Florence Renucci

Directeur de recherche
Sociologie et sciences du droit.
Centre National de la Recherche Scientifique

Institut des mondes africains

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Directrice adjointe de la Mission de recherche Droit et Justice
  • THESE

    Le statut personnel des indigènes en Algérie et en Libye. Comparaison entre les politiques juridiques française et italienne (1919-1943), soutenue en 2005 sous la direction de Antoine Leca, membres du jury : B. Durand, E. Gasparini, C. Bruschi et L.-A. Barrière   

    THESE

    Le statut personnel des indigènes : comparaison entre les politiques juridiques française et italienne en Algérie et en Libye (1919-1943), soutenue en 2005 à AixMarseille 3 sous la direction de Antoine Leca 

  • Florence Renucci (dir.), Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe s.), Presses Universitaires de Rennes, 2022 

    Florence Renucci, Félix Éboué, Les coutumes dans la fabrique des droits africains, Dalloz, 2021, Tiré à part, 12 p. 

    Florence Renucci, Alexander Lang, Edenz Maurice, Vichy face aux sociétés coloniales, Belin, 2020, Genèses ( Sciences sociales et histoire ), 162 p. 

    Florence Renucci, Thomas Clay, Bénédicte Fauvarque-Cosson, Sandrine Zientara-Logeay (dir.), États généraux de la recherche sur le droit et la justice: actes du colloque tenu sous l'égide du Ministère de la justice et du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, du 30 janvier au 2 février 2017, à Paris, LexisNexis, 2018, 768 p.  

    La 4e de couv. indique : "Les États généraux de la recherche sur le droit et la justice, qui se sont tenus du 31 janvier au 2 février 2017, ont rassemblé, dans une ampleur inédite, des juristes venus de tous les horizons intellectuels et géographiques. Fruits de l'union du ministère de la Justice et du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, ces Etats généraux ont réuni dans un même lieu, pendant un même temps, sur de mêmes sujets, ceux qui pensent le droit et ceux qui le pratiquent, les deux activités n'étant d'ailleurs pas exclusives l'une de l'autre. Il fallait faire dialoguer au plus près les professionnels de la recherche en droit et les professionnels du droit, afin de confronter les logiques et de mieux discerner les besoins des praticiens et des décideurs publics, en optimisant à cet égard l'organisation de la recherche. Jamais, dans ces proportions, n'auront ainsi été regroupés autant d'universitaires, de chercheurs et de praticiens du droit. Dans la centaine de contributions qui composent cet ouvrage, les auteurs ont ainsi croisé leurs regards et leurs compétences pour dresser un inventaire et proposer des pistes d'amélioration inventives, constructives et audacieuses. Cette radioscopie de la recherche sur le droit et la justice, sans concession ni contrition, s'interroge d'abord sur l'organisation de la recherche juridique en France : quels lieux de savoirs ? Pour quelles transmissions ? Avec quelles améliorations ? Elle aborde ensuite les grandes questions d'aujourd'hui et de demain sur le droit et la justice, de la responsabilité médicale ou environnementale à la radicalisation, en passant par l'arbitrage et la soft law."

    Florence Renucci, Sandra Gerard-Loiseau (dir.), Les normes au Maghreb (XIXe-XXe siècle): XIXe-XXe s., Centre d'histoire judiciaire, 2016, Collection Colibris, 163 p.   

    Florence Renucci, Samya el- Mechat (dir.), Les décolonisations au XXe siècle, l'Harmattan, 2014, Racines du présent, 271 p.   

    Florence Renucci (dir.), Dictionnaire des juristes ultramarins, XVIIIe-XXe s., Mission de recherche Droit et justice, 2012, 320 p.    

    La 4e de couverture indique : "Le Dictionnaire des juristes ultramarins (XVIIIe-XXe siècles) est le fruit d’une recherche collective qui rassemble des historiens, des historiens du droit et des juristes d’universités ou de grands établissements européens et africains. Il débute à la fin de l’Ancien Régime, à une période où sont publiées des synthèses analytiques majeures sur l’organisation administrative et judiciaire de l’Empire français. C’est au moment de la « coopération » qu’il s’achève, c’est-à-dire après les Indépendances, mais alors que des liens officiels et humains perdurent afin d’assurer la transition institutionnelle. Cet ouvrage inédit comble un vide historiographique en offrant des informations, des analyses et des références sur les hommes qui ont participé à l’élaboration et aux mutations du droit colonial, puis du droit d’Outre-Mer. Ces « juristes », dénommés ainsi en raison de leur formation, de leur fonction ou de leur action, viennent d’horizons sociaux, politiques, voire juridiques parfois très différents. De surcroît, dans un souci de contextualisation, de clarté et de mise en perspective, quelques entrées s’intéressent aux grandes institutions (comme les cours d’appel) dont ont fait partie ces juristes et aux outils qu’ils ont utilisés, tels que la Revue algérienne, tunisienne et marocaine de législation et de jurisprudence. L’objectif de ce travail a été de déterminer qui étaient ces juristes, quelles ont été leurs actions sur le droit et leurs motivations. Dans cette optique, les notices présentent à la fois des aspects prosopographiques et de fond. Les origines sociales, la carrière de ces hommes y sont précisées, ainsi que des réflexions sur leurs œuvres doctrinales et/ou politiques. Ce double aspect constitue une valeur ajoutée du point de vue scientifique car le lien entre, par exemple, formation et manière de concevoir le droit, ou, plus généralement, entre « l’être » et le « faire », est rarement mis en évidence dans les études portant sur ce sujet. Afin de remplir au mieux ce dessein, les rédacteurs se sont très largement appuyés sur des documents d’archives qui se trouvent en France et à l’étranger. Par sa méthode, son originalité et son contenu, ce dictionnaire servira non seulement aux praticiens (conservateurs, bibliothécaires, etc.), mais également aux spécialistes des différentes disciplines des sciences humaines et sociales."

    Florence Renucci, Sandra Gérard, Sandra Gérard-Loiseau (dir.), Les discours sur le droit et la justice au Maghreb pendant la période coloniale, XIXe - XXe s.: [actes du colloque international tenu à Lille en septembre 2008], Centre d'Histoire Judiciaire, 2011, 203 p. 

  • Florence Renucci, « "Les indigènes et les femmes, sujet•t•es de la République (XIXe s.-XXe s.)" », Politique de l'exclusion, sous la dir. de Julien Le Mauff et Réjane Sénac, PUF, 2024, pp. 43-54 

    Florence Renucci, « « Produire et utiliser le droit » », Les sociétés africaines et le monde : une histoire connectée 1900-1980, dans G. BLANC et alii, Neuilly, Atlande, 2022, pp. 270-278   

    Florence Renucci, « « Introduction. Premières conclusions et pistes ouvertes » », in Florence Renucci (dir.), Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-Mer (XVIIIe s.-XXe s.), Rennes, PUR, Presses universitaires de Rennes, 2022     

    Florence Renucci, « Avant-propos », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-Mer (XVIIIe s.-XXe s.), PUR, 2022, pp. 13-17   

    Florence Renucci, « Naissance et développement des grandes revues de droit colonial », in F. AUDREN, P.-N. BARENOT et N. HAKIM (dir.) (dir.), Les revues juridiques aux XIXe-XXe siècles, 2021   

    Florence Renucci, Nora Stirn, Kathia Martin-Chenut, « « Droits autochtones et colonisation » », in Mireille Delmas-Maty, Kathia Martin-Chenut, Camila Perruso (dir.), Sur les chemins d’un Jus Commune universalisable, Mare et Martin, 2021, pp. 111-134   

    Florence Renucci, « Les voltigeurs de la décolonisation. L’inspection générale du travail des territoires d’Outre-mer », in J.-P. Le Crom et M. Boninchi (dir.), La chicotte et le pécule. Les travailleurs à l'épreuve du droit colonial français (XIXe-XXe s.), Presses universitaires de Rennes, 2021, pp. 275-295 

    Florence Renucci, « Ecrire autrement la rencontre entre droit et sociologie. L'apport du terrain colonial », in A.-S. Chambost (dir.) (dir.), Approches culturelles des savoirs juridiques, LGDJ, 2020, pp. 47-72   

