secteur bancaire chinois. Comment le secteur bancaire chinois, tout en tirant les leçons de cette crise financière internationale, continue-t-il et accélère-t-il sa libéralisation, et en même temps, comment est-il en mesure de maîtriser les effets de l'internationalisation?