Présentation de l'éditeur
Or, si l'histoire d'une mondialisation de la guerre semble s'ouvrir au début de l'été 1914, son passé n'a pas vraiment de commencement. Il semble d'ailleurs ne pas avoir de fin, devenu total et illimité dans le temps et l'espace. Les conflits guerriers ont parcouru l'histoire, ils ont ravagé le XXe siècle, et se poursuivent encore.
Par son thème, Enseigner la guerre, ce livre nous conduit aux confins du droit, vers les frontières de la violence extrême, vers l'ampleur des douleurs humaines que la politique et le droit ont du mal à saisir. Des sujets très vastes ont été traités : ils vont de la violence guerrière aux recherches de la paix, en parcourant les tentatives de la réconciliation des Français au début de la première guerre mondiale. Cet affrontement de la guerre et de la paix est étudié à travers la philosophie politique, la doctrine et les traités juridiques, mais aussi l'opéra, les chansons populaires, les illustrations, celles des affiches et de l'art guerrier.
Après les nombreuses divisions des débuts du XXe siècle, les Français doivent se réconcilier, se retrouver dans les malheurs, aidés par les instituteurs et les prêtres. L'union sacrée vient -pour un temps- célébrer cet accord de la République laïque et de l'Église. Comme pour toute guerre, la période est aussi riche en paradoxes, ceux de la neutralité, avec le modèle suisse, ceux de l'objection de conscience toujours à la recherche de sa définition. Avec ce livre, nous comprenons les peurs des populations qui se replièrent dans des réactions identitaires souvent déplorées, mais l'on peut aussi comprendre la frayeur que provoque la brutalité ennemie devenue soudain si proche.
264 pages