Jean Lapousterle

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté Jean Monnet - Droit, Économie, Management

Centre d'Étude et de Recherche en Droit de l'Immatériel

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    L'influence des groupes de pression sur l'élaboration des normes : illustration à partir du droit de la propriété littéraire et artistique, soutenue en 2007 à Paris 2 sous la direction de Pierre-Yves Gautier 

  • Jean Lapousterle, Arnaud Latil (dir.), L'usage commercial des biens intellectuels: [actes d'un colloque organisé en Sorbonne, le vendredi 1er juin 2018], Éditions Mare & Martin, 2020, Presses universitaires de Sceaux, 215 p. 

    Jean Lapousterle, Bertrand Warusfel (dir.), La protection des secrets d'affaires, LexisNexis, CEIPI et Université de Strasbourg, 2017, Collection du CEIPI, 171 p.  

    La 4ème de couv. indique : "La protection des secrets d'affaires revêt un grand intérêt pour les entreprises françaises et européennes et entretient des liens étroits avec le droit de la propriété intellectuelle. Le secret peut ainsi représenter une alternative à la protection conférée par le droit des brevets lorsque le choix stratégique de ne pas procéder à la divulgation de l'invention est effectué. De plus, il offre une protection de fait à des éléments susceptibles de répondre aux conditions posées par le Code de la propriété intellectuelle pour la reconnaissance de droits privatifs. Est-il opportun de renforcer la position des détenteurs de secrets d'affaires en sanctionnant l'appréhension non autorisée ou le détournement de ces derniers ? L'Union européenne l'a pensé en adoptant récemment la Directive 2016/943 sur la protection des savoir-faire et des informations commerciales non divulguées (secrets d'affaires). Plus d'une année après l'adoption de ce texte, la longue mécanique des travaux préparatoires semble désormais enclenchée en vue de sa transposition au sein des différents Etats membres. La France n'échappe pas à ce mouvement, et on peut s'attendre à voir ressurgir prochainement les oppositions et les débats qui accompagnent, avec constance, les travaux législatifs afférents à cette catégorie, bien particulière, de secrets. Les questions soulevées sont nombreuses et interpellent aussi bien le juriste d'entreprise que l'avocat, le journaliste, le lanceur d'alerte ou encore le salarié tenté de mettre au service de son nouvel employeur tout le savoir-faire acquis à l'occasion de ses précédentes fonctions. Quelle est la nature de ces secrets d'affaires ? Comment les définir ? A quelle conciliation parvenir avec les détenteurs de droits fondamentaux potentiellement affectés par leur protection ? Quels sont les apports de la directive et comment entend-elle préserver la confidentialité des secrets en cours de procès ? Quels sont les oubliés de l'harmonisation et risquent-ils de s'inviter au stade de transpostion ? Telles sont les questions, parmi d'autres, que le présent ouvrage s'attache à traiter, avec l'ambition assumée de nourrir le débat sur les contours d'une protection équilibrée des secrets d'affaires"

    Jean Lapousterle, L'influence des groupes de pression sur l'élaboration des normes: illustration à partir du droit de la propriété littéraire et artistique, Dalloz, 2009, Nouvelle Bibliothèque de Thèses, 412 p. 

    Jean Lapousterle, La relativité du droit au respect de l'oeuvre en matière audiovisuelle, l'auteur, 2001 

  • Jean Lapousterle, C. Haas, « Refonte du fascicule intitulé "Le domaine de l’action en concurrence déloyale" », Fasc. Jurisclasseur Concurrence-Consommation n° 240, Lexis Nexis, 2023 

    Jean Lapousterle, « Introduction », in Auroy, B., Lehman, C. (dir.), Le droit et les péchés capitaux, Mare et Martin, 2022 

    Jean Lapousterle, C. Haas, « Fascicule "L’action en contrefaçon" », Lamy droit pénal des affaires, 2019 

    Jean Lapousterle, C. Haas, « Actualisation du fascicule "Le domaine de l’action en concurrence déloyale" », Fasc. Jurisclasseur Concurrence-Consommation n° 240, Lexis Nexis, 2019 

    Jean Lapousterle, « Le droit d’auteur, droit économique », Publisher: Editions Mare et Martin, La réforme du droit d’auteur dans la société de l’information, Mare et Martin, 2018 

