Laurent Neyret

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de Droit et de Science politique

Laboratoire Droit des Affaires et Nouvelles Technologies
  • THESE

    Atteintes au vivant et responsabilité civile, soutenue en 2005 à Orléans sous la direction de Catherine Thibierge 

  • Laurent Neyret, Mireille Delmas-Marty, Isabelle Fouchard, Emanuela Fronza, Le crime contre l'humanité, 4e éd., Que sais-je ? - Humensis, 2023, Que sais-je ? ( Droit ), 123 p. 

    Laurent Neyret, Mireille Delmas-Marty, Isabelle Fouchard, Emanuela Fronza, Le crime contre l'humanité, 3e éd., Presses Universitaires de France - Humensis, 2018, Que sais-je ? ( Droit ), 123 p. 

    Laurent Neyret (dir.), Des écocrimes à l'écocide: le droit pénal au secours de l'environnement, Bruylant, 2015, Droit(s) et développement durable, 465 p. 

    Laurent Neyret, Mireille Delmas-Marty, Isabelle Fouchard, Emanuela Fronza, Le crime contre l'humanité 2e édition, 2e éd., Presses universitaires de France, 2013, Que sais-je ? ( Droit-politique ), 127 p. 

    Laurent Neyret, Mireille Delmas-Marty, Isabelle Fouchard, Emanuela Fronza, Le crime contre l'humanité, Cairn et Presses Universitaires de France, 2013, Que sais-je ?  

    « Les crimes contre l’humanité transcendent l’individu puisqu’en attaquant l’homme, est visée, est niée, l’Humanité. C’est l’identité de la victime, l’Humanité, qui marque la spécificité du crime contre l’humanité », affirmaient en 1997 les juges du Tribunal international pour l’ex-Yougoslavie à l’appui de leur premier jugement. L’expression même de crime contre « l’humanité » distingue ce crime de tous les autres et souligne son extrême gravité. Mais, si grave soit-il, un crime ne constitue un crime contre l’humanité qu’à condition de comporter des éléments constitutifs précis et de s’inscrire dans une attaque généralisée ou systématique. Cet ouvrage propose d’éclairer cette dénomination pénale née à Nuremberg en analysant sa formation en droit international, puis les variations de sa réception au niveau national. Il en explore ainsi la richesse mais pointe aussi ses ambiguïtés au travers des applications passées et présentes, esquissant déjà les transformations à venir

    Laurent Neyret, Gilles Martin (dir.), Nomenclature des préjudices environnementaux, LGDJ, 2012, Droit des affaires, 434 p. 

    Laurent Neyret, Mireille Delmas-Marty, Isabelle Fouchard, Emanuela Fronza, Le crime contre l'humanité, Cairn et Presses Universitaires de France, 2010, Que sais-je ?  

    « Les crimes contre l’humanité trans-cendent l’individu puisqu’en attaquant l’homme, est visée, est niée, l’Humanité. C’est l’identité de la victime, l’Humanité, qui marque la spécificité du crime contre l’humanité », affirmaient en 1997 les juges du Tribunal international pour l’ex-Yougoslavie à l’appui de leur premier jugement. L’expression même de crime contre « l’humanité » distingue ce crime de tous les autres et souligne son extrême gravité. Mais, si grave soit-il, un crime ne constitue un crime contre l’humanité qu’à condition de comporter des éléments constitutifs précis et de s’inscrire dans une attaque généralisée ou systématique. Cet ouvrage propose d’éclairer cette dénomination pénale née à Nuremberg en analysant sa formation en droit international, puis les variations de sa réception au niveau national. Il en explore ainsi la richesse mais pointe aussi ses ambiguïtés au travers des applications passées et présentes, esquissant déjà les transformations à venir

    Laurent Neyret, Mireille Delmas-Marty, Isabelle Fouchard, Emanuela Fronza, Le crime contre l'humanité, Presses universitaires de France, 2009, Que sais-je ? ( droit-politique ), 127 p. 

    Laurent Neyret, Nadège Reboul-Maupin, Capucine Chamoux (dir.), Déclaration pour la protection juridique de l'environnement, L'Harmattan, 2009, La Justice au quotidien, 157 p. 

    Laurent Neyret, Nadège Reboul-Maupin, Capucine Chamoux (dir.), Déclaration pour la sauvegarde et la protection juridique de l'environnement proclamée le 3 juin 2008, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, 2008, 64 p. 

    Laurent Neyret, Atteintes au vivant et responsabilité civile, LGDJ, 2006, Bibliothèque de droit privé, 709 p. 

  • Laurent Neyret, « Le droit du terraformage. Approche juridique de la colonisation de l'espace », Actes du colloque organisé par l'association RERDH (Réseau Européen de Recherche en Droits de l'Homme) les 13 et 14 octobre 2011 à la Faculté de droit et des sciences économiques de Limoges, Science-fiction et science juridique, IRJS Editions, 2013, pp. 341-348 

    Laurent Neyret, « La régulation de la responsabilité environnementale par la Nomenclature des préjudices environnementaux », La régulation environnementale, L.G.D.J, 2012, pp. 67-74 

    Laurent Neyret, « Le préjudice collectif né du dommage environnemental », Nomenclature des préjudices environnementaux, L.G.D.J, 2012, pp. 193-218 

    Laurent Neyret, « Recueil de décisions relatives au dommage environnemental », Nomenclature des préjudices environnementaux, L.G.D.J, 2012, pp. 311-386 

