Carole Aubert de Vincelles

Professeure
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de Droit

Laboratoire d'Études Juridiques et Politiques
Agrégée des Facultés de Droit, Carole Aubert de Vincelles est professeure de droit privé à CY Paris Cergy Université. Spécialiste de droit français et européen des contrats et de la consommation, elle a créé et dirige la Chaire Droit de la consommation ainsi que le Master Droit des affaires parcours Droit de la consommation et des pratiques commerciales qui y est adossé. Ancien membre du Groupe européen de recherche sur le droit communautaire existant (Acquis group), cofondatrice du réseau européen Trans Europe Experts, elle a été membre du groupe de travail sur la réforme du droit français des contrats, dirigé par le professeur François Terré au sein de l’Académie des sciences morales et politiques de l’Institut de France. Elle tient une chronique annuelle de droit européen des contrats à la revue « Contrats, concurrence, consommation » et est l’un des coauteurs du Traité relatif aux règles communes des contrats de consommation aux éditions LGDJ-Lextenso.
Spécialités :
Contrat ; Droit de la consommation ; Droit et technologie ; Europe.

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Directrice de la Chaire Droit de la consommation
  • Directrice du Master Droit des affaires parcours Droit de la consommation et des pratiques commerciales
  • THESE

    Altération du consentement et efficacité des sanctions contractuelles, soutenue en 2000 à Paris 2 sous la direction de Yves Lequette 

  • Carole Aubert de Vincelles, Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles, Natacha Sauphanor-Brouillaud (dir.), La sollicitation du consommateur: rapport [de la Chaire Droit de la consommation], LGDJ un savoir-faire de Lextenso, 2024, 297 p. 

    Carole Aubert de Vincelles, Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles, Natacha Sauphanor-Brouillaud (dir.), Les 20 ans du code de la consommation, LEJEP et Lextenso éditions, 2013, Collection LEJEP, 210 p. 

    Carole Aubert de Vincelles, Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles, Judith Rochfeld (dir.), L'acquis communautaire: les sanctions de l'inexécution du contrat, Economica, 2006, Collection Études juridiques, 277 p. 

    Carole Aubert de Vincelles, Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles, Altération du consentement et efficacité des sanctions contractuelles, Dalloz, 2002, Nouvelle bibliothèque de thèses, 553 p. 

  • Carole Aubert de Vincelles, Natacha Sauphanor-Brouillaud, « La sollicitation du consommateur : premier rapport de la Chaire Droit de la consommation », Recueil Dalloz, 2024, n°06, p. 304   

    Carole Aubert de Vincelles, Natacha Sauphanor-Brouillaud, « Avant-projet de réforme des contrats spéciaux : observations sur la garantie des vices en matière de vente sous le prisme du droit de la consommation (2ème partie) », Dalloz Actualité, 2023 

    Carole Aubert de Vincelles, Natacha Sauphanor-Brouillaud, « Avant-projet de réforme des contrats spéciaux : observations sur la garantie des vices en matière de vente sous le prisme du droit de la consommation (1ère partie) », Dalloz Actualité, 2023 

    Carole Aubert de Vincelles, Natacha Sauphanor-Brouillaud, « Le droit de la consommation est au cœur de la transition écologique, interview par S. Tardy-Joubert », Actu-Juridique.fr, 2022 

    Carole Aubert de Vincelles, « Contentieux Helvet Immo : la Cour de justice de l'Union européenne vient au secours des emprunteurs », Recueil Dalloz, 2021, n°44, p. 2288   

    Carole Aubert de Vincelles, Natacha Sauphanor-Brouillaud, « Naissance de la Chaire Droit de la consommation », Recueil Dalloz, 2020, n°08, p. 480   

    Carole Aubert de Vincelles, « Éclairage européen sur la banalisation de la notion de service en droit de la consommation », Recueil Dalloz, 2019, n°10, p. 548   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Protection des emprunteurs immobiliers », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2014, n°03, p. 715   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Régime européen des sanctions », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2014, n°03, p. 724   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Pratiques commerciales déloyales », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2014, n°03, p. 730   

    Carole Aubert de Vincelles, Natacha Sauphanor-Brouillaud, « Loi du 17 mars 2014 : nouvelles mesures protectrices du consommateur », Recueil Dalloz, 2014, n°15, p. 879   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Renforcement de la protection des consommateurs en matière contractuelle », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2013, n°03, p. 559   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Limites de la protection des consommateurs par l'harmonisation totale des pratiques commerciales déloyales », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2013, n°03, p. 570   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Protection des consommateurs dans les litiges de consommation », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2013, n°03, p. 575   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Législation en cours », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2013, n°03, p. 580   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Naissance d'un droit commun européen des contrats », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2012, n°03, p. 661   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Une protection des consommateurs renforcée par la Cour de justice », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2012, n°03, p. 666   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Une protection des consommateurs limitée par les objectifs économiques de l'harmonisation », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2012, n°03, p. 679   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Réponses au livre vert sur le droit européene des contrats », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2011, n°03, p. 615   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Double harmonisation du droit européene des contrats : instrument optionnel et directive cadre », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2011, n°03, p. 621   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Leçons jurisprudentielles sur l'harmonisation totale à travers les pratiques commerciales déloyales », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2011, n°03, p. 630   

    Carole Aubert de Vincelles, « Chronique Droit européen des obligations - Clause abusive, clause attributive de compétence, directive 93/13, directive 99/44, disproportion, frais d'enlèvement, frais d'installation, non-conformité, mesure d'instruction, office du juge, relevé d'office, remplacement, vente », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2011, n°03, p. 632   

    Carole Aubert de Vincelles, « Droit européen des obligations », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2010, n°03, p. 695   

    Carole Aubert de Vincelles, Luc Grynbaum, Judith Rochfeld, « Où sont les Français ? ou l'urgence de la mobilisation européenne... », Recueil Dalloz, 2009, n°11, p. 737   

    Carole Aubert de Vincelles, Judith Rochfeld, « Les apports de l' Acquis communautaire au cadre commun de référence », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, 2008, n°04, p. 741   

    Carole Aubert de Vincelles, « Pour une généralisation, encadrée, de l'abus dans la fixation du prix », Recueil Dalloz, 2006, n°38, p. 2629   

    Carole Aubert de Vincelles, « L'autonomie de l'action en répétition de l'indu : fin d'une divergence au sein de la Cour de cassation », Recueil Dalloz, 2002, n°31, p. 2433   

    Carole Aubert de Vincelles, « L'imputation des libéralités sur l'usufruit du conjoint survivant », Recueil Dalloz, 2001, n°44, p. 3566   

  • Carole Aubert de Vincelles, Natacha Sauphanor-Brouillaud, La sollicitation du consommateur -, 2023 

  • Carole Aubert de Vincelles, « Jeux olympiques et consommateurs », le 17 juin 2024  

    Table ronde organisée par la Chaire droit de la consommation, Université CY Cergy-Paris en partenariat avec Lextenso

    Carole Aubert de Vincelles, « MARL et Droit de la consommation : nouveaux enjeux », le 20 novembre 2023  

    Rencontre organisée par la Chaire Droit de la consommation, CY Cergy Paris Université sous la présidence de ses directrices, Mesdames Carole Aubert de Vincelles, Professeure à CY Cergy Paris Université et Natacha Sauphanor-Brouillaud, Professeur à l'Université Paris Nanterre

    Carole Aubert de Vincelles, « Quelles limites aux droits nationaux et européen de la consommation ? », le 11 mai 2023  

    9èmes journées franco-allemandes organisées par l’Université Münster en coopération avec l’Université de Bordeaux - IRDAP et le groupe allemand de l’Association Henri Capitant

    Carole Aubert de Vincelles, « Produits de consommation et enjeux européens », le 01 juillet 2022  

    Organisé par la Chaire Droit de la consommation, CY Cergy Paris Université

    Carole Aubert de Vincelles, « Loi Climat et droit de la consommation », le 13 décembre 2021  

    4ème « Rencontre de la Chaire Droit de la consommation », CY Cergy Paris Université

    Carole Aubert de Vincelles, « Rencontre autour de la consultation publique sur la transposition des directives 2019/770 et 2019/771 : projet d’ordonnance relatif au contrat de vente », le 01 avril 2021  

    Organisée par la Chaire Droit de la consommation, hébergée par la Fondation CY Cergy Paris Université, dans le cadre du cycle des « Rencontres de la Chaire Droit de la consommation »

    Carole Aubert de Vincelles, « La modernisation des règles de protection des consommateurs par la Directive 2019/2161 dite « omnibus » », le 11 septembre 2020  

    Organisé par la Chaire droit de la consommation de la Fondation CY Cergy Paris Université

    Carole Aubert de Vincelles, « La modernisation des règles de protection des consommateurs par la directive n° 2019/2161 », le 13 mars 2020  

    Colloque inaugural de la Chaire-Master « Droit de la Consommation », CY Cergy Paris Université.

    Carole Aubert de Vincelles, « Ce que les formulaires font au Droit », le 05 mars 2020  

    Colloque organisé par Soraya Amrani-Mekki (CEDCACE) et Soazick Kerneis (CHAD), Université Paris Nanterre

    Carole Aubert de Vincelles, « Les techniques de procréation », le 17 mai 2019  

    Colloque doctorants et jeunes chercheurs organisé par La Faculté de Droit de Cergy-Pontoise et le LEJEP

    Carole Aubert de Vincelles, « Numérique et fiscalité », le 27 mars 2017  

    8ème Forum de Trans Europe Experts

  • Carole Aubert de Vincelles, L'appréhension des dark patterns au sein de la réglementation sur les pratiques commerciales déloyales 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Fanjamalala Raobelina, L'harmonisation du droit de la vente aux consommateurs dans l'Union européenne : Réflexion à la lumière de la directive (UE) 2019/771 relative à certains aspects concernant les contrats de vente de biens., thèse soutenue en 2023 à CY Cergy Paris Université en co-direction avec Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles, membres du jury : Victoire Lasbordes (Rapp.), Cyril Noblot (Rapp.)  

    Le contrat de vente de biens constituant un levier du commerce transfrontière dans l'Union, le législateur européen en régit par conséquent certains aspects. La directive 1999/44/CE réformée par la directive (UE) 2019/771 et la directive 2011/83/UE comportent ainsi des règles communes aux Etats membres, propres à la vente. Le choix de l'étude spécifique de ces règles tient d'une part, à ce que, économiquement, il s'agisse du contrat le plus courant sur le marché intérieur et d'autre part, à ce que, juridiquement, la vente reste l'archétype du contrat en droit de l'UE, servant ainsi de prémices et de modèles à la législation européenne sur les contrats de consommation.

    Julie Lobel, L'appréhension des « dark patterns », ou interfaces truquées, par le droit de la consommation, thèse en cours depuis 2023  

    Résumé non disponible pour le moment.

    Laurie Grally, L'accompagnement de la personne, thèse en cours depuis 2021  

    Le droit français s'est, depuis quelques années, emparé de la notion « d'accompagnement », la faisant émerger dans de multiples domaines. Si l'appui de la personne en situation de vulnérabilité constitue son sacerdoce, l'absence de définition et d'encadrement de cette notion interroge. Le législateur, soucieux d'introduire un peu d'humanité dans la rigidité de la règle de droit, gagnerait pourtant en pertinence à en interroger les enjeux. Au-delà de conforter la sécurité juridique de certains actes, l'accompagnement pourrait être perçu comme le moyen de faire respecter la volonté et les droits fondamentaux de la personne. Revêtant jusqu'alors diverses natures : simple faculté, devoir ou obligation ; l'encadrement de cette notion par le droit permettrait de rechercher son unicité, par la consécration notamment d'un droit subjectif à l'accompagnement, ce que certains pays s'attèlent à mettre en œuvre. La personne pourrait alors s'en prévaloir pour engager la responsabilité de l'accompagnant ayant manqué à son obligation. Cependant, des limites devront être apportées à la reconnaissance juridique de cette notion derrière laquelle se cache, malgré elle, une forme de paternalisme masqué rendant la protection de la personne incertaine.

    Virginia Da silva, L'information en droit de la consommation, thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles  

    L'information est la clef de voûte de la protection du consommateur depuis les prémices du droit de la consommation. Polymorphe, elle est présente à tous les stades du rapport contractuel entre consommateur et professionnel et mêle tous les domaines du droit. Alors que la législation nationale et européenne encadrant l'information n'a de cesse de croitre tout en se transformant, particulièrement depuis l'arrivée des nouvelles technologies, cette étude aura pour premier but d'en établir une cartographie afin d'en mesurer, ensuite, la pertinence, l'effectivité et l'efficacité pour la protection des consommateurs.

    Guillaume Huchet, La clause de médiation, thèse soutenue en 2007 à Lyon 3 en co-direction avec Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles  

    La clause de médiation est une stipulation qui a pour objet le règlement amiable des conflits apparaissant au cours de la vie d'un contrat. En ce sens, les parties contractantes s'obligent lors de la survenance d'un différend à mettre en oeuvre préalablement à toute action en justice, un processus de médiation, afin de trouver sous l'égide d'un médiateur une solution amiable. La clause de médiation est une stipulation originale, car elle a un objet duel à la fois contractuel et processuel. Elle comporte en effet un engagement de ne pas agir en justice et une obligation de négocier. Pour permettre une négociation utile, la clause de médiation suspend le droit d'action de chacune des parties. Toute action en justice exercée au mépris de cet engagement entraîne le prononcé d'une fin de non-recevoir ; l'action est dite prématurée. L'obligation de négocier peut se définir comme l'obligation par laquelle les parties s'engagent dans un premier temps à mettre en place le processus de médiation par la désignation d'un médiateur puis à conclure un protocole de mission. Elles devront ensuite s'efforcer de négocier, dans un esprit de bonne foi et de loyauté, une éventuelle solution amiable. Le processus de médiation prendra alors fin soit par la conclusion d'un accord de conciliation, généralement une transaction, soit par le constat d'un échec permettant alors aux parties de retrouver leur liberté d'agir en justice.

    Jean-marc Fouilland, Le remplacement en droit prive des contrats., thèse en cours depuis 2004 en co-direction avec Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles 

  • Aude Le Dantec, Les pratiques déloyales en droit du marché : Contribution à l'étude de la loyauté, thèse soutenue en 2020 à Montpellier sous la direction de Malo Depincé, membres du jury : Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles (Rapp.), Muriel Chagny (Rapp.), Stéphane Destours  

    L’expression de « pratique commerciale déloyale » a été employée pour la première fois par le législateur européen en 2005 à travers la directive relative aux pratiques commerciales déloyales des entreprises vis-à-vis des consommateurs. Le droit français s’intéressait toutefois, depuis bien longtemps, aux agissements déloyaux des acteurs économiques. Les juridictions internes ont, en effet, consacré la concurrence déloyale dès le début du XIXe siècle. Le législateur s’est, quant à lui, penché sur la loyauté dans les relations commerciales dès 1996. Les pratiques commerciales déloyales ne sauraient se réduire à celles qui sont contenues au sein du Code de la consommation. De nombreuses règles de droit se fondant sur la loyauté viennent effectivement encadrer le comportement des professionnels sur le marché. Ainsi, l’ordonnance du 24 avril 2019, a regroupé les pratiques restrictives de concurrence au sein d’un chapitre intitulé « des pratiques commerciales déloyales entre entreprises ». L’objectif est alors de s’intéresser à la diversité des pratiques commerciales déloyales puis de s’interroger sur leur unité.Il est apparu essentiel dans un premier temps d’effectuer un travail de définition en s’intéressant à la notion même de pratiques commerciales déloyales. Si l’expression de « pratique commerciale » ne pose pas de difficulté en soi, il en va autrement concernant la notion de déloyauté. Le devoir de loyauté irrigue l’ensemble du droit. Le foisonnement de ses applications en trouble la notion. En droit du marché, il est toutefois possible d’affirmer qu’en instrumentalisant la loyauté, le droit l’a détourné de ses racines morales pour le transformer en un outil malléable d’analyse des comportements répondant à des impératifs économiques. L’intensité du devoir de loyauté varie alors en fonction des rapports qu’entretiennent les acteurs économiques. Dans les relations de méfiance, telles que celles unissant le professionnel et le consommateur, la loyauté s’assimile à la confiance en son partenaire économique. Au sein de ces rapports déséquilibrés, la loyauté constitue un instrument d’équilibre. Dans les relations conflictuelles, telles que celles opposant les concurrents, la loyauté s’entend de l’égalité des armes dans la lutte concurrentielle, permettant ainsi au plus performant et non au plus perfide de remporter la lutte.Les pratiques commerciales déloyales définies et identifiées dans cette pluralité apparente, il convient dans un second temps, de dépasser cette diversité pour rechercher les fondements communs. Il s’agit alors de déterminer un régime propre aux pratiques déloyales en droit du marché. Une première piste de réflexion peut être trouvée au travers des conditions de la qualification de ces pratiques, notamment la théorie de la concurrence par les mérites et le dommage économique. Puis, au regard de l’effet de cette qualification, c’est-à-dire la sanction.

    Sibylle Chaudouet, Le déséquilibre significatif, thèse soutenue en 2018 à Montpellier sous la direction de Nicolas Ferrier, membres du jury : Gaël Chantepie (Rapp.), Muriel Chagny (Rapp.), Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles et Rémy Cabrillac  

    Une vision et une cohérence d’ensemble : telles sont les qualités qui manquaient à la notion de déséquilibre significatif inscrite dans trois règles du Code de la consommation, du Code de commerce, et nouvellement du Code civil. Tels sont également les objectifs que se propose d’atteindre cette étude, au travers d’une double démarche. Par la conception, en premier lieu, d’une méthode unitaire et séquencée de qualification du déséquilibre significatif, construite à partir des deux règles spéciales, et applicable à chacune d’elles, mais aussi généralisable, au-delà de celles-ci, à la règle de droit commun des contrats. Par l’élaboration, d’autre part, d’un principe de solution destiné à régir l’articulation entre ces trois règles, prenant la forme d’un principe de non-cumul et de non-option, lequel suppose, pour être pleinement réalisé, de procéder à une redéfinition du domaine d’application personnel de chacune d’elles.

    Christelle Elineau-Yannakis, La substance de l'obligation contractuelle, thèse soutenue en 2014 à Lyon 3 sous la direction de Stéphanie Porchy-Simon, membres du jury : Thomas Genicon (Rapp.), Yves-Marie Laithier (Rapp.), Blandine Mallet-Bricout    

    Par un arrêt très remarqué rendu le 10 juillet 2007 dont la formule a depuis été réitérée, la Chambre commerciale a énoncé que « si la règle selon laquelle les conventions doivent être exécutées de bonne foi permet au juge de sanctionner l’usage déloyal d’une prérogative contractuelle, elle ne l’autorise pas à porter atteinte à la substance même des droits et obligations légalement convenus entre les parties ». Elle a ainsi opposé la substance de l’obligation à la prérogative. Cette solution novatrice suscite l’interrogation. Cette étude a pour objectif d’insérer le concept de substance de l’obligation dans le régime de droit commun des obligations. Dans un premier temps, il est indispensable de cerner ce concept en le définissant. Saisi comme le cœur intangible du contrat, il doit se comprendre comme l’attente légitime du créancier raisonnable de l’obligation essentielle. Confronté aux notions de cause et de force obligatoire, il montre sa capacité à repenser le droit des obligations. Il met en évidence l’articulation des alinéas premier et troisième de l’article 1134 du Code civil, ainsi que la hiérarchie au sein même de l’alinéa premier de ce même article. Dans un deuxième temps, l’originalité de son régime doit être appréciée. Le concept de substance de l’obligation intervient au stade de la conclusion du contrat, comme au stade de son exécution. Il complète le régime de l’erreur-obstacle, en autorisant la sanction de l’erreur sur la rentabilité économique du contrat. Il simplifie également le régime de la clause lui portant atteinte. Il permet, en outre, de repenser le régime de l’imprévision, en ouvrant la voie à la caducité et à la révision judiciaire du contrat. Les pouvoirs d’interprétation et d’intervention du juge dans le contrat sont affinés. Ce sont finalement les principes directeurs du droit des obligations qui sont repensés. Le concept de substance de l’obligation s’inscrit donc en rupture avec l’autonomie de la volonté. Il remodèle enfin la force obligatoire du contrat.

  • Jennifer Bouffard, La transposition de la directive de 2005 relative aux pratiques commerciales déloyales, thèse soutenue en 2019 à Montpellier sous la direction de Nicolas Ferrier, membres du jury : Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles (Rapp.), Yves Picod (Rapp.), Daniel Mainguy et Célia Zolynski  

    Le droit de la consommation fait l’objet de nombreuses interventions par le droit de l’Union européenne. Depuis les années 2000, il le fait au moyen de la méthode de l’harmonisation totale, méthode tendant à l’uniformité des droits nationaux. La directive de 2005 relative aux pratiques commerciales déloyales est la première à disposer expressément que toutes ses dispositions sont d’harmonisation totale. Prenant pour point de départ le défaut de transposition conforme de ce texte, l’étude nous conduit à nous intéresser aux raisons de cette défaillance et à rechercher les moyens d’y remédier. Elle permet également de discuter de la pertinence du recours aux directives d’harmonisation totale.

    Pauline Marcou, Les remèdes à l'invalidité contractuelle, thèse soutenue en 2018 à Montpellier sous la direction de Rémy Cabