Juliette Morel-Maroger

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Université Paris Dauphine

Centre de recherche Droit Dauphine
  • Juliette Morel-Maroger, Conférence-débat autour des sanctions de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), Revue banque, 2023, 22 p. 

    Juliette Morel-Maroger, Clotilde Jourdain-Fortier, Anne-Sylvie Courdier, David Jacotot, Sébastien Manciaux, Gérald Simon (dir.), Sources du droit, commerce international, éthique et marchés, LexisNexis et CREDIMI, 2019, Travaux du Centre de recherche sur le droit des marchés et des investissements internationaux, 205 p. 

    Juliette Morel-Maroger, Thierry Kirat, Claudie Boiteau (dir.), Droit et crise financière : régulation et règlement des conflits en matière bancaire et financière, Bruylant, 2015, 339 p.  

    La 4e de couverture indique : "Les crises bancaires et financières qui se sont succédé depuis 2008 ont profondément fait évoluer la régulation et les règles entourant le règlement des conflits dans les secteurs concernés. De nouvelles institutions, de nouveaux mécanismes, mais aussi de nouveaux types de contentieux sont apparus. L’ouvrage présente l’originalité de conjuguer analyses académiques pluridisciplinaires (droit, économie, sociologie) et praticiennes (présidents d’autorités de régulation, représentants d’établissements bancaires, médiateurs, magistrats, avocats, etc.). La réflexion menée sur la régulation bancaire et financière mêle les aspects nationaux, européens et internationaux. En premier lieu, l’ouvrage met en exergue les conséquences des crises successives qui ont secoué les secteurs bancaires et financiers sur l’architecture de la régulation. À cet égard, et au plus près de l’actualité, l’ouvrage offre une première analyse des dispositifs prévus par l’Union bancaire, notamment le mécanisme de surveillance unique entré en vigueur le 4 novembre 2014, et de leurs implications dans la répartition des compétences des différentes autorités de régulation européennes et internes. L’ouvrage approfondit, ensuite, les mécanismes de règlement des conflits en matière bancaire et financière en distinguant, d’une part, les mécanismes alternatifs au règlement des litiges dont certains, comme les médiations bancaire et financière, sont considérés comme des « amortisseurs de la crise » alors que la transaction devant l’Autorité des marchés financiers, créée en 2010, connaît un démarrage plus modeste et, d’autre part, le prononcé des sanctions par les autorités de régulation. La question de la portée de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme relative au principe non bis in idem fait l’objet d’un traitement particulier. Enfin, il met l’accent sur une dimension de la régulation financière et bancaire rarement étudiée, celle des contentieux induits par les crises bancaires et financières en distinguant le contentieux entre personnes privées et le contentieux impliquant les États"

    Juliette Morel-Maroger, Georges Decocq, Yves Gérard, Droit bancaire, 2e éd., RB éd., 2014, Master ( Banque ), 413 p. 

    Juliette Morel-Maroger, Georges Decocq, Yves Gérard, Droit bancaire, RB édition, 2010, Collection Master ( Banque ), 384 p. 

  • Juliette Morel-Maroger, « Réflexions autour des évolutions récentes de l’environnement normatif international des activités bancaires et financières », Mélanges en l’honneur du Professeur Jean-Jacques Daigre, 2017, pp. 725-734 

    Juliette Morel-Maroger, « Regard critique sur les règles de conflits de lois en matière d'assurance-vie », Mélanges en l'honneur du Professeur Pierre Mayer, 2015, pp. 561-570 

  • Juliette Morel-Maroger, « Les contours de l’obligation de motivation imposées au Conseil de résolution unique », Banque & Droit, 2021, n°200 

    Juliette Morel-Maroger, Damian Mathey, « Vers une performance renforcée du recouvrement social ? Les évolutions envisagées par le comité action publique 2022 et leurs conditions de réussite », Droit Social, 2019, n°09, p. 703   

