Patrick Lehingue

Professeur
Science politique.

Centre Universitaire de Recherches sur l'Action Publique et le Politique - Épistémologie et Sciences Sociales
  • THESE

    L'analyse des transactions électorales : problèmes de méthode, soutenue en 1996 à Amiens sous la direction de Jacques Chevallier

  • Patrick Lehingue, Lorenzo Barrault-Stella, Brigitte Gaïti (dir.), La politique désenchantée ? Perspectives sociologiques autour des travaux de Daniel Gaxie: perspectives sociologiques autour des travaux de Daniel Gaxie, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2022, 372 p.  

    Cet ouvrage collectif propose une réflexion de politistes et de sociologues qui s'adosse aux travaux de Daniel Gaxie. C'est l'occasion de reprendre le débat autour des nombreux domaines qu'il a défrichés, qu'il s'agisse de travaux sur la représentation et la professionnalisation politiques, sur la politisation des « profanes », sur le militantisme et ses rétributions ou encore sur les luttes au principe de l'action publique. Le pari était le suivant : montrer comment cette sociologie qui, dans les années 1970, dévoilait les ressorts sociaux d'un enchantement largement partagé de la politique démocratique, montrant la faible démocratisation du recrutement des représentants, définissant les contours d'un « cens caché », critiquant une vision héroïsée de l'action publique, pouvait analyser aujourd'hui un monde politique nouveau, largement désenchanté (« crise » de la représentation, suspicions autour de l'activité politique, jugements désabusés sur son impuissance...). La fameuse lutte contre les prénotions qui habitait le métier de sociologue doit désormais emprunter des chemins beaucoup plus escarpés. Les textes réunis posent frontalement la question de l'actualisation des apports de cette sociologie politique et s'interrogent sur les manières de la renouveler en soulignant des manques, en suggérant des prolongements et en proposant des pistes pour l'avenir.

    Patrick Lehingue, Joanie Cayouette-Remblière, Bertrand Geay (dir.), Comprendre le social dans la durée: Les études longitudinales en sciences sociales, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2022, 233 p.  

    En 1966, H. Becker écrivait que « les sociologues aiment parler de fonctionnement, de processus, etc., mais [que] leurs méthodes les empêchent, en général, de saisir concrètement les processus dont ils parlent si abondamment ». Près de cinquante ans plus tard, les techniques permettant de saisir les processus in itinere, que l'on a pris pour habitude de qualifier de longitudinales se sont développées. Ce qui frappe aujourd'hui, c'est moins l'absence de méthodes ajustées à l'étude longitudinale des phénomènes que la diversité des techniques et la dispersion des lieux où elles sont débattues. Ces méthodes de recueil et d'analyse longitudinales sont rarement discutées ensemble et sont au contraire souvent présentées comme constitutives de traditions de recherche opposées. C'est à ces différentes manières de faire usage des techniques longitudinales que cet ouvrage voudrait constituer une introduction. En partant d'exemples précis d'études conduites dans des domaines aussi différents que la participation électorale, la socialisation enfantine ou l'intégration des populations migrantes, on souhaite d'abord restituer les enjeux pratiques, théoriques et épistémologiques des différentes techniques de type longitudinal, qu'elles relèvent de l'ethnographie, de la statistique sur grands échantillons de population, du traitement de corpus de documents ou d'archives et de tous les cas intermédiaires de production et d'analyse des données. Résolument pratique, l'approche proposée pourra suggérer la part d'illusion qu'enferme la démarche longitudinale elle-même, comme ambition de rendre exhaustivement compte du social en train de se faire

    Patrick Lehingue, Le vote: approches sociologiques de l'institution et des comportements électoraux, Cairn et La Découverte, 2020, Repères  

    À la fois technologie politique et pratique sociale, le vote nous apparaît paradoxalement comme un tissu d'évidences peu susceptible de retenir notre curiosité, mais aussi comme un ensemble d'énigmes dont certaines restent irrésolues. Par la vertu des sondages d'opinion, on sait – approximativement – pour qui les électeurs votent, mais beaucoup moins pourquoi ils le font. Quels genres d'échanges se (dé)nouent lors d'une campagne électorale ? Quels types de préférences s'y dessinent ? Quelle part de leur existence sociale et de leur trajectoire biographique les électeurs engagent-ils dans l'acte de voter (ou de ne pas le faire) ? Cet ouvrage tente de reprendre ces questions en interrogeant le(s) vote(s) sous trois rapports : l'élection comme institution censée assurer l'expression de convictions politiques en même temps que la désignation de « représentants » ; les modèles d'interprétation des votes et la succession des « écoles » analysant « ce que voter veut dire » ; les controverses autour de la stabilité (versus volatilité) des électeurs, leur degré de compétence et la portée du processus d'individualisation de leurs votes.

    Patrick Lehingue, Lorenzo Barrault-Stella, Camille Noûs (dir.), Affinités électorales, Seuil, 2020, 109 p. 

    Patrick Lehingue, François Buton, Nicolas Mariot, Sabine Rozier (dir.), L'Ordinaire du Politique : enquêtes sur les rapports profanes au politique, Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2016, Paradoxa, 410 p.  

    "Quels sont les liens ordinaires des Français à la politique ? Les études réunies dans ce volume reprennent cette question classique en montrant tout à la fois ce que la politique signifie dans les situations routinières et quotidiennes des citoyens, en quoi les rapports au politique sont inscrits dans des trajectoires biographiques autant individuelles que collectives, et finalement ce qu'est le "cours ordinaire" de nos sociétés démocratiques. L'analyse de ces rapports profanes au politique est conduite à partir de terrains très variés, depuis les lieux d'habitation ou de travail jusqu'aux rares situations de contact avec les élus, en passant par la reconstitution détaillée du lien qu'un seul individu entretient avec la politique le temps d'une campagne présidentielle." [Source : 4e de couv.]

    Patrick Lehingue, Le vote: approches sociologiques de l'institution et des comportements électoraux, la Découverte, 2011, Grands Repères ( Manuels ), 287 p. 

    Patrick Lehingue, Rémy Caveng, Alain Garrigou, Sondages: souriez, vous êtes manipulés, B. Leprince, 2011, Politique à gauche, 95 p. 

    Patrick Lehingue, Michel Koebel, Frédéric Pierru (dir.), Régions, territoires locaux et proximité, Editions du croquant, 2010 

    Patrick Lehingue, Subunda : coups de sonde dans l'océan des sondages, Broissieux (Bellecombe-en-Bauge), 2007, Collection Savoir-agir, 267 p. 

    Patrick Lehingue, Jacques Lagroye, Frédéric Sawicki (dir.), Mobilisations électorales. Le cas des élections municipales de 2001: le cas des élections municipales de 2001, Presses Universitaires de France, 2005, Publications du Centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie, 368 p. 

    Patrick Lehingue (dir.), L'Introduction d'une démarche qualité dans le service public de la justice, CURAPP, 2001, 111 p. 