    Florence Renucci, « Le rôle des « anonymes » dans la réception et la production du droit. L'exemple de l'inspection du travail Outre-mer (1948-1952) », in Anne-Sophie Chambost et Alexis Mages (dir.), La réception du droit du travail par les milieux professionnels et intellectuels, LGDJ, 2017, pp. 127-146     

    Florence Renucci, Jean-Pierre Le Crom, « Comment se fait la loi du travail aux colonies ? Perspectives archivistiques », Les archives et la genèse des lois, 2016   

    Florence Renucci, « La Revue algérienne, tunisienne et marocaine de législation et de jurisprudence entre 1885 et 1916 : une identité singulière ? », Faire l'histoire du droit colonial. Cinquante ans après l'indépendance de l'Algérie, Khartala, 2015, pp. 181-201   

    Florence Renucci, Silvia Falconieri, « L'Autre et la littérature juridique : Juifs et indigènes dans les manuels de droit (XIX e -XX e siècles) », Des traités aux manuels de droit. Une histoire de la littérature juridique comme forme du discours universitaire, Lextenso, 2014, pp. 253-274   

    Florence Renucci, Eric de Mari, « « Dépasser les frontières, Déplacer le regard. Les enjeux de l’histoire du droit et des institutions coloniales dans les facultés de droit » », in Jacques Krynen, Bernard d'Altetroche (dir.), L’Histoire du droit en France. Nouvelles tendances, nouveaux territoires, Classiques Garnier, 2014, pp. 495-519 

    Florence Renucci, « Les premiers manuels de droit d’Outre-mer et le démontage de l’empire colonial français (1949-1952) », in Fremigacci, Jean, Lefeuvre, Daniel, Michel, Marc (dir.), Démontage d’empires, Riveneuve, 2014, pp. 155-167 

    Florence Renucci, « Les juifs d'Algérie et la citoyenneté (1870-1902). Les enjeux d'un statut contesté », Droit et justice en Afrique coloniale. Traditions, productions et réformes, Publications de l'Université Saint-Louis de Bruxelles, 2013, pp. 97-115     

    Florence Renucci, « La doctrine coloniale en République. L'exemple de deux jurisconsultes algériens: Marcel Morand et Emile Larcher », in A. Stora-Lamarre, J.-L. Halpérin et F. Audren (dir.) (dir.), La République et son droit (1870-1930), Presses Universitaires de Franche-Comté, 2011, pp. 461-478   

    Florence Renucci, « " Citoyennes ", sujets et mariages mixtes en Algérie (1870-1919) », Oublier les colonies. Contacts culturels hérités du fait colonial, Mare et Martin, 2011, pp. 129-140 

    Florence Renucci, « Les solutions aux conflits en matière de divorce religieux du XIXe siècle à nos jours. Le cas de refus de délivrance du gueth en droit interne », La résolution des conflits familiaux, sous la dir. de S. Dauchy et V. Demars-Sion, CHJ éditions électroniques, 2011 

    Florence Renucci, « Le meilleur d'entre-nous ? Ernest Zeys ou le parcours d'un juge de paix en Algérie », La petite justice Outre-mer, tome VI : Justicia illitterata : aequitate uti ? La conquête de la toison, CHJ éditeur, 2010, pp. 67-85   

    Florence Renucci, « L'inspection du travail et le droit en Afrique francophone au XXe siècle », in S. El Mechat (dir.), Les administrations coloniales (XIXe-XXe siècles). Esquisse d’une histoire comparée, Presses Universitaires de Rennes, 2009, pp. 253-263   

    Florence Renucci, « Le juge et les unions mixtes (colonies françaises et italiennes, fin du XIXè siècle-1945) », Le juge et l'outre-mer, tome III : Médée ou les impératifs du choix, Centre d'Histoire Judiciaire éditeur, 2007, pp. 89-106   

    Florence Renucci, « Le juge et la connaissance du droit indigène. Eléments de comparaison entre l'Algérie et la Libye aux premiers temps de la colonisation », Le juge et l'Outre-mer, tome III : Médée ou les impératifs du choix, CHJ éditeur, 2007, pp. 211-226   

    Florence Renucci, « L'élaboration du Code du travail Outre-mer et la durée du travail en Afrique occidentale française », Les politiques du travail (1906-2006), Presses universitaires de Rennes, 2006, pp. 59-68 

    Florence Renucci, « L'accession des indigènes à la citoyenneté entre assimilation et réformisme: les mesures légales prises par l'Italie et la France en 1919 », Sujet et citoyen, M. Ganzin (dir.), Aix-en-Provence, PUAM, 2004   

  • Florence Renucci, préfacier , Dictionnaire des juristes, Presses universitaires de Rennes, 2022, [Histoire], 431 p.  

    Ce dictionnaire est le fruit d'une recherche collective qui rassemble des historiens, des historiens du droit et des praticiens. Il débute à la fin de l'Ancien Régime, à une période où sont publiées les premières compilations analytiques de référence sur l'organisation administrative et judiciaire de l'Empire français. Et c'est au moment de la "coopération" qu'il s'achève, c'est-à-dire après les indépendances, tandis que des liens officiels et humains perdurent afin d'assurer la transition institutionnelle. Le présent ouvrage comble un vide historiographique sur les acteurs qui ont participé à l'élaboration et aux mutations du droit colonial, du droit d'Outre-mer et, parfois, des droits des nouveaux États souverains. Son principal objectif est en effet de déterminer qui étaient ces juristes, quelles ont été leurs actions sur le droit et leurs motivations. À cette fin, les notices présentent les origines sociales et la carrière de ces hommes, et analysent leurs œuvres doctrinales et/ou politiques. Ce double aspect constitue une valeur ajoutée du point de vue scientifique car il interroge le lien entre, par exemple, formation et manière de concevoir le droit, ou, plus généralement, entre "l'être" et le "faire". L'exploitation des documents d'archives accessibles en France et à l'étranger a été déterminante

  • Florence Renucci, Jean-Pierre Allinne, Luisa Brunori, Guillaume Calafat, Géraldine Cazals [et alii], « Introduction », 2024  

    Celles et ceux qui ont eu le bonheur de rencontrer Michael Stolleis (1941-2021) et Paolo Grossi (1933-2022) ont été sensibles au rayonnement de leur savoir, à leur rigueur méthodologique et à leur attention aussi rare que délicate aux travaux des collègues, notamment les plus jeunes ; autant de vertus qui en font des grands maîtres, modèles universels de l’histoire du droit en tant que science. Ils en ont fait bénéficier Clio@Themis à travers leur appartenance au comité scientifique de la rev...

    Florence Renucci, Hélène Duffuler-Vialle, Marie Houllemare, Loraine Chappuis, Todd Shepard, « Genre, histoire et droit », Clio@Thémis : Revue électronique d'histoire du droit, 2023, n°25   

    Florence Renucci, Loraine Chappuis, Hélène Duffuler-Vialle, Marie Houllemare, Todd Shepard, « Expérimenter le genre en histoire du droit », 2023  

    Dans un objectif de renouvellement des approches de l’histoire du droit, ce dossier de Clio@Themis se consacre aux effets du genre sur le droit, dans une perspective historique, que ce soit dans sa définition, son élaboration, sa rédaction, son interprétation, son application ou sa perception. La définition retenue ici entend, dans une conception large, le genre comme un phénomène de construction matérielle, symbolique et hiérarchisée de la différence des sexes et des sexualités. Le prisme du...

    Florence Renucci, Nessim Znaïen, Céline Lesourd, Loïc Le Pape, « Édito : Faire un pas de côté, c’est prendre de l’élan », L'Année du Maghreb, 2022, n°27, pp. 9-10    

    Minorisations. Ce titre épuré du nouveau numéro de L’Année du Maghreb ne s’est pas présenté comme une évidence. Le dossier devait s’appeler à l’origine « Minorations ». Or, comme l’expliquent ses coordinatrices, Jennifer Vanz et Mari Oiry-Varacca, leur approche s’est transformée au fur et à mesure de l’avancement du numéro. Faisant, au début, la part belle à la notion de « minorités », elles ont préféré échapper au risque d’essentialisation que ce terme comporte. Assimilant au départ « minora...