    Juliette Morel-Maroger, « Les difficultés posées par la mise en œuvre du principe non bis in idem dans un contexte international », La Semaine juridique. Entreprise et affaires, 2015, n°36 

    Juliette Morel-Maroger, « Le financement de l'acquision d'immeuble : les crédits immobiliers », Actes pratiques et ingénierie immobilière, 2014, n°4 

    Juliette Morel-Maroger, « L'ACP apporte sa contribution à la lutte contre l'évasion fiscale transfrontière ; Note sous Autorité du contrôle prudentiel, sanction, 25 juin 2013, UBS (France) SA, décision numéro 2013-03 », Gazette du Palais, 2013, n°312313 

    Juliette Morel-Maroger, « BNP Parisbas condamnée pour des maintiens abusifs d'inscription au FICP ; Note sous Commission nationale de l'informatique et des libertés, délibéré de la formation restreinte, 19 juin 2013, décision numéro 2013-173 », Gazette du Palais, 2013, n°312313 

    Juliette Morel-Maroger, « Comptes multiples ouverts auprès d'un même groupe bancaire en France et à Monaco : quelle loi faut-il appliquer ? ; Note sous Cour de cassation, Chambre commerciale, 18 juin 2013, pourvoi numéro 11-27.132 », Gazette du Palais, 2013, n°312313 

    Juliette Morel-Maroger, « De l'usage excessif d'une clause attributive de juridiction potestative ; Note sous Cour d'appel d'Angers, Chambre commerciale, section A, 10 septembre 2013, RG numéro 12/01827 », Gazette du Palais, 2013, n°312313 

    Juliette Morel-Maroger, « Précisions relatives aux notions de matière contractuelle et de consommateur au sens du règlement Bruxelles 1 ; Note sous Cour de justice de l'Union européenne, première Chambre, 14 mars 2013, Ceskasporritelna a.s. c/ Gerald Feichter, décision numéro C-419/11 », Gazette du Palais, 2013, n°186187 

    Juliette Morel-Maroger, « Une société suisse peut être tenue des obligations d'informations imposées par l'article L. 313-22 du CMF aux établissements de crédit ; Note sous Cour de cassation, Chambre commerciale, 22 mai 2013, pourvoi numéro 11-26.503 », Gazette du Palais, 2013, n°186187 

    Juliette Morel-Maroger, « Contrôle du pays d'accueil en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux ; Note sous Cour de justice de l'Union européenne, troisième Chambre, 25 avril 2013, décision numéro C-212/11 », Gazette du Palais, 2013, n°186187 

    Juliette Morel-Maroger, « Interrogations d'un internationaliste sur l'essor de la banque en ligne », Revue Banque, 2013 

    Juliette Morel-Maroger, « La clause attributive de juridiction potestative ; Note sous Cour de cassation, première Chambre civile, 26 septembre 2012, pourvoi numéro 11-26.022 », Gazette du Palais, 2013, n°102103 

    Juliette Morel-Maroger, « Le feuilleton BPCA, suite et sans doute pas fin ! », Bulletin Joly Bourse, 2013, n°4 

    Juliette Morel-Maroger, « Le domicile à l'étranger d'une partie suffit à rendre valable une clause attributive de juridiction ; Note sous Cour de cassation, première Chambre civile, 30 janvier 2013, pourvoi numéro 11-24.723 », Gazette du Palais, 2013, n°102103 

    Juliette Morel-Maroger, « D'utiles clarifications relatives aux saisies pénales portant sur les comptes bancaires ; Note sous Cour de cassation, Chambre criminelle, 18 septembre 2012, pourvoi numéro 12-80.662 et Cour de cassation, Chambre criminelle, 27 novembre 2012, pourvoi numéro 12-85.344 », Gazette du Palais, 2013, n°102103 

    Juliette Morel-Maroger, « Mesure d'interdiction bancaire et obligations du banquier dispensateur de crédit ; Note sous Cour de cassation, Chambre commerciale, 3 juillet 2012, pourvoi numéro 11-18.945 », Revue Lamy Droit des affaires, 2012, n°75 