    Patrick Lehingue, L'analyse des transactions électorales: problèmes de méthode, Atelier national de reproduction des thèses, Université Lille 3, 1997, Lille-thèses 

    Patrick Lehingue, Danièle Lochak, Dominique Memmi, Calliope Spanou, Les usages sociaux du droit: [colloque, Amiens, 12 mai 1989], Presses Universitaires de France, 1989, Publications du Centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie, 335 p.   

    Patrick Lehingue, Daniel Gaxie, Enjeux municipaux: la constitution des enjeux politiques dans une élection municipale, Presses universitaires de France et Imprimerie quotidienne, 1984, Centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie, 287 p.   

    Patrick Lehingue, Jacques Chevallier, Danièle Lochak, Discours et idéologie, Presses universitaires de France et impr. R. Vançon, 1980, Publications du Centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie, 431 p.   

  • Patrick Lehingue, Baptiste Coulmont, Diane Delacourt, « Note méthodologique sur le Questionnaire sortie des urnes (QSU) et ses biais », in Éric Agrikoliansky, Catherine Achin, Philippe Aldrin, Lorenzo Barrault-Stella, Kevin Geay (dir.), Ordre social, désordre électoral. Une sociologie du vote de 2017., Presses du Septentrion, 2023, pp. 60-66 

    Patrick Lehingue, « Chapitre 2, Les logiques sociales des (non) positionnements politiques », in Clément Desrumaux, Gwénaëlle Mainsant (dir.) (dir.), Apprendre la politique. Enquête sur les étudiant·e·s en droit et science politique en France, Presses Universitaires du Septentrion, 2022, pp. 55-71 

    Patrick Lehingue, « Chapitre 3, La transmission intergénérationnelle des préférences politiques », in Clément Desrumaux, Gwénaëlle Mainsant (dir.) (dir.), Apprendre la politique. Enquête sur les étudiant·e·s en droit et science politique en France, Presses Universitaires du Septentrion, 2022, pp. 73-87 

    Patrick Lehingue, « Les leçons politiques de Games of Throne, Iglésias et Podemos », in Taieb Emmanuel, Lefebvre Rémy (dir) (dir.), Séries et Politique. Le pouvoir entre fiction et vérité, De Boeck, 2021, pp. 67-78 

    Patrick Lehingue, Sébastien Vignon, « La codification d’un « statut » de l’élu local et la crise de la représentation : comparaison de deux conjonctures (1992 et 2019) », in R. Le Saout, E. Kerrouche (éd.) (dir.), La rémunération du travail politique, Fondation Jean Jaurès, 2020 

    Patrick Lehingue, « Les électeurs sont-ils (de plus en plus) volatils ? », in Fondation Copernic (dir.), Manuel indocile de sciences sociales, La Découverte, 2019, pp. 398-407 

    Patrick Lehingue, « « Le » vote Macron : un vote de classe qui s’ignore comme tel ? », L'entreprise Macron, Presses universitaires de Grenoble, 2019, pp. 139-155 

    Patrick Lehingue, « Chapitre 1, Existe-t-il de nouvelles logiques du recrutement politique ? »: Représentation parlementaire et clôture croissante du champ politique, in Barrault L., Gaîti B., Lehingue P. (éd.) (dir.), La politique désenchantée ? Perspectives sociologiques autour des travaux de Daniel Gaxie, Presses universitaires de Rennes, 2019, pp. 11-26147022 

    Patrick Lehingue, « Electorat », in Michel H., Lévêque S., Contamin J. G. (dir.) (dir.), Rencontres avec Michel Offerlé, Ed. Le Croquant, 2019, pp. 145-147 

    Patrick Lehingue, « Pérec ou penser/classer », in Michel H., Lévêque S., Contamin J. G. (dir.) (dir.), Rencontres avec Michel Offerlé, Ed. Le Croquant, 2019, pp. 323-328 

    Patrick Lehingue, « Préface », in Christèle Marchand-Lagier (dir.), Le vote FN : Pour une sociologie localisée des électorats frontistes, De Boeck, 2018, pp. 9-15 

    Patrick Lehingue, Diane Delacourt, « Chapitre 10, Le vote intermittent comme norme électorale : suivi longitudinal d’un bureau de vote et enseignements », in Lehingue Patrick, Geay Bertrand, Cayouette-Remblière Joanie (dir.) (dir.), Comprendre le social dans la durée : Les études longitudinales en sciences sociales, Presses universitaires de Rennes, 2018, pp. 183-197145592 

    Patrick Lehingue, Nicolas Mariot, Sabine Rozier, François Buton, « Introduction générale », in François Buton, Patrick Lehingue, Nicolas Mariot, Sabine Rozier (dir.), L’Ordinaire du Politique. Enquêtes sur les rapports profanes au politique, Presses Universitaires du Septentrion, 2016, pp. 11-2028041 

    Patrick Lehingue, Éric Agrikoliansky, F. Buton, P. Lehingue, N. Mariot [et alii], « Logiques de l’oblique. Les rapports ordinaires au politique des « bourgeois » des beaux quartiers parisiens », L'ordinaire du politique : enquête sur les rapports profanes au politique, 2016 

    Patrick Lehingue, « Les nouvelles logiques du recrutement politique », in Gaxie D., Barrault L., Gaïti B., Lehingue P. (dir) (dir.), Sociologie politique : terres conquises et terrains à explorer, Presses universitaires de Rennes, 2016 

    Patrick Lehingue, « Les milieux sociaux du vote : des beaux quartiers aux cités : Présentation », L’Ordinaire du Politique. Enquêtes sur les rapports profanes au politique, Presses Universitaires du Septentrion, 2016, pp. 25-2728059 

    Patrick Lehingue, François Buton, Nicolas Mariot, Sabine Rozier, « Chapitre 15, Que faire des entretiens panélisés ? Restitution critique d’une expérience de recherche », L’Ordinaire du Politique. Enquêtes sur les rapports profanes au politique, Presses Universitaires du Septentrion, 2016, pp. 337-40828203 

    Patrick Lehingue, « L'inscription du vote dans les territoires périurbains et ruraux : Présentation », L’Ordinaire du Politique. Enquêtes sur les rapports profanes au politique, Presses Universitaires du Septentrion, 2016, pp. 67-6928077 

    Patrick Lehingue, « La détermination par les instituts de sondage de l'indétermination des électeurs : l'exemple du printemps 2007 », Colloque francophone sur les sondages, Société française de statistique, Dunod, 2008 

    Patrick Lehingue, « Les déterminants matériels de l'activité politique. Ce que nous disent les comptes publics des partis », in in laurent Willemez, Bertrand Geay, dir (dir.), Pour une gauche de gauche, Eds du Croquant, 2008, pp. 113-146 