    Laurent Neyret, « La réparation. La réparation des préjudices aux générations futures », Quelle responsabilité juridique envers les générations futures ?, Dalloz-Sirey, 2012, pp. 261-275 

  • Laurent Neyret, « Réveiller l'écocide », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2023, n°04, p. 767   

    Laurent Neyret, « Droit de l’Union européenne », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé , 2020, n° ° 3, pp. 759-767   

    Laurent Neyret, Nadège Reboul-Maupin, « Droit des biens », Recueil Dalloz, 2018, n°32, p. 1772   

    Laurent Neyret, « La consécration du préjudice écologique dans le code civil », Recueil Dalloz, 2017, n°17, p. 924   

    Laurent Neyret, Nadège Reboul-Maupin, « Droit des biens », Recueil Dalloz, 2017, n°31, p. 1789   

    Laurent Neyret, Nadège Reboul-Maupin, « Droit des biens », Recueil Dalloz, 2016, n°30, p. 1779   

    Laurent Neyret, « La reconnaissance de la responsabilité climatique », Recueil Dalloz, 2015, n°39, p. 2278   

    Laurent Neyret, Laurent Fonbaustier, Mathilde Boutonnet, Sandrine Maljean-Dubois, Marina Teller [et alii], « Propositions pour un droit au secours du climat », Recueil Dalloz, 2015, n°39, p. 2282   

    Laurent Neyret, Nadège Reboul-Maupin, « Droit des biens », Recueil Dalloz, 2015, n°32, p. 1863   

    Laurent Neyret, « Mieux sanctionner les crimes contre l'environnement », Recueil Dalloz, 2015, n°08, p. 480   

    Laurent Neyret, Camila Perruso, Kathia Martin-Chenut, « Rumo à internacionalização da proteção penal do meio ambiente : dos ecocrimes ao ecocidio », Revista de Direito Internacional = Brazilian Journal of Law and Public Policy, 2015 

    Laurent Neyret, « Réparation du préjudice écologique : pollution d'une réserve naturelle », Recueil Dalloz, 2014, n°30, p. 1694   

    Laurent Neyret, Mathilde Boutonnet, « La consécration du concept d'obligation environnementale », Recueil Dalloz, 2014, n°23, p. 1335   

    Laurent Neyret, « Pour la reconnaissance du crime d’écocide », 2014, pp. 179-193    

    Neyret Laurent. Pour la reconnaissance du crime d’écocide. In: Revue Juridique de l'Environnement, numéro spécial, 2014. Le droit répressif : quelles perspectives pour le droit de l'environnement ? pp. 179-193.

    Laurent Neyret, « Chronique Éthique de l'entreprise Septembre 2011-décembre 2012 Éthique environnementale.Transparence environnementale.Élimination des déchets », Les Petites Affiches, 2013, n°110, p. 5 

    Laurent Neyret, Mathilde Boutonnet, « Préjudice moral et atteintes à l'environnement », Recueil Dalloz, 2010, n°15, pp. 912-920 

    Laurent Neyret, Mathilde Boutonnet, « Commentaire des propositions du rapport Lepage relatives à la responsabilité civile
    Vers une adaptation du droit commun au domaine environnemental »
    : Dossier - Rapport de la mission Lepage sur la gouvernance écologique, Revue Environnement, 2008, n°4, p. 8 

    Laurent Neyret, « Actualité du droit de la responsabilité du fait des produits défectueux », 2005, pp. 265-294    

    Neyret Laurent. Actualité du droit de la responsabilité du fait des produits défectueux. In: Revue juridique de l'Ouest, 2005-3. pp. 265-294.

  • Laurent Neyret, « La liberté d'expression des lanceurs d'alerte : entre respect des droits d'autrui et procédure-baillons », le 08 mars 2024  

    Afterwork organisé par le Professeur Jean-Christophe Saint-Pau, dans le cadre du cycle de conférences "Vérité, justice et médias" pour l'ISCJ, Université de Bordeaux

    Laurent Neyret, « Spécificités et enjeux du droit pénal de l'environnement », le 01 avril 2022  

    Organisé par les étudiants du Master 2 Etudes pénales et criminelles de l'Université de Lille et les étudiants du Master 2 Droit pénal fondamental, Université Jean Moulin Lyon 3 sous la direction scientifique de Julie Alix, Pr., Univ. Lille et Patrick Mistretta, Pr., Univ. Jean Moulin Lyon 3

    Laurent Neyret, « Le droit économique, levier de la transition écologique ? », le 14 juin 2021  

    Organisé par le CEDCACE, Université Paris-Nanterre sous la direction scientifique de Marie Nioche et Aude-Solveig Epstein

    Laurent Neyret, « Le changement climatique : quel rôle pour le droit privé ? », le 05 octobre 2018  

    Organisé sous la direction scientifique de Stéphanie Porchy-Simon, Professeur, Équipe de recherche Louis Josserand, et de Mathilde Hautereau-Boutonnet, Professeur, Institut Droit de l’Environnement, CNRS, UMR 5600 EVS

    Laurent Neyret, « The Right Use of The Earth », le 29 mai 2018  

    Organisé sous la direction scientifique de Christophe Bonneuil, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, PSL, Luca d’Ambrosio, Collège de France, PSL, Magali Reghezza, ENS, PSL, Stefan C. Aykut, Hamburg University et Peder Anker, NYU

    Laurent Neyret, « Les 20 ans du D@NTE », le 29 septembre 2017  

    A l'occasion de la célébration de ses 20 ans, le laboratoire de droit des affaires et des nouvelles technologies (D@NTE) a le plaisir de vous convier à son colloque : "L'interdisciplinarité : l'influence des nouvelles technologies sur le droit"

    Laurent Neyret, « Qui a peur des chercheurs en droit ? », le 17 mars 2017  

    Journée d'étude organisée par la Conférence des doyens de droit et science politique.

