Anne-Cécile Douillet

Professeur
Science politique.
Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales

Centre d'Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    Action publique et territoire : le changement de l'action publique au regard des politiques de développement territorial, soutenue en 2000 à Cachan Ecole normale supérieure sous la direction de Jean-Claude Thœnig 

  • Anne-Cécile Douillet, Candela Collectif, Politiques de la nuit, 2017e éd., 2023 

    Anne-Cécile Douillet, Bernard Dolez, Julien Fretel, Remi Lefebvre (dir.), L'entreprise Macron à l'épreuve du pouvoir, 2022e éd., Presses universitaires de Grenoble et Cairn, 2023, Libres cours ( Politique ), 300 p.  

    Après cinq ans au pouvoir, quel bilan peut-on faire de « l’entreprise politique » Macron ?Rassemblant les textes de vingt-neuf spécialistes de la vie politique et des politiques publiques, cet ouvrage porte sur la manière dont le fondateur d’En Marche ! a exercé le pouvoir pendant un mandat marqué par les crises : Gilets jaunes, puis pandémie mondiale.Portant leur réflexion sur les changements traduits par l’arrivée d’Emmanuel Macron à la tête de l’État, les auteurs analysent l’ampleur de la transformation du système partisan, des glissements de l’électorat et du renouvellement des élites politiques. Ils décryptent ainsi le style présidentiel d’Emmanuel Macron dans son rapport avec les institutions, analysent ses soutiens partisans, les opinions et les tendances électorales avec lesquelles il a dû composer, et décortiquent, au regard des promesses du candidat de 2017, les politiques publiques qu’il a entreprises.Loin de poser un regard définitif sur le mandat d’Emmanuel Macron, ce livre trace des perspectives éclairantes à la veille de l’élection présidentielle de 2022.Contribuent à l’ouvrage : V. Behr, K. Bernard, P. Bréchon, J. Bresson, É. Breton, R. Cos, F. Escalona, J.-M. Eymeri-Douzans, S. Fol, B. François, M. Gimat, G. Gourgues, C. Herlin-Giret, F. Jobard, A. Laurent, P. Le Lidec, P. Leroux, V. Martigny, A. Mazeaud, S. Michon, Y. Miot, É. Ollion, F. Pierru, P. Riutort, S. Strudel

    Anne-Cécile Douillet, Sociologie politique: comportements, acteurs, organisations, 2e éd., Armand Colin et Cairn, 2023, Cursus, 190 p.    

    Site du diffuseur : "Pourquoi vote-t-on pour tel parti ? D’où viennent nos opinions politiques ? Pourquoi l’abstention augmente-t- elle ? Quels sont les ressorts de l’engagement ? Qui sont les élites politiques et comment se structurent les partis ? Cette introduction à la sociologie politique analyse le fonctionnement des démocraties représentatives contemporaines à la lumière des travaux qui ont marqué la discipline et de recherches plus récentes. Les notions essentielles et les principales controverses scientifiques sur les comportements, les élites et les organisations politiques sont richement illustrées d’exemples."

    Anne-Cécile Douillet, Sociologie politique: comportements, acteurs, organisations, Armand Colin et Cyberlibris, 2023  

    Pourquoi vote-t-on pour tel parti ? D'où viennent nos opinions politiques ? Pourquoi l'abstention augmente-t- elle ? Quels sont les ressorts de l'engagement ? Qui sont les élites politiques et comment se structurent les partis ?Cette introduction à la sociologie politique analyse le fonctionnement des démocraties représentatives contemporaines à la lumière des travaux qui ont marqué la discipline et de recherches plus récentes. Les notions essentielles et les principales controverses scientifiques sur les comportements, les élites et les organisations politiques sont richement illustrées d'exemples

    Anne-Cécile Douillet, Rafaël Cos, Le travail partisan sur l'action publique., 2021e éd., 2021  

    Selon quelles modalités, au niveau des pratiques et des rapports de force internes, les partis, en tant qu'acteurs collectifs, se saisissent-ils de questions d'action publique pour construire des « problèmes » et des « solutions » ? La perspective qu'adopte ce dossier permet d'éclairer les ressorts de la « fonction programmatique » des partis. Présentée dans l'article introductif, elle est ensuite déployée empiriquement sur trois cas : celui des propositions de « taxation de la richesse » élaborées par les partis politiques allemands, celui de la définition d'une politique sportive par le Parti communiste français et celui de la production de « biens programmatiques » par le Parti socialiste français.

    Anne-Cécile Douillet, Adrienne Heritier, Dieter Kerwer, Christopher Knill, Dirk Lehmkuhl [et alii], Differential Europe, 20020e éd., 2020 

    Anne-Cécile Douillet, Jean-Paul Zuanon, Quarante ans de recherche en sciences sociales , 2004e éd., 2020 

    Anne-Cécile Douillet, Alain Faure, Halpern Charlotte, Jean-Philippe Leresche, Charlotte Halpern (dir.), L'action publique locale dans tous ses états : différenciation et standardisation, 2012e éd., L'Harmattan, 2020, Logiques politiques, 353 p.  

    Les espaces politiques infranationaux définissent et prennent en charge un nombre croissant de problèmes publics. Quelle est la capacité des acteurs et institutions locales à faire émerger une action publique autonome ? Assiste-t-on à la fin d'un cycle ou à une nouvelle transformation des relations entre l'Etat et le local ? Quelles sont les limites de la capacité du politique à organiser les territoires ? Les collectivités locales favorisent-elles de nouvelles impulsions démocratiques ?

    Anne-Cécile Douillet, Alain Faure (dir.), L'action publique et la question territoriale, 2005e éd., PUG (Presses Universitaires de Grenoble), 2020, Symposium, 298 p.  

    Cet ouvrage collectif est né de la volonté de prendre de front la question de la territorialisation de l’action publique. Quelles sont exactement la nature et la portée de ce mouvement encouragé par les acteurs politiques et administratifs ? Des chercheurs en science politique ont mis à profit leur implication dans des enquêtes sur la décentralisation et les politiques locales pour confronter leurs points de vue sur cette question d’actualité. Les diagnostics proposés sont issus de recherches portant sur des domaines très divers : l’éducation, le logement, la formation professionnelle, la sécurité, les risques, le développement rural, le patrimoine identitaire, les produits de terroir, l’éligibilité intercommunale, le pouvoir d’agglomération, la culture dans les villes, le développement social urbain… Chacun dans leur registre, les auteurs s’interrogent sur les « débordements » territoriaux qui bousculent parfois la mise en œuvre des politiques et sur les « cadrages » sectoriels qui subsistent ou se réagencent. Au final, ces analyses ne permettent pas de conclure à la « fin des secteurs » et à la victoire du territoire comme principe de structuration de l’action publique, comme d’autres avaient conclu à la « fin des terroirs ». L’ensemble des travaux montre cependant que les résistances et les innovations qui irriguent les politiques publiques locales inaugurent une période assez inédite de transition territoriale pour les cadres de l’action publique.

    Anne-Cécile Douillet, Remi Lefebvre, Sociologie politique du pouvoir local, 2017e éd., Cairn et Armand Colin, 2020, Collection U ( Sociologie ), 272 p.    

    La 4e de couverture indique : "L'organisation territoriale est une question politique majeure, comme l'a illustré la récente réforme des régions en France et les vifs débats qu'elle a suscités. C'est en effet à l'échelle locale que le pouvoir politique semble le plus incarné, à travers les élus locaux et les administrations déconcentrées de l'État. Les réformes décentralisatrices ont également rendu les Pouvoirs locaux plus visibles. En s'intéressant aux relations de pouvoir et à la façon dont se déploie l'action publique au niveau infranational, cet ouvrage propose une analyse complète du pouvoir politique local. L'étude des collectivités territoriales, des élus qui sont à leur tête comme de leurs administrations, est en effet articulée à celle des groupes d'intérêts, des experts qui agissent auprès d'elles ou encore des mobilisations sociales locales. C'est ainsi à la fois la place des Pouvoirs locaux dans le système politique national et l'exercice localisé du pouvoir politique qui sont interrogés. À travers cette étude du pouvoir à l'échelle locale, c'est toute une réflexion sur les modalités d'exercice du pouvoir politique dans les démocraties représentatives qui est ici proposée."

    Anne-Cécile Douillet, Sociologie politique , 2017e éd., 2019  

    Pourquoi vote-t-on pour tel parti ? D’où viennent nos opinions politiques ? Pourquoi l’abstention augmente-t- elle ? Quels sont les ressorts de l’engagement ? Qui sont les élites politiques et comment se structurent les partis ? Cette introduction à la sociologie politique analyse le fonctionnement des démocraties représentatives contemporaines à la lumière des travaux qui ont marqué la discipline et de recherches plus récentes. Les notions essentielles et les principales controverses scientifiques sur les comportements, les élites et les organisations politiques sont richement illustrées d’exemples.

    Anne-Cécile Douillet, Eric Heilmann, Philippe Melchior, Séverine Germain, Vidéo-surveillance ou vidéo-protection ?, le Muscadier, 2012, Le choc des idées, 125 p.   

    Anne-Cécile Douillet, Cécile Robert (dir.), La production de l'action dans l'exercice du métier politique, Presses universitaires du Mirail, 2007, 228 p. 

    Anne-Cécile Douillet, Olivier Ihl, Delphine Deschaux-Beaume, Jean-Pierre Galland, André Gauron, Frédérique Niel, Robert Fraisse, Alexandra Jonsson, Pierre Muller, Jean-Louis Quermonne, Alain Faure, Jean-Pierre Gaudin, Laura Michel, Odile Join-Lambert, Yves Lochard, Jacqueline Estades (dir.), Les « sciences » de l'action publique, Presses Universitaires de Grenoble, 2006, 288 p. 

    Anne-Cécile Douillet, Jean-Paul Zuanon (dir.), Quarante ans de recherche en sciences sociales. Regards sur le CERAT 1963-2003: regards sur le Cerat (1963-2003), PUG (Presses Universitaires de Grenoble), 2004, Collection Symposium, 296 p. 

    Anne-Cécile Douillet, Adrienne Heritier, Dieter Kerwer, Christopher Knill, Dirk Lehmkuhl [et alii], Differential Europe, Rowman & Littlefield Publishers, 2001, 360 p. 

    Anne-Cécile Douillet, "Un Formidable réseau". Une étude de la mise en place du comité de développement du Val-de-Marne, l'auteur, 1996 

    Anne-Cécile Douillet, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], Pour une sociologie politique de la nuit, 20170e éd.  

    Ce numéro de Cultures et Conflits invite à une sociologie politique de la nuit, en la considérant comme un temps social qui conditionne certains rapports sociaux et dont la régulation constitue un enjeu d’affrontements politiques. Espace-temps aux frontières indéterminées et mouvantes, la nuit et ses usages sont l’objet d’investissements politiques menés par différents groupes ainsi que par les autorités chargées d’arbitrer entre leurs prétentions et d’ordonner, sinon domestiquer, la vie nocturne. A partir d’analyses portant sur différents contextes politiques et sociaux (France, Russie, Sénégal, Etats-Unis) et sur différentes façons de vivre la nuit (nuit de travail, nuit festive, nuit « à la rue ») ce numéro montre comment la nuit, bien qu’objet d’interventions publiques spécifiques et temps de transgressions, est avant tout un révélateur de l’ordre social et politique.

    Anne-Cécile Douillet, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], Comment vit un « orchestre sans chef » ? Retour sur une enquête collective, 20160e éd.  

    Cet article restitue les logiques d'une enquête collective autour des « politiques de la nuit » à travers un exercice de réflexivité collective visant à analyser les modalités de construction et de coordination d'un collectif d'une quinzaine de collègues lillois. Qu'il s'agisse de la problématisation, de l'engagement sur le terrain ou de l'écriture des résultats, les dynamiques à l'œuvre sont inséparablement intellectuelles, sociales et organisationnelles. L'article propose donc de comprendre les orientations d'une enquête collective en questionnant l'articulation entre trois dimensions : les spécificités et représentations de l'objet ; les dispositions, surfaces sociales et disponibilités des membres de l'équipe ; la division formelle et informelle du travail de recherche.

  • Anne-Cécile Douillet, Osmany Porto de Oliveira, Patrick Hassenteufel, « Partidos politicos e politicas publicas: do "effeito partido" à analise do papel dos atores partidarios na elaboração da ação publica », http://repositorio.enap.gov.br/handle/1/6338, 2023 

    Anne-Cécile Douillet, « La réception des réformes décentralisatrices par la science politique », Les 40 ans de la loi du 2 mars 1982. De la genèse aux impensés de la décentralisation, Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie, 2023, pp. 111-122 

    Anne-Cécile Douillet, « Technicisation et professionnalisation du travail d'élu local », Le métier d'élu local, LGDJ Lextenso éditions, 2021, pp. 27-39 

    Anne-Cécile Douillet, « Partidos politicos e politicas publicas: do "effeito partido" à analise do papel dos atores partidarios na elaboração da ação publica », in Oliveira, Osmany Porto de, Hassenteufel, Patrick (dir.), Sociologia Política da Ação Pública: Teorias, abordagens e conceitos, Enap, 2021, pp. 391-412 

    Anne-Cécile Douillet, Vincent Lebrou, Luc Sigalo-Santos, « Transversalité », Dictionnaire des politiques publiques, 2020 

    Anne-Cécile Douillet, « Le territoire objet de politiques publiques », Lire les territoires, 2020 

    Anne-Cécile Douillet, / Collectif CANDELA, Thomas Alam, « Concentrer la vie nocturne pour mieux la contrôler ? La sectorisation à Lille, entre volontarisme politique et logiques marchandes », Cohabiter les nuits urbaines. Des significations de l’ombre aux régulations de l’investissement ordinaire des nuits., 2020  

    Les usages nocturnes de la ville se sont récemment intensifiés face à la mise en place historique d'un couvre-feu. L'évolution des modes de vie tend vers une désynchronisation des temps sociaux entre eux et avec les rythmes individuels. L'idée d'une conquête progressive de la ville nocturne par des éléments de la ville diurne fait son chemin. Ce phénomène a ses revers : des conflits de cohabitation se formalisent entre sommeil et temps ludico-festif.

    Anne-Cécile Douillet, Vincent Lebrou, Luc Sigalo-Santos, « Transversalité », Dictionnaire des politiques publiques, Presses de Sciences Po, 2019, pp. 658-666 

    Anne-Cécile Douillet, Séverine Germain, Laurence Dumoulin, Manuel Boucher, Virginie Malochet, « Une technologie qui gagne du terrain : contribution à l’analyse des mécanismes de banalisation de la vidéosurveillance en France », Regards croisés sur la régulation sociale des désordres, 2019 

    Anne-Cécile Douillet, Camilo Argibay, Rafaël Cos, Charlotte Halpern, P. Hassenteufel [et alii], « Chapitre 12. Political Parties and Think Tanks: Policy Analysis Oriented toward Office-Seeking », in Halpern C., Hassenteufel P., Zittoun Ph (dir.) (dir.), Policy Analysis in France, Policy Press, 2019, pp. 209-224 

    Anne-Cécile Douillet, Laurence Dumoulin, Dominique Robert, Martin Dufresne, « Actor Network Theory and CCTV Development », in Dominique Robert, Martin Dufresne (dir.), Actor-Network Theory and Crime Studies: Explorations in Science and Technology, Routledge, 2019, pp. 21-35 

    Anne-Cécile Douillet, Alain Faure, Emmanuel Négrier, Laurie Boussaguet, Sophie Jacquot [et alii], « Trois regards sur les politiques publiques vues du local », Académique, 2019  

    En s'interrogeant sur la façon dont l’analyse des politiques publiques « façon Pierre Muller » peut éclairer l’action publique locale, les trois politistes ont construit une réflexion en trois contributions successives, fonction de leurs centres d’intérêt et des perspectives qu’ils privilégient. La première partie part de l’hypothèse de Pierre Muller d’un quatrième cycle de gouvernance durable pour faire de l’action publique locale (ou du moins métropolitaine) un cas emblématique de l’action publique contemporaine. La deuxième partie localise des notions comme celles de croyance ou de référentiel, et fait, in fine, de l’action publique un ensemble de politiques locales. En revenant sur l’analyse que Pierre Muller fait de la territorialisation de l’action publique, la troisième partie invite quant à elle non pas à une localisation de l’analyse des politiques publiques mais à une déterritorialisation de l’analyse des politiques locales, pour englober les politiques locales dans des systèmes de relation qui ne sont pas que locaux. En parcourant ces trois regards sur les politiques publiques vues du local, on se sera convaincu qu’il n’existe pas, en cette matière comme en d’autres, de consensus sur une seule perspective. La controverse sur la question locale montre que la question n’est plus aujourd’hui celle de « l’autonomie du local » ou de ce qui fait le local (les rapports locaux de classe ou les relations entre « le préfet et ses notables ») mais d'un processus inédit de « différenciation territoriale ».

    Anne-Cécile Douillet, Camilo Argibay, Rafaël Cos, Charlotte Halpern, Patrick Hassenteufel [et alii], « Political Parties and Think Tanks: Policy analysis oriented toward office-seeking », Policy Analysis in France, 2019 

    Anne-Cécile Douillet, Jacques de Maillard, Mathieu Zagrodski, Annie Hondeghem, Xavier Rousseaux [et alii], « Do statistics reinforce administrative centralisation? The contradictory influence of quantified indicators on French National police », Modernization of the Criminal Justice Chain and the Judicial System, 2019 

    Anne-Cécile Douillet, Francois Benchendikh, « Les élus locaux sont-ils des experts de l’action publique ? », Expert(ise) et action publique locale, 2019 

    Anne-Cécile Douillet, Nathalie Droin, Elsa Forey, « La transparence comme enjeu de luttes : ALTER-EU et les groupes d’experts de la commission européenne », La transparence en politique, 2019 

    Anne-Cécile Douillet, Anne Marceau, « Comment comprendre la valorisation contemporaine de la démocratie participative dans les espaces politiques locaux ? Une hypothèse en termes de rapport centre/périphérie », La démocratie locale à la recherche d’un nouveau souffle, 2019 

    Anne-Cécile Douillet, Thomas Alam, / Collectif Candela, « Concentrer la vie nocturne pour mieux la contrôler ? La sectorisation à Lille, entre volontarisme politique et logiques marchandes », Cohabiter les nuits urbaines. Des significations de l’ombre aux régulations de l’investissement ordinaire des nuits, L'Harmattan, 2018, pp. 174-190 

    Anne-Cécile Douillet, « Les élus locaux sont-ils des experts de l’action publique ? », in Benchendikh Fr. (dir.), Expert(ise) et action publique locale, Lexis Nexis, 2017 

    Anne-Cécile Douillet, Jacques de Maillard, Mathieu Zagrodski, « Do statistics reinforce administrative centralisation? The contradictory influence of quantified indicators on French National police », in Hondeghem, Annie, Rousseaux, Xavier, Schonaers, Frédéric (dir.), Modernization of the Criminal Justice Chain and the Judicial System, Springer, 2016, pp. 65-77 

    Anne-Cécile Douillet, Emmanuel Négrier, Alain Faure, « Trois regards sur les politiques publiques vues du local », in Laurie Boussaguet, Sophie Jacquot, Pauline Ravinet (dir.), Une "French touch" dans l'analyse des politiques publiques?, Presses de Sciences Po, 2015, pp. 319-348   

    Anne-Cécile Douillet, « Comment comprendre la valorisation contemporaine de la démocratie participative dans les espaces politiques locaux ? Une hypothèse en termes de rapport centre/périphérie », in Marceau, Anne (dir.), La démocratie locale à la recherche d’un nouveau souffle, L’Harmattan, 2013, pp. 75-86 

    Anne-Cécile Douillet, « La transparence comme enjeu de luttes : ALTER-EU et les groupes d’experts de la commission européenne », in Droin, Nathalie, Forey, Elsa (dir.), La transparence en politique, LGDJ/Institut universitaire Varenne, 2013, pp. 319-332 

    Anne-Cécile Douillet, Halpern Charlotte, Jean-Philippe Leresche, « Penser la différenciation dans l'action publique territoriale », in Anne-Cécile Douillet, Alain Faure, Charlotte Halpern et Jean-Philippe Leresche (dir.), L'action publique locale dans tous ses états. Différenciation et standardisation, L'Harmattan, 2012, pp. 7-17 

    Anne-Cécile Douillet, Séverine Germain, Laurence Dumoulin, « Une technologie qui gagne du terrain : contribution à l’analyse des mécanismes de banalisation de la vidéosurveillance en France », in Manuel Boucher, Virginie Malochet (dir.), Regards croisés sur la régulation sociale des désordres, L’Harmattan, 2012, pp. 195-206 

    Anne-Cécile Douillet, Alain Faure, « Périurbanité et dynamiques intercommunales : l'agriculture entre sillons de dépendance et nouvelles priorités d'action publique », in Nathalie Bertrand (dir.), L'agriculture dans la ville éclatée, Laboratoire Développement durable et dynamique territoriale, 2010, pp. 123-138   

    Anne-Cécile Douillet, Jacques De Maillard, « La territorialisation problématique de l'action judiciaire », in A. Faure, E. Négrier (dir.), Les politiques publiques à l'épreuve de l'action locale. Critiques de la territorialisation, L'Harmattan, 2007, pp. 61-68 

    Anne-Cécile Douillet, Nathalie Bertrand, Alain Faure, « L'agriculture périurbaine ou les limites de la campagne à la ville. La construction socio-politique de la question agricole dans la région urbaine grenobloise », in Arlaud, Samuel;Royoux, Jean et Dominique; (dir.), Rural-Urbain. Nouveaux liens, nouvelles frontières, PUR (Presses Universitaires de Rennes), 2005, pp. 189-202 

