Charles Jarrosson

Professeur émérite
Droit privé et sciences criminelles.
Université Paris Panthéon-Assas

Laboratoire de Droit Civil
Centre de recherche sur la justice et le règlement des conflits

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Directeur du Master 2 professionnel Contentieux, arbitrage et modes alternatifs de règlement des conflits (CAMARC) Directeur-adjoint du Centre de recherche sur la justice et le procès
  • Charles Jarrosson, Olivier Caprasse, Antonias Dimolitsa, Robert Dossou, Dominique Hascher, Les différences culturelles dans l'arbitrage international, Bruylant et Strada lex, 2024, Arbitrage, 111 p.    

    Les différences culturelles peuvent jouer un rôle non négligeable dans la résolution des litiges soumis à l'arbitrage en matière internationale, non seulement au niveau des attentes des parties, mais également de l'organisation et du déroulement de la procédure. Cet ouvrage rassemble les communications présentées lors du colloque organisé à Paris le 7 juin 2024 sur le thème « Les différences culturelles dans l'arbitrage international », thème qui avait été retenu pour le 30e anniversaire de la création de l'Association Francarbi dont l'objet est de défendre le pluralisme culturel dans l'arbitrage commercial international. Le fil rouge des différentes contributions est d'identifier et d'analyser ce qui, dans la pratique comme dans le droit de l'arbitrage international, relève des différences culturelles et non des simples divergences entre les divers droits de l'arbitrage. Les auteurs examinent les perspectives qui peuvent être proposées dans le traitement de ces différences. Des questions relatives à l'indépendance et à l'impartialité, au rôle des conseils, au traitement des preuves, en passant par la rédaction de la sentence et le contrôle de celle-ci, tous les stades de la procédure arbitrale sont analysés. Ce volume sera utile à tous ceux que l'arbitrage intéresse : avocats, juristes d'entreprises, magistrats, arbitres, professeurs et chercheurs

    Charles Jarrosson, Hakim Boularbah, Andrea Carlevaris, Teresa Giovannini, Laurent Jaeger, Arbitrage international et intérêts publics, Bruylant, 2019, Arbitrage, 142 p.   

    Charles Jarrosson, Nicolas Cayrol, Philippe Jestaz (dir.), Par le droit, au-delà du droit: écrits du professeur Jean-Louis Sourioux, LexisNexis, 2011, 564 p. 

    Charles Jarrosson (dir.), Revue de l'arbitrage, Comité français de l'arbitrage et Kluwerlawonline, 2010 

    Charles Jarrosson, La notion d'arbitrage, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1987, Bibliothèque de droit privé, 407 p.  

    Charles Jarrosson, Bruno Oppetit, La notion d'arbitrage, 1985 

  • Charles Jarrosson, Pascal Ancel, Pierre Couvrat, Jean-Louis Nadal, « Chapitre 3. La contractualisation de la justice : jusqu’où aller ? », in Loïc Cadiet, Laurent Richer (dir.), Réforme de la justice, réforme de l'État, Presses Universitaires de France, 2003  

    Charles Jarrosson, François-Xavier Testu, « Notice : Équité », in Denis Alland, Stéphane Rials (dir.), Dictionnaire de la culture juridique, Presses Universitaires de France, 2003 

  • Charles Jarrosson, préface à Joseph Dalmasso, La réparation du dommage moral dans l'arbitrage international, LGDJ, un savoir-faire de Lextenso, 2024, Thèses, 758 p.  

    Le dommage moral ne recouvre pas seulement les atteintes aux sentiments, en réalité la question de sa réparation interroge bien plus largement la protection accordée à l'ensemble des intérêts extrapatrimoniaux dans l'arbitrage. Malgré une large diffusion du droit à réparation du dommage moral, l'Incompréhension entourant ce chef de préjudice et sa réparation ont conduit certains tribunaux arbitraux à limiter ce droit à réparation. Au vu de ces développements et de l'importance croissante des droits fondamentaux dans les relations d'affaires internationales, il est devenu nécessaire de réaliser une revue complète de la question. Cette étude porte sur 368 sentences prononcées dans l'arbitrage d'investissement, l'arbitrage du commerce international et l'arbitrage du sport, dont 230 sentences inédites. L'histoire de la réparation de ce chef de préjudice étant rappelée, ces travaux proposent une étude empirique du dommage moral dans l'arbitrage. Les interrogations relatives à la compétence et aux pouvoirs des arbitres en relation avec ce chef de préjudice sont étudiées, de même que le droit à réparation du dommage moral et ses modalités. Enfin, l'étude aborde la question des remèdes disponibles (restitution en nature, indemnisation, satisfaction) et, en particulier, la fixation des indemnités versées pour le préjudice moral. Ces travaux montrent l'importance du droit à réparation du dommage moral et invitent à une approche plus cohérente de sa réparation.