    Juliette Morel-Maroger, « Note sous Autorité de contrôle prudentiel, Commission des sanctions, 29 juin 2012, Banque populaire des Alpes, procédure numéro 2011-01 », Gazette du Palais, 2012, n°265266 

    Juliette Morel-Maroger, « Note sous Cour de cassation, Chambre criminelle, 4 avril 2012, pourvoi numéro 11-81.332 », Gazette du Palais, 2012, n°265266 

    Juliette Morel-Maroger, « Note sous Cour de cassation, deuxième Chambre civile, 16 mai 2012, Société CTY Ltd contre Madame X, pourvoi numéro 11-30.027 », Gazette du Palais, 2012, n°265266 

    Juliette Morel-Maroger, « Note sous Commission nationale de l'informatique et des libertés, délibération de la formation restreinte, 21 juin 2012, numéro 2012-176, portant avertissement à l'encontre le Société européenne de traitement de l'information (groupe Crédit mutuel-CIC) », Gazette du Palais, 2012, n°265266 

    Juliette Morel-Maroger, « Note sous Cour d'appel de Douai, huitième Chambre, première Section, 12 avril 2012, Monsieur M. contre Société Delta Lloyd Bank, arrêt numéro 11/03338 et Cour d'appel de Nancy, deuxième Chambre civile, 25 juin 2012, Monsieur et Madame P. contre Banque générale du Luxembourg, arrêt numéro 1724/12 », Gazette du Palais, 2012, n°265266 

    Juliette Morel-Maroger, « La légalité du délit d'initié en question », Bulletin Joly Bourse, 2012, n°1 

  • Juliette Morel-Maroger, « L’immunité d'exécution des Etats », le 13 avril 2023  

    Colloque organisé par le CR2D, Paris Dauphine dans le cadre du 150ème anniversaire de l’Association de droit international - International Law Association

    Juliette Morel-Maroger, « Les sanctions de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) », le 27 septembre 2022  

    Co-organisée par la Chaire Gouvernance et Régulation et le Centre de recherche Droit Dauphine (CR2D)

    Juliette Morel-Maroger, « Sources du droit, commerce international, éthique et marchés », le 13 décembre 2018 

    Juliette Morel-Maroger, « Entreprises et données personnelles », le 01 juin 2018  

    Colloque organisé par le Master 2 DAII, Promotion Éric Loquin, sous la direction scientifique d'Anne-Sylvie Courdier-Cuisinier

    Juliette Morel-Maroger, « L’impérativité en droit international des affaires : questions d’actualité », le 01 février 2018  

    Organisé par la Cour de Cassation

    Juliette Morel-Maroger, « La compliance, la place du droit, la place du magistrat », le 06 juillet 2017  

    Organisé par l'Ecole Nationale de la Magistrature

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Louise Roulot, Les règles matérielles dans le secteur bancaire et financier, thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Clotilde Jourdain-Fortier  

    Le développement de l'activité bancaire et financière au-delà des frontières comme l'internationalisation du droit bancaire et financier ne sont pas des phénomènes nouveaux. Mais ces phénomènes connus suscitent des problématiques nouvelles. Dans cette étude, la présentation traditionnelle et unitaire du droit international privé est ébranlée par la financiarisation des transactions internationales. Le risque suscité par les crises systémiques justifie qu'on s'intéresse aujourd'hui aux transactions bancaires et financières en droit international privé. L'environnement normatif des activités bancaires et financières a ainsi connu des mutations considérables. Les États, mais aussi bon nombre d'institutions internationales aux statuts très divers, se sont attelés à proposer ou adopter de vastes réformes visant à exercer une surveillance plus étroite des activités bancaires et financières. La réglementation bancaire et financière, longtemps cantonnée à l'échelon national ou régional, s'est fortement internationalisée et les règles matérielles internationales se sont multipliées dans ce secteur. Dans le contexte de financiarisation du droit, le droit international privé doit plus que jamais s'adapter à de nouveaux enjeux et questionnements juridiques liés au développement de certains contrats internationaux sur les marchés financiers. L'internationalisation des contrats financiers et des contrats de banque suscite aujourd'hui de nombreuses interrogations en droit international privé quant à leur émancipation de la méthode des conflits de lois au profit des règles matérielles internationales. Notamment en matière de produits dérivés les contrats-modèles ISDA —International Swaps and Derivatives Association— sont utilisés dans 90% des transactions sur les produits dérivés. De même le crédit documentaire créé par la pratique bancaire internationale est organisé par les règles et usances uniformes de la Chambre de commerce international. L'absence de textes spécialement conçus pour régler ces questions dans le secteur bancaire et financier soulève également de nombreuses difficultés par rapport à leur réception dans un ordre juridique déterminé. De manière générale, les évolutions actuelles de l'environnement normatif international du secteur bancaire et financier interrogent sur la place à accorder à la méthode de conflit de lois et des règles matérielles internationales en la matière.