    Anne-Cécile Douillet, Alain Faure, Martin Vanier, « L'Isle d'Abeau ou la ville nouvelle malgré tout, quelques réflexions sur le traumatisme territorial en politique », in Chalas, Yves; (dir.), L'Isle d'Abeau. De la ville nouvelle à la ville contemporaine, La Documentation Française, 2005, pp. 105-129 

    Anne-Cécile Douillet, « Les politiques contractuelles de développement rural : désectorisation ou design territorial ? Les recompositions de l'action publique aux prises avec l'intérêt territorial des élus et des collectivités publiques », in Faure, Alain;Douillet, Anne-Cécile; (dir.), L'action publique et la question territoriale, PUG (Presses Universitaires de Grenoble), 2005, pp. 75-92 

    Anne-Cécile Douillet, « Conclusion générale. Fin des logiques sectorielles ou nouveaux cadres territoriaux ? », in Faure, Alain;Douillet, Anne-Cécile; (dir.), L'action publique et la question territoriale, PUG (Presses Universitaires de Grenoble), 2005, pp. 271-279 

    Anne-Cécile Douillet, « Le Développement Territorial, une entente d'experts entre universitaires et aménageurs », in Dumoulin, Laurence;Labranche, Stéphane;Robert, Cécile;Warin, Philippe; (dir.), Le recours aux experts. Raisons et usages politiques, PUG (Presses Universitaires de Grenoble), 2005, pp. 133-155 

    Anne-Cécile Douillet, Martin Vanier, Alain Faure, « L'Isle d'Abeau, ou la ville nouvelle malgré tout, réflexions sur le traumatisme territorial en politique », in Chalas, Yves; (dir.), La ville nouvelle de l'Isle d'Abeau, origines, évolution, perspectives, La documentation française, 2004, pp. 150-187 

    Anne-Cécile Douillet, « Le 'territoire' en science politique au regard des autres sciences sociales », in Bernardy, Michel de;Debarbieux, Bernard; (dir.), Le territoire en sciences sociales. Approches disciplinaires et pratiques de laboratoires, MSH-Alpes, 2003, pp. 207-225 

    Anne-Cécile Douillet, « Le territoire objet de politiques publiques », Lire les territoires, Presses universitaires François-Rabelais, 2002, pp. 39-54 

  • Anne-Cécile Douillet, Rafaël Cos, « How do political parties work on public policies? », Gouvernement et Action Publique, 2023, n°2020-12  

    Cet article introductif propose une nouvelle perspective dans l’analyse des relations entre partis politiques et action publique. Il ne s’agit plus seulement d’envisager les propositions d’action publique comme l’enjeu de la compétition inter-partisane ou d’étudier l’effet des partis au pouvoir sur l’orientation des politiques publiques, mais d’examiner de près la façon dont les partis, en tant qu’acteurs collectifs, se saisissent de questions d’action publique. Il convient alors de descendre au niveau des pratiques, des rapports de force internes et du travail par lequel les acteurs partisans se mobilisent pour construire, traduire en dispositifs ou faire circuler des contenus relatifs à l’action publique. La perspective envisagée éclaire notamment les ressorts et les modalités de la « fonction programmatique » des partis, en révélant l’existence de divers espaces partisans de construction de « problèmes » et de « solutions » d’action publique. Elle permet aussi de saisir de façon plus réaliste l’effet des partis sur l’action publique, par l’analyse de la mobilisation de positions partisanes dans les arènes de l’action publique : l’importance des clivages qui traversent les organisations partisanes explique la fragilité, la labilité et la pluralité de ces mobilisations. En pratique, l’étude du travail partisan sur l’action publique éclaire une dimension structurante de l’activité partisane tout en donnant à voir les multiples logiques qui viennent fragiliser l’adéquation entre les programmes des partis et leurs réalisations au pouvoir. En ce sens, cette orientation permet de mettre à distance les deux représentations schématiques du lien entre politics et policies, qui appréhendent ce lien comme étant purement artéfactuel ou, au contraire, comme un enchaînement séquentiel.

    Anne-Cécile Douillet, Vincent Lebrou, Luc Sigalo-Santos, « Franchir les frontières bureaucratiques. (Dé)sectorisation et transversalité dans l'action publique », Gouvernement & action publique, 2023, n°2023-03, pp. 9-26  

    La prolifération de politiques et de dispositifs qualifiés de « transversaux », « intersectoriels », « trans-sectoriels », etc., semble remettre en cause l’organisation historique de l’action publique par secteurs. Les travaux d’analyse des politiques publiques qui les prennent pour objet y voient souvent une réponse à la « complexification » des problèmes publics. En se situant dans une perspective constructiviste, ce numéro conçoit plutôt les frontières sectorielles de l’action publique comme objets et produits d’un travail concurrentiel de délimitation de périmètres bureaucratiques, dont le franchissement ou le déplacement n’a rien d’évident, ni d’automatique. Articulant sociologies de l’action publique, de l’administration et des professions, les articles rassemblés ici examinent différentes formes de remise en cause des frontières bureaucratiques, – qu’elles prennent des formes très bricolées ou plus institutionnalisées – et la façon dont elles reconfigurent les rapports professionnels, institutionnels, et parfois le contenu même de l’action publique.

    Anne-Cécile Douillet, « Existing in and through the crisis. Management of the health crisis and legitimation of decentralisation », Revue française d'administration publique, 2021, n°2020-12  

    À partir de l’étude de la presse nationale et de documents produits par les associations d’élus locaux et de fonctionnaires territoriaux, cet article analyse la façon dont les collectivités territoriales se sont données à voir entre mars et août 2020, via des discours et des politiques, et comment leur action et leurs prises de position ont pu être soutenues ou relayées par des éditorialistes, des journalistes, des experts. Ce faisant, l’article montre comment la « crise du coronavirus » a pu nourrir la cause décentralisatrice, par la publicisation de l’action des collectivités territoriales, mais aussi en fournissant de nouveaux arguments aux avocats de la décentralisation.

    Anne-Cécile Douillet, Rafaël Cos, « Le travail partisan sur l'action publique. », Gouvernement & action publique, 2021, n°4, p. 114   

    Anne-Cécile Douillet, « Exister dans et par la crise. La gestion de la crise sanitaire comme de légitimation du local », Revue française d’administration publique, 2020, n°176, pp. 971-983   

    Anne-Cécile Douillet, Rafaël Cos, « Comment les partis politiques travaillent-ils l'action publique? », Gouvernement & action publique, 2020, n°4, pp. 9-27   

    Anne-Cécile Douillet, CANDELA Collectif, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty [et alii], « Pour une sociologie politique de la nuit : Introduction », Cultures & conflits, 2020, n°2017  

    Ce numéro de Cultures et Conflits invite à une sociologie politique de la nuit, en la considérant comme un temps social qui conditionne certains rapports sociaux et dont la régulation constitue un enjeu d’affrontements politiques. Espace-temps aux frontières indéterminées et mouvantes, la nuit et ses usages sont l’objet d’investissements politiques menés par différents groupes ainsi que par les autorités chargées d’arbitrer entre leurs prétentions et d’ordonner, sinon domestiquer, la vie nocturne. A partir d’analyses portant sur différents contextes politiques et sociaux (France, Russie, Sénégal, Etats-Unis) et sur différentes façons de vivre la nuit (nuit de travail, nuit festive, nuit « à la rue ») ce numéro montre comment la nuit, bien qu’objet d’interventions publiques spécifiques et temps de transgressions, est avant tout un révélateur de l’ordre social et politique.

    Anne-Cécile Douillet, Jacques de Maillard, « Le magistrat, le maire et la sécurité publique : action publique partenariale et dynamiques professionnelles », Revue française de sociologie, 2020, n°2008  

    Cet article questionne les rapports entre acteurs judiciaires et municipaux dans la gestion des questions de sécurité publique, à un moment où, sous l’effet de la diffusion des politiques contractuelles, de la promotion d’approches multidisciplinaires et des demandes des municipalités, ont été mis en place des dispositifs visant à promouvoir une action partenariale entre ces acteurs. À partir d’une enquête monographique, l’article analyse les relations qui prennent place dans ce contexte. Malgré des échanges ponctuels, les coopérations restent faibles. C’est cependant l’évitement plus que les conflits explicites qui caractérise les relations entre les municipalités et l’institution judiciaire : les acteurs préfèrent souvent se retirer discrètement des partenariats plutôt que d’exprimer leurs désaccords. Ceci est dû à des logiques d’action assez fortement différenciées, qui n’empêchent pas une reconnaissance du rôle joué par l’autre : les acteurs ne définissent pas les problèmes de façon identique, ce qui a des effets sur la hiérarchisation de leurs priorités et sur les modes d’action qu’ils privilégient.

    Anne-Cécile Douillet, « Les élus et leur territoire. Représentation et action publique dans les dispositifs territorialisés de développement local. », Sciences de la société, 2020, n°2007  

    Cet article se propose d’interroger la place des élus locaux dans les processus de construction de l’action publique, à un moment où celle-ci connaît un certain nombre d’évolutions, qui tendent en particulier à accentuer le décalage entre les territoires de la représentation politique et ceux de l'action publique. L’analyse s’appuie sur l’étude de politiques contractuelles de développement local comme la politique des pays, emblématiques de ces changements. En regardant de près comment les élus locaux s’investissent dans la conception et la mise en oeuvre de ces politiques et en examinant les ressources qu’ils peuvent en tirer dans le cadre de la compétition politique, l’analyse souligne un point essentiel : à l’heure où l’on insiste sur l’intégration des élus dans les réseaux socio-économiques et dans des démarches de projet qui peuvent les conduire à être moins ancrés dans leurs territoires d’élection, la logique de représentation territoriale et d’intercession en faveur d’un territoire au sein du système politco-administratif garde toute son importance pour un certain nombre d’élus.

    Anne-Cécile Douillet, « Les élus ruraux face à la territorialisation de l'action publique », Revue française de science politique, 2020, n°2003-07  

    Présentées comme des politiques partenariales, participatives, globales et territorialisées, les politiques dites de "développement territorial" constituent un terrain idéal pour analyser les transformations et recompositions de l'action publique liées à la valorisation des territoires. Cet article traite plus spécifiquement de la place des élus locaux dans la mise en oeuvre de ces politiques en milieu rural, avec l'objectif de voir en quoi l'évolution des modalités d'action publique a changé leurs pratiques et leurs modes d'intervention dans la décision publique. Il apparaît que l'ancrage territorial est un élément essentiel de la légitimité des élus. Dans ce contexte, certains élus accompagnent le mouvement de recomposition territoriale encouragé par les politiques de développement territorial pour renforcer leur autorité en s'appuyant sur ces nouveaux territoires, mais la logique dominante reste une logique de défense de son territoire d'élection auprès d'administrations susceptibles d'allouer des ressources. Les élus locaux agissent ainsi sur la répartition territoriale des ressources plus que sur la définition des principes et des normes du développement local.

    Anne-Cécile Douillet, Cécile Robert, « Les élus dans la fabrique de l'action publique locale », Sciences de la société, 2020, n°2007  

    Dans cette contribution, nous analysons les transformations du rôle des élus au sein de l'action publique à la lumière de l'évolution des phénomènes clientélaires. Nous développons l'idée que la transformation des ressources publiques traditionnellement liées à la redistribution clientélaire (emplois publics, logements sociaux) engendre une évolution dans les modalités d'articulation des contraintes du métier d'élu (impératifs d'élection, carrière politique, activité partisane) avec les stratégies d'intervention dans les politiques publiques locales. Les villes française et italienne de Marseille et de Naples représentent des cas extrêmes de milieux urbains traditionnellement considérées comme enclins aux moeurs clientélaires, voire à la corruption. Pourtant, même dans ces villes, les évolutions récentes montrent que les leaderships locaux ne gouvernent plus comme auparavant par des pratiques et des politiques de redistribution clientélaire systématique. La moindre capacité à disposer de ressources publiques clientélaires pour répondre aux demandes des électeurs a modifié la légitimité politique des représentants, les obligeant à s'investir davantage dans la construction de réseaux politico-institutionnels et l'accumulation de compétences techniques.

    Anne-Cécile Douillet, Séverine Germain, Laurence Dumoulin, « The Legitimization of Cctv as a Policy Tool: Genesis and Stabilization of a Socio-Technical Device in Three French Cities », British Journal of Criminology, 2020, n°2011-09-21 

    Anne-Cécile Douillet, Laurence Dumoulin, Séverine Germain, « Une petite entreprise qui ne connaît pas la crise », Champ Pénal, 2020, n°2010-01-23  

    Il est paradoxal de constater que la vidéosurveillance se diffuse dans de nombreux espaces sociaux et nationaux alors même que ses effets en termes de prévention et/ou de répression de la délinquance et de réassurance des populations ne sont pas démontrés. À travers une analyse critique de la littérature internationale sur la vidéosurveillance, l’article s’attache à identifier les différents schèmes explicatifs qui sont mis en avant pour comprendre la fortune de cette technologie. Trois types d’approche, qui constituent autant de façons de problématiser la portée sociale et politique de la vidéosurveillance, sont distingués : les surveillance studies, les études d’impact et les analyses d’usages. L’article discute ces travaux et les réponses qu’ils apportent à la compréhension du développement de la vidéosurveillance. Il souligne l’intérêt de travailler par analyse de cas, à l’échelle microsociologique, pour saisir avec finesse les mécanismes localement observables par lesquels de nouveaux acteurs sont enrôlés dans le dispositif et de nouvelles légitimations rendues possibles.

    Anne-Cécile Douillet, Laurence Dumoulin, Séverine Germain, « Un dispositif sociotechnique à la loupe :le développement de la vidéosurveillance dans trois villes françaises », Quaderni, 2020, n°2011-01-15  

    Cet article traite du développement de la vidéosurveillance de voie publique dans les villes de Grenoble, Lyon et Saint-Étienne. Dans une perspective de sociologie de la traduction, nous examinons les mobilisations des acteurs pour problématiser le dispositif, le définir, le configurer et l'intégrer dans leurs propres pratiques ou, au contraire, le délaisser.

    Anne-Cécile Douillet, Jacques de Maillard, « Les comités d'experts : une ressource institutionnelle pas toujours maîtrisée. », Politique européenne, 2020, n°2010  

    Dans un domaine où les États membres ont jusqu’ici été prééminents, le recours aux Comités d’experts par la DG « Justice, liberté, sécurité » est marqué par un souci de positionnement institutionnel : ces groupes apparaissent comme une ressource facilitant l’investissement dans de nouveaux champs d’intervention ou l’acceptation de propositions par le Conseil. Cet usage stratégique est visible dans les profils d’experts valorisés. Cependant, le fonctionnement de ces groupes révèle aussi les faiblesses de la Commission, qui contourne difficilement les États et n’a pas toujours les moyens de contrôler la production des comités.

    Anne-Cécile Douillet, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], « Comment vit un orchestre sans chef ? Retour sur une enquête collective », ethnographiques.org, 2019, n°2016-09-01  

    Cet article restitue les logiques d'une enquête collective autour des « politiques de la nuit » à travers un exercice de réflexivité collective visant à analyser les modalités de construction et de coordination d'un collectif d'une quinzaine de collègues lillois. Qu'il s'agisse de la problématisation, de l'engagement sur le terrain ou de l'écriture des résultats, les dynamiques à l'œuvre sont inséparablement intellectuelles, sociales et organisationnelles. L'article propose donc de comprendre les orientations d'une enquête collective en questionnant l'articulation entre trois dimensions : les spécificités et représentations de l'objet ; les dispositions, surfaces sociales et disponibilités des membres de l'équipe ; la division formelle et informelle du travail de recherche.

    Anne-Cécile Douillet, Laurence Dumoulin, Séverine Germain, « The Legitimization of CCTV as a Policy Tool: Genesis and Stabilization of a Socio-Technical Device in Three French Cities », British Journal of Criminology, 2019, n°2012 

    Anne-Cécile Douillet, Alain Faure, Charlotte Halpern, Jean-Philippe Leresche, « Articuler différenciation et standardisation dans l'analyse de l'action publique locale. », Pouvoirs Locaux . les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2019, n°2012-06  

    Où en est-on aujourd'hui de la réflexion sur " le local " et sur la capacité des espaces politiques infranationaux à développer une action publique autonome ? En quoi l'articulation entre standardisation et différenciation renouvelle-t-elle des interrogations anciennes tout en permettant la prise en compte d'enjeux actuels ? Dans quelle mesure la confrontation des regards entre la France, la Suisse, la Belgique et le Canada éclaire-t-elle la recomposition des espaces politiques infranationaux ? Ces interrogations sont au cœur de l'ouvrage " L'action publique locale dans tous ses états. Différenciation et standardisation ", issu d'une réflexion collective amorcée à Grenoble en 2009 lors du Congrès de l'Association française de science politique (AFSP). L'originalité de la démarche adoptée par les différents auteurs réside dans l'appréhension de la question de la différenciation territoriale à partir d'une double problématique.

    Anne-Cécile Douillet, Séverine Germain, Laurence Dumoulin, « A prosperous ‘business’ », Surveillance and Society, 2019, n°2013 

    Anne-Cécile Douillet, Séverine Germain, Laurence Dumoulin, « A prosperous 'business': The success of CCTV through the eyes of international literature », Surveillance and Society, 2019, n°2013 

    Anne-Cécile Douillet, Jacques de Maillard, Mathieu Zagrodski, Steve Savage, « L’usage des indicateurs chiffrés dans la police nationale : arrangements dans une organisation centralisée », Cahiers de la sécurité et de la justice, 2019, n°2015 

    Anne-Cécile Douillet, Jacques de Maillard, Mathieu Zagrodski, « A centralisation reinforced by numbers? Uses and effects of quantified indicators in the French Police nationale », Politique et Management Public, 2019, n°2014  

    Les indicateurs chiffrés ont pris une importance croissante au sein de la Police Nationale dans un contexte d’introduction du nouveau management public et de recours croissant aux nouvelles technologies. Au-delà de l’usage politique de ces chiffres, il convient de s’interroger sur leurs effets concrets sur les pratiques et des priorités de la police, en particulier sur un éventuel renforcement du caractère centralisé de l’organisation policière. Le poids grandissant des chiffres s’est traduit par une utilisation accrue de différentes bases de données comme la Main Courante Informatisée et autres tableaux de bord, par l’introduction de primes à la performance ainsi que par un renforcement des équipes chargées de collecter et de transmettre les données. La nécessité de rendre des comptes et de faire remonter l’information à tous les échelons de la hiérarchie, du commissariat au ministère, a contribué à un renforcement de la pyramide hiérarchique tout en réduisant la marge d’autonomie des agents. Ceux-ci ressentent une forme de frustration face à des demandes de plus en plus pressantes d’information et de résultats émanant de la hiérarchie. En découlent un certain nombre de stratégies d’évitement, d’adaptation, voire de tricherie, afin de fournir de bons chiffres en réponse aux objectifs assignés par le niveau supérieur, souvent suspecté de se soucier uniquement des statistiques au détriment de l’efficacité du « vrai » travail policier. Les effets centralisateurs sont ainsi contrebalancés par des pratiques centrifuges.

    Anne-Cécile Douillet, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], « Pour une sociologie politique de la nuit »: Introduction, Cultures & conflits, 2017, n°105106   

    Anne-Cécile Douillet, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], « Comment vit un orchestre sans chef ? Retour sur une enquête collective », Ethnographiques.org : revue en ligne de sciences humaines et sociales, 2016, n°32   

    Anne-Cécile Douillet, Jacques de Maillard, Mathieu Zagrodski, Steve Savage, « L’usage des indicateurs chiffrés dans la police nationale : arrangements dans une organisation centralisée », Cahiers de la sécurité et de la justice : revue de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, 2015, pp. 12-21 

    Anne-Cécile Douillet, Jacques de Maillard, Mathieu Zagrodski, « Une centralisation renforcée par le chiffre ? Les effets contradictoires des indicateurs chiffrés dans la police nationale en France », Politiques et Management public, 2014, n°4, pp. 421-442 

    Anne-Cécile Douillet, Jacques de Maillard, Mathieu Zagrodzki, « Une centralisation renforcée par le chiffre ? Les effets contradictoires des indicateurs chiffrés dans la police nationale en France », 2014  

    Introduction Comme dans bien d’autres administrations publiques, les indicateurs chiffrés ont pris une importance grandissante au sein de la police au cours des dernières décennies. Ces chiffres visent à la fois à mieux connaître l’état et l’usage des moyens et à mieux apprécier l’activité et les résultats des services. Leur mobilisation accrue est en grande partie la traduction du souci affiché de rendre la police plus performante en lui assignant des objectifs et en contrôlant ses résultats...

    Anne-Cécile Douillet, Séverine Germain, Laurence Dumoulin, « A prosperous ‘business’ »: The success of CCTV through the eyes of international literature, Surveillance and Society, 2013, n°11, pp. 134-147 

    Anne-Cécile Douillet, Alain Faure, Halpern Charlotte, Jean-Philippe Leresche, « Articuler différenciation et standardisation dans l'analyse de l'action publique locale. », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2012, n°93, pp. 69-71   

    Anne-Cécile Douillet, Séverine Germain, Laurence Dumoulin, « The Legitimization of Cctv as a Policy Tool: Genesis and Stabilization of a Socio-Technical Device in Three French Cities », British Journal of Criminology, 2011, n°2, pp. 294-308 

    Anne-Cécile Douillet, Laurence Dumoulin, Séverine Germain, « Un dispositif socio-technique à la loupe: le développement de la vidéosurveillance dans trois villes françaises », Quaderni, 2011, pp. 105-120   

    Anne-Cécile Douillet, Laurence Dumoulin, Séverine Germain, « Un dispositif sociotechnique à la loupe :le développement de la vidéosurveillance dans trois villes françaises », 2011  

    Cet article est la version remaniée d’une communication à l’atelier » Les approches pragmatiques de l’action publique », 27-28 mai 2009, Congrès de la Société québécoise de science politique, Ottawa. Nous remercions les organisateurs, Christelle Routelous, Virginie Tournay, Isabelle Vedel et tout particulièrement Fabrizio Cantelli pour ses judicieux commentaires. Depuis 2007, le gouvernement français a plusieurs fois annoncé le triplement du nombre de caméras de vidéosurveillance, estimé alo...

    Anne-Cécile Douillet, « Les comités d'experts : une ressource institutionnelle pas toujours maîtrisée. : le cas de la DG justice, liberté, sécurité », Politique européenne , 2011, n° ° 32, pp. 77-98    

    Dans un domaine où les États membres ont jusqu’ici été prééminents, le recours aux Comités d’experts par la DG « Justice, liberté, sécurité » est marqué par un souci de positionnement institutionnel : ces groupes apparaissent comme une ressource facilitant l’investissement dans de nouveaux champs d’intervention ou l’acceptation de propositions par le Conseil. Cet usage stratégique est visible dans les profils d’experts valorisés. Cependant, le fonctionnement de ces groupes révèle aussi les faiblesses de la Commission, qui contourne difficilement les États et n’a pas toujours les moyens de contrôler la production des comités.

    Anne-Cécile Douillet, Laurence Dumoulin, Séverine Germain, « Une petite entreprise qui ne connaît pas la crise »: Le succès de la vidéosurveillance au regard de la littérature internationale, Champ Pénal, 2010   

    Anne-Cécile Douillet, Laurence Dumoulin, Séverine Germain, « De l'efficacité à l'utilité de la vidéosurveillance », Les cahiers du développement social urbain, 2010, pp. 34-35   

    Anne-Cécile Douillet, Laurence Dumoulin, Séverine Germain, « Une petite entreprise qui ne connaît pas la crise », 2010  

    Introduction À partir des années 1980, les travaux sur la vidéosurveillance se sont multipliés et, dans la littérature de sciences sociales, le thème connaît un succès qui n’a pas été démenti depuis. Cette inflation académique va de pair avec le déploiement de dispositifs de vidéosurveillance ; ils concernent un nombre de plus en plus élevé de pays, se diversifient (espaces privés, espaces publics et ouverts au public…), bénéficient d’améliorations techniques et font l’objet d’entreprises de ...

    Anne-Cécile Douillet, Jacques de Maillard, « Les comités d'experts : une ressource institutionnelle pas toujours maîtrisée. », Politique européenne, 2010, pp. 77-98 

    Anne-Cécile Douillet, « Le magistrat, le maire et la sécurité publique : action publique partenariale et dynamiques professionnelles », Revue française de sociologie , 2009, n° 49, pp. 793-818    

    Cet article questionne les rapports entre acteurs judiciaires et municipaux dans la gestion des questions de sécurité publique, à un moment où, sous l’effet de la diffusion des politiques contractuelles, de la promotion d’approches multidisciplinaires et des demandes des municipalités, ont été mis en place des dispositifs visant à promouvoir une action partenariale entre ces acteurs. À partir d’une enquête monographique, l’article analyse les relations qui prennent place dans ce contexte. Malgré des échanges ponctuels, les coopérations restent faibles. C’est cependant l’évitement plus que les conflits explicites qui caractérise les relations entre les municipalités et l’institution judiciaire : les acteurs préfèrent souvent se retirer discrètement des partenariats plutôt que d’exprimer leurs désaccords. Ceci est dû à des logiques d’action assez fortement différenciées, qui n’empêchent pas une reconnaissance du rôle joué par l’autre : les acteurs ne définissent pas les problèmes de façon identique, ce qui a des effets sur la hiérarchisation de leurs priorités et sur les modes d’action qu’ils privilégient.

    Anne-Cécile Douillet, Jacques de Maillard, « Le magistrat, le maire et la sécurité publique : action publique partenariale et dynamiques professionnelles », Revue française de sociologie, 2008, n°4, pp. 793-818 

    Anne-Cécile Douillet, Cécile Robert, « La production de l'action publique dans l'exercice du métier politique [N° 71 de : Sciences de la Société] », Sciences de la société : Les cahiers du LERASS, 2007, p. 228 

    Anne-Cécile Douillet, « Les élus et leur territoire. Représentation et action publique dans les dispositifs territorialisés de développement local. », Sciences de la société : Les cahiers du LERASS, 2007, pp. 67-87     

    Anne-Cécile Douillet, Cécile Robert, « Les élus dans la fabrique de l'action publique locale », Sciences de la société : Les cahiers du LERASS, 2007, n°71, pp. 3-24   

    Anne-Cécile Douillet, « Les élus ruraux face à la territorialisation de l'action publique », Revue Française de Science Politique, 2003, n°4, pp. 583-606 

    Anne-Cécile Douillet, « Les élus ruraux face à la territorialisation de l'action publique », Revue française de science politique , 2003, n° 53, pp. 583-606    

    Résumé Présentées comme des politiques partenariales, participatives, globales et territorialisées, les politiques dites de « développement territorial » constituent un terrain idéal pour analyser les transformations et recompositions de l’action publique liées à la valorisation des territoires. Cet article traite plus spécifiquement de la place des élus locaux dans la mise en œuvre de ces politiques en milieu rural, avec l’objectif de voir en quoi l’évolution des modalités d’action publique a changé leurs pratiques et leurs modes d’intervention dans la décision publique. Il apparaît que l’ancrage territorial est un élément essentiel de la légitimité des élus. Dans ce contexte, certains élus accompagnent le mouvement de recomposition territoriale encouragé par les politiques de développement territorial pour renforcer leur autorité en s’appuyant sur ces nouveaux territoires, mais la logique dominante reste une logique de défense de son territoire d’élection auprès d’administrations susceptibles d’allouer des ressources. Les élus locaux agissent ainsi sur la répartition territoriale des ressources plus que sur la définition des principes et des normes du développement local.

  • Anne-Cécile Douillet, Sebastian Roché, Laurence Dumoulin, Séverine Germain, La vidéosurveillance, un outil naturalisé de l'action publique de sécurité, 2020, 2007e éd. 

    Anne-Cécile Douillet, Thomas Léonard, Thomas Soubiran, Helena Yazdanpanah, Logiques, contraintes et effets du recours aux comparutions immédiates. Etude de cinq juridictions de la Cour d’appel de Douai, 2020, 20150e éd.  

    La comparution immédiate (CI) a connu une forte croissance de son usage au cours des années 2000. La procédure s’est par ailleurs largement diffusée dans l’ensemble des juridictions, alors qu’elle a longtemps été surtout mobilisée dans les grandes juridictions. Une telle croissance interroge sur les ressorts du recours aux comparutions immédiates. Plusieurs réformes ont été adoptées au cours de cette décennie mais ne suffisent pas à expliquer la diffusion de la procédure. Par ailleurs, le volume de jugements en CI invite à mieux caractériser la procédure, ses cibles et ses effets en termes de peine, dans la mesure où elle concerne aujourd’hui un nombre relativement important de cas. Etudier les comparutions immédiates est ainsi une façon de questionner les pratiques judiciaires et leur évolution de façon plus large. Trois objectifs ont ainsi été fixés à la recherche, au-delà de l’analyse de la croissance du nombre de comparutions immédiates : préciser le profil des individus jugés en comparution immédiate, tester l’hypothèse selon laquelle les comparutions immédiates conduisent à des peines plus sévères, identifier et expliquer la variété des pratiques. Ce dernier point visait notamment à dépasser une analyse en termes de critères présidant au choix de la CI, ou de telle peine dans le cadre de la CI, pour tenter de saisir les contraintes ou conditions spécifiques façonnant l’usage de la procédure. L’analyse s’appuie sur l’étude de 5 juridictions de la Cour d’appel de Douai (Lille, Béthune, Arras, Hazebrouck et Avesnes-sur-Helpe). Un échantillon de minutes de jugement (7882 affaires) a fait l’objet d’une analyse statistique, en vue de l’analyse des peines et du profil des prévenus. Une trentaine d’entretiens a par ailleurs été réalisé auprès de magistrats et d’avocats, et des observations ont été réalisées dans deux salles de permanence du parquet. Les résultats relatifs au profil des prévenus et aux peines prononcées à l’issue d’un jugement en CI confirment largement ceux d’autres travaux portant sur d’autres juridictions. Un autre résultat important de la recherche est la mise en évidence de la variabilité des pratiques, pour ce qui est de la fréquence du recours aux comparutions immédiates, des affaires susceptibles d’être traitées par la voie de cette procédure et des jugements prononcés. Ce deuxième résultat renforce paradoxalement le premier : les différences constatées dans l’usage des comparutions immédiates n’empêchent pas que cette procédure concerne un « public » aux caractéristiques bien identifiables (individus ayant un « passé pénal » et/ou en situation de précarité) ; elles ne contrecarrent pas non plus un effet propre de la procédure, qui favorise le prononcé de peines plus sévères que d’autres procédures. L’attention portée aux variations observables d’une juridiction à l’autre met en évidence des profils de magistrats, des conditions matérielles et des configurations locales freinant ou encourageant le recours aux comparutions immédiates. Par ailleurs, l’analyse localisée de pratiques met en évidence un certain nombre de facteurs structurant le recours aux comparutions immédiate : ainsi la logique de « l’ordre public », principe dont le contenu est défini localement, ou encore l’attractivité et la taille des juridictions, qui ont des effets sur le profil des magistrats en poste et sur la nature des relations entre les professionnels qui interviennent en matière de CI.

    Anne-Cécile Douillet, Thomas Soubiran, Thomas Léonard, Helena Yazdanpanah, Logiques, contraintes et effets du recours aux comparutions immédiates. Etude de cinq juridictions de la Cour d’appel de Douai., 2015   

    Anne-Cécile Douillet, Sebastian Roché, Laurence Dumoulin, Séverine Germain, La vidéosurveillance, un outil naturalisé de l'action publique de sécurité, 2007 

    Anne-Cécile Douillet, Sebastian Roché, Sandrine Astor, Olivier Chavanon, Jacques De-Maillard, Les réponses judiciaires locales à la délinquance des mineurs : l’analyse de deux tribunaux pour enfants dans le département de l’Isère, 2006   

  • Anne-Cécile Douillet, Samuel Martin, Nathalie Bertrand, V. Briquel, D. Borg [et alii], Dynamiques territoriales périurbaines et nouvelles fonctionnalités de l'agriculture: Rapport scientifique et technique pour le programme de recherches "Pour et Sur le Développement Régional" (INRA), Cemagref, 2005 

    Anne-Cécile Douillet, Alain Faure, Martin Vanier, L'Isle d'Abeau ou la ville nouvelle malgré tout: Quelques réflexions sur le traumatisme territorial en politique, 2005   

  • Anne-Cécile Douillet, « Justice et inégalités au prisme des sciences sociales », le 23 novembre 2022  

    Colloque de clôture du programme JustineS – Justice et inégalités au prisme des sciences sociales, organisé par le Laboratoire Cresppa-CSU, organisé avec le soutien du Programme Emergence(s) de la Ville de Paris

    Anne-Cécile Douillet, « 40 ans de la loi de décentralisation du 2 mars 1982 », le 23 septembre 2022  

    Colloque organisé par le GRALE, Groupement d'intérêt scientifique, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Anne-Cécile Douillet, « Le droit français aux prises avec les limites planétaires », le 27 juin 2022  

    Organisé par l'Université de Lille sous la coordination scientifique de Magali Dreyfus, Chargée de recherche en droit CNRS, CERAPS – Univ. Lille ; Romain Gosse, chercheur postdoctoral, LARSH – UPHF et Luis Román Arciniega Gil, Enseignant-chercheur – UC de Lille

    Anne-Cécile Douillet, « Discrétions partisanes », le 23 septembre 2021  

    Organisé par le Clersé (UMR8019 / Univ. de Lille, CNRS), le CERAPS (UMR8026 / Univ. de Lille, CNRS, Sciences Po Lille), le CESSP (UMR8209 / Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CNRS, EHESS)

    Anne-Cécile Douillet, « Premières universités d’été de la décentralisation », le 03 juin 2021  

    Organisé par le GRALE et l'Université de Toulon sous la responsabilité de Virginie Donier, Nicolas Kada et Olivier Renaudie.

    Anne-Cécile Douillet, Aude Lejeune, Camille Herlin-Giret, « Les justiciables face au temps judiciaire. Les procès et leurs effets sur les représentations ordinaires de la justice », le 28 avril 2021 

    Anne-Cécile Douillet, « Droit et temporalités », le 14 avril 2021  

    Organisées par Charles Reveillere - CSO, Lus Prauthois - IRISSO, CSO et Jérôme Pélisse - CSO, Science Po

    Anne-Cécile Douillet, « Entre appréhension et banalisation. Les rapports pratiques à la justice dans les contentieux en matière de logement », le 13 février 2021 

    Anne-Cécile Douillet, Aude Lejeune, Camille Herlin-Giret, « Les justiciables face au temps judiciaire. Les procès et leurs effets sur les représentations ordinaires de la justice », Droit et temporalités, Paris, le 14 avril 2020 

    Anne-Cécile Douillet, « Le métier d'élu local », le 06 mars 2020  

    Colloque organisé sous la direction de Matthieu Caron, Jean-François Kerléo, Aurore Granero et Franck Waserman, avec la participation du LARJ, de l’IDP, du CREDESPO et de l’Observatoire de l’éthique publique, sous le parrainage de l’AFDCL.

    Anne-Cécile Douillet, « Entre appréhension et banalisation. Les rapports pratiques à la justice dans les contentieux en matière de logement », Face à l'Etat. Colloque de l'ANR PROFET, Paris, le 10 janvier 2020 

    Anne-Cécile Douillet, Laurence Dumoulin, Séverine Germain, Collectif CANDELA, Thomas Alam [et alii], « La vidéosurveillance de l'espace public et les politiques locales de sécurité ou la banalisation d'un outil d'action publique controversé », le 29 octobre 2019 

    Anne-Cécile Douillet, « How Do French Political Parties Deal with Local Government matters? The French “Parti socialiste” and “Les Républicains” faced with decentralisation. Exploratory reflections », le 23 octobre 2019 

    Anne-Cécile Douillet, « La France en panne de décentralisation ou en panne de ses excès? Controverse avec Arnaud Drouet », La pensée aménagiste en France : rénovation complète? (colloque de Cerisy), Cerisy, le 08 septembre 2019 

    Anne-Cécile Douillet, « La justice est-elle une administration comme les autres? », Section thématique AFSP "Normes et justice", Bordeaux, le 04 juillet 2019 

    Anne-Cécile Douillet, « Trajectoires de professionnalisation et technicisation de l'activité politique », Les élites politiques: profils et carrières, Lausanne Switzerland (CH), le 05 avril 2019 

    Anne-Cécile Douillet, « Internet et les nouvelles formes de participation politique », le 28 mars 2019  

    Colloque organisé par le projet ANR APPEL (ANR-14-CE29-0010), avec le soutien du CERAPS (Université de Lille), du CEDITEC (UPEC), du CEVIPOL (Université Libre de Bruxelles) et du CReSPo (Université Saint-Louis-Bruxelles)

    Anne-Cécile Douillet, « Les élu·e·s aiment-ils la démocratie ? », le 15 novembre 2018 

    Anne-Cécile Douillet, « Sociologie d'une entreprise politique émergente : Emmanuel Macron et le macronisme », le 11 janvier 2018  

    Organisé par le CERAPS, Université Lille 2 et le CESSP, Université Paris 1 sous la responsabilité scientifique de Bernard Dolez, CESSP, Julien Fretel, CESSP, Rémi Lefebvre, CERAPS et Pierre Mathiot, CERAPS

    Anne-Cécile Douillet, « How Do French Political Parties Deal with Local Government matters? The French “Parti socialiste” and “Les Républicains” faced with decentralisation. Exploratory reflections », Congrès de l’International Political Science Association (IPSA), Poznan Poland (PL), le 25 juillet 2016 

    Anne-Cécile Douillet, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], « Un orchestre sans chef ? Un exercice de réflexivité collective autour d’une enquête sur les " Politiques de la nuit " », Enquêtes collectives en sciences sociales, Dijon, le 26 juin 2014 

    Anne-Cécile Douillet, Laurence Dumoulin, Séverine Germain, « La vidéosurveillance de l'espace public et les politiques locales de sécurité ou la banalisation d'un outil d'action publique controversé », Les approches pragmatiques de l'action publique. Congrès de la Société québécoise de science politique, Ottawa Canada (CA), le 27 mai 2009   

    Anne-Cécile Douillet, Jacques De Maillard, « Les sciences sociales entre analyse et accompagnement de la territorialisation de l'action publique », Colloque du 40ème anniversaire du Cerat : Les "sciences" de l'action publique. Genèses, pratiques, usages, Grenoble, le 01 septembre 2004 

    Anne-Cécile Douillet, « Les élus locaux dans la mise en oeuvre des politiques de développement territorial », Séminaire conjoint CERAPS / PACTE : L'action publique locale au croisement de l'analyse des politiques publiques et de la sociologie, Lille, le 01 janvier 2004 

    Anne-Cécile Douillet, Alain Faure, Nathalie Bertrand, « L'agriculture périurbaine ou les limites de la campagne à la ville. Regards sur la construction socio-politique de la question agricole », Colloque : Rural - urbain : les nouvelles frontières. Permanences et changements des inégalités socio-spatiales, Poitiers, le 01 juin 2003 

    Anne-Cécile Douillet, Thomas Alam, Rafaël Cos, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], « Un orchestre sans chef ? Un exercice de réflexivité collective autour d’une enquête sur les " Politiques de la nuit " », le 30 novembre -0001 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Cécile Talbot, Lever le rideau sur les rapports sociaux : l'engagement pour l'égalité femmes-hommes comme rapport au travail et à la valeur dans le monde du spectacle, thèse soutenue en 2023 à Université de Lille 2022, membres du jury : Laure Bereni (Rapp.), Marie Buscatto (Rapp.), Emmanuelle Bouilly, Alban Jacquemart et Eve Meuret-Campfort    

    La thèse porte sur le rapport dévalorisé des femmes au travail, à travers l'étude d'une mobilisation pour l'égalité femmes-hommes dans le domaine du spectacle vivant. À partir d'une enquête par entretiens et observation participante, auprès d'un réseau d'associations mixtes de professionnel-les du spectacle vivant engagé-es pour l'égalité femmes-hommes, elle examine les trajectoires des militant-es ainsi que le travail militant des associations, sous le prisme du rapport au travail et de la construction de l'identité professionnelle. L'analyse montre comment, dans le cadre hiérarchisé du théâtre public français, la perception de la division sexuelle du travail et du capital artistiques construisent chez les femmes une identité professionnelle fragile et illégitime. Elle examine les conditions de possibilité de la transformation du sentiment d'injustice en moteur de mobilisation : en observant le rapport subjectif au travail, et aux possibilités d'accès au capital artistique, elle montre que la conscience de classe de sexe alimente tout autant qu'elle contraint la mobilisation, individuellement comme collectivement.

    Elie Tarterat, Les séjours de vacances familiales et leur public. Réception et effet des politiques de "tourisme municipal, thèse en cours depuis 2022  

    Le projet de thèse vise à étudier la réception et les effets socio-politiques sur leurs usagers de dispositifs d'action publique municipale consistant en l'organisation de séjours de vacances familiales pour des populations disposant de faibles revenus. Nous étudions les interactions usagers-administrations mais aussi entre usagers pour saisir cette forme originale d'action publique et en cerner les effets sur la relation des participants des participants face aux autorités publiques. Ce sont notamment les effets de socialisation, de rapport à la politique et de rapport à l'État qui sont au coeur du projet.

    Helen Ha, Alimentation carnée et ordre institutionnel : une étude de la mise en problème de la consommation de viande dans la France contemporaine, thèse soutenue en 2022 à Université de Lille 2022, membres du jury : Christophe Traïni (Rapp.), Jean-Noël Jouzel (Rapp.), Thomas Alam et Sylvie Tissot    

    La consommation de viande occupe une place centrale dans les pratiques alimentaires occidentales et croît de façon substantielle dans les pays dits « en développement ». Depuis une dizaine d’années en France, elle fait cependant l’objet de différentes controverses et accusations, au sein de divers espaces et de la part d’acteurs variés. Notre thèse de sociologie politique étudie la dimension sociale, cognitive et normative des luttes définitionnelles qui ont cours, au sein de l’espace public ainsi que dans les arcanes des institutions étatiques, autour de la conservation/subversion d’une pratique ordinaire, la consommation de viande. Elle analyse, autrement dit, la construction de l’alimentation carnée comme problème public. Notre recherche propose plus particulièrement d’interroger le fonctionnement des administrations et la fabrique de l’action publique, considérant que ces processus génèrent et légitiment une réalité publique parmi d’autres réalités sociales au sujet de la consommation de viande. Elle rend précisément compte du rôle des autorités publiques dans la (re)production d’un ordre institutionnel carné, en se demandant de quelle manière celui-ci s’est construit et imposé et surtout comment il résiste aujourd’hui en France, face à l’action des entrepreneurs de problème engagés dans la remise en cause de la consommation de viande. Saisir et observer ces moments de lutte permet de faire état de la force de l’ordre institué, sans pour autant nier tout changement en matière d’alimentation carnée au sein de la société, même si celui-ci intervient à la marge.

    Jordan Keumejio, Le gouvernement des Missions Locales, thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Nicolas Bue  

    Cette thèse a pour objet l'analyse des mécanismes de gouvernement des missions locales. Il s'agit de restituer le fonctionnement de certaines instances qui participent à la définition des orientations et à la gestion des missions locales tout en s'intéressant aussi à qui participe à ces instances. L'intérêt de cette démarche réside dans le fait que, quand bien même les missions locales mettent en œuvre des dispositifs nationaux et sont principalement financées par l'Etat, leur gestion est confiée à des institutions politiques locales et à des acteurs et actrices divers (insertion, organisations économiques, Pôle Emploi, etc) qui sont implantés localement. La notion de gouvernement des misions locales amène à rendre compte de la fabrique politique d'une action publique à l'échelle locale, avec l'implication accrue des élu.e.s locaux.les et des institutions politiques locales (mairies, intercommunalités) mais aussi un ensemble d'autres acteur.ice.s pas forcément étiqueté.e.s comme acteur.ice.s politiques, qui concourent à cette fabrique en faisant partie à des réseaux ou des groupements en interagissant et en endossant des rôles (administrateur.ice, membre de bureau, partenaire) qui participent à la définition d'orientations stratégiques du fonctionnement des missions locales.

    Aymeric Mongy, L'autisme, un handicap contre la protection sociale : les usages réformateurs d'un problème-outil, thèse soutenue en 2021 à Université de Lille 20182021, membres du jury : Philippe Bezes (Rapp.), Pierre-Yves Baudot (Rapp.), Fanny Vincent, Aude Lejeune et Emmanuel Henry    

    Depuis plus de quarante ans, la littérature en science politique s’intéresse aux processus de bureaucratisation conduisant à mobiliser dans la fabrique de l’action publique des savoirs et techniques issus du New Public Management (NPM) (Bezes et al., 2011), jusqu’à parfois dresser le constat englobant d’une « bureaucratisation néolibérale » du monde (Hibou, 2013). Ces conceptions mécanistes du transfert de techniques de gouvernement entre secteur public et privé renseignent finalement peu les conditions de leur encastrement social, c’est-à-dire les opérations politiques, symboliques et techniques par lesquelles des groupes sociaux légitiment le recours au NPM ; l’action de sa base sociale en somme. A partir d’une analyse du cas de la construction du problème de l’autisme en France, la présente thèse entend porter sur ce point un éclairage en mettant au jour la manière dont les mobilisations des mouvements associatifs parentaux de l’autisme ont contribué à motiver l’emploi par l’État de techniques et de formats organisationnels issus du management de la santé, renforçant par-là les capacités administratives de contrôle sur l’organisation et les contenus de l’offre de soins psychiatrique et médicosociale. En effet, à partir des années 2010 les « stratégies scandaleuses » (Offerlé, 1998) des organisations parentales conduisent à publiquement mettre à l’index l’archaïsme de modèles de prise en charge ségrégués car trop peu tournés vers l’école, inefficace car trop peu informés des avancées des neurosciences. Mêlant droit à l’inclusion sociale des personnes et accès aux soins dans le secteur libéral, les revendications de ces groupes d’intérêts font se croiser la « trajectoire de réformes » (Bezes, Palier, 2018) de l’autisme et celle d’un autre problème : celui du mode de gouvernement des secteurs du handicap et de la santé mentale. Ce deuxième enjeu est marqué par un retour en force de l’État qui, depuis le début des années 1990, recourt de plus en plus à différentes technologies – agences, appels d’offre, contrats, plateformes, recommandations de bonnes pratiques, forfaits, etc. – en vue de construire un « système » intégré de santé. Leur emploi est tendu vers l’accroissement du rendement des structures de soins sanitaires et des établissements médicosociaux, invités à se spécialiser dans des prises en charge « lourdes » et « complexes » pour renvoyer une partie de leurs publics vers le droit commun. Qu’on l’appelle « virage ambulatoire » ou « tournant inclusif », ce transfert des activités de prise en charge vers le « milieu ordinaire » – rarement sinon jamais interrogé en tant que foyer d’oppression ou facteur d’inégalités – compte pour beaucoup dans la sollicitation de la médecine libérale, censée absorber les demandes de prestations dont sont ainsi déchargées les milieux spécialisés. Sur la base de matériaux divers – sources écrites, entretiens observations et enquête ethnographique conduite en particulier dans le département du Pas-de-Calais – notre recherche montre comment, en cherchant à conformer le processus de production des soins à leurs conceptions des « bonnes pratiques », ces associations ont nourri ce programme. Elle rend également compte de comment la rationalisation logistique des soins induit un délitement des « propriétés sociales » (Castel, 1999) distribuées par les secteurs qu’elle travaille, ce au détriment de leurs publics socialement les plus précaires.

    Clémence Guimont, Politique(s) du vivant. : la fabrique territoriale des politiques de biodiversité dans le Nord-Pas-de-Calais (1992 –2020), thèse soutenue en 2020 à Université de Lille 20182021, membres du jury : Céline Granjou (Rapp.), François-Mathieu Poupeau (Rapp.), Ève Fouilleux, Jacobo Grajales Lopez et Patrick Hassenteufel    

    Politique(s) du vivant. La fabrique territoriale des politiques de biodiversité dans le Nord-Pas-de-Calais (1992 –2020). Depuis les années 1990, la crise de biodiversité, en tant que disparition accélérée d’espèces et d’écosystèmes en raison des activités anthropiques, devient un problème public et plusieurs politiques se développent sur le territoire du Nord-Pas-de-Calais. Elles prennent la forme de politiques de connaissance scientifique, d’aménagement du territoire ou encore de gestion savante (introduction d’espèces, gestion d’espaces naturels). À partir d’entretiens et de l’étude d’archives institutionnelles, cette thèse étudie les processus politiques et administratifs de mise en politique de la biodiversité sur un territoire d’échelle régionale. L’analyse se situe à la croisée de la sociologie de l’action publique et de la sociologie politique environnementale, dans le souci d’intégrer les caractéristiques biologiques et comportementales du vivant à l’étude de la fabrique des politiques de biodiversité.La thèse met en exergue le rôle structurant de l’expertise scientifique et du cadrage naturaliste dans les politiques de biodiversité, les dispositifs de gestion écologique étant co-produits par les acteurs politiques, administratifs et associatifs du territoire. Elle montre également un processus de chosification du vivant qui s’explique par l’hétéronomie des politiques du vivant: les contraintes politiques et administratives non liées à la préservation du vivant pèsent en effet fortement sur l’élaboration de ces politiques. Pour autant, l’étude des interactions entre la mise en œuvre des politiques de biodiversité et le vivant met au jour des réactions de certaines espèces, qui rappellent que le vivant n’est pas réductible à sa chosification. Enfin, l’étude de l’organisation politique et administrative des politiques de biodiversité donne à voir la sectorialisation différenciée du problème intersectoriel de la crise de biodiversité et met en avant les difficultés politiques des acteurs territoriaux à représenter le vivant et à en défendre les intérêts sur la scène politique. Cette recherche est non seulement une contribution à l’analyse de la fabrique politico-administrative des politiques territoriales, elle participe aussi d’une réflexion sur l’épistémologie de la sociologie politique pour étudier les politiques environnementales.

    Victor Loth, Territoires vulnérables au changement climatique , thèse en cours depuis 2020  

    Partant des travaux d'anthropologie de la nature permettant de dépasser la dichotomie occidentale entre nature et humain, notre projet de thèse consistera en une analyse des constructions des conceptions conservationnistes et préservationnistes de gestion de la nature au sein de Parcs naturels en France. Ces dernières apparaissant alors témoigner d'une même conception de l'humain comme extérieur à la nature. Etudiant le cas du Parc naturel régional « Baie de Somme Picardie maritime » ainsi que celui de Parc du Marquenterre préexistant en son sein, nous chercherons à comprendre la façon dont différentes conceptions des rapports entre sociétés humaines et nature alimentent les politiques de préservation du vivant. Mais aussi comment ces différentes conceptions s'affrontent ou coexistent et comment elles évoluent, dans de tels dispositifs d'action publique. Notre problématique consistera donc à interroger comment les acteurs politico-administratif, associatif et professionnel participent d'une gouvernance des rapports humains/nature dans les dispositifs étudiés ?

    Anaïs Bertron, Remobiliser les jeunes "invisibles" par la coopération associative , thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Julien Talpin  

    La thèse porte sur le travail en réseaux d'associations à l'œuvre dans un projet « Repérage des invisibles », qui vise à repérer les jeunes confrontés à de fortes difficultés d'insertion professionnelle et qui ne sont pas accompagnés par le service public de l'emploi. Derrière les discours promouvant l'innovation et la « légitimité de proximité » du travail partenarial, j'observe les réalités de sa mise en œuvre et de sa gestion : les formes et modalités qu'il prend, la division du travail entre les structures, ou encore les postures qu'adoptent les membres des différentes associations et les relations qu'ils entretiennent entre eux, dans une tension entre concurrence et coopération. Je m'intéresse à ce que produit la coopération associative sur la remobilisation des jeunes, avec une attention particulière sur leur réception de l'action publique, mais aussi sur les relations qu'entretiennent les associations entre elles, et avec les pouvoirs publics. L'analyse du projet et de la manière dont il a été construit – le recours aux associations par le biais d'un appel à projet étatique et insufflant une dynamique partenariale – permet notamment d'éclairer les tendances globales et évolutions actuelles des relations entre associations et pouvoirs publics. De plus, ce projet est un terrain d'observation propice à l'analyse de la façon dont les inégalités, à la fois sociales et territoriales, sont construites en objet de politique publique. Dans cette perspective, la recherche s'attache notamment à analyser la genèse, les usages et les redéfinitions de la catégorie « jeunes invisibles ». L'étude des luttes définitionnelles autour de la catégorie, engageant les différents partenaires du dispositif, permet ainsi de mieux saisir les modalités et les conditions de l'action conjointe entre une diversité d'acteurs associatifs et publics, tout en contribuant à la compréhension de l'institutionnalisation de cette catégorie d'action publique.

    Joel Munongo yula, Le (non) traitement des déchets urbains à Kinshasa , thèse en cours depuis 2019  

    Kinshasa, surnommée ''Kin-La belle'' dans les annéés 1960 se voit rebaptisée ''Kin-La poubelle''dans les années 1990-2000. Les déchets, ordures ménagères et autres rebuts sont en effet devenus très visible dans l'environnement urbain de la capitale de la république démocratique du Congo, ce qui pose d'importants problèmes sanitaires et urbanistiques, tout en renforçant les inégalités urbaines. Ce projet de thèse vise à comprendre les ressorts de la (non) prise en charge de ces déchets en interrogeant différents niveaux d'action publique, de l'union européenne (qui intervient via le fond européen de développement) en passant par l'Etat congolais et les associations de la société civile. Par-delà la compréhension des intérêts sociaux et des logiques d'action qui expliquent l'action publique dans le domaine, l'un des enjeux du projet est d'interroger les effets d'une apparente défaillance de l'Etat sur la construction de la légitimité politique.

    Louise Clercq-depret, Construire une politique publique en problème public. L'exemple du gouvernement des enfants réunionnais., thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Christine Rothmayr allison  

    Comment une politique peut à un moment donné devenir un problème public méritant réparation ? C'est à cette question que nous tenterons de répondre en prenant pour cas d'étude le gouvernement des enfants réunionnais des années 1960 à aujourd'hui.

    Julien O'Miel, Mirages de la démocratie. L'indétermination de l'action publique participative : Comparaison transnationale des politiques participatives des conseils régionaux du Nord-Pas de Calais et de Toscane., thèse soutenue en 2015 à Lille 2    

    Dans le courant des années 2000, plusieurs Conseils régionaux en Europe ont produit une action publique spécifique sur la démocratie participative (Poitou-Charentes, Catalogne, Rhône-Alpes, Nord-Pas-de-Calais, Toscane…). La thèse analyse de manière comparée les dynamiques d'institutionnalisation des « politiques de participation » menées par deux Conseils régionaux : la Toscane et le Nord-Pas-de-Calais. De prime abord, la comparaison donne à voir des politiques régionales structurées de manière relativement similaire : renforcement de la dimension participative de l'action publique régionale ; soutien à la mise en oeuvre de dispositifs participatifs locaux et mise en oeuvre d'un dispositif de débat publicrégional sur les grands projets d'infrastructures.Adossée à une comparaison transnationale éclairant les processus de circulation desdispositifs et le rôle d'experts de la démocratie participative, la thèse montre que la similarité de ces politiques publiques tient en partie à la circulation de standards internationaux et à l'homologie de position de ces institutions dans l'ordre politico-administratif national. Néanmoins, en prêtant attention au cas particulier de la circulation du modèle du débat public français, dans et entre ces deux Régions, et à son appropriation différenciée, l'analyse amène à relativiser la thèse de la convergence mimétique de ces politiques publiques. Ellesapparaissent en effet différentes au regard de leur structure et des dispositifs participatifs qu'elles produisent.La question de la convergence/divergence de ces politiques régionales est rendue d'autant plus complexe que les acteurs régionaux de ces offres régionales, pris dans les contraintes inhérentes au jeu institutionnel, participent d'une remise quasi-permanente de la politique sur le métier de la réforme. L’analyse révèle alors une mise en institution à la fois ordinaire (élus délégués, fonctionnaires spécialisés, budgets dédiés) et indéterminée de la démocratie participative : les orientations politiques peinent à se définir tandis que les dispositifs sontsans cesse re-questionnés. L'étude sur le long terme de la mise en oeuvre de ces politiques et de leur réforme donne en effet à voir un arrimage institutionnel ambivalent, à la fois durable et toujours en mouvement, autrement dit, inconsistant.

  • Clémentine Belle Grenier, Les « 500 » signatures : Enquête sur le système de parrainage et les conditions d'accession au premier tour de la compétition présidentielle sous la Ve République., thèse soutenue en 2023 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Éric Agrikoliansky, membres du jury : Rémi Lefebvre (Rapp.), Julien Fretel (Rapp.), Sabine Rozier et Sébastien Vignon  

    Cette thèse étudie la sélection des candidatures au premier tour de l’élection présidentielle à travers le système de parrainage, mécanisme qui permet d’écarter les candidats qui ne parviennent pas à obtenir 500 signatures d’élus provenant de 30 départements ou territoires d’outre-mer différents. À partir d’entretiens semi-directifs et d’une recherche archivistique, la thèse, qui se situe à la croisée de la sociologie politique, de la sociologie électorale et de la sociologie des espaces ruraux, vise à analyser les conditions d’accession au premier tour de l’élection et de clôture du champ politique. Elle retrace ainsi la construction législative de ce dispositif, étudie les manières dont les candidats à la candidature font campagne, et analyse les façons dont les élus disposent de leur prérogative de parrainage.

    Violette Arnoulet, Les communistes et les quartiers : sociohistoire d'un pouvoir municipal engagé dans la politique de la ville (Stains, 1971-2018), thèse soutenue en 2023 à Paris Est sous la direction de Christine Lelévrier, membres du jury : Marie-Hélène Bacqué (Rapp.), Élise Palomares (Rapp.), Emmanuel Bellanger et Samir Hadj Belgacem    

    Cette thèse propose de penser ensemble l'histoire récente de l'ancienne Banlieue rouge et celle de la politique de la ville dont les premières opérations commencent en 1977 alors que les municipalités communistes connaissent leur extension maximale en Seine Saint-Denis. Pour ce faire, j'étudie l’appropriation des dispositifs d'État rassemblés sous le nom de politique de la ville, par la commune de Stains, dirigée par une municipalité communiste depuis l'entre-deux-guerres. Des années qui précèdent l'opération Habitat et vie sociale au lancement du Nouveau programme national de renouvellement urbain (1971-2018), je restitue les conditions de la participation de la commune aux dispositifs successifs et l'adoption par les agents et les élu·es du municipaux·ales de certaines catégories d'action mais aussi les résistances qui se font jour. Mon analyse montre que la politique de la ville a participé à la recomposition profonde du gouvernement municipal et aux efforts de maintien d’un pouvoir communiste, en favorisant la construction d’une capacité d’action municipale dans les cités HLM. Après avoir mis en évidence que la politique de la ville menée à Stains est une politique de gestion de groupes jugés à « risque » et altérisés, tels que les « immigré·es », mais aussi les « jeunes » ou les « femmes », cette thèse interroge enfin le rôle joué par la mise en œuvre de ces dispositifs dans la participation de ces groupes au pouvoir local. En reconstruisant les carrières d’engagement des agents qui se sont impliqué·es dans la mise en œuvre des dispositifs depuis les années 1980, elle montre enfin, que cette politique a constitué une filière permettant à d’ancien·nes animateur·rices des cités HLM d’accéder à des postes de pouvoir au sein de la municipalité.

    Estelle Aragona, À la recherche de l'admission : sociologie politique de l'appariement en établissements spécialisés pour personnes en situation de handicap, thèse soutenue en 2022 à Amiens sous la direction de Pierre-Yves Baudot et Magali Robelet, membres du jury : Gwenola Le Naour (Rapp.), Bruno Milly (Rapp.), Emmanuelle Fillion  

    L'approche par instruments d'action publique (Lascoumes et Le Galès, 2005) a été choisie pour étudier le processus d'appariement des personnes handicapées et des places en établissements (Simioni et Steiner, 2022) à l'œuvre dans le monde de la production des droits (Baudot et Revillard, 2014). La thèse a pu montrer en quoi faire matcher des personnes handicapées et des places en établissements médico-sociaux repose sur une longue chaîne d'intermédiaires. En effet, l'activité d'appariement concerne un ensemble d'acteurs et implique des relations et des outils pour évaluer des situations individuelles, produire du jugement, formuler des décisions, négocier des ressources, répondre à des injonctions, rendre compte de pratiques, etc. La recherche a consisté à comprendre l'enchevêtrement des instruments d'appariement utilisés, de façons variées, par les acteurs locaux, ainsi que les effets de cet enchevêtrement sur la configuration locale, sur le rapport local-national et sur les ressortissants. Le principal résultat de la thèse consiste à affirmer que les instruments reproduisent les inégalités d'accès aux accompagnements spécialisés. Ils ne règlent pas le problème, en dépit des raisonnement politiques et des choix techniques à leurs origines. Cette reproduction des inégalités est d'abord liée au fait que l'appariement est une question de circulation d'informations. Si les instruments de gestion des listes d'attente sont des supports de renseignement d'informations, ces dernières ne traduisent pas nécessairement les pratiques d'admission des établissements. Ces instruments participent à rendre visibles les réussites de l'appariement au travers des admissions prévues (les cas priorisés) et les admissions réalisées, plutôt qu'à alerter sur les personnes en attente de places. Les pratiques de priorisation des cas se généralisent pour bon nombre d'établissements, du fait des catégorisations internes et externes (établissements, associations, réseaux d'établissements) et venant des autorités publiques pour distribuer les précieuses places. La priorisation via les instruments continue de faire une "sélection-exclusion" (Simioni et Steiner, 2022), elle n'introduit pas d'équité dans l'accès aux établissements. De plus, la catégorisation des cas par les établissements et par les acteurs impliqués dans les dispositifs d'appariement est fondée sur l'interprétation des situations. Ainsi, s'il existe des régularités dans les façons de produire du jugement (définition des situations critiques, jurisprudence interne des établissements), les priorités sont aussi accordées en fonction des ressources profanes et professionnelles dont disposent les personnes handicapées et leurs familles, qui dépendent de leurs capitaux sociaux, économiques et culturels

    Clémentine Lehuger, L'Etat "magnégné" : Imaginaires, pratiques et rapports à l'Etat à Mayotte, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Delphine Dulong et Florence Brisset-Foucault, membres du jury : Johanna Siméant-Germanos (Rapp.), Patrick Le Lidec (Rapp.), Stéphanie Guyon  

    La thèse étudie le champ politique local dans le département de Mayotte, en considérant ce microcosme insulaire comme un observatoire privilégié de l’État « au concret » aussi bien qu’idéalisé. En questionnant la dialectique centre-périphérie constitutive de la catégorie « outre-mer », que l’on retrouve dans les discours et les pratiques locales, cette thèse montre en effet comment l’État et ses agents se « réinventent » en outre-mer, à travers entre autres ce qui est souvent désigné sur place comme du « bricolage » (magnégné, en shimaoré). Attentive à l’histoire aussi bien qu’à ses usages politiques, la thèse décrit au moyen d’entretiens, d’observations et d’archives les différents rapports à l’État ainsi que les diverses formes de participation au gouvernement du territoire des agents de l’État métropolitain.es (préfecture, rectorat), de ses représentant.es loca.ux/les (élu.es et agents des collectivités territoriales), mais aussi de ses habitant.es (mahorais.es, « expatrié.es »). Elle analyse ainsi les luttes symboliques, sociales et politiques dans lesquelles l’État est pris à Mayotte, et via lesquelles il se déploie, proposant ainsi une redéfinition du gouvernement des marges en contexte post-colonial.