    Patrick Lehingue, « Les interprétations polyphoniques d'un scrutin », in Antonin Cohen, Antoine Vauchez (dir.) (dir.), La Constitution européenne. Elites, mobilisations, votes, Bruxelles, Editions de l'Université de Bruxelles, 2007 

    Patrick Lehingue, « L'immigration comme enjeu politique : les contresens autour d'une demande sociale », Droits et libertés en question, Billets d'humeur en l'honneur de Danièle Lochak, LGDJ, 2006 

    Patrick Lehingue, « Sociologie électorale », Encyclopédia Universalis, 2006 

    Patrick Lehingue, « Vote », Encyclopédia Universalis, 2005 

    Patrick Lehingue, « Mais qui a gagné ? Les mécanismes de production des verdicts électoraux (Le cas des scrutins municipaux) », Mobilisations Electorales. Le cas des élections municipales de 2001, Presses Universitaires de france, 2005, pp. 323-360 

    Patrick Lehingue, « L'objectivation statistique des électorats : que savons nous des électeurs du FN ? », La politisation, Belin, 2003 

    Patrick Lehingue, « Science(s) politique(s) et science(s) économique(s) : quels termes de l'échange ? », Science politique et interdisciplinarité, L'Harmattan, 2003 

    Patrick Lehingue, « Les différenciations sexuelles dans les pratiques culturelles. Evolution (1973-1997) », Regards croisés sur les pratiques culturelles, D.F, 2003 

  • Patrick Lehingue, Sébastien Vignon, « Les rapports problématiques aux indemnités des  petits  élus dans les mondes ruraux », Revue Française de Science Politique, 2021, n°1, pp. 73-95 

    Patrick Lehingue, Lorenzo Barrault-Stella, « Affinités sociales, intermédiations politiques », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2020, n°232233   

    Patrick Lehingue, Lorenzo Barrault-Stella, « Affinités électorales », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2020, n°232233, p. 106   

    Patrick Lehingue, Éric Agrikoliansky, Lorenzo Barrault-Stella, Clémentine Berjaud, Diane Delacourt [et alii], « Les discussions font-elles les votes ? »: Conditions, usages et effets des conversations lors des élections françaises de 2017, Politix, 2019, n°127, pp. 5-29 

    Patrick Lehingue, « Quand le  Vote  n’était pas encore le  Vote … et n’augurait de rien », Genèses , 2015, n° ° 99, pp. 162-169   

    Patrick Lehingue, « Les classes populaires et la démocratie représentative en France : exit, voice ou loyalty ? », Savoir/Agir , 2015, n° ° 31, pp. 25-34   

    Patrick Lehingue, Fabien Desage, Emmanuel Bellanger, Jean Rivière, « 30 ans après Enjeux municipaux. », Métropolitiques, 2014     

    Patrick Lehingue, Michel Koebel, Frédéric Pierru, « Régions, territoires locaux et proximité », Savoir/Agir , 2010, n° ° 11, pp. 9-10   

    Patrick Lehingue, « Les singularités des élections régionales en France », Savoir/Agir , 2010, n° ° 11, pp. 47-53   

    Patrick Lehingue, « La crise et ses haruspices : les mots et les maux des Français », Savoir/Agir , 2009, n° ° 8, pp. 25-32   

    Patrick Lehingue, « L'emprise des sondages sur le jeu électoral : vrais et faux débats », Savoir/Agir , 2007, n° ° 1, pp. 37-47   

    Patrick Lehingue, « Le Non français au traité constitutionnel européen (mai 2005) : Sur deux lectures  polaires  du scrutin », Actes de la recherche en sciences sociales , 2007, n° ° 166-167, pp. 123-139    

    RésuméLes interprétations d’un scrutin sont toujours « partie prenante » d’un processus électoral qui ne se clôt pas avec la fermeture des bureaux de vote. Le référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen peut être décrypté au moyen de deux grilles d’analyse. La lecture dite « politique » tend à ne connaître les agents sociaux qu’en leur qualité d’électeurs, dotés d’une compétence politique minimale, d’attachements partisans et exprimant des convictions politiques ancrées. La lecture dite « sociale », dans la limite des instruments disponibles, cherche à tester la prédictibilité (donc l’influence persistante) des attributs sociaux caractérisant, au quotidien, des individus furtivement érigés, le temps d’un vote, en citoyens arbitres. La ventilation partisane des distributions de vote entre le Oui et le Non suggère une certaine prégnance de l’offre partisane, à condition de replacer ces distributions dans les configurations sociales locales. La même opération appliquée aux variables d’identification sociale révèle des écarts élevés, socialement ordonnés, et croissants depuis le précédent référendum européen de 1992. Ce sont probablement les propriétés singulières de la campagne électorale qui expliquent qu’exceptionnellement, les lectures « sociales » et « politiques » sont ici complémentaires.

    Patrick Lehingue, « Le Non français au traité constitutionnel européen (mai 2005). Sur deux lectures polaires du scrutin », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2007, n°166167, pp. 122-139 

    Patrick Lehingue, « L'emprise des sondages sur le jeu électoral : vrais et faux débats », Savoir/Agir, 2007, n°1, pp. 37-48 

    Patrick Lehingue, « L'analyse économique des choix électoraux (II) », 1998, pp. 82-122    

    L'analyse économique des choix électoraux ou comment choisir d'économiser l'analyse (II). Patrick Lehingue [82-122]. Initiée à la fin des années cinquante par des économistes soucieux d'étendre le champ d'application de l'école néoclassique, l'analyse économique de la politique et la théorie des choix rationnels qui l'inspire n'ont guère, en matière de choix électoral, fait progresser nos connaissances. Leur apport se limite à la production, ex nihilo, de paradoxes que les auteurs s'épuisent à ne pas résoudre et à la démonstration coûteuse de propositions tautologiques. Outre certaines déficiences méthodologiques, l'attachement au Ricardian Vice, l'indifférence aux différences sociales, ainsi que le refus d'intégrer le problème des dispositions peuvent expliquer ce qu'il faut bien nommer un échec de la perspective économétrique.

    Patrick Lehingue, « L'analyse économique des choix électoraux (I) », 1997, pp. 88-112    

    L'analyse économique des choix électoraux ou comment choisir d'économiser l'analyse. Patrick Lehingue [88-112]. Cet article se propose de situer «l'analyse économique des choix électoraux» dans l'espace disciplinaire où elle a pris naissance, à savoir la science économique américaine des années soixante et soixante-dix. A cette époque, un certain nombre d'économistes (Downs, Tullock, Buchanan, Becker) se saisissent du politique pour conforter la position d'imperial science de leur spécialité dans le champ des sciences sociales. Refusant de dissocier «individualisme» politique, méthodologique et sociologique» (Schumpeter), ces économistes des choix rationnels procèdent à un simple transfert de paradigme. Cette exportation «sauvage» pose une double question : celle des termes de l'échange entre disciplines et celle du réalisme de leurs axiomes et hypothèses de travail.