    Adrien Grosjean, La recherche des preuves dans les procédures commerciales internationales, thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Sébastien Manciaux  

    Lorsqu'un contentieux se noue entre une entreprise française et étrangère, la question se pose de savoir dans quelle mesure l'entreprise française peut être contrainte de produire des documents ou des témoignages afin d'assurer sa défense devant des juges ou autorités étrangères. Cette collecte des preuves est encadrée à l'échelle internationale par la Convention de la Haye du 18 mars 1970 qui prévoit l'établissement de commissions rogatoires ainsi que l'obtention des preuves par des agents diplomatiques ou consulaires et par des commissaires. Cependant, le caractère exclusif de cette convention internationale est contesté par la jurisprudence américaine (Cour Suprême des États-Unis, 15 juin 1987, Aérospatiale c. United States District Court for the southern District of Iowa). Le contournement de la Convention permet alors à des plaignants américains d'imposer des procédures intrusives de collecte de preuves, procédures « discovery », qui impliquent une large divulgation de documents, potentiellement couverts par le secret d'affaires et par la protection des données à caractère personnel garantie par l'Union Européenne. La mondialisation des échanges, les guerres commerciales que se livrent les différents acteurs du commerce international et la dématérialisation des éléments de preuve accroissent donc l'importance de clarifier les possibilités permettant de contester de telles procédures intrusives. Cette étude porte sur les solutions textuelles et jurisprudentielles proposées au cours des dernières années.

    Clémence Viennet, La responsabilité de l'entreprise dans les chaînes d'approvisionnement internationales, thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Clotilde Jourdain-Fortier  

