Présentation
C’est à l’occasion de la mise en place du colloque sur l’édition juridique et de la publication de ses actes que nous nous sommes aperçus que le livre juridique restait le parent pauvre de la recherche en histoire du livre. Malgré la tendance forte et récente de l’histoire culturelle du droit qui a permis le développement de travaux dans ce sens, il demeure qu’un programme de recherche fédérateur et complet sur ce thème serait le bienvenu. De nombreuses pistes de travail nous apparaissent pertinentes lorsque l’on s’interroge sur les acteurs de l’imprimé juridique et ses publics (de l’auteur aux lecteurs en passant par le libraire-imprimeur) ; sur les usages de ce type d’ouvrages (l’apprentissage du savoir, la réflexion théorique ; la recherche d’une solution pratique ; la prospection d’un part florissante du marché ; etc...) ; sur la matérialité de l’objet juridique (sa forme et l’organisation de sa composition ; sa mise à jour ; l’usage des notes de références ; la place des autorités, l’usage des illustrations, etc...) ; sur la circulation géographique des savoirs (transferts, traduction et diffusion).
Il nous apparaît indispensable de construire un projet qui associe aussi bien des historiens.nes du droit que des historiens.nes du livre. Nous avons constitué un comité scientifique de spécialistes à parité égale entre juristes et historiens.
Notre finalité est de monter un projet de recherche qui serait soumis à l’ANR d’ici deux ans. À cette fin, nous lançons un séminaire annuel de 4 à 5 séances par an, de trois heures chacune sur un thème préalablement choisi avec deux intervenants (20-45mn) et un ou deux discutants.es. Nous envisageons d’associer à ce projet des bibliothèques de droit et éventuellement des éditeurs juridiques.
Programme
Le grand paradoxe du droit est d’à la fois se présenter comme un dogme gravé dans la pierre (codification : pierre de Rosette du droit) au sens propre comme au sens figuré (la règle serait immuable, comme d’essence immatérielle, quasi « divine » – ne nous rendons nous pas compte du conservatisme du savoir juridique ? - et à la fois de devoir être constamment mis à jour pour fournir la dernière information en vigueur et donc applicable ; bref le dernier état du droit. De plus, le droit français ne traque-t-il pas le précédent ?
14h00 : Diffusion des formulaires administratifs et actualisation du droit au XIXe siècle
Guillaume Richard, professeur d’histoire du droit à l’Université Paris Cité, directeur de l'Institut d'histoire du droit (URP 2515), membre de l'Institut universitaire de France. Ses recherches portent sur l'histoire de la pensée juridique contemporaine et l'histoire du droit public et du droit administratif
La pratique du précédent en droit français
Guillaume Leroy, maître de conférences en droit privé à l’Université Paris-Panthéon Assas, membre du Centre de recherche sur la justice et le règlement des conflits. Ses recherches portent principalement sur l’argumentation juridique et l’évolution de l’office et des méthodes de raisonnement de la Cour de cassation
17h00 : Fin
Le séminaire est organisé en hybride sur inscription, libre et gratuite mais OBLIGATOIRE, dans la limite des places disponibles. Aussi, nous vous remercions de bien vouloir répondre au questionnaire suivant : https://page.hn/8cuezp
2e séance du séminaire JU!MP "Histoire de l’imprimé juridique (XVe-XXIe siècles)", organisé par le CTAD, Université Paris Nanterre/CNRS, l'Université Paris Est Créteil et la Bibliothèque Cujas.