    Laurent Neyret, « Les États généraux de la recherche sur le Droit et la Justice », le 30 janvier 2017 

    Laurent Neyret, « Prendre la responsabilité au sérieux », le 11 juin 2015 

    Laurent Neyret, « Le droit et la science en action », le 24 septembre 2013 

    Laurent Neyret, Mathilde Boutonnet, « Les acteurs de la force normative », Présentation au Collège de France du livre La Force normative Naissance d'un concept, Paris, le 23 octobre 2009 

  • Laurent Neyret, La justice climatique dans les prétoires 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Morgane Batteria, La responsabilité du fait des sites et sols pollués par les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE), thèse soutenue en 2023 à université ParisSaclay, membres du jury : Mathilde Hautereau-Boutonnet (Rapp.), François Guy Trébulle (Rapp.), Gilles Martin  

    La responsabilité du fait des sites et sols pollués par les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) est un sujet transversal au carrefour d'enjeux fondamentaux. Les sols participent à la régulation des grands cycles naturels et du climat. Dans le contexte actuel de réchauffement climatique et au vu des rapports récents sur la crise de la biodiversité, lutter contre la pollution des sols et assurer au mieux leur remise en état, dans le respect du principe du pollueur-payeur et donc sans que les coûts soient reportés sur la collectivité, est une priorité. Un cadre juridique clarifié y participera. En droit, il subsiste un désordre dû à la pluralité des régimes de responsabilité. Cette recherche propose de rationaliser et d'articuler les différents fondements relevant du droit privé et du droit public, afin de les renforcer. Le sol est également un support vital pour le développement économique des territoires.La multitude désordonnée de sanctions (civiles, administratives et pénales) est à l'origine d'une certaine complexité et est source d'insécurité juridique. Les travaux ont notamment pour objet de simplifier et clarifier ces sanctions. Au-delà, il est pertinent d'envisager tous les moyens permettant de garantir le recouvrement de la créance environnementale et de les renforcer, dans un objectif de réparation intégrale. À cette fin, l'étude a pour ambition d'apporter des réponses aux questions en suspens, notamment sur la responsabilité en cas de procédures collectives ou en présence de groupes de sociétés. En ce sens, le déploiement des mécanismes dédiés - tels que les garanties financières, la création d'un fonds commun de mutualisation, la compensation écologique et l'obligation réelle environnementale - est proposé.

    François Huleux, La contribution de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à la conservation de la biodiversité, thèse soutenue en 2020 à université ParisSaclay en co-direction avec Véronique Guèvremont, membres du jury : Mathilde Hautereau-Boutonnet (Rapp.), Vincent Négri (Rapp.), Paule Halley  

    La diversité biologique connaît un schéma d'érosion face auquel la communauté internationale tente de lutter. Depuis quelques années, les communautés locales et autochtones sont reconnues comme un modèle de conservation et d'utilisation durable de cette diversité. Elles recréent, expriment et transmettent des connaissances et pratiques de gestion des ressources naturelles depuis des temps immémoriaux pour certaines. En 2003, la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (ci-après « Convention PCI ») est adoptée afin de préserver ce patrimoine qui est lui aussi sur le point de disparaître en raison de l'acculturation, la mondialisation, la déforestation, etc. Malgré la relation d’interdépendance qui caractérise certains éléments du patrimoine culturel immatériel (ci-après « PCI ») avec les éléments matériels naturels auxquels ils sont associés, la Convention ne guide pas ses Parties vers la reconnaissance et préservation de cette relation. Plus précisément, elle ne guide pas ses Parties vers la conservation et l’utilisation durable de l’ensemble des éléments de la biodiversité nécessaires à la sauvegarde du PCI (réseau de vie). C’est pourquoi, certains pourraient s’interroger sur la capacité de la Convention PCI à sauvegarder le PCI associé à la biodiversité ? A l’heure de l’extinction des espèces et de la raréfaction des connaissances et pratiques « traditionnelles », il apparaît primordial de faire évoluer la mise en œuvre de la Convention par une révision de ses Directives opérationnelles chargées de préciser les engagements des Parties et régulièrement amendées par le Comité intergouvernemental de sauvegarde du PCI et l’Assemblé générale des États parties à la Convention vers une sauvegarde mieux adaptée au PCI associé à la biodiversité. L’approche par écosystème développée sous l’empire de la Convention sur la diversité biologique (ci-après « CDB ») dont les objectifs sont la conservation, l’utilisation durable de la biodiversité et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources naturelles sert de base à cette proposition de révision des directives de la Convention PCI. L’approche permet de gérer des écosystèmes considérés comme des réseaux de vie dont les Hommes et la diversité culturelle sont un élément à part entière.

