Vincent Valentin

Professeur
Droit public.
Sciences Po Rennes

  • THESE

    Les conceptions néo-libérales du droit : fondements d'un individualisme radical, soutenue en 2000 à Paris 2 sous la direction de Jacques Chevallier 

  • Vincent Valentin, Stéphanie Hennette-Vauchez, L'affaire Baby loup, ou la nouvelle laïcité, LGDJ, lextenso éditions, 2014, Exégèses, 115 p. 

    Vincent Valentin (dir.), Moyens économiques contre moyens politiques, les Belles lettres, 2013, Bibliothèque classique de la liberté, 518 p.   

    Vincent Valentin, Alain Laurent, Les penseurs libéraux, les Belles Lettres, 2012, Bibliothèque classique de la liberté, 918 p.   

    Vincent Valentin (dir.), "Liberté, partout et toujours", Les Belles Lettres, 2009, Bibliothèque classique de la liberté, 362 p. 

    Vincent Valentin, Les conceptions néo-libérales du droit, Economica, 2002, Collection Corpus ( Série essais ), 385 p. 

    Vincent Valentin, L'Anarcho-capitalisme: un individualisme anti-humaniste, l'auteur, 1992, 205 p. 

  • Vincent Valentin, « Freedom of conscience in private companies »: An economic or a political problem?, Religion, Law and the Politics of Ethical Diversity, Routledge, 2021, pp. 79-89   

  • Vincent Valentin, « L’effacement de la laïcité libérale en France. De la séparation du politique et du religieux vers la promotion du vivre‑ensemble », Canadian Journal of Law and Society / Revue Canadienne Droit et Société, 2021, n°2, pp. 303-321 

    Vincent Valentin, « Le principe de laïcité et la prison », 2018, pp. 23-27    

    Valentin Vincent. Le principe de laïcité et la prison. In: Revue juridique de l'Ouest, N° Spécial 2018. Les religions en prison : Entre exercice serein et exercice radicalisé. Regards croisés. pp. 23-27.

    Vincent Valentin, « Sur les fondements du libéralisme », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, 2003, n°1, p. 49 

    Vincent Valentin, « L'Europe au risque de la démocratie. La critique libérale », Raisons politiques, 2003, n°2, p. 25 

  • Vincent Valentin, « Préférences & Discriminations », le 06 juin 2024  

    Colloque organisé par l'ISJPS, Université paris 1 Panthéon-Sorbonne - CNRS, avec le CREDOF (Université Paris Nanterre - CTAD).

    Vincent Valentin, « Javier Milei et les premiers jours du libertarianisme en Argentine », le 03 avril 2024  

    1ère conférence du Cycle de conférences du Centre de Droit Constitutionnel "Les idées politiques de l'année électorale" organisé par le CDC, EDPL, Faculté de droit, Université Lyon 3 sous la direction scientifique de Jérôme Couillerot, Pr. de droit public, EDPL

    Vincent Valentin, « La loi du 15 mars 2004 vingt ans après », le 14 mars 2024  

    Colloque organisé par l'IDETCOM, université Toulouse Capitole sous la direction scientifique de Frédérique de la Morena, MCF en droit public à l’Université Toulouse Capitole et membre du Conseil des sages de la laïcité

    Vincent Valentin, « La laïcité, limite à la liberté de religion ? », le 17 octobre 2022  

    Organisé par le CECOJI (Centre Étude et de COpération Juridique Interdisciplinaire) et l'ERDP (Equipe de Recherche en Droit Privé), Université de Poitiers sous la direction de Céline Lageot, Professeur de droit public, Université de Poitiers et de Fabien Marchadier, Professeur de droit privé, Université de Poitiers

    Vincent Valentin, « L'idée de constitution économique en Europe. Généalogie et état des lieux », le 06 juillet 2022  

    Organisées par Université de Liège, sous l'égide de l'Association internationale de Droit économique

    Vincent Valentin, « Le polymorphisme de l’équilibre en droit », le 10 juin 2022  

    Organisé par le Centre de droit et politique comparés, UMR DICE - Faculté de droit de l'Université de Toulon, sous la responsabilité scientifique de Sylvie Schmitt et Céline Maillafet

    Vincent Valentin, « Vers une dépolitisation de la démocratie ? », le 09 juin 2022  