  • Jean Lapousterle, « La présomption de titularité en droit des dessins et modèles : retour aux fondamentaux », Dalloz IP/IT : droit de la propriété intellectuelle et du numérique, 2024, n°5, p. 290   

    Jean Lapousterle, Alexandra Bensamoun, Sarah Dormont, Julie Groffe-Charrier, Pauline Léger [et alii], « Propriété littéraire et artistique », Recueil Dalloz, 2024, n°08, p. 392   

    Jean Lapousterle, C. Haas, « Refonte du Fascicule L’action en contrefaçon », Le Lamy Droit pénal des affaires , 2023 

    Jean Lapousterle, « La copie privée à la conquête du cloud », Dalloz IP/IT : droit de la propriété intellectuelle et du numérique, 2022, n°06, p. 323   

    Jean Lapousterle, « La révocation des contrats d’auteur et d’artistes-interprètes », Propriétés intellectuelles, 2021, p. 36 

    Jean Lapousterle, « L’arrêt Tom Kabinet ou le cantonnement de la théorie de l’épuisement des droits », Dalloz IP/IT : droit de la propriété intellectuelle et du numérique, 2020, n°04, p. 250   

    Jean Lapousterle, « De l'art d'exercer le droit de divulgation en matière artistique : épilogue de l'affaire de La jeune fille au bouquet », Dalloz IP/IT : droit de la propriété intellectuelle et du numérique, 2019, n°05, p. 318   

    Jean Lapousterle, « Secret des affaires, entre protection et liberté d’expression », Recueil Dalloz, 2018, n°38, p. 2128   

    Jean Lapousterle, Jean-Christophe Galloux, « Droit des dessins et modèles interne et communautaire », Recueil Dalloz, 2017, n°28, p. 1626   

    Jean Lapousterle, « La directive (UE) 2016/943 du 8 juin 2016 sur la protection des secrets d'affaires : apports et perspectives de transposition », Dalloz IP/IT : droit de la propriété intellectuelle et du numérique, 2016, n°10, p. 493   

    Jean Lapousterle, Jean-Christophe Galloux, « Droit des dessins et modèles interne et communautaire », Recueil Dalloz, 2016, n°28, p. 1673   

    Jean Lapousterle, « Les secrets d'affaires, du serpent de mer au JO ? », Recueil Dalloz, 2016, n°18, p. 1072   

    Jean Lapousterle, Jean-Christophe Galloux, « Droit des dessins et modèles interne et communautaire », Recueil Dalloz, 2015, n°29, p. 1662   

    Jean Lapousterle, Jean-Christophe Galloux, « Droit des dessins et modèles interne et communautaire », Recueil Dalloz, 2014, n°38, p. 2207   

    Jean Lapousterle, « Les secrets d'affaires à l'épreuve de l'harmonisation européenne », Recueil Dalloz, 2014, n°11, p. 682   

    Jean Lapousterle, Jean-Christophe Galloux, « Droit des dessins et modèles interne et communautaire », Recueil Dalloz, 2013, n°28, p. 1924   

    Jean Lapousterle, « Du régime des notes en délibéré en matière correctionnelle », Recueil Dalloz, 2010, n°29, p. 1923   

  • Jean Lapousterle, « NFT : nature juridique et encadrement juridique », Présentation orale auprès du cabinet Deprez Guignot Associés, Paris, le 01 octobre 2023 

    Jean Lapousterle, « Intervention sur les faux en matière artistique », Audition par la Mission du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique, Ministère de la Culture, le 01 juin 2023 

    Jean Lapousterle, « Actualité relative à l’exception de copie privée », colloque international de l’Association française pour la protection internationale du droit d’auteur, "Les exceptions au droit d’auteur", Hôtel de Massa, Paris, le 01 février 2023 

    Jean Lapousterle, « NFT et droit d’auteur : l’application des droits patrimoniaux exclusifs et du droit moral », Colloque de l’Institut Art et Droit, "La réglementation des NFTs d’œuvres d’art en questions", Paris, le 01 décembre 2022 

