Robert Carvais

Directeur de recherche émérite
Sociologie et sciences du droit.
Centre National de la Recherche Scientifique

Centre de Théorie et Analyse du Droit
  • THESE

    La chambre royale des bâtimentsJuridiction professionnelle et le droit de la construction à Paris sous l'Ancien Régime, soutenue en 2002 à Paris 2 sous la direction de Jean-Louis Harouel 

  • Robert Carvais, Hélène Dessales, Guy Lambert, Philippe Plagnieux (dir.), Histoire de la construction, Classiques Garniers, 2024 

    Robert Carvais, Robert Carvais, Philippe Bernardi, Philippe Bernardi, Valérie Nègre, Valérie Nègre (dir.), Aedificare: Revue internationale d'histoire de la construction, Classiques Garnier, 2022, 357 p.  

    Ce numéro d'Ædificare s'articule autour de trois axes d'histoire de la construction : celui matériel des objets, outils et matériaux (ici corde à treize noeuds, quine, maquettes de conception, vitrages à ossature métallique), celui humain centré sur le travail (hommes de fer au Moyen Age tardif ainsi que le récit d'un chantier parisien révolutionnaire) et celui politique (asientos coloniaux espagnols en Louisiane au XIXe siècle et programmations des ports italiens à l'aube de l'Unité italienne).

    Robert Carvais, Jean-Louis Halpérin (dir.), L'histoire de l'édition juridique (XVIe-XXIe siècle): un état des lieux, LGDJ, un savoir-faire de Lextenso, 2021, Contextes, 416 p.   

    Robert Carvais, André Guillerme, Valérie Nègre, Joël Sakarovitch (dir.), Édifice & artifice, Picard, 2021 

    Robert Carvais, Robert Carvais, Philippe Bernardi, Philippe Bernardi, Valérie Nègre, Valérie Nègre (dir.), Aedificare: Revue internationale d'histoire de la construction, Classiques Garnier, 2021, 418 p. 

    Robert Carvais, Robert Carvais, Philippe Bernardi, Philippe Bernardi, Valérie Nègre, Valérie Nègre (dir.), Aedificare: Revue internationale d'histoire de la construction, Classiques Garnier, 2020, 346 p. 

    Robert Carvais, Entretenir les bâtiments , Presses universitaires de Provence, 2019, 2135 p. 

    Robert Carvais, Nicoletta Rolla (dir.), Aedificare 3: Autorités et régulations du travail dans le champ de la construction (XIII-XIX e siècles), Classiques Garnier, 2019, 279 p.  

    La convergence autour des années 2000 d’un nouvel intérêt pour l’histoire des relations du travail avec le renouveau des études historiques dans le champ constructif nous a permis de renouveler l’unique regard – devenu caricatural – d’une communauté de métier comme seule autorité à réguler et encadrer le monde du travail et ses modalités d’action. Des institutions publiques de nature diverse, urbaine ou d’État (administrations, tribunaux ou académies savantes) sont compétentes pour gérer l’organisation des métiers, la mobilité de la main-d’œuvre, les salaires comme le temps de travail. Les corporations qui autorégulent le travail de leurs membres peuvent adopter plusieurs formes à travers le temps et surtout être amenées à réguler la main-d’œuvre non incorporée comme étrangère. Enfin, les entrepreneurs sont amenés, par le jeu du marché, à négocier dans les syndicats afin d’obtenir les meilleures conditions de travail. Certains, devenus entrepreneurs généraux, obtiennent de mobiliser rapidement de la main d’œuvre comme de pouvoir s’en séparer rapidement, sans considération d’aucune protection sociale, le cas échéant. (extrait de l'éditorial par Robert Carvais)

    Robert Carvais, Antonio Becchi, Joël Sakarovitch, Histoire de la construction: Relevé d'un chantier européen, Tome II, Classiques Garnier, 2018, 1498 p. 

    Robert Carvais, Cédric Glineur, L’Etat en scènes. Théâtres, opéras, salles de spectacles du XVIe au XIXe siècle. Aspects historiques, politiques et juridiques, CEPRISCA, 2018, 458 p. 

    Robert Carvais, Robert Carvais, Antonio Becchi, Joël Sakarovitch, Joël Sakarovitch (dir.), L'Histoire de la construction, Éditions Classiques Garnier numérique, 2018, Histoire des techniques, 1497 p.    

    Cet ouvrage dresse l'état de l'art en histoire de la construction. Il rassemble les approches dont ce champ a fait l'objet depuis sa renaissance dans les années 2000 en Europe et sur une dizaine d'années. L'histoire de la construction apparaît au mieux comme une nouvelle discipline hybride au pire comme un objet frontière aux confluences des sciences et des techniques et des sciences humaines et sociales. Ses finalités sont aussi bien spéculatives que pratiques. D'un côté, chaque pays sollicité présente un bilan circonstancié de la production éditoriale, des recherches et de l'enseignement dispensé. De l'autre, une anthologie de textes référents sur le champ, parus ces trente dernières années, est composée à des fins réflexives ou didactiques. [Source : 4ème de couv.]

    Robert Carvais, Cédric Glineur (dir.), L'État en scènes, CEPRISCA, 2018, Colloques ( Histoire et théorie du droit ), 458 p. 

    Robert Carvais, Hélène Vérin, Anne-Françoise Garçon, André Grelon (dir.), Penser la technique autrement, 106e éd., Classiques Garnier, 2017, Histoire des techniques ( Recherche ), 497 p. 

    Robert Carvais, Philippe Bernardi, Valérie Nègre (dir.), Aedificare 1: Revue internationale d'histoire de la construction, Classiques Garnier, 2017, 267 p.  

    Ce premier numéro non thématique, qui résulte d’articles soumis à la revue, fait apparaître plusieurs champs de recherche centraux dans l’histoire de la construction. Le premier est constitué par les études sur les matériaux. Deux articles de fonds de la première partie leur sont consacrés. À cela s’ajoutent de nombreux travaux en cours. La liste des thèses françaises en préparation publiée dans la deuxième partie rassemble quatorze recherches sur le sujet. Si lles thèses se focalisent sur la pierre et le bois, d’autres matériaux sont aussi à l’étude, comme la brique, la terre, le plâtre et le béton. L’approche la plus courante est celle qui consiste à suivre le matériau, depuis son extraction ou sa fabrication jusqu’à sa mise en œuvre. Dans ce numéro, Virginie Mathé se focalise sur les aspects économiques du bois en Grèce du IVème au IIème siècle avant Jésus-Christ. Marion Fouché étudie la « trajectoire de la pierre » de Bourgogne à la fin du Moyen-Âge. Les études sur le chantier forment un deuxième champ de recherche dynamique. Ce thème est aujourd’hui au centre de l’attention de beaucoup de spécialistes : sociologues, anthropologues, du droit, de l’économie, des techniques mais aussi historiens de l’art. On trouvera dans ce numéro un article d’Émeline Rotolo sur les chantiers gérés par l’administration des Cultes au XIXème siècle. Enfin deux articles portent sur les transferts de modèles constructifs. Francesca Salatin ouvre une réflexion sur les références à la basilique de Maxence dans les édifices de la Renaissance. Hélène Vacher examine les interactions entre les innovations nées dans la sphère militaire et celles appliquées à la construction civile à travers le cas des constructions métalliques démontables de Georges Frédéric Espitalier. Dans la deuxième partie de la revue, Philippe Bernardi met au jour un document inédit de la confrérie des plâtriers et couvreurs de la ville d’Avignon datant du XVIème siècle (tiré de l’éditorial)

    Robert Carvais, Caterina Cardamone, Pieter Martens (dir.), Aedificare 2, Classiques Garnier, 2017, 284 p.  