    Patrick Lehingue, Chartier (Roger), Les origines culturelles de la Révolution française, Paris, Le Seuil, 1990, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1991, pp. 101-103    

    Lehingue Patrick. Chartier (Roger), Les origines culturelles de la Révolution française, Paris, Le Seuil, 1990. In: Politix, vol. 4, n°13, Premier trimestre 1991. Le populaire et le politique (1) - Les usages populaires du politique, sous la direction de Annie Collovald et Frédéric Sawicki. pp. 101-103.

  • Patrick Lehingue, Emmanuel Pierru, Isabelle Charpentier, Darras Eric, Les Pratiques culturelles des Français-es: Pratiques de sociabilités lectorales et gender gap, 2001, pp. 50-82 

    Patrick Lehingue, Isabelle Charpentier, Eric Darras, Emmanuel Pierru, Les Pratiques culturelles des Français(e)s, 2001 

    Patrick Lehingue, Emmanuel Pierru, Florence Gallemand, Frédéric Pierru, L’Introduction d’une démarche qualité dans le service public de la justice: Inventaire des difficultés et possibles analogies, 2001, 111 p. 

    Patrick Lehingue, Emmanuel Pierru, Isabelle Charpentier, Eric Darras, Les Pratiques culturelles des Français-es: Prégnance et évolution du “gender gap”, 2001 

    Patrick Lehingue, Isabelle Charpentier, Eric Darras, Emmanuel Pierru, Prégnance et évolution du « gender gap » dans les pratiques culturelles des Français(e)s, 2001 

  • Patrick Lehingue, Discutant et introduction, 2008 

    Patrick Lehingue, conclusion et synthèse, 2007 

    Patrick Lehingue, Frédéric Sawicki, Présentation au séminaire sociologie politique du CEVIPOF du livre « Mobilisations électorales », 2006 

    Patrick Lehingue, Discutant de l'ouvrage de P. Favre, Comprendre le monde pour le changer. Epistémologie du politique., 2006 

  • Patrick Lehingue, « L’élection est-elle un rite démocratique dépassé ? », le 17 octobre 2019  

    Conférence organisé dans le cadre des 50 ans de l'Université Picardie Jules Verne

    Patrick Lehingue, « Elections présidentielles 2017 : le point à l'entre-deux-tours », le 27 avril 2017 

    Patrick Lehingue, Julie Gervais, Eric Agrikoliansky, « Sociologie Politique des Élections : comment étudier les temps forts et les temps faibles de l'effervescence démocratique ? », XIIème Congrès de l'Association Française de Science Politique, Paris, le 01 juillet 2013 

    Patrick Lehingue, Frédéric Lebaron, « Classes et votes. Un exemple d'ACP et d'AC », Intervention à l'école d'été de Lille en méthodes quantitatives des sciences sociales, Lille, le 10 juillet 2008 

    Patrick Lehingue, « Retour sur les nouveaux enjeux d'analyse et de mesure des opinions, conclusion et synthèse », Séminaire GRETS AFSP, nouveaux enjeux et recherches récentes en sociologie de l'opinion, le 20 mai 2008 

    Patrick Lehingue, « L'analyse des élections locales : problèmes méthodolgiques », Séminaire de l'ANR « mondes ruraux en recomposition », Dijon, le 17 février 2008 

    Patrick Lehingue, « L'inégale dignité des objets d'étude : le cas des scrutins « locaux » », Colloque Emres - Faculté de droit et de science politique Nice, Nice, le 01 février 2008 

    Patrick Lehingue, « Fiabilité, Objet et effet des sondages d'opinion », Séminaire CRAPE, Rennes, le 15 janvier 2008 

    Patrick Lehingue, « Que nous apprennent les comptes publics des partis. Les déterminants matériels de l'activité politique », colloque Raisons d'Agir, Paris, le 15 décembre 2007 

    Patrick Lehingue, Frédéric Lebaron, « Classe et vote. L'espace des cantons picards (1992-2007) », Journée d'études internationale / International Workshopn "Recherches récentes en analyse géométrique des données sociologiques", Amiens, CURAPP, le 29 novembre 2007 

    Patrick Lehingue, Frédéric Lebaron, « Nouvelles perspectives sur le vote de classe », International Workshop, Recherches récentes en analyse géométrique des données sociologiques, Amiens, le 29 novembre 2007 

    Patrick Lehingue, « "L'usage scientifique des sondages", Module Méthodes, Observations, Données, dir : B Cautres, F Haegel. », Congrès de l'AFSP, Toulouse, le 07 septembre 2007 

    Patrick Lehingue, Mathieu Brugidou, « Un bilan des recherches sur l'opinion publique - groupe Méthode de l'AFSP », IXème Congrès de l'Association Française de Science Politique, Toulouse, le 01 septembre 2007 

    Patrick Lehingue, « La notion de compétence politique : ancrage théorique ; mesure et opérationnalisation », Conférence à l‘Ecole doctorale de sciences politiques (Lausanne), Lausanne Switzerland (CH), le 12 janvier 2007 

    Patrick Lehingue, « La question de la preuve en sociologie électorale : le degré d'autonomie scientifique des controverses de Siegfried à Popkin », Séminaire, Paris Dauphine, Paris, le 31 mai 2006 

    Patrick Lehingue, « "La preuve en sociologie électorale: le degré d'autonomie scientifique des controverses, de Siegfried à Popkin" », Séminaire méthodologique de Dauphine, le 12 mai 2006 

    Patrick Lehingue, Diane Delacourt, « "La mise en relation statistique des données électorales et des données socio-économiques: inventaire des difficultés et premier bilan" », Cuisines de la recherche, Amiens, le 03 mars 2006 

    Patrick Lehingue, « Discutant au 8ème Congrès de l'AFSP. », Atelier Temporalités électorales et temporalités décisionnelles., Lyon, le 01 octobre 2005 

    Patrick Lehingue, « "La campagne référendaire en France: sondages et mobilisations de papier". », Colloque: "La Constitution européenne.Genèses et usages.", Amiens, le 15 juin 2005 

    Patrick Lehingue, « "Coups cachés et coûts politiques des sondages d'intention de vote, le ni-oui, ni-non des Français à l'Europe politique. Enjeux et conséquences du référendum français" », non spécifié, le 30 mai 2005 

    Patrick Lehingue, « Rapporteur journée d'études du LASP. », "heurs et malheurs du militantisme"., Toulouse, le 10 décembre 2004 

    Patrick Lehingue, « Rapport sur la table ronde "Sociologie de la compétence politique". », Journée d'étude sur la compétence politique., Paris, le 01 octobre 2004 

    Patrick Lehingue, « "Palmarès et mise en équivalence statistique d'univers à forte densité symbolique". », La réforme de l'action publique., Montréal, le 01 juin 2004 