    Florence Renucci, « Quand les voyages font la juriste de combat. De la cause des Africaines à l'influence du catholicisme sur le droit républicain », Clio@Thémis : Revue électronique d'histoire du droit, 2022, n°22   

    Florence Renucci, « Quand les voyages font la juriste de combat », 2022  

    Les conséquences des voyages sur celles et ceux qui les font puis, par ricochet, sur les savoirs et les techniques, ont engendré une littérature abondante et en plein essor. Pourtant, elles n’ont fait l’objet que d’une curiosité circonscrite dans le domaine juridique, laissant dans l’ombre l’ampleur du phénomène et ses possibles répercussions. Les rares études qui en traitent portent essentiellement sur des hommes en raison d’un biais évident : les femmes juristes sont invisibilisées et/ou mi...

    Florence Renucci, David Annoussamy, Laetitia Guerlain, « Témoignage de David Annoussamy, ancien professeur à l’École de droit de Pondichéry », Cahiers Jean Moulin, 2022, n°7     

    Florence Renucci, Laetitia Guerlain, Catherine Fillon, Silvia Falconieri, « Pour une histoire de l’enseignement du droit hors des frontières nationales (xixe-xxe siècle) », Cahiers Jean Moulin, 2021, n°7   

    Florence Renucci, Silvia Falconieri, Laetitia Guerlain, Catherine Fillon, « Enseigner le droit hors des frontières nationales (xixe-xxe s) », Cahiers Jean Moulin, 2021 

    Florence Renucci, David Annoussamy, Laetitia Guerlain, « Témoignage de David Annoussamy, ancien professeur à l’École de droit de Pondichéry », Cahiers Jean Moulin, 2021  

    Nous avons choisi de publier les échanges écrits que nous avons eu avec le magistrat indien David Annoussamy tels qu’ils ont eu lieu, considérant qu’il s’agissait d’une source « brute » à mettre à disposition des chercheur.e.s. Comme toute source, nous laissons le soin à celles et ceux qui voudraient l’exploiter de la soumettre à l’analyse critique et aux croisements d’autres archives, puisqu’elle n’exprime évidemment qu’un point de vue. Nous avons nous-mêmes opéré cette analyse critique au s...

    Florence Renucci, Laetitia Guerlain, Catherine Fillon, Silvia Falconieri, « Pour une histoire de l’enseignement du droit hors des frontières nationales (xixe-xxe siècle) », 2021  

    Ce dossier des Cahiers Jean Moulin se veut la première pierre d’un chantier de recherche que les quelques études réunies ici inaugurent : celui de l’enseignement du droit hors des frontières nationales à l’époque contemporaine. Il s’inscrit dans l’important renouvellement, depuis quelques décennies, d’une histoire de l’enseignement du droit en plein essor. En témoignent tant la création de la Société pour l’histoire des facultés de droit en 1983 que la naissance de la Revue d’histoire des fac...

    Florence Renucci, Laetitia Guerlain, « L’École de droit de Pondichéry (1838-1960) », 2021  

    Au sein de l’empire colonial français, les établissements français dans l’Inde, rétrocédés à la France par l’Angleterre en 1816 après plus de vingt ans d’occupation, font figure de colonie mineure. Au nombre de cinq (Yanaon, Mahé, Karikal, Pondichéry et Chandernagor), les anciens comptoirs, relativement éloignés les uns des autres, sont enclavés sur un immense territoire sous domination anglaise (Weber, 1994 b, p. 130). Leur unité, purement administrative, ne fait guère sens pour les populati...

    Florence Renucci, « Legal pluralism at the heart of a unitary Law. French colonial and post-colonial situations (19th-20th century) », Quaderni fiorentini per la storia del pensiero giuridico moderno, 2021     

    Florence Renucci, Laetitia Guerlain, « L’École de droit de Pondichéry (1838-1960). Étude exploratoire d’un établissement d’enseignement supérieur colonial », Cahiers Jean Moulin, 2021   

    Florence Renucci, « La législation antisémite en partage. Vichy et la France libre dans l’empire colonial », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2020 

    Florence Renucci, Irene Gonzalez Gonzalez, « El imperio de las revistas », Clio@Thémis : Revue électronique d'histoire du droit, 2017, n°12     

    Florence Renucci, Irene Gonzalez Gonzalez, « L'empire des revues », Clio@Thémis : Revue électronique d'histoire du droit, 2017, n°12     

    Florence Renucci, Irene Gonzalez Gonzalez, « The Empire of Periodicals », Clio@Thémis : Revue électronique d'histoire du droit, 2017   

    Florence Renucci, Irene Gonzalez Gonzalez, « L'impero delle riviste », Clio@Thémis : Revue électronique d'histoire du droit, 2017, n°12   

    Florence Renucci, « Les magistrats dans les colonies : un autre apprentissage des normes juridiques ? », Les Cahiers de la justice, 2016, pp. 689-697     

    Florence Renucci, « David Santillana, acteur et penseur des droits musulman et européen », Monde(s). Histoire, Espaces, Relations, 2015, pp. 25-44   

    Florence Renucci, Toussaint Rethore, « Juristes en coopération. Magistrats et professeurs de droit en Algérie (1962 - début des années 1980) », Outre-Mers Revue d'Histoire, 2014, pp. 187-210      

    Les indépendances, qui ont abouti en théorie à la souveraineté des jeunes nations, n’ont pas consacré la fin du lien entre pays anciennement colonisés et colonisateurs. Ce lien s’est en effet transformé en «coopération », c’est-à-dire en une aide matérielle et humaine dans les domaines techniques et culturels encadrée par des accords bilatéraux. Même en Algérie où l’indépendance a résulté d’une guerre de presque huit ans, la coopération s’est mise en place et a permis une réelle continuité du fonctionnement des services publics. Cette période de transition extrêmement riche n’a suscité qu’un intérêt limité de l’historiographie. L’étude des juristes a été délaissée, alors que ceux-ci représentent l’un des principaux rouages de l’État, en particulier les professeurs de droit et les magistrats qui réfléchissent, transmettent, contribuent à l’élaboration du droit et parfois à son application. Ces deux catégories professionnelles ne se présentent toutefois pas de façon homogène en Algérie, notamment quant à leurs motivations à rester après l’Indépendance ou à venir en coopération. Au-delà de leurs similarités ou de leurs différences, leur présence, leurs ambitions et leur action interrogent les notions d’engagement et d’idéologie, d’exil intellectuel et linguistique, la nature des transferts, des réappropriations et des «effets retour » opérés dans les domaines juridiques, méthodologiques, et dans les usages professionnels en Algérie, mais également en France.

    Florence Renucci, « Les chantiers de l'histoire du droit colonial. Introduction », Clio@Thémis : Revue électronique d'histoire du droit, 2011, n°4     

    Florence Renucci, « La décolonisation doctrinale ou la naissance du droit d’Outre-mer (1945-années 1950) », Revue d'histoire des sciences humaines, 2011, n°1, pp. 61-76   

    Florence Renucci, « L'exécuteur des sentences criminelles en France au dernier siècle de l'Ancien Régime », Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis / Revue d'histoire du droit / Legal History Review, 2008, n°34, pp. 373-391 

    Florence Renucci, Myung Jin Hwang, « A Socio-demographic study on Foreign Residents in France: a Preliminary Study for the Statistical System of Foreigners in South Korea », Korea Journal of Population studies, 2008, pp. 157-189   

    Florence Renucci, « La strumentalizzazione del concetto di cittadinanza in Libia negli anni Trenta », Quaderni fiorentini per la storia del pensiero giuridico moderno, 2005, pp. 319-342   

  • Florence Renucci, Pascal Bastien, L'exécution publique à Paris au XVIIIème siècle : une histoire de rituels judiciaires, Seyssel, Champs Vallon, coll. "Epoques", 2006, Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique, Paris : Centre de recherche et d'étude sur la décision administrative et politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2006, pp. 115-117    

    Renucci Florence. Pascal Bastien, L'exécution publique à Paris au XVIIIème siècle : une histoire de rituels judiciaires, Seyssel, Champs Vallon, coll. "Epoques", 2006. In: Quaderni, n°62, Hiver 2006-2007. Le thanatopouvoir : politiques de la mort. pp. 115-117.

