Ludovic Hennebel

Professeur
Droit public.
Faculté de Droit et de Science politique
Droits International, Comparé et Européen
Centre d’Études et de Recherches Internationales et Communautaires

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Ludovic Hennebel, Hélène Tigroudja, The American Convention on Human Rights: a commentary, Oxford University Press, 2022, Oxford Commentaries on International Law, 1541 p. 

    Ludovic Hennebel, Hélène Tigroudja, Traité de droit international des droits de l'homme, 2e éd., Éditions Pedone, 2018, 1721 p.  

    La 4ème de couv. indique : "Le droit international des droits de l'homme est devenu, en quelques décennies, un domaine incontournable du droit international public, voire un modèle de référence de la pensée juridique internationale. Le saisir dans sa globalité, dans ses nuances et insuffisances ainsi que dans sa pluralité, tel est l'objet du présent ouvrage. Ce dernier retient une méthode globale comparant les divers systèmes de protection, universel et régionaux, et nourrie par l'analyse systématique des textes et des jurisprudences. L'ouvrage est structuré autour de quatre axes principaux. Le premier porte sur les fondements du droit international des droits de l'homme, et met en exergue ses composantes théoriques, sa formation en droit positif ainsi que les rapports qu'il entretient avec les autres branches du droit international public. Le deuxième présente l'ingénierie du droit international des droits de l'homme, et étudie les ressorts de son architecture institutionnelle aux plans universel (Nations Unies) et régionaux (Conseil de l'Europe / Union Européenne, Organisation des Etats américains, Union africaine, Ligue des Etats arabes, Association des Etats de l'Asie du Sud-Est), ses mécanismes de protection, ainsi que les modes de contrôle contentieux et non-contentieux. L'interprétation des droits et libertés internationalement garantis forme la troisième partie de l'ouvrage. Y sont étudiées tant les règles qui guident l'interprète dans son office que les interprétations matérielles de chaque droit et liberté dans les différents ensembles de protection. Le quatrième axe porte sur les conséquences juridiques qui naissent de la violation par l'Etat de ses obligations en matière de droits de l'homme, et en particulier sur les réparations des préjudices subis et le suivi des décisions rendues sur la base d'une action contentieuse internationale."

    Ludovic Hennebel, Hélène Tigroudja, Traité de droit international des droits de l'homme, Editions Pedone et Impr. Corlet imprimeur, 2016, 1705 p.   

    Ludovic Hennebel, Hélène Tigroudja (dir.), Humanisme et droit: offert en hommage au professeur Jean Dhommeaux, Éd. Pedone, 2013, 464 p. 

    Ludovic Hennebel (dir.), Jus gentium, Bruylant, 2012 

    Ludovic Hennebel, Thomas Hochmann, Genocide denials and the law, Oxford University Press, 2011, 327 p. 

    Ludovic Hennebel, Hélène Tigroudja (dir.), Balancing liberty and security: the human rights pendulum, W.L.P. (Wolf Legal Publishers), 2011, 261 p. 

    Ludovic Hennebel, Arnaud Van Waeyenberge (dir.), Exceptionnalisme américain et droits de l'homme, Dalloz, 2009, À droit ouvert, 366 p. 

    Ludovic Hennebel, Gérard Dive, Bibliographie sélective sur les droits de l'homme: sélection d'ouvrages publiés ou diffusés en Communauté française de Belgique, 3e éd., Bruylant, 2009, 118 p. 

    Ludovic Hennebel, Hélène Tigroudja (dir.), Le particularisme interaméricain des droits de l'homme: en l'honneur du 40e anniversaire de la Convention américaine des droits de l'homme, A. Pedone, 2009, 413 p. 

    Ludovic Hennebel, Damien Vandermeersch (dir.), Juger le terrorisme dans l'État de droit, Bruylant, 2009, Collection Magna Carta, 541 p. 

    Ludovic Hennebel, Gregory Lewkowicz (dir.), Collection Magna Carta, Bruylant, 2009 

    Ludovic Hennebel, La Convention américaine des droits de l'homme: mécanismes de protection et étendue des droits et libertés, Bruylant, 2007, Publications de l'Institut international des droits de l'homme, 737 p. 

    Ludovic Hennebel, La jurisprudence du Comité des droits de l'homme des Nations unies: le pacte international relatif aux droits civils et politiques et son mécanisme de protection individuelle, Bruylant et Nemesis, 2007, Droit et justice, 582 p. 

    Ludovic Hennebel, Emmanuelle Bribosia (dir.), Classer les droits de l'homme, Bruylant, 2004, Penser le droit, 398 p. 

  • Ludovic Hennebel, Lorraine Dumont, Hélène Tigroudja, « Les aspects de droit international des activités des organes conventionnels des Nations Unies spécialisés dans la protection des droits de l’homme (2019-2021) », 2021, pp. 467-490    

    Hennebel Ludovic, Dumont Lorraine, Tigroudja Hélène. Les aspects de droit international des activités des organes conventionnels des Nations Unies spécialisés dans la protection des droits de l’homme (2019-2021). In: Annuaire français de droit international, volume 67, 2021. pp. 467-490.