    "Après un premier numéro composé d'un assortiment de propositions variées, cette deuxième livraison d''Aedificare' est un numéro thématique intitulé "Les techniques de la construction dans les traités architecturaux : pratiques constructives versus écrits techniques". Quelle part de technique chez Leon-Batista Alberti, chez l'oncle et le neveu Giuliano et Antonio da Sangallo ; et chez notre cher Philibert de l'Orme? Questions qui, bien que largement débattues, conservent une actualité forte, entre texte (pensée savante) et image (représentation figurée de réalisations techniques). Dans les 'varia' du présent opus, Jacobo Vidal-Franquet édite une quarantaine de textes catalans du Moyen-Âge d'un corpus de plus de mille documents qu'il a constitué pour sa thèse. Ces textes sont pour la plupart des extraits de débats au Conseil Municipal de Tortosa. Plus loin, la découverte en Afrique de la seule oeuvre existante de l'ingénieur français Robert Le Ricolais fait naître un cri, un appel à l'aide pour sauvegarder ce morceau de notre patrimoine constructif voué à une disparition programmée."(tiré de l'éditorial)

    Robert Carvais, Anne-Françoise Garçon, André Grelon (dir.), Penser la technique autrement, Éditions Classiques Garnier numérique, 2017, Histoire des techniques 

    Robert Carvais, Damien Salles, Alexandre Deroche (dir.), Études offertes à Jean-Louis Harouel: Liber amicorum, Éditions Panthéon-Assas, 2015, 1088 p. 

    Robert Carvais, Valérie Nègre, Jean-Sébastien Cluzel, Juliette Hernu-Bélaud (dir.), Traduire l'architecture: texte et image, un passage vers la création ?, Picard, 2015, 296 p.   

    Robert Carvais, Jean-Sébastien Cluzel, Valérie Negre, Juliette Hernu-Bélaud, Traduire l’architecture. Textes et images, un passage vers la création ?, Éditions Picard, 2015 

    Robert Carvais, André Guillerme, Valérie Negre, Joël Sakarovitch, Nuts and Bolts of Construction History. Culture, Technology and Society. Fourth International Congress on Construction History, Paris, 3-7 July 2012, Picard, 2012 

    Robert Carvais, André Guillerme, Valérie Nègre, Joël Sakarovitch (dir.), Édifice & artifice, Picard, 2010, 1277 p. 

    Robert Carvais (dir.), Les précurseurs des inspecteurs du travail ?: conférence-débat du 30 novembre 2005, Ministère de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement et Impr. Hemmerlé, 2006, 42 p.   

    Robert Carvais, Marilyne Sasportes (dir.), La greffe humaine, Presses universitaires de France, 2000, Sciences, histoire, société, 1000 p.   

  • Robert Carvais, « Gérer le partage des biens. Une mission des experts du Bâtiment de la France moderne », in Marie Cornu, Yaëll Emerich (dir.), Les communs urbains saisis par le droit, Mare & Martin, 2024, pp. 75-95 

    Robert Carvais, « De quoi traitent les règlements des maçons et comment en contrôle-t-on l’application ? (Paris – XIIIe - XVIIIe siècle) », in Philippe Bernardi, Corine Maitte, Judicaël Petrowiste, Caroline Bourlet, Maxime L’Héritier (dir.), Dans les règles du métier. Objets et contenus des règlementations de métier au Moyen Age et à l’époque moderne, New Digital Press, 2023, pp. 79-108 

    Robert Carvais, « Regards sur la culture juridique française de l'introduction au droit », in IFJD (dir.), Introduire au droit : Regards critiques sur un enseignement - Actes du colloque organisé à l'Université Paris Nanterre les 23 et 24 mai 2019, LGDJ-Lextenso éditions, 2021   

    Robert Carvais, « L’architecture libérée ou l’expertise comme fondement d’une profession. Experts et expertises du bâtiment comme enjeux politiques (1690-1790) », in Marion Brétéché, Héloïse Hermant (dir.), Paroles d’experts. Une histoire sociale du politique (Europe, XVIe-XVIIIe siècle), Presses Universitaires de Rennes, 2021, pp. 113-132 

    Robert Carvais, « The social status of Parisian building contractors in the 18th century. A hierarchical and ambitious professional “body”: between nobility and destitution », in J. WP Campbell, N. Baker, M. Heaton, N. Ruamsanitwong, M. Tutton, C. Wall (dir.), The History of Building Trades and Professionalism. Proceedings of the Eighth Conference of the Construction History Society, CHS, 2021, pp. 269-285   

    Robert Carvais, « Les catalogues d’éditeurs juridiques. Reflet d’un certain droit. Publicité commerciale ou propagande juridique ? », in Jean-Louis Halpérin, Robert Carvais (dir.), L’Histoire de l’édition juridique (XVIe-XXIe siècle). Un état des lieux, LGDJ, 2021, pp. 313-343 

    Robert Carvais, Jean-Louis Halpérin, « Introduction », L’Histoire de l’édition juridique (XVIe-XXIe siècle). Un état des lieux, LGDJ, 2021, pp. 1-34 

    Robert Carvais, « L’institutionnalisation de la profession d’architecte sous l’Ancien Régime », in Isabelle Chesneau (dir.), Profession architecte, Eyrolles, 2020, pp. 259-276 

    Robert Carvais, « Le statut juridique des architectes dans la France moderne », in Alexandre Cojannot, Alexandre Gady (dir.), Architectes du Grand Siècle. Du dessinateur au maître d’œuvre, Le Passage, 2020, pp. 12-33 

    Robert Carvais, « Structure, typologie et langage des expertises parisiennes du bâtiment sous l’Ancien Régime : regroupement et diversité », in Gilles Bienvenu, Martial Monteil, Hélène Rousteau-Chambon (dir.), Construire ! Entre Antiquité et époque contemporaine, Picard, 2019, pp. 419-432 

    Robert Carvais, Hélène Dessales, Nègre Valérie, Lambert Guy, Philippe Bernardi, « Une histoire de la construction à la française, 2004-2014 », in Antonio Becchi, Robert Carvais, Joël Sakarovitch (dir.), L’histoire de la construction / Construction history. Relevé d’un chantier européen / Survey of a European Building Site, Classiques Garnier, 2018, pp. 71-194 

    Robert Carvais, André Guillerme, Valérie Nègre, Joël Sakarovitch, « On Construction History », L’Histoire de la construction / Construction History. Tome II. Relevé d’un chantier européen / Survey of a European Building Site, Classiques Garnier, 2018, pp. 1191-1201 

    Robert Carvais, « Les voisins et le voisinage saisis par le droit », in Laurent Besse, Albane Cogné, Ulrike Krampl, Stéphanie Sauget (dir.), Voisiner. Mutations urbaines et construction de la cité du Moyen Age à nos jours, Presses universitaires François-Rabelais, 2018, pp. 61-83 

    Robert Carvais, « La construction de la salle de spectacle de Rennes (1831-1839) ou L’incroyable expérience d’un maître d’œuvre d’exécution, seul responsable à ses dépens », in Cédric Glineur (dir.), L’Etat en scènes. Théâtres, opéras, salles de spectacles du XVIe au XIXe siècle. Aspects historiques, politiques et juridiques, CEPRISCA, 2018, pp. 33-55 

    Robert Carvais, « Contrats (France, XXe siècle) », in Frédéric Graber, Martin Giraudeau (dir.), Les Projets. Une histoire politique (XVIe-XXIe siècles), Presses des Mines, 2018, pp. 191-205 

    Robert Carvais, Valérie Negre, « Surveyors and building appraisals. Conceptualizing a comparative project (thirteenth-twentieth centuries) », in Ine Wouters, Stephanie Van de Voorde, Bernard Espion, Krista Jonge, Denis Zastavni (dir.), Building Knowledge, Constructing Histories. T1, CRC Press/Balkena, 2018, pp. 67-76 

    Robert Carvais, « L’état d’urgence pendant la guerre d’Algérie », in Jean-Louis Halpérin, Stéphanie Hennette-Vauchez, Eric Millard (dir.), L’état d’urgence, de l’exception à la banalisation, Presses universitaires de Paris Nanterre, 2017 

    Robert Carvais, Valérie Nègre, « Avant-propos », in Carvais, Robert and Nègre, Valérie and Cluzel, Jean-Sébastien and Hernu-Bélaud, Juliette (dir.), Traduire l'architecture: texte et image, un passage vers la création?, Picard, 2015, pp. 7--8 

    Robert Carvais, Philippe Bernardi, « La question de la preuve en architecture la controverse de Bédoin (vers 1730) », in Piazza, Stefano (dir.), Saperi a confronto. Consulte e perizie sulla criticità strutturali dell’architettura d’età moderna (XV-XVII secolo), Edizioni Caracol, 2015, pp. 127--148 