  • Florence Renucci, « Justice (organisation judiciaire coloniale). Second empire colonial français, hors guerre d'Algérie », Encyclopédie de la colonisation française, Les Indes savantes, 2022   

    Florence Renucci, « "Charles Barbet" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 51-53 

    Florence Renucci, « "Georges-Henri Bousquet" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 67-70 

    Florence Renucci, « "René Capitant" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 80-83 

    Florence Renucci, « "Léon Charpentier" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 92-94 

    Florence Renucci, « "Paul Coste-Floret" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 110-111 

    Florence Renucci, « "Cour d'appel d'Alger" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 393-396 

    Florence Renucci, « "Coujandessamy Gnanadicom" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 176-179 

    Florence Renucci, « "Emile Larcher" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 203-206 

    Florence Renucci, « "Bernard Sol" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 351-354 

    Florence Renucci, « "René Tilloy" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 362-363 

    Florence Renucci, « "Albert Tissier" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 364-366 

    Florence Renucci, « "Paul-Emile Viard" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 374-376 

    Florence Renucci, « "Ernest Zeys" », Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer (XVIIIe-XXe siècles), PUR, 2022, pp. 379-382 

    Florence Renucci, « Les mariages mixtes dans l’Algérie française », Sexe, race et colonies, La Découverte, 2018, pp. 548 

    Florence Renucci, « Des juristes au service de la colonisation », Histoire de l’Algérie à la période coloniale, La Découverte, 2014, pp. 289-292 

  • Florence Renucci, Jean-Pierre Le Crom, Philippe Auvergnon, Katia Barragan, Dominique Blonz-Colombo [et alii], Histoire du droit du travail dans les colonies françaises (1848-1960), 2017   

    Florence Renucci, Dictionnaire des juristes ultramarins, 2012 

  • Florence Renucci, Compte rendu de Judith Surkis, Sex, Law, and Sovereignity in French Algeria (1830-1930), Ithaca & London: Cornell University Press, coll. “Corpus Juris: The Humanities in Politics and Law”, 2019, 354 p, 2022 

  • Florence Renucci, « L’intersectionnalité », prévue le 22 novembre 2024  

    Colloque organisé sous la coordination scientifique de Konstantina Chatzilaou et Maïté Saulier, Maîtresses de conférences, CY Cergy Paris Université

    Florence Renucci, « L'Autre aliéné. Histoire(s) juridique(s) de la folie en Afrique », le 19 septembre 2024  

    Colloque de clôture de l'ANR AMIAF sous la direction scientifique de Silvia Falconieri, CR, CNRS, IMAF

    Florence Renucci, « Féminisme, droit et citoyenneté II », le 09 septembre 2024  

    Colloque international organisé par l'ISJPS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Florence Renucci, « A la gauche des facultés de droit(e) », le 14 juin 2024  

    Journée organisée par le CERCRID (Université Jean Monnet St-Etienne) et le CHAD (Université Paris Nanterre).

    Florence Renucci, « Histoire du Droit 2.0 », le 18 janvier 2024  

    Webinaire organisé par Louise Testot-Ferry, UT Capitole/CTHDIP et Ninon Maillard, Université Paris Nanterre/CHAD

    Florence Renucci, Hélène Duffuler-Vialle, Prune Decoux, Alexandre Frambéry-Iacobone, « La poursuite de l’acculturation des études de genre au sein de la doctrine juridique », Le droit français au prisme du genre-Les 10 ans de REGINE, Nanterre, le 17 novembre 2023   

    Florence Renucci, « Des mots de la colonisation : ruptures ou continuités ? », le 10 octobre 2023  

    Ateliers de droit colonial organisés par le MASTER Anthropologie Juridique et Conflictualité, OMIJ, GEOLAB Université de Limoges sous la direction scientifique de Monica Cardillo, Maître de conférences en Histoire du droit, Codirectrice du Master Anthropologie Juridique et Conflictualité et Dominique Taurisson-Mouret, Ingénieure de recherche CNRS, GEOLAB UMR 6042 en partenariat avec l’Académie des sciences d’outre-mer

    Florence Renucci, « La terre au-delà des mers (situations coloniale et postcoloniale) », le 07 septembre 2023  

    Colloque organisé par l'IHD - Institut d’Histoire du Droit, Université de Poitiers sous la direction scientifique de Eric Gojosso, Professeur d’Histoire du droit à l’Université de Poitiers, Directeur de l’Institut d’Histoire du droit

    Florence Renucci, Hélène Duffuler-Vialle, Prune Decoux, Alexandre Frambéry-Iacobone, « Les historiens du droit ont-ils un sexe ? », No(s) futur(s). Genre : bouleversements, utopies, impatiences- 3e Congrès international des Etudes de Genre, Toulouse (Université Toulouse - Jean Jaurès), le 05 juillet 2023   

    Florence Renucci, « Les Juifs et le droit en Tunisie – du protectorat à l’indépendance (1881-1956) – Entre progrès historiques et résilience religieuse », le 16 avril 2023  

    Organisé par la Société d’Histoire des Juifs de Tunisie - SHJT - en collaboration avec le Centre Français du Judaïsme Tunisien et le CTAD, Nanterre Université ; l’Ecole pratique de Hautes Etudes et le CMMC, Université Côte d’Azur

    Florence Renucci, « Histoire de la pensée juridique moderne », le 11 avril 2023  

    Cycle de conférences organisé par l'Institut d'Histoire du Droit (EA 2515) de l'Université Paris Descartes et l'École de droit de la Sorbonne dans le cadre du master d'histoire de la pensée juridique moderne de la Faculté de droit, d'économie et de gestion de l'Université Paris Cité

    Florence Renucci, Hélène Duffuler-Vialle, « Le genre en histoire du droit : : nouvelles méthodes de recherche et changement de paradigme », conférences de l’Institut de Recherche Montesquieu, Bordeaux (Université), le 03 avril 2023 

    Florence Renucci, « La coutume dans l'océan Indien », le 17 novembre 2022  

    Organisé pour l’Observatoire des sociétés de l’océan Indien et la section Pays de l’océan Indien de la Société de législation comparée - SLC par Carpanin Marimoutou, Professeur - Université de La Réunion et Grégoire Molinatti, Maître de conférences - Université de La Réunion

    Florence Renucci, « Genre, histoire et droit », le 05 octobre 2022  

    Organisé par l'ANR et l'Université de Genève sous la direction de Loraine Chappuis et Marie Houllemare

    Florence Renucci, « Ethnologies juridiques en contextes précolonial, colonial et postcolonial (Temps modernes-XXe siècle) », le 03 octobre 2022  

    Séminaire organisé sous la direction de Laetitia Guerlain, Université de Bordeaux, IUF ; Florence Renucci, CNRS, IMAF et Baudouin Dupret, CNRS, LAM

    Florence Renucci, « Enseigner le droit hors des frontières nationales (XIXe-XXe siècles) », le 30 septembre 2022  

    3e journée d’études « Enseignants de droit hors de métropole » organisée par le Centre Lyonnais d'Histoire du Droit et de la Pensée Politique sous la direction scientifique de Frédéric Audren, CNRS, École de droit de Sciences Po, Isabelle Giraudou, University of Tokyo, Jean-Louis Halpérin, ENS, Guillaume Tronchet, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Emmanuelle Picard, ENS Lyon.

    Florence Renucci, « Les juristes en voyageurs », le 07 octobre 2021  

    Colloque organisé sous la direction scientifique de Luisa Brunori, CNRS / Université de Lille et Laetitia Guerlain, université de Bordeaux / IUF

    Florence Renucci, « Le temps des décolonisations : de de Gaulle à nos jours », le 20 novembre 2020  

    Organisées sous la direction scientifique de Monica Cardillo, enseignant-chercheur en histoire du droit à la Faculté de droit de l'Université Catholique de Lille, C3RD

    Florence Renucci, « Enseigner le droit hors des frontières nationales (XIXe-XXe siècles) », le 13 mars 2020  

    Cycle de journées d'études organisé sous la direction scientifique de Laetitia Guerlain, Silvia Falconieri, Catherine Fillon et Florence Renucci.