    Ludovic Hennebel, Catherine-Amélie Chassin, Hélène Tigroudja, « [Migrations internationales - Chronique] Aspects de droit international des activités des organes conventionnels spécialisés dans la protection des droits de l’homme (2017-2018) », Annuaire français de droit international, 2020, n°66, pp. 525-545 

    Ludovic Hennebel, Hélène Tigroudja, « Le droit à un environnement sain comme droit de l’homme. Observations sur l’avis consultatif de la Cour interaméricaine des droits de l’homme n° 23, environnement et droits de l’homme », 2019, pp. 415-437    

    Saisie en 2016 d’une demande d’avis consultatif par la Colombie sur la question des rapports entre les droits de l’homme et l’environnement, la Cour interaméricaine des droits de l’homme rend son avis n° 23 en novembre 2017. La décision est remarquable en ce qu’elle analyse dans le détail les «liens intrinsèques » entre la protection des droits de l’homme et la protection de l’environnement, et ce que ces liens impliquent en termes d’obligations à la charge de l’État. Si elle pose le principe de la juridiction potentielle de l’État en cas de dommages transfrontières, en revanche, elle refuse de suivre la Colombie qui l’invitait à substituer à l’approche «classique » de la juridiction en droit international, la notion de «juridiction fonctionnelle » issue de la Convention de Carthagène pour la protection et la mise en valeur du milieu marin dans la région des Caraïbes. Pour autant, la Cour interaméricaine développe le contenu de l’obligation de diligence en cas de risque pour la vie et l’intégrité des personnes, ainsi que les droits de la Convention américaine des droits de l’homme à la disposition de l’individu qui peuvent venir au soutien de la protection environnementale. Ainsi cet avis s’inscrit-il dans un «jus commune environnemental » propre à la région.

    Ludovic Hennebel, Catherine-amélie Chassin, Hélène Tigroudja, « Les aspects de droit international des activités des organes conventionnels des Nations Unies spécialisés dans la protection des droits de l’homme (2017-2018) », 2018, pp. 525-551    

    Hennebel Ludovic, Chassin Catherine-amélie, Tigroudja Hélène. Les aspects de droit international des activités des organes conventionnels des Nations Unies spécialisés dans la protection des droits de l’homme (2017-2018). In: Annuaire français de droit international, volume 64, 2018. pp. 525-551.

    Ludovic Hennebel, Jean Dhommeaux, Hélène Tigroudja, « Aspects de droit international des activités des organes conventionnels des Nations Unies spécialisés dans la protection des droits de l’homme (2013-2016) », 2016, pp. 449-476    

    Hennebel Ludovic, Dhommeaux Jean, Tigroudja Hélène. Aspects de droit international des activités des organes conventionnels des Nations Unies spécialisés dans la protection des droits de l’homme (2013-2016). In: Annuaire français de droit international, volume 62, 2016. pp. 449-476.

    Ludovic Hennebel, Yann Kerbrat, « Aspects de droit international général dans la pratique des comités institués par les Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme », 2012, pp. 699-713    

    Kerbrat Yann, Hennebel Ludovic. Aspects de droit international général dans la pratique des comités institués par les Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme. In: Annuaire français de droit international, volume 58, 2012. pp. 699-713.

    Ludovic Hennebel, « The Inter-American Court of Human Rights: The Ambassador of Universalism », 2011, pp. 57-97    

    La Cour interaméricaine des droits de l''homme a développé une jurisprudence originale, créative, d''avant-garde et même «juridiquement non-conformiste » . La Cour prend certaines libertés dans son interprétation de la Convention américaine, en rupture avec le paradigme Stato-centré et le volontarisme étatique, au risque de déplaire aux États parties et aux internationalistes. Toutefois, la Court adopte cette posture de manière intentionnelle et affirme le particularisme interaméricain des droits de l''homme grâce à sa construction d''un universalisme juridique. Ce particularisme est identifiable à travers la jurisprudence de la Cour. Cet article analyse, identifie et évalue les traits saillants de ce particularisme interaméricain et tente d''en mesurer la portée : individualisation ; criminalisation ; constitutionalisation ; humanisation ; et moralisation du droit interaméricain.

    Ludovic Hennebel, « Typologies et hiérarchie(s) des droits de l'Homme », 2011, pp. 423-435    

    Hennebel Ludovic. Typologies et hiérarchie(s) des droits de l'Homme. In: Annuaire international de justice constitutionnelle, 26-2010, 2011. Constitutions et droit pénal - Hiérarchie(s) et droits fondamentaux. pp. 423-435.

  • Ludovic Hennebel, Patrick Gaïa, Laurence Burgorgue-Larsen, Les effets réciproques des décisions des juridictions régionales (Cours européennes, Cour interaméricaine ) et des juridictions constitutionnelles nationales. Table ronde, Paris : Economica, Aix-en-Provence : Presses Universitaires d'Aix-Marseille et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2012, pp. 651-679    

    Gaïa Patrick, Burgorgue-Larsen Laurence, Hennebel Ludovic. Les effets réciproques des décisions des juridictions régionales (Cours européennes, Cour interaméricaine ) et des juridictions constitutionnelles nationales. Table ronde. In: Annuaire international de justice constitutionnelle, 27-2011, 2012. Juges constitutionnels et Parlements - Les effets des décisions des juridictions constitutionnelles. pp. 651-679.

  • Ludovic Hennebel, « Journées des droits de l’homme de Paris », le 08 février 2024  

    Première édition du colloque annuel organisé par le Centre de recherche sur les droits de l’homme et le droit humanitaire (CRDH)

    Ludovic Hennebel, « Human rights and procedure », le 06 juillet 2023  

    Colloque organisé par le Max Planck Institute (MPI) Luxembourg for Procedural Law et l'Université de Strasbourg

    Ludovic Hennebel, « Climate Change Cases before National and International Courts », le 27 novembre 2021  

    Organised by the University of Oslo – Faculty of Law and PluriCourts, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – IREDIES, University of Strasbourg - CEIE, Høgskolen i Innlandet (Lillehammer), IUCN World Commission on Environmental Law, and Centre Universitair

    Ludovic Hennebel, « Le passage à l’Afrique », le 02 octobre 2021  

    Colloque organisé par le Centre d’Éthique économique et des affaires, Fac. droit et de science politique d’Aix-Marseille et l’Agence ITER France sous la responsabilité scientifique de Gil Charbonnier, Fabrice Carle et Olivier Tholozan.

    Ludovic Hennebel, « Regionalism in international law / Le régionalisme en droit international », le 03 mai 2021  

    Organisé pour l’IREDIES, Paris 1 Panthéon-Sorbonne par Mads Andenas, Freya Baetens, Emanuel Castellarin, Johann Ruben Leiss and Paolo Palchetti.