    Organisée par le CDPC de la Faculté de droit, Université de Toulon La Garde, sous la direction scientifique de Julien Giudicelli, MCU HDR, Bordeaux et Sylvie Schmitt, MCU HDR, CDPC-JCE, Toulon

    Vincent Valentin, « Valeur de la démocratie, valeurs démocratiques », le 27 mai 2022  

    Ateliers organisés sous la responsabilité scientifique de Julien GIUDICELLI et Sylvie SCHMITT dans le cadre du 59e Congrès de la Société québécoise de science politique, Valeurs, identité, politique. Plus d'informations sur la manifestation : https://sqsp.uqam.ca/59e-congres-sqsp2022/ 59e congrès #SQSP2022

    Vincent Valentin, « Le droit constitutionnel à l'épreuve du quinquennat d'Emmanuel Macron », le 10 mars 2022  

    Organisé par Monsieur Thibault Carrere, Enseignant-chercheur en droit public, Le Mans Université, Madame Elsa Kohlhauer, Enseignant-chercheur contractuel en droit public, La Rochelle Université et Raphaël Reneau, MCF en droit public, UBS

    Vincent Valentin, « Le libéralisme et le néolibéralisme dans l'histoire de la pensée », le 19 avril 2021  

    Séance du séminaire "Le libéralisme dans tous ses E/états" organisé par les laboratoires ICD (Interactions culturelles et discursives - EA 6297) et IRJI (Institut de Recherche Juridique Interdisciplinaire - EA 7496) de l'Université de Tours.

    Vincent Valentin, « Démocratie et marché dans une Union en crise », le 13 juin 2019  

    Colloque organisé sous la direction scientifique de Eric Carpano, Professeur, Directeur du Centre d’études européennes et Gaëlle Marti, Professeure, Directrice adjointe du Centre d'études européennes.

    Vincent Valentin, « Le droit des libertés en question(s) », le 28 mars 2019 

    Vincent Valentin, « Les concepts centraux du droit des droits de l'homme : aspects critiques », le 25 octobre 2018 

    Vincent Valentin, « La main (in)visible du droit. Etudes des rapports entre droit et économie », le 18 décembre 2017  

    Organisé par le FONDAFIP, le Centre de recherche Versailles Saint-Quentin Institutions Publiques (VIP) et le CRED de l’Université Paris II Panthéon-Assas, avec le soutien de la Revue Française de Finances Publiques

    Vincent Valentin, « La radicalisation religieuse saisie par le droit », le 30 novembre 2017  

    Organisé par le Centre de recherche Léon Duguit sous la direction scientifique d’Olivia Bui-Xuan

    Vincent Valentin, « Les religions en prison », le 17 octobre 2017  

    Journée d'étude organisée par l'IODE, sous la responsabilité scientifique d'Aurélien Rissel

    Vincent Valentin, « Le juge régulateur du fait religieux ou juger sans préjugé », le 23 juin 2017  

    Organisé par l’UMR DRES 7354 - Equipe droits et religions avec le soutien de la Mission de recherche Droit et Justice

    Vincent Valentin, « Droits humains », le 15 mai 2017 

    Vincent Valentin, « La démocratie entre substance et procédure », le 16 mars 2017  

    Organisé par Magali Bessone, Ufr de philosophie et Didier Mineur, IEP de Rennes

    Vincent Valentin, « Les religions et le droit du travail », le 20 octobre 2016  

    Colloque international organisé par l'Université de Rouen, la FDSEG, le CREDHO-DIC, l'IRIHS, le CUREJ, La Région Normandie et le département de Seine Maritime

    Vincent Valentin, « Rencontres "L'après Charlie: quelles réponses juridiques ? », le 20 mars 2015 

    Vincent Valentin, « Droit et légitimité », le 19 novembre 2009 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Lyvann Vate, Vers une nouvelle compréhension du principe de mérite. Des débats entre rawlsiens et libertariens à l'examen des formes possibles d'une réhabilitation., thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Blaise Bachofen  