    Charles Jarrosson, préface à Jean-Philippe Tricoit, Droit de la médiation et des modes amiables de règlement des différends, 2e éd., Gualino un savoir-faire de Lextenso, 2022, Mémentos, 266 p.  

    En cas de litige et avant de saisir la justice, il est possible de tenter de trouver un accord amiable via un médiateur ou un conciliateur. On parle de modes alternatifs de règlement qui permettent, en faisant l'économie de l'intervention d'un juge, d'aboutir à une solution plus rapidement, et souvent plus acceptable pour les parties. Cet ouvrage aborde l'ensemble de ces procédés de médiation et de résolution amiable : conciliation, transaction, modes amiables de règlement des différends, des conflits et des litiges (MARD, MARC, MARL)

    Emmanuel Gaillard, préface à Sebastian Partida, La convention d'arbitrage dans les nouvelles puissances économiques, Bruylant, 2021, 890 p.    

    Les profondes mutations du commerce international, avec en particulier l'émergence de nouvelles puissances économiques et l'accélération de la révolution numérique, nous invitent à revoir les distinctions traditionnelles entre les différents droits de l'arbitrage. Si l'on observe depuis longtemps un mouvement d'uniformisation des droits dans les pays occidentaux, en particulier avec une convergence des droits de Common Law et des droits continentaux, qu'en est-il dans les pays qualifiés hier d'« émergents » ? Assiste-t-on à ce même phénomène ou, au contraire, des particularismes ressortent-ils ? L'objet de cette monographie consacrée à la convention d'arbitrage est d'examiner les spécificités de quatre grands pays - la Chine, l'Inde, le Brésil et le Mexique - dont le poids démographique et économique ne cesse de croître dans les échanges internationaux. L'étude de cette convention, clé de voûte du droit de l'arbitrage, permet ainsi d'essayer de comprendre, dans une démarche comparative, la philosophie et le traitement réservé à ce mode de règlement des différends dans chacun de ces pays.Cet ouvrage, qui permettra aux chercheurs et aux professionnels du droit de découvrir des cultures juridiques encore peu étudiées en langue française, offre également l'occasion de s'interroger sur la place actuelle du droit français de l'arbitrage, longtemps considéré comme avant-gardiste, et sur sa capacité d'influence dans les années à venir.

    Charles Jarrosson, préface à Gustavo Scheffer da Silveira, Les modes de règlement des différends dans les contrats internationaux de construction, Bruylant, 2019, Arbitrage, 702 p. 

    Charles Jarrosson, préface à Jean-Philippe Tricoit, Droit de la médiation et des modes amiables de règlement des différends, Gualino, une marque de Lextenso, 2019, 240 p.   

    Charles Jarrosson, préface à Paul Giraud, Le devoir de l'arbitre de se conformer à sa mission, Strada lex et Bruylant, 2017, Arbitrage, 442 p.    

    Le Code de procédure civile prévoit, en ses articles 1492 et 1520, les cas d'ouverture permettant d'obtenir l'annulation d'une sentence ou l'infirmation d'une ordonnance ayant accordé son exequatur. Le troisième de ces cas ouvre les recours lorsque "le tribunal arbitral a statué sans se conformer à la mission qui lui avait été confiée". Or, le terme de mission est vague, rendant imprécises les frontières de ce cas d'ouverture. Cette incertitude fait courir un risque d'inflation des recours et est source d'insécurité juridique. Elle nuit à l'efficacité du droit français de l'arbitrage, dans un contexte de forte concurrence entre les places arbitrales. L'analyse de la notion de mission permet de définir celle visée à l'indice 3 des articles précités comme les éléments conventionnels participant directement de l'exercice de la mission juridictionnelle arbitrale. Cette définition dessine en creux les deux critères permettant d'énumérer les violations relevant de ce cas d'ouverture. Leur mise en oeuvre contribue alors à une conception raisonnée de ce recours et en démontre la pertinence. Saisi d'un recours arguant d'une violation de sa mission par l'arbitre, le juge accompagne ce mouvement de rationalisation, tant dans le contrôle qu'il opère que dans la sanction qu'il prononce. Se dégage ainsi un mouvement progressif de délimitation restrictive des frontières du cas d'ouverture de violation de sa mission par l'arbitre. Á tous les stades de l'analyse - définition de la mission, détermination des griefs relevant de ce cas d'ouverture, contrôle opéré par le juge et prononcé de la sanction - une conception cohérente, rationnelle et raisonnée se découvre. Elle constitue un rempart efficace contre la dérive expansionniste que faisait craindre sa formulation - une crainte d'ailleurs contredite par l'étude statistique - et témoigne de la pertinence et de la légitimité de ce cas d'ouverture.