    Rémi Le Fur, Du développement durable aux transitions : intérêts, limites et pratiques de l'anticipation territoriale, thèse soutenue en 2022 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Marcus Zepf et Magali Talandier, membres du jury : Dominique Royoux (Rapp.), Sandra Mallet (Rapp.), Christophe Demazière  

    Le développement durable, auquel s’est substitué la notion de transition, porte avec lui une attention au long terme. Les figures historiques de la planification territoriale, de la prospective territoriale et autres projets de territoire, tournées vers le futur, sont mobilisées pour accompagner les dynamiques de transitions. Or, ces figures sont de longues dates soumises à des doutes, critiques et interrogations. Elles se sont par ailleurs recomposées dans le temps, par hybridation des pratiques, recouvrement des sujets traités et imbrication renforcée des échelles spatiales. Le contexte dans lequel elles se pratiquent a fortement évolué depuis leur émergence. C’est ce triple constat de doutes, de recompositions et d’évolutions de contexte qui nous amène à formuler la notion d’anticipation territoriale, adossée à une proposition de typologie. Mais cette formulation nous invite également à dépasser les enjeux soulevés par ce triple constat. Nous proposons dans ce sens des pistes d’amélioration pour un meilleur accompagnement des transitions.

    Corinne Belveze, Construire une influence dans les interstices de l'Union Européenne.Mobilisation et place des collectivités territoriales européennes dans les textes adoptés en procédure législative ordinaire (paquets "économie circulaire" et "énergie propre pour tous les européens"), thèse soutenue en 2020 à Paris Est sous la direction de François-Mathieu Poupeau, membres du jury : Sabine Saurugger (Rapp.), Romain Pasquier (Rapp.), Magali Dreyfus et Charlotte Halpern  

    Les collectivités territoriales ont-elles une influence sur les textes adoptés en procédure législative ordinaire au niveau européen ? S’intéressant aux cas de l’énergie et des déchets et adoptant une définition de l’influence comme prise en compte dans les écrits, la thèse suit la façon dont ce type d’acteurs se mobilise et essaie d’infléchir le processus législatif communautaire tout au long de son déroulement (de sa préparation au sein de la Commission européenne jusqu’aux trilogues et à l’adoption des textes). Elle s’appuie pour cela sur une méthodologie centrée sur les « rédacteurs des textes » et combinant process-tracing, influence attribuée et analyse textuelle.Notre recherche montre que, selon le cas, les collectivités peuvent être plus ou moins influentes, à tous les niveaux du processus législatif, et qu’elles ne sont pas nécessairement soutenues par la Commission ou le Parlement en tant qu’institution. Si certains groupes politiques, segments de la Commission ou États-Membres semblent plus enclins à leur apporter leur appui en fonction des sujets (avec une variabilité y compris au sein de chaque secteur), les collectivités sont en réalité confrontées à deux obstacles : l’interprétation du principe de subsidiarité par les législateurs et l’objectif d’un marché intérieur européen concurrentiel.Dans les situations où l’on constate, en dépit de ces entraves, une forte influence des collectivités, nous identifions certaines formulations dans les textes législatifs qui permettent de contourner ces obstacles, que nous avons dénommées « parades rédactionnelles ». Nous en mettons en évidence deux types dans nos études de cas : les « parades en mélange », qui consistent à intégrer les collectivités à une catégorie privée plus large, et les « parades par invisibilité », qui évitent de mentionner les collectivités et leur rôle. Ces « parades rédactionnelles » dessinent une influence des collectivités dans les textes à petits pas et relativement discrète, mais pour autant bien réelle

    Camille Al Dabaghy, La fabrique transnationale d'une échelle de gouvernement : la commune à Madagascar et à Diégo-Suarez sous la Troisième République (1993-2010), thèse soutenue en 2019 à Paris EHESS sous la direction de Philippe Lavigne Delville et Laurent Fourchard, membres du jury : Thomas Bierschenk (Rapp.), Sylvain Laurens, Raphaëlle Parizet et Faranirina V. Rajaonah  

    Réformes de décentralisation, gestion de l’eau, gestion des ordures ménagères, voirie, marché, état civil… : sous la Troisième République, l’aide au développement a pris pour objet la plupart des politiques ou des services qui comptent dans le processus de la reconstruction de l’institution communale, introduite par l’administration coloniale à la fin du XIXe siècle mais supprimée entre 1973 et 1993. L’enquête porte sur cette transnationalisation croissante et conjuguée de la politique de décentralisation et de l’action publique communale dans les années 1990 et 2000. Sur la base de matériaux archivistiques et ethnographiques, elle réinscrit ce processus dans le temps moyen du gouvernement colonial, examine ses modalités récentes et interroge ses effets sur le double plan de la figure de l’institution communale et de la capacité politique des communes, telles qu’elles se dessinent au centre, pour l’ensemble des communes, et à Diégo-Suarez, pour une commune urbaine en particulier. La thèse d’abord décrit le travail de production de l’aide et de l’action publique aux interfaces toujours plus nombreuses et fragmentaires entre organisations d’aide et administrations domestiques. Elle montre que l’aide s’est inscrite dans la division interne du travail administratif et politique de gouvernement, que se sont arrimées les luttes entre acteurs de l’aide et acteurs publics malgaches et les luttes domestiques entre acteurs politico-administratifs malgaches pour la maîtrise de l’action publique, que ces luttes sont réglées par une grammaire partagée de la décision souveraine sous régime d’aide. L’enquête montre par ailleurs le jeu répété et démultiplié de l’aide s’est traduit par la prééminence acquise progressivement dans la reconstruction de la commune, à l’échelle nationale comme à l’échelle locale, par d’élites politico-administratives malgaches qui cumulent, diachroniquement ou symboliquement, des positions dans l’aide et des positions dans les administrations publiques. Ce sont des élites qui incarnent, légitiment et défendent la transnationalisation de l’action publique. Elle montre enfin que les édiles municipaux d’une ville comme Diégo-Suarez se sont bien engagées dans des stratégies de construction de leur capacité d’action sur la mise en dépendance à l’égard de l’aide. Mais que, si les interventions d’aide ont affecté la figure de l’institution communale, le fonctionnement même de l’organisation municipale, c’est sans accroître significativement sa capacité politique. Rien ne s’institutionnalise véritablement de l’accès des acteurs municipaux aux ressources qui leur permettraient de décider et d’agir en conséquence.

    Marie Dégremont-Dorville, Transitions énergétiques et politiques à l’orée du XXIe siècle : l'émergence en France d'un modèle territorial de transition énergétique, thèse soutenue en 2018 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Olivier Borraz, membres du jury : François-Mathieu Poupeau (Rapp.), Christine Cros, Patrick Le Lidec et Géraldine Pflieger  

    Notre thèse interroge les processus de transition énergétique engagés dans les collectivités territoriales françaises, en les inscrivant dans une perspective historique. Nous analysons les politiques territoriales de développement des énergies renouvelables, de maîtrise de la demande et de modernisation des réseaux d’énergie, qui se développent depuis le milieu des années 2000. Elles se déploient dans un contexte de remise en cause des logiques historiques gouvernant les politiques publiques françaises dans le domaine de l’énergie, et en particulier le secteur de l’électricité. Cela offre des opportunités à un ensemble d’acteurs en contestant les principes d’organisation, mettant en avant des logiques alternatives, qu’ils construisent et étayent depuis plusieurs décennies. A la faveur de l’action d’entrepreneurs politiques, qui mobilisent des ressources acquises au cours de leur carrière, un modèle énergétique alternatif se construit à l’échelle territoriale. Progressivement, il se traduit par l’émergence de systèmes productifs locaux, principalement pilotés par les conseils régionaux et les métropoles. Ces processus entraînent des changements, la plupart du temps incrémentaux, mais qui connaissent des phases d’accélération et peuvent entraîner de profondes transformations des systèmes énergétiques. Ils introduisent une différenciation au sein de l’organisation nationale du secteur de l’énergie, d’autant plus puissante qu’elle est portée de manière standardisée. Au vu de l’importance de l’énergie dans la structuration de l’Etat, ces transitions pourraient avoir des effets sur l’action publique et sur l’Etat lui-même.

    Florent Castagnino, Les chemins de faire de la surveillance : une sociologie des dispositifs de sécurité et de sûreté ferroviaires en France, thèse soutenue en 2017 à Paris Est sous la direction de Valérie November, membres du jury : Gwenaële Rot (Rapp.), Mathilde Bourrier (Rapp.), Cédric Moreau de Bellaing et Dominique Cardon  

    Contrôles d’accès, profilage commercial, numérisation des dossiers médicaux, mais aussi capteurs de radioactivité, de polluants atmosphériques, etc. sont autant de dispositifs de surveillance qui se multiplient. Ils sont l’objet de fortes critiques, que ce soit pour en dénoncer les effets nocifs ou pour réclamer leur renforcement. Cette thèse contribue à expliquer ces gestes critiques différenciés qui participent à l’actualisation de nos sociétés de surveillance et du risque. Elle propose une analyse qui réinscrit les pratiques de surveillance dans leurs contextes organisationnels, sociaux et pratiques, à partir de deux dispositifs : la prévention des accidents (dite sécurité) et la prévention des actes de malveillance (dite sûreté) dans le milieu ferroviaire en France. La recherche montre qu’en dépit de l’éloignement des problèmes considérés, les professionnels devant surveiller sont confrontés à des enjeux pratiques similaires. La thèse éprouve ce résultat d’abord d’un point de vue historique, en montrant que les premiers gestionnaires ferroviaires du XIXe siècle ont géré ces deux problèmes à partir d’un même dispositif disciplinaire. Après une spécification de ces enjeux au XXe siècle, l’analyse sociologique des pratiques actuelles souligne ensuite un rapprochement des mondes professionnels de la sécurité et de la sûreté ferroviaires, autour de la « gestion du risque ». Dans les deux cas, l’une des activités principales des professionnels de la sécurité et de la sûreté est de se séparer de certaines données, collectées dans leurs pratiques de surveillance. À partir de ces résultats, la thèse se propose de renouveler pour partie l’analyse des pratiques de surveillance. L’attention que la plupart des travaux sur la surveillance portent aux processus d’accumulation des données masque de fait les processus d’omission, de mise à l’écart ou de destruction de données. La thèse plaide alors pour une attention aux deux processus, d’accumulation et de séparation, pour mieux comprendre et pouvoir renouveler la critique des pratiques de surveillance

    Francesca Artioli, L’armée, les villes, l’État , thèse soutenue en 2014 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Patrick Le Galès  

    Les restructurations sectorielles et leurs différents effets localisés, le réétalonnage des échelles de l’autorité politique, les modes de gouvernement propres à chaque ville soulèvent une question sur les recompositions de l’action publique et la différenciation territoriale. Cette recherche prend pour objet le changement des villes historiquement organisées par la politique de défense (trois villes en France et trois villes en Italie) sous l’effet des réformes des armées et de l’augmentation des compétences urbaines. Elle développe un cadre analytique issu de la sociologie historique de l’État qui systématise les liens entre les politiques publiques et la structuration et l’intégration territoriales. Le changement des espaces et sociétés urbains exige pour être compris l’étude des modes d’intervention de l’État et des modes d’intervention des exécutifs urbains dans leur articulation réciproque et propre à chaque ville. D’une part, les négociations au sein de l’État entre administrations financières et militaires, ainsi que les mobilisations au centre national par les élus locaux différencient les modes de retrait des armées d’une ville à l’autre. D’autre part, les exécutifs urbains ont une capacité inégale à organiser l’action collective et à transformer les espaces historiquement structurés par l’État. Elle est liée aux agendas politiques urbains et aux modes d’action collective institutionnalisés dans le temps, ainsi qu’aux interventions de l’État qui sont elles-mêmes différenciées entre les deux pays et à l’intérieur de ceux-ci. Ceci amène à revenir sur les transformations des relations central/local entre décentralisation et politiques de la contrainte budgétaire.

    Francesca Artioli, L'armée, les villes, l'État, thèse soutenue en 2014 sous la direction de Patrick Le Galès, membres du jury : Jean Joana (Rapp.), Carlo Trigilia (Rapp.), Yves Déloye et Renaud Epstein    

    Les restructurations sectorielles et leurs différents effets localisés, le réétalonnage des échelles de l’autorité politique, les modes de gouvernement propres à chaque ville soulèvent une question sur les recompositions de l’action publique et la différenciation territoriale. Cette recherche prend pour objet le changement des villes historiquement organisées par la politique de défense (trois villes en France et trois villes en Italie) sous l’effet des réformes des armées et de l’augmentation des compétences urbaines. Elle développe un cadre analytique issu de la sociologie historique de l’État qui systématise les liens entre les politiques publiques et la structuration et l’intégration territoriales. Le changement des espaces et sociétés urbains exige pour être compris l’étude des modes d’intervention de l’État et des modes d’intervention des exécutifs urbains dans leur articulation réciproque et propre à chaque ville. D’une part, les négociations au sein de l’État entre administrations financières et militaires, ainsi que les mobilisations au centre national par les élus locaux différencient les modes de retrait des armées d’une ville à l’autre. D’autre part, les exécutifs urbains ont une capacité inégale à organiser l’action collective et à transformer les espaces historiquement structurés par l’État. Elle est liée aux agendas politiques urbains et aux modes d’action collective institutionnalisés dans le temps, ainsi qu’aux interventions de l’État qui sont elles-mêmes différenciées entre les deux pays et à l’intérieur de ceux-ci. Ceci amène à revenir sur les transformations des relations central/local entre décentralisation et politiques de la contrainte budgétaire.

  • Élise Muller, Pleins gaz sur l'hydrogène : trajectoire sociotechnique du déploiement territorial de l'hydrogène en France entre 2010 et 2020, thèse soutenue en 2023 à Marnelavallée ENPC sous la direction de François-Mathieu Poupeau et Caroline Gallez, membres du jury : Thomas Reverdy (Rapp.), Annabelle Brisse  

    Depuis quelques années, l’hydrogène « vert » est présenté comme une « solution miracle » de la transition énergétique qui pourrait entrainer une « révolution industrielle et énergétique ». L’objectif de la thèse est de remettre en perspective l’idée d’une « révolution de l’hydrogène vert ». Il s’agit d’interroger les changements en termes d’infrastructures, de pratiques et de gouvernance que l’introduction de ce vecteur énergétique peut engendrer au niveau du système énergétique français.Dans cette optique, la thèse s’attache à décrire le déploiement de l’hydrogène en France et dans les territoires depuis les années 2010 jusqu’au début de l’année 2022, à travers deux dimensions : la gouvernance multi-niveaux et les controverses sociotechniques. En considérant que la trajectoire de l’hydrogène est le fruit d’une construction technico-économique, l’analyse étudie la manière dont les acteurs, à différents niveaux, appréhendent le sujet et les stratégies qui en découlent.Pour rendre compte de notre analyse à l’interface entre approches sociotechnique et sociopolitique, nous avons recours à la notion de configuration sociotechnique. Ce concept décrit des assemblages d’éléments hétérogènes transcalaires, plus ou moins stables, autour desquels des réseaux d’acteurs se forment, donnant lieu à des conceptions dans la manière de projeter son déploiement Au cours de la thèse, nous identifions trois configurations sociotechnique de l’hydrogène différentes dont chacun renvoie à une manière différente d’envisager l’hydrogène.Enfin, la trajectoire de l’hydrogène montre que ce vecteur énergétique n’est pas d’une « révolution » pour le secteur énergétique français. Les difficultés techniques et économiques rencontrées, les problématisations successives, ainsi que la reprise en main du sujet par les acteurs traditionnels du secteur dominant sont autant de facteurs qui participent à réduire les possibilités de transformation plus radicales de ce secteur.

    Alexandre Morteau, Le consensus olympique : la construction politique et administrative des grands évènements sportifs internationaux, d'Albertville 1992 à Paris 2024, thèse soutenue en 2022 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Emmanuel Henry et Choukri Hmed, membres du jury : Dominique Marchetti (Rapp.), Olivier Le Noé et Marina Honta  

    A partir d’une recherche archivistique et d’entretiens semi-directifs, la thèse vise à montrer comment se forment les coalitions d’entrepreneurs de candidature de grands évènements sportifs et le travail politique actif que ces individus déploient pour produire du consensus, c’est-à-dire pour éviter que leur projet ne soit « mis en problème » par des mobilisations collectives ou des partis politiques. Entre Albertville 1992 et Paris 2024, ce travail politique a été renforcé suite aux transformations du champ sportif international (marchandisation des Jeux Olympiques (JO), domestication des organisateurs par les propriétaires du spectacle sportif, centralisation du système olympique) et aux recompositions de l’action publique contemporaine : l’investissement des pouvoirs publics s’est diversifié, avec un encadrement administratif plus prégnant et la construction de politiques adventices à l’évènement sportif. Ces politiques d’accompagnement visent à justifier l’engagement des dépenses publiques alors que la privatisation du système olympique suscite un nombre croissant de critiques dont l’expression a provoqué l’abandon de plusieurs candidatures aux JO.

    Léa Sénégas, Les Länder et les Régions face à l'agriculture biologique : la construction d'une capacité d'action par la marge., thèse soutenue en 2022 à Rennes 1 sous la direction de Romain Pasquier, membres du jury : Andy Smith (Rapp.), Ève Fouilleux, Marielle Berriet-Solliec et Claire Dupuy  

    Cette thèse s’intéresse au processus de renforcement de la capacité d’action des autorités régionales par une marge sectorielle : l’agriculture biologique. Elle s’appuie sur une enquête qualitative comparative menée dans deux Régions françaises, l’Auvergne et la Bretagne, et deux Länder allemands, la Hesse et la Basse-Saxe, à partir d’entretiens semi-directifs et d’un recueil d’archives. Mobilisant le cadre d’analyse de la sociologie de l’action publique, elle montre comment, dans un secteur dominé par les échelles d’intervention nationale et européenne, la marginalité de l’agriculture biologique assure aux régions une autonomie d’action dans la phase de mise à l’agenda. La combinaison d’un processus de décentralisation encouragé par l’Union européenne avec l’investissement des exécutifs régionaux permet, par la suite, aux autorités régionales de s’affirmer dans la régulation du segment à leur échelle.La mise en controverse du modèle agricole dominant par les représentants spécialistes de l’agriculture biologique favorise l’activation des clivages partisans. Reposant sur un faible budget et une forte politisation, le soutien à l’agriculture biologique prend les atours d’une politique emblématique. Elle est l’occasion pour les exécutifs de traduire les alternances partisanes par une conduite différenciée de l’action publique. Si la fragmentation des ressources nécessite la stabilisation de partenariats dans la fabrique de l’action publique, cette thèse affirme que le pouvoir des autorités régionales ne repose pas sur la recherche de compromis, mais sur la sélection d’alternatives. La présence de conflits renforce ainsi leur capacité d’action et rend possible une activité de gouvernement des Länder et des Régions.

    Lucile Agénor, Se faire élire au village : rapports sociaux et territoriaux dans les mairies de moins de 1000 habitant∙e∙s, thèse soutenue en 2022 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Virginie Vinel, membres du jury : Julian Mischi (Rapp.), Sylvie Guigon  

    Le 30 mars 2014, 524 146 personnes sont élues au sein d’un conseil municipal dans 36 681 communes en France. Pour les élections municipales, les électeurs des communes inférieures à 1000 habitant∙e∙s ont la possibilité de panacher la liste des candidat∙e∙s en rayant ou en ajoutant des noms. Pour se faire élire dans les petites communes, une succession d’étapes s’enchaine, de l’architecture de la liste jusqu’au fonctionnement du conseil municipal. En allant à la rencontre de ces élu∙e∙s, j’étudie le cycle mayoral de la mairie et les élu∙e∙s qui composent l’équipe mayorale. A partir d’entretiens, d’observations et de généalogies de familles, je retrace les éléments qui s’entrecroisent dans l’attribution des rôles et des places de chacun : le genre et l’ancrage territorial s'avèrent centraux dans les rapports sociaux. Pour constituer une équipe municipale plurielle, les têtes de liste doivent composer avec les lieux d’habitation, le genre, l’âge et la profession de leurs colistiers. Pourtant le conseil municipal reste dominé par les hommes et les "grandes familles" du village ; l’ordre social est peu remis en cause. Au contraire, les élu∙e∙s s’accrochent et souhaitent recréer ou maintenir une image idéalisée du village rural. Cette posture, voire cette stratégie, est renforcée par le poids des communautés de communes. Pour compenser la diminution des missions attribuées à la commune au profit de la communauté de communes, le groupe mayoral se concentre sur l’embellissement du village et la conservation du patrimoine local issue d’une représentation de la ruralité idéalisée.

    Marine Lamare, Les stratégies d’appropriation des droits de l’homme pour installer des compteurs et des caméras : études de cas grenoblois et lyonnais, thèse soutenue en 2022 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Jean-Charles Froment, membres du jury : Stéphanie Hennette-Vauchez (Rapp.), Marie-Julie Bernard, Christian Licoppe et Yann Laurillau  

    À Grenoble et Lyon, l’invocation des droits de l’homme – en particulier la vie privée – est omniprésente lorsqu’il s’agit d’installer des compteurs dits « communicants » et des caméras dites « vidéosurveillances » ou « vidéoprotections ». Les auteurs de critiques (habitants, associations, élus) les mettent en avant pour déplorer leur violation ou les risques d’abus à venir. En retour, ceux qui soutiennent ces déploiements (élus, énergéticiens, experts divers) répondent que ces installations se font dans le respect de ces mêmes droits. Pour asseoir cette idée, différentes stratégies sont alors mises en œuvre. Relationnelles et discursives, elles consistent à s’entourer d’acteurs susceptibles d’entendre et de répandre ce message. Mais au-delà des mots, les droits invoqués ne sont pas d’une grande utilité pour quiconque voudrait les faire valoir. Ils revêtent avant tout une dimension symbolique et figurent dans des discours qui visent à légitimer les décisions de recourir à ces technologies. La présente thèse, qui s’inscrit dans le cadre des études sociopolitiques du droit, montre ainsi que les droits de l’homme sont des outils de canalisation des critiques. Loin d’être des « garde-fous », ils visent au contraire à faire sauter les obstacles qui se présentent lorsque des caméras et des compteurs sont mis en place.