    Florence Renucci, « Epistémologies et méthodologies [juridiques] en perspectives postcoloniales », le 28 novembre 2018  

    Première journée d’étude du Programme de recherche 2018-2021 « Épistémologies du droit. Approches pluridisciplinaires à l’ère de la globalisation »

    Florence Renucci, « Les lieux et les formes de l’enseignement juridique hors de la métropole », le 22 novembre 2018  

    Programme de recherche associant le Centre lyonnais d'histoire du droit et de la pensée politique (CLHDPP), l'Institut des mondes africains (IMAF) et le Centre aquitain d'histoire du droit (IRM-CAHD)

    Florence Renucci, « Pensée juridique occidentale et juristes romains : archéologie d’un héritage », le 15 décembre 2017 

    Florence Renucci, « Approche(s) culturelle(s) des savoirs juridiques », le 13 décembre 2017  

    Organisé sous la direction scientifique de Anne-Sophie Chambost, Professeure à l’Université Jean Monnet Saint-Etienne, Vice-doyen de la Faculté de Droit de Saint-Etienne, CERCRID (UMR 5137)

    Florence Renucci, « Vers un droit commun universalisable ? », le 10 avril 2017  

    Séminaire de recherche coordonné par Mireille Delmas-Marty, Kathia Martin-Chenut et Luca d’Ambrosio

    Florence Renucci, « Les États généraux de la recherche sur le Droit et la Justice », le 30 janvier 2017 

    Florence Renucci, « Numérisation des sources du droit : contenus, usages, attentes », le 18 novembre 2016  

    Après-midi d’information et d’échanges co-organisée par la Bibliothèque nationale de France et la Bibliothèque interuniversitaire Cujas.

    Florence Renucci, « Santé, exclusion, citoyenneté », le 27 mars 2015 

    Florence Renucci, « Les Archives et la genèse des lois », le 13 novembre 2014 

    Florence Renucci, « Droit et sociologie (1860-1939) », le 20 juin 2013 

    Florence Renucci, « L’Histoire du droit en France. Nouvelles tendances, nouveaux territoires », le 28 janvier 2013 

    Florence Renucci, « Disciplines juridiques, disciplines scientifiques ? », le 11 octobre 2012 

    Florence Renucci, « Le débat sur le statut politique des israélites en Algérie et ses acteurs (1870-1943) », Contributions du séminaire sur les administrations coloniales (2009-2010), Paris, le 01 janvier 2010   

    Florence Renucci, Sandra Gerard-Loiseau, « De la connaissance des hommes à la connaissance du droit colonial: les nouveaux instruments de la recherche (dictionnaire des juristes ultramarins et bases de données) », Journée d'études base de données et Histoire de la justice, Dijon, le 01 avril 2010 

  • Florence Renucci, Le droit et les frontières 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Marine Bellot-gurlet, Les usages politiques du droit et de la justice par le mouvement nationaliste camerounais. Acteurs, réseaux et stratégies de l’Union des Populations du Cameroun (1948-1960), thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Pascale Claire Barthélémy 

    Saadia Gacem, Les affaires de violences conjugales devant la justice algéroise , thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Baudouin Dupret  

    Ce projet de recherche porte sur le traitement judiciaire des « affaires de famille » liées au Code de la famille -qânûn al-usra- et à certains articles du Code pénal relatifs aux violences conjugales, au non-paiement de pension alimentaire et à l'abandon de famille, portées par les femmes devant les tribunaux algérois. Ce projet de thèse se propose de renouveler les perspectives et analyses s'agissant des constances et transformations de la société algérienne, de la famille, des inégalités de genre, du recours à la justice par les femmes et de l'application du droit, ce qu'on désigne généralement sous l'expression de « droit en action » (Travers et Manzo 1997), par les professionnel·le·s de la justice : juge, avocat·e·s, gendarmes et policier·e·s.

    Siham Darkaoui, Le statut de la femme dans le droit de la famille marocain de 1912 à nos jours (mariage et divorce), thèse soutenue en 2021 à Université de Lille 20182021, membres du jury : Laëtitia Marie Guerlain (Rapp.), Fouzi Rherrousse (Rapp.), Jean-Philippe Bras et Hélène Vialle    

    Étudier l’histoire de la femme marocaine sur le temps long en prenant en compte la période du protectorat, puis l’indépendance jusqu’à la période actuelle permet d’affirmer qu’il y a eu une forme de continuité entre l’époque coloniale et postcoloniale. L’État, principal acteur du changement d’une société donnée (à travers son pouvoir législatif), ne s’est pas vraiment soucié de l’amélioration de la condition des femmes. Une certaine rupture s’est manifestée, toutefois, vers la fin des années Quatre-vingt-dix et sous la pression des organisations de défense des droits des femmes. En effet, le gouvernement a élaboré le plan national d’intégration des femmes au développement (incluant des réformes du statut juridique et familial), mais à cause de divergences multiples le texte ne fut jamais adopté. Un consensus s’est établi par la suite et le Roi mit au vote du Parlement une proposition d’un nouveau Code de la Famille. De fait, le texte est adopté en février 2004. Certes, le Code de la Famille de 2004 accorde plus de droits aux femmes, cependant, par manque de moyens, ce texte n’a pas atteint les objectifs escomptés.

    Paul-emmanuel Babin, Le Front judiciaire pendant la guerre d'Algérie. Répression et résistance de part et d'autre de la frontière franco-belge., thèse en cours depuis 2016  

    A travers l'étude de l'activité d'avocats belges et français assurant la défense des militants algériens de la Fédération de France du FLN et d'activistes belges et français, la thèse démontre l'existence d'une résistance par le droit à un ordre juridique colonial. L'étude interroge l'apport d'un collectif d'avocat.es militant.es dans la défense politique et sur le plan du droit.

    Sonia Bai, La Justice en Algérie , thèse en cours depuis 2014  

    La Cour d'appel d'Alger, créée par l'ordonnance du 28 février 1841, figurait au XXe siècle parmi les premières cours d'appel de France. Elle traitait aussi bien de toutes les affaires algériennes (jusqu'en 1955 où elle est amputé de trois chambres avec la création de deux cours d'appel à Oran et à Constantine) que des affaires tunisiennes (jusqu'à la création par la loi du 9 juin 1941 de la la Cour d'appel de Tunis) de telle sorte qu'elle a rencontré un fort encombrement pour lequel il a été décidé d'augmenter le nombre des chambres (en 1952 elle comptait huit chambres). Paradoxalement, elle n'a pas fait l'objet d'une étude complète. La Cour d'appel d'Alger est d'un intérêt considérable tant au point de vue historique (pour comprendre le rôle du droit en contexte colonial) que du point de vue contemporain (pour comprendre la place de la jurisprudence coloniale dans la construction de la jurisprudence algérienne actuelle). A partir de l'exemple de la Cour d'appel d'Alger, il s'agirait de comprendre comment se construit un « droit mixte » puisque cette juridiction était compétente tant en matière de législation algérienne, de droit français « commun, de droit israélite, de droit musulman et de coutumes kabyles.

  • Marius Boko, La contribution de l’Afrique noire francophone à la théorie du droit international humanitaire dans l’histoire, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille sous la direction de Christian Bruschi, membres du jury : Philippe Delaigue (Rapp.), Sébastien Le Gal (Rapp.)  