    Hakim Gali, Le préjudice moral en droit de la responsabilité civile, thèse soutenue en 2019 à Université ParisSaclay ComUE, membres du jury : Mustapha Mekki (Rapp.), Mireille Bacache-Gibeili (Rapp.), Yves-Marie Serinet et Olivier Gout  

    Le préjudice moral n’a cessé, depuis sa reconnaissance, d’occuper une place croissante dans notre système d’indemnisation. En dépit des réticences initiales, le libéralisme de la jurisprudence, soutenu par les évolutions sociologiques contemporaines, a conduit à une véritable prolifération des figures du préjudice moral. On en trouve désormais trace dans des domaines très divers, sans qu’aucune unité conceptuelle ne les caractérise. Il y a l’inflation nominaliste que connaissent les préjudices moraux consécutifs à un dommage corporel, mais le phénomène déborde largement le domaine de ces atteintes pour concerner celles portées aux droits et attributs de la personnalité, aux intérêts collectifs ou catégoriels, ou encore le domaine de la concurrence déloyale. Le préjudice moral se développe encore dans un cadre original, celui des risques de dommage, et dont l’exemple le plus emblématique est le préjudice d’anxiété. L’hétérogénéité n’est pas seulement conceptuelle, elle est également fonctionnelle. En effet, si l’indemnisation du préjudice moral est parfois prononcée dans le but de réparer les conséquences de l’atteinte à un intérêt extrapatrimonial, elle sert souvent aussi à prévenir des atteintes ou à sanctionner des comportements antisociaux. Le préjudice moral assure à cet égard une véritable fonction normative. Face au constat d’un « éclatement » tant conceptuel que fonctionnel de la notion, la nécessité d’une rationalisation s’est imposée, et a conduit à devoir rechercher, derrière cette hétérogénéité, une unité susceptible de fonder la détermination d’un régime cohérent. Or, l’étude a démontré que si une telle unité ne pouvait être trouvée dans la notion même de préjudice moral, sauf à en réduire considérablement le domaine et l’utilité, elle pouvait néanmoins résulter de la détermination de sous-ensembles à celle-ci. Cette quête a donc abouti à l’émergence de nouvelles catégories : d’une part, les préjudices moraux objectifs, caractérisés par l’atteinte à des intérêts extrapatrimoniaux à dimension universelle formellement reconnus par l’ordre juridique, et d’autre part, les préjudices moraux subjectifs, caractérisées par l’atteinte à des intérêts extrapatrimoniaux à dimension individuelle dont l’admission est plus contingente. Cette clarification conceptuelle a, par ailleurs, permis une rationalisation fonctionnelle, puisqu’elle a conduit à affecter aux premiers une finalité essentiellement normative, et aux seconds une fonction principalement indemnitaire, contribuant ainsi à la cohérence de la responsabilité civile.

  • Khadija Bouroubat, La construction durable : étude juridique comparative / Maroc-France, thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Nadège Reboul-Maupin, membres du jury : Marianne Faure-Abbad (Rapp.), Jean-Philippe Tricoire (Rapp.)  

    La présente étude a pour objet de savoir si le Maroc en tant que pays en voie de développement dispose de dispositifs juridiques lui permettant de construire durablement.Le rapport Meadows publié en 1972 annonçant « les limites de la croissance » a incité la communauté internationale à prendre conscience de l’urgence écologique et à agir. Ainsi, plusieurs conférences internationales ont été organisées afin de mettre en place une nouvelle vision de l’avenir de l’humanité. C’est dans ce contexte international marqué par l’accroissement du conflit entre les préoccupations environnementales et le développement économique que la notion de développement durable a vu le jour. Le secteur de la construction parait-il le mieux à pouvoir intégrer ces préoccupations.Un bâtiment durable doit être pensé dès sa conception. Tout le cycle de vie de l’ouvrage a un impact sur l’environnement. C’est pourquoi son développement est subordonné à l’adoption d’un cadre juridique imposant le recours à des matériaux de construction écologique, à la gestion des déchets, à la préservation de la qualité de l’eau, du sol et de l’air et à la réalisation de la performance énergétique. Ces dispositions impliquent de nouvelles exigences qui vont changer les méthodes et pratiques des intervenants et contribuer à une coopération renforcée dans le cadre de la construction. Ainsi, il sera primordial de mettre la lumière sur la responsabilité de ces professionnels. La construction durable a un coût. Son développement doit être appuyé par des règles d’urbanisme, par des incitations financières et par la normalisation et la certification des bâtiments selon les référentiels de l’association haute qualité environnementale.

    Imelda Tuelle-Pambo, L’exploration-production offshore des hydrocarbures : prévention, répression et réparation des déversements illicites d'hydrocarbures, thèse soutenue en 2016 à Université de Lorraine sous la direction de Olivier Cachard, membres du jury : Andrew Tettenborn (Rapp.), Delphine Brach-Thiel, Florence G'Sell, Alexandre Job et Frank Smeele    