    Ludovic Hennebel, « Traditions constitutionnelles nationales, traditions constitutionnelles communes », le 21 mai 2019  

    Journée d’études ILF/GERJC - European Law Institute

    Ludovic Hennebel, « Le droit de la société numérique », le 02 octobre 2018 

    Ludovic Hennebel, « Le droit de l'environnement, un laboratoire du droit global ? », le 01 juin 2017  

    Avec la participation de l'équipe CERIC-UMR DICE : Ludovic Hennebel, Eve Truilhe-Marengo, Sandrine Maljean-Dubois, Claire Lajaunie, Sophie Gambardella et Vanessa Richard

    Ludovic Hennebel, « Le juge judiciaire face au contrôle de proportionnalité », le 19 mai 2017 

    Ludovic Hennebel, « La construction de l’accord et du désaccord en droit », le 25 novembre 2016 

    Ludovic Hennebel, « La Fabrication du droit de l'Union européenne dans le contexte du Mieux légiférer. Du modèle à la réalité », le 06 octobre 2016 

    Ludovic Hennebel, « Anciens enjeux, nouveaux défis. Repenser le droit international des droits de l’homme », le 20 novembre 2014 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Lalé-Michel Traore, La négritude comme fondement du particularisme africain des droits de l'homme, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille, membres du jury : Blaise Tchikaya (Rapp.), Makane Moïse Mbengue (Rapp.), Jean Dhommeaux et Soyata Maiga    

    La négritude est l'ensemble des valeurs de civilisation du monde noir. Souvent présentée comme l’expression de l’humanisme noir du 20e siècle, elle vise à réhabiliter le nègre en valorisant ses cultures ancestrales et participer à l’édification de la civilisation de l’universel. Cette philosophie anthropologique africaine fournit aux noirs et aux peuples négro-africains les moyens d’être eux-mêmes et de s’épanouir sur les plans politique, juridique, économique, social et culturel. Mais sa complexité, sa finalité de libération socio-politique et les captations idéologiques rendent son exploitation rabougrie. Elle est souvent présentée comme un racisme, un complexe d’infériorité ou encore dépassée, et complaisante. Or, après un bref dédain, la négritude resurgit par des voies inattendues pour s’imposer en tant qu’humanisme qui positionne les noirs dans la communauté mondiale des hommes libres et égaux, en relation avec l’idée de construction d’un système africain de promotion et de protection des droits de l’homme. Cette réviviscence fait gagner la négritude en densité et a contribué à forger et à consolider le particularisme africain des droits de l’homme. Le phénomène commande une approche pluridisciplinaire axée sur l’efficacité. Au-delà, sa réaffirmation interroge les transformations contemporaines du droit des gens et particulièrement du droit international des droits de l’homme. Un lien se tisse en effet entre la négritude et le processus d’humanisation du droit international. Cette interférence permet irrévocablement la conciliation entre tradition et modernité dans la perspective d’une humanisation du droit international africain

    Lorraine Dumont, Le droit international des droits humains comme métathéorie de la justice, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille, membres du jury : Mindy Jane Roseman (Rapp.), Olivier de Frouville (Rapp.), Hélène Tigroudja, Françoise Tulkens et Rémi Bachand  

    La présente thèse trouve son impulsion dans le constat de la réconciliation épistémologique que matérialise le droit international des droits humains entre le droit et la justice, entre ce que le droit est et ce qu’il pourrait être. Les spécificités du régime peuvent ainsi être lues à l’aune des valeurs fondant les théories de la justice : le contractualisme, reposant sur le consentement au droit ; l’utilitarisme, fondé sur le bonheur du plus grand nombre ; le libéralisme, plaidant pour l’égale liberté individuelle ; le marxisme, appelant à la fin de l’aliénation ; le féminisme, voulant l’abolition de la dualité. Les trois premières nous permettent de mieux comprendre et connaître les devoirs de l’État en éclairant les structures du régime, les limitations acceptées aux droits, ainsi que les modalités de leur gestion. Les deux dernières, réunies sous l’appellation de « théories de l’injustice », attirent notre attention sur les « injustices hors du droit » afin que les devoirs de l’État envers l’humain soient redéfinis grâce à la critique et à l’interprétation. La dynamique entre la philosophie politique et les droits humains plaide alors dans le sens d’un réencastrement du contractualisme, de l’utilitarisme et du libéralisme dans le droit international des droits humains ; les limites éthiques que ce dernier cristallise les empêchant de verser dans le volontarisme, le réalisme ou le néolibéralisme. Soutenant un dialogue sur des valeurs à vocation universelle, le droit international des droits humains se présente ainsi comme une « métathéorie de la justice » qui autorise la confrontation, l’articulation et la mise en œuvre des diverses conceptions de ce qui est juste

    Gaëtan Ferrara, La conformité du comportement des États aux traités universels de protection des droits humains, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille, membres du jury : Thomas Hochmann (Rapp.), Catherine-Amélie Chassin (Rapp.), Hélène Tigroudja    

    Le régime universel de protection des droits humains, développé sous l’égide des Nations Unies, est composé de neuf conventions internationales accompagnées de leurs protocoles facultatifs. Ces conventions couvrent un nombre important de droits ayant pour vocation à s’appliquer pour tous les individus à travers le monde. Cependant, de nombreux obstacles se dressent contre cette ambitieuse prétention à l’universalité de la protection des droits humains au premier rang desquels le comportement des États. Ces comportements sont influencés par de nombreux facteurs qui ont principalement été identifiés au sein de théories dédiées à l’étude du comportement des États. La présente étude entend ainsi répondre à la problématique suivante : les théories sur le comportement des États permettent-elles d’identifier et d’expliquer les mécanismes normatifs des traités universels de protection des droits humains susceptibles d’influencer, d’améliorer comme d’affaiblir le respect des États aux normes conventionnelles ? Cette étude a révélé les principaux mécanismes normatifs à l’œuvre qui influencent positivement la conformité comportementale des États parmi lesquels la légitimité de la norme, la collecte des informations sur le comportement des États, l’évaluation de ces comportements et le suivi de leurs évolutions, l’assistance aux États et la mobilisation des défenseurs des droits humains. Elle a également révélé un certain nombre d’obstacles à cette conformité parmi lesquels une baisse de la légitimité de ces normes, la formulation de réserves trop étendues, des comportements peu coopératifs par les États

