Présentation de l'éditeur
Les pouvoirs de l’écrit dans la société médiévale ne reposent pas seulement sur la capacité des institutions à le produire ou à le diffuser. Le cas particulier du royaume de France et de son État en gestation à la fin du Moyen Âge manifeste un rapport singulier à la conservation des supports et des valeurs de l’écrit dans des espaces réservés et situés au cœur des Palais et qui forment autant de « trésors ». La localisation de ces dépôts structure l’espace et la dynamique de centralisation du pouvoir capétien et assure indirectement, par leur inscription dans les espaces urbains, une présence et un pouvoir de l’écrit bien plus large : la visibilité indirecte des trésors d’écritures. Ces « trésors » de titres, de chartes, de manuscrits informent la « sapience » d’un souverain qui pose ainsi les fondements d’une « science de l’État ».
Cet ouvrage rassemble un certain nombre d’études singulières sur le Trésor des chartes entre le XIIIe et le XVIe siècle, et la librairie royale, dite « de Charles V », entre son installation au Louvre en 1368 et sa dispersion au début du XVe siècle. Ces travaux sont précédés de textes généraux sur la question du statut de la fonction politique et symbolique de la thésaurisation royale.