    Perçu initialement comme un droit d’origine européenne par l’Afrique noire francophone, le Droit international humanitaire (DIH) composé traditionnellement du droit de Genève et de la Haye, a acquis une dimension nouvelle lorsque les États africains francophones ont alors majoritairement adhéré au DIH et ont participé activement à la conférence diplomatique de Genève sur la réaffirmation et le développement du Droit international humanitaire applicable aux conflits armés de 1977 avant de s’efforcer de contribuer positivement à un droit international humanitaire spécifiquement africain, parce que se souvenant des traditions africaines. Outre, la réception des autres conventions humanitaires par lesdits États, l’Union Africaine (UA) a entrepris de nombreuses activités normatives et opérationnelles dans le domaine du droit humanitaire contribuant ainsi, non pas à la fragmentation des règles du DIH, mais plutôt à leur unification, à leur affermissement et à leur évolution. Toutefois, l’effectivité de la mise en œuvre de ce droit dans les États africains reste problématique en raison des circonstances d’ordre économique, culturel, social et politique. Ces obstacles ne libèrent cependant pas les États africains de l'obligation d'assurer la diffusion des règles humanitaires. Bien au contraire, de nombreux éléments militent en faveur d'une politique active de promotion et de respect des principes humanitaires contemporains. Ainsi l’aménagement de voies de mise en œuvre aux plans national et social constitue un gage de mise effective de ce droit dans ces États

    Mélissa Chauvin Bilouta, Modalités de fabrication et d'application du régime dit de l'indigénat en Algérie (des années 1870 aux années 1920), thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Sylvie Thénault, membres du jury : Emmanuelle Saada (Rapp.), Didier Guignard et Patrick Weil  

    Cette thèse interroge les modalités de légalisation et d'application du régime dit de l'indigénat en Algérie à l'époque coloniale, des années 1870 aux années 1920. Elle précise d'abord les enjeux de la polysémie du terme indigénat et de la codification du régime dit de l'indigénat en Algérie, dans les années 1870. Elle éclaire ensuite les réalités concrètes de ce régime sur le terrain pour préciser ses enjeux politiques, sociaux et économiques, jusqu'aux années 1920. Elle démontre et interroge enfin la difficulté de rendre compte de l'ampleur réelle de la violence de ce régime, à partir des sources administratives et propose une analyse de l'État colonial en action.

  • Alizée Miranda, L’impossible gouvernance mondiale en droit international public contemporain : étude du projet de réforme des Nations Unies de Grenville Clark et Louis Sohn, thèse soutenue en 2023 à Bordeaux sous la direction de Nader Hakim et Mark Antaki, membres du jury : Natalie R. Davidson (Rapp.), Sarah Rigaudeau  

    L’ouvrage World Peace Through World Law de Grenville Clark et Louis Sohn, publié entre 1958 et 1973, a contribué à façonner le droit international de la seconde moitié du XXe siècle en soutenant l’idée d’instaurer une paix durable par le biais de mécanismes juridiques et coercitifs. Plus précisément, il s’agissait d’un projet de réforme de la Charte des Nations Unies instaurant un État fédéral mondial et mettant en place un plan de désarmement général et complet des États. Si ces propositions nous apparaissent aujourd’hui comme ambitieuses, elles étaient pourtant au cœur des débats politiques et juridiques de cette période.L’étude de cet échec nous permet de saisir comment le droit international s’est structuré à cette époque, tout en offrant une perspective originale sur des concepts clefs du droit tels que l’État, la souveraineté, les institutions internationales ou encore le système juridictionnel international. Cette thèse a ainsi pour objectif d’explorer les éléments qui ont façonné le droit international, à travers l’analyse de l’œuvre de Grenville Clark et Louis Sohn, et met en évidence l’influence déterminante des facteurs de confiance entre États et d’assouvissement de leurs intérêts immédiats.

    Parisa Assadi, La notion de qânun chez les penseurs iraniens sous le règne de Nâser al-Din Shâh Qâjâr (1848-1896), thèse soutenue en 2022 à Université Paris Cité sous la direction de David Kremer, membres du jury : Tristan Pouthier (Rapp.), Guillaume Richard et Hormoz Ebrahimnejad  

    Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'Iran vit apparaître un courant doctrinal ainsi qu'une série de réformes, dont l'objectif était d'ajouter le qânun aux sources du droit alors en vigueur. L'adoption du qânun fait elle-même partie du projet de modernisation du pays qui se donna pour but d'introduire en Iran les institutions et technologies européennes. La modernisation s'entend alors en Iran au sens d'occidentalisation. Néanmoins, en ce qui concerne la notion de qânun, telle que conçue en Iran, elle se différencie de sa source d'inspiration européenne par certains aspects, notamment la source créatrice et la source substantielle. En effet, les penseurs iraniens se sont efforcés d'intégrer le qânun au sein de l'ordre juridique de l'époque. Ils ont donc conceptualisé le qânun en le rendant compatible avec les sources fondant à l'époque la base du système juridique, à savoir la charia et la volonté royale.

    Abdramane Traore, Les coutumes et la justice indigène au Soudan français (1892-1946), thèse soutenue en 2021 à Montpellier sous la direction de Éric de Mari, membres du jury : Éric Gasparini (Rapp.), Marc Ortolani  

    Fruit d’une recherche basée essentiellement sur des archives coloniales, cette étude s’est donnée pour mission de mieux comprendre, à travers des exemples concrets, le sort réservé aux coutumes dans la colonie du Soudan français entre 1892 (date de sa création) et 1946 (date de la fin de la justice indigène). Il s’agit alors de déterminer dans quelles proportions ces coutumes ont pu être altérées et d’analyser quels ont été les processus mis en place pour y parvenir. Le colonisateur français a initialement proclamé le principe du respect des coutumes indigènes : dans ses interdits, il se limite alors à des coutumes dont la seule pensée provoque l’exécration de l’européen ; c’est-à-dire celles qui s’opposent frontalement au respect de la vie, de la liberté et de la dignité des individus. Il oscille entre un souhait d’afficher une modération de son empreinte et une dynamique d’acculturation juridique. La justice indigène, considérée comme l’un des meilleurs moyens pouvant conduire les indigènes à un niveau de civilisation jugé supérieur, intègre alors progressivement les règles du droit métropolitain tout en tenant compte d’une certaine « mentalité primitive » des autochtones. Par la suite, l’autorité coloniale s’autorise un lent et complexe processus de mise en forme des coutumes indigènes tendant progressivement vers une intégration des principes essentiels de la civilisation française. Ce processus est également étroitement lié aux circonstances et intérêts en cause. L’activité des juridictions indigènes a donc constitué un élément déterminant dans cette continuelle et longue transformation.

    Birama Diop, La problématique de la légitimité du pouvoir politique en Afrique de l'Ouest : méthodes et mécanismes de conservation et de consolidation du pouvoir politique, thèse soutenue en 2021 à Université Paris Cité sous la direction de Fabrice Flipo, membres du jury : Stéphane Douailler (Rapp.), Sonia Dayan-Herzbrun, Abdou Rahmane Thiam et Hanétha Dupé-Vété-Congolo  

    La problématique de la légitimité du pouvoir politique est au centre des nombreuses crises politiques qui secouent actuellement la quasi-totalité des pays de l'Afrique de l'Ouest. Caractérisé généralement par un déficit réel de légitimité, le pouvoir politique en Afrique, pour se consolider et se conserver a besoin systématiquement de se faire reconnaitre et accepter par ses sujets comme un pouvoir légitime. Si la légitimité se traduit par le droit d'exercer la souveraineté elle peut donc être attribuée à tout gouvernement attaché au respect d'un ordre qui s'inscrit dans l'essence des choses. A ce titre, il existe plusieurs formes de légitimité et l'Afrique occidentale depuis les sociétés traditionnelles les a toutes expérimentées. Il faut nécessairement que le pouvoir politique soit légitime c'est-à-dire voulu et accepté pour que les citoyens puissent s'acquitter de leurs obligations gage de toute stabilité politique et sociale. Tout pouvoir politique a besoin de se justifier pour se faire accepter. Cette justification relèverait d'une conformité à une règle et ne limiterait pas seulement au droit mais aussi à d'autres formes de régulations (culturelles, religieuses, ethniques). Cela veut dire que la légitimité du pouvoir est mesurée par rapport au degré d'implication de l'Etat aux différentes croyances sociales. Elle est culturellement, socialement et psychologiquement ancrée. La légitimité du pouvoir politique requiert également d'autres facteurs qu'il faut trouver dans la façon de gouverner. Elle dépend tout d'abord du degré d'utilisation de la violence. Le pouvoir contient la violence. Pouvoir et violence vont de pair, en Afrique comme ailleurs. Mais, de par sa fragilité, l'Etat en Afrique entre généralement dans un cycle de violence ostentatoire dont la fonction principale consiste à révéler, encore et sans cesse, la force et l'arbitraire du pouvoir. Et d'autre part, la légitimité est liée à l'histoire et à l'efficacité de la fonction publique en Afrique. Elle est le fait pour une institution publique d'être acceptée par les populations concernées, en apportant des réponses à leurs demandes : ces populations sont ainsi disposées à lui prêter leur concours. La fonction publique en Afrique manque ce type d'adhésion parce qu'instaurée pendant la période coloniale, elle repose essentiellement sur le patrimonialisme et le clientélisme. En plus de cela, la légitimité découle ensuite de la capacité d'un régime politique à s'acquitter durant le temps au moins partiellement aux exigences sociétales des sujets. Dans la plupart des pays ouest africains, les gouvernements se sont révélés incapables de satisfaire les demandes des populations. L'absence de contrôle politique et socio-économique du territoire par les Etats à entrainer des griefs de la part de certaines populations. L'Euphorie a alors cédé la place à la désillusion et à la frustration. Pour finir, la communication est aussi devenue un enjeu important dans le processus de justification du pouvoir politique. En d'autres termes, en démocratie, si l'élection libre et transparent constitue le fondement légal de la légitimité, elle ne suffit pas à rendre légitime le pouvoir politique. Il faut que le détenteur du pouvoir parle et agisse de manière telle que les populations puissent accepter son pouvoir.