    Élise Ho-Pun-Cheung, Prophétiser la ville : sociologie d'un champ urbain réformateur aux prises avec la « smart city », thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Philippe Aldrin et Magali Nonjon, membres du jury : Antoine Vauchez (Rapp.), Guillaume Marrel et Mathieu Hauchecorne    

    En s’intéressant à des espaces non-institutionnels saisis de la question de la « smart city », cette thèse interroge les mécanismes de fixation d’un futur urbain souhaitable et les modalités de sa mise en œuvre par des acteurs extérieurs à l’État. À partir de deux principaux cas, un « think tank » de prospective urbaine et un groupe de journalistes spécialisés au sein d’un média généraliste, elle invite à considérer le travail de ces intermédiaires de la réforme urbaine. Ces derniers, qui animent des espaces dans lesquels s’incarnent la relative porosité des frontières entre public et privé, œuvrent à produire une vision prospective de la fabrique urbaine. Celle-ci repose en partie sur des outils numériques et technologiques sans pour autant souscrire aux discours de l’économie de la promesse, promus notamment par les grandes firmes technologiques. Ils contribuent au contraire à produire et à diffuser une vision de l’aménagement et de la gestion urbaine en concurrence avec celle que promeuvent les entreprises de l’économie numérique. En retraçant les déplacements dans l’espace social des controverses entourant la « smart city », puis en se focalisant sur des espaces interstitiels à la frontière du public et du privé, de l’économie, du journalisme, de l’universitaire et du politique, cette recherche retrace dans l’ensemble un processus de qualification et de disqualification des savoirs et des acteurs susceptibles de participer à la production d’une vision légitime de la « ville de demain » et, plus largement, à même de participer à son gouvernement

    Antoine Lévêque, Desservir la banlieue : Métropolisation et relégation des quartiers d'habitat social dans l'agglomération lyonnaise (1959-2019), thèse soutenue en 2021 à Lyon sous la direction de Renaud Payre et Anne-France Taiclet, membres du jury : Hélène Reigner (Rapp.), Sylvie Tissot et Fabien Desage  

    À partir du cas de la desserte en transport en commun de la commune de Vaulx-en-Velin dans l’agglomération lyonnaise, cette thèse interroge les évolutions du traitement des classes populaires dans l’action publique urbaine. Depuis l’établissement d’une zone à urbaniser en priorité dans les années 1960, jusqu’à aujourd’hui, la mise en politique contrariée de la desserte des grands quartiers d’habitat social de la commune nous renseigne sur l’évolution de la représentation des classes populaires dans l’action publique. Elle éclaire les processus par lesquels une distribution moins avantageuse de la ressource publique s’exerce à leur endroit malgré l'intégration progressive du personnel municipal des communes de banlieue aux structures du gouvernement métropolitain.

    Christophe Parnet, Du modernisateur au notable , thèse soutenue en 2021 à Lyon sous la direction de Gilles Pollet  

    Cette recherche interroge le processus contemporain de construction institutionnelle des métropoles en France, à travers la comparaison des cas de Lyon et d’Aix-Marseille-Provence. Elle analyse ces créations institutionnelles dans une perspective historique, depuis la politique des métropoles d’équilibre dans les années 1960 jusqu’à l’entrée en vigueur des deux métropoles (2015-2016). D’un projet porté par l’Etat modernisateur, la question métropolitaine est appropriée localement à mesure que les élus locaux gagnent en autonomie durant cette période. L’analyse de la séquence réformatrice des années 2010 renseigne à la fois sur les configurations territoriales singulières forgées historiquement, en même temps qu’elle fournit de nouvelles ressources politiques permettant d’en modifier les équilibres. Adoptant un regard multi-situé de la réforme métropolitaine, cette recherche renseigne sur l’exercice du pouvoir urbain et ses hiérarchies, en soulignant l’importance des ressources politiques conférées par la multipositionnalité, caractéristique de trajectoires politiques notabiliaires. En ce sens, la métropolisation comme processus politique concourt à renforcer les hiérarchies au sein du pouvoir local.

    Christophe Parnet, Du modernisateur au notable, thèse soutenue en 2021 sous la direction de Gilles Pollet, membres du jury : Hélène Reigner (Rapp.), Fabien Desage et Patrick Le Lidec    

    Cette recherche interroge le processus contemporain de construction institutionnelle des métropoles en France, à travers la comparaison des cas de Lyon et d’Aix-Marseille-Provence. Elle analyse ces créations institutionnelles dans une perspective historique, depuis la politique des métropoles d’équilibre dans les années 1960 jusqu’à l’entrée en vigueur des deux métropoles (2015-2016). D’un projet porté par l’Etat modernisateur, la question métropolitaine est appropriée localement à mesure que les élus locaux gagnent en autonomie durant cette période. L’analyse de la séquence réformatrice des années 2010 renseigne à la fois sur les configurations territoriales singulières forgées historiquement, en même temps qu’elle fournit de nouvelles ressources politiques permettant d’en modifier les équilibres. Adoptant un regard multi-situé de la réforme métropolitaine, cette recherche renseigne sur l’exercice du pouvoir urbain et ses hiérarchies, en soulignant l’importance des ressources politiques conférées par la multipositionnalité, caractéristique de trajectoires politiques notabiliaires. En ce sens, la métropolisation comme processus politique concourt à renforcer les hiérarchies au sein du pouvoir local.

    Yolaine Gassier, Les arènes discrètes du paritarisme régional : dispositifs, acteurs et pratiques du « dialogue social territorial », thèse soutenue en 2020 à AixMarseille sous la direction de Philippe Aldrin et Éric Verdier, membres du jury : Arnaud Mias (Rapp.), Sophie Béroud et Hélène Michel    

    La décentralisation du système politico-administratif a entraîné à l’échelle régionale une multiplication d’instances de « dialogue social territorial » qui sollicitent la présence de représentants syndicaux et patronaux. Ces dispositifs institutionnels affectent les organisations syndicales et patronales, dans leur mode de fonctionnement interne et du point de vue des activités que leurs membres sont amenés à réaliser (discuter des politiques publiques, administrer des organismes paritaires). À partir d’une enquête ethnographique, la thèse se propose d’étudier les ressorts et les effets du processus d’institutionnalisation de l’action syndicale et patronale, mais aussi les modalités de leur participation à l’action publique régionale. D’un côté, elle entend saisir ce que l’intégration dans ces arènes implique comme ajustements pour les syndicats et leurs porte-parole, en éclairant sous un nouveau jour certains processus qui traversent les univers militants tels que les transformations des répertoires de l’action collective et des compétences militantes. De l’autre, elle nous aide à comprendre ce qui se joue et ce qui se fait au concret dans ces espaces institutionnels peu connus. À la croisée de la sociologie des relations professionnelles, du syndicalisme et de l’action publique, ce travail nous amènera à mieux comprendre ce que les transformations de l’État et des modes de fabrication des politiques territoriales font à la manière dont se reconfigure la représentation syndicale et patronale. Ce travail entend ainsi contribuer à l’analyse des recompositions du système de relations professionnelles français, et de ses rapports au champ politique

    Jeanne Pahun, L’agriculture face aux politiques alimentaires : une analyse comparée dans trois régions françaises, thèse soutenue en 2020 à Paris Est sous la direction de Ève Fouilleux, membres du jury : Patrick Hassenteufel (Rapp.), Olivier De Schutter, Marielle Berriet-Solliec et François Dedieu  

    L’émergence du nouveau problème public de l’alimentation dresse les contours d’une controverse des politiques agricoles. En effet, pour « manger mieux » il faudrait d’abord « produire mieux », c’est-à-dire transformer le modèle agricole sur lequel s’adosse notre système alimentaire industriel. Cette thèse analyse la traduction, le cheminement et la portée de cette controverse à l’échelle des gouvernements infranationaux : les volets agricoles des politiques alimentaires territoriales renouvellent-ils la régulation publique locale du secteur agricole ? Pour répondre à cette question, notre enquête s’appuie sur une base de données de cent entretiens menés avec les acteurs clés de neuf politiques alimentaires locales réparties sur les territoires du Grand Est, de Bretagne et d’Occitanie. Mobilisant un cadre d’analyse à la croisée de la sociologie des problèmes publics, de l’analyse cognitive des politiques publiques et de leur territorialisation, cette thèse défend l’idée que les politiques alimentaires territoriales donnent à voir une transformation du secteur agricole, mais que celle-ci demeure marginale dans les faits. À l’échelle des gouvernements urbains, l’accession au pouvoir d’outsiders politiques de l’alimentation est porteuse de propositions alternatives pour le développement agricole local, mais les compétences et les rapports de forces internes des administrations urbaines freinent cependant considérablement la mise en œuvre opérationnelle et la portée de leur programme politique. À l’échelle régionale, les politiques alimentaires de promotion des produits locaux constituent un soutien classique du secteur agroalimentaire, sans transformation du modèle agricole promu sur les territoires. Ces politiques sont largement investies par les élites agricoles locales dont l’action oscille entre neutralisation ou accompagnement des controverses alimentaires. Nous montrons aussi que les politiques alimentaires territoriales s’inscrivent dans des stratégies de communication (marketing territorial ou marketing politique) et constituent de nouvelles ressources symboliques permettant aux autorités publiques et aux élites agricoles locales de réaffirmer leur pouvoir. Cette thèse contribue ainsi au renouvellement de l’analyse du changement politique en étudiant les nouveaux enjeux de territorialisation et de transversalité de la régulation publique

    Arthur Jobert, Le sens territorial : acceptabilité et dynamiques de professionnalisation de la relation aux parties prenantes à Electricité de France, thèse soutenue en 2020 à Paris Est sous la direction de Vincent Spenlehauer, membres du jury : Charles Gadéa (Rapp.), François-Mathieu Poupeau et Mathieu Brugidou    

    La conflictualité autour des projets industriels ou d’aménagement depuis plusieurs décennies forme un phénomène diffus et structurel. Progressivement, les organisations publiques et privées développent des réponses organisationnelles à travers des pratiques dites « relation aux parties prenantes ». Cette thèse traite des formes de professionnalisation de ces pratiques au sein d’une grande entreprise, Electricité de France. Elle pose la question des formes de l’apprentissage organisationnel et de la construction d’un nouveau groupe professionnel La notion de professionnalisation est analysée à travers de pratiques comme mise en tension d’identités professionnelles préexistantes. La recherche met en évidence un mode pérenne de relation aux parties prenantes locales, le « programme territorial ». Cette compétence distincte de l’organisation est réactualisée dans un contexte de libéralisation du secteur énergétique et de retrait de l’Etat des territoires. Les pilotes de ces programmes s’appuient sur cette nouvelle économie morale pour fonder un discours sur la rationalisation de leurs pratiques et défendre, au nom d’un « sens territorial », leurs actions contre d’autres professionnalismes. Cependant, ces acteurs sont simultanément réticents à l’idée d’une professionnalisation explicite de leur activité. La thèse identifie alors des facteurs organisationnels propres à l’exercice de la fonction d’interface avec l’environnement local. Ils expliquent une situation où les dynamiques de professionnalisation au sein d’une grande organisation ne débouchent ni sur une institutionnalisation des fonctions ni sur la constitution d’un groupe professionnel se revendiquant comme tel

    Éléanor Breton, La raison du territoire départemental , thèse soutenue en 2019 à Paris CNAM sous la direction de Marie-Anne Dujarier et Brigitte Gaïti  

    Cette thèse porte sur la contractualisation des subventions mise en place par les conseils généraux, à destination des collectivités locales infra-départementales. Ces politiques de territorialisation de l’action publique s’inscrivent dans des dynamiques de recomposition des rapports de pouvoir entre les collectivités locales. A partir d’une étude de cas, la thèse montre comment les « contrats de territoire » sont construits et mis en œuvre, dans les années 2000, comme des instruments devant permettre au conseil général, fragilisé par les réformes des institutions locales, d’exercer une emprise sur son territoire. La confection de règles, d’organisations du travail, de savoirs et d’outils statistiques et cartographiques, contribue à structurer une « raison du territoire » départemental. Ces ressources constituent pour le conseil général de nouveaux appuis qui lui permettent d’endosser un rôle d’« expert-prescripteur » de l’aménagement de son territoire. Les processus qui concourent à la revendication de cette juridiction territoriale par le conseil général sont saisis empiriquement à partir de l’analyse des multiples investissements matériels et idéels qu’elle suppose et des relations politico-administratives qui la trament. Cette approche à hauteur d’acteurs permet de mettre en évidence les rapports d’interdépendance et les asymétries qui configurent les relations politiques locales et de saisir les limites d’une telle entreprise. La thèse se situe à la croisée d’une sociologie de l’action publique « en train de se faire », et d’une sociologie du travail politique et administratif. Elle interroge ce que les instruments de gouvernance, comme la contractualisation, et les tentatives de contrôle politique qu’ils renferment peuvent nous apprendre sur les formes contemporaines de gouvernement local et d’inscription territoriale du pouvoir.

    Laura Douchet, Être une entreprise et servir la société. Analyse du processus d'institutionnalisation de l'innovation sociale en France au début du XXIème siècle, thèse soutenue en 2019 à Bordeaux sous la direction de Xabier Itçaina, membres du jury : Thierry Berthet (Rapp.), Nadine Richez-Battesti  

    Catégorie récente du discours politique et économique, l’innovation sociale a été consacrée en 2014 par la loi sur l’Économie sociale et solidaire. Elle s’est insinuée dans les dispositifs d’appui à la création et au développement d’activités socio-économique sur les territoires. Présentée comme un levier de sortie de crise, orienté vers la définition de solutions originales à des besoins sociétaux par la mobilisation d’acteurs locaux, l’innovation sociale questionne les agencements institutionnels entre pouvoirs publics, collectivités territoriales, tiers secteur, entreprises et citoyens dans la production de l’intérêt général. Ce travail cherche à analyser les contradictions qui émergent entre les discours et les cadres qui sont mis en place, à travers l’étude des modalités de mobilisation de l’innovation sociale par ces acteurs. Il met en évidence que les dispositifs d’appui à l’innovation sociale ne traduisent pas simplement un mouvement de délégation au secteur privé de missions à lucrativité limitée voire incertaine, relevant autrefois des pouvoirs publics. Ces dispositifs participent, en dépit des discours de légitimation sur le changement et l’innovation, à maintenir et protéger les systèmes normatifs et règlementaires qui ont fondé les précédentes solutions, pourtant tenues en échec. Le paradoxe est que, loin de favoriser la transformation sociale qu’ils prétendent encourager, les dispositifs d’innovation sociale nous apparaîtraient alors comme des cadres contraignant à innover faiblement au service de la Société.

    Gauthier Fradois, La sexualité comme enjeu éducatif : sociologie historique d'une politique scolaire, thèse soutenue en 2019 à Paris 10 sous la direction de Bernard Pudal et Christophe Le Digol, membres du jury : Virginie Barrusse (Rapp.), Laurent Gutierrez et Nathalie Bajos    

    Objet d’affrontements régulièrement actualisées au 20e siècle, la production de discours pédagogiques sur la sexualité au sein de l’institution scolaire ne fait pas consensus. L’École ne parvient pas à constituer un monopole pédagogique relatif à l’éducation sexuelle. Si des connaissances biologiques concernant la reproduction humaine trouvent droit de cité dans le curriculum dès 1968, l’éducation sexuelle, rendue facultative en 1973, puis obligatoire en 1998, échappe en partie aux agents du système d’enseignement au profit d’associations en concurrence pour l’imposition de la morale familiale légitime. Des mobilisations hygiénistes contre la syphilis à la lutte contre le sida, en passant par la promotion du mariage ou de la contraception pour prévenir l’IVG, il s’agit d’étudier dans cette thèse le processus d’élaboration de ce bien pédagogique. En combinant observations en classe, entretiens biographiques et dépouillement de divers fonds d’archives, l’investigation s’attache ainsi à reconstruire les configurations où s’invente, se formalise et se vulgarise cet enjeu éducatif, objet d’une politique scolaire indissociable de l’expansion d’une École d’État et de la recomposition du mouvement familial.

    Claire Dedieu, Quand l'état se retire : la suppression de l'ingénierie publique dans le domaine de l'eau, thèse soutenue en 2019 à Montpellier sous la direction de Emmanuel Négrier et Sylvain Barone, membres du jury : François-Mathieu Poupeau (Rapp.), Christine Musselin et Claire Dupuy  

    Les ingénieurs et techniciens du ministère de l’Agriculture ont, pendant longtemps, façonné les politiques d’alimentation en eau potable et d’assainissement des communes et de leurs groupements. Ces fonctionnaires intervenaient dans le cadre de missions qualifiées « d’ingénierie publique ». En 2008, dans le contexte de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), cette mission a été supprimée. L’objet de la thèse est de comprendre ce qui se joue concrètement à travers cette réforme. S’appuyant sur une enquête menée dans les départements de l’Hérault, de Vaucluse et de la Lozère, ce travail analyse les recompositions de l’État qui font suite à la suppression de l’ingénierie publique, que ce soit en interne ou dans ses relations avec les acteurs de l’ingénierie privée et les collectivités territoriales. L’originalité de la thèse est de discuter les théories qui présentent les réformes de l’État comme un moyen pour celui-ci de se redéployer sans se retirer. À partir du cas de l’eau, elle encourage à penser les réformes contemporaines autrement, comme des moments où l’État est aussi parfois susceptible de se retirer. Elle montre les incohérences et les paradoxes auxquels donne lieu ce retrait de l’État. Elle propose enfin des outils d’analyse adaptés à cette approche alternative des transformations de l’action publique.

    Éléanor Breton, La raison du territoire départemental, thèse soutenue en 2019 sous la direction de Marie-Anne Dujarier et Brigitte Gaïti, membres du jury : Philippe Bezes (Rapp.), Olivier Giraud et Marie-Vic Ozouf-Marignier    

    Cette thèse porte sur la contractualisation des subventions mise en place par les conseils généraux, à destination des collectivités locales infra-départementales. Ces politiques de territorialisation de l’action publique s’inscrivent dans des dynamiques de recomposition des rapports de pouvoir entre les collectivités locales. A partir d’une étude de cas, la thèse montre comment les « contrats de territoire » sont construits et mis en œuvre, dans les années 2000, comme des instruments devant permettre au conseil général, fragilisé par les réformes des institutions locales, d’exercer une emprise sur son territoire. La confection de règles, d’organisations du travail, de savoirs et d’outils statistiques et cartographiques, contribue à structurer une « raison du territoire » départemental. Ces ressources constituent pour le conseil général de nouveaux appuis qui lui permettent d’endosser un rôle d’« expert-prescripteur » de l’aménagement de son territoire. Les processus qui concourent à la revendication de cette juridiction territoriale par le conseil général sont saisis empiriquement à partir de l’analyse des multiples investissements matériels et idéels qu’elle suppose et des relations politico-administratives qui la trament. Cette approche à hauteur d’acteurs permet de mettre en évidence les rapports d’interdépendance et les asymétries qui configurent les relations politiques locales et de saisir les limites d’une telle entreprise. La thèse se situe à la croisée d’une sociologie de l’action publique « en train de se faire », et d’une sociologie du travail politique et administratif. Elle interroge ce que les instruments de gouvernance, comme la contractualisation, et les tentatives de contrôle politique qu’ils renferment peuvent nous apprendre sur les formes contemporaines de gouvernement local et d’inscription territoriale du pouvoir.