    Leïla Benabdelouhab, Le droit international du commerce numérique comme violation systémique du droit international des droits humains, thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Rémi Bachand  

    L'expansion du réseau numérique transnational est permise notamment grâce aux traités de droit international du commerce de nouvelle génération. Leurs dispositions visent la libéralisation des échanges des données, du matériel technologique et des réseaux de connexion dont Internet. Or cette même libéralisation comporte de multiples dangers pour les Peuples et les individus allant de l'esclavage à la perte d'agentivité économique et politique. Est-il possible de caractériser une violation systémique du droit international des droits humains à la lumière du développement du droit international du commerce numérique ? C'est la question à laquelle nous répondrons en utilisant un cadre théorique critique encré dans une perspective féministe tiers-mondiste et une méthodologie interdisciplinaire.

    Adeline O'neill, ENTREPRISES TRANSNATIONALES ET DROITS DE L'HOMME , thèse en cours depuis 2021  

    Á travers les notions de droit global et de corégulation, il s'agira d'identifier les différentes manifestations des nouveaux modes de régulation des entreprises transnationales dans l'objectif d'une meilleure protection des droits de l'homme. Le présent projet de thèse vise à s'interroger sur les insuffisances actuelles de la régulation internationale des entreprises transnationales face aux droits de l'homme et à envisager un nouveau modèle de régulation fondé sur une analyse pragmatique des phénomènes transnationaux à l'œuvre. L'objectif principal est de démontrer que le nouveau pan régulatoire 'Business and Human Rights' n'est pas tant l'utilisation émancipatrice de la régulation internationale qu'une manière de pérenniser le système d'exploitation des peuples vulnérables. Pour ce faire, il sera particulièrement étudié le cas de l'industrie extractive en Afrique.

    Niki Siampakou, Contre tout espoir : l'intenable promesse de réparation de la Cour pénale internationale, thèse soutenue en 2020 à AixMarseille, membres du jury : Bernard Duhaime (Rapp.), Marina Eudes (Rapp.), Hélène Tigroudja, Fabián Salvioli et Christophe Deprez    

    Depuis 1927, la réparation est considérée comme un principe du droit international étroitement lié à la responsabilité de l’État. En 1998, le Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale (CPI) a inclus dans l’article 75 la possibilité pour la Cour d'ordonner des réparations aux victimes. Par conséquent, la CPI est devenue la première cour pénale internationale ayant un mandat de réparation. Ce mandat a été accueilli avec beaucoup d'enthousiasme par les différents acteurs. Il a même été considéré que la CPI a formulé une promesse en direction des victimes, la promesse de réparations. Cependant, malgré les attentes que l'inclusion de la réparation dans le Statut de Rome a suscitées, le cadre de réparation de la CPI semble rencontrer plusieurs difficultés. Considérant que de nombreuses opinions ont été exprimées sur la manière dont le système pourrait être amélioré, la présente étude s'écarte des questions concernant l'efficacité du système et pose la question suivante : la CPI peut-elle tenir sa promesse de réparation ? Soutenant que la CPI ne peut pas tenir une telle promesse, souhaitant en identifier les raisons ainsi que découvrir les intérêts sous-jacents derrière les discours dominants, la présente recherche tente de contribuer à une critique plus large du mandat de réparation de la CPI. La thèse explore un certain nombre d'hypothèses incontestées sur lesquelles repose la conviction que le système est en mesure de fournir des réparations. Remettant en question et déconstruisant ces hypothèses, la thèse démontre que ces dernières sont en réalité un obstacle à la réalisation de la promesse et met en évidence une instrumentalisation de la réparation

    Nina Webert, Contribution à une théorie juridique internationale des biens communs globaux, thèse en cours depuis 2020  

    La recherche envisagée a pour objet d'identifier les biens communs globaux, appellation qui regroupe parfois les biens publics. Le climat, les océans, les biens culturels protégés par l'Unesco, ou encore la paix, la santé, sont des exemples de biens communs rentrant dans le cadre de cette thèse. L'objectif de cette identification est d'appréhender le(s) régime(s) juridique(s) internationaux de ces biens communs, afin de comprendre la diversité de ces régimes et de relever leurs limites. Le droit international est en effet généralement pensé par et pour les Etats et peine parfois à appréhender des biens qui dépassent les frontières étatiques, physiquement ou symboliquement. Certaines théories de droit seront mobilisées pour comprendre cet état de l'art mais également avec une potentielle visée prospective afin de mieux appréhender juridiquement, au niveau international, ces biens communs globaux.

    Juliette Defond, L'impérialisme humanitaire : l'instrumentalisation de la dynamique globale humanitaire au service de l'expansionnisme capitaliste, thèse soutenue en 2019 à AixMarseille en co-direction avec Karim Benyekhlef et Violaine Lemay, membres du jury : Rémi Bachand (Rapp.), Makane Moïse Mbengue, Mindy Jane Roseman et Roland Adjovi    

    La présente thèse entend démontrer un phénomène d’instrumentalisation tant du champ conceptuel que de l’ingénierie humanitaires, servant les intérêts de l’impérialisme capitaliste. Nous montrerons en effet que les concepts, les normes et les outils de l’humanitaire sont utilisés par divers acteurs comme un cheval de Troie visant à ouvrir de nouveaux marchés de manière à satisfaire les impératifs expansionnistes du capitalisme. Convoquant une approche à la fois critique, pragmatique et interdisciplinaire, la thèse analyse le rôle et les interactions d’un triptyque d’acteurs humanitaires – civils, militaires et financiers – à travers une déconstruction du champ conceptuel puis de l’ingénierie humanitaires. Cette analyse révèle, in fine, un phénomène d’instrumentalisation de la dynamique globale humanitaire, visant à satisfaire la dynamique fondamentalement expansionniste du capitalisme et les besoins impérieux propres au maintien de ce modèle économique hégémonique