    Patrick Lehingue, « "La structuration des issues par les sondages d'opinion lors de la campagne pour l'élection présidentielle" », séminaire C Prochasson, le 01 mai 2004 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Thomas Bertrand, Quantifier et évaluer l'action publique décentralisée : les cas du Fonds Social Européen et du Conseil régional de Picardie, thèse soutenue en 2018 à Amiens, membres du jury : Corine Eyraud (Rapp.), Jay Rowell (Rapp.), Pierre-Yves Baudot et Patrick Le Lidec  

    Consacrée aux rapports profanes à l'"évaluation" chiffrée de l'action publique territoriale, cette thèse analyse les cas du Fonds Social Européen (FSE) et du Conseil régional de Picardie (CRP) et combine entretiens, statistiques, archives et observations. Quatre questions structurent la démonstration. Le cas du FSE permet de démontrer que le droit est une condition de possibilité et d'inefficacité de la quantification. S'il contribue à déterminer l'existence et les caractéristiques de l'infrastructure statistique du CRP, le droit rend également possible le jeu avec les chiffres. Les rapports entre droit et statistique peuvent adopter une relation dialectique, qui voit la quantification être utilisée comme instrument d'exploitation du flou juridique. La performativité des formes statistiques résulte de la correspondance plus ou moins étroite entre leurs propriétés techniques, institutionnelles et symboliques et celles de leur environnement d'introduction. Le cas du CRP révèle un découplage entre l'acclimatation d'outils statistiques et évaluatifs et leur performativité. Ce sont les mêmes conditions ayant contribué à leur implantation qui ont restreint leur efficacité.Si elle comporte des aspects novateurs, la "nouvelle quantification publique" ne se distingue guère d'autres formes statistiques si l'on examine par exemple ses registres de légitimation. On montre la réversibilité de l'"évaluation", à la fois ressource et contrainte pour des groupes d'acteurs pris dans des rivalités institutionnelles. Le déroulement d’une "évaluation" peut être analysé comme la retraduction de divergences concernant des enjeux sociaux extérieurs à la procédure évaluative

    Julien Beaugé, La force d'une institution disqualifiée , thèse soutenue en 2013 à Amiens  

    Alors que l'on s'interroge le plus souvent sur les "motivations" des jeunes femmes qui se voilent aujourd'hui en France (le "pourquoi"), cette thèse s'est plutôt attachée au processus du voilement, à la rencontre entre une "histoire faite chose" et une "histoire faite corps" (le "comment"). Dans une première partie, on s'est demandé dans quelle mesure le port du voile pouvait être considéré comme un "héritage culturel" familial. Il apparaît, en fait, que cet usage a rarement été transmis au sein des familles immigrées musulmanes. Mais c'est justement pour cette raison qu'il peut revêtir une telle importance symbolique pour une génération de musulmanes nées en France, scolarisées longuement et s'étant constituées un petit capital culturel de nature religieuse. La contrepartie de leur "subjectivation" par l'Islam est cependant leur soumission accrue à une domination de type hiérocratique. Dans une deuxième partie, on a reconstitué les étapes par lesquelles les musulmanes voilées passent au cours de leur itinéraire les conduisant à se voiler. Enfin, dans la troisième partie, on a essayé de comprendre ce qui permettait de "tenir bon" une fois voilée. Réfutant l'hypothèse d'une politisation du voile par "en bas" (le "fichu islamiste"), on défend la thèse que paradoxalement, les difficultés rencontrées avec le voile contribuent à accroître encore l'attachement qu'on peut lui porter. Le port du voile, particulièrement dans le contexte français, constitue une sorte d'ascèse intramondaine

    Aurélie Picque, La Fabrique de la concertation sur les grands projets , thèse soutenue en 2012 à Amiens  

    Pourquoi et comment les dispositifs de concertation se sont-ils multipliés, y compris, voire surtout à l'initiative des maîtres d'ouvrage eux-mêmes ? A partir d'une enquête de terrain menée dans te cadre d'une bourse CIFRE, l'analyse vise à démontrer que la concertation constitue non une contrainte mais une ressource pour les porteurs de grands projets. Ce faisant, l'accent est mis sur les principaux effets de la concertation, peu probants si elle est prise comme un outil d'émancipation sociale et politique, tout à fait significatifs si elle est regardée de l'intérieur, du point de vue des maîtres d'ouvrage. Positionnée aux côtés de ceux-ci, dans des fonctions de consultante spécialisée dans la concertation, nous avons observé la fabrique de la concertation et la restituons ici, des dispositifs matériels apparemment insignifiants aux attentes des différents participants, en passant par les espoirs déçus et les effets inattendus

    Aurélie Picque, Les surveillants pénitentiaires a l'épreuve de la reinsertion., thèse soutenue en 2009 à Amiens 

    Sébastien Vignon, Des maires en campagne , thèse soutenue en 2009 à Amiens en co-direction avec François Rangeon 

    Christèle Lagier-Marchand, Les électrices du Front national , thèse soutenue en 2005 à Amiens 

    Emmanuel Pierru, L'ombre des Chômeurs , thèse soutenue en 2003 à Amiens 

  • Emmanuel Monneau, Institutionnalisation et déclin d'économies critiques du champ universitaire français : contributions à une socio-histoire des disciplines du social, thèse soutenue en 2016 à Amiens sous la direction de Frédéric Lebaron, membres du jury : Bernard Convert (Rapp.), Sandrine Garcia (Rapp.), Johan Heilbron  

    Le champ de la science économique universitaire française est marqué depuis cinquante ans par l'existence d'économies critiques (du début des années 1960 au début des années 2010). L'identification des conditions de possibilités de l'institutionnalisation puis du déclin d'économies critiques dans une période d'autonomisation de la discipline constitue la préoccupation majeure du travail. L'enquête a permis de révéler l'importance du séminaire Aftalion, à la source de la formation de l'habitus disciplinaire pour de nombreux économistes critiques formés dans les années 1960 et au début des années 1970, dont le projet académico-politique a été poursuivi à l'université de Picardie. La trajectoire de la discipline au sein de cet établissement, à travers l'étude de ses laboratoires, de sa faculté et de ses enseignements, permet d'éclairer les luttes internes aux économistes critiques qui étaient à la fois épistémologiques, politiques et statutaires. L'institutionnalisation disciplinaire de deux camps qui s'affrontent dans les années 1970 a peu à peu légué un héritage, après que les oppositions originelles et contextualisées se sont estompées, reposant sur le conflit qui a structuré le fonctionnement disciplinaire local. Celui-ci a dû en parallèle résister aux processus de transformations de l'enseignement supérieur avant de s'aligner sur les normes et les injonctions de la science économique universitaire nationale et internationale. Certains semblent d'ailleurs réussir à tirer parti de ces transformations, comme le montre l'étude du sous-champ disciplinaire que constitue la neuroéconomie. L'histoire de l'enseignement de la science économique dans le champ universitaire national sur l'ensemble de la période précise quant à lui le double processus d'académisation des disciplines utiles et la professionnalisation de disciplines savantes, en parallèle duquel on constate l'écolisation des universités et l'universitarisation des écoles. Ce double mouvement, illustré ici à travers l'exemple de l'économie et de la gestion, ainsi que la quantification de l'évaluation de l'enseignement et de la recherche semblent s'imposer comme la marche à suivre dans le champ des sciences sociales