    Georges Decocq, préface à Rudy Laher, Imperium et jurisdictio en droit judiciaire privé, Mare & Martin, 2016, Bibliothèque des thèses ( Droit privé & sciences criminelles ), 1045 p.  

    La 4e de couverture indique: "La distinction de l'imperium et de la jurisdictio est une des plus anciennes distinctions de la science juridique européenne. Entre les mains du souverain, la jurisdictio est le pouvoir de rendre la justice et l'imperium celui d'user de la force. Cette souplesse notionnelle permet à la distinction de structurer l'intégralité du droit judiciaire privé. Dans ce cadre, la jurisdictio se présente alors comme le pouvoir de réalisation formelle du Droit – le Droit est dit – alors que l'imperium vise sa réalisation matérielle – le Droit est fait –. Cette perspective fonctionnelle permet de recouvrir les différents pouvoirs des organes judiciaires, le juge, bien sûr, mais aussi l'arbitre, l'huissier de justice, le greffier, le notaire ou le commissaire-priseur judiciaire. Mais l'intérêt de la distinction ne s'arrête pas là. À l'échelle du jugement, d'abord, la jurisdictio se présente comme la source de l'autorité de la chose jugée ou de l'authenticité alors que l'imperium est à l'origine de sa force, obligatoire ou exécutoire. À l'échelle de l'office du juge, ensuite, le succès de la procédure de référé ou les transformations des contentieux familiaux et économiques se traduisent par un renforcement de l'imperium au détriment de la jurisdictio et par le glissement de la judicature vers la magistrature. À l'échelle de l'exécution forcée, enfin, le juge de l'exécution ou la procédure d'exequatur illustrent la nécessité d'un encadrement de l'imperium par la jurisdictio. Cette analyse dynamique de la distinction met en lumière un mouvement dialectique continu entre intelligence et volonté, autorité et contrainte, parole et action du juge. Ainsi, jurisdictio et imperium assurent la réalisation concrète des droits substantiels tout en sublimant la puissance judiciaire."

    Charles Jarrosson, préface à Filali Osman, La médiation en matière civile et commerciale: un nouveau champ d'exploration pour les modes alternatifs de règlement des différends en Méditerranée, Bruylant, 2012, Droit méditerranéen, 397 p.   

    Emmanuel Gaillard, préface à Philippe Fouchard, Ecrits: droit de l'arbitrage droit du commerce international, Comité français de l'arbitrage, 2007, 802 p. 

    Charles Jarrosson, préface à Frédéric Bachand, L'intervention du juge canadien avant et durant un arbitrage commercial international, LGDJ, 2005, Bibliothèque de droit privé, 536 p. 

  • Charles Jarrosson, « Abuse of Rights in International Arbitration, », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, Sirey - Dalloz , 2021, n°02, p. 506  

    Charles Jarrosson, Laurent Richer, « Pour un projet viable de réforme de l'arbitrage en droit administratif », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 2008, n°12, p. 617  

    Charles Jarrosson, « Le contrat de transaction dans les relations commerciales internationales », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, Sirey - Dalloz , 1997, n°04, p. 657  

    Charles Jarrosson, « Les concessions réciproques dans la transaction », Recueil Dalloz, Dalloz , 1997, n°32, p. 267  

    Charles Jarrosson, « L'arbitrage en droit public », Actualité juridique Droit administratif, Dalloz , 1997, n°01, p. 16  

    Charles Jarrosson, « Les modes alternatifs de règlement des conflits. Présentation générale », Société de législation comparée, Paris : Société de législation comparée et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 325-345  

    Jarrosson Charles. Les modes alternatifs de règlement des conflits. Présentation générale. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 49 N°2, Avril-juin 1997. pp. 325-345.

    Charles Jarrosson, « De la loi applicable à la résiliation ou à la résolution d'un contrat », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, Sirey - Dalloz , 1992, n°04, p. 689  

    Charles Jarrosson, « L'efficacité d'un pacte de quota litis stipulé à propos d'un arbitrage international », Recueil Dalloz, Dalloz , 1992, n°38, p. 459  

    Charles Jarrosson, « Validité du pacte de quota litis se rattachant directement à un arbitrage international », Recueil Dalloz, Dalloz , 1992, n°04, p. 43  

  • Charles Jarrosson, « L’apport de la pensée juridique française dans le développement de l’arbitrage international », le 11 avril 2025  

    Colloque organisé par l'IRJS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l'UPEC, l'Université Paris Panthéon- Assas, SciencesPo et l'Université de Paris Nanterre

    Charles Jarrosson, « Les mutations du droit français de l’arbitrage », le 10 avril 2025  

    Colloque organisé par la Cour de cassation

    Charles Jarrosson, « L’actualité de la pensée de Henri Motulsky sur l’arbitrage », le 19 mars 2025  

    12ème séance du Cycle de conférences « Les grands textes du droit » organisé par la Revue de droit d’Assas avec le soutien du Laboratoire de droit civil et du Centre de Recherche sur la Justice (CRJ), ainsi que du FSDIE de l’Université Paris Panthéon-Assas.

    Charles Jarrosson, « L’arbitrage : Une justice sans Palais », le 29 septembre 2022  

    Organisée par le CRDP - Centre de recherche en droit public, Université de Montréal

    Charles Jarrosson, « [Reporté] Représenter la justice : la justice en représentations », le 27 mars 2020  

    Organisé dans le cadre du M 2 Justice et droit du procès dirigé par Mme le professeur Cécile Chainais, l’Ass° des étudiants et anciens étudiants du Master Justice et droit du procès (AMEJDP), avec le CRJ

    Charles Jarrosson, « Réformer la justice civile », le 06 février 2018 

    Charles Jarrosson, « Le concept d'arbitrage », le 03 juin 2016 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Joseph Dalmasso, La réparation du dommage moral dans l'arbitrage international, thèse soutenue en 2021, membres du jury : Claire Debourg (Rapp.), Pierre Mayer (Rapp.), Yas Banifatemi et Jean-Sébastien Borghetti    

    La réparation du dommage moral est source d’importantes divergences. Les montants élevés accordés dans quelques sentences ont engendré moultes controverses sur un sujet longtemps resté marginal dans le contentieux arbitral. Dans ce contexte, certains tribunaux arbitraux se sont écartés des solutions consacrées par le droit international. Au vu de ces développements jurisprudentiels et de l’importance croissante des droits fondamentaux dans les relations d’affaires internationales, il est devenu nécessaire de réaliser une revue complète de la question. Cette étude porte sur 368 sentences relatives au dommage moral prononcées dans l’arbitrage d’investissement, l’arbitrage du commerce international, ainsi que l’arbitrage du sport. Le sujet étant mis en perspective à travers l’histoire de la réparation de ce chef de préjudice et le droit comparé, ces travaux proposent une étude empirique de la notion de dommage moral dans la jurisprudence arbitrale. Les interrogations nouvelles relatives à la compétence et aux pouvoirs des arbitres en relation avec ce chef de préjudice sont étudiées. Les rapports dans l’arbitrage entre le principe de réparation intégrale et le droit à réparation du dommage moral, ainsi que les conditions exigées par la jurisprudence arbitrale, sont analysés afin de déterminer la philosophie de la réparation mise en œuvre par les arbitres. Enfin, l’étude aborde la question des remèdes disponibles (restitution en nature, indemnisation, satisfaction) et, en particulier, la fixation des indemnités versées pour le préjudice moral. Ces travaux montrent l’importance du droit à réparation du dommage moral et invitent à une approche plus cohérente de sa réparation.

    Sebastian Partida, La convention d'arbitrage dans le droit des nouvelles puissances économiques (Chine, Inde, Brésil, Mexique), thèse soutenue en 2019, membres du jury : Sébastien Besson, Claire Debourg, Emmanuel Gaillard et Jean-Baptiste Racine    

    Les profondes mutations du commerce international, avec en particulier l'émergence de nouvelles puissances économiques et l’accélération de la révolution numérique, nous invitent à revoir les distinctions traditionnelles entre les différents droits de l'arbitrage. Si l'on peut observer un mouvement d'uniformisation des droits dans les pays occidentaux, en particulier avec une convergence des droits de Common Law et des droits continentaux, qu'en est-il dans les pays qualifiés hier d’ « émergents »? Assiste-t-on à ce même phénomène ? Des particularismes ressortent-ils? L'objet de cette thèse sera d'examiner les spécificités de quatre grands pays - la Chine, l’Inde, le Brésil et le Mexique - dont le poids démographique et économique ne cesse de croître dans les échanges internationaux. Dans une démarche comparative, nous nous intéresserons spécifiquement à la convention d'arbitrage, clé de voûte du droit de l’arbitrage, afin d’essayer de comprendre la philosophie et le traitement réservé à ce mode de règlement des différends dans chacun des ces pays. Cela nous conduira à nous interroger sur la place actuelle du droit français de l’arbitrage, longtemps considéré comme avant-gardiste, et sur son influence dans les années à venir.

    Gustavo Scheffer da Silveira, Les modes de règlement des différends dans les contrats internationaux de construction, thèse soutenue en 2017, membres du jury : François-Xavier Train, Sylvain Bollée, João Bosco Lee et Christopher R. Seppälä    

    Les modes de règlement des différends dans les contrats internationaux de construction est un sujet d’importance pratique inégalable car, en raison de leur complexité et des aléas auxquels ces contrats à long terme sont exposés, les différends sont une constante, depuis la conclusion du contrat jusqu’à l’achèvement des travaux. Par ailleurs, ces différends sont très variables, présentant chacun des caractéristiques propres. Face à cela, les parties cherchent à exécuter le contrat dans le délai et le prix contractés pour pouvoir utiliser l’ouvrage et retirer le profit espéré du contrat. Afin d’atteindre ce but, elles doivent donc régler ces différends de la manière la plus efficace possible pour éviter que ceux-ci ne viennent perturber l’exécution des travaux. Dans ce contexte, l’arbitrage, mode normal de règlement des litiges pour les contrats internationaux de construction, semble de plus en plus concurrencé par d’autres modes de règlement des différends. L’idée sous-jacente est que l’arbitrage ne serait pas adapté à tous les différends susceptibles de naître de ces contrats. Cependant, contrairement à cette idée de concurrence, la pratique a consacré, par le biais des clauses échelonnées, un système qui met en avant la complémentarité entre les différents mécanismes. L’objectif est que ce système soit adapté à régler efficacement le plus grand nombre de différends possible. L’objet de cette thèse est de faire le point sur les raisons de la consécration du système échelonné, ainsi que sur les difficultés de sa mise en oeuvre, que ce soit dans sa phase pré-juridictionnelle, juridictionnelle ou dans la relation entre les deux.

    Marina Papadatou, La convention d'arbitrage dans le contrat de transport maritime de marchandises: étude comparée des droits français, hellénique et anglais, thèse soutenue en 2014, membres du jury : Cécile Legros (Rapp.), Jean-Baptiste Racine (Rapp.), Olivier Cachard et Philippe Delebecque      

    Cette étude porte sur la question de l’efficacité de la convention d’arbitrage à l’égard des opérateurs du transport maritime de marchandises. Dans un premier temps, la question qui se pose est celle de la détermination du droit applicable à l’efficacité de ladite clause. A cet égard, notre attention se concentre sur l’interprétation et l’application des principes propres à l’arbitrage international par la jurisprudence maritime. L’examen des clauses d’arbitrage insérées dans un contrat de transport maritime ne saurait échapper aux spécificités du droit de transport maritime ainsi qu’aux dispositions des conventions maritimes internationales. Par ailleurs, l’approche du sujet par la méthode comparative nous permettra de découvrir, à travers les solutions concrètes finalement retenues dans les trois systèmes juridiques en question, que l’effet juridique de la clause compromissoire est directement lié à l a position contractuelle de ces opérateurs. Parmi les personnes impliquées dans le transport maritime, le destinataire des marchandises nous intéresse plus particulièrement. Ce dernier n’étant pas présent, en effet, au moment de la formation du contrat, les conditions de son engagement par une clause compromissoire insérée, presque toujours « par référence » dans le titre de transport, font l’objet d’un vif débat doctrinal et jurisprudentiel.

    Lucas Montel, La réparation du dommage dans l'arbitrage international (à partir de l'exemple de l'arbitrage international d'investissement), thèse soutenue en 2014, membres du jury : Pierre Mayer (Rapp.), Sophie Lemaire (Rapp.), Jean-Sébastien Borghetti    

    En arbitrage international comme dans la majorité des systèmes de droit, la réparation du dommage est une question essentielle dans la résolution des litiges et implique la détermination d’un dommage réparable et de l’étendue de la réparation, ainsi que l’évaluation de ce dommage. L’arbitrage d’investissement, qui tranche les litiges entre Etats et investisseurs étrangers, personnes privées, est au carrefour entre les droits nationaux et le droit international, entre responsabilité contractuelle et responsabilité internationale des Etats, entre droit commercial et droit public, et reflète ainsi l’ensemble des problématiques récurrentes soulevées par la réparation du dommage. La publicité fréquente des sentences rendues en la matière permet d’analyser les solutions qu’y apportent les tribunaux arbitraux, révélant l’existence d’une réelle pratique cohérente et développée. L’étude de la jurisprudence arbitrale d’investissement montre une coexistence de questions de fait et de droit, de problématiques juridiques et économiques, tout au long du processus de détermination du dommage et de l’étendue de la réparation, puis de celui de la détermination du montant accordé à la victime. Les exigences juridiques de certitude, prévisibilité et causalité du dommage, de même que les principes de réparation intégrale et adéquate, sont influencés de manière significative par des considérations économiques et d’équité. Dans le mouvement inverse, les règles financières qui sont appliquées par les arbitres pour l’évaluation du dommage, indépendamment du droit applicable, sont de plus en plus juridicisées. Identifier ce corps de règles applicables à la réparation du dommage et l’application qui en est faite dans l’arbitrage d’investissement constitue une clarification nécessaire pour permettre aux acteurs internationaux de connaître l’étendue de leurs droits et obligations.