    Alice Augonnet, Étude juridique comparative des armes biologiques en droit de la maîtrise des armements, thèse en cours depuis 2019  

    Les origines des lois et des coutumes de la guerre sont très anciennes. Dès l'Antiquité, on retrouve des traces du droit de la guerre. Deux mille ans avant Jésus Christ, Hammurabi, roi de Babylone, établissait déjà des lois au sein d'un code de conduite afin que « le fort n'opprime pas le faible ». La guerre, elle aussi, à l'instar de ses lois et coutumes, a été en perpétuelle évolution. Les armements et techniques de guerre ont grandement évolué depuis le Code de Hammurabi, générant des évolutions textuelles afin d'optimiser le cadrage de chaque nouvel armement développé. L'évolution normative a été corollaire à l'évolution des types de guerre, de conflit et de menace existant. Si le droit a parfois su anticiper certaines évolutions et les cadrer avant qu'elles n'aboutissent à une utilisation concrète, il s'est souvent retrouvé désuet, contraint de rattraper son retard par un cadrage a posteriori. La cybercriminalité, l'usage d'armes autonomes et même l'arme nucléaire, bien que plus ancienne, apparaissent alors comme les exemples les plus révélateurs. Les évolutions techniques ont dépassé le droit, générant la création d'armes en marge de celui-ci, le temps que les cadrages s'instaurent et parviennent à s'imposer au sein de la communauté internationale. Bien que certains cadrages aient été développés, à l'image de ceux relatifs au nucléaire militaire, à sa possession et ses usages, influant alors le corpus constituant le droit international humanitaire, force est de constater que cette évolution n'a pas été la seule générée par l'arme nucléaire au sein du droit. Les armements et leurs évolutions ne se contentent pas de générer un élargissement des compétences du droit de la guerre, ils influent sur le droit en lui-même, régulent la guerre et son droit, allant même, selon les armements, jusqu'à instrumentaliser le droit des conflits armés. L'enjeux de recherche de cette thèse s'articule autour de l'influence normative de l'armement sur le droit de la guerre ainsi que sur son évolution. Le droit de la guerre est régulé par l'existence d'armements qui influent directement sur sa place, son ancrage, son contenu et son développement. En effet, le droit ne saurait être uniquement cadré et régulé par les textes existants, à l'instar de la Charte des Nations unies, considérée comme le premier outil régissant les conflits armés. Un corpus entier, plus varié, comprenant les instruments textuels, mais également les instruments institutionnels, les relations internationales ainsi que les instruments de pouvoir dont l'existence et la possession de certains armements, s'avère régulateur des relations entre les États mais également du droit. Le cas le plus concret est celui de l'arme nucléaire. Cette dernière apparaît comme un instrument de régulation majeur de la force et illustre l'influence dont peut disposer un armement sur le droit qui l'encadre. Cet armement, dont le cadrage s'avère insuffisant, se voit conférer, finalement, une place en marge du droit. Si cette place pourrait être exclusivement considérée comme affaiblissant le droit, il apparaît que les incidences sont plus hétéroclites. L'arme se révèle avoir un rôle plus profond sur le droit et génère sur celui-ci un mécanisme de régulation, influant directement sur son fonctionnement, allant même jusqu'à le régler dans son entièreté, tout en conservant sa place marginale. Aucune interdiction complète de détention ou d'usage de l'arme nucléaire n'existant, aucun texte erga omnes n'étant en vigueur, le cadrage disparate de l'arme nucléaire et la place générée illustrent que, malgré les multiples évolutions juridiques ayant eu lieu depuis les prémices du droit de la guerre et du droit international humanitaire, certains armements, à l'instar de l'arme nucléaire, s'avèrent si influents et importants, qu'ils en restent hors du droit, le dépassant et le transcendant. Lourde d'influence politique, fruit de la complexité des relations internationales, l'arme nucléaire apparaît comme un facteur de régulation du droit et de la guerre, influant l'état actuel de la scèn

  • Charline Putti, Les obligations internationales des États en matière de droits économiques, sociaux et culturels : l'édification d'un régime obligataire spécifique aux droits à réalisation progressive, thèse soutenue en 2020 à AixMarseille sous la direction de Hélène Tigroudja, membres du jury : Carlos-Miguel Herrera (Rapp.), Peggy Ducoulombier (Rapp.), Jean Dhommeaux  

    La formalisation du droit international des droits de l'homme a entériné le postulat voulant que les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels (DESC) n’appelleraient pas le même type de protection. La consécration des DESC traduit l’acceptation réaliste du fait que le manque de ressources et l'inertie de l'État peut entraver la pleine application des droits économiques, sociaux et culturels, constat dont découle le concept de « réalisation progressive » de ces droits. Cette clause de progressivité, bien que fondée, comporte des expressions et des notions particulièrement imprécises qui rendent son analyse assez complexe. Les obligations en matière de droits économiques, sociaux et culturels demeurent ainsi incomprises et ces droits continuent à être assimilés à des objectifs à long terme ou à de simples aspirations de justice sociale. Ce « concept » de réalisation progressive, pourtant extrêmement important dans l’interprétation des obligations liées aux droits économiques, sociaux et culturels peine à être saisi par les organes de protection dans la mesure où il est susceptible de faire obstacle à la mise en évidence d’obligations immédiatement exigibles. La thèse qui sous-tend ces travaux est celle de la nécessité d’édifier un régime obligataire conforme et propre aux exigences de mise en œuvre des DESC à réalisation progressive. Si la prétendue complexité de la mise en œuvre des DESC peut constituer un motif à l’inaction de l’État, transposée en un régime obligataire spécifique, compréhensible et immédiatement exigible, elle constitue le moyen privilégié pour y faire obstacle

    Nadège Carriere, Les droits de l'homme et l'action de terrain : recherche sur les fondements invoqués par les acteurs de l'urgence et du développement, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille sous la direction de Marie-José Domestici-Met, membres du jury : Mihaela Ailincai (Rapp.), Ioannis Konstantinos Panoussis (Rapp.)  

