Yann Potin

Professeur associé
Histoire du droit et des institutions.
UFR Droit, Sciences politiques et sociales

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Severo Mastronardi, Un laboratoire pour l'étude des régimes d'historicité. Histoire et développement à l'Unesco (1945-1980), thèse soutenue en 2019 à Paris EHESS sous la direction de François Hartog présidée par Christophe Prochasson, membres du jury : François Chaubet (Rapp.), Emmanuelle Loyer (Rapp.)    

    Recherche historiographique autour des concepts d'histoire et de développement vus au fil de l'action menée par l'Unesco dans ces domaines, cette étude a pour objet d'historiciser, par le « laboratoire » Unesco (1945-1980), la crise du régime moderne d'historicité à la suite des processus historiques majeurs de la seconde moitié du XXe siècle, à savoir le processus de décolonisation des années 1950 et les "crises" de la décennie 1970, considérées comme un tournant. L'étude des interactions entre histoire et historiographie est menée à travers quatre pistes principales : (a) les grands projets historiographiques Unesco des années 1950, c'est-à-dire les Cahiers d'histoire mondiale et l'Histoire du développement scientifique et culturel de l'humanité (avec le rôle de premier plan joué par Lucien Febvre et Charles Morazé) ; (b) la promotion de la recherche internationale en sciences sociales entre les années 1950 et 1960, notamment par l'activité de Georges Balandier; (c) les déclinaisons théoriques et pratiques du développement à l'Unesco: de la direction de René Maheu aux années 1980; (d) le tournant des années 70 : les racines de la crise du régime moderne d'historicité aux carrefours de profonds changements : économiques, sociaux, culturels et historiographiques.

    Felipe Brandi, Georges Duby , thèse soutenue en 2017 à Paris EHESS sous la direction de François Hartog  

    L’œuvre de Georges Duby appartient à un moment très précis de l’évolution des études historiques en France, marqué par l’effort de toute une génération d’historiens pour définir les voies par lesquelles les représentations mentales seraient incorporées comme des vrais objets de l’histoire. En nous efforçant de le situer au sein d’un paysage historiographique plus vaste, notre objectif est de montrer que Georges Duby a construit, pendant un quart de siècle, un projet d’histoire sociale qui, centré sur la dialectique entre le matériel et le mental, a fini par s’afficher comme un modèle pour (et comme un plaidoyer en faveur de) l’exploration historienne des réalités immatérielles. Notre analyse est centrée sur le livre Les Trois Ordres ou l’Imaginaire du Féodalisme, qui nous paraît être le couronnement de ce programme d’histoire sociale dont les premières pierres ont été posées, vingt cinq ans plus tôt, à l’occasion de sa thèse sur la société mâconnaise des XIe et XIIe siècles. Nous avons attiré l’attention sur la manière dont, portant sur un objet alors très en vogue au sein des études médiévales (la représentation sociale des « trois ordres »), cet ouvrage a offert à Georges Duby l’occasion de revenir sur plus de vingt ans de controverses entre l’histoire et les sciences voisines, sur les débats autour du pouvoir contraignant des systèmes de représentation et sur l’image que les médiévistes de sa génération avaient héritée de ce qu’aurait été la société que l’on a convenu d’appeler « féodale ». Nous avons montré, enfin, comment ce projet d’une histoire sociale ancrée sur l’étude de l’articulation entre le matériel et le mental a été conçu par Duby comme une manière de réaffirmer plus vigoureusement le rôle central de l’histoire au sein des sciences de l’homme.

    Mathias Dreyfuss, Fabrique des archives, fabrique de l’histoire : la construction des sources de l'histoire des Juifs en France (fin XVIIIe s.- fin années 1930), thèse soutenue en 2017 à Paris EHESS sous la direction de Sylvie Anne Goldberg présidée par Perrine Simon-Nahum, membres du jury : Lisa Moses Leff, Judith Olszowy-Schlanger et Odile Parsis-Barubé    

    Comment l’histoire des Juifs en France a-t-elle été pensée, écrite, conceptualisée tout au long du XIXe siècle ? En repartant des conditions concrètes dans lesquelles archivistes et historiens se sont saisis des documents relatifs à cette histoire, nous tentons de montrer que le processus de constitution de l’histoire des Juifs en France en domaine de savoir propre, adossé à des documents authentiques, ne peut être séparé du contexte général de mutation des conditions du travail scientifique en France à partir des années 1830, dans le cadre de ce qui a été nommé l’historiographie documentaire. Les archivistes, bibliothécaires et plus largement les érudits qui ont inventorié, classé et décrit ces matériaux leur ont donné une visibilité inédite au sein des dépôts, tout en les laissant globalement à l’écart des chantiers de publication des sources de l’histoire de France. L’historiographie des Juifs en France, s’affirmant scientifiquement à partir des années 1880, a tenté, avec difficulté, de dépasser les contradictions inhérentes à l’écriture d’une histoire des Juifs en France pensée comme une ligne continue dans le temps et dans l’espace. Cette étude souligne également, en creux, la faible place accordée aux archives internes aux communautés juives françaises dans la construction de cette histoire, tournée vers l’extérieur davantage que vers l’intérieur.