    Étienne Walker, Quand la ville ne dort pas : s'approprier l'espace-temps hypercentral nocturne par et autour de l'usage récréatif. Les exemples de Caen et Rennes. (Pour une approche aussi sonore des rapports sociaux de proximité), thèse soutenue en 2018 à Normandie sous la direction de Patrice Caro, membres du jury : Guillaume Faburel (Rapp.), Fabrice Ripoll  

    Cette thèse se propose d’analyser la ville contemporaine à partir des cas de Caen et Rennes et du prisme récréatif nocturne, dans une perspective morphogénétique, polémologique et dimensionnelle. Au travers de méthodes qualitatives et quantitatives spatialisées et temporalisées, ce sont les mobilisations des « sortants », « commerçants », « cohabitants » et institutions pour l’appropriation de l’espace-temps hypercentral nocturne qui ont fait l’objet d’analyses. Une première partie donne à voir l’importance de l’usage récréatif au sein des hypercentres de Caen et Rennes la nuit. Attribut central de la jeunesse, les sorties récréatives – plus que « festives » – sont dûment polarisées par une offre commerciale dédiée hypercentrale dense. Autour et à proximité parfois immédiate, sont amenés à cohabiter pour bonne part ces jeunes sortants une fois rentrés chez eux, mais aussi d’autres populations beaucoup plus insérées socialement. Ainsi, une « situation tensionnelle » entre usages reproductifs récréatif et biologique se dessine au sein des hypercentres durant le temps de la nuit. Une seconde partie insiste sur la manière dont certains sortants et commerçants se mobilisent au travers de l’usage récréatif nocturne, les uns dans la manière de se sociabiliser entre pairs au sein de bars et discothèques dûment sélectionnées, les seconds du fait de leur souci à attirer les premiers au sein de leurs établissements, mais aussi à les gérer. Ponctuellement, ces mobilisations quotidiennes cèdent le pas à des mobilisations politiques collectives, dès lors que l’appropriation récréative nocturne de certaines rues et place chez les sortants d’une part, la continuité de l’activité commerciale chez les commerçants de l’autre, sont menacées. Une troisième partie s’intéresse aux mobilisations des cohabitants autour de cet usage récréatif nocturne. Une fois la division sociale des hypercentres établie, différents caractères ont été mis en évidence pour expliquer l’inégal ressenti notamment sonore de cet usage, caractères aussi bien acoustiques et liés à l’exposition, que sociologiques. Sans doute davantage que ces deux premiers facteurs, il apparaît que l’appréciation des sorties récréatives nocturnes avoisinantes a fortement à voir avec l’évolution au sein des cycles de vie, l’ancienneté et la propriété allant notamment de pair avec l’expression d’une plus forte gêne. Cette dimension cognitive se double d’un volet actionnel : si ceux qui entretiennent un rapport encore intime avec lesdites sorties se limitent à s’adapter à leur marquage sonore ou à confronter leur bruiteur, le recours aux institutions et l’action collective semblent le propre de ceux qui s’en distancient. Enfin, une ultime partie s’intéresse à la manière dont les institutions gouvernent ces différentes mobilisations « ordinaires ». Si les années 2000 ont été marquées à Rennes et même à Caen par la répression policière et administrative des commerçants et surtout des sortants, si le détour des décennies 2000/2010 l’a notamment été par la contractualisation avec les premiers et la « sanitarisation » surtout communicationnelle des seconds, un changement semble se dessiner ces dernières années. Dans un contexte de restrictions budgétaires étatiques mais aussi municipales croissantes, les commerçants semblent de plus en plus considérés par les institutions tels des auxiliaires d’ordre et de santé publics, utiles pour gouverner à moindre coût la déviance des sortants, plutôt que comme les catalyseurs de cette dernière. Relativement peu suivis par les institutions, les cohabitants mobilisés font parfois même l’objet de dispositifs spécifiques conduisant à leur neutralisation. Se dessine le passage progressif de l’économie fordiste où la nuit servait à reproduire la force de travail diurne à une économie post-fordiste 24h/24, où la nuit devient un vecteur permettant de satisfaire aux besoins eux aussi reproductifs et nocturnes, mais récréatifs, du capitalisme devenu aussi cognitif.

    Guillaume Gormand, L’évaluation des politiques publiques de sécurité : résultats et enseignements de l'étude d'un programme de vidéosurveillance de la Ville de Montpellier, thèse soutenue en 2017 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Jean-Charles Froment, membres du jury : Sacha Raoult (Rapp.), Laurence Dumoulin et Jean-Pierre Vialay  

    Le développement de la vidéosurveillance en France depuis les années 1990 révèle une évolution atypique. Cette opportunité technique portée par l’innovation technologique s’est tout d’abord fermement inscrite dans un violent débat, confrontant des positionnements idéologiques favorables ou opposés à la charge symbolique que véhiculait la vidéosurveillance. Finalement, grâce à des campagnes convergentes de légitimation que cette thèse décrit, les caméras de surveillance ont progressivement été affranchies de leur image liberticide pour durablement s’inscrire dans les programmes locaux de sécurité ainsi que dans les politiques publiques nationales. Cependant, après plus de deux décennies d’installations et d’extensions de réseaux de vidéosurveillance sur la voie publique, il n’existait, avant ce travail de recherche, aucune étude scientifique des contributions de cette technologie à la sécurisation d’un territoire.Avant toute chose, une contextualisation, nationale et locale, du succès de cet outil sociotechnique permet une mise en perspective de l’opportunité d’une démarche d’évaluation de politique publique pour éprouver la vidéosurveillance. Ce travail préalable révèle l’état des études françaises relatives au développement des caméras de surveillance et examine les méthodes d’évaluation disponibles.Le cœur de cette recherche interroge une promotion de la vidéosurveillance qui semble dépourvue de tout fondement rationnel, en rapportant les enseignements et résultats issus d’une démarche d’évaluation d’un programme d’extension de caméras de surveillance dans une grande commune française : Montpellier. Volontairement détaché des questionnements autour de la préservation des libertés individuelles, le travail réalisé se concentre sur l’identification et l’emploi d’une formule permettant l’examen de la vidéosurveillance et sur la justification des résultats obtenus sur un terrain spécifique. Pour cela, la recherche de terrain, conduite entre 2012 et 2015 dans le cadre d’une convention industrielle de formation par la recherche (CIFRE), a donc consisté à mettre en pratique une importante collecte de données encadrée par un protocole rigoureux.Ce travail interroge aussi la place de l’évaluation des politiques publiques de sécurité en France, en proposant une approche originale ouverte aux doctrines internationales. Conscient de l’opposition des méthodes expérimentales et réalistes, cette thèse suggère une voie de conciliation de ces deux écoles. Elle propose pour cela un protocole respectant les standards de la Campbell Collaboration mis en parallèle d’une interprétation des données guidée par la doctrine réaliste de l’évaluation.Après avoir établi la rigueur de la méthode déployée, cette recherche présente des conclusions argumentées quant à la contribution de la vidéosurveillance à la sécurité publique d’un territoire. Les résultats de l’évaluation s’attardent principalement à démontrer la pertinence du positionnement légal de la vidéosurveillance comme un dispositif de prévention situationnelle de la délinquance.Au final, après avoir exposé la validité interne et externe des résultats obtenus, la thèse interroge le paradoxe de la diffusion d’un outil qui paraît insensible à sa remise en cause pragmatique. Car malgré des résultats fiables quant à une contribution finalement négligeable de la vidéosurveillance à la sécurisation d’espaces publics, il semble que la croissance de cet outil repose sur une pernicieuse synergie de rationalités hétérogènes que la présente thèse tâche de décrire.

    Sylvain Le Berre, L'investissement politique du futur , thèse soutenue en 2017 à Rennes 1 sous la direction de Romain Pasquier  

    Le recours croissant à des anticipations stratégiques territorialisées, participatives et mobilisatrices comme étapes du processus d’élaboration des politiques publiques territoriales, par le Conseil régional de Bretagne, le Gouvernement du Pays-de-Galles et le Gouvernement du Québec, peut être analysé comme un investissement, par ces pouvoirs territoriaux « intermédiaires », d'un champ jusqu'alors réservé à l’État central et aux élus nationaux : la promesse du futur. Dans un contexte de remise en question du modèle de l’État-Providence centralisé, accentué par la crise économique et la crise de la dette de la fin des années 2000, la capacité et la légitimité politique des États centraux à garantir la prospérité territoriale et l'espoir d'un futur meilleur se sont étiolées. Les administrations régionales – au sens large – investissent donc cet espace désormais disponible pour mettre en avant une vision infranationale du futur et du territoire, tant auprès de la population que des partenaires de l'action publique. Les démarches d’anticipation stratégique étudiées produisent et reproduisent des discours sur la vision du futur et du territoire, sur le sens de l’action publique et des institutions régionales. Ces registres participent tous d’un investissement de l’avenir par le pouvoir politique, c’est-à-dire d’une économie politique du temps. L’approche par l’investissement politique du futur permet donc d’étudier la fabrique et le gouvernement d’un territoire politique. Les récits projectifs territorialisés que nous avons pu étudier articulent en effet plusieurs dimensions de la légitimation d’un espace politique : un processus de circonscription du territoire (territory making process), un processus de mobilisation d’une communauté territoriale (community making process), et un processus de redéfinition de la dynamique et de l’espace de la légitimité (polity defining process). Cette perspective de recherche permet d’étudier plusieurs dimensions du changement : la transformation interne des espaces politiques nationaux, la convergence internationale de l’action publique infranationale, et enfin la redistribution de l’autorité politique dans des États Nations en recomposition.

    Sina Schlimmer, Construire l’État par les politiques foncières : La négociation des transactions foncières en Tanzanie, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de Dominique Darbon, membres du jury : Catherine Boone (Rapp.), Philippe Lavigne Delville, Andreas Mehler et Caroline Plançon  

    Les transactions foncières avec des entreprises étrangères, plus communément qualifiées d’« accaparement des terres », sont considérées comme un enjeu de développement central dans de nombreux pays du continent africain. Ce problème rythme, depuis la fin des années 2000, les débats médiatiques et politiques et donne lieu à une production scientifique prolifique. Cette thèse se veut une contribution aux résultats pluridisciplinaires existants en construisant les transactions foncières, c’est-à-dire les processus d’échange de ressources, de sens et de pouvoir, comme un objet de recherche heuristique en science politique qui permet d’engager une discussion théorique stimulante sur les liens entre l’Etat, le pouvoir et le territoire. Alors que la littérature tend à négliger les expressions plurielles de l’Etat dans la marchandisation des terres, cette recherche démontre, à travers le cas tanzanien, que l’analyse des transactions foncières et de la formation de l’Etat sont indissociables. L’étude des politiques de promotion de l’investissement en Tanzanie, discutée à travers les résultats de trois cas de transaction foncière, prouve que les enjeux de la mise en marché des terres ne peuvent être lus qu’au regard de la construction historique de l’Etat. D’une part, les politiques de transactions foncières ne cessent d’être régulées, négociées et (re)orientées par les acteurs étatiques. D’autre part, ces politiques publiques participent à la (trans)formation continue de l’Etat tanzanien. L’enjeu de cette thèse est ainsi de renouveler les recherches sur le foncier, sur la construction de l’Etat et sur l’analyse de l’action publique.

    Sylvain Le Berre, L'investissement politique du futur, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Romain Pasquier, membres du jury : Claire Dupuy (Rapp.), Alistair Cole, Andy Smith et Thibault Tellier    

    Le recours croissant à des anticipations stratégiques territorialisées, participatives et mobilisatrices comme étapes du processus d’élaboration des politiques publiques territoriales, par le Conseil régional de Bretagne, le Gouvernement du Pays-de-Galles et le Gouvernement du Québec, peut être analysé comme un investissement, par ces pouvoirs territoriaux « intermédiaires », d'un champ jusqu'alors réservé à l’État central et aux élus nationaux : la promesse du futur. Dans un contexte de remise en question du modèle de l’État-Providence centralisé, accentué par la crise économique et la crise de la dette de la fin des années 2000, la capacité et la légitimité politique des États centraux à garantir la prospérité territoriale et l'espoir d'un futur meilleur se sont étiolées. Les administrations régionales – au sens large – investissent donc cet espace désormais disponible pour mettre en avant une vision infranationale du futur et du territoire, tant auprès de la population que des partenaires de l'action publique. Les démarches d’anticipation stratégique étudiées produisent et reproduisent des discours sur la vision du futur et du territoire, sur le sens de l’action publique et des institutions régionales. Ces registres participent tous d’un investissement de l’avenir par le pouvoir politique, c’est-à-dire d’une économie politique du temps. L’approche par l’investissement politique du futur permet donc d’étudier la fabrique et le gouvernement d’un territoire politique. Les récits projectifs territorialisés que nous avons pu étudier articulent en effet plusieurs dimensions de la légitimation d’un espace politique : un processus de circonscription du territoire (territory making process), un processus de mobilisation d’une communauté territoriale (community making process), et un processus de redéfinition de la dynamique et de l’espace de la légitimité (polity defining process). Cette perspective de recherche permet d’étudier plusieurs dimensions du changement : la transformation interne des espaces politiques nationaux, la convergence internationale de l’action publique infranationale, et enfin la redistribution de l’autorité politique dans des États Nations en recomposition.

    Nadia Okbani, Institutionnaliser l'évaluation au sein d'une organisation : enjeux, pratiques et usages dans une caisse d'allocations familiales, thèse soutenue en 2016 à Bordeaux sous la direction de Thierry Berthet et Robert Lafore, membres du jury : Patrick Hassenteufel (Rapp.), Philippe Warin, Ariel Mendez et Sandrine Rui  

    Le déploiement du nouveau management public et ses instruments de gestion, ne sont pas nécessairement synonymes du développement de l'évaluation des politiques. Ils tendent plutôt à s'y substituer. Cette recherche analyse l'institutionnalisation de l'évaluation des politiques, indépendamment de contraintes descendantes, à l'échelle d'une organisation. Partant du cas de la Caisse d'Allocations Familiales de la Gironde, elle interroge pourquoi et comment l'évaluation est institutionnalisée dans une organisation et les effets qu'elle produit. L'évaluation de politiques constitue une norme floue qui fait l'objet d'appropriations et d'usages stratégiques par ses protagonistes. Elle prend forme à travers le travail institutionnel des acteurs qui l'investissent parce qu'ils y trouvent un intérêt. Ils en négocient les normes et les usages, contribuant ainsi à définir la nature du changement qu'elle introduit dans les relations sociales et la conduite de l'action publique. Ces acteurs donnent sens et consistance à l'évaluation par la pratique dans la durée, en fonction de la structure sociale, organisationnelle et politique dans laquelle ils s'inscrivent.

    Luc Sigalo Santos, L'administration des vocations, ou la spécialisation d'une action publique généraliste. : enquête sur le traitement du chômage artistique en France., thèse soutenue en 2016 à Paris 8 sous la direction de Laurent Jeanpierre et Vincent Dubois, membres du jury : Pierre-Yves Baudot (Rapp.), Thierry Berthet  

    Cette thèse analyse le traitement public du chômage artistique en France. Elle prend pour objet deux dispositifs publics spécialisés, qui visent le « retour à l’emploi » d’artistes demandeurs d’emploi et/ou allocataires du RSA : l’un relève de la politique nationale de l’emploi (ANPE puis Pôle emploi spectacle), l’autre de la politique sociale départementale (RMI puis RSA artiste). L’enquête, socio-historique et ethnographique, a été conduite à Paris et en Gironde entre 2010 et 2014. Elle a permis de récolter un matériau diversifié, composé d’archives administratives, d’entretiens et d’observations, à tous les niveaux de l’action publique – ministères et élus locaux, experts et partenaires institutionnels, cadres territoriaux, street-level bureaucrats et usagers. La spécialisation sectorielle d’une action publique généraliste accentue les tensions relatives à l’organisation institutionnelle, à la formalisation des rôles professionnels et au traitement ordinaire des usagers. D’un côté, les agents de l’administration des vocations tentent d’adapter des usagers suspectés d’onirisme à la « réalité » du marché de l’emploi. De l’autre côté, ils s’efforcent eux-mêmes de se conformer au fonctionnement d’un domaine d’activités peu porté vers l’intermédiation publique. L’incongruité du rapprochement entre logique bureaucratique standardisée et impératif artistique de singularisation permet de renouveler l’analyse de l’individualisation d’un traitement de masse, caractéristique structurante de la régulation politique des rapports sociaux.

    Anouk Flamant, Droit de cité ! : construction et dilution d'une politique municipale d'intégration des étrangers dans les villes de Lyon, Nantes et Strasbourg (1981-2012), thèse soutenue en 2014 à Lyon 2 sous la direction de Renaud Payre, membres du jury : Sylvie Tissot (Rapp.), Cécile Robert et Laure Bereni  

    Depuis le début des années 1980, les élus locaux ont progressivement construit leur capacité à répondre au « problème » de l’intégration des étrangers. Cette mise à l’agenda politique a émergé en raison de sollicitations de la part du pôle associatif de l’espace local de la cause des étrangers et d’une dynamique de territorialisation des politiques d’ « intégration des étrangers » encouragée par l’État. Toutefois, c’est avec l’arrivée de nouvelles équipes municipales en 1989 que les exécutifs municipaux ont accru leurs revendications pour de nouvelles compétences sur cette thématique. Cette dynamique d’affirmation de nouvelles compétences pour les villes s’est poursuivie au cours des décennies 1990 et 2000 aussi bien dans l’espace européen que face aux autorités étatiques. Néanmoins, l’institutionnalisation d’une politique municipale d’ « intégration des étrangers » peine à avoir lieu en raison d’un engagement politique qui reste limité et de la montée en puissance d’un paradigme concurrent, celui de la « discrimination ethno-raciale ». Finalement, les exécutifs municipaux ont délaissé une action visant à résoudre les phénomènes de discriminations et d’exclusion socio-économiques des populations étrangères et de leurs enfants. L’enquête menée met en lumière plusieurs ressorts de cette dynamique générale. En premier lieu, elle permet de démontrer la force de la variable politics dans la conduite de l’action publique. Ensuite, l’enquête permet de saisir le rôle joué par la scène européenne dans le processus de contestation de la suprématie des autorités étatiques par les villes. Enfin, l’analyse des dispositifs mis en place par les trois villes étudiées révèle l’usage du critère ethnique dans le façonnement de la figure de l’ « étranger » visé par les actions municipales d’ « intégration ».

    Nordine Kireche, "Garder le contrôle" : les politiques municipales à Nanterre de l'après-guerre à nos jours face à la désindustrialisation, aux conflits avec l'Etat et aux transformations du peuplement de la ville, thèse soutenue en 2014 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Patrick Le Galès, membres du jury : Céline Braconnier (Rapp.), Emmanuel Bellanger  

    Cette thèse est une contribution à l'analyse de décennies de recompositions sociales et politiques dans les anciens espaces industriels aux portes de Paris. La question qui a structuré ce travail est celle des manières dont plusieurs générations d'élus communistes de la région parisienne ont pu se maintenir au pouvoir dans le temps, malgré un ensemble de déstabilisations internes (via les transformations de la base sociale de leurs villes), et externes (à travers la dépendance de ces territoires à Paris ainsi qu'à un ensemble de transformations économiques, institutionnelles et politiques de portée nationale). Ce travail a été mené sous la forme d'une monographie de Nanterre. Cette ville, de par son histoire sociale, politique et sa géopolitique particulière constitue en effet un cas propice à l'étude de ces villes comme des systèmes sous pression, contraints aux changements. La direction de cette ville a certes été reconduite sous les couleurs du P.C.F jusqu'aux élections municipales de 2008, mais elle a également muté, en témoigne le départ du maire de la ville du P.C.F en 2010. Nous avons montré au fil de ce travail, grâce au passage par la sociologie de l'action publique, que ce changement d'étiquette politique n'est qu'un aspect d'un ensemble plus vaste d'adaptations des pratiques de ces élus. Les données produites permettent en effet de suivre près d'un demi-siècle d'adaptation de la stratégie électorale et des politiques municipales des différentes générations d'élus issus du P.C.F qui se sont succédées, dans le but de s'adapter aux changements d'environnement de la ville et ainsi conserver sa direction.

    Asmara Klein, La "transparence", une norme et ses nouvelles pratiques transnationales : l'exemple de l'Initiative pour la Transparence dans l'Industrie Extractive, thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Guillaume Devin, membres du jury : Marie-Laure Salles-Djelic (Rapp.), François Valérian  

    En 2002, l’Initiative pour la transparence dans l’industrie extractive (ITIE) est lancée par le Premier Ministre britannique en réponse à la campagne Publiez ce que vous payez (PCQVP). Celle-ci avait participé à la mise sur agenda de la malédiction des ressources, un ensemble de maux économiques et socio-politiques qui pèsent sur de nombreux Etats riches en ressources naturelles. L'ITIE reprend l’une des préconisations de PCQVP, à savoir l’injonction à la transparence : la publication des revenus pétroliers, gaziers ou miniers permettrait aux citoyens de demander des comptes à leurs dirigeants pour la gestion de la manne générée par l’extraction de matières premières. L’exercice de transparence de l’ITIE, à laquelle les états riches en ressources naturelles adhèrent librement, consiste à réconcilier les paiements déclarés par les entreprises extractives d’une part et les recettes déclarées par l’Etat d’autre part. Il s’appuie par ailleurs sur une gouvernance tripartite inédite dans l’industrie extractive : organisations de la société civile, compagnies extractives et gouvernements négocient ensemble pour déterminer les exigences du standard ITIE. Comment des acteurs d’horizons divers sont-ils venus à partager cet intérêt commun et que peut nous apprendre ce consensus sur la notion de transparence et ses usages contemporains dans les politiques de coopération internationale ? Cette recherche raconte l’histoire d’une conquête normative, ses enjeux, ses acteurs, ses batailles afin de réfléchir – par le biais du renouvellement des attributs de légitimité de ceux qui concourent à définir la norme – à la refonte de l’autorité politique dans le système international.

    Sonia Lemettre, Gouverner le fret ferroviaire en France et en Allemagne (1990-2010) : processus de diffusion d'énoncés réformateurs à l'ère du développement durable, thèse soutenue en 2013 à Grenoble sous la direction de Alain Faure et Philippe Zittoun, membres du jury : Guillaume Courty (Rapp.), Steven Griggs  

    L'objectif de faire transporter plus de marchandises par le train est un leitmotiv des politiques de transport depuis les années 1990, notamment à l'ère du développement durable. Cette thèse analyse les formulations et les recompositions d'énoncés de politique de fret ferroviaire en France et en Allemagne entre les années 1990 et 2010, à travers l'étude de quatre cas. Le développement durable a diversement servi des énoncés réformateurs, légitimant parfois des mesures totalement différentes sur l'un et l'autre terrain. La réforme allemande des chemins de fer de 1994, dont la préservation de l'environnement n'était qu'un des objectifs, a abouti après un processus large d'intéressement des acteurs et la construction d'une conviction partagée de la nécessité de mener une réforme d'ampleur. Le récit de sa réussite a contribué à verrouiller l'énoncé de 1994, obligeant les acteurs souhaitant réformer certains éléments de la politique des transports à redéfinir le problème du fret ferroviaire, notamment lors de l'élaboration du Masterplan (2007-2008), pour proposer de nouvelles solutions. L'injonction au développement durable a été autrement mise en avant en France sous le ministère Gayssot pour légitimer un soutien public d'ampleur à Fret SNCF. Les usages du développement durable se transforment dans les années 2000 et à l'occasion du Grenelle de l'Environnement, donnant lieu à des énoncés réformateurs partiellement concurrents, qui peinent à s'imposer. Le résultat de la thèse encourage l'étude des batailles argumentatives qui rythment l'élaboration de l'action publique, pour en tracer les changements.

