Yann Potin

Professeur associé
Histoire du droit et des institutions.
UFR Droit, Sciences politiques et sociales

  • Yann Potin, Wilfried Lignier (dir.), Election et tirage au sort, pratiques d'hybridation, Belin, 2024, 142 p. 

    Yann Potin, Jay Rowell (dir.), Sincérité, Belin, 2023, 157 p. 

    Yann Potin, Aude Déruelle (dir.), Augustin Thierry: l’histoire pour mémoire, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2022, 302 p.  

    Connaissez-vous Augustin Thierry ? Si le nom et la légende de cet historien aveugle, contraint dès 30 ans à écrire l’histoire de mémoire, sont un patronage encore recherché – avec trois prix éditoriaux éponymes – son oeuvre est largement oubliée. À peine est-il considéré comme un styliste de l’âge romantique, en rivalité avec son cadet, Jules Michelet, tant sur le plan de l’érudition désirée que de la maîtrise du récit. Car Thierry est un de ces classiques de l’histoire du xixe siècle que l’on évoque sans les avoir lus : il n’est « rien qu’un nom », « un de ces vieux noms que les manuels continuent à faire vivre d’une sorte de vie singulière et désincarnée » (Lucien Febvre). Condamné à une lecture anthologique – des extraits des Lettres sur l’histoire de France (1827) ou des Récits des temps mérovingiens (1840) figurent dans les recueils d’historiographie à l’usage des étudiants en histoire – Augustin Thierry occupe, avec son frère Amédée, la place de précurseur périmé du « roman national ». Entre politique de mémoire et fabrique de l’histoire, les travaux d’Augustin Thierry dessinent les revendications et les contradictions d’une discipline en pleine rénovation au lendemain de la Révolution et de l’Empire. C’est à la redécouverte du parcours et de l’oeuvre de l’« Homère de l’Histoire » (Chateaubriand) que cet ouvrage collectif invite

    Yann Potin, Stéphane Péquignot (dir.), Les conflits d'archives: France, Espagne, Méditerranée, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2022, Histoire, 341 p.  

    Les archives ont suscité et suscitent encore de très nombreux conflits. Mais quelles en sont les circonstances et les raisons ? Quels acteurs prennent part aux disputes autour des archives ? Sous quelles formes et avec quels effets ? Fruit du programme « Conflits d'archives », ce livre propose une approche comparatiste, diachronique et pluridisciplinaire des processus conflictuels envisagés dans leurs diverses dimensions : politique, juridique, sociale, symbolique et mémorielle. La création et la configuration des archives, les archives de minorités et d'associations, l'ouverture et les destructions des archives sont tour à tour examinées dans cette perspective. Vingt historiens, archivistes, anthropologues et juristes développent des études de cas situées en France, en Espagne et en Méditerranée, de la fin du Moyen Âge au temps présent. Par la voie originale des conflits, l'ouvrage entend contribuer au vigoureux renouvellement actuel des recherches menées sur les archives et leur histoire.

    Yann Potin, Vincent Lemire, Katell Berthelot, Julien Loiseau, Jérusalem: Histoire d'une ville-monde, Flammarion et Cairn, 2022, Champs - Histoire  

    Jérusalem n'est pas un champ clos sur lequel se rejouerait depuis des millénaires le «choc des civilisations», la guerre des identités religieuses ou nationales. En se tenant à distance de ces catégories douteuses pour raconter la longue histoire urbaine de Jérusalem des origines à nos jours, en restant attentif à l'esprit des lieux autant qu'aux cassures du temps, on découvre au contraire une ville-monde ouverte aux quatre vents, le berceau commun dans lequel se sont inventés tour à tour le judaïsme, le christianisme et l'islam, et dont les lieux saints emblématiques reflètent autant les échanges et les influences réciproques que les conflits et les confrontations. Pour la première fois, cette synthèse rend accessible à un large public les toutes dernières découvertes archéologiques, des archives encore inédites et les débats historiques les plus récents, en guidant le lecteur grâce à une chronologie et à une cartographie entièrement renouvelées. Une lecture indispensable pour comprendre pourquoi le monde s'est donné rendez-vous à Jérusalem

    Yann Potin, Michelle Bubenicek, Olivier Poncet, L'École nationale des chartes fête ses 200 ans, éditions Croque Futur, 2021, 16 p. 

    Yann Potin, Trésor, écrits, pouvoirs: archives et bibliothèques d'État en France à la fin du Moyen Âge, CNRS éditions, 2020, 271 p. 

    Yann Potin, Jean-François Sirinelli (dir.), Générations historiennes XIXe-XXIe siècle: XIXe-XXIe siècle, CNRS Éditions, 2019, 600 p.  