    Dans l’attente d’une augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, les énergies fossiles, telles que les hydrocarbures, restent encore la première source d’approvisionnement énergétique de l’Homme. La raréfaction des hydrocarbures sur le continent conduit les industriels à se tourner vers l’offshore. Ainsi, aux Etats-Unis (1er pays producteur de pétrole au monde en 2015), la production pétrolière offshore (principalement concentrée dans le Golfe du Mexique) représente plus de la moitié de la production nationale totale de pétrole. La France, quant à elle, se tourne désormais vers l’exploration de sa très grande zone offshore s’étendant sur les quatre coins du monde (notamment au large des côtes guyanaises). Une telle importance économique ne doit pas passer sous silence la dangerosité de l’exploitation pétrolière offshore. L’explosion du Deepwater Horizon en avril 2010, au large des côtes de la Louisiane (Golfe du Mexique ; Etats-Unis) en est une parfaite illustration (11 salariés tués, endommagement de l’écosystème, victimes collatérales, etc.). Le droit doit pouvoir appréhender efficacement les risques générés par l’exploitation des hydrocarbures en offshore. L’étude comparative des législations française et états-unienne met en exergue les carences du droit français. L’exploitation des ressources minérales du plateau continental des Etats-Unis, la répression des déversements illicites d’hydrocarbures et, la réparation des dommages qui en résultent, sont régies par des lois fédérales spéciales. A contrario, l’exploitation du plateau continental et de la Zone économique exclusive française s’inscrit dans un cadre législatif et règlementaire plus général. Il apparaît donc nécessaire de proposer une réforme de la législation actuelle. Dans cette optique, ce travail a vocation à émettre des propositions de réforme. La nouvelle législation française spéciale doit être pensée dans une approche systémique. Les éléments qui composent le système doivent interagir. Le premier élément est un régime optimal de prévention qui, s’articule autour de la sécurité des travailleurs et des installations. Le second élément est un régime de répression des infractions à la législation de prévention et, du délit de pollution par les hydrocarbures. Le troisième élément est un régime d’indemnisation civile de plein droit des conséquences dommageables de l’accident pétrolier (lorsqu’il n’est pas couvert par le régime exclusif d’indemnisation des accidents du travail) et du déversement d’hydrocarbures. Responsabilités pénale et civile concourent par ailleurs à la prévention par la dissuasion, cela en vue d’une meilleure internalisation des risques dans la politique managériale des entreprises pétrolières et parapétrolières intervenant sur les sites.

    Aude-Solveig Epstein, L'information environnementale communiquée par l'entreprise : contribution à l'analyse juridique d'une régulation, thèse soutenue en 2014 à Nice sous la direction de Gilles Martin, membres du jury : Muriel Fabre-Magnan (Rapp.), Benoît Frydman (Rapp.), Pascale Steichen et Marina Teller  

    Alors que les obligations d’information environnementale imposées aux entreprises prolifèrent, le phénomène semble placé sous les auspices du désordre et de l’imperfection. Ces informations peinent à se couler dans les catégories du système juridique et il est difficile d’envisager en parfaire le régime en s’en remettant aux objectifs qui leur sont assignés. Ces derniers sont effectivement si divers que le sens de la communication d’informations environnementales par l’entreprise semble indéterminé. Cette indétermination est corrélative à l’ambiguïté foncière du développement durable et de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Ainsi, plutôt que d’imprimer un sens particulier à la RSE en imposant aux entreprises des obligations de faire, les autorités publiques misent sur des obligations de dire particulièrement flexibles pour conduire les acteurs à expérimenter de nouvelles manières de conjuguer préoccupations environnementales et économiques. Derrière la prolifération désordonnée de l’information environnementale communiquée par l’entreprise, se dessine ainsi l’expérimentation, encore tâtonnante mais perfectible, d’une régulation informationnelle de l’environnement. Cette régulation s’analyse comme le produit de la convergence entre ces deux lames de fond que constituent l’essor de l’information d’une part, et de l’environnement de l’autre, dans nos représentations de la société, du droit et de l’entreprise. Dans le sillage de cette rencontre, une nouvelle image de l'entreprise s'esquisse qui appelle à repenser sa gouvernance et ses responsabilités. Dans le même temps, s'impose une relecture des concepts fondateurs et des objectifs du droit de l'environnement.

  • Ana-Maria Ilcheva, L'entreprise à l'épreuve du changement climatique : obligations et responsabilités, thèse soutenue en 2020 à Université Côte dAzur sous la direction de Pascale Steichen, membres du jury : Mathilde Hautereau-Boutonnet (Rapp.), Irina Parachkévova-Racine, François Guy Trébulle et Grégoire Leray  

    La réflexion juridique à propos de la place du droit dans la lutte contre le changement climatique est de plus en plus abondante. Face à l’urgence climatique, l’ensemble des outils et acteurs juridiques est mobilisé. L’entreprise est au premier rang des personnes concernées. Quel rôle le droit assigne-t-il à l’entreprise dans la lutte contre le changement climatique ? Quelles obligations et quelles responsabilités fait-il peser sur elle ? Sur quels fondements ? La présente étude analyse les rapports entre droit et changement climatique à travers le prisme de l’entreprise. En amont de tout dommage, on constate aujourd’hui la mise en œuvre d’un processus de responsabilisation des acteurs économiques face au changement climatique. Ces derniers sont appelés à jouer un rôle, d’une part, sur le terrain de l’adaptation, d’autre part, sur le terrain de l’atténuation du changement climatique. De nouvelles obligations, plus ou moins normatives, apparaissent dans le domaine climatique, et des outils classiques du droit, tel que le contrat, sont utilisés en tant qu’instruments de la lutte contre le changement climatique. Qu’en est-il lorsqu’un dommage en lien avec le changement climatique survient ? De lege lata, différents régimes de responsabilité paraissent mobilisables en matière climatique. Ils présentent tous des potentialités et des limites, si bien qu’il semble opportun aujourd’hui d’engager une réflexion sur la consécration d’une responsabilité spécifique en matière de climat. De lege ferenda, dépassant les obstacles liés aux conditions de la responsabilité, à l’imputation et à l’accès en justice, cette responsabilité climatique pourrait permettre de rendre juridiquement responsables les entreprises émettrices de gaz à effet de serre.