    L'Organisation Internationale du Travail définit la chaîne d'approvisionnement mondiale comme l'organisation par-delà les frontières des activités nécessaires pour produire des biens (ou fournir des services), depuis l'utilisation d'intrants (matières premières) jusqu'à la commercialisation en passant par différentes phases de conception, de fabrication et de livraison. La thèse se concentrera ainsi sur l'étude des contrats qui organisent cette chaîne. Pour le juriste, la notion de chaîne d'approvisionnement mondiale s'entend d'abord comme l'existence d'un groupe de contrats ou d'une chaîne de contrats, soit comme une succession de con-trats autonomes les uns des autres, conclus entre des parties contractantes différentes, et poursuivant un but commun, en l'occurrence l'approvisionnement international d'une société dite donneuse d'ordre, peut être caractérisée. La problématique de la responsabilité applicable au sein d'une chaîne de contrats est bien connue en droit français car dès le 19ème siècle, la Cour de cassation a reconnu au tiers situé à une extrémité de la chaîne, victime d'un dommage, la possibilité d'engager une action en responsabilité contractuelle (et non délictuelle) contre le contractant situé à l'autre extrémité de cette chaîne avec qui il n'est pourtant pas en relation contractuelle directe. Plus tard, au 20è siècle, la Cour de cassation a décidé (Civ. 1ère 9 octobre 1979) à propos des chaînes dites homogènes que ce « tiers contactant » devait engager une action « nécessairement contractuelle » contre le fabricant du produit, jurisprudence par la suite étendue dans un arrêt Cass. AP 7 février 1986 aux hypothèses des chaînes non homogènes—jugé en l'occurrence que le maître de l'ouvrage qui demande au fabricant réparation du dommage causé par la défectuosité des matériaux que l'entrepreneur utilise devait nécessairement engager sa responsabilité contractuelle. Mais en 2001 (Civ. 3è 28 novembre 2001), la Cour est revenue en partie sur sa solution en considérant que la responsabilité du fournisseur du sous-traitant envers le maître d'ouvrage devait être de nature délictuelle et non contractuelle, créant une incohérence qui demeure à ce jour dans le traitement des chaînes de contrats que la thèse devra mettre à jour. Le développement des chaînes d'approvisionnement mondiales renouvelle cette théorie des chaînes ou groupes de contrats en raison de la diversification du risque que l'entreprise doit désormais assu-mer sur un plan juridique. Dans la situation classique, le risque est lié à la propriété du produit qu'une entreprise développe et met sur le marché (risque de défaut, donc de dommage). L'action en garantie se transmet en effet aux acquéreurs successifs comme l'accessoire du droit de propriété sur la chose, ce qui explique que l'acquéreur final (qui peut être un consommateur comme un professionnel) puisse engager la responsabilité contractuelle directe du propriétaire initial. Mais aujourd'hui, le risque n'est plus seulement celui qui est intrinsèquement lié à la chose mais également celui qui est lié au contexte dans lequel la chose est fabriquée : le risque que les droits humains et sociaux fondamentaux, que l'environnement, ne soient pas respectés par les divers intervenants au sein de cette chaîne. Pour contrôle sa chaîne d'approvisionnement, l'entreprise va ainsi recourir largement à l'instrument contractuel et insérer des clauses RSE (Responsabilité sociale et environnementale) soit, dans les contrats qu'elle va conclure avec ses fournisseurs, soit dans ses conditions générales de vente. Une troisième option consiste à utiliser un questionnaire à l'intention de ses fournisseurs avant de passer un marché, ceci afin d'avoir un aperçu de leur politique de RSE et de leur bilan, voire élaborer un code de bonne conduite qu'elle peut contractualiser. Or, l'une des difficultés est qu'au plan européen, la Cour de justice de l'Union européenne a considé-ré, contrairement à la Cour de cassation française, que l'action du sous-acquéreur contre le vendeur initial relevait de la matière délictuelle

  • Alexandra Becheikh, La dissociation de la catégorie obligations alimentaires et des catégories connexes en droit international privé, thèse soutenue en 2023 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Louis Perreau-Saussine et Andrea Bonomi, membres du jury : Estelle Gallant (Rapp.), Fabienne Jault-Seseke (Rapp.), Sara Godechot  

    Le Règlement Aliments, à l’instar des autres instruments applicables en matière alimentaire, appréhende l’obligation alimentaire en la dissociant de son fondement laissant aux États le soin de la définition. Au cours de ces dernières décennies le droit de la famille a été marqué par de profondes mutations, non seulement en France mais également au-delà de nos frontières. Ces mutations ont notamment redessiné les contours de la définition du mariage et de la filiation et ont, dans le même temps, accentué les disparités déjà existantes entre les États européens sur ces questions.Ces disparités peuvent constituer un obstacle, parfois majeur, à l’octroi ou à l’exécution d’une obligation alimentaire et auraient alors pour effet de placer le créancier dans une situation matérielle précaire et incertaine. Les méthodes classiques de droit international privé apparaissent aujourd’hui insuffisantes à prévenir ces situations et il conviendrait alors de chercher des solutions alternatives afin d’empêcher qu’un débiteur puisse se prévaloir de ces disparités pour échapper à son obligation alimentaire.