  • Julien Boyadjian, Analyser les opinions politiques sur internet : Enjeux théoriques et défis méthodologiques, thèse soutenue en 2014 à Montpellier 1 sous la direction de Jean-Yves Dormagen, membres du jury : Daniel Gaxie (Rapp.), Éric Savarese et Fabienne Greffet  

    Les milliers de messages publiés quotidiennement sur internet constituent autant d'indices de pratiques, d'attitudes et d'opinions exprimées sur de nombreux sujets, dont la politique. Ces messages peuvent être appréhendés comme un véritable matériau d'analyse du monde social. Ils présentent néanmoins une certaine spécificité par rapport à d'autres types de données : ils ne sont pas générés par et pour un protocole de recherche. De ce fait, le chercheur ignore bien souvent les propriétés sociologiques de leurs auteurs. Afin de pouvoir situer ces auteurs dans le monde social « réel », nous avons construit notre propre dispositif méthodologique de panélisation d'une population d'inscrits au réseau social Twitter. Les données générées par notre dispositif nous ont permis d'observer que, bien que politisés et dotés en capitaux culturels, les individus publiant des messages politiques ne le font que de façon très intermittente. Le niveau de production de messages politiques sur Twitter est en fait corrélé au niveau d'activité du champ de production de l'information et de l'opinion. On peut donc appréhender Twitter comme un observatoire du marché des opinions politiques.

    Audrey Freyermuth, Les facteurs locaux de la question sécuritaire , thèse soutenue en 2009 à Strasbourg sous la direction de Vincent Dubois 

  • Sophie Louey, La grandeur patronale : ethnographie des engagements et des sociabilités de chefs d'entreprise dans des groupements patronaux à Amiens et dans sa périphérie, thèse soutenue en 2021 à Amiens sous la direction de Fabrice Guilbaud et Michel Offerlé, membres du jury : Valérie Boussard (Rapp.), Hélène Michel (Rapp.)  

    Cette thèse s'inscrit au croisement d'une sociologie des élites, d'une sociologie du patronat et d'une sociologie de la socialisation. Elle porte sur les engagements et les sociabilités de patrons au sein d'un espace patronal localisé (Amiens et sa proche périphérie).L'enquête de terrain (2011-2016) se fonde principalement sur une ethnographie de groupements patronaux et des entretiens biographiques menés avec des patrons (n=90) et des salariés patronaux (permanents d'organisations patronales) (n=19). Ces données sont complétées par l'exploitation de documents (presse locale, presse spécialisée, publications sur les réseaux sociaux) et d'archives de la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI). La thèse propose de porter attention aux trajectoires des patrons qui s'engagent dans un espace patronal localisé. Il est alors utile de distinguer les patrons héritiers (repreneurs et créateurs) et les patrons non héritiers (repreneurs, créateurs et recrutés). Tandis que certains patrons franchissent la barrière de l'espace local avec aisance (les héritiers), d'autres peinent davantage à le faire, voire n'y parviennent pas (les non héritiers). Le franchissement de la barrière est largement déterminé par des logiques de cooptation qui lui prévalent. L'analyse de la composition de l'espace patronal local donne à voir une nébuleuse de collectifs (institutions légales et structures syndicales ; représentations spécialisées ; clubs d'entreprise à la sociabilité bourgeoise). Ces groupes, s'ils s'organisent de différentes façons et autour d'objectifs plus ou moins ciblés, sont des espaces d'entre soi social où l'on apprend à jouer son rôle de patron. Cette socialisation à la position patronale passe par le respect de certaines normes en matière de bienséance ou encore de présentation de soi. Ce milieu social est régi par une norme de "grandeur patronale". Celle-ci repose sur un ensemble d'attributs inégalement possédés par les patrons. Si certaines ressources sont fixes, d'autres peuvent être gagnées ou perdues. La hiérarchie de la grandeur patronale joue tout à la fois comme une norme et comme un idéal que les patrons tentent d'atteindre. Le "bon" patron est alors une figure censée ne pas être un héritier (ou qui ne soit pas réduit à ce statut), mais être un "créateur" qui doit prendre des risques et employer des salariés. Il est aussi celui qui s'investit et s'engage dans des collectifs patronaux et dans des instances de représentation patronale. C'est ainsi que se dessinent parfois des "carrières de représentation patronale", qui peuvent aussi concerner des salariés patronaux, véritables chevilles de ce travail de représentation et d'organisation des mobilisations patronales, qu'une analyse de la campagne insolite des élections 2016 à la CCI d'Amiens-Picardie vient parachever

    Jérémie Moualek, A la recherche des "voix perdues" : contribution à une sociologie des usages pluriels du vote blanc et nul, thèse soutenue en 2018 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Jean-Pierre Durand, membres du jury : Yves Déloye (Rapp.), Isabelle Sommier (Rapp.), Frédéric Lebaron, Jean-Gabriel Contamin et Céline Braconnier    

    Pourquoi l'électeur, s'il sait que son vote ne sera pas pris en compte, s'attache-t-il quand même à voter blanc et nul ? Plus globalement, comment le vote blanc et nul a-t-il pu persister et même augmenter, en dépit de son absence de prise en compte dans les suffrages exprimés ? C'est à ce double questionnement qu'est consacrée cette thèse.En prenant appui sur l'analyse de 52 entretiens semi-directifs avec des électeurs ayant déjà votés blancs et nuls ainsi que sur des archives de bulletins annulés issus des scrutins présidentielles et législatifs de 2007 et 2012 (près de 16 000) et des réponses à un questionnaire diffusé en ligne (1632), notre démarche est donc d'allier le comment au pourquoi (et au « pour quoi ? ») et d'étudier le vote en acte davantage que le vote comme choix ou orientation. Le tout, en interrogeant le vote blanc et nul, non pas seulement comme un refus conjoncturel de choisir – lié essentiellement à un défaut conjoncturel de l'offre politique –, mais en mettant en évidence une autre lecture du phénomène. Plus précisément, nous abordons le vote blanc et nul comme un ensemble d'usages et significations socialement différenciés.Ainsi, dans une Partie n°1, nous étudions l'apparition de la catégorie « blanc et nul », la variation historique de ses normes (explicites et implicites) et les luttes dont sa définition a été l'objet. Le tout, pour comprendre comment une certaine définition du vote blanc et nul s'est imposée au point de faire sens commun (notamment la binarité manichéenne « blanc » versus « nul »). Dans une Partie n°2, il s'agit alors d'analyser la façon dont ce sens commun peut être l'objet de réceptions (voire de réappropriations) individuelles ou collectives – légitimes et illégitimes – par les agents sociaux. Et ce, au point de faire du vote blanc et nul une pratique aux usages pluriels, car socialement différenciés. Enfin, loin d'être réduits aux rôles de « récepteurs », des électeurs peuvent apparaître aussi comme des contributeurs dans la construction – toujours mouvante – de la définition de ce vote, au point d'en faire, par exemple, un outil d'action collective.