    Laurens Ndrianasy, Le réseau bancaire à Madagascar et son rôle économique (1885-1946), thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Christian Chêne, membres du jury : Véronique Harouel-Bureloup (Rapp.), Raymond Ranjeva, Pascal Chaigneau et Gautier Bourdeaux  

    À partir du protectorat français en 1885 jusqu'à la naissance d'une banque d'émission en 1925, Madagascar eut un système bancaire et monétaire sommaire totalement contrôlé par des banques d'affaires. Pendant cette période, un réseau bancaire formé par la première banque de Madagascar "Le Comptoir National d'Escompte de Paris" s'était mis en place. Arrivée dans le pays suite à l'appel du gouvernement français, la banque parisienne apporta son soutien au projet colonial. Profitant de l'extension de l'empire colonial français à Madagascar, le CNEP avait crée un réseau d'agences et de sous-agences essaimés dans la colonie. Forte de l'expérience de son personnel et de sa connaissance des affaires locales, la banque était dans une position de monopole en ce qui concerne les activités financières de la Grande île faute de concurrent. Le CNEP devenait ainsi un élément incontournable dans la réalisation du projet de développement de la colonie. La période de la Première Guerre mondiale démontra cependant la fragilité du système bancaire et monétaire de la Colonie à cause de la coupure des communications avec la métropole. Le réseau malgache du CNEP révélait ses limites face au développement croissant de l'économie locale. Les contraintes monétaires engendrées par la guerre (la thésaurisation des pièces métalliques par les indigènes et l'arrêt des envois de billets décidé par la Banque de France) et l'acuité du problème de crédit agricole dans la colonie relancèrent le projet fort ancien d'une banque d'émission. La création de la banque de Madagascar en 1925 apporta une nouvelle politique financière à la colonie. La Banque s'occupait principalement de la circulation monétaire et du réescompte des papiers de commerce. Le bilan positif des émissions de la Banque avait permis à la colonie d'avoir une stabilité monétaire. En matière de crédit, le taux de l'argent avait beaucoup baissé (6% en moyenne alors qu'il était de l'ordre de 10 à 12%). La Banque rapportait financièrement à la colonie (redevances sur la circulation fiduciaire, impôts sur les sociétés, participations aux bénéfices, contributions financières à la caisse de crédit agricole, etc). Les statistiques commerciales et douanières de la colonie attestent le rôle économique de la Banque d'émission depuis sa création jusqu'en 1946 où une nouvelle politique coloniale fut mise en place.

  • Nadia Biskri Berkane, Prison et enfermement punitif en Algérie coloniale : de la conquête au tournant des années 1930, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Sylvie Thénault, membres du jury : Claire Fredj (Rapp.), Marc Renneville (Rapp.), Emmanuel Blanchard et Ibrahima Thioub  

    Importée en Algérie dès les premières années de la conquête française, la prison désigne à la fois le lieu d’exécution de la peine privative de liberté et l’institution incarnant l’Etat colonial. Placée au cœur du dispositif répressif introduit dans la colonie, elle résulte de l’application du code pénal de 1810 qui fait de l’enfermement le socle de la pénalité en France puis en Algérie colonisée. Abordée par le biais du terrain algérien, cette recherche interroge le lien entre les pratiques métropolitaines de l’enfermement carcéral et les pratiques coloniales, dans l’objectif de saisir les continuités entre les unes et les autres et de s’interroger sur les spécificités de la situation coloniale. Il s’agit ainsi de s’intéresser à une politique coloniale, conçue par ses acteurs, comme l’exportation outre-Méditerranée de l’institution pénitentiaire française ; une politique qui ne consiste pas cependant en une simple reproduction, dans la colonie, du modèle métropolitain. Elle connaît des ajustements au terrain algérien. S’agissant d’une politique mise en œuvre avec la conquête de l’Algérie, cette histoire de la prison algérienne commence avec le début de la colonisation, en 1830, bien qu’il faille la replacer dans le contexte des pratiques antérieures. Après en avoir reconstitué le processus de formation, ses transformations sur le temps long seront saisies jusqu’aux premiers emprisonnements politiques au tournant des années 1930, qui marquent un tournant majeur dans l’histoire de la prison coloniale française en Algérie.

    Thikandé Sero, De l'unité au pluralisme des normes dans la transformation foncière au Bénin, thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Éric Gasparini et Barnabé Georges Gbago, membres du jury : Blaise Alfred Ngando (Rapp.), Bernard Durand (Rapp.), Christian Bruschi  

    La République du Bénin, anciennement République du Dahomey, est un pays qui, comme la plupart des États africains aux lendemains des indépendances, peine toujours à trouver et à mettre en place une politique foncière adéquate. En effet, le Dahomey précolonial connaissait une organisation sociale de type communautaire organisée sur la base de la coutume. La terre était un bien commun, sacré, et inaliénable autour duquel se faisait l’union malgré la diversité des groupes socio-culturels. Aussi, des modes traditionnels ou coutumiers de gestion étaient mis en place suivant les règles ancestrales pour maintenir l’ordre cosmogonique. Par ailleurs, avec la colonisation et par ricochet l’introduction dans la colonie du Dahomey d’une nouvelle civilisation porteuse de nouvelles règles, le mode de gestion du foncier prend une autre forme. Les Dahoméens se voient alors contraints à appliquer des normes étrangères d’origine coloniale et inadéquates avec les réalités endogènes. Une nouvelle manière de penser la terre entre ainsi en vigueur avec l’ordre colonial. On note donc une cohabitation entre les règles foncières autochtones, et celles allochtones ; avec un pluralisme normatif dans la gestion foncière. Mais avec les indépendances massives des pays africains colonisés, on assiste à un amalgame ou un enchevêtrement des normes dans le domaine de la gestion foncière. Cette situation fut observée également pendant la période transitoire, le régime Marxiste-Léniniste qu’a connu le Dahomey. De 1991 à ce jour, le Bénin adopta le régime démocratique, et de nouvelles normes sont prises pour réglementer le foncier ; s’ajoutant ainsi à toutes celles qui régissaient déjà la terre

    Yannick Effossou, Mercenariat et conflits armés en Afrique : le cas de la guerre civile angolaise (1975-2002), thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Walter Bruyère-Ostells et Kouadio Guessan, membres du jury : Mamadou Bamba (Rapp.), Michel Catala et Mahomet N'Guessan    

    A l’accoutumé, les soldats s’engagent pour la défense des intérêts et de la souveraineté d’un État. Aussi présente-t-on souvent l’honneur et la victoire comme les notions les plus importantes pour un soldat. De même, l’on est sans ignorer que dans le domaine de la guerre, l’argent constitue un facteur omnipotent d’engagement. L’on se rendra compte qu’au fil des siècles et des guerres, il est toujours resté des hommes prêts à vendre leurs talents militaires : les mercenaires. Ces hommes sont des prestataires de service qui, au-delà des causes, des motivations, des événements, des moyens de recrutement et de rétribution, mettent à disposition de leur employeur une force armée. Au XXe siècle, les mercenaires participent plus que jamais au paysage militaire mondial. Après un moment de létargie c’est en Afrique, à partir des années soixante, dominées par les luttes anticoloniales et la guerre froide que ces derniers vont réapparaitre et s’imposer un peu partout, et ne plus quitter le continent. Dans la partie australe de ce continent, le conflit angolais qui naît en 1975, fruit de la chute du pouvoir colonial portugais, de la rivalité entre les nationalistes angolais et des luttes de positionnement international, voit une participation, un développement privilégié et une mutation natale des activités mercenaires jusqu’à son terme en 2002. Les multiples répercussions des divers motifs d’engagement de ce phénomène qui s’est exprimé sous des formes variées, nous amène à étudier les tenants et les aboutissants du mercenariat dans ce conflit d’Afrique australe