  • Agathe Bonnigal, Compliance et soft law en matière bancaire et financière, thèse soutenue en 2021 à Nantes sous la direction de Philippe Briand et Véronique Bourgninaud, membres du jury : Antoine Gaudemet (Rapp.)  

    Les normes de soft law, règles ou principes entendus comme les actes non-contraignants pouvant émaner des autorités publiques comme des acteurs privés, permettent d’appréhender ce qu’on appelle communément le droit souple. Classiquement écartées de la panoplie des sources formelles du droit, les normes de soft law sont reléguées le plus souvent au rang de sources nées de la pratique. Cependant, face aux nombreux effets juridiques qu’elles produisent et à la variété de leurs manifestations, on peut raisonnablement penser que les normes de soft law dont la compliance prend sa source, ont une réelle utilité pour encadrer l’activité bancaire et financière. La pertinence de recourir au soft law comme outil de conception de la compliance et de régulation du secteur bancaire et financier fera ainsi l’objet de notre réflexion dans une première partie. Après avoir démontré la diversification des sources dans l’encadrement normatif des activités bancaires et financières, nous analyserons le passé de la régulation. Nous nous interrogerons à cet effet, sur l’intégration du soft law dans l’ordre juridique interne. Puis, nous prolongerons notre réflexion en étudiant plus précisément la pratique de la compliance, qui dissimule un arsenal normatif complexe et des obligations éthiques visant à prémunir les établissements bancaires et financiers contre tout risque de non-conformité. Dès lors, nous tenterons de mesurer l’efficacité du système normatif de régulation dans la défense d’intérêts privés mais également d’enjeux nationaux et déterminerons les progrès restant à parcourir pour lutter contre ses insuffisances. Pour ce faire, nous nous intéresserons dans une seconde partie à la compliance comme expression de la densification normative du soft law en matière bancaire et financière.

    Julie Gavriloff, Les méthodes du conflit de lois à l’épreuve du produit dérivé, thèse soutenue en 2020 à Paris 10 sous la direction de Mathias Audit, membres du jury : Antoine Gaudemet (Rapp.), Aline Tenenbaum et David Robine    

    Le produit dérivé est un instrument de couverture ou de spéculation portant sur les variations de valeur d’un actif sous-jacent. Ce produit est souvent l’objet de transactions internationales, mettant en concurrence différents ordres législatifs ayant vocation à régir le contrat. Pour déterminer la loi applicable, les méthodes du conflit de lois sont confrontées tant à la liberté contractuelle des parties au produit dérivé qu’aux impératifs des marchés financiers. Les marchés financiers doivent en effet présenter une stabilité et une sécurité. La loi applicable au contrat, la loi d’autonomie, régit la formation, les effets et l’extinction du contrat. Mais le dérivé peut être conclu sur un système multilatéral, être accompagné de garanties financières : d’autres lois s’y appliquent qu’il convient de déterminer, tout en prenant la mesure de l’efficacité des méthodes du conflit de lois lorsqu’elles doivent se saisir des instruments financiers.

    Alexandra Maurin, Vers une maîtrise du risque bancaire systémique, thèse soutenue en 2019 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de François Pasqualini, membres du jury : Pauline Pailler (Rapp.), Georges Decocq  

    L'essor de la RSE, tant au sein des sociétés qu'au travers des concertations internationales, illustre l'importance qu'ont pris l'éthique et la morale dans les relations d'affaires. Le banquier y tient une place centrale puisqu'il est « le moteur de toutes les activités de son temps ». Du fait de son rôle prépondérant, aussi bien pour l'économie réelle que sur les marchés financiers, il devrait agir en précurseur du développement de la RSE. Pourtant, lors de la crise de 2007, l'incitation déraisonnée au surendettement des particuliers et le recours à la titrisation pour faciliter la diffusion d'actifs toxiques ont démontré une amoralité générale des banques dans la conduite de leurs affaires. De cette crise de grande ampleur ressortent des questionnements sur l’impact de l’aléa moral sur la stabilité des États et la volonté d’apporter des réponses juridiques au risque bancaire systémique, afin de responsabiliser les banquiers et d’éviter que l’Histoire ne se répète.