    La 4e de couverture indique : "C'est à une nouvelle histoire des historiens que nous convie cet ouvrage, à la lumière d'une notion dynamique et féconde, celle de génération. Les 58 auteurs réunis dans ce volume explorent pour la première fois l'évolution de leur discipline à l'aune des "générations historiennes" qui l'ont façonnée. De Jules Michelet à nos jours... Trois grandes parties forment la trame de cet ouvrage choral. La première fait revivre deux siècles d'historiographie française en dressant le portrait de 14 générations qui se sont succédé depuis le début du XIXe siècle. La deuxième partie donne la parole à une trentaine d'historiennes et historiens nés entre 1942 et 1983, invités à retracer leur propre itinéraire. Ont-ils eu le sentiment d'appartenir ou non à une génération et de s'inscrire en rupture par rapport aux précédentes ? Enfin, à partir d'une quinzaine d'études de cas (la Révolution française, l'histoire coloniale, l'histoire des femmes...), la troisième partie revisite, sous l'angle générationnel, les grands débats qui agitent le champ foisonnant du travail historique. "

    Yann Potin, Yann Potin, Patrick Boucheron, Patrick Boucheron, Nicolas Delalande, Nicolas Delalande, Florian Mazel, Florian Mazel, Pierre Singaravélou, Pierre Singaravélou, Stéphane Gerson (dir.), France in the World: a new global history, Other press, 2019, 943 p. 

    Yann Potin, Antoine Destemberg, Émilie Rosenblieh (dir.), Faire jeunesses, rendre justice: [en hommage] à Claude Gauvard, Éditions de la Sorbonne, Publications de la Sorbonne et OpenEdition, 2019, Histoire ancienne et médiévale ( Série du LAMOP ), 287 p.  

    Les contributions ici réunies en hommage à Claude Gauvard viennent compléter un triptyque éditorial, initié en 2010 : après Un Moyen Âge pour aujourd’hui et Violences souveraines (PUF, 2010), le bouquet d’études rassemblées témoigne de la dette contractée d’une ultime génération de doctorants, tous devenus depuis docteurs en titre. Il s’agit ici d’un acte collectif visant à rendre justice à l’incroyable capacité que Claude Gauvard de « faire jeunesses » du savoir dispensé, à travers l’enseignement et l’encadrement de travaux de recherches de longue durée. Ainsi pourrait-on qualifier un legs intellectuel inestimable : agir pour les autres et leur donner ce qui est inaliénable, soit la passion du savoir et, en l’occurrence, le désir de comprendre la société médiévale dans la profondeur de sa complexité, de ses ambitions morales comme de son rêve de totalité.

    Yann Potin, Marie Cornu, Christine Nougaret, Bruno Ricard, Noé Wagener (dir.), 1979: genèse d'une loi sur les archives, Comité d'histoire du ministère de la Culture et Direction de l'information légale et administrative, 2019, Travaux et documents, 731 p.  

    La 4e de couv. indique : "Il y a quarante ans, le 3 janvier 1979, était promulguée une loi « sur les archives ». Cette loi venait combler ce qui, rétrospectivement, était perçu comme un vide législatif presque bicentenaire. C'est au nom de cette loi - aujourd'hui intégrée au Code du patrimoine - que les politiques publiques en matière d'archives sont conduites en France depuis cette date, entraînant chaque jour les administrations à édicter des milliers de décisions juridiques concernant « leurs » archives (les archives publiques) et, bien plus marginalement, les archives « des autres » (les archives privées). Décisions de détruire des documents et des données ou, au contraire, de les conserver ; décisions de les communiquer à tous, ou aux uns mais pas aux autres, ou à personne... : la loi de 1979 sert de fondement à une gigantesque masse d'opérations de qualification juridique à partir desquelles historiens, écrivains, généalogistes, citoyens écrivent l'histoire, construisent leurs histoires - et, dans tous les cas, exercent leurs droits. C'est à l'histoire de cette loi du 3 janvier 1979 que s'est attelée la recherche collective dont ce livre est issu. Non l'histoire des archives (les documents), ni l'histoire des Archives (les institutions), mais d'abord et avant tout l'histoire encore inédite d'un texte sur les archives, ici littéralement « déplié » grâce aux archives. « Déplier » ce texte, c'est comprendre de quelles constructions il est le produit et de quelle stratification il est la dernière couche (première partie) ; c'est aussi saisir la diversité des modes par lesquels, immédiatement, ce texte est investi, travaillé et déplacé (seconde partie)"

    Yann Potin, Vincent Bernière, Romain Brethes, Claudio Curcio, Julie Ducher [et alii], Manara, 9e Art+ éditions, 2019, 157 p. 

    Yann Potin, Pascale Gœtschel, Vincent Lemire (dir.), Patrimoine, une histoire politique, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2018, 245 p. 

    Yann Potin, Paul-Louis Rinuy, Clothilde Roullier (dir.), Archives en acte: arts plastiques, danse, performance, Presses universitaires de Vincennes, 2018, Esthétiques hors cadre, 293 p.  