    Le mérite comme principe de justification des inégalités est l'objet de critiques denses au cours des derniers siècles, venues du marxisme, des sciences humaines, ou encore, en philosophie américaine, du rawlsisme. Pourtant, il continue de saturer le débat public, le discours commun et les discussions philosophiques relevant de la justice distributive. Ainsi, on a vu deux écoles de pensée pourtant diamétraleme nt opposées - la pensée de Rawls et son héritage, entre autres communautarien, et d'autre part les libertarianismes - proposer des raisons différenciées de réprouver la notion de mérite. En tant qu'il est un principe de justification des inégalités érigeant les prétendus « dons naturels » en principe recevable de justice, il est certes réfuté comme critère légitime par le rawlsisme ; mais, ce critère de justification des inégalités de répartition faisant fond sur une égalité « des chances » ou « des opportunités », il est disqualifié par certains libertariens (entre autres Nozick) comme appelant une intervention excessive de l'Etat. Le mérite est alors l'équivalent d'une bride à la liberté dans la sphère des échanges. Il s'agit donc de rendre compte des ressorts de cet accord paradoxal, mais aussi d'envisager des formes possibles de réhabilitation au travers d'une « troisième voie » encore très peu étudiée en France, constitutive d'une « pensée méritocratique américaine » à même de prendre en charge les objections légitimement adressées à cette notion.

    Vinícius Gonzaga ferreira, Le principe juridique de laïcité en droit politique comparé, thèse en cours depuis 2020  

    La recherche a pour objet les constitutions et les lois électorales des pays laïcs. L'objectif c'est de mener une étude comparée afin de découvrir les points de ressemblance et de dissemblances dans les pays concernés. Compte tenu des résultats obtenus, il est envisagé de stipuler une formule du principe de laïcité en droit politique comparé.

  • Thomas Bompard, Le droit à l’éducation, thèse soutenue en 2017 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Xavier Dupré de Boulois, membres du jury : Diane Roman (Rapp.), Gérard Gonzalez (Rapp.), Nicole Mosconi et Sébastien Le Gal    

    Cette thèse cherche à comprendre la difficile émergence en France d’un droit souvent rangé parmi les « droits sociaux » ou « créances », le droit à l’éducation. Il s’agit de l’expliquer en montrant d’abord que le bienfait éducation est traditionnellement saisi dans les discours du et sur le droit français par des références alternatives : le service public de l’enseignement et deux libertés publiques, celles de l’enseignement et de conscience. Ces références restent privilégiées alors que la disponibilité du droit à l’éducation n’est plus illusoire, depuis son affirmation supranationale et la reformulation du droit interne de l’éducation. Les conditions permettant que ce nouveau discours s'impose utilement sont envisagées. L'hypothèse d’une signification genrée, aussi, de l’absence de ce droit à dans les contextes français de laïcité est développée.

  • Tong Fu, Société cachée et liberté efficace, le libéralisme étrange de Tocqueville, thèse soutenue en 2023 à Université Paris Cité sous la direction de Didier Mineur, membres du jury : Charles Ramond (Rapp.), Laurence Guellec, Agnès Antoine et Hélène L'Heuillet  