    Taoufik Chahbar, Étude de la formation du contrat électronique, comparaison droit français et droit marocain, thèse soutenue en 2018 à Paris 10 sous la direction de Anne Danis-Fatôme, membres du jury : Faiza Alaoui (Rapp.), Catherine Prebissy-Schnall    

    L’activité du commerce électronique reçoit habituellement traduction dans un outil juridique classique mis à la disposition des acteurs économiques par le droit : le contrat. Celui-ci se conclue nécessairement à distance. Ainsi est-il dématérialisé. S’ajoutent le caractère éventuellement dépersonnalisé et le caractère éventuellement international grâce à la capacité procurée par les réseaux informatiques de s’affranchir des frontières. Ces caractéristiques du contrat du commerce électronique ont perturbé les paramètres du droit. Celui-ci étant essentiellement conçu pour encadrer une relation contractuelle dont les protagonistes sont des humains en faisant recours à des éléments tangibles. Dans une telle situation, un processus d’adaptation aux nouveaux paramètres du contrat du commerce électronique s’impose au droit sous peine d’un recul historique. Le droit français et le droit marocain se sont montrés réactifs dans la mesure où le droit des contrats ici et là connaît d’ores et déjà un processus d’adaptation aux nouveaux paramètres du contrat du commerce électronique. L’analyse d’un tel processus révèle; l’émergence des règles propres à un tel contrat; certaines règles y ont été déclarées inapplicables; certaines institutions ont été repensées en prenant en compte ces nouveaux paramètres et des définitions portant sur des notions déjà existantes ont été introduites dans le cadre d’un tel processus. La comparaison entre le droit des contrats français et le droit des contrats marocain en matière du contrat du commerce électronique nous a permis d’observer les lacunes . Ainsi, nous avons relevé à titre non exhaustif que : la règle de la capacité en l’état actuel du droit positif français ou marocain est défavorable à la conclusion du contrat par « les agents électroniques »; l’application du délai raisonnable à l’offre par voie électronique en droit français est incompatible avec le besoin de la veille concurrentielle qui se fait sentir dans le marché virtuel (cyberespace) plus qu’ailleurs; le législateur marocain s’est montré ferme à la reconnaissance de la qualité de l’offre par voie électronique en ignorant certaines techniques de la publicité qui permettent la mise en vente immédiate; etc. Toute initiative de nature à combler de telles lacunes doit être confiée à la jurisprudence, car la règle jurisprudentielle n’est pas obligatoire, elle est susceptible d’être rejetée ou modifiée à tout moment à l’occasion de l’examen d’une nouvelle espèce. Cette possibilité de revirement permet de marcher de pair avec le contrat du commerce électronique par nature mouvant. L’intervention du législateur en matière du contrat du commerce électronique dans la mesure où elle est nécessaire doit se limiter à adopter les cadres juridiques existants de façon à lever les blocages réels découlant d’une contrainte juridique.

    Mostafa Abadou, Le système bancaire marocain après la crise financière de 2008 : difficultés d'adaptation des techniques de régulation européennes et nécessité de mise en place des mécanismes adaptés, thèse soutenue en 2017 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Dominique Legeais, membres du jury : Mohammed Azzedine Benseghir (Rapp.), Abdelaziz Squalli et Nicolas Mathey  