    "Et si, du socle vide des places municipales, les statues disparues sous l'Occupation ressurgissaient du néant dans lequel l'histoire les a plongées ? Et si « des archives mortes, on pouvait tirer du sang chaud », pour reprendre les termes de Lucien Febvre évoquant la puissance des documents ? Les lieux et fonds d'archives sont, depuis Jules Michelet, irrigués par le pouvoir de résurrection du passé. Historiens, historiens de l'art, sociologues, conservateurs du patrimoine et artistes s'en saisissent et livrent ici leur pratique et interprétation du replay dans les arts plastiques, chorégraphiques et de performance. La question de la recréation des oeuvres perdues ou immatérielles se situe à la rencontre des mondes de la création et du patrimoine. L'art contemporain, dans notre époque post-moderne, est d'autant plus créatif et inventif qu'il est moins amnésique." (source : 4e de couverture)

    Yann Potin, Patrick Boucheron, Nicolas Delalande, Florian Mazel, Pierre Singaravélou (dir.), Histoire mondiale de la France, Audiolib et Audiolib, 2018, Points ( Histoire ), 1076 p.   

    Yann Potin, Manon Pignot (dir.), 1914-1918, Françoise Dolto veuve de guerre à sept ans, Gallimard, 2018, 103 p.   

    Yann Potin, Patrick Boucheron, Nicolas Delalande, Florian Mazel, Pierre Singaravélou (dir.), Histoire mondiale de la France, Seuil, 2017, 790 p. 

    Yann Potin, Michel Melot, Sur la place des archives aujourd’hui: entretien avec Yann Potin, Gallimard, 2017, 12 p. 

    Yann Potin, Marie Cornu, Jérôme Fromageau (dir.), Les archives et la genèse des lois: [actes des journées d'étude des 13 et 14 novembre 2014 aux Archives nationales - Site de Pierrefitte-sur-Seine, L'Harmattan, 2016, Droit du patrimoine culturel et naturel, 292 p.  

    Sur l'écran d'accueil : "Ces contributions proposent d'engager une réflexion sur l'archive de la loi prise comme objet complexe, en raison de la dispersion des circuits, de la multiplicité des acteurs et producteurs, l'idée étant aussi de croiser ce que les archives de la loi disent aux juristes, aux historiens, aux historiens du droit, aux archivistes. À la fois rétrospective et prospective, la fonction des archives de la loi invite également à se pencher sur les méthodes, la façon de concevoir le classement de ces archives"

    Yann Potin, Pauline Ramis, Marc Jarry, François Bon, Préhistoires du Mas d’Azil: chroniques d’une grotte et d’une discipline, Grottes & Archéologies, 2015, 44 p.   

    Yann Potin, Christian Hottin, Le patrimoine: pourquoi, comment, jusqu'où ?, la documentation Française, 2014, 63 p.  

    Ce dossier permet de préciser la notion de patrimoine et montre que garder trace peut revêtir de multiples formes, de la collection au musée en passant par l'inventaire, de la reconstruction à la restauration en passant par l'exploitation, de l'original à l'authentique en passant par la copie. C'est à partir d'exemples aussi divers que les tatouages samonans, le Palais idéal du facteur Cheval, le déplacement du grand temple d'Abou-Simbel, la restauration du film "Quai des brumes", la restitution par la France de la Venus hottentote à l'Afrique du Sud ou les temples mille fois reconstruits de Nara que cette étude a été menée.

    Yann Potin, Brigitte Mazon (dir.), Michelet, créateur de l'histoire de France: cours au Collège de France, 1943-1944, Vuibert, 2014, 447 p. 

    Yann Potin (dir.), La France devant l'Europe, Ed. Verdier, 2012, Verdier / poche, 137 p. 

    Yann Potin, Patrick Boucheron, Julien Loiseau, Pierre Monnet (dir.), Histoire du monde au XVe siècle, Librairie Arthème Fayard - Pluriel, 2012, Pluriel, 799 p. 

    Yann Potin, Jacques Maître, Le Passeur et la barrière, EHESS, 2012, 20 p. 

    Yann Potin, Lucas Burkart, Philippe Cordez, Pierre-Alain Mariaux (dir.), Le trésor au Moyen âge: discours, pratiques et objets, SISMEL edizioni del Galluzzo, 2010, Micrologus' library, 391 p. 

    Yann Potin, Anne-Marie Pathé, Fabien Théofilakis, Archives d'une captivité, 1939-1945: l'évasion littéraire du capitaine Mongrédien, Textuel, 2010, En quête d'archives, 156 p. 

    Yann Potin, Julien Loiseau, Patrick Boucheron, Pierre Monnet (dir.), Histoire du monde au XVe siècle, Fayard, 2009, 890 p.   

    Yann Potin (dir.), Françoise Dolto: archives de l'intime, Gallimard, 2008, 251 p. 

    Yann Potin, La mise en archives du trésor de Chartes (XIIIe-XIXe siècle), 2007 

    Yann Potin (dir.), Afriques romaines: impérialisme antique, imaginaire colonial, Editions Verdier, 2005, 154 p. 