    Federico Sale Musio, Le transport durable : étude de la législation européenne et internationale, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Philippe Delebecque, membres du jury : Marius Tchendjou (Rapp.), Laurent Siguoirt  

    Le transport durable est un enjeu contemporain primordial. La santé humaine risque aujourd'hui d'être menacée par une gestion approximative de ce problème qui ne permettrait pas de combattre la pollution, notamment quand ce phénomène est en contact direct avec la population. En utilisant le prisme du droit, avec l'analyse de la production législative internationale, communautaire et régionale dans le domaine du transport durable, cette recherche vise à identifier les problématiques principales, trier les meilleures solutions, proposer des alternatives fonctionnelles, pour pouvoir concilier mobilité et durable. La norme EURO, le projet de test antipollution unifié au niveau international (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures), la multi modalité, le véhicule intelligent, la stratégie du marketing du durable, sont des exemples des différentes mesures prises pour remédier au problème de la pollution. La souveraineté territoriale reste l'un des obstacles majeurs à dépasser pour que les décisions politiques favorisant le développement durable, incarnées dans des traités internationaux, puissent être vraiment contraignantes pour les états signataires. Le droit est l'instrument privilégié pour faire coïncider un développement économique et social avec une protection environnementale, mais une prise de conscience généralisée de l'importance de cet enjeu, et notamment du rôle joué par les transports, est indispensable pour atteindre cet objectif. L'urgence dictée par la détérioration de l'environnement pousse à ce que des actions soient entreprises par les gouvernements avec courage et rapidité.

    Sophie Lemaître, Le droit à l'épreuve du flux financiers illicites dans le secteur extractif : entre manipulation et double discours, thèse soutenue en 2017 à Rennes 1 sous la direction de Nathalie Hervé-Fournereau, membres du jury : Agnès Michelot (Rapp.), Gilles Lhuilier et Éric Alt  

    Le pétrole, le gaz et les minerais sont des ressources indispensables pour le bon fonctionnement de nos économies et sont très convoitées. Elles sont, en outre, particulièrement propices à l’émergence de flux financiers illicites tels que la corruption, l’évitement fiscal ou encore le blanchiment de capitaux. La prise de conscience relative à l’ampleur des pratiques illicites dans le secteur extractif est relativement récente. Depuis une vingtaine d’années, diverses mesures formant un régime juridique ambitieux ont été adoptées pour endiguer ce phénomène. Malgré l’existence de ce régime juridique, les pratiques illicites perdurent au sein de ce secteur. Les acteurs du secteur extractif, entreprises et agents publics, ont su s’adapter et faire preuve de créativité pour contourner, détourner et manipuler ce régime juridique, afin de préserver leurs avantages et de perpétuer les flux financiers illicites. Ils peuvent également recourir à l’ingénierie juridique et financière qui leur fournit un arsenal d’outils juridiques et mobilise des experts maîtrisant à la perfection l’environnement juridique, politique et financier dans lequel les acteurs du secteur extractif évoluent. Ainsi le droit peut-il être propice aux flux financiers illicites et même au service de ceux-ci tout en voulant les combattre.

    Konstantin Ilchev, L'efficacité énergétique et le droit, thèse soutenue en 2017 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Pascale Steichen, membres du jury : Jessica Makowiak (Rapp.), Marina Teller, Philippe Pelletier et Philippe Saunier  

    L’Union européenne et les États membres doivent progresser de manière continue vers une société durable, intelligente, inclusive et à faible intensité de carbone. Vue sous le prisme de l’Union de l’énergie, l’efficacité énergétique serait à la base de la refonte socio-économique de l’Europe et poserait les jalons des nouveaux paradigmes socio-économiques, nécessairement transversaux. Encore faut-il que le domaine plurisectoriel de l’efficacité énergétique soit mis en œuvre dans un cadre réglementaire et normatif harmonisé, transparent et évolutif. Nous avons donc effectué une analyse sur la mise en œuvre de l’efficacité énergétique au niveau du droit européen et niveau du droit national français. Dans une première partie, nous avons constaté la singularité juridique de la notion d’efficacité énergétique qui réside dans sa genèse et ses rapports multiformes. Dans une seconde partie, nous avons démontré le caractère pluridisciplinaire de l’efficacité énergétique. En effet, nous avons pu constater que l’efficacité énergétique est intégrée en droit public et en droit privée. En somme, le concept d’efficacité énergétique matérialise l’apparition d’une nouvelle grille de lecture en droit, résidant dans une approche transversale afin de mieux tenir compte des interactions et des synergies entre les différents phénomènes socio-économiques contemporains allant de pair avec les progrès technologiques et l’innovation.