    L’action de terrain a longtemps été vue sous un angle purement matériel : soit un ensemble de prestations concrètes fournies en urgence (l’assistance) soit des réalisations technologiques (le développement). Les droits de l’homme sont alors considérés comme faisant partie d’un champ d’action bien distinct. Dans les années 1990, une prise de conscience a marqué un tournant dans l’appréhension de l’action de terrain. Conscients de l’importance du respect des droits de l’homme, les acteurs vont mettre en place des approches et outils permettant l’intégration des droits de l’homme dans l’action de terrain : l’approche basée sur les droits de l’homme, la sécurité humaine et la protection. Apportant de façon théorique un fondement à l’action de terrain tournée vers les droits de l’homme, ou mettant en place des outils opérationnels en faveur des droits de l’homme, ces concepts dessinent une action de terrain soucieuse du respect des droits de l’homme et définissent de nouvelles méthodes d’opérationnalisation de ces derniers. Chacune d’entre elles présente de réels apports en matière d’effectivité des droits de l’homme, sans être exemptes de lacunes et faiblesses. Alors que ces fondements de l’action de terrain ont fait l’objet de nombreux travaux séparés, la présente thèse en fait une analyse simultanée, mettant en exergue l’aide apportée en matière d’effectivité des droits de l’homme par chacune d’entre elles. Il est également primordial de réfléchir à une éventuelle conjugaison de ces fondements et outils. En effet, alors même que ces approches se voient souvent opposées, l’effectivité des droits de l’homme pourrait trouver une véritable avancée dans une approche intégrée

    Débora Barreto Santana de Andrade, Les droits de l'homme dans le droit de l'Organisation mondiale du commerce , thèse soutenue en 2018 à AixMarseille sous la direction de Habib Ghérari  

    Depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), plusieurs incompatibilités ont été détectées à propos des droits économiques, sociaux et culturels (DESC), les plus affectés par le commerce international. Bien que des recherches et des analyses ont été menées à propos de la relation entre les droits de l’homme et le droit de l’OMC, en raison du fait que le droit de l’OMC ne fasse pas de référence expresse aux droits de l’homme dans ses textes juridiques, faute de compétence matérielle pour ce faire, et que le mécanisme de règlement des différends n’ait jamais connu une affaire entre les membres portant sur l’invocation directe des droits de l’homme, ces études n’ont pas connu de réel progrès. Face à la nécessité de cohérence dans l’ordre juridique international et à la liaison inévitable entre les droits économiques, sociaux et culturels et les règles commerciales de l’OMC, il convient d’assurer une coordination adéquate entre les deux régimes par le biais d’outils juridiques permettant d’atteindre cet objectif. Pour ce faire, il est utile d’analyser, premièrement, la complexité des rapports entre les obligations issues de chacun de ces régimes spéciaux et les entraves à la conciliation entre elles, et, deuxièmement, évaluer les mécanismes existants dans le droit de l’OMC à même de contribuer à éviter les conflits avec les droits économiques, sociaux et culturels

    Débora Barreto Santana de Andrade, Les droits de l'homme dans le droit de l'Organisation mondiale du commerce, thèse soutenue en 2018 sous la direction de Habib Ghérari, membres du jury : Vincent Tomkiewicz (Rapp.), Marcelo Dias Varella (Rapp.), Madjid Benchikh      

    Depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), plusieurs incompatibilités ont été détectées à propos des droits économiques, sociaux et culturels (DESC), les plus affectés par le commerce international. Bien que des recherches et des analyses ont été menées à propos de la relation entre les droits de l’homme et le droit de l’OMC, en raison du fait que le droit de l’OMC ne fasse pas de référence expresse aux droits de l’homme dans ses textes juridiques, faute de compétence matérielle pour ce faire, et que le mécanisme de règlement des différends n’ait jamais connu une affaire entre les membres portant sur l’invocation directe des droits de l’homme, ces études n’ont pas connu de réel progrès. Face à la nécessité de cohérence dans l’ordre juridique international et à la liaison inévitable entre les droits économiques, sociaux et culturels et les règles commerciales de l’OMC, il convient d’assurer une coordination adéquate entre les deux régimes par le biais d’outils juridiques permettant d’atteindre cet objectif. Pour ce faire, il est utile d’analyser, premièrement, la complexité des rapports entre les obligations issues de chacun de ces régimes spéciaux et les entraves à la conciliation entre elles, et, deuxièmement, évaluer les mécanismes existants dans le droit de l’OMC à même de contribuer à éviter les conflits avec les droits économiques, sociaux et culturels

    Julie Mabilat, Les droits fondamentaux face au VIH-SIDA : étude comparative de l'Afrique du Sud, du Canada et de la France, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de Hélène Tigroudja, membres du jury : Jean Dhommeaux (Rapp.), Ioannis Konstantinos Panoussis (Rapp.), Patrick Michael Eba  

    L’évolution scientifique du VIH/sida ne peut se conter sans son aspect juridique ; en effet, la pandémie a soulevé de nombreuses interrogations sur le plan juridique, qui se sont traduites par l’adoption de multiples législations. De la sorte, la sérophobie, née de l’impuissance de la médecine et de la science face à cette maladie qui semblait inexorable et de la peur du fait de l’incertitude sur ses origines et sa prophylaxie, a eu pour corollaire des réactions liberticides accompagnée d’un anathème jeté sur certaines populations. Toutefois, ce fléau médical, devenu également social, a eu comme résultat de lutter contre diverses injustices. En effet, alors que depuis le XIXe siècle, la réponse apportée aux épidémies était très autoritaire, le VIH/sida a introduit une nouvelle conception du contrôle de ces dernières, éloignée de la conception classique. Une perspective inédite consistant en une réflexion plus globale s’est alors mise en place. À partir de cela, le respect des droits individuels ne fut plus considéré comme pouvant être contraire à l’intérêt général, mais comme étant un élément nécessaire au bien-être commun. Dès lors, après avoir constitué une boîte de pandore aux atteintes aux droits fondamentaux, la riposte au VIH/sida est devenue, de façon croissante, un moyen de lutter contre les obstacles juridiques, traditionnels ou religieux d’un État à la mise en place d’une protection juridique égale à tous. Mais nonobstant ces progrès, des pans de la population mondiale restent très vulnérables face à l’infection. L’histoire du VIH autant scientifique que juridique n’est donc pas terminée

  • Romain Marechal, La bioéthique et les contradictions normatives du droit international, thèse soutenue en 2013 à AixMarseille sous la direction de Rostane Mehdi, membres du jury : Brigitte Feuillet-Liger (Rapp.), Louis Dubouis et Marie-Pierre Lanfranchi  

    Le droit international de la bioéthique, construction récente affiliée au système des droits de l'homme, s'élabore au carrefour de plusieurs ordres normatifs et sollicite, du point de vue de sa mise en œuvre, l'intervention d'une multitude de systèmes de régulation et de systèmes juridiques. Dans le contexte d'une crise de la régulation et compte tenu de la complexification et de la fragmentation du droit international, cette thèse propose de reconstruire une ontologie unitaire de l'ordre juridique international à partir d'une critique de l'épistémologie positiviste et de la conception de la mécanique normative qu'elle suppose. La bioéthique qui se conçoit comme une discipline de questionnement critique des principes qui fondent l'action humaine, opère tel un révélateur des contradictions normatives qui agissent au cœur de la structure des systèmes et des ordres juridiques. Ainsi, à partir de l'étude des conflits de valeurs, des conflits de normes, des conflits de droits, des conflits de systèmes juridiques et compte tenu de l'analyse des méthodes de neutralisation et de résolution mise en œuvre, au sein des différents systèmes juridiques, pour les traiter, cette thèse démontre la nécessité de concevoir le droit international comme un système dynamique, composé de normes et d'institutions entretenant entre eux des rapports de légitimité et d'effectivité, dont l'évolution générale est caractérisée par la non-linéarité. Dans cette perspective, cette thèse invite à concevoir la constitutionnalisation du droit international comme un processus dialectique impliquant une multitude de systèmes juridiques et institutionnels.

  • Émilie Rebsomen, Le déplacement contraint en droit international public, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille sous la direction de Marie-José Domestici-Met et Thierry Serge Renoux, membres du jury : Catherine-Amélie Chassin (Rapp.), Oriol Casanovas y la Rosa et Stéphane Caporal  

    Si le déplacement contraint est devenu une thématique incontournable depuis quelques années, son appréhension par le droit international s’est faite lentement, par étape, et ce de manière hétérogène en lien avec une multitude de catégories se complexifiant avec le temps. On s’accorde à considérer que la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés est désormais « datée » pour rendre compte de la réalité. Même la jurisprudence extensive sur l’asile ne suffit pas non plus à couvrir toute cette évolution, et encore moins à rendre compte de la complexité croissante des mouvements « mixtes » de personnes qui correspondent à la mondialisation, et au sujet desquels la communauté internationale se brise. Dans ces circonstances, le terme « déplacement contraint » envahit désormais le paysage juridique international, sans qu’il en existe pour autant une définition claire, et encore moins d’étude sur sa signification juridique. L’objectif de cette recherche est de tenter de s’interroger sur la réelle signification du déplacement contraint en droit international public. Ainsi, la thèse s’efforce de trouver des lignes de force derrière la diversité des catégories. Le premier stade implique l’identification d’un concept qui semble exister derrière une multitude de catégories hétérogènes. Le second stade interroge quant à l’existence d’une notion en émergence par l’étude des régimes des différents types de déplacements contraints pour trouver des paradigmes communs

    Marie Baudel, Droit international et santé mentale, thèse soutenue en 2021 à Nantes sous la direction de Éric Mondielli, membres du jury : Jean-Marie Crouzatier (Rapp.), Diane Roman (Rapp.)  

    La santé mentale est une notion aux contours flous à l’instar de la notion de santé. Dans un sens restrictif - ou négatif, elle signifie l’absence de troubles mentaux. Dans un sens positif - ou extensif, elle implique un état général de bien-être considéré dans toutes ses dimensions, sociales, culturelles, spirituelles.Le développement d’un droit de coopération au XIXe siècle permet à la santé et, de manière plus mesurée, à la santé mentale d’émerger comme une problématique de droit international. À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la santé mentale est appréhendée par les différents systèmes de protection des droits de l’homme. Deux angles d’analyse permettent d’en rendre compte. Les personnes souffrant de troubles mentaux, tout d’abord, constituent une catégorie de personnes nécessitant une protection juridique particulière. Le droit à la santé mentale, ensuite, en tant que composante du droit à la santé, est consacré dans plusieurs instruments internationaux.L’adoption de la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2006 représente un changement de paradigme en matière de santé mentale. Fondée sur le respect de l’autonomie des personnes, elle implique un traitement égalitaire des personnes handicapées et une reconsidération des restrictions susceptibles de leur être imposées. Elle nécessite également une approche renouvelée de la protection des déterminants de la santé et des droits économiques, sociaux et culturels. Ce changement radical d’approche, propre au droit international, questionne profondément le rapport des systèmes juridiques aux personnes souffrant de troubles mentaux ainsi que la capacité de ces systèmes à garantir le droit à la santé mentale. Il apporte ainsi un éclairage nouveau sur la manière dont le droit appréhende la santé mentale.

    Boris Barraud, Les sources du droit de la communication par internet, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de Hervé Isar, membres du jury : Dominique Terré (Rapp.), Jacques Chevallier (Rapp.), Jean-Louis Bergel et Catherine Thibierge  

    Si d’importantes recherches sur les sources du droit et de nombreux travaux sur le droit de la communication par internet ont déjà été menés, cette thèse se distingue des premiers comme des seconds : d’une part, elle interroge des sources souvent originales, loin de réduire le droit à la loi et à la jurisprudence ; d’autre part, elle ne consiste pas en un exposé technique et utilitaire du droit de la communication par internet mais en une étude scientifique et macro-juridique (i.e. détachée des règles et des régimes juridiques). L’observation du droit de la communication par internet est ici au service d’une réflexion relative aux continuités, aux ruptures et aux mouvements actuels et à venir des sources du droit. Cette branche du droit, significative du droit « global » et du droit « postmoderne », est révélatrice de ce à quoi le paysage juridique pourrait ressembler demain, lorsque le droit moderne stato-centré aura été irrémédiablement débordé par un droit « en réseau » dont les propriétés ressemblent fort à celles du réseau mondial qu’est l’internet. Progressivement, les sources auparavant premières deviennent secondaires, celles qui hier demeuraient à l’arrière-plan se retrouvent sur le devant de la scène juridique, tandis que de nouveaux foyers de normes apparaissent. L’objet de cette thèse est de constituer un témoignage de ce renouvellement des lieux et des modes de production des normes en cours

    Thierry Sèdjro Bidouzo, Les organisations internationales et la résolution des conflits post-bipolaires en Afrique, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de Hélène Tigroudja et Frédéric Joël Aïvo, membres du jury : Yao Abraham Gadji (Rapp.), Jean-François Akandji-Kombé (Rapp.)  

    Le droit international, dans son rôle de « vigie » ou de « vigile » de la sécurité internationale, est parfois éprouvé par la délicate équation du défi de la paix en Afrique. En effet, depuis que ce continent est devenu « [acteur] de sa propre histoire », - avec le nouveau décor international occasionné par la fin de la période bipolaire -, paradoxalement, il est également devenu un terrain fertile en conflits. En dépit des mutations ou des « dynamiques du droit international », opérées par les Organisations internationales dans la pratique du maintien de la paix, la dynamique évolutive des conflits et leur nature irrégulière, posent bien de difficultés. Et c’est le nœud de ces rapports ambigus entre les Organisations internationales et les conflits en Afrique qu’il convient de tenter de défaire, en en appréhendant tour à tour, leur implication, puis leur contribution à la résolution desdits conflits. De cette double appréhension, émerge le besoin, dans les stratégies de résolution des conflits, d’une prise en compte aussi bien de la violence visible que de la violence invisible ; celle-ci suppose une réelle connaissance des vrais déterminants conflictuels. D’où la nécessité d’un droit régional africain de maintien de la paix car, la paix objective doit être accompagnée de la paix subjective

    Marjorie Beulay, L’applicabilité des droits de l’Homme aux organisations internationales, thèse soutenue en 2015 à Paris 10 sous la direction de Jean-Marc Thouvenin, membres du jury : Pierre Bodeau-Livinec (Rapp.), Gérard Cahin (Rapp.), Sébastien Touzé    

    L’obligation de respect des droits de l’Homme s’adresse traditionnellement aux États. Cependant, les organisations internationales se présentent aujourd’hui de plus en plus comme des acteurs incontournables de la scène internationale et leur activité tend de plus en plus à réguler la vie des individus. Face à une telle situation, le « besoin » de voir les droits de l’Homme s’appliquer aux organisations internationales se fait de plus en plus prégnant, notamment au sein de la doctrine. Cela s’explique par les circonstances permettant à ces entités d’influencer la vie des personnes physiques et morales. De par leurs compétences et prérogatives elles se sont progressivement inscrites dans une relation de pouvoir vis-à-vis des individus que ce soit directement ou indirectement. En conséquence, au regard du degré de développement actuel de la protection internationale des droits de l’Homme, un tel comportement nécessite d’être encadré, notamment afin d’être légitime aux yeux de ceux sur lesquels il s’exerce. Toutefois, en dépit des fondements venant étayer cette nécessité de limitation du pouvoir exercé, sa concrétisation juridique n’en est qu’à ses prémices. Si d’un point de vue normatif, l’encadrement ébauché s’avère fragile mais potentiellement mobilisable ; d’un point de vue procédural, il demeure minimal voire inexistant. Dès lors, beaucoup reste encore à faire pour que l’applicabilité des droits de l’Homme aux organisations internationales passe de l’évidence au droit.

    Emmanuelle Borner-Kaydel, La liberté d'expression commerciale : étude comparée sur l'émergence d'une nouvelle liberté fondamentale, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Guy Scoffoni, membres du jury : Jordane Arlettaz (Rapp.), Jean-François Gaudreault-DesBiens (Rapp.), André Roux et Hélène Surrel  

    La liberté d'expression intervient dans différents domaines, et bénéficie de la protection des constitutions nationales ainsi que des conventions internationales. Toutefois, la question se pose de cette protection s'agissant du domaine commercial. La reconnaissance d'un discours commercial constitutionnellement et conventionnellement protégé est le fruit de nombreux revirements de jurisprudence, mais demeure encore contestée par une partie de la doctrine. Consacrer la liberté d'expression commerciale en tant que droit fondamental ne permet dès lors pas uniquement de renforcer sa protection, mais aussi de créer un rapprochement entre les droits fondamentaux et le droit économique. En effet, la nature économique du discours commercial est au coeur des débats dont il est l'objet, et l'amène à être confronté, d'une part aux autres droits et libertés, d'autre part aux droits de la propriété intellectuelle et des nouvelles technologies. La présence de la liberté d'expression commerciale au sein de ces derniers témoigne de la diffusion des droits fondamentaux dans l'ensemble du droit. Enfin, la reconnaissance de cette nouvelle liberté fondamentale, relevant à la fois des droits civils et des droits économiques, met en lumière un renouvellement des typologies de classification des droits fondamentaux.