    Paul Giraud, La conformité de l'arbitre à sa mission, thèse soutenue en 2014, membres du jury : Éric Loquin (Rapp.), Christophe Seraglini (Rapp.), Cécile Chainais et Patrick Matet    

    Le Code de procédure civile prévoit, en ses articles 1492 et 1520, les cas d’ouverture permettant d’obtenir l’annulation d’une sentence ou l’infirmation d’une ordonnance ayant accordé son exequatur. Le troisième de ces cas ouvre les recours lorsque « le tribunal arbitral a statué sans se conformer à la mission qui lui avait été confiée ». Or, le terme de mission est vague, rendant imprécises les frontières de ce cas d’ouverture. Cette incertitude fait courir un risque d’inflation des recours et est source d’insécurité juridique. Elle nuit à l’efficacité du droit français de l’arbitrage, dans un contexte de forte concurrence entre les places arbitrales. L’analyse de la notion de mission permet de définir celle visée à l’indice 3 des articles précités comme les éléments conventionnels participant directement de l’exercice de la mission juridictionnelle arbitrale.Cette définition dessine en creux les deux critères permettant d’énumérer les violations relevant de ce cas d’ouverture. Leur mise en oeuvre contribue alors à une conception raisonnée de ce recours et en démontre la pertinence.Saisi d’un recours arguant d’une violation de sa mission par l’arbitre, le juge accompagne ce mouvement de rationalisation, tant dans le contrôle qu’il opère que dans la sanction qu’il prononce.Se dégage ainsi un mouvement progressif de délimitation restrictive des frontières du cas d’ouverture de la violation de sa mission par l’arbitre. A tous les stades de l’analyse – définition de la mission,détermination des griefs relevant de ce cas d’ouverture, contrôle opéré par le juge et prononcé de la sanction -, une conception cohérente, rationnelle et raisonnée se découvre. Elle constitue un rempart efficace contre la dérive expansionniste que faisait craindre sa formulation – une crainte d’ailleurs contredite par l’étude statistique – et témoigne de la pertinence et de la légitimité de ce cas d’ouverture

  • Rudy Laher, Imperium et jurisdictio en droit judiciaire privé, thèse soutenue en 2014 sous la direction de Georges Decocq, membres du jury : Claude Brenner (Rapp.), Emmanuel Jeuland (Rapp.), Laurent Pfister et Frédéric Bicheron    

    La distinction de l'imperium et de la jurisdictio est une des plus anciennes distinctions de la science juridique européenne. Entre les mains du souverain, la jurisdictio est le pouvoir de rendre la justice et l'imperium celui d'user de la force. Cette souplesse notionnelle permet à la distinction de structurer l'intégralité du droit judiciaire privé. Dans ce cadre, la jurisdictio se présente alors comme le pouvoir de réalisation formelle du Droit – le Droit est dit – alors que l'imperium vise sa réalisation matérielle – le Droit est fait –. Cette perspective fonctionnelle permet de recouvrir les différents pouvoirs des organes judiciaires, le juge, bien sûr, mais aussi l'arbitre, l'huissier de justice, le greffier, le notaire ou le commissaire-priseur judiciaire. Mais l'intérêt de la distinction ne s'arrête pas là. À l'échelle du jugement, d'abord, la jurisdictio se présente comme la source de l'autorité de la chose jugée ou de l'authenticité alors que l'imperium est à l'origine de sa force, obligatoire ou exécutoire. À l'échelle de l'office du juge, ensuite, le succès de la procédure de référé ou les transformations des contentieux familiaux et économiques se traduisent par un renforcement de l'imperium au détriment de la jurisdictio et par le glissement de la judicature vers la magistrature. À l'échelle de l'exécution forcée, enfin, le juge de l'exécution ou la procédure d'exequatur illustrent la nécessité d'un encadrement de l'imperium par la jurisdictio. Et c'est ainsi, par un jeu dialectique permanent entre intelligence et volonté, entre autorité et contrainte, bref, entre jurisdictio et imperium, que le droit processuel garantit au droit substantiel sa sanction et son triomphe.

    Moufid El khoury, Le contrat d'organisation de l'arbitrage, thèse soutenue en 2014 sous la direction de Gérard Blanc et Georges Naffah, membres du jury : Nada G. Nassar (Rapp.)   