    Pour remédier aux nombreuses insuffisances et défaillances constatées dans le système de régulation et de surveillance du secteur financier, post crise, de nombreuses réformes institutionnelles ont été réalisées à l'initiative des organismes et autorités de régulation bancaire et financière aussi bien au niveau national qu'au niveau international. Le Royaume du Maroc, en vertu de son statut avancé, signé en octobre 2008, a fait un réel effort pour réduire les différences entre les législations marocaine et européenne. Il a consenti à se rapprocher des normes européennes sur le plan législatif et réglementaire avec l'objectif d'être intégré au marché intérieur européen et de disposer d'une économie plus efficace. Toutefois, le système bancaire marocain ne semble pas adhérer aux changements induits par ce travail de convergence, si non il y a encore du chemin à faire dans ce sens et une convergence totale demandera, incontestablement, "des années"! Cette thèse tente d'examiner les difficultés d'adaptation des techniques de régulation européenne au système financier marocain à travers notamment, le système de régulation des banques marocaines, l'encadrement des mécanismes relevant du shadow banking et des opérations du marché des produits dérivés. Elle met l'accent sur les nombreux défis que cette industrie aura à relever dans les années à venir. Après une analyse des principales difficultés d'adaptation des techniques de régulation européennes au système financier marocain (Partie I), quelques solutions sont proposées, à savoir la finance islamique comme une finance complémentaire à la finance conventionnelle, l'inclusion financière comme une solution ayant pour finalité la réduction de la pauvreté et la création de postes d'emplois et le crowdfunding comme moyen de financement par le public de projet de création d'entreprise et solution au resserrement de crédit constaté après la crise de 2008 (Partie II).

    Abdelkader Bessedik, Les opérations de financement et d'investissement dans le droit musulman, thèse soutenue en 2013 à Paris Est sous la direction de Antoine Bolze, membres du jury : Louis Perreau-Saussine (Rapp.)  

    L’activité bancaire est le moteur de l’économie. Dans les systèmes juridiques de type occidentaux, les banques utilisent le droit des contrats pour proposer leurs services, que ce soit la banque commerciale ou la banque d’affaires. De même, les banques redoublent d’imagination pour augmenter leurs marges et la rentabilité des placements qu’elles font à partir des fonds qui sont déposés par les épargnants. Enfin, les banques participent au financement de grands projets et permettent ainsi leur réalisation, généralement avec une intervention des autorités publiques. Toutes les activités bancaires font l’objet d’une réglementation stricte et d’ordre public pour garantir la solvabilité des banques et protéger le crédit. La finance islamique s’inscrit dans ce schéma juridique, cependant elle doit intégrer des nombreuses contraintes engendrées par l’application et le respect de la Chari’a. En effet, il semble qu’à première vue l’interdiction de l’intérêt, riba, et de l’aléa, gharar, constituent des obstacles insurmontables pour pouvoir exercer le métier de banquier. En réalité, la finance islamique peut parfaitement se développer, à des conditions et dans un cadre qu’il faut expliquer.

  • Jalal El Mir, Le secret bancaire : une institution en déclin, thèse soutenue en 2022 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Antoine Gaudemet, membres du jury : Thierry Bonneau et Jérôme Lasserre Capdeville  

    Le secret bancaire, ou le secret professionnel du banquier, est l’obligation de l’établissement de crédit de tenir confidentielle, toutes les informations relatives aux soldes, opérations, et à l’identité de son client. Issu du devoir de confidentialité du banquier envers son client, il engendre aussi une valeur économique d’où son institutionnalisation économique comme moyen d’attirer les capitaux. Face à des pratiques abusives de dissimulation dans les réseaux bancaires, des fonds monétaires provenant de trafic de stupéfiants, de blanchiment de capitaux ou en dernier ressort de financement de terrorisme, son champ d’application s’est vu restreint par des lois lui imposant des exceptions pour ajuster son application, et menant de ce fait à l’institutionnalisation juridique de la notion. Après la crise financière mondiale de 2008, son domaine d’application se retrouve envahi par une vague de la transparence dans le monde des affaires. La notion juridique du secret bancaire qui s’était institutionnalisée se retrouve en déclin par des mouvements juridiques consécutifs de neutralisation de ses effets. Mais, son intérêt juridique demeure primordial, et sa valeur subsiste du fait de son rattachement au droit fondamental de respect de la vie privée, mais aussi pour son intérêt dans la confirmation de la confiance dans l’industrie bancaire, consacrant la notion du secret bancaire comme une valeur juridique et une nécessité.