    Alice Simon, Les enfants et la politique : contribution à l'étude des rapports ordinaires à la politique, thèse soutenue en 2017 à Montpellier sous la direction de Jean-Yves Dormagen et Julie Pagis, membres du jury : Daniel Gaxie (Rapp.), Vincent Tiberj (Rapp.), Sophie Duchesne et Agnès Van Zanten  

    Comment les enfants se représentent-ils l’univers politique spécialisé ? Cette thèse prend pour objet les connaissances, les croyances et les opinions politiques des enfants. Il s’agit, en s’intéressant à ce public spécifique, d’apporter une contribution à la littérature sur les rapports ordinaires à la politique. La thèse présente les résultats d’une enquête empirique alliant méthodes quantitatives et qualitatives, menée dans huit écoles primaires socialement diversifiées. Elle examine les éléments dont disposent les enfants pour appréhender l’univers politique et prête attention aux différences entre eux à ce sujet. Il s’agit notamment d’étudier la compétence politique des enquêtés, tant du point de vue de leurs connaissances politiques que de leur compétence statutaire. L’examen du poids de variables telles que l’âge, le genre ou le milieu social permet ainsi d’interroger la genèse des inégalités de politisation. Il s’agit également de mettre à jour les bricolages grâce auxquels les enfants parviennent, malgré leur compétence en général limitée, à donner du sens à l’univers politique, c’est-à-dire à le comprendre, le juger et s’y situer. La thèse étudie l’imbrication entre les dimensions cognitives et normatives de la socialisation politique : elle indique que les jugements de valeurs et les opinions sont intériorisés par les enfants sur le mode de l’évidence, à l’instar des connaissances factuelles. Elle montre ainsi que les rapports des individus à la politique découlent de la réappropriation des messages pluriels provenant de leur environnement.

    Mariana Prats, I will survive , thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Daniel Gaxie et Martín D'Alessandro  

    Dans un contexte d'instabilité des organisations partisanes et une performance électorale en déclin, cette thèse cherche à expliquer comment et pourquoi l'UCR a survécu dans le système politique argentin. La réponse présentée tente de compléter une explication de caractère agentiel et l'autre de caractère structurel. L'UCR a réussi à survivre en fournissant à leurs dirigeants des ressources tant organisationnelles qu'institutionnelles, selon lesquelles les radicaux développent alternativement de nombreuses stratégies (par rapport à l'électorat et à leurs pairs). Ceci se déroule dans le cadre d'une organisation territoriale à plusieurs niveaux qui permet d'une part la coexistence de ces stratégies et d'autre part, qui rassemble et favorise la formation de coalitions nationales pour concourir aux élections présidentielles et être ainsi plus compétitifs. L'argument se déroule en sept chapitres. L'introduction fait une revue de littérature, présente l'argument et méthodologie. Le deuxième chapitre décrit le cadre institutionnel et ses effets; le troisième retrace la construction de liens avec la société, le quatrième caractérise les leaders, leurs espaces sociaux, intérêts et considérations et présente également les ressources disponibles et les stratégies développées à cet égard qui seront décrites plus détaillée dans les deux chapitres suivants. Le dernier chapitre démontre, à partir de l'analyse des trois dirigeants, leurs ressources, carrières et stratégies, la façon dont tous les éléments sont mis en jeu et interagissent, prenant en compte leur survie. Enfin, certaines conclusions sont présentées dans le but d'élargir et généraliser les idées au-delà de l'étude de cas.

    Nathalie Bou Nafeh, Le rôle de l'image de marque en politique : étude de l'influence de l'image du leader politique sur l'attitude envers celui-ci et sur l'intention de vote pour son parti, thèse soutenue en 2016 à Amiens sous la direction de Sophie Changeur, membres du jury : Sonia Capelli-Hillairet (Rapp.), Michaël Korchia (Rapp.), Jean-François Trinquecoste  

    Durant les deux dernières décennies, de nombreuses recherches insistent sur l'importance du rôle joué par l'homme politique dans la détermination du comportement de vote, y compris dans sa dimension de personnalité. Dans cette thèse, nous soulignons le rôle du leader politique dans les démocraties parlementaires au-delà de l'influence des déterminants classiques du vote, tel que : l'identification partisane de l'électeur et l'adhésion aux politiques préconisées par un parti. Plus récemment, la notion de marque fut introduite dans le domaine politique, et appliquée aux leaders politiques pour prendre en compte des déterminants non rationnels du vote, tels que ceux liés aux caractéristiques personnels du leader ou à l'affect pour celui-ci. Toutefois, les mesures de ce concept sont souvent limitées et ne reflètent pas tous les aspects souhaités. Une revue de littérature en sciences politiques portant sur les modèles explicatifs du vote et une autre en marketing portant sur le capital-marque et l'influence de l'image de marque sur le choix nous ont permis de mieux positionner le leader politique dans ces modèles au travers de l'exploration du contenu de l'image de ce dernier. L'objectif principal de cette thèse est de proposer un modèle où figurent les différents déterminants de vote, l'image du leader étant au centre de ce modèle. Pour y parvenir, un deuxième objectif est de développer une échelle de mesure de l'image du leader politique sur la base des mesures d'image de marque. C'est en s'appuyant sur la théorie des réseaux sémantiques développée en psychologie cognitive que nous explorons le contenu de l'image du leader politique et identifions quatre dimensions de cette image : la capacité du leader politique à résoudre les problématiques du pays, la capacité du leader politique à l'international, la capacité du leader à piloter son parti et la réputation du leader politique dans sa vie privée. Ces dimensions ont un effet à la fois sur l’attitude vis-à-vis du leader politique et sur l’intention de vote pour son parti. Cet effet est supposé être modéré par l’expertise de l’électeur. La relation entre ces dimensions et l’intention de vote de l’électeur, ainsi que les autres variables du modèle (identification partisane, préférence pour les politiques préconisées par le parti, attitude vis-à-vis du leader et expertise de l’électeur) se traduit par 20 hypothèses de recherche dont 10 sont corroborées par l'étude empirique. Cette recherche propose une meilleure compréhension du comportement de vote dans les démocraties parlementaires au travers du concept de l’image de marque appliqué au leader politique. Elle propose également des nouvelles perspectives sur une mesure plus complète de l’image de marque et de ses effets en politique

    Mariana Prats, I will survive, thèse soutenue en 2016 sous la direction de Daniel Gaxie et Martín D'Alessandro, membres du jury : Javier Zelaznik (Rapp.), Georges Couffignal (Rapp.)    