    L'analyse économique du droit conçoit les institutions d'arbitrage comme des prestataires de services qui offrent le service d'organisation de la procédure arbitrale. Comme tout marché, le marché de l'arbitrage institutionnel a besoin d'outils juridiques pour encadrer le nouement et le dénouement de ses opérations économiques. La technique contractuelle est le moyen le plus courant pour assurer la conclusion des transactions économiques sur les différents marchés de biens et services. Dans ce contexte, les prestations de services offertes par les centres d'arbitrage doivent sans doute prendre la forme d'une manifestation contractuelle qui encadre juridiquement leur activité sur le marché de l'arbitrage. C'est ainsi que le service d'organisation de l'arbitrage offert par le centre aux parties litigantes entraîne la conclusion d'un contrat d'organisation de l'arbitrage. Ce contrat dictera la relation contractuelle qui lie les parties litigantes à l'institution d'arbitrage. L'identification du contrat d'organisation de l'arbitrage nous a permis de présenter sa notion et de l'analyser via le prisme de l'ensemble contractuel de l'arbitrage. Il dérive d'une convention d'arbitrage principale et participe avec tous les contrats composant l'ensemble contractuel de l'arbitrage au bon fonctionnement de la procédure arbitrale. In fine, le contrat d'organisation de l'arbitrage devient le contrat par lequel le procès arbitral est intégré dans une structure investie, par la volonté commune des parties litigantes, de prérogatives contractuelles la rendant à même d'imposer des décisions institutionnelles garantissant ainsi un arbitrage efficace.

  • Yamen Al Allaf, La confidentialité de l'arbitrage, thèse soutenue en 2015 sous la direction de Hugo Barbier présidée par Jacques Mestre, membres du jury : Jean-Baptiste Racine (Rapp.)    

    Étant le mode naturel de règlement des litiges dans le commerce international, l’arbitrage a pour avantage de maintenir le secret des affaires. D’abord, les débats arbitraux sont tenus à huis clos. La contractualisation de l’arbitrage traduit la volonté des parties d’un débat privé. Ensuite, les éléments produits au cours du procès sont couverts par la confidentialité. Enfin, la sentence arbitrale ne doit être publique qu’avec le consentement des parties. La confidentialité s’oppose notamment à un principe fondamental du droit processuel : la publicité des débats. La confidentialité, pourtant enracinée dans l’esprit des acteurs de l’arbitrage, est aujourd’hui remise en cause par des préconisations qui élèvent la voix pour ouvrir les portes des tribunaux arbitraux afin de répondre aux besoins de transparence jaillie de l’ordre public, et pour s’harmoniser avec l’époque de mondialisation et de technologie omniprésente. Compte tenu de la judiciarisation, juridictionnalisation, et la marchandisation auxquelles s’expose l’arbitrage actuel, la pondération entre ces impératifs enchevêtrés est-elle possible ? A la lumière de tous ces défis, nous mènerons l’étude sur la confidentialité d’un arbitrage de nature mixte (juridictionnelle et contractuelle), afin de savoir si cette confidentialité est l’essence même de ce mode si particulier de résolution des litiges

    Basile Zajdela, L'autorité de la chose jugée devant l'arbitre du commerce international, thèse soutenue en 2015 sous la direction de Pierre Mayer présidée par Thierry Le Bars, membres du jury : Marie-Laure Niboyet (Rapp.), Thomas Clay    

    L’autorité de la chose jugée est consubstantielle à l’idée même de justice. Si l’arbitrage est une justice privée et contractuelle mais une «justice quand même», elle doit logiquement composer avec l’autorité de la chose jugée. Il faut d’abord que les décisions issues de cette justice puissent bénéficier d’une telle autorité ; il faut ensuite que les juridictions arbitrales respectent l’autorité des décisions qui ont été rendues antérieurement. C’est ce second point qui est le cœur de notre étude.Du point de vue de l’arbitre du commerce international, la question de l’autorité des décisions, qu’elles soient arbitrales ou étatiques, présente des difficultés originales qui tiennent, pour l’essentiel, à la position autonome de l’arbitre. Investi d’une mission juridictionnelle ponctuelle par la volonté des parties, l’arbitre n’est a priori pas tenu par les considérations relatives à la cohérence d’un ordre juridique précis, à la paix sociale, à la bonne administration de la justice… Autrement dit, le seul caractère juridictionnel de sa mission ne lui impose pas nécessairement la prise en compte de la chose précédemment jugée. Tout bien analysé, il s’avère que c’est la volonté des parties à l’arbitrage qui conduit l’arbitre à reconnaître la normativité des décisions puis à leur attribuer une certaine autorité, à cette fin, il devra d’abord s’assurer de leur régularité avant de s’interroger sur l’étendue de leur autorité.Le fondement subjectif de l’obligation pour l’arbitre de respecter l’autorité de la chose déjà jugée et l’absence de contrôle étatique conduisent toutefois à reconnaître à l’arbitre une vaste liberté dans le choix des règles ou principes applicables. Nous verrons toutefois qu’à condition de distinguer les différentes formes empruntées par l’autorité de la chose jugée, le traitement de l’autorité de la chose jugée par les arbitres internationaux, s’il n’est pas homogène, est loin d’être aussi chaotique que l’on pourrait le croire, mieux encore, il apparaît que des pratiques raisonnables peuvent souvent être distinguées.