    Robert Carvais, Antonio Becchi, « L'histoire de la construction. Un méridien européen », in Becchi, Antonio and Sakarovitch, Joël and Carvais, Robert (dir.), L'histoire de la construction. Un méridien européen / Construction History. A European Meridian, Association francophone d'histoire de la construction, 2015, pp. 11--17 

    Robert Carvais, Philippe Bernardi, Hélène Dessales, Guy Lambert, Valérie Nègre, « Une histoire de la construction à la française. 2004-2014 », in Becchi, Antonio and Sakarovitch, Joël and Carvais, Robert (dir.), L'histoire de la construction. Un méridien européen / Construction History. A European Meridian, Association francophone d'histoire de la construction, 2015, pp. 49--139 

  • Robert Carvais, « Présentation du numéro », Ædificare, Revue internationale d’histoire de la construction, 2021, n°10, pp. 33-52 

    Robert Carvais, « Pourquoi les architectes ont-ils adopté uniquement le droit coutumier comme cadre régulateur de leur profession à l’époque moderne ? », 2020  

    Introduction Qui est « architecte » sous l’Ancien Régime ? Afin de tenter de répondre à une telle interrogation, encore est-il nécessaire au préalable de poser quelques jalons sur le contexte de la situation historique qui l’entoure. L’architecte n’existe, comme profession, pour ainsi dire pas avant le xviie siècle – et encore –, si nous nous référons aux trois catégories relevées par Quatremère de Quincy dans les volumes de l’Encyclopédie qu’il consacre à l’architecture (1788) : […] à savoi...

    Robert Carvais, Valérie Negre, « La vie des matériaux », Ædificare, Revue internationale d’histoire de la construction, 2020, n°7   

    Robert Carvais, Michela Barbot, « Des archives pour analyser la ville et pour dessiner ses territoires », Histoire urbaine, 2020, n°3, p. 63 

    Robert Carvais, « Mesurer, estimer, corriger. Commentaires de comptes en expertise au XVIIIe siècle », Ædificare, Revue internationale d’histoire de la construction, 2020, n°2, pp. 271-291   

    Robert Carvais, « Éditorial. La vie des matériaux », Ædificare, Revue internationale d’histoire de la construction, 2020, n°7, pp. 13-43 

    Robert Carvais, « Éditorial. Pour un dépôt des archives d’entreprises du bâtiment et des travaux publics dans les institutions publiques de conservation (XVIIIe-XXe siècle) », Ædificare, Revue internationale d’histoire de la construction, 2019, n°6, pp. 13-46 

    Robert Carvais, « Éditorial. Autorités de régulations du travail dans le champs de la construction (XIIIe-XIXe siècle) », Ædificare, Revue internationale d’histoire de la construction, 2018, n°3, pp. 13-39 

    Robert Carvais, « Compte-rendu de Susan Galavan, Dublin’s Borugeois Home », Ædificare, Revue internationale d’histoire de la construction, 2018, n°3, pp. 239-256 

    Robert Carvais, Philippe Bernardi, Valérie Nègre, « Éditorial », Ædificare, Revue internationale d’histoire de la construction, 2017, pp. 13-32 

    Robert Carvais, Robert Carvais, Valérie Nègre, Valérie Nègre, Philippe Bernardi [et alii], « Aedificare »: revue internationale d'histoire de la construction, 2017, p. -      

    Aedificare a pour ambition d’être une revue scientifique, interdisciplinaire et multilingue. Construire est une pratique intemporelle de l’homme. Pourquoi et comment bâtir? Ce questionnement est nécessairement interdisciplinaire. Ainsi, si l’histoire de la construction constitue a priori un champ de l’histoire des sciences et des techniques, elle rejoint inévitablement les sciences humaines et sociales dans leurs aspects les plus variés, sur de multiples terrains, comme œuvre humaine, mais dans laquelle les contextes économique, juridique, social et politique jouent un rôle déterminant. L’archéologie du bâti et l’archéologie de la construction, l’histoire de l’art, et l’histoire de l’architecture, s’associent à cette entreprise en se focalisant sur certains thèmes comme l’innovation technique, le chantier, les matériaux, les avoirs pratiques, les statuts des professions, etc. (tiré du numéro 1)

    Robert Carvais, « Mesurer le bâti parisien à l’époque moderne : Les enjeux juridiques et surtout économiques du toisé », Histoire urbaine , 2015, n° ° 43, pp. 31-53    

    Mesurer le bâti est une mission traditionnelle dévolue aux constructeurs, qu’ils soient maçons, architectes ou ingénieurs. À la fin du XVIIe siècle, une polémique naît parmi les institutions royales et corporatives pour vaincre les abus commis dans l’évaluation des biens immobiliers et accroître la maîtrise des coûts constructifs. Le toisé, c’est-à-dire la mesure à la toise, mérite d’être constituée en science et pour ce faire d’être régulé. Ce sera tout l’enjeu des débats portés par des architectes, comme Pierre Bullet, devant l’Académie d’architecture. Il s’agissait de trancher entre les deux méthodes pratiquées depuis toujours par les maçons : « la toise bout-avant sans retour » ou « celle aux us et coutume de Paris », voire d’aller au delà. Favorable aux maîtres d’œuvre, la seconde méthode sera normalisée par l’enseignement académique à partir d’Antoine Desgodets, à défaut de réformer de fond en comble les méthodes de mesure selon les outils géométriques, mais aussi par la transformation du statut de l’expert qui démontre les enjeux juridique et politique portés par cette question.

    Robert Carvais, Philippe Bernardi, Joel Sakarovitch, « Pour une histoire des fondations », Archeologia dell'architettura, 2012, pp. 105-109 

    Robert Carvais, « Redivivus. Qui est de rechief mis en besongne comme s’il estoit tout neuf : le réemploi des matériaux de construction à Paris sous l’Ancien Régime », 2008, pp. 531-547    

    Il s’avère difficile de repérer des traces de la récupération de matériaux sous l’Ancien régime. Si l’archéologie parisienne pourrait révéler le contraire, ce sont avant tout les actes de la pratique constructive ordinaire – marchés et expertises – qui nous dévoilent la réalité prolifique du réemploi. Déjà usitée dans les travaux publics et les bâtisses de prestige, la récupération se généralise dans la construction ordinaire privée et la réhabilitation de logements pour des couches sociales moins aisées, pour des raisons d’économie budgétaire. Nous essayerons de montrer d’abord comment le réemploi de matériaux – bien que non exprimée dans les traités d’architecture – devient une pratique systématique au point que l’on puisse parler de politique économique de récupération. Nous exposerons ensuite comment cette pratique rencontre des obstacles de deux ordres : technique et juridique.

    Robert Carvais, « L'indisponibilité du vivant », Hypothèses , 2006, n° 10, pp. 391-402   

    Robert Carvais, « L’ébauche d’un droit du travail dans le secteur du bâtiment. La pratique de la juridiction de la maçonnerie à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles », 2006, pp. 15-33    

    Au regard du sens particulier que peut recouvrir le concept de « travail » sous l’Ancien Régime, profondément opposé à celui qu’il aura après la Révolution, nous nous sommes interrogés sur les moyens mis en place par le droit pour encadrer « cette occupation journalière à laquelle l’homme est condamné par son besoin, & à laquelle il doit en même tems sa santé sa subsistance, sa sérénité, son bon sens & sa vertu peut-être » (Encyclopédie de Diderot et d’Alembert). À partir de recherches menées dans le fonds Z1J des Archives nationales, il nous est apparu que la Chambre des bâtiments (juridiction de la maçonnerie) a joué, dans le domaine de la construction, le rôle d’une autorité de normalisation et/ou de surveillance du travail concernant le bâti parisien, tant dans les rapports entre maître d’ouvrage et maître d’œuvre (travail indépendant, libéral) que dans ceux entre entrepreneurs en maçonnerie et compagnons ou manœuvres (travail subordonné, salarié). Les deux missions de police et de justice, inégalement développées à travers l’époque moderne et exercées simultanément par la même institution, ont déterminé des champs d’inspection et de réglementation différents quant au travail dans le domaine de l’art de bâtir. Ainsi la police des chantiers parisiens oppose, par une procédure administrative, l’individu à l'État, ou vice-versa, sous couvert de la notion d’« intérêt public ». Le contrôle des maîtres généraux se porte alors sur la qualité du travail dans sa conformité aux us et coutumes, ainsi qu’à la réglementation technique de la Chambre elle-même ; ils examinent également le statut du travailleur dans le respect des règles corporatives, et la nature équitable du contrat d’entreprise. En ce qui concerne la justice, fonction qui exige un affrontement entre deux justiciables privés, les principes guidant la conduite du tribunal correspondent au « respect des conventions » (droit des contrats, équilibre des prestations), à celui du droit de propriété (garantie de protection à l’égard des tiers, empiètement, utilisation de matériaux n’appartenant pas au constructeur) et aux garanties de procédure (le maître est-il toujours « cru sur son affirmation » ? ; sanctions de l’inexécution du contrat de travail).

    Robert Carvais, « L'ancien droit de l'urbanisme et ses composantes constructive et architecturale, socle d'un nouvel  ars  urbain aux XVIIe et XVIIIe siècles. Jalons pour une histoire totale du droit de l'urbanisme », Revue d'Histoire des Sciences Humaines , 2005, n° 12, pp. 17-54    

    RésuméAucun savoir n’est généré spontanément, d’autant s’il est la résultante de plusieurs disci-plines. Le droit de l’urbanisme connaît une préhistoire informulée qui recommande de sérier ses composantes. Ainsi, avant de concevoir une ville, convient-il d’apprendre à construire une maison. Il est indispensable ainsi de fédérer les savoirs constructifs et architecturaux. Mais cela ne saurait suffire. Tout le droit ne naît pas sous l’Ancien Régime de la monarchie absolue. Les initiatives sont ailleurs. Si le concept d’urbanisme naît au XIXe siècle, nombre de pratiques politiques et juridiques s’exercent dès le XVIIe siècle – certaines dès le Moyen-Âge – dans trois directions complémentaires : les métiers du bâtiment élaborent des coutumes d’embellissement du bâti, pratiquent les servitudes et la mitoyenneté. Chaque cité élabore ses propres ordonnances pour contenir et organiser ses activités, à des fins d’utilité publique. De fait, les villes créent nombre d’institutions spécialisées. Plusieurs professions instaurent et contrôlent judiciairement une réglementation sécuritaire. Ces savoirs juridiques urbains sont dès le XVIIe siècle réduits en art : tels les projets de règlements, les manuels britanniques de construction. En France, la démarche est plutôt le fait de quelques architectes. L’émergence d’un droit de l’urbanisme au XVIIIe siècle se manifestent à travers deux types d’ouvrages au destin tenace : le commentaire de coutumes et le traité sur la police, mais aussi dans une normalisation des techniques. Les applications théoriques et pratiques de ces savoirs constitueront les bases d’un nouvel ars urbain.

    Robert Carvais, « Servir la justice, l'art et la technique : le rôle des plans, dessins et croquis devant la Chambre royale des Bâtiments », Sociétés & Représentations , 2004, n° ° 18, pp. 75-96    

    RésuméLe droit est une science écrite ou orale mais rarement dessinée. Pourtant lorsqu’une institution judiciaire est confrontée à un objet technique, l’utilité d’une transcription graphique peut se révéler nécessaire. Dans ce cas, à qui s’adresse toute cette iconographie ? Et que sert-elle ? Dans le domaine de la construction fortement impressionné par l’architecture, il n’est pas rare que l’on ait recours à des traces graphiques. En analysant les archives de la juridiction de la maçonnerie qui nous sont parvenues (1670-1791), nous avons trouvé de nombreuses illustrations dont nous avons cherché les fonctions. Dans ce corpus délimité ainsi constitué, nous avons retracé l’évolution de la place de l’image par rapport au texte majoritaire. Nous avons constaté une recrudescence des documents dessinés dans les vingt dernières années de l’Ancien Régime, comme si les Lumières portaient témoignage d’une plus grande rationalité dans le discours juridique par la transposition graphique des faits. Trois types d’images correspondent alors aux trois temps du procès.

    Robert Carvais, « La Force du Droit. Contribution à la définition de l'entrepreneur parisien du bâtiment au XVIIIe siècle », 1995, pp. 163-189    

    Résumé L'historiographie française méconnaît encore le concept d'entrepreneur de l'Ancien Régime. Afin de contribuer à sa compréhension, la présente étude s'attèle à analyser celui exerçant son métier dans le domaine de la construction : « l'entrepreneur du bâtiment » - le plus souvent maçon - terme qui déjà à l'époque moderne relevait du pléonasme. Après avoir précisé la confusion qui régnait dans les esprits et qui persiste aujourd'hui lorsque l'on traite de l'entrepreneur, de l'architecte ou bien de l'ingénieur, l'expérience du droit (en particulier, les archives judiciaires de la Chambre des Bâtiments à Paris) apporte scientifiquement les deux critères nécessaires et suffisants à une définition claire et simple de l'entrepreneur du bâtiment : une formation et un contrat. Désormais l'identification de ces personnages devrait s'avérer plus aisée et fiable.

  • Robert Carvais, Comment les erreurs de conversion de mesures se propagent-elles ?, Paris : Société Française d'Archéologie et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2016, pp. 390-392    

    Carvais Robert. Comment les erreurs de conversion de mesures se propagent-elles ?. In: Bulletin Monumental, tome 174, n°3, année 2016. Jean Bologne et les jardins d'Henri IV. pp. 390-392.

    Robert Carvais, Antonio Becchi, Hélène Rousteau-Chambon et Joël Sakarovitch (dir.), Philippe de La Hire (1640-1718). Entre architecture et sciences, Éditions du patrimoine, 2014  

    L’intention des directeurs de cet ouvrage collectif et collaboratif, fruit d’un colloque international, était d’étudier la vie et d’analyser l’œuvre de Philippe de La Hire, personnage énigmatique à plus d’un titre. À regarder les travaux qui lui ont été consacrés, nous trouvons principalement des notices biographiques de dictionnaires généraux ou spécialisés, quelques renvois dans des ouvrages scientifiques et quelques rares articles. En revanche, la propre bibliographie de cet auteur couvre ...

    Robert Carvais, Systèmes médiévaux de mesure dans l’Italie du Nord, Société Française d'Archéologie, Paris : Société Française d'Archéologie et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2013, pp. 60-61    

    Carvais Robert. Systèmes médiévaux de mesure dans l’Italie du Nord. In: Bulletin Monumental, tome 171, n°1, année 2013. pp. 60-61.

  • Robert Carvais, Emmanuel Chateau Dutier, Valérie Negre, Experts et expertises du bâtiment à Paris, 1690-1790. Pratiques des savoirs entre jugement et innovation, 2023, 314 p. 

    Robert Carvais, Valérie Negre, Michela Barbot, Emmanuel Chateau Dutier, Pratiques des savoirs entre jugement et innovation. Experts, expertises du bâtiment, Paris 1690-1790, 2019 

    Robert Carvais, Philippe Bernardi, Rapport final du projet Bédoin au CNRS Mission interdisciplinaire, 2014, 231 p. 

  • Robert Carvais, Expertiser le bâti parisien au Grand Siècle, 2006   

    Robert Carvais, Emmanuel Chateau Dutier, Josselin Morvan, La répartition des affaires au sein de la communauté d’experts-jurés parisiens du bâtiment au XVIIIe siècle : approche quantitative et analyse de réseau bi-parti pour 1726, 2021 

  • Robert Carvais, « Histoire(s) de la Bibliothèque de la Cour de cassation au regard de l’évolution de la documentation juridique », le 11 décembre 2023  

    Conférences placées sous la présidence de Robert Carvais, Directeur de recherche émérite au CNRS (Centre de théorie et analyse du droit)

    Robert Carvais, « L’accès aux sources et aux résultats de recherche sur le droit », le 01 juin 2023  

    Colloque organisé par le CTAD, Paris Nanterre Université / CNRS, sous la direction de Isabelle Boucobza, Robert Carvais, Olivier Leclerc et Anne-Charlotte Martineau.

    Robert Carvais, « Les mécanismes de l’expertise et ses acteurs », le 25 mai 2023  

    Colloque final de l'ANR Experts organisé par le CTAD, Université Paris Nanterre - CNRS, l'IDHES et le CRIHN - Université de Montréal

    Robert Carvais, « Le droit comme patrimoine », le 01 décembre 2022  

    Organisé par l'Institut de Recherche Montesquieu (Université de Bordeaux), l'Institut des Sciences Sociales du Politique (Université Paris Saclay) et Les Marchés, Institutions et Libertés (Université de Créteil)

    Robert Carvais, « Les communs urbains saisis par le droit », le 14 avril 2022  

    Organisé par l'ENS Paris-Saclay, avec l’Université Mc Gill et l’Institut des sciences sociales du politique

    Robert Carvais, « Les inscriptions spatiales de la réglementation des métiers (Moyen Âge et époque moderne) », le 10 juin 2021  

    Organisé avec le soutien de la MSH Paris-Saclay, du laboratoire DYPAC (UVSQ), du CRH (EHESS), de l’IDHES (Évry), du Lab2Pt (Universidade do Minho), du LaMOP (Paris 1 Panthéon Sorbonne) et du CTAD (Paris Nanterre)

    Robert Carvais, « Les formes de réglementation des métiers dans l’Europe médiévale et moderne », le 14 novembre 2019  

    3e colloque international organisé par Philippe Bernardi (CNRS-LaMOP), Caroline Bourlet (CNRS-IRHT), Maxime L’Héritier (Paris 8-HISPOSS/ArScAn) et Corine Maitte (UPEM-ACP)Judicaël Petrowiste (Paris Diderot-ICT.

    Robert Carvais, « Introduire le droit », le 23 mai 2019  

    Colloque organisé par le Centre de théorie du droit de l'Université Paris Nanterre

    Robert Carvais, « Robert Carvais », le 31 janvier 2019  

    Organisé par le Centre de Théorie et Analyse du Droit

    Robert Carvais, « Requérir, délibérer, se régler : les acteurs des normes professionnelles », le 13 septembre 2018  

    Organisé par le Réseau des médiévistes belges de langue française et l’Université de Paris-Est Marne-la-Vallée

    Robert Carvais, « Enjeux philosophiques du droit coutumier », le 14 mai 2018 

    Robert Carvais, « L'histoire de l'édition juridique (XVIe-XXIe siècles) », le 25 janvier 2018 

    Robert Carvais, « L’État en scènes. Théâtres, opéras, salles de spectacles du XVIe au XIXe siècle », le 14 juin 2017  

    Organisé par : Robert Carvais, Directeur de recherche, CNRS, Paris-Ouest-Nanterre-La Défense ; Cédric Glineur, Prof. d’histoire du droit, Céline Husson-Rochcongar, MCF droit public et Sophie Sedillot, MCF histoire du droit, Univ. Picardie Jules Verne

    Robert Carvais, Michela Bardot, « Les livres sur le toisé et l'estimation en France et en Italie (XVIe-XIXe siècles) : circulations, continuités, ruptures », Le livre technique avant le XXe siècle: à l'échelle du monde, Paris, le 18 juin 2014 

    Robert Carvais, « L'état d'urgence : de l'exception à la banalisation », le 24 novembre 2016  

    Organisé par l’UMR 7074 Centre de Théorie et Analyse du Droit avec la participation de Monsieur Jacques Toubon, Défenseur des droits.

    Robert Carvais, Valérie Nègre, « Parisian Surveyors (1690-1792): Founding an Expert Corps », Proceedings of the Fifth International Congress on Construction History, Chicago United States (US), le 01 janvier 2015 

    Robert Carvais, « Plaidoyer pour une histoire humaine et sociale de la construction », Plaidoyer pour une histoire humaine et sociale de la construction, Paris, le 19 juin 2008 

    Robert Carvais, « Auguste Choisy : pour un usage des sciences sociales et humaines au service de l'histoire de la construction », Auguste Choisy : pour un usage des sciences sociales au service de l'histoire de la construction, Madrid Spain (ES), le 19 novembre 2009 

    Robert Carvais, « Creating a Legal Field: Building Customs and Norms in Modern French Law », Creating a Legal Field: Building Customs and Norms in Modern French Law, Cottbus Germany (DE), le 20 mai 2009 

    Robert Carvais, « Architecture et droit : mimesis théoriques et liaisons pratiques », Architecture et droit : mimesis théoriques et liaisons pratiques, Paris, le 31 août 2005 

  • Robert Carvais, La greffe humaine 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Réjane Ruas, L'architecture d'une ville marchande sous l'Ancien Régime : Beaucaire de la Renaissance à la Révolution., thèse soutenue en 2015 à Montpellier 3 sous la direction de Thierry Verdier, membres du jury : Hélène Rousteau-Chambon (Rapp.), Fabienne Sartre  

    Beaucaire, petite ville située sur la rive du du Rhône, à la frontière entre le Languedoc et la Provence, sur le territoire de l'Argence, présente un patrimoine architectural hors du commun. Composé d'églises et de chapelles, de couvents et de collèges, d'édifices publics et surtout d'un très grand nombre d'hôtels particuliers, ce patrimoine monumental, pour l'époque moderne, n'a jamais été étudié dans son intégralité.Pourtant, Beaucaire fut dès le Moyen-Age une cité prospère, dont la foire développait un chaland qui s'étendait du haut pays cévenol, jusqu'aux grandes capitales marchandes (de Lyon à la Champagne) pour aboutir aux marches de l'Orient et de la Sublime Porte. Ce fut à cette particularité "marchande" que la ville dut une bonne part de sa richesse, de sa puissance et de son luxe. L'architecture devint, de l'aube de la Renaissance à la révolution industrielle, l'expression de cette réussite.Peu de villes marchandes du sud de la France ont bénéficié d'études globales sur leur architecture et sur leur cadre de vie. Le propos de cette thèse consista à définir l'image de l'une d'elles, en s'appuyant sur toutes les sources archéologiques, historiques, et archivistiques disponibles. Loin d'être un simple répertoire d'objets monumentaux, Beaucaire offre au chercheur en histoire de l'architecture l'occasion de visiter plusieurs siècles d'architecture sous le prisme très particulier d'une activité marchande omniprésente et profondément ancrée dans "l'esprit d'une cité".

    Lise Serra, Le chantier comme projet urbain, thèse soutenue en 2015 à Paris 10 sous la direction de Hélène Hatzfeld, membres du jury : Laurent Devisme (Rapp.), Vincent Veschambre (Rapp.), André Bruston et Pascale Philifert    

    En questionnant les relations qui existent entre chantier et projet urbain, cette thèse a un double objectif : contribuer à une meilleure compréhension des transformations concrètes de la ville et à une gestion des relations entre chantier et projet urbain, plus innovante et anticipant les exigences des prochaines décennies. Le chantier et le projet urbain sont souvent considérés comme deux étapes sans relation de la fabrication de la ville. Pourtant, l’étude de cinq chantiers d’aménagement et de construction à Lyon, dans le cadre d’une convention CIFRE, montre l’existence de relations complexes entre le chantier et la ville. L’observation des chantiers, les entretiens et l’analyse de réunions font apparaître les limites spatio-temporelles du chantier comme plus poreuses et plus vastes que les seules palissades et le contour des équipes de chantier comme allant au-delà des limites de corporations. Elles permettent d’envisager le chantier comme un projet urbain, dans le sens d’un espace-temps vivant en transformation permanente. Lieu de travail, de vie et d’imaginaire, il est la source de représentations multiples, par l’ensemble des acteurs de la ville en train de se faire : professionnels, élus et citadins. Cette relation est cependant marquée par une triple contradiction : entre l’exigüité des chantiers en zones urbaines denses et leur débordement sur l’espace public ; entre les images positives du chantier, symbole de progrès et de maîtrise des hommes sur leur environnement, et les nuisances qu’il représente ; entre la curiosité qu’il suscite et l’impensé de cet espace-temps lors de la conception des projets urbains. C’est à la condition que les acteurs de l’urbanisme, de l’aménagement urbain et du secteur du bâtiment, les représentants associatifs, élus et habitants prennent en compte ces contradictions que le chantier de la ville peut revêtir le sens de grand projet partagé, d’atelier à l’air libre et de construction en cours, dans une théorie orientée vers l’action.

    Julien Puget, Les agrandissements d’Aix et de Marseille (1646-1789) : Droits, espaces et fabrique urbaine à l'époque moderne, thèse soutenue en 2015 à AixMarseille sous la direction de Brigitte Marin et Jean-Louis Mestre, membres du jury : Isabelle Backouche (Rapp.), Jean-François Chauvard  

    À partir de deux opérations d’agrandissement de ville au XVIIe siècle (Aix en 1646, Marseille en 1666), cette recherche vise à comprendre les modalités concrètes de production de l’espace urbain sous l’Ancien Régime, à la fois au plan humain et matériel. Cette étude débute au ras du sol, à l’échelle la plus fine de la matérialité urbaine, à savoir le parcellaire. À partir d’une réflexion croisée autour des droits du sols et du marche de l’immobilier, l’enjeu ici est de mieux comprendre le poids des structures et des mécanismes juridiques privés dans les processus de fabrique de la ville. Changeant d’échelle d’analyse, un ensemble d’interrogations liées au domaine de l'économie du bâtiment permet de mettre en évidence les modalités économiques, sociales et juridiques qui entourent les chantiers de la construction. Le but ici est à la fois de dégager les règles cadrant l'activité constructive, et de déterminer les contours de la pratique des individus dans ce domaine. Cet axe induit une réflexion autour de la structuration à la fin du XVIIe siècle d’un ordre public constructif. Enfin, cette recherche aborde dans un troisième temps l’espace urbain dans son ensemble le plus vaste, à la fois sur le plan matériel et administratif. À partir des cadres politiques et institutionnels sollicités et déployés pour mener à bien ces opérations, c’est la question de l’intégration et de la gestion de ces nouveaux espaces à l'ordre urbain existant qui nous préoccupe.

  • Erwann Le Franc, Bâtir en Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècles : l'exemple du Vannetais, thèse soutenue en 2020 à Nantes sous la direction de Hélène Rousteau-Chambon, membres du jury : Thierry Verdier (Rapp.), Sophie Descat et Claude Mignot  

    Cette thèse, inscrite dans une recherche d’histoire sociale de l’architecture moderne, vise à saisir l’ensemble du processus de l’art de bâtir. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le secteur du bâtiment est un rouage essentiel de l’activité humaine. En Bretagne, dans le Vannetais, il est porté par le dynamisme commercial et religieux de la période. Cette recherche prend d’abord pour objet d’étude le monde du bâtiment comme système culturel : la vie des artisans, les métiers, leur organisation et leurs statuts, la formation, la transmission des savoirs et des savoir-faire, la culture livresque des architectes. La période est délimitée aux années 1620, qui voient l’émergence sur le territoire de l’architecte moderne, jusqu’aux années 1750, moment où l’intendance de Bretagne, réorganise le corps des ingénieurs des Pont et Chaussées. A partir d’une documentation largement inédite, il s’agit d’analyser comment ces hommes exercent leurs métiers, de voir la façon dont ils s’inscrivent dans le processus de construction, en étudiant le mécanisme de la commande, l’économie et la vie des chantiers. Le monde du bâtiment est traversé par des idées, des influences qui sous-tendent l’évolution des formes et des techniques. A partir d’exemples choisis, en s’appuyant sur l’iconographie (plans, dessins, gravures) et l’architecture conservée, au regard du contexte, nous observons la mise en œuvre du bâti. Comment sont déterminés les programmes, quelles sont les influences et les transferts culturels ?

    Tiffanie Le Dantec, Les façades enduites au plâtre d'Île-de-France. Le déclin du plâtre extérieur, du XVIIe au XXe siècle., thèse soutenue en 2019 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Nadia Sallé-Hoyet et Jean-Claude Yon, membres du jury : Valérie Nègre (Rapp.), Annalisa Viati Navone et Véronique Vergès-Belmin  

    La notoriété du plâtre de Paris dépasse les frontières de la France, son utilisation pour le moulage, la sculpture, les décors architecturaux associés aux productions artistiques françaises lui donnèrent ses lettres de noblesse. Le plâtre est avant toute chose un des matériaux les plus utilisé dans la construction francilienne, et l’un des plus visibles. La moitié des bâtiments parisiens et une grande partie du bâti historique d’Île-de-France offrent encore à la vue du passant des façades enduites en plâtre, datant d’entre le XVIIe siècle et le milieu du XXe siècle. Cependant, les enduits de plâtre sont confondus avec des enduits de ciment ou de chaux, sont appelés à tort plâtre-et-chaux et sont parfois recouverts de peintures épaisses qui brouillent leur observation. De ce fait, les enduits, souvent qualifiés d’ouvrages constructifs mineurs, sont peu étudiés et le plâtre reste un matériau encore ignoré malgré un regain d’intérêt de la part des chercheurs sur les matériaux « pauvres » tels que la chaux ou la terre. Les enduits au plâtre ont pourtant une valeur autre qu’historique et technique. L’esthétique de leur riche ornementation qui cisèle les parements d’ombre et de lumière, mais également leurs couleurs et leurs textures, participent pour beaucoup aux ambiances urbaines. Cette étude se propose d’explorer le déclin de l’utilisation du plâtre en façade à travers l’analyse d’un corpus de soixante édifices soit une centaines de façades décrites et intégrées à une base de données et à un Système d’Information Géographique (SIG). Les enduits observés couvrent trois siècles, de l’âge d’or de la pratique au XVIIe siècle jusqu’à la disparition des savoir-faire suite aux grands conflits du XXe siècle, en passant par les changements drastiques dans la fabrication des matériaux lors de la révolution industrielle. La lecture des traités de construction, des journaux, des brevets d’invention et l’étude de devis de maçonnerie et de procès-verbaux d’experts du bâtiment complètent la recherche de terrain par une étude historique. De 1667 aux années 1980, l’usage du plâtre en extérieur est décortiqué à travers l’évolution de l’extraction, de la fabrication, de la mise en œuvre du plâtre et de la conception des façades. La thèse explore comment, de matériau incontournable à la construction, le plâtre est peu à peu relégué aux décors intérieurs au fur et à mesure de l’altération de sa qualité et de la disparition des savoir-faire locaux.

    Hervé Leblond, Pour une approche de la conception architecturale au XIIe siècle : analyse métrologique et mécanique de l'église de Brion ( Maine-et Loire), thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Florence Journot, membres du jury : Bruno Phalip (Rapp.), Daniel Prigent et Enrique Rabasa Díaz  

    La 1ère partie de la thèse comprend trois volets. Le premier rappelle les connaissances générales sur la construction médiévale, en particulier le problème des plans. Ont été considérés plus en détail les plans du St­ Sépulcre d’Arculf et la reconstitution du temple futur de Richard de St ­Victor. Le 2nd volet fait le point sur les connaissances médiévales en mathématiques et en physique. Le 3e résume les théories sur la stabilité des voûtes développées du XVIIe au XXe siècle, par des mathématiciens et des ingénieurs, puis par des restaurateurs et historiens de l’architecture. La 2e partie est consacrée à l’étude de l’église de Brion (Maine ­et ­Loire), qui est remarquable par la qualité et la diversité de ses voûtes : en berceau sur le chœur, voûtes d’ogives primitives sur le transept, coupole nervée sur la croisée, voûtes à croisée d’ogives de type angevin sur la nef, et une voûte nervée complexe, apparentée à celles du chœur de St ­Serge d’Angers, au haut du clocher. La principale originalité de la thèse réside dans l’étude géométrique et mécanique de ces voûtes. L’analyse de modèles numériques réalisés par un procédé photogrammétrique a permis d’identifier la forme des voûtains. On a constaté notamment que ceux des voûtes d’ogives sont cylindriques, et que la direction des assises ne dicte pas leur géométrie. L’analyse mécanique utilise la théorie de l’élasticité. Elle a permis de montrer l’importance de plusieurs points : fonction des doubleaux qui soulagent la voûte en berceau, rôle de la colonnette centrale d’un fenêtre géminée, contraintes importantes qui apparaissent autour du trou de passage des cloches, fonctionnement des voûtes angevines comme des coupoles.

    Juliette Hernu-Bélaud, De la planche à la page. Pierre Bullet et l’architecture en France sous Louis XIV, thèse soutenue en 2015 à Paris 4 sous la direction de Alexandre Gady, membres du jury : Jean-Philippe Garric (Rapp.), Claude Mignot    

    Le sort qui touche tous les architectes qui ont vécu et travaillé dans l’ombre de Jules Hardouin-Mansart semble ne devoir cesser qu’avec les monographies qui leur sont peu à peu consacrées. C’est le premier objectif de cette thèse. Pierre Bullet est en effet l’un de ces oubliés dont le rôle est difficilement saisissable à première vue. Il témoigne pourtant, par ses réalisations, par ses activités, et à travers son Architecture pratique, d’une évolution tant dans la manière de voir et de faire l’architecture, que dans les habitudes constructives. Cette étude s’attache à définir et à expliquer cette évolution, tout en mesurant la place qu’a pu y tenir Bullet. Elle s’organise en trois axes. L’œuvre bâti est étudié d’abord, puis les modes et particularités du processus d’invention de l’architecte sont exposés à travers l’étude des nombreux dessins conservés au Musée national de Stockholm. L’ouvrage majeur de Bullet, l’Architecture pratique, est ensuite analysé en tant qu’objet d’abord, puis comme témoin de la normalisation à l’oeuvre dans l’architecture à la fin du XVIIe siècle. Cette synthèse est complétée par plusieurs outils et documents : un volume d’annexes contenant les transcriptions d’écrits inédits de Pierre Bullet ; un catalogue des œuvres ; un catalogue des dessins rassemblant l’ensemble des feuilles conservées au Musée national de Stockholm attribuées à Bullet ; une édition critique et cumulative de l’Architecture pratique.

    Matthieu Pinon, Une lecture architecturale d’archives du bâtiment : l'exemple de chantiers havrais du XVIe au XVIIIe siècle, thèse soutenue en 2013 à Paris Est sous la direction de Joël Sakarovitch, membres du jury : André Guillerme (Rapp.)    

    L'objectif principal de ce travail est de contribuer à une définition d'une lecture architecturale des archives du bâtiment. Nous nous proposons d'étudier un fonds archivistique relatif à des constructions rurales du XVIe s. et de chercher à comprendre comment la création du nouveau port du Havre a impacté sur le long terme le monde de la construction dans la région. Notre intention est d'être au plus près du monde de la construction courante pour la période analysée, ce qui nous permettra de poser le problème de la nature réelle d'une supposée frontière entre chantier « savant » et chantier « vernaculaire » qui s'avère parfois difficile à déterminer. Si la quasi intégralité des bâtiments étudiés ont disparu aujourd'hui, l'abondance des documents d'archives permet de les étudier suivant deux aspects : l'un repose sur une lecture économique des documents anciens permettant de retracer le fonctionnement des chantiers courants, la provenance des matériaux, les prix pratiqués et plus généralement le fonctionnement de l'artisanat local. Cette étude révèle les évolutions conduisant à l'apparition de maitres d'œuvres sur ces petites opérations par le biais des travaux d'entretien sur les fontaines et ouvrages hydrauliques puis l'expertise de maisons de ville et enfin sur les travaux lourds de réhabilitation de bâtiments menaçant ruine. L'autre prend en compte une lecture technique et constructive des documents du fonds d'archives. Par l'analyse du positionnement de chaque ouvrage décrit il devient alors possible de restituer l'organisation générale du bâtiment complet et ses mutations progressives au cours des siècles. Deux sites seront plus particulièrement détaillés mais compte tenu de leurs différences de fonction et d'échelle, ils démontrent que la méthode d'analyse constructive est généralisable à l'ensemble des bâtiments du territoire étudié voire même au-delà

    Gilles Bienvenu, De l'architecte voyer à l'ingénieur en chef des services techniques : les services d'architecture et d'urbanisme de la ville de Nantes du XVIIIe siècle au XXe siècle, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Gérard Monnier, membres du jury : Daniel Le Couédic  

    Production collective, la ville est notamment produite par des professionnels identifiés qui élaborent des outils et mettent en œuvre des processus. Sur un temps long - du XVIIIe siècle au milieu du XXe siècle - et sur un territoire d'étude singulier - la ville de Nantes, exemplaire par la richesse des situations expérimentées au cours de la période - le questionnement sur la fabrique de la ville parcourt deux axes: d'une part l'étude de l'organisation des services municipaux chargés de l'élaboration des projets et de la conduite des transformations urbaines, en termes de voirie, d'architecture, de réseaux et d'urbanisme, et d'autre part celle des personnalités qui constituent ces services, notamment les chefs de service, architectes, ingénieurs, urbanistes, et leurs collaborateurs immédiats. L'échelle de Nantes, une ville en croissance et en mutation, d'une dimension encore modérée en superficie et en population dans la période considérée, permet de saisir des enjeux globaux dans l'exploration des outils qui ont accompagné les transformations urbaines, les ont rendues possibles ou en ont rendu compte, en termes de réglementation, de planification, de projetation, d'exécution, de contrôle, à l'articulation du technique et du politique.

    Ivan Lafarge, Le plâtre dans la construction en Ile-de-France : techniques, morphologie et économie avant l'industrialisation, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Anne-Françoise Garçon, membres du jury : André Guillerme (Rapp.), Nicole Blanc et François Blary  

    La prééminence du plâtre dans la construction en région parisienne depuis le Moyen Age se caractérise par la variété d'utilisation de ce matériau dans tous les contextes sociaux. Les continuités techniques sont extrêmement fortes tout au long de la période considérée, alors même que l'origine de l'utilisation du plâtre remonte à l'Antiquité. Si on ne sait rien des modes de production du plâtre les plus anciens, un fait marquant est son industrialisation tardive ; étrange parallèle, les modes de mise en œuvre sont marqués par de très forte permanences techniques. L'utilisation du plâtre depuis l'Antiquité est toutefois marquée par des ruptures techniques qui empêchent de considérer ce matériau dans la longue durée d'un strict point évolutionniste. Ainsi, l'objectif est d'identifier dans une perspective diachronique l'ensemble des chaînes techniques de la production à la mise en œuvre du plâtre, afin d’en caractériser les ruptures par l'innovation. Grâce à ce décryptage, on met en lumière un système économique mêlant exploitation « minière » du plâtre à l’exploitation du même matériau basée sur des cycles de récupération. Les approches, variées et complémentaires, et des comparaisons croisées ainsi que la validation d’hypothèses par l'archéologie expérimentale permettent de mieux comprendre ces phénomènes.

  • Gaëlle Caillet, Archéologie du sucre : les complexes sucriers du Val de Loire, XVIIème-XIXème siècles, thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Florence Journot, membres du jury : Jean-François Belhoste et Hélène Noizet  

    Cette recherche doctorale s’intéresse aux unités de production dans lesquelles le sucre de canne est transformé en sucre raffiné. Il s’agit d’un objet d’étude méconnu car les centres de raffinage sont avant tout mentionnés pour mettre en avant la politique mercantiliste de Colbert ou illustrer la diffusion du sucre en France à l’époque moderne. Pourtant, ces industries constituent un objet d’étude à part entière. À travers l’exemple du Val de Loire et en raisonnant à partir de témoignages indirects, il est possible de s’interroger sur la manière dont cette nouvelle activité urbaine modifie les paysages en abordant les lieux investis, leur matérialité et les conséquences économiques et environnementales liées à son implantation.

    Catherine Isaac, Construire en province au XVIIIe siècle : les ingénieurs des États de Languedoc, thèse soutenue en 2018 à Toulouse 2 sous la direction de Pascal Julien et Émilie d' Orgeix, membres du jury : Hélène Rousteau-Chambon (Rapp.), Valérie Nègre (Rapp.)  