    Émilie Ugo, Préjudices environnementaux et responsabilité civile, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Marie-Luce Demeester et Virginie Mercier, membres du jury : Xavier Lagarde (Rapp.), Patrice Jourdain et Thierry Granier  

    Le constat scientifique est sans appel : nous subissons une crise environnementale mondiale et endémique. Par ailleurs, nous ne sommes pas sans savoir que l'essentiel des préjudices environnementaux procède des activités humaines, et notamment de l'exploitation d'activités dangereuses pour l'environnement. Les personnes privées sont donc directement intéressées. Pourtant, l'étude du droit positif révèle clairement que nos mécanismes classiques de responsabilité civile ne répondent pas avec pertinence à la spécificité des préjudices environnementaux, et notamment au besoin de prévention. Notre projet de thèse consiste à dépasser les lacunes et incohérences juridiques actuelles afin de dégager un régime de responsabilité civile adapté. Pour ce faire, il est impératif de s'engager dans un effort de conceptualisation des préjudices environnementaux. En effet, cette approche préalable dévoile sous un jour nouveau les imperfections actuelles et révèle toutes les potentialités du droit de la responsabilité civile. Dans cette perspective, nos travaux tendent à démontrer que la conceptualisation des préjudices environnementaux doit être « unitaire ». Pour être plus précis, cette « conception unitaire des préjudices environnementaux » repose sur deux axes complémentaires. Le premier, dévoile l'unité existante entre les préjudices environnementaux et l'homme. Quant au second, il soutient une acception large des préjudices environnementaux à l'aune des risques environnementaux générés par les activités dangereuses. Cette approche est d'autant plus vertueuse qu'elle encourage et justifie le déploiement du régime de responsabilité civile en la matière.

    Julie Malet-Vigneaux, L'intégration du droit de l'environnement dans le droit de la concurrence, thèse soutenue en 2014 à Nice sous la direction de Gilles Martin, membres du jury : François Guy Trébulle (Rapp.), Marie Malaurie-Vignal, Yves Strickler et Marina Teller  

    Si l'intégration des exigences environnementales est inscrite dans les textes et, pour partie, dans la réalité, la relation entre les droits de l'environnement et de la concurrence demeure problématique, car les valeurs que le premier vise à protéger sont à bien des égards des valeurs "exogènes au marché". Consacré formellement, mais mal connu et souffrant d'une qualification juridique difficile à cerner, le principe d'intégration ne permet pas une intégration substantielle des droits et des politiques de l'environnement et de la concurrence. L'objet de la thèse est donc d'abord, par un travail de réflexion sur les catégories et concepts des deux disciplines, de mettre en lumière les limites de la situation actuelle. Il est ensuite de s'interroger sur les évolutions en cours, et sur les conditions susceptibles de rendre effective une régulation des marchés prenant en compte les enjeux environnementaux. L'élévation de l'intérêt environnemental et l'avènement d'un ordre public écologique sont une des voies possibles d'une telle intégration, donnant aux juges un rôle fondamental à jouer dans la conciliation des intérêts en présence.

    Olivier Lasmoles, La gestion des risques maritimes environnementaux : contribution au renforcement de la protection de l'environnement marin, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Philippe Delebecque, membres du jury : Annie Cudennec (Rapp.), Philippe Boisson  

    Le retentissement des catastrophes maritimes de ces dernières années, Erika, Prestige, Deepwater Horizon, a confirmé l’importance des enjeux de pollution marine, tant auprès du grand public que des décideurs politiques. Aucune leçon n’aurait-elle été tirée de ces précédents? Les appels à une prise en compte accrue de la protection de l’environnement n’auraient eu que peu d’impact sur les pratiques des transporteurs et armateurs. Les atteintes à l’environnement marin doivent être au plus vite jugulées et ce grâce à des outils adaptés et efficaces. Or, le droit maritime, droit relatif à la navigation qui se fait sur la mer, ne serait plus en mesure de protéger correctement son environnement car fondé sur des principes de responsabilité civile. L’évolution des nécessités recommanderait que lui soient substitués les principes issus du droit commun de l’environnement, fondé sur la responsabilité pénale. Dans un premier temps, l’identification des risques maritimes, anciens comme contemporains, démontre que malgré une évolution certaine des technologies et un accroissement de leur complexité, ceux-ci demeurent fondamentalement identiques, avec en toile de fond le marin, le naviguant agissant dans le cadre d’une organisation. Dans un second temps, l’analyse du traitement des risques techniques démontre, en premier lieu, la capacité du droit maritime à se réformer en s’inspirant des bonnes pratiques issues de l’industrie offshore., L’analyse des risques juridiques confirme, en second lieu, que le droit maritime, malgré ses imperfections, possède les ressources pour se réformer et répondre aux attentes contemporaines en matière environnementale.

  • Michaël Bouru, Les préjudices environnementaux. Essai sur la dualité de l'office du juge judiciaire, thèse soutenue en 2018 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Pascale Steichen, membres du jury : Mathilde Hautereau-Boutonnet (Rapp.), Thierry Le Bars (Rapp.), Gilles Martin et Yves Strickler  

    Le juge judiciaire a l’autorité, l’art et la prudence. C’est à lui que le justiciable s’en remet lorsqu’il estime que ses intérêts sont lésés. Il doit alors avoir confiance en son personnage qui traduit l’effectivité de Justice comme la réalisation des droits de chacun. Le juge mérite cette confiance. En matière de préjudices environnementaux spécifiquement, le juge œuvre justement à une meilleure justice environnementale. Il tente alors de réaliser les droits de chacun comme ceux qui peuvent indirectement être attribués à l’environnement per se. Il participe ainsi à l’émergence d’un véritable ordre public écologique. Il démontre ainsi sa capacité à faire cesser, à réparer ou à indemniser les actions portant sur la réalisation de ces préjudices environnementaux. Malgré la naissance de ce paradigme social et environnemental évolutif où le juge participe par un effet de levier à l’évolution du Droit de la responsabilité civile, il est entravé par certains obstacles juridiques pour réaliser son office. Tantôt certains de ces obstacles sont inhérents à la matière juridique qui irradie l’action en justice, si bien que le juge n’a pas nécessairement les armes intellectuelles pour exercer son office de jurisdictio. Tantôt d’autres obstacles procéduraux l’empêchent encore de réaliser un tel office. Spécialement dans un litige où les intérêts environnementaux portés devant le juge sont propices à la sauvegarde du patrimoine commun de l’humanité et des générations futures, le juge judiciaire doit ainsi trouver un rôle éclatant dans le construction et la pérennisation d’une véritable action en justice environnementale.