    Jean Lapousterle, « Les NFTs : la création de rareté numérique ? », Journée commune ENM/EFB consacrée aux Enjeux juridiques des NFT, Paris, le 01 novembre 2022 

    Jean Lapousterle, « Protecting disruptive innovation », WIRE - Week of innovative regions in Europe, Paris, le 01 mai 2022 

    Jean Lapousterle, « Le droit contractuel des auteurs et des artistes-interprètes après la directive du 17 avril 2019 », le 18 juin 2021  

    Organisé par l’IRPI, Paris II Panthéon-Assas

    Jean Lapousterle, « La révocation des contrats d’auteur et d’artistes-interprètes », Colloque annuel de l’IRPI intitulé "Le droit contractuel des auteurs et des artistes-interprètes après la directive du 17 avril 2019", Paris, le 01 juin 2021 

    Jean Lapousterle, « Imagerie médicale et propriété intellectuelle », 6ème journée française de médecine nucléaire, (en ligne), le 01 novembre 2020 

    Jean Lapousterle, « Le web et le droit », le 23 mars 2020  

    Organisé par le CERDI, Université Paris Saclay, dans le cadre des trente ans du Cerdi

    Jean Lapousterle, « Les nouveaux outils numériques », Colloque des 30 ans du Master IP/IT de Sceaux, Paris, le 01 décembre 2019 

    Jean Lapousterle, « Le Droit et les péchés capitaux », le 03 octobre 2019  

    Colloque jeunes chercheurs organisé par le Centre d’Études et de Recherche en Droit de l’Immatériel - CERDI

    Jean Lapousterle, « La propriété intellectuelle en mouvement : regards croisés Europe-Chine », Colloque de droit comparé « La propriété intellectuelle en mouvement : regards croisés Europe-Chine », Paris, le 17 juin 2019  

    Organisé par le CERDI, Université Paris Sud, Paris-Saclay

    Jean Lapousterle, « Culture & numérique », le 09 novembre 2018  

    Colloque organisé avec le soutien du CERDI, de l’AMPIN (Association des Masters de Propriété Intellectuelle et du Numérique, de la Chaire UNESCO sur la diversité des expressions culturelles (Université de Laval-Québec) et de l'institut Art et Droit.

    Jean Lapousterle, « L'usage commercial des biens intellectuels », le 01 juin 2018 

    Jean Lapousterle, « Quand le droit rencontre internet... », le 14 mai 2018 

    Jean Lapousterle, « Bon anniversaire à la loi de 1957 », le 06 avril 2018  

    Organisé sous la direction scientifique d’Alexandra Bensamoun, Pr. en droit privé à l’Université de Rennes 1, grâce au soutien de Sacem Université, l’Université Paris-Sud/Paris-Saclay (CERDI ), l’AFPIDA (branche française de l’ALAI) et la RIDA

    Jean Lapousterle, « Le droit moral », MOOC "Les fondamentaux du droit d’auteur", Paris, le 01 janvier 2018 

    Jean Lapousterle, « La réforme du droit d’auteur dans la société de l’information », le 02 décembre 2016  

    Colloque CERDI sous la direction scientifique d’Alexandra Bensamoun

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Théo Osmond, La normativité algorithmique, thèse en cours depuis 2022  

    Le phénomène de la normativité algorithmique vise l'expression du code informatique régulant les comportements, l'information, les interactions, ou encore permettant l'influence comportementale et la surveillance sur les espaces digitaux. En ce sens l'algorithme fait preuve d'une forme de normativité en venant encadrer les pratiques des individus en ligne. Or on constate une instrumentalisation de l'algorithme régulant et imposant un comportementalisme numérique du fait de l'immixtion des intérêts privés des acteurs dans l'élaboration de ces normes. Cette prise de pouvoir n'est pas sans conséquences, la normativité algorithmique ubiquiste et opaque conduit à influencer l'autonomie et le libre arbitre des individus usant des services numériques. Dans un contexte où ces services apparaissent comme des espaces privilégiés pour l'exercice des libertés numériques et participent à la création d'une « agora numérique », la normativité algorithmique tend à modifier le rapport de l'individu aux libertés. Observant le glissement de la démocratie vers « l'algocratie », cette thèse invite à renouveler l'approche d'un droit algorithmique lacunaire au regard de la protection des libertés numériques.