    Dans un contexte d'instabilité des organisations partisanes et une performance électorale en déclin, cette thèse cherche à expliquer comment et pourquoi l'UCR a survécu dans le système politique argentin. La réponse présentée tente de compléter une explication de caractère agentiel et l'autre de caractère structurel. L'UCR a réussi à survivre en fournissant à leurs dirigeants des ressources tant organisationnelles qu'institutionnelles, selon lesquelles les radicaux développent alternativement de nombreuses stratégies (par rapport à l'électorat et à leurs pairs). Ceci se déroule dans le cadre d'une organisation territoriale à plusieurs niveaux qui permet d'une part la coexistence de ces stratégies et d'autre part, qui rassemble et favorise la formation de coalitions nationales pour concourir aux élections présidentielles et être ainsi plus compétitifs. L'argument se déroule en sept chapitres. L'introduction fait une revue de littérature, présente l'argument et méthodologie. Le deuxième chapitre décrit le cadre institutionnel et ses effets; le troisième retrace la construction de liens avec la société, le quatrième caractérise les leaders, leurs espaces sociaux, intérêts et considérations et présente également les ressources disponibles et les stratégies développées à cet égard qui seront décrites plus détaillée dans les deux chapitres suivants. Le dernier chapitre démontre, à partir de l'analyse des trois dirigeants, leurs ressources, carrières et stratégies, la façon dont tous les éléments sont mis en jeu et interagissent, prenant en compte leur survie. Enfin, certaines conclusions sont présentées dans le but d'élargir et généraliser les idées au-delà de l'étude de cas.

    Elsa Rambaud, Médecins sans frontières : Sociologie d'une institution critique, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Michel Dobry, membres du jury : Didier Demazière (Rapp.), Laurent Jeanpierre (Rapp.), Isabelle Delpla  

    Première ONG de secours médical d'urgence, MSF est de ces organisations qui ont institutionnalisé la critique. Les courants sociologiques les plus opposés y ont vu une activité « extra - ordinaire» dont les ressorts seraient essentiellement idéels. Mettant à mal cette hypothèse unificatrice, MSF permet d'étudier l'ancrage social de ces pratiques. On étudie la construction par ses leaders d'une position d'avant-garde dans le champ humanitaire. Dotée d'un centre de recherche, MSF dispose de sa grammaire - entendue ici dans un sens métaphorique et de ses « grammairiens ». L'un dans l'autre, elle peut déployer de magistraux coups critiques comme l'arrêt de sa collecte pour le tsunami. L'analyse des dispositions et du charisme critiques du « Roi René )) des MSF, Rony Brauman, s'avère indispensable à la compréhension des « instances» associatives dédiées à cette activité. Elle repose aussi sur une répartition incertaine des espaces de travail et un ensemble de techniques de fragmentation du pouvoir. Après avoir analysé le «jeu du rappel à l'ordre )), on verra les MSF composer avec les attentes critiques de l'ONG. Ces différentes adaptations éclairent un cens critique qui n'est pas sans effet sur les opérations de MSF. La critique étant indissociable de l'exercice du pouvoir, son étude donne la clef d'une gouvernance interne ponctuée de« crises» et nourrie d'attachements puissants à MSF. Croisant sociologie des relations internationales, du militantisme et de la critique à l'appui de cette normalisation épistémologique, cette thèse repose sur une série d'entretiens et de discussions informelles, différents fonds d'archives et de nombreuses observations de type ethnographique.

    Charlotte Dolez, L'écume des news : sociologie politique des usages des informations à partir d'entretiens de couple, thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Sophie Duchesne, membres du jury : Brigitte Le Grignou (Rapp.), Érik Neveu (Rapp.), Laurent Lesnard  

    Comment les citoyens reçoivent-ils et interprètent-ils les informations politiques auxquelles ils sont exposés quotidiennement ? Cette thèse s’intéresse au contexte d’exposition aux informations et met en évidence la diversité des interprétations dont celles-ci font l’objet. Elle porte une attention aux usages et en explore les implications politiques. Les résultats sont énoncés à partir d’un regard croisé entre une démarche d’analyses quantitative et qualitative. L’approche qualitative met en place un protocole d’enquête original, qui s’appuie sur des entretiens de couple réalisés en France. Les résultats portent sur l’exposition aux informations, l’attention qui leur est accordée et enfin leur interprétation. L’exposition aux informations s’inscrit, pour l’ensemble des citoyens, dans une routine quotidienne et s’imbrique dans leurs emplois du temps familiaux et professionnels. Les citoyens, quel que soit leur niveau de politisation ou leur origine sociale, ne font pas état d’une démarche intentionnelle de recherche d’informations. En conséquence, leur attention est variable car dépendante de ce contexte. Elle est tributaire des intérêts qu’ils déploient vis-à-vis du champ politique et de l’action publique mais aussi des caractéristiques de l’offre médiatique. Quatre processus d’interprétation sont identifiés. Leur diversité s’appuie sur l’existence de convictions politiques ancrées, qui guident l’interprétation, et sur les modalités de combinaison des expériences personnelle et médiatique. La thèse met ainsi en évidence les grilles de lecture que les citoyens mobilisent pour donner sens au monde qui les entoure et témoigne du rôle des informations dans leur construction.

    Clément Desrumaux, Contes de campagne : sociologie comparée des conjonctures électorales législatives en France et en Grande-Bretagne (1997-2007), thèse soutenue en 2013 à Lille 2 sous la direction de Jean-Gabriel Contamin, membres du jury : Agnès Alexandre-Collier, Hanspeter Kriesi, Rémi Lefebvre et Antoine Roger    

    Qu'est-ce qu'une campagne électorale ? Entendue tantôt comme une période, parfois comme une compétition ou encore comme un ensemble de techniques de sollicitation des suffrages, la notion de "campagne électorale" est difficile à circonscrire. Cette thèse se propose d’analyser comment se modifient les pratiques des agents, leurs interactions et les structures du jeu politique pour former ce qui se présente et s’interprète comme étant une "campagne électorale". Il s'agit alors d'analyser une conjoncture particulière du politique, coproduite par les agents de champs différents (notamment politique et journalistique). Cette conjoncture se décline pratiquement en un ensemble de jeux électoraux plus ou moins compétitifs en fonction des propriétés sociales et politiques des candidats et des représentations qu’ils se font du jeu. Ces jeux déterminent en grande partie les mobilisations électorales menées, tant dans l’adaptation du programme électoral défendu, que dans les modes d’action mis en œuvre. Au final, l'espace politique des conjonctures électorales s'analyse comme un ensemble de configurations d'agents plus ou moins liées et imbriquées. Cette approche configurationnelle des conjonctures électorales se fonde sur l'analyse empirique des campagnes électorales législatives en France et en Grande-Bretagne et se concentre sur les candidats de quatre partis politiques (Parti socialiste, Union pour un mouvement populaire, Parti travailliste et Parti conservateur).