    Claire Debourg, Les contrariétés de décisions dans l'arbitrage international, thèse soutenue en 2011 sous la direction de François-Xavier Train présidée par Pierre Mayer, membres du jury : Jean-Baptiste Racine (Rapp.), Ibrahim Fadlallah    

    Les contrariétés de décisions de justice sont extrêmement nocives. D’une part, elles représentent une menace pour la cohérence du droit. D’autre part, elles pèsent lourd sur la situation des parties, mettant ces dernières dans des situations inextricables. En tant que mode juridictionnel de règlement des litiges, l’arbitrage international n’échappe pas à ce phénomène. Au contraire, les spécificités de la matière en font un terrain de prédilection pour le développement des contrariétés de décisions. En effet, les contrariétés résultent de la conduite parallèle de procédures portant sur des questions litigieuses identiques, sur lesquelles sont portées des appréciations divergentes. Or, l’arbitrage international se présente comme un facteur d’aggravation de ces causes classiques de contrariété, à savoir la concurrence juridictionnelle et l’incohérence des solutions. Le risque de contrariété y est à la fois fréquent et varié. Il se présente dans diverses configurations, opposant tantôt des décisions étatiques d’encadrement de l’arbitrage, tantôt une sentence arbitrale et une décision étatique ou encore deux sentences arbitrales.En dépit de la gravité du problème et de la fréquence du risque de contrariété, l’arbitrage international paraît mal armé pour y faire face. Il est confronté d’une part aux limites de l’efficacité des remèdes curatifs, qui se contentent souvent d’écarter la contrariété d’un territoire donné, et, d’autre part aux difficultés de mise en œuvre des remèdes préventifs.

  • Mehmet Polat Kalafatoglu, L'arbitrabilité en matière de propriété industrielle. Etude en droit de l'arbitrage international, thèse soutenue en 2015 sous la direction de Marie-Élodie Ancel présidée par Michel Vivant, membres du jury : Tristan Azzi (Rapp.), Jean-Baptiste Racine (Rapp.)    

    En matière de propriété industrielle, alors que le contentieux relatif à l'exploitation contractuelle et à la contrefaçon est arbitrable de longue date, l'annulation des titres échappait à la compétence arbitrale. Cela donnait prise à des procédés dilatoires puisqu'une simple exception de nullité pouvait bloquer la procédure arbitrale. Un arrêt récent de la Cour d'appel de Paris a étendu la compétence arbitrale : désormais, le tribunal arbitral peut statuer inter partes sur une exception de nullité relative à un titre de propriété industrielle. Cette solution, bien qu'utile pour garantir l'efficacité de l'arbitrage, n'est pas exempte de critiques. Notamment, elle n'est pas conforme à la nature des droits de propriété industrielle qui sont efficaces à l'égard de tous et elle n'empêche pas le risque des décisions contradictoires et de titres « boiteux ». La présente thèse explore donc la possibilité de reconnaître aux arbitres compétence pour décider erga omnes sur la validité des titres de propriété industrielle. Plusieurs raisons ont été avancées pour fonder l'inarbitrabilité de la demande d'annulation de ces titres. En particulier, on considère généralement qu'une sentence arbitrale ne peut pas produire l'effet absolu attaché à une décision d'annulation. Cependant, les sentences arbitrales sont opposables aux tiers et un prétendu effet inter partes de la sentence ne peut pas justifier l'inarbitrabilité de la demande d'annulation. La raison profonde de l'inarbitrabilité actuelle, en droit français, réside dans la nature inter partes de la justice arbitrale internationale, qui ne prévoit pas de protection procédurale au profit des tiers intéressés par le sort du titre. Le domaine arbitrable pourrait donc être élargi à condition de garantir l'effet erga omnes de la sentence par la publicité de celle-ci et et de le contrebalancer par une tierce opposition limitée, moderne et adaptée à l'arbitrage international. Cette solution, si elle était acceptée par les droits nationaux, modifierait les conditions de l'examen de l'arbitrabilité, par le tribunal arbitral et par le juge étatique.