    Felipe Brandi, Georges Duby, thèse soutenue en 2017 sous la direction de François Hartog présidée par Patrick Boucheron, membres du jury : Jacques Revel   

    L’œuvre de Georges Duby appartient à un moment très précis de l’évolution des études historiques en France, marqué par l’effort de toute une génération d’historiens pour définir les voies par lesquelles les représentations mentales seraient incorporées comme des vrais objets de l’histoire. En nous efforçant de le situer au sein d’un paysage historiographique plus vaste, notre objectif est de montrer que Georges Duby a construit, pendant un quart de siècle, un projet d’histoire sociale qui, centré sur la dialectique entre le matériel et le mental, a fini par s’afficher comme un modèle pour (et comme un plaidoyer en faveur de) l’exploration historienne des réalités immatérielles. Notre analyse est centrée sur le livre Les Trois Ordres ou l’Imaginaire du Féodalisme, qui nous paraît être le couronnement de ce programme d’histoire sociale dont les premières pierres ont été posées, vingt cinq ans plus tôt, à l’occasion de sa thèse sur la société mâconnaise des XIe et XIIe siècles. Nous avons attiré l’attention sur la manière dont, portant sur un objet alors très en vogue au sein des études médiévales (la représentation sociale des « trois ordres »), cet ouvrage a offert à Georges Duby l’occasion de revenir sur plus de vingt ans de controverses entre l’histoire et les sciences voisines, sur les débats autour du pouvoir contraignant des systèmes de représentation et sur l’image que les médiévistes de sa génération avaient héritée de ce qu’aurait été la société que l’on a convenu d’appeler « féodale ». Nous avons montré, enfin, comment ce projet d’une histoire sociale ancrée sur l’étude de l’articulation entre le matériel et le mental a été conçu par Duby comme une manière de réaffirmer plus vigoureusement le rôle central de l’histoire au sein des sciences de l’homme.

    David Gaussen, Faire de l’histoire à l’époque romantique , thèse soutenue en 2014 à Paris EHESS sous la direction de François Hartog  

    Avant d’être nationaliste, l’histoire de France a été nationale. En opposition à l’histoire monarchique, des savants cherchent, au début du XIXe siècle, à faire l’histoire de toutes les composantes de la société. C’est cette révolution épistémologique que j’essaie d’explorer dans cette thèse, dans laquelle je mets en avant plusieurs personnages peu connus (Amans-Alexis Monteil, Félix Bourquelot, Eugène Garay de Monglave, etc. ) mais qui ont joué chacun un rôle important dans ce processus.

    Sébastien Dubois, Emergence et développement de l'archéologie préhistorique en Midi Toulousain entre 19e et 20e siècle, thèse soutenue en 2011 à Toulouse 2 sous la direction de Michel Barbaza, membres du jury : Nathalie Richard (Rapp.), Francis Duranthon (Rapp.), François Bon, Noël Coye et Marc-Antoine Kaeser      

    Dès le milieu du XIXe siècle, Toulouse apparaît comme un pôle dynamique du développement des études en archéologie préhistorique. « Laboratoire » d'expériences institutionnelles de la jeune discipline, enseignements universitaires, revues, sociétés savantes et musées toulousains favorisent en effet l'implantation d'une communauté scientifique dont l'examen sociologique révèle l'ampleur des réseaux à différentes échelles, notamment à travers l'étude des correspondances et archives personnelles de ces premiers préhistoriens.Parmi les nombreuses personnalités scientifiques ayant participé à ce développement et favorisé l'essor des recherches en ce domaine, la figure d'Emile Cartailhac (1845-1921) apparaît comme emblématique de cette communauté savante. La longue et prolifique carrière de ce scientifique provincial, son engagement dans la structuration de la communauté locale, ses relations avec les savants français et étrangers ainsi que son implication active dans les grands débats de son époque le placent au cœur d'une problématique visant à redéfinir le rôle de ces érudits locaux dans la constitution des savoirs entre XIXe et XXe siècle. Ce travail propose donc à travers l'étude de la pensée et de la production de ce préhistorien toulousain, notamment par l’examen de ses archives personnelles, une lecture de l'histoire de la discipline et des apports de ces savants d'envergure « secondaire ».