    En révélant les liens souterrains entre Tocqueville d'une part, Rousseau et Pascal, d'autre part, cette thèse vise à donner une nouvelle interprétation de La démocratie en Amérique et de L'Ancien Régime et la Révolution. Rousseau et Tocqueville partagent un même thème : le rapport entre l'homme et sa société. D'un côté, Rousseau déclare que l'homme est né comme un tout parfait et solitaire, de l'autre, il estime que s'il existait une société qui fonctionne bien, elle devrait aussi être un tout indépendant. Il rencontre donc un problème : comment transformer l'homme en une partie d'un plus grand tout dont il recevra sa vie et son être ? Afin de résoudre cette question, dans Du contrat social, il propose trois plans, dont le troisième est le plus étrange. Selon ce dernier plan, le Souverain doit forcer ses sujets à croire qu'ils sont nés avec des sentiments de la sociabilité. En d'autres termes, Rousseau veut que « tous » forcent « chacun » à croire qu'il aime ses devoirs. Tocqueville prend au sérieux ce dernier plan proposé par Rousseau, parce que, lors de son voyage en Amérique, il a constaté que ce plan étrange avait été mis en pratique par les habitants du Nouveau Monde. Rousseau appelait cette contrainte imposée à chacun par tous la Religion civile. Dans le tome I de La démocratie en Amérique, Tocqueville indique que cette religion est, en réalité, un culte de l'opinion publique. Grâce à ce culte, non seulement le peuple américain est devenu le véritable Souverain, mais la société américaine s'est également transformée en un tout indépendant. Mais aux yeux de Tocqueville, il n'a pas réussi à accomplir la tâche ultime que Rousseau lui avait assignée, à savoir, réaliser la transformation de l'homme. En fait, il a transformé tous les Américains en individus hypocrites. Tocqueville trouve que l'esprit de l'homme peut entrer en conflit avec ses sentiments. C'est pourquoi, son influence de Pascal devient de plus en plus évidente. Dans le second tome de La démocratie en Amérique, inspiré par la vision de l'homme de Pascal, Tocqueville a non seulement inversé l'histoire de l'humanité présentée par Rousseau, mais également remis en question l'idée-mère de ce génie du XVIIIe siècle. Il explique qu'en se croyant né libre, l'homme démocratique a trahi sa société, et est ainsi devenu un homme disproportionné : il remplit son esprit de connaissances sur sa société, mais il ne peut plus sentir sa présence. D'après Tocqueville, le conflit entre l'esprit et les sentiments des hommes démocratiques les conduira inévitablement à embrasser un nouveau type de despotisme. Et dans L'Ancien Régime et la Révolution, il propose une liberté inouïe comme seul remède contre cette division interne. La liberté dont il parle comporte les caractéristiques suivantes : elle est une fin en soi, un plaisir, et n'est partagée que par les élus de Dieu. Si personne n'a défini la liberté de cette manière, ces caractéristiques ont été utilisées par Pascal pour décrire la grâce divine dont les descendants corrompus d'Adam peuvent jouir. Ainsi, chez Tocqueville, il existe un libéralisme étrange inspiré par Pascal.

    Léa Spiess, La neutralité de l'État en question, thèse soutenue en 2023 à Strasbourg sous la direction de Éric Maulin, membres du jury : Marie-Odile Peyroux-Sissoko (Rapp.), Diane Roman    

    Dans la philosophie politique, la neutralité de l’État est la réponse proposée à la question de la légitimité de l’action de l’État dans les sociétés pluralistes, du fait de l’absence de consensus sur les questions de la vie bonne. La définition communément acceptée est celle qui assimile l’expression de « neutralité de l’État » à l’exigence d’impartialité vis-à-vis des différentes conceptions de la vie bonne existant au sein d’une même société. L’État axiologiquement neutre n’est pas un État dénué de valeurs, mais un État assurant la coexistence pacifique de différents systèmes de valeurs. L’objectif de la recherche est d’envisager une étude globale du principe de neutralité et de ses mutations, afin d’en proposer une redéfinition plus adaptée aux exigences contemporaines. L’étude se concentre sur les paradoxes relatifs au concept de neutralité, et s’intéresse à la manière dont ceux-ci, loin de réfuter le concept, peuvent permettre au contraire de le développer et de l’enrichir. Cette interprétation dynamique de la neutralité tend à mettre en évidence son caractère évolutif, et ainsi, la thèse propose une redéfinition de la neutralité « contemporaine ».

    Camille Dolmaire, Ordre public et laïcité, thèse soutenue en 2022 à Limoges sous la direction de Jean Morange et Virginie Saint-James, membres du jury : Gwénaële Calvès (Rapp.), Patrick Charlot  

    Les notions d’ordre public et de laïcité font, depuis quelques décennies, l’objet de rencontres remarquées dans l’ordre juridique. De l’interdiction du port des signes religieux ostensibles par les élèves de l’enseignement public primaire et secondaire aux arrêtés interdisant le port de tenues de baignade à connotation religieuse sur des plages publiques, en passant par l’interdiction de la dissimulation du visage dans l’espace public : toutes ces questions ont pour point commun d’impliquer à la fois l’ordre public et la laïcité. Les deux notions en ressortent parfois renouvelées : extension de la portée de la laïcité à des usagers du service public, enrichissement des composantes de l’ordre public... Elles semblent entretenir des relations, l’une avec l’autre, que l’on ne peut se résoudre à analyser comme étant fortuites. Une analyse de celles-ci doit permettre de comprendre en partie les mutations observées. Ainsi, la distinction des notions est maintenue à certains égards, mais révèle aussi l’insuffisance d’une approche séparée pour cerner pleinement leurs contours respectifs. Une certaine convergence des notions s’observe et permet d’apporter un éclairage nouveau à leurs définitions.