    Le XVIIIe siècle, période clé pour l’histoire des ingénieurs, voit la création des grands corps et de leurs écoles (Ponts et Chaussées, Génie), et la naissance de la figure de l’ingénieur moderne. Avec Jean-Rodolphe Perronet comme figure de proue, l’ingénieur des Ponts et chaussées personnifie cette évolution, en se distinguant à la fois de l’architecte et du militaire, employé par la puissance publique au service du bien commun. Dans les années 1990, les travaux relatifs à l’histoire des ingénieurs prennent un essor considérable, avec les publications d’Anne Blanchard, Antoine Picon, Hélène Vérin, ou encore Janis Langins. Avant la Révolution française, le corps des Ponts et chaussées ne se déploie pas sur tout le territoire, les ingénieurs des pays d’États conservent leur indépendance jusqu’à la fusion opérée en 1791. Ceux-ci ont peu retenu l’attention, hormis leur évocation par Fernand de Dartein dans ses études sur les ponts remarquables en Bourgogne et en Languedoc, et les articles de Joseph Letaconnoux sur leurs homologues bretons. Cette recherche prend pour objet les ingénieurs civils au service de la province de Languedoc (personnes exerçant des fonctions d’ingénieurs aux différents niveaux de l’administration des travaux publics de la province de Languedoc). Elle est délimitée dans l’espace par les frontières de la province et dans le temps par le XVIIIe siècle.Si quelques publications ont été consacrées à certaines activités de ces ingénieurs comme les constructions de routes (Jérôme Slonina), de ponts (Fernand de Dartein déjà cité), ou la cartographie (François de Dainville), aucune n’a traité de ces ingénieurs en tant que tels. C’est l’ambition de la présente thèse. En premier lieu, cette recherche se concentre sur l’organisation, le recrutement, la formation, les réseaux et la vie quotidienne de ces ingénieurs. En second lieu, elle s’attache à leurs savoirs, aux travaux dans le cadre des sociétés savantes, aux voyages d’études et à la création des écoles de ponts et chaussées en Languedoc. Enfin en troisième lieu, en s’appuyant sur un corpus d’œuvres centré sur les ponts, elle examine la mise en œuvre de ces savoirs dans la construction et aux relations avec les entrepreneurs. En tirant profit de sources inédites, et en revisitant d’autres déjà connues, cette thèse vise à proposer une vision axée sur le parcours des hommes et la constitution, l’acquisition, la transmission des savoirs des ingénieurs languedociens du XVIIIe siècle, qui ne semble pas exister à ce jour.

    Léonore Losserand, Les chantiers d’églises paroissiales à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, thèse soutenue en 2017 à Paris 4 sous la direction de Claude Mignot, membres du jury : Laurence Croq et Alexandre Gady    

    Paris sous les premiers Bourbons voit fleurir nombre d'édifices religieux, parmi eux, les églises paroissiales forment un cas à part. Édifice de culte dévolu à un territoire urbain, l'église paroissiale est édifiée et financée par un maître d'ouvrage aux multiples facettes, aux intérêts parfois contradictoires : marguilliers, curés et paroissiens. Tenu par des contraintes financières spécifiques au cas paroissial, le chantier de ces églises doit s’insérer dans la comptabilité des fabriques et dans le quotidien des paroissiens pendant de nombreuses décennies. Les chantiers de construction ou reconstruction totales sont l’objet de cette étude : Saint-Jacques-du-Haut-Pas (1630 – vers 1690), Saint-Sulpice (1646 – vers 1791), Saint-Roch (1633 et 1653 – 1740), Saint-Nicolas-du-Chardonnet (1656 – vers 1720), Saint-Louis-en-l’Île (1656 – vers 1735), et Sainte-Marguerite (à partir de 1624). L’établissement du projet, qu'il soit d'ensemble ou partiel, commence parfois longtemps avant le début des travaux et la consécration de l'église ne signifie pas toujours l'achèvement du gros œuvre. Du projet aux adjonctions finales (façade, chapelles, etc.), en passant par le creusement des fondations ou encore les suspensions des travaux, le chantier paroissial révèle un aspect pérenne, qui le distingue des autres chantiers de son temps. Ces églises sont néanmoins mises en œuvre selon les techniques et avec les matériaux communément utilisés à l’époque dans le bassin parisien et par des artisans nombreux, bien que mal documentés. À travers la restitution des différentes phases du chantier, c'est l'histoire de la construction moderne qui trouve ici un visage.

    Emmanuel Chateau-Dutier, Le Conseil des bâtiments civils et l’administration de l’architecture publique en France, dans la première moitié du XIXe siècle, thèse soutenue en 2016 à Paris EPHE sous la direction de Jean-Michel Leniaud, membres du jury : Lucie K. Morisset (Rapp.), Jean-Philippe Garric (Rapp.), Sabine Frommel  

    À l’issue de la Révolution, la rationalisation de la politique architecturale opérée au moyen d’une centralisation des affaires qui s’appuie sur un découpage administratif très hiérarchique allait permettre, en moins d’un demi-siècle, de fournir aux nouvelles institutions les édifices nécessaires à leur exercice et d’inscrire leur existence symbolique dans le bâti. Comme commission consultative établie auprès du ministre de l’Intérieur en 1795, le Conseil des bâtiments civils fut appelé à se prononcer sur l’ensemble des questions relatives à l’architecture que lui soumettait le ministre. Ses compétences portaient tout autant sur l’examen sous le rapport de l’art de tous les projets d’architecture construits aux frais de l’État que sur des sujets aussi divers que le règlement des honoraires, les alignements de voirie ou la liquidation des sommes dues aux entrepreneurs. Principal outil de la politique architecturale de l’État, le Conseil des bâtiments civils allait être à l’origine d’une pratique encadrée de l’architecture. En commandant l’accès à la commande publique la plus rémunératrice et la plus importante pour la notoriété de l’architecte, et par la normalisation du processus de production architectural, le Conseil et l’administration des bâtiments civils furent à l’origine, selon le mot de Georges Teyssot, d’un véritable « système des bâtiments civils » dont le rôle fut sans doute plus déterminant encore que celui de l’École et de l’Académie des Beaux-Arts dans la première moitié du XIXe siècle.

    Aurélien Davrius, Jacques-François Blondel, architecte et théoricien dans le mouvement européen des arts au XVIIIième siècle dans le mouvement européen des arts : ses élèves, ses combats, thèse soutenue en 2014 à Montpellier 3 sous la direction de Thierry Verdier et Jacques Revel, membres du jury : Hélène Rousteau-Chambon  

    Après avoir travaillé sur "la Place d'Armes de Metz" (2008), puis sur son auteur, Jacques-François Blondel" (2011), le présent travail se propose de se pencher sur l'influence européenne de cet architecte professeur. Sont abordés les thèmes de l'enseignement à l'Académie royale d'architecture, avec son assistant Julien-David Le Roy, la politique des arts menée par Marigny, mais aussi le rôle de l'Antique, et du gothique, dans l'architecture du 18e siècle. Enfin, quelques élèves significatifs du professeur sont passés en revue, tel William Chambers, Simon-Louis Du Ry, Richard Mique, ainsi que ses deux fils Georges-François et Jean-Baptiste Blondel.

    Béatrice Gaillard, Les Franque : une dynastie d'architectes avignonnais au XVIIIe siècle, thèse soutenue en 2011 à Paris 4 sous la direction de Claude Mignot, membres du jury : Alexandre Gady et Pascal Julien    

    Issus d’une longue lignée de maîtres maçons et d’entrepreneurs, les architectes Jean-Baptiste Franque (1658-1758) et ses deux fils, François II (1710-1793) et Jean-Pierre (1718-1810), furent particulièrement actifs durant tout le XVIIIe siècle à Avignon, dans le Comtat Venaissin, mais aussi en Provence, en Languedoc et dans le Vivarais. Après des études à l’Académie de France à Rome, François II Franque devait connaître une brillante carrière à Paris et en province où il fut employé à de nombreuses reprises par les bénédictins mauristes.Cette étude monographique s’intéresse à la formation, à la culture et à la carrière de ces architectes. L’abondance des sources a permis d’étudier la mise en place et le fonctionnement des cabinets Franque d’Avignon et de Paris qui collaborèrent à de nombreuses reprises. La liste de leurs travaux, qui compte environ trois cent quatre-vingt entrées, prouve à quel point leur production fut importante. L’analyse de leur œuvre s’est attachée à étudier leur style qui s’intègre parfaitement à la production architecturale de leur époque et à mettre en avant leur talent reconnu dans l’art de la distribution et de la stéréotomie. Ce travail est accompagné d’un volume documentaire présentant la transcription de plusieurs sources, et notamment d’une très riche correspondance entre leurs clients et eux, qui éclairent le détail de l’activité de l’« agence » avignonnaise.