    Fabien Lechevalier, La vie privée comme bien collectif, thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Pierre Luc Déziel  

    La vie privée est traditionnellement envisagée comme une composante purement individuelle. Or si elle relève pour chacun d'entre nous de la sphère privée, elle dispose également, par sa nature ou sa fonction, d'une dimension collective. Sous l'effet des technologies numériques et des modèles d'affaires des plateformes la notion a, par ailleurs, connu ces dernières années de profonds bouleversements. La vie privée individuelle doit dorénavant s'analyser en prenant en considération des facteurs beaucoup plus relationnels, contextuels et évolutifs, dépendant notamment de l'environnement social de chacun. En dépit de ces constats, les théories dominantes de la vie privée limitent leurs analyses à une approche individualiste. Partant, nos objectifs spécifiques sont de discuter du surinvestissement de la théorie de la vie privée dans les théories centrées sur l'individu et d'explorer les différents mécanismes de gouvernance collective des droits qui y sont attachés.

  • Camille Vallaud, Les tensions entre les droits de la propriété intellectuelle et de la concurrence déloyale, thèse soutenue en 2021 à Strasbourg sous la direction de Stéphanie Carre, membres du jury : Nicolas Binctin (Rapp.), Jacques Larrieu (Rapp.), Philippe Sémériva    

    La Révolution française sonne le glas des corporations qui réglementaient la vie économique. La liberté nouvellement conquise laisse s’exprimer des comportements économiques pernicieux. Leurs victimes manifestent un besoin de protection qui se trouve satisfait par les premières lois relatives à la propriété intellectuelle mais également par la théorie de la concurrence déloyale d’origine jurisprudentielle. Cette complémentarité ancienne persiste par l’association récurrente des actions en contrefaçon et en concurrence déloyale au sein des mêmes instances. Ce phénomène est positif s’il s’agit d’une véritable complémentarité ; il inquiète toutefois lorsque l’action en concurrence déloyale vient s’ajouter inutilement à l’action en contrefaçon ou vient se substituer à elle. Cette concurrence est source de tensions dont les ressorts sont perceptibles au stade même de la constitution des droits et se manifestent pleinement lors de leur mise en mouvement dans le cadre du procès civil.

    Jeanne Richard, La divulgation de l'information protégée et les libertés économiques, thèse soutenue en 2018 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Muriel Chagny, membres du jury : Emmanuelle Claudel (Rapp.), Georges Decocq (Rapp.), Mélanie Clément-Fontaine et Valérie-Laure Benabou  

    La détention et l’exploitation de l’information apparaissent au cœur du développement de l’économie contemporaine, faisant de l’identification ainsi que de la protection de l’information des enjeux permanents pour les opérateurs économiques. Mais toutes les informations ne se valent pas. Seules celles bénéficiant d’une protection directe ou indirecte et conférant un avantage concurrentiel font l’objet d’un contrôle attentif des entreprises et des autorités de concurrence. Dans ce contexte, les libertés économiques, circonscrites à la liberté contractuelle, la liberté d’entreprendre et la libre concurrence, constituent, alternativement, un guide, un support ou une limite à la divulgation de l’information protégée. Justifiant l’absence de divulgation de certaines informations protégées, les libertés économiques consacrent le respect des secrets d’affaires. A l’inverse, elles peuvent imposer une divulgation et en dicter les modalités. Suivant un mouvement de balancier, les conditions de divulgation de l’information protégée, au sein d’échanges informels, dans le cadre d’opérations de normalisation, ou dans une optique de libre mise à disposition, influencent à leur tour les libertés économiques qui s’en trouvent contraintes, renforcées ou renouvelées. Au regard de ces interactions constantes dessinant un cadre évolutif, il importe de s’interroger sur la réalité de l’autonomie de la volonté des opérateurs économiques dans la gestion de leurs informations protégées.