    Julien Naccache, Les fondements théoriques de la philosophie juridique de F. A. Hayek : les équivoques de la Nomocratie, thèse soutenue en 2021 à Paris 2 sous la direction de Philippe Raynaud et Olivier Beaud, membres du jury : Bernard Quiriny (Rapp.), Gilles Campagnolo  

    Les incursions de Friedrich Hayek dans les domaines de la philosophie du droit et de la philosophie politique sont restées célèbres par la critique radicale du constructivisme dont elles ont cherché à rendre compte, au bénéfice d’une théorisation ambitieuse du concept d’ordre spontané. Moyennant une lecture critique de certains grands esprits de la pensée occidentale, le constructivisme (notamment dans son versant juridique que serait positivisme) y est alors accusé de faire le lit du totalitarisme, tandis qu’une série de penseurs de « tradition évolutionniste » auraient offert une voie vers le type de liberté dont à Hayek se fit le promoteur. L’ambition de cette thèse est de déconstruire ce récit. En montrant que le Prix Nobel a non seulement procédé à des lectures biaisées d’auteurs lui servant de faire-valoir, mais aussi en démontrant en quoi cela eut des répercussions importantes sur ses propres prescriptions juridico-politiques, nous nous proposerons d’évaluer ce qui constitue selon nous le cœur de sa pensée : l’inopérance de nos protestations morales les plus viscérales, aux fins de gestion d’un ordre de coopération étendu. Nous tenterons de montrer par-là que cette idée est en réalité jumelle plus que rivale de l’approche machiavélienne de la coordination sociale ; toutes deux trouvant leur source dans une singularité qu’offre le christianisme. Partant, nous nous proposons d’offrir une alternative aux grands récits d’interprétation du « néolibéralisme ».

    Marie Cretin Sombardier, Deux pensées constitutionnelles révolutionnaires : Robespierre et Condorcet, thèse soutenue en 2018 à Strasbourg sous la direction de Olivier Jouanjan et Éric Maulin, membres du jury : Patrice Rolland (Rapp.), Éric Desmons    

    Pareils à nombre de révolutionnaires français, Robespierre et Condorcet souhaitent rompre avec l'Ancien régime en reconnaissant la souveraineté naturelle du peuple et les droits naturels des hommes. Cependant, en démocrates assumés et conséquents, ils se singularisent en présentant la nécessité du gouvernement représentatif comme une étape provisoire de la réalisation libre et heureuse des hommes et non comme une fin. Convaincus d’une nature humaine perfectible, habilitant l’homme à un devenir libre et heureux, les deux révolutionnaires sont conduits à promouvoir, l’idée d’un droit perfectible et celle d’une constitution transitoire capable d’articuler souveraineté du peuple et gouvernement à la naturalisation progressive des institutions et des hommes. Les progrès de l’autoconstitution du peuple souverain, appuyés par ses représentants provisoires, engagent les conditions d’une autonomisation de la société et ouvrent la voie à celle de l’individu en réconciliant l’État et la société.

  • Chokri Taallah, L'identité du droit, thèse soutenue en 2016 à Paris EHESS sous la direction de Rainer Maria Kiesow  

    L'identité a trois sens : elle signifie l'unité ou la mêmeté (L'un, le même), l'ipséité (le soi, l'ipse, l'autos) et l'aséité (l'a se, l'en soi). Après une reconstruction de l'onto-épistémologie de la théorie du droit et de la théorie politique et une critique des doctrines qui en découlent, notre thèse montre que l'identité du droit est nécessaire mais non absolue : la vérité du droit est l'ipséité et non l'aséité. La pensée du droit non à partir de la figure de l'aséité, de la nature, du concept, de la règle et du système, mais à partir de ses limites, de l'exception, du conflit, de la stasis, de l'auroral et non de l'hespérial, révèle que la nature sans nature du droit est le possible. La théorie du droit comme non-théorie est alors à la fois possible et intéressante : elle est la philosophie du droit que confirme l'histoire des révolutions politiques et juridiques.