Félix Esquirou de Parieu né en 1806 à Aurillac et décédé en 1879 à Paris à l'âge de 73 ans, est un juriste ayant exercé diverses fonctions institutionnelles au cours de sa carrière, surtout connu pour ses réflexions sur l'éducation et l'économie européenne. C'est un libéral de la droite monarchiste, et son engagement politique s'inscrit dans le contexte troublé du milieu du XIXe siècle en France, marqué par les bouleversements sociaux et politiques de l'établissement du Second Empire. En tant que ministre de l'Instruction Publique sous le gouvernement de Louis-Napoléon Bonaparte, il joue un rôle clé dans la mise en place de réformes éducatives cruciales. Après la démission de Falloux et quelques mois d'intérim, il est nommé ministre de l'Instruction publique à une période marquée par de vives discussions sur l'éducation. Nommé conseiller d'État en 1852 par Louis-Napoléon Bonaparte, il préside la section des finances, avant de devenir vice-président du Conseil d'État de 1855 à 1870, année où il est désigné comme ministre-président du Conseil d'État jusqu'à la fin de l'Empire. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1865. Esquirou de Parieu préside notamment la conférence monétaire de 1865, qui conduit à la création de l'union monétaire latine. Il dirige également la conférence monétaire de 1867, qui vise à étendre cette union pour en faire une union européenne, voire mondiale, reposant sur un système monétaire universel. C'est dans ce contexte qu'il a rédigé son ouvrage le plus célèbre, qui fait l'objet de notre étude : Le Traité des impôts considéré sous le rapport historique, économique et politique en France et à l'étranger. Il est composé de cinq volumes respectivement d'environ 400 pages chacun. Sa rédaction dure douze ans. L'ambition de l'auteur est de rapprocher des disciplines connexes (l'économie, l'administration, les politiques budgétaires et financières) pour en faire une monographie. Il s'est appuyé sur les travaux réalisés par des auteurs allemands pour lesquels la science financière est une discipline à part entière contrairement à la France et Royaume-Uni. Il précise que de celle-ci découle la science des im-pôts. Selon Esquirou de Parieu, en France il est fait une dissociation entre la théorie, réservée aux savants et dédaignée par les politiques et la pratique. Ce phénomène amène selon lui, à un oubli des principes cardinaux, en ne se focalisant que sur les faits et les intérêts contrairement aux penseurs étrangers tels que Locke, Newton, Halifax, ou lord Liverpool. Il souligne le fait que les quelques politiques français, ayant tenté de rapprocher ces deux pôles n'ont pas été suivis dans leurs idées. Pour Esquirou de Parieu, l'homme d'État doit être un savant qui écrit, de manière à ce que la théorie vienne l'aider à prendre des décisions dans l'exercice de ses fonctions. Son objectif est multiple : classer rationnellement les taxes, montrer les interactions entre elles, leurs effets et leurs lois, leurs ressources financières et les résultats de la justice distributive. Enfin, il précise que l'idée de justice est présente mais qu'elle ne sera pas sa seule boussole. L'idée de proportionnalité est importante mais complexe à mettre en uvre car l'inégalité règne dans la société du XIXe siècle de par la scission entre aristocrates et roturiers. L'ambition de cette thèse est de prouver que la réflexion d'Esquirou de Parieu en matière de fiscalité est aussi novatrice que sa pensée monétaire, tout en l'explorant à travers sa vision de la construction européenne et en mettant en lumière des concepts de taxation pertinents pour les débats contemporains sur l'intégration fiscale en Europe, afin de réaffirmer son importance dans les recherches académiques modernes.