    Aurélien Branger, La gratuité en droit d'auteur, thèse soutenue en 2018 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Célia Zolynski, membres du jury : Christophe Alleaume (Rapp.), Nathalie Martial-Braz (Rapp.), Mélanie Clément-Fontaine et Juliette Sénéchal  

    La "gratuité" trouve à s’accorder avec le droit d’auteur et ce, de différentes manières.Il est ainsi possible, d’une part, d’envisager la « gratuité » en droit d’auteur sous l’angle de l’auteur en l’appréhendant comme étant le « moteur » de la gratuité en lui reconnaissant la faculté de réaliser des actes de cession ou de mise à disposition à titre gratuit. Néanmoins, si le Code de la propriété intellectuelle vient reconnaître cette faculté, il ne vient pas encadrer ces actes pour lesquels il peut ressortir, de la part de l'auteur, des attentes qui dépassent la notion même de « gratuité » dans son aspect premier. En ce sens, il est alors important de comprendre comment la "gratuité" peut être présente dans des actes qui, par définition, pourraient être qualifiés d’actes à titre onéreux.D’autre part, il est possible d’envisager la "gratuité" sous le champ de l’usage. En effet, la spécificité du droit d’auteur faisant que ce dernier englobe une partie des notions de droit public, notamment dans la recherche d’un équilibre entre intérêt privé et public, il apparaît opportun de s’arrêter sur ce pan de la "gratuité" qui se retrouve dans l’usage à titre gratuit au profit du public. Si la recherche de cet équilibre entre propriété privée et intérêt général profite au public, cette gratuité d’usage prévue par les textes voit son encadrement être modifié par l’évolution des usages. De plus, l'appréhension de la "gratuité" d'usage des biens culturels organisée économiquement dans l’environnement numérique ramène sensiblement la "gratuité marchande" à ce qu’elle était à l’origine : une stratégie commerciale. Ainsi, la notion d’usage "commercial" ou "non commercial" est corrélée à celui de l’usage à titre gratuit et tend même à encadrer ce dernier.

  • Anaïs Szkopinski, Droit de la propriété intellectuelle et matière pénale, thèse soutenue en 2018 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Valérie-Laure Benabou, membres du jury : Emmanuel Dreyer (Rapp.), Michel Vivant et Guillaume Beaussonie  

    Confronté à des atteintes massives et lucratives, le droit de la propriété intellectuelle est protégé par des réseaux de normes répressives, formant la matière pénale. Le droit pénal, droit traditionnel de protection des autres droits, forme un réseau composé de règles pénales, tant substantielles que formelles, spécifiques au droit de la propriété intellectuelle, et de certaines infractions contre les biens, du livre troisième du code pénal. Ces normes se heurtent à plusieurs écueils. Le droit pénal de la propriété intellectuelle appréhende difficilement le caractère massif ou transfrontalier des infractions et si les incriminations du code pénal peuvent s’inscrire dans les vides répressifs laissés par celui-ci, leur adaptation aux biens incorporels non rivaux bouleverse les équilibres. D’une part, cette adaptation est réalisée pour leur application aux informations, sans considération de leur caractère appropriable, ce qui affaiblit l’intérêt du droit de la propriété intellectuelle. D’autre part, ces infractions entrent en concours avec celles spécifiques au droit de la propriété intellectuelle. Ineffectif, le droit pénal de la propriété intellectuelle subit, aussi, la dépénalisation judiciaire de ce droit. Ignorant l’indispensable réforme de ce droit pénal, le législateur a créé de nouveaux réseaux répressifs. Si le droit administratif répressif, mis en œuvre par l’HADOPI, pouvait constituer une alternative pertinente au droit pénal, pour la lutte contre la massification des infractions au droit d’auteur et aux droits voisins sur Internet, l’attribution des sanctions au juge répressif en a réduit l’attrait. A l’aune de la jurisprudence de la CEDH, les normes civiles répressives, applicables au droit de la propriété intellectuelle, forment un réseau rival du droit pénal, dont les effets systémiques imposent de réfléchir au dessein de la frontière entre les responsabilités civile et pénale. La matière pénale de la propriété intellectuelle, née de la dilatation de la répression, est donc constituée de normes pénales, dont seules celles du code pénal apparaissent effectives, d’un droit administratif à la fonction répressive altérée et d’un droit civil répressif inefficace. Protection défaillante d’un droit affaibli, elle doit être restructurée. Une cohérence peut être instaurée par son organisation autour du droit de propriété, dont émane le droit de la propriété intellectuelle. La création d’un droit pénal de la propriété pourrait ainsi conférer une protection efficace au droit de la propriété intellectuelle, complétée par des normes répressives spécifiques.

    Chantal Dagher, Analyse comparée franco-américaine de la protection des œuvres par le droit d’auteur, thèse soutenue en 2017 à Paris 2 sous la direction de Jean-Christophe Galloux, membres du jury : Pascal Kamina (Rapp.), Célia Zolynski  

    L’appel au renforcement de la protection du droit d’auteur dans le but de mieux lutter contre la contrefaçon, surtout avec l’avènement et le développement incessant des nouvelles technologies, est-il justifié ? Le bilan des efforts déployés récemment sur la scène internationale pour réaliser un tel renforcement, ayant débouché sur l’élaboration du très controversé ACTA, démontre que la réponse à cette question ne peut être ni simple ni immédiate. Evaluer l’opportunité et déterminer la nécessité de renforcer cette protection ne peuvent se faire qu’après un examen approfondi des solutions juridiques, existantes déjà dans les dispositifs nationaux des deux Etats qui assurent chacun une protection efficace des droits des auteurs, tout en adoptant des approches diamétralement opposées en la matière à savoir, la France et les Etats-Unis. Une fois ces deux droits comparés, une inégalité dans le niveau de protection ressort, appelant des améliorations qui passent par une intégration d’institutions juridiques « venues d’ailleurs ». Cette intégration qui aura pour résultat d’harmoniser ces deux droits, dans le respect des particularismes nationaux, pourra se réaliser à l’aide du droit comparé. L’harmonisation des droits nationaux dans le respect de leurs différences est aussi l’oeuvre du droit international surtout lorsqu’il s’agit d’une matière qui ne peut être traitée qu’à l’échelle internationale, voire mondiale. Pour pouvoir comprendre les raisons de la persistance des différences entre les deux droits menant à cette inégalité, l’examen des instruments internationaux adoptés en la matière, censés harmoniser la protection du droit d’auteur, est indispensable. Le bilan de cet examen s’avère mitigé dans la mesure où, les spécificités nationales l’emportent, bloquant ainsi le processus d’harmonisation. Or, le droit comparé a comme rôle principal de préparer un terrain favorable à une harmonisation internationale réussie, en dégageant des solutions concrètes, pratiques et surtout adaptées puisque ne heurtant pas les traditions juridiques nationales qu’il aura réussi à identifier.

    Matthieu Sadjinan, Les droits d'auteur des salariés de droit privé en propriété littéraire et artistique : étude de droit comparé franco-tchadien, thèse soutenue en 2016 à Poitiers sous la direction de Philippe Gaudrat et Benjamin Djikoloum, membres du jury : Valérie-Laure Benabou (Rapp.), Franck Macrez  

    Parce que la création intellectuelle est d'une nature particulière et procède d'une démarche philosophique tendant à protéger prioritairement la personnalité du créateur transparaissant dans l'œuvre et marginalement sa valeur économique, les législateurs français et tchadien ont traduit cette vision humaniste dans leurs lois respectives afférentes à la propriété littéraire et artistique en posant le principe de l'indifférence du contrat de travail ou du contrat de commande à la titularité des droits, c'est-à-dire à la propriété de la forme incorporelle en matière de création salariée. Corrigeant les errements doctrinaux et jurisprudentiels du passé, ils allouent la propriété de la forme incorporelle de l'œuvre aux salariés en leur qualité de créateurs en application de l'article L. 111-1, alinéa 3 du Code de la propriété intellectuelle, quasiment repris par l'article 11 de la loi tchadienne de 2003 sur le droit d'auteur. N'étant pas le fruit du travail à l'état pur, l'employeur ne peut invoquer son statut de financeur et de donneur d'ordres pour s'en approprier. D'où l'inapplication des prescriptions du droit du travail selon lesquelles le fruit du travail salarié échoirait à l'employeur en contrepartie de l'investissement qu'il a fait. Assistant de la création salariée, l'employeur en est l'exploitant après que l'auteur salarié lui a transmis par voie de cession formelle et détaillée les droits d'exploitation assortie d'un droit à une rémunération supplémentaire indépendante des salaires qu'il a perçus, lesquels rémunèrent sa force de travail. Afin de garantir au salarié sa liberté dans la jouissance de son œuvre, la cession entière de ses œuvres à créer est proscrite.