    Yann Potin, Lucas Burkart, Philippe Cordez, Pierre-Alain Mariaux, Le trésor au Moyen âge, Institut d'histoire de l'art et de muséologie, 2005, L'Atelier de Thesis, 136 p. 

  • Yann Potin, Patrice Marcilloux, Paul-Louis Rinuy, Clothilde Roullier, « Les archives chorégraphiques entre mémoire et création », Archives en acte. Arts plastiques, danse, performance, Presses universitaires de Vincennes, 2018, pp. 55-65 

    Yann Potin, Dominique Henry-Gambier, « Pré-histoires parallèles : Henri Delporte, Édouard Piette et les grottes de Brassempouy », in R. Desbrosse et André Thévenin (dir.), Arts et Cultures de la Préhistoire. Hommages à Henri Delporte., Editions du CTHS, Paris, 2007, pp. 185-196 

  • Yann Potin, « Itinéraires », 2022   

    Yann Potin, Marc Jarry, François Bon, Marc Comelongue, Pauline Ramis [et alii], « La grotte du Mas d'Azil (Ariège, France), histoires anciennes et recherches récentes », Bulletin de la Société préhistorique de l'Ariège, 2021, pp. 115-134   

    Yann Potin, Pascale Goetschel, Vincent Lemire, « Patrimoine, une histoire politique », Vingtième siècle. Revue d'histoire, 2018, n°137, p. 246 

    Yann Potin, Pascale Goetschel, Vincent Lemire, « Historiens et patrimoine au 20e siècle », Vingtième siècle. Revue d'histoire, 2018, n°1, p. 2 

    Yann Potin, Clothilde Roullier, « Des œuvres au dossier ? Une contribution des a/Archives au geste de l’art », 2017  

    Longtemps les archivistes de métier ont refusé de jouer le jeu de «  l’archive ». Terme singulier, s’il en est, car employé à plaisir désormais, au départ peut-être par des philosophes, avant d’inspirer historiens de l’art et esthéticiens. Et pour cause  : les premiers n’y voient en effet le plus souvent qu’une méprise terminologique des seconds, reposant sur une confusion organisée entre le concept même de «  reste » et de trace matérielle quelle qu’elle soit (du griffonnage au document le p...

    Yann Potin, Marc Jarry, Céline Pallier, Laurent Bruxelles, François Bon [et alii], « L’Aurignacien de la grotte du Mas d’Azil (Ariège): résultats 2011-2016 », Bulletin de la Société préhistorique française, 2017, n°3, pp. 575-579      

    Jarry Marc, Pallier Céline, Bruxelles L., Bon François, Lejay Mathieu, Anderson Lars, Lacombe Sébastien, Lelouvier Laure-Amélie, Martin Hélène, Pétillon Jean-Marc, Potin Yann, Rabanit Manon, Simonnet Robert, Wattez Julia, Arrighi Vincent, Callède Fabien. L’Aurignacien de la grotte du Mas d’Azil (Ariège): résultats 2011-2016. In: Bulletin de la Société préhistorique française, tome 114, n°3, 2017. pp. 575-579.

    Yann Potin, « Quand les métiers des archives font leur inventaire », 2015, pp. 123-125    

    Potin Yann. Quand les métiers des archives font leur inventaire. In: La Gazette des archives, n°239, 2015-3. Chemins de traverses : ces métiers au service des archives. Regard d’une ethnologue, sous la direction de Anne Both . pp. 123-125.

    Yann Potin, Olivier Guyotjeannin, Catherine Croizy-Naquet, Claude Millet, «  L’imagination doit être reine  : les archives médiévales aujourd’hui. Entretien avec Olivier Guyotjeannin », 2014  

    En 1995, Olivier Guyotjeannin en appelait à une « érudition transfigurée », débordant les cadres trop étroits imposés par le positivisme à la diplomatique et à la paléographie, et récusant le statut de sciences auxiliaires de l’histoire auquel celles-ci ont trop longtemps été réduites pour les faire participer pleinement au renouvellement des chantiers historiographiques en cours. Vingt ans plus tard, c’est la même confiance dans une archivistique ouverte à tous ses possibles qu’exprime ici c...

    Yann Potin, Ann Laura Stoler, Béatrice Fraenkel, Bertrand Müller, « Suivre les archives dans le sens du  grain . Entretien avec Ann Laura Stoler », 2014  

    Historienne et anthropologue, Ann Laura Stoler est professeure à la New School for Social Research de New York. Ses travaux ont conquis ces dernières années une place majeure au sein des études coloniales et postcoloniales. Elle a travaillé en premier lieu sur le monde indonésien, les sociétés coloniales et l’économie de plantations à Sumatra à la fin du xixe siècle. Dans un essai de synthèse paru en 2002, Carnal knowledge and imperial power, traduit en français sous le beau titre La Chair de...

    Yann Potin, Laurent Olivier, Muriel Louâpre, « L’archéologie, un art du vestige et de l’oubli. Entretien avec Laurent Olivier », 2014  

    Si la mission de l’archéologie est d’exhumer à la manière de Cuvier les archives matérielles de l’histoire humaine, c’est en réalité face à des profondeurs abyssales d’inconnu que se tiennent les archéologues, environnés d’objets mystérieux au sens irrémédiablement perdu. Écrire face à cet oubli, et sur cet oubli, c’est donc moins chercher à le remplacer par un récit cohérent, avec une ambition d’historien, que travailler l’épaisseur des temps, la rémanence du passé, faire émerger des indices...

    Yann Potin, « Le passeur et la barrière », 2012  

    Remise en mains propres à Jacques Maître en mars 1968, la lettre amicale et collective que Gabriel Le Bras adresse aux membres « fraternels » du Groupe de Sociologie des religions a l'apparence d'un viatique et d'un passage de relais. Si G. Le Bras n'évoque pas ici les cinq doigts de cette main « fraternelle », c'est que de nombreux autres compagnons sont venus se joindre au quadrige initial, Jean Séguy au premier chef. Avant de laisser la parole, dans les pages qui suivent, à celui qui fut ...

    Yann Potin, « Intervention de Yann Potin », 2012, pp. 49-53    

    Potin Yann. Intervention de Yann Potin. In: La Gazette des archives, n°225, 2012-1. Archives et archivistes sous le regard de l’historien et La loi sur les archives de 2008 et ses conséquences. pp. 49-53.

    Yann Potin, Vincent Lemire, « Reconstruire le Palais des Tuileries. Une émotion patrimoniale et politique  rémanente  ? (1871-2011) », 2011  

    La commémoration du 140e anniversaire de la Commune de Paris, entre mars et mai 2011, a rencontré une certaine indifférence médiatique, malgré la tenue d’une exposition officielle au sein de l’Hôtel de Ville, qui par son existence et sa localisation même a constitué un événement : on pouvait y voir, en effet, une certaine forme de banalisation, sinon d’apaisement des mémoires. Sur le plan architectural, la Commune demeure cependant la source indirecte d’un traumatisme patrimonial, à la fois p...

    Yann Potin, « Itinéraires »: collection, 2010   

    Yann Potin, « Archives en sacristie. Le trésor est-il un bâtiment d'archives ? Le cas du Trésor des chartes des rois de France (XIIIe-XIXe siècle) », 2005, pp. 65-85    

    « Archives en sacristie. Le trésor est-il bâtiment d'archives ? Le cas du "Trésor des chartes" des rois de France (XIIIe-XIXe siècle) », par Yann Potin. La période médiévale a légué aux bâtiments d'archives modernes un imaginaire, à défaut d'une tradition architecturale. « Armoires de fer », « salles du trésor » ou plus modestes « réserves » forment autant de métonymies des dépôts eux-mêmes, voire désignent, comme aux Archives nationales à Paris, la pièce maîtresse ou le cœur du bâtiment. Si une telle terminologie semble galvaudée, elle témoigne néanmoins d'une très longue identité d'espace entre archives et sacristie, entre chartrier et trésor. La conservation des pièces d'archives dans les locaux annexes d'un sanctuaire constitua même, en France jusqu'à l'aliénation des biens du Clergé au moment de la Révolution française, une pratique d'archivage dominante, pour les dépôts institutionnels tout du moins. Interprétée fréquemment comme une seule mesure de protection, cette tradition a-t-elle pour autant privé les archives de toute autonomie architecturale ? Cet article entend aborder la question de l'individualisation spatiale des archives à travers le cas du bâtiment du trésor des chartes des rois de France, partie intégrante de l'édifice de la Sainte Chapelle de Paris dès sa fondation au milieu du XIIIe siècle. Inspiré par une tradition ecclésiastique bien antérieure, avant de devenir à son tour un modèle pour les palais princiers, le Trésor des chartes a cependant persévéré dans ses murs jusqu'en 1783 avant de former le centre des dépôts de l'hôtel Soubise à partir de 1808.

    Yann Potin, D. Henry-Gambier, François Bon, G. Gardère, C. Letourneux [et alii], « Nouvelles données sur la séquence culturelle du site de Brassempouy (Landes) : Fouilles 1997-2002 », Archéologie des Pyrénées Occidentales et des Landes, 2004, pp. 145-156   

    Yann Potin, « L'État et son trésor », 2000, pp. 48-52    

    L'État et son trésor. La compétence administrative et législative de l'État royal de la fin du Moyen Âge semble reposer sur une organisation instrumentalisée et complexe de ses archives. Avant l'apparition du terme et de la notion de « Lois fondamentales du royaume » à la fin du xvie siècle, le « Trésor des Chartes et privilèges du roi » constitue la matrice principale des actes royaux et le modèle juridique le plus fréquemment invoqué par l'administration. L'organisation d'un dépôt très sélectif au cours du хше siècle ainsi que les traces conser vées de la consultation continuelle des documents révèlent la valeur jurisprudentielle de ce trésor admi nistratif. Les instruments de classification et de recherche perfectionnés que sont inventaires et index traduisent quant à eux une normalisation terminologique indissociable de la construction même de l'État. En définitive, la science des archives n'offre pas seulement à l'État royal médiéval une image rationalisée de son passé mais contribue à la légitimité de son action dans le présent.

    Yann Potin, « Le dernier garde de la librairie du Louvre. II : Editions de catalogues et publication de sources au XIXe siècle », Gazette du livre médiéval, 2000, pp. 1-8 

    Yann Potin, « Le dernier garde de la librairie du Louvre. I : Léopold Delisle et son édition des inventaires », Gazette du livre médiéval, 2000, pp. 36-42 

    Yann Potin, « Le dernier garde de la librairie du Louvre (première partie). Léopold Delisle et son édition des inventaires », 2000, pp. 36-42    

    Potin Yann. Le dernier garde de la librairie du Louvre (première partie). Léopold Delisle et son édition des inventaires. In: Gazette du livre médiéval, n°36. Printemps 2000. pp. 36-42.

    Yann Potin, « Le dernier garde de la librairie du Louvre (deuxième partie). Édition de catalogues et publication de sources au XIXe siècle », 2000, pp. 1-8    

    Potin Yann. Le dernier garde de la librairie du Louvre (deuxième partie). Édition de catalogues et publication de sources au XIXe siècle. In: Gazette du livre médiéval, n°37. Automne 2000. pp. 1-8.

    Yann Potin, « A la recherche de la librairie du Louvre », 1999, pp. 25-36    

    Potin Yann. A la recherche de la librairie du Louvre. In: Gazette du livre médiéval, n°34. Printemps 1999. pp. 25-36.

    Yann Potin, « Le passeur et la barrière » 

    Yann Potin, «  Le passeur et la barrière. Gabriel Le Bras, le Groupe de Sociologie des Religions et la mémoire de Durkheim, Entretien avec Jacques Maître (2012) »  

    Archives de sciences sociales des religions, 2012, 159, pp. 113-133

  • Yann Potin, « Histoire d'un procès, procès pour l'histoire. Paul Touvier », le 03 octobre 2024  

    Colloque organisé par les Archives Nationales.

    Yann Potin, « Le droit comme patrimoine », le 01 décembre 2022  

    Organisé par l'Institut de Recherche Montesquieu (Université de Bordeaux), l'Institut des Sciences Sociales du Politique (Université Paris Saclay) et Les Marchés, Institutions et Libertés (Université de Créteil)

    Yann Potin, « De quoi l’anthropologie est-elle le nom ? (XIXe-XXIe siècles) », le 17 novembre 2022  

    Organisé pour l’INSHS, l'EHESS par Wolf Feuerhahn, CNRS et Serge Reubi MNHN du Centre Alexandre Koyre / Histoire des sciences et des techniques, CAK, et Arnaud Hurel, MNHN - Histoire naturelle de l'Homme préhistorique

    Yann Potin, « L’accès aux archives publiques, un enjeu citoyen ? », le 13 septembre 2021  

    Organisé par le Collectif pour l’Accès aux Archives Publiques.

    Yann Potin, « La loi de 1979 sur les archives », le 03 décembre 2019  

    Journée d'étude organisée avec le soutien du Comité d’histoire du ministère de la Culture.

    Yann Potin, « Archives et juridictions internationales », le 17 décembre 2018  

    Organisé par les Universités Paris Lumière, Paris Nanterre, Paris 8, le CEDIN, Forces du Droit et les Archives Nationales

    Yann Potin, « Archives des juristes internationalistes », le 09 novembre 2018  

    Colloque du programme de recherche AJII « Archives des juristes internationalistes, sources du droit : pour une histoire sociale de la pratique juridique »

    Yann Potin, « Société Française pour l'histoire des sciences de l’homme », le 26 septembre 2018  

    Organisé par la (SFHSH)

    Yann Potin, « Du droit des objets à disposer d'eux-mêmes ? », le 21 juin 2018  

    Organisé pour la Chaire Histoire Culturelle des Patrimoines Artistiques en Europe, XVIIIᵉ-XXᵉ Siècle par Bénédicte Savoy, Collège de France, Yann Potin, Archives nationales et Alain Prochiantz, Administrateur du Collège de France

    Yann Potin, « Administrer par l’écrit au Moyen Âge et à l’époque moderne : classer, contrôler, négocier », le 09 décembre 2016  

    Séances mensuelles de décembre 2016 à mars 2017, conclues par une journée d’études en juin 2017 à l’IHRT.

    Yann Potin, Carole Avignon, Antoine Destemberg, Emilie Rosenblieh, « Femmes, mariages clandestins et justice d'Eglise : l'éclairage des archives d'officialités normandes de la fin du Moyen-Age. », Faire jeunesses, rendre justice, Paris, le 01 janvier 2015 

  • Yann Potin, Table ronde #2 – D’autres écritures : pour qui ? Pourquoi ? (Partie 1) 

    Yann Potin, Table ronde #2 – D’autres écritures : pour qui ? Pourquoi ? (Partie 2) 

    Yann Potin, Les Agendas maîtres du temps 

    Yann Potin, L'abbé Breuil,"pape" de la préhistoire (4/11). La construction de l'image du maître ou celle du père ? 

    Yann Potin, L'abbé Breuil,"pape" de la préhistoire (6/11). Débat avec la salle. 

    Yann Potin, L'abbé Breuil,"pape" de la préhistoire (7/11). Questions entre les intervenants. 

    Yann Potin, L'abbé Breuil,"pape" de la préhistoire (10/11). Table ronde 

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  • Severo Mastronardi, Un laboratoire pour l'étude des régimes d'historicité. Histoire et développement à l'Unesco (1945-1980), thèse soutenue en 2019 à Paris EHESS sous la direction de François Hartog, membres du jury : François Chaubet (Rapp.), Emmanuelle Loyer (Rapp.), Christophe Prochasson  

    Recherche historiographique autour des concepts d'histoire et de développement vus au fil de l'action menée par l'Unesco dans ces domaines, cette étude a pour objet d'historiciser, par le « laboratoire » Unesco (1945-1980), la crise du régime moderne d'historicité à la suite des processus historiques majeurs de la seconde moitié du XXe siècle, à savoir le processus de décolonisation des années 1950 et les "crises" de la décennie 1970, considérées comme un tournant. L'étude des interactions entre histoire et historiographie est menée à travers quatre pistes principales : (a) les grands projets historiographiques Unesco des années 1950, c'est-à-dire les Cahiers d'histoire mondiale et l'Histoire du développement scientifique et culturel de l'humanité (avec le rôle de premier plan joué par Lucien Febvre et Charles Morazé) ; (b) la promotion de la recherche internationale en sciences sociales entre les années 1950 et 1960, notamment par l'activité de Georges Balandier; (c) les déclinaisons théoriques et pratiques du développement à l'Unesco: de la direction de René Maheu aux années 1980; (d) le tournant des années 70 : les racines de la crise du régime moderne d'historicité aux carrefours de profonds changements : économiques, sociaux, culturels et historiographiques.

    Felipe Brandi, Georges Duby , thèse soutenue en 2017 à Paris EHESS sous la direction de François Hartog  

    L’œuvre de Georges Duby appartient à un moment très précis de l’évolution des études historiques en France, marqué par l’effort de toute une génération d’historiens pour définir les voies par lesquelles les représentations mentales seraient incorporées comme des vrais objets de l’histoire. En nous efforçant de le situer au sein d’un paysage historiographique plus vaste, notre objectif est de montrer que Georges Duby a construit, pendant un quart de siècle, un projet d’histoire sociale qui, centré sur la dialectique entre le matériel et le mental, a fini par s’afficher comme un modèle pour (et comme un plaidoyer en faveur de) l’exploration historienne des réalités immatérielles. Notre analyse est centrée sur le livre Les Trois Ordres ou l’Imaginaire du Féodalisme, qui nous paraît être le couronnement de ce programme d’histoire sociale dont les premières pierres ont été posées, vingt cinq ans plus tôt, à l’occasion de sa thèse sur la société mâconnaise des XIe et XIIe siècles. Nous avons attiré l’attention sur la manière dont, portant sur un objet alors très en vogue au sein des études médiévales (la représentation sociale des « trois ordres »), cet ouvrage a offert à Georges Duby l’occasion de revenir sur plus de vingt ans de controverses entre l’histoire et les sciences voisines, sur les débats autour du pouvoir contraignant des systèmes de représentation et sur l’image que les médiévistes de sa génération avaient héritée de ce qu’aurait été la société que l’on a convenu d’appeler « féodale ». Nous avons montré, enfin, comment ce projet d’une histoire sociale ancrée sur l’étude de l’articulation entre le matériel et le mental a été conçu par Duby comme une manière de réaffirmer plus vigoureusement le rôle central de l’histoire au sein des sciences de l’homme.

    Mathias Dreyfuss, Fabrique des archives, fabrique de l’histoire : la construction des sources de l'histoire des Juifs en France (fin XVIIIe s.- fin années 1930), thèse soutenue en 2017 à Paris EHESS sous la direction de Sylvie Anne Goldberg, membres du jury : Lisa Moses Leff, Judith Olszowy-Schlanger et Odile Parsis-Barubé  

    Comment l’histoire des Juifs en France a-t-elle été pensée, écrite, conceptualisée tout au long du XIXe siècle ? En repartant des conditions concrètes dans lesquelles archivistes et historiens se sont saisis des documents relatifs à cette histoire, nous tentons de montrer que le processus de constitution de l’histoire des Juifs en France en domaine de savoir propre, adossé à des documents authentiques, ne peut être séparé du contexte général de mutation des conditions du travail scientifique en France à partir des années 1830, dans le cadre de ce qui a été nommé l’historiographie documentaire. Les archivistes, bibliothécaires et plus largement les érudits qui ont inventorié, classé et décrit ces matériaux leur ont donné une visibilité inédite au sein des dépôts, tout en les laissant globalement à l’écart des chantiers de publication des sources de l’histoire de France. L’historiographie des Juifs en France, s’affirmant scientifiquement à partir des années 1880, a tenté, avec difficulté, de dépasser les contradictions inhérentes à l’écriture d’une histoire des Juifs en France pensée comme une ligne continue dans le temps et dans l’espace. Cette étude souligne également, en creux, la faible place accordée aux archives internes aux communautés juives françaises dans la construction de cette histoire, tournée vers l’extérieur davantage que vers l’intérieur.

    Felipe Brandi, Georges Duby, thèse soutenue en 2017 sous la direction de François Hartog, membres du jury : Jacques Revel    

    L’œuvre de Georges Duby appartient à un moment très précis de l’évolution des études historiques en France, marqué par l’effort de toute une génération d’historiens pour définir les voies par lesquelles les représentations mentales seraient incorporées comme des vrais objets de l’histoire. En nous efforçant de le situer au sein d’un paysage historiographique plus vaste, notre objectif est de montrer que Georges Duby a construit, pendant un quart de siècle, un projet d’histoire sociale qui, centré sur la dialectique entre le matériel et le mental, a fini par s’afficher comme un modèle pour (et comme un plaidoyer en faveur de) l’exploration historienne des réalités immatérielles. Notre analyse est centrée sur le livre Les Trois Ordres ou l’Imaginaire du Féodalisme, qui nous paraît être le couronnement de ce programme d’histoire sociale dont les premières pierres ont été posées, vingt cinq ans plus tôt, à l’occasion de sa thèse sur la société mâconnaise des XIe et XIIe siècles. Nous avons attiré l’attention sur la manière dont, portant sur un objet alors très en vogue au sein des études médiévales (la représentation sociale des « trois ordres »), cet ouvrage a offert à Georges Duby l’occasion de revenir sur plus de vingt ans de controverses entre l’histoire et les sciences voisines, sur les débats autour du pouvoir contraignant des systèmes de représentation et sur l’image que les médiévistes de sa génération avaient héritée de ce qu’aurait été la société que l’on a convenu d’appeler « féodale ». Nous avons montré, enfin, comment ce projet d’une histoire sociale ancrée sur l’étude de l’articulation entre le matériel et le mental a été conçu par Duby comme une manière de réaffirmer plus vigoureusement le rôle central de l’histoire au sein des sciences de l’homme.

    David Gaussen, Faire de l’histoire à l’époque romantique , thèse soutenue en 2014 à Paris EHESS sous la direction de François Hartog  

    Avant d’être nationaliste, l’histoire de France a été nationale. En opposition à l’histoire monarchique, des savants cherchent, au début du XIXe siècle, à faire l’histoire de toutes les composantes de la société. C’est cette révolution épistémologique que j’essaie d’explorer dans cette thèse, dans laquelle je mets en avant plusieurs personnages peu connus (Amans-Alexis Monteil, Félix Bourquelot, Eugène Garay de Monglave, etc. ) mais qui ont joué chacun un rôle important dans ce processus.

    Sébastien Dubois, Emergence et développement de l'archéologie préhistorique en Midi Toulousain entre 19e et 20e siècle, thèse soutenue en 2011 à Toulouse 2 sous la direction de Michel Barbaza, membres du jury : Nathalie Richard (Rapp.), Francis Duranthon (Rapp.), François Bon, Noël Coye et Marc-Antoine Kaeser  

    Dès le milieu du XIXe siècle, Toulouse apparaît comme un pôle dynamique du développement des études en archéologie préhistorique. « Laboratoire » d'expériences institutionnelles de la jeune discipline, enseignements universitaires, revues, sociétés savantes et musées toulousains favorisent en effet l'implantation d'une communauté scientifique dont l'examen sociologique révèle l'ampleur des réseaux à différentes échelles, notamment à travers l'étude des correspondances et archives personnelles de ces premiers préhistoriens.Parmi les nombreuses personnalités scientifiques ayant participé à ce développement et favorisé l'essor des recherches en ce domaine, la figure d'Emile Cartailhac (1845-1921) apparaît comme emblématique de cette communauté savante. La longue et prolifique carrière de ce scientifique provincial, son engagement dans la structuration de la communauté locale, ses relations avec les savants français et étrangers ainsi que son implication active dans les grands débats de son époque le placent au cœur d'une problématique visant à redéfinir le rôle de ces érudits locaux dans la constitution des savoirs entre XIXe et XXe siècle. Ce travail propose donc à travers l'étude de la pensée et de la production de ce préhistorien toulousain, notamment par l’examen de ses archives personnelles, une lecture de l'histoire de la discipline et des apports de ces savants d'envergure « secondaire ».