    Chunyan Hou, Le droit des déchets : étude comparatiste France - Chine, thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Jean-Pierre Desideri, membres du jury : Béatrice Parance (Rapp.), Banggui Jin (Rapp.), Jacques Mestre  

    Depuis des années, l’environnement est devenu une préoccupation importante, voire primordiale dans la vie quotidienne du monde entier. Aujourd’hui en France, les questions environnementales s’imposent comme un élément majeur dans les orientations stratégiques, dans les évolutions subies ou choisies de la société. La France est régulièrement citée parmi les pays les plus respectueux de l'environnement. Les perspectives environnementales en Chine sont en revanche plus inquiétantes, car le développement économique est caractérisé par une forte consommation de la matière première et des énergies, et une forte pollution. C’est pourquoi la politique de modernisation et de croissance économique mise en œuvre par les autorités chinoises intègre désormais la prise en considération des contraintes environnementales comme une de ses composantes majeures. La question des déchets est devenue au fil du temps de plus en plus problématique en raison notamment de leur augmentation considérable. Cependant, la prise de conscience de la nécessité d’une gestion efficace des déchets n’est apparue que tardivement dans les esprits. Le traitement des déchets fait partie des grands problèmes environnementaux auquel chaque pays doit faire face, et la situation ne s’améliore pas avec l’augmentation du niveau de vie en Chine. Face à l’augmentation de la production de déchets, le législateur français a instauré, dès 1975, les plans départementaux et régionaux de gestion des déchets, et encouragé leur valorisation au moyen de la promotion de la collecte sélective, du recyclage et de l’incinération avec récupération d’énergie. En octobre 1995, la Chine a adopté la loi sur la prévention de la pollution causée par des déchets solides afin de résoudre les problèmes qu’ils causent. Par l’examen des réglementations françaises et chinoises, le présent ouvrage a pour objectif de conduire une étude comparative des convergences et des divergences entre les régimes juridiques des déchets en France et en Chine, pour ce qui concerne d’une part le traitement des déchets s’agissant notamment de leur transformation et de leur destruction, et d’autre part la manière dont les polices administratives et l’ordre public régissent le commerce des déchets. En droit français, nous examinerons notamment les lois n° 75-633 du 15 juillet 1975 relative à l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux et n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l’environnement. En droit chinois, nous examinerons plus particulièrement la loi sur la prévention de la pollution causée par des déchets solides, adoptée le 30 octobre 1995, la loi sur l'économie circulaire du 29 août 2008, ainsi que la loi relative à la promotion de la production propre du 29 juin 2002. L’économie circulaire est un nouveau mode de fonctionnement économique, mettant en œuvre les principes de la réduction, de la valorisation et de la diminution de nocivité des déchets. Ce nouveau mode de fonctionnement a été adopté par les deux législations, française et chinoise. L’étude comparative intéresse les grands principes qui y sont consacrés, ainsi que les mesures précises de mise en œuvre de ces deux systèmes. La coopération internationale en matière de droit des déchets en France et en Chine revêt également une grande importance. L’étude des règles au niveau international a porté sur les mouvements transfrontaliers et l’élimination des déchets dangereux pour la santé humaine et pour la protection de l’environnement. De nombreuses actions sont ainsi conduites pour améliorer, restaurer ou préserver l’environnement, et pour atténuer les atteintes qui lui sont imposées par les activités humaines.

    Elsa Martinier, Les fonds d'indemnisation et les droits des victimes, thèse soutenue en 2014 à SaintEtienne sous la direction de Olivier Gout, membres du jury : Jonas Knetsch et Olivia Sabard    

    Le législateur cherche à favoriser l'indemnisation des victimes de certains types de dommages comme le démontre la mise en place de plus en plus régulière des fonds d'indemnisation. Cette multiplication n'est pourtant pas le gage d'un respect des droits des victimes, qui a priori favorisées, doivent parfois faire des sacrifices discutables. S'il nous faut admettre que les victimes sont aujourd'hui mieux indemnisées, les liens entre les fonds d'indemnisation et les droits des victimes apparaissent ambigus. Des questions demeurent. Les victimes sont-elles égales face aux fonds d'indemnisation? Le système instauré hors des prétoires ne vient-il pas porter atteinte à des droits jugés essentiels? Il s'agit alors de confronter aux mécanismes établis le respect des droits des victimes. Si, effectivement, les fonds d'indemnisation permettent aux victimes un accès à l'indemnisation rendu difficile par les règles du droit commun, il apparaît que l'indemnisation des victimes se révèle perfectible. À tous les stades de la procédure, de profondes inégalités sont mises en lumière entre les victimes relevant d'un fonds, entre ces dernières et les victimes du droit commun, mais également entre les fonds d'indemnisation et les victimes demanderesses. Ainsi, un fonds d'indemnisation unique, garantie d'un système plus égalitaire et plus cohérent, doit être proposé afin de faire des fonds d'indemnisation une véritable alternative pour les victimes.