    Bhumindr Butr-Indr, La contrefaçon des droits de propriété intellectuelle : étude comparative en droits français et thaïlandais, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Jean-Christophe Galloux, membres du jury : Bertrand Warusfel (Rapp.), Laure Marino et Guillaume Blanc-Jouvan  

    La contrefaçon est un phénomène de dimension internationale qui constitue aujourd’hui plus qu’hier un véritable fléau. Il apparaît que les principaux pays de provenance des contrefaçons saisies dans l’Union Européenne sont les pays d’Asie,notamment la Thaïlande. Cette recherche a pour but d'étudier les problèmes juridiques relatifs à la contrefaçon des droits de propriété intellectuelle. Ceci nous amène à poursuivre la recherche suivant deux axes. La première partie a pour but de mettre en évidence la comparaison de la définition de la contrefaçon en France et en Thaïlande. Elle se décompose en deux sous-parties, la première s'attachant à décrire la qualification de l’atteinte constitutive de contrefaçon selon les droits concernés (le terme « contrefaçon » en lui-même, tant en France qu’en Thaïlande, désignant différentes formes d’atteintes à un droit patrimonial de propriété intellectuelle). Pour identifier les atteintes constitutives de contrefaçon, notamment l’élément matériel, nous mettons l’accent sur 4 points: l’existence de la création, la diffusion de la création, l’usage de la création et la participation à l’action contrefaisante. S’agissant de l’élément intentionnel de contrefaçon, il semble présenter de multiples facettes. La seconde définit la preuve de la contrefaçon. On observe alors les moyens de preuve de la contrefaçon : la loi prévoit deux séries de mesures principales que nous pouvons regrouper en moyens de preuve en matière civile et pénale. Par ailleurs, il y a des moyens de preuve alternatifs entre les deux régimes. Ce sont des procédures douanières.La seconde partie a pour objet la prise en considération de la répression par les juridictions civiles et pénales. Elle se décompose donc en deux sous-parties : la première concerne les sanctions prononcées par les juridictions pénales. Nous avons déjà étudié la procédure pénale et les sanctions applicables à la contrefaçon. Il se trouve que la situation en Thaïlande est totalement différente de la situation française, notamment concernant la jurisprudence en matière pénale. Il semblerait que la majorité des décisions soient des sanctions prononcées par les juridictions pénales. La seconde sous-partie concerne quant à elle la réparation des atteintes à la propriété intellectuelle. Nous constatons que le préjudice subi, en France tout comme en Thaïlande constitue en un gain manqué . En outre l’évaluation du préjudice en France et en Thaïlande est difficile (préjudice subi en matière de marque, préjudice moral et fixation de l’indemnisation de peine privée).

  • Nicolas Kilgus, L'usufruit des biens incorporels : contribution à la nature juridique de l'usufruit, thèse soutenue en 2016 à Strasbourg sous la direction de Estelle Naudin et Georges Wiederkehr, membres du jury : Judith Rochfeld (Rapp.), Renaud Mortier (Rapp.), Yves Strickler    

    L’usufruit est une institution ancienne, dont les origines remontent au droit romain. Les rédacteurs du Code civil se sont inspirés de sa définition telle qu’elle figurait au Digeste. La plupart des solutions qu’ils avaient énoncées n’ont pas été modifiées depuis 1804. Or, le XXe siècle a vu se développer des valeurs nouvelles, caractérisées par leur absence de corpus. Ces biens incorporels, une fois réservés par le droit, sont devenus les objets de l’antique institution. La qualité d’associé revendiquée par l’usufruitier, l’appréhension des réserves distribuées par une société ou la possibilité de conclure des contrats d’exploitation d’une oeuvre sont autant de sources de difficultés. Plutôt que de multiplier les réponses occasionnelles et les droits spéciaux, l’occasion est peut-être donnée de repenser fondamentalement l’institution et de revenir sur sa nature juridique. La sauvegarde des utilités de la chose apparaît alors comme une clef de compréhension du droit et de délimitation des prérogatives de son titulaire.