    Laura Boschetti, Police et sécurité : les effets de l'environnement local sur les pratiques policières en France et en Italie, thèse soutenue en 2013 à Grenoble sous la direction de Sebastian Roché, membres du jury : Yves Surel (Rapp.), Tommaso Vitale    

    La thèse repose sur la comparaison des relations entre la police et d'autres organisations locales en France et en Italie, à partir de l'examen des deux cas d'étude : la ville de Grenoble, en France, et la ville de Bergamo, en Italie. La recherche repose sur quatre études ethnographiques, qui ont concerné, entre mai 2008 et mai 2012, la Direction Départementale de la Sécurité Publique de l'Isère, la Police Municipale de Grenoble, la Questura di Bergamo et la Polizia Locale di Bergamo. La recherche se fonde sur l'hypothèse qu'au niveau local, la politique locale de sécurité est le résultat d'un processus de coproduction et de négociation qui, d'une part, engage le fonctionnement interne de la police et qui, d'autre part, est liée à ses interactions avec la population et les autres organisations du territoire. La thèse interroge les effets concrets de ces relations sur l'action policière. Ce qui émerge est un système complexe, dans lesquels les besoins et les demandes de la population et des autres organisations locales se combinent avec les exigences policières et ses contraintes organisationnelles. La participation des organisations du territoire et, dans une moindre mesure, de la population influence effectivement le processus de la définition des priorités et des problèmes locaux. Leur traitement reste pourtant très dépendant des contraintes et du fonctionnement interne de l'organisation policière. Cela ne favorise pas la construction de politiques partagées et intégrées et de mécanismes de vérification et de contrôle des actions mises en œuvre, aussi bien en France, où des dispositifs spécifiques ont été mis en œuvre pour favoriser le pilotage des politiques de sécurité, qu'en Italie, où ces dispositif sont moins diffusés.

    Arnaud Sergent, La politique forestière en mutation : une sociologie politique du rapport secteur - territoire, thèse soutenue en 2013 à Bordeaux 4 sous la direction de Andy Smith, membres du jury : Pierre Muller (Rapp.), Marc Guérin et Stéphane Nahrath  

    La thèse a pour objectif de contribuer à l’étude des changements de la politique forestière française depuis le début des années 1990 à travers l’analyse des changements d’échelle de l’action publique. Elle s’appuie dans ce but sur un cadre théorique et analytique inspiré des travaux en sociologie politique et en institutionnalisme historique. La mise en problématique du rapport secteur – territoire conduit d’une part à s’interroger sur la reconfiguration du modèle de l’Etat forestier centré sur l’échelle nationale et d’autre part à émettre l’hypothèse de l’institutionnalisation de l’échelle infranationale. Le travail d’enquête qui a été réalisé, sur la base notamment d’une série d’entretiens menés en Aquitaine, permet d’aboutir à deux résultats principaux et à une conclusion générale. Tout d’abord, on peut faire le constat que le secteur forestier connaît actuellement une phase de mutation importante. Il est engagé dans un double processus d’écologisation qui se traduit par un renforcement de la tension entre logique de production de bois et logique de conservation de la ressource forestière et par une remise en question de l’efficacité des politiques du passé. Ensuite, et en dépit de la décentralisation, il apparaît que cette mutation s’accompagne d’un renforcement de la légitimité de l’échelle nationale de gouvernement au détriment de l’échelle infranationale. Dans ce contexte, le rôle des acteurs publics est ambigu. L’Etat alterne entre volontarisme politique et désengagement opérationnel alors que les conseils régionaux s’impliquent de plus en plus dans la mise en œuvre des politiques publiques forestières. Pour finir, nous considérons que cette situation ne correspond pas à une désectorisation de la forêt mais plutôt à une mise sous tension de la dimension territoriale de la politique sectorielle forestière. Une étude comparable sur la nature du gouvernement européen de la forêt permettrait ainsi d’approfondir l’analyse.

  • Vincent Becquet, Au rythme du Flow : la fabrique locale de l'action publique des hiphops saisie par l'équipement, thèse soutenue en 2022 à Université de Lille 2022 sous la direction de Rémi Lefebvre, membres du jury : Christian Le Bart (Rapp.), Frédéric Poulard (Rapp.), Séverin Guillard et Thomas Helie    

    En octobre 2014, la ville de Lille inaugurait le premier équipement public dédié aux pratiques des hiphops et de leur porteurs. Tout autant vecteur que prolongement d'une action publique local de hiphops, le Flow permet l'analyse de la prise en charge et des effets d'une politique culturelle locale initié au début des années 2000. En suivant l'équipement à son propre rythme, ce travail propose d'étudier la fabrique, l'invention et l'installation dans le paysage culturel local d'un dispositif nouveau.

    Héléna Yazdanpanah, Les avocats d'entreprises et leurs clients : pratiques collectives et conseils individuels en droit social, thèse soutenue en 2021 à Université de Lille 20182021 sous la direction de Alexis Spire, membres du jury : Laurent Willemez (Rapp.), Corinne Delmas (Rapp.), Antoine Vauchez    

    En France, la construction et la rapide complexification du droit du travail, ainsi que la demande de services juridiques de la part des entreprises, ont entraîné l’émergence d’un marché du conseil juridique. Pour les entreprises, le droit est à la fois un cadre d’action et un outil dans l’exercice du pouvoir patronal. Au croisement de la sociologie des professions juridiques et de la sociologie du droit et de la justice, cette thèse a pour objectif d’étudier les pratiques professionnelles des avocats d’entreprises spécialisés en droit du travail qui combinent des activités de conseil juridique et de défense de leurs clients dans le cadre des procédures prud’homales. Elle s’intéresse à l’organisation de leur travail au sein de leurs cabinets et montre comment les avocats développent des savoirs juridiques et mettent en place collectivement des pratiques de travail qui leur permettent de défendre les intérêts de leurs clients. La thèse revient dans un premier temps sur les contextes de travail des avocats et sur leur socialisation professionnelle, qui donne lieu à des conceptions communes du rôle professionnel et du droit du travail, orienté dans leur pratique vers la gestion des ressources humaines. Dans un second temps, la thèse analyse le travail de mise aux normes des pratiques patronales, tel qu'il se déroule dans le cadre d'une relation de service où les avocats disposent d'une autorité plus ou moins importante selon la durée et l'implication des deux parties dans la relation, et les ressources juridiques dont disposent les clients. Enfin, la thèse montre comment les avocats apprennent à leurs clients à faire usage stratégiquement du droit du travail. Les matériaux empiriques qui viennent appuyer cette réflexion se composent d'entretiens réalisés avec des avocats au sein de trois barreaux. Par ailleurs, nous avons effectué des observations de rendez-vous (en face à face ou téléphoniques) entre des avocats et leurs clients au sein d'un cabinet d'avocats. A cela s'ajoutent des observations effectuées aux congrès et réunions de deux associations professionnelles.

    Yohanan Benhaïm, À la conquête de l'état : politique étrangère de la Turquie au Kurdistan d'Irak et transformation du champ étatique sous le gouvernement AKP, thèse soutenue en 2021 à Paris 1 sous la direction de Gilles Dorronsoro, membres du jury : Christian Lequesne (Rapp.), Élise Massicard (Rapp.), Delphine Allès  

    À la conquête de l’État. Politique étrangère de la Turquie au Kurdistan d’Irak et transformation du champ étatique sous le gouvernement AKP.

    Océane Perona, Le consentement sexuel saisi par les institutions pénales : Policiers, médecins légistes et procureurs face aux violences sexuelles, thèse soutenue en 2017 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Fabien Jobard, membres du jury : Laurie Boussaguet (Rapp.), Marylène Lieber (Rapp.), Jacques de Maillard  

    Cette thèse porte sur le traitement pénal des viols et des agressions sexuelles. Attachée au processus de qualification de ces violences sexuelles lors de la phase d’enquête, qui mobilise policiers, médecins légistes et procureurs, la recherche vise à faire la sociologie pénale de la notion de consentement : objet depuis longtemps de réflexions de théorie politique et de théorie du droit, le consentement est ici examiné comme objet vivant de l’enquête de police, de la consultation de médecine légale et de la mise en œuvre des poursuites par le parquet.Une ethnographie de dix mois a été conduite dans un service de police judiciaire d’une grande agglomération. Elle s’est accompagnée de la constitution d’une base de données à partir des dossiers traités par ce service. En parallèle, des entretiens ont été menés avec 18 policiers de trois Brigades des Mineurs, 10 médecins légistes, 10 magistrats du parquet, ainsi que 7 des membres d’une commission préfectorale d’action contre les violences faites aux femmes. Une observation des réunions de la commission a également été réalisée.La thèse montre que l’objectivation du non consentement par les acteurs pénaux emprunte trois voies. La première est celle de la violence et des corps : le non consentement est attesté par les traces laissées par la violence physique sur le corps des victimes. La seconde est relationnelle : la contrainte se déduit de l’analyse la relation entre le mis en cause et la plaignante, celle-ci étant entendue à la fois au sens de la nature du lien entre les parties, mais aussi de leurs positions respectives dans l’espace social. La troisième est celle des émotions : la plaignante doit faire la preuve de sa docilité et de sa souffrance en acceptant toutes les épreuves procédurales demandées par les acteurs pénaux.Ces différentes acceptions du non consentement et, partant, des violences sexuelles, varient suivant les contraintes institutionnelles et les professions des acteurs. Les policiers et les magistrats, qui ont rarement des jugements divergents sur les affaires, enquêtent à charge et décharge, sont plus susceptibles de remettre en cause la parole de la plaignante et sont orientés vers la recherche de la preuve, tandis que les médecins légistes considèrent qu’il ne leur appartient pas d’objectiver l’absence ou la présence d’un consentement. En outre, les féministes de la commission d’action contre les violences faites aux femmes contestent le cadrage policier des violences sexuelles car elles considèrent qu’il impute aux victimes la responsabilité de l’agression.Enfin, le travail de démonstration du consentement est un travail sur et avec des représentations de normes traditionnelles de sexualité. La sexualité des femmes et des adolescentes est située par les policiers et les magistrats dans la sphère de l’amour et des affects, tandis que celle des hommes est renvoyée du côté du besoin et de la pulsion. La thèse souligne l’intérêt des policiers des services étudiés pour la subjectivité féminine, ce qui est singulier dans une institution qui valorise la virilité.

    François Guinchard, L' Association internationale des travailleurs après la Révolution espagnole (1939-années 1990) , thèse soutenue en 2017 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Jean Vigreux  

    L'Association internationale des travailleurs, fondée en 1922, est la principale fédération d'organisations anarcho-syndicalistes, un courant important du mouvement ouvrier, essentiellement en Europe et en Amérique latine entre les années 1910 et 1930. Les collectivisations révolutionnaires en Espagne au cours de la guerre civile constituent sa plus grande réalisation, tandis qu'un déclin du mouvement s'est déjà amorcé dans les autres pays. Confrontés à leur propre mise en pratique, les principes, tactiques et finalités anarcho-syndicalistes commencent alors à être mis en question. Cette thèse étudie les causes et manifestations de la crise qui commence à ce moment, et dure tout au long du XXe siècle, entraînant sa division et sa marginalisation ; en même temps que ses résurgences multiformes. Elle permet d'entrevoir les transformations de l'AIT, du courant et de la culture qu'elle représente, ainsi que les raisons de leur persistance.

    François Guinchard, L' Association internationale des travailleurs après la Révolution espagnole (1939-années 1990), thèse soutenue en 2017 sous la direction de Jean Vigreux, membres du jury : Ludivine Bantigny, Frédéric Monier et Óscar Freán Hernández    

    L'Association internationale des travailleurs, fondée en 1922, est la principale fédération d'organisations anarcho-syndicalistes, un courant important du mouvement ouvrier, essentiellement en Europe et en Amérique latine entre les années 1910 et 1930. Les collectivisations révolutionnaires en Espagne au cours de la guerre civile constituent sa plus grande réalisation, tandis qu'un déclin du mouvement s'est déjà amorcé dans les autres pays. Confrontés à leur propre mise en pratique, les principes, tactiques et finalités anarcho-syndicalistes commencent alors à être mis en question. Cette thèse étudie les causes et manifestations de la crise qui commence à ce moment, et dure tout au long du XXe siècle, entraînant sa division et sa marginalisation ; en même temps que ses résurgences multiformes. Elle permet d'entrevoir les transformations de l'AIT, du courant et de la culture qu'elle représente, ainsi que les raisons de leur persistance.

    Pierre Miglioretti, Des villes en projet , thèse soutenue en 2015 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Guy Saez  

    L’enjeu de cette recherche est celui de voir dans quelle mesure l’action culturelle s’intègre au processus de métropolisation, dans le sens d’un renforcement du poids des métropoles en tant qu’acteurs politiques de la mondialisation. Ainsi, il sera question de voir comment la culture prend part aux stratégies métropolitaines dans le contexte de mondialisation faisant peser différents impératifs à l’action publique (visibilité de l’action publique, cohésion des territoires urbains, transparence de l’action publique, intégration au système d’échange international entre métropoles…). Ainsi, essentiellement via la démarche de projet, nous pouvons parler d’une intégration de l’action culturelle métropolitaine dans le système de contraintes de la métropolisation, guidant partiellement les principes de l’action culturelle et ce qui en est attendu. Cela se traduit essentiellement à travers un processus d’hétéronomisation de l’action culturelle, sous la forme d’une intégration progressive de la culture dans une stratégie métropolitaine, achevant les processus d’instrumentalisation qui ont pu exister à partir des années 80 au profit du développement économique ou du développement social. Cette situation se traduit par ailleurs par l’évolution du jeu des acteurs de la politique culturelle métropolitaine. Il est en conséquence possible de parler d’une pluralisation de l’action culturelle. Suivant chaque contexte, cette pluralisation prend plus ou moins d’ampleur et s’effectue dans des directions différentes, requérant ainsi une forte prise en compte des logiques d’encastrement socioterritorial. In fine, cela met en exergue la constitution d’un nouveau modèle d’action publique culturelle pour les métropoles dont l’influence ne se décèle plus, comme c’était le cas des villes, dans la politique culturelle sectorisée d’inspiration d’un ministère de la culture étatique, mais dans l’action transversale et territorialisée de l’Union européenne. Dans une démarche comparative, nous nous appuyons sur l’étude de projets directement culturels ou ayant des répercussions sur ce secteur de l’action publique dans quatre villes européennes : Barcelone, Bordeaux, Strasbourg et Stuttgart.

    Pierre Miglioretti, Des villes en projet, thèse soutenue en 2015 sous la direction de Guy Saez, membres du jury : Gilles Pinson (Rapp.), Françoise Taliano-Des Garets (Rapp.)    

    L’enjeu de cette recherche est celui de voir dans quelle mesure l’action culturelle s’intègre au processus de métropolisation, dans le sens d’un renforcement du poids des métropoles en tant qu’acteurs politiques de la mondialisation. Ainsi, il sera question de voir comment la culture prend part aux stratégies métropolitaines dans le contexte de mondialisation faisant peser différents impératifs à l’action publique (visibilité de l’action publique, cohésion des territoires urbains, transparence de l’action publique, intégration au système d’échange international entre métropoles…). Ainsi, essentiellement via la démarche de projet, nous pouvons parler d’une intégration de l’action culturelle métropolitaine dans le système de contraintes de la métropolisation, guidant partiellement les principes de l’action culturelle et ce qui en est attendu. Cela se traduit essentiellement à travers un processus d’hétéronomisation de l’action culturelle, sous la forme d’une intégration progressive de la culture dans une stratégie métropolitaine, achevant les processus d’instrumentalisation qui ont pu exister à partir des années 80 au profit du développement économique ou du développement social. Cette situation se traduit par ailleurs par l’évolution du jeu des acteurs de la politique culturelle métropolitaine. Il est en conséquence possible de parler d’une pluralisation de l’action culturelle. Suivant chaque contexte, cette pluralisation prend plus ou moins d’ampleur et s’effectue dans des directions différentes, requérant ainsi une forte prise en compte des logiques d’encastrement socioterritorial. In fine, cela met en exergue la constitution d’un nouveau modèle d’action publique culturelle pour les métropoles dont l’influence ne se décèle plus, comme c’était le cas des villes, dans la politique culturelle sectorisée d’inspiration d’un ministère de la culture étatique, mais dans l’action transversale et territorialisée de l’Union européenne. Dans une démarche comparative, nous nous appuyons sur l’étude de projets directement culturels ou ayant des répercussions sur ce secteur de l’action publique dans quatre villes européennes : Barcelone, Bordeaux, Strasbourg et Stuttgart.

    Thomas Léonard, De la "politique publique" à la pratique des comparutions immédiates : une sociologie de l'action publique au prisme des configurations locales et nationale, thèse soutenue en 2014 à Lille 2 sous la direction de Jean-Gabriel Contamin, membres du jury : Benoit Bastard (Rapp.), Laurent Willemez (Rapp.), René Lévy et Rachel Vanneuville    

    Au début des années 2000, le Ministère de la Justice encourage les magistrats à recourir davantage aux comparutions immédiates, ce qui entraîne une hausse de leur usage. Les politiques publiques, ainsi que l’analyse écologique, sont pourtant insuffisantes pour expliquer les évolutions très contrastées d’un territoire à l’autre. Les pratiques des magistrats sont en réalité le produit de leurs positions respectives au sein d’une configuration locale ainsi qu’au sein d’une configuration nationale, cette position dépendant de leurs propriétés sociales singulières. Ces configurations sont des systèmes d’interdépendance structurés, à la fois stables et toujours mouvants, lesquels contraignent les pratiques des individus. Dans la configuration nationale, les pratiques d’un magistrat dépendent de la position de sa juridiction dans la « compétition » pour les comparutions immédiates, ainsi que des propriétés sociales du procureur. Surtout, ces politiques locales sont le produit de la structuration des alliances et des oppositions mettant en jeu une pluralité d’acteurs locaux, magistrats, policiers, avocats et journalistes régionaux.

    Damien Boone, La politique racontée aux enfants , thèse soutenue en 2013 à Lille 2 sous la direction de Jean-Gabriel Contamin  

    Que recouvre la politisation des enfants ? Entendue comme synonyme de la socialisation politique, elle désigne traditionnellement l'ensemble des mécanismes et des processus de formation et de transformation des systèmes individuels de représentations, d'opinions et d'attitudes politiques. Elle est aussi l'attribution aux enfants d'un degré d'intégration au sein du monde politique. Cette thèse étudie les différentes dimensions de la socialisation politique des enfants, en analysant à quelle conception du politique les enfants sont amenés à être exposés. Réfléchir en termes d'expositions suppose de se détacher d'une vision développementaliste qui associerait la socialisation politique à l'acquisition linéaire d'un contenu cumulatif. Dans cette optique, la socialisation politique se présente comme une juxtaposition de moments au cours desquels se présentent diverses conceptions du politique, de la recherche du consensus à la capacité à proposer des situations conflictuelles, en passant par des apprentissages centrés sur les procédures électorales et les institutions. Ainsi, les instances étudiées, deux conseils municipaux d'enfants, des écoles primaires et une association de lecture d'albums pour enfants offrent des épisodes de socialisation politique. Il s'avère que les contenus de chaque type de socialisation dépendent étroitement des représentations que l'on se fait des enfants quant à leur capacité à être des acteurs politiques, et des contraintes sociales de contextes d'étude qui associent à des degrés de facilité divers enfance et politique.

    Damien Boone, La politique racontée aux enfants, thèse soutenue en 2013 sous la direction de Jean-Gabriel Contamin, membres du jury : Sophie Duchesne (Rapp.), Bernard Fournier (Rapp.), Julie Delalande et Gérard Mauger      

    Que recouvre la politisation des enfants ? Entendue comme synonyme de la socialisation politique, elle désigne traditionnellement l'ensemble des mécanismes et des processus de formation et de transformation des systèmes individuels de représentations, d'opinions et d'attitudes politiques. Elle est aussi l'attribution aux enfants d'un degré d'intégration au sein du monde politique. Cette thèse étudie les différentes dimensions de la socialisation politique des enfants, en analysant à quelle conception du politique les enfants sont amenés à être exposés. Réfléchir en termes d'expositions suppose de se détacher d'une vision développementaliste qui associerait la socialisation politique à l'acquisition linéaire d'un contenu cumulatif. Dans cette optique, la socialisation politique se présente comme une juxtaposition de moments au cours desquels se présentent diverses conceptions du politique, de la recherche du consensus à la capacité à proposer des situations conflictuelles, en passant par des apprentissages centrés sur les procédures électorales et les institutions. Ainsi, les instances étudiées, deux conseils municipaux d'enfants, des écoles primaires et une association de lecture d'albums pour enfants offrent des épisodes de socialisation politique. Il s'avère que les contenus de chaque type de socialisation dépendent étroitement des représentations que l'on se fait des enfants quant à leur capacité à être des acteurs politiques, et des contraintes sociales de contextes d'étude qui associent à des degrés de facilité divers enfance et politique.