    Hugues Otabela Atangana, Droit OHADA et développement économique au Cameroun de 1995 à 2020 : contribution historique à une théorie de l'analyse économique du droit en Afrique subsaharienne, thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Olivier Tholozan et Blaise Alfred Ngando, membres du jury : Séraphin Nene Bi Boti (Rapp.), Bernard Durand (Rapp.), Mamadou Badji  

    Dans la décennie 1995 à 2005, 17 États d’Afrique subsaharienne se sont regroupés pour former une organisation d’intégration juridique, afin d’uniformiser leur droit des affaires et d’instaurer un courant de confiance pour les investissements. L’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) devait en découdre avec la situation d’insécurité juridique qui sévissait dans le continent en renforçant son attractivité économique, afin de faire émerger un pôle de développement en Afrique. Animée de l’idéologie panafricaniste, cette institution devait résolument se mettre au service du développement économique et de l’entreprise. Mais plus d’un quart de siècle après, on est en droit de se demander si elle atteint ses objectifs économiques. Les revendications des avocats anglophones de novembre 2016 au Cameroun qui fustigeaient l’imposition du droit OHADA au détriment de la Common Law, permet de jauger de la profondeur de la question. Ces mouvements corporatistes qui ont marqués le début de la crise sécessionniste, dévoilent le mimétisme juridique qui anime l'OHADA. Ce panafricanisme juridique qui l’incarnait, devait résolument se mettre au service de l’économie et de l’entreprise. Finalement, il a été supplanté par le mimétisme juridique. L’apport de l’OHADA dans le processus de développement économique du Cameroun reste faible et l’émergence d’un pôle de développement en Afrique est loin d’être amorcée. Cette réalité s’expliquerait par le fait que l’OHADA incarne une sorte d’acculturation juridique, d’où ses performances médiocres. L’opportunité d’une refonte profonde de ce modèle de communautarisation du droit des affaires mérite d’être soulevée

    Philémon Moubeke A Mboussi, L'État et les coutumes au Cameroun des origines à la constitution révisée de 1996 : contribution à une théorie pluraliste du droit en Afrique noire postcoloniale, thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Éric Gasparini et Blaise Alfred Ngando, membres du jury : Séraphin Nene Bi Boti (Rapp.), Bernard Durand (Rapp.), Mamadou Badji  

    La présente thèse a pour thème, « l’État et les coutumes au Cameroun des origines à la Constitution révisée de 1996 : contribution à une théorie pluraliste du droit en Afrique noire postcoloniale ». Elle se propose de participer à la résolution de la crise entre le droit produit par l’État et les pratiques sociales au Cameroun et en Afrique noire. Ainsi, après avoir démontré l’incompatibilité des politiques législatives de l’État vis-à-vis des coutumes, cette thèse questionne les dynamiques propres aux sociétés coutumières. De sorte qu’il en ressort des principes directeurs de la coutume, par le recours à la philologie historique, pour saisir son sens premier à partir des antiquités africaines. Ce faisant, sont ruinées la théorie unitaire de l’État en Afrique noire, son épistémologie fondatrice et sa prétention à incarner d’autorité, l’ordre et le droit. La présente thèse implique ainsi de redéfinir la coutume et introduit de plein droit une nouvelle période de recherche fondamentale, à travers cette conception nécessaire dans la perception même du paradigme local et son appropriation. Tout comme elle induit des mutations profondes et des ruptures qui permettent de réarticuler la connaissance directe des deux registres normatifs en concours, et d’orthographier autrement le vivre ensemble. Dans la quête des institutions adaptées aux sociétés plurielles, l’apport de cette thèse aura résidé dans la prise en compte du point de vue des acteurs du paradigme coutumier de régulation, souvent occulté par des idéologies autoritaires, des simplifications abusives et l’emploi des arguments controuvés, au service d’une stratégie : la domination et la minoration du local

    Timothy Collier, L'École coloniale : la formation des cadres de la France d'outre-mer, 1889-1959, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille sous la direction de Éric Gasparini et Jean-Louis Mestre, membres du jury : Carine Jallamion (Rapp.), François Quastana (Rapp.), Éric Gojosso, Alexandre Deroche et Michel Ganzin  

    Alors que la Troisième République se dote d’un imposant empire colonial, la création de l’École Coloniale, à l’issue de divers tâtonnements, procède d’une double volonté. D’une part, il s’agit de rationaliser le recrutement et la formation des fonctionnaires coloniaux. D’autre part, il s’agit d’inscrire le rapide développement des « savoirs coloniaux » dans un cursus de qualité. La rencontre de ces deux impératifs devait se mettre au service d’une mission de cohésion du projet colonial français. Convaincues que la colonisation constitue un phénomène maîtrisable, les têtes pensantes de l’école souhaitent ériger leur institution en véritable pôle de recherche sur les « sciences coloniales », le « retour sur expérience » et « l’expertise de terrain » de ses anciens élèves devant alimenter l’émergence d’une authentique doctrine coloniale. Étant entendu que celle-ci serait appelée, à son tour, à orienter les grandes décisions de la politique française outre-mer. L’étude des profils des dirigeants, aux personnalités souvent assurées, des enseignants – universitaires ou praticiens – et des 4513 élèves de l’établissement met en lumière la grande diversité de tous les hommes, et des quelques femmes, qui ont consacré leur vie, chacun à leur manière, à « l’œuvre coloniale française ». L’analyse des discours et des mécanismes de production des « savoirs coloniaux » renseigne sur la manière dont les « experts » en colonisation se sont efforcé de concilier des idéaux républicains et « humanistes » avec les exigences d’une entreprise fondée sur la domination

    Bénédicte Brunet-La Ruche, "Crime et châtiment aux colonies" : poursuivre, juger, sanctionner au Dahomey de 1894 à 1945, thèse soutenue en 2013 à Toulouse 2 sous la direction de Sophie Dulucq, membres du jury : Odile Goerg (Rapp.), Sylvie Thénault (Rapp.), Colette Zytnicki et Dominique Kalifa  

    Saisir le projet pénal colonial et le dérouler dans sa mise en œuvre, depuis l’acte criminel ou délictuel jusqu’à la sanction, en passant par la poursuite et le jugement, tel est l’objet de cette recherche menée dans un territoire de l’Afrique occidentale française entre 1894 et 1945, le Dahomey. Le principe de séparation entre citoyen européen et sujet indigène sur lequel se construit le mécanisme judiciaire s’étend à tout le parcours pénal suivi par les Dahoméens, avec la perception d’une criminalité proprement indigène ou l’exécution différenciée de la sanction selon le statut du condamné. Mais ce processus répressif ségrégué reste peu réfléchi dans sa continuité. Alors que la justice indigène est de plus en plus investie par le gouvernement colonial, les extrémités de la chaîne pénale sont peu pensées en termes d’intégration à la société civile. Les polices et les prisons restent au service d’un ordre politique et économique évolutif. La police judiciaire et le fonctionnement carcéral sont donc largement laissés entre les mains des chefs locaux et des auxiliaires africains, ce qui conduit à aménager le régime répressif dans un système de « domination sans hégémonie ». La colonne vertébrale de ce système, la justice indigène, est quant à elle au cœur des critiques contre l’ordre colonial, mais elle est aussi le lieu où se renégocient les rapports de pouvoir et où s’exposent les conflits sociaux en situation coloniale. Le parcours pénal suivi par les Dahoméens au cours de la première partie du XXe siècle apparaît comme un reflet déformé, et même transformé d’un projet répressif dominé par le souci de maintien de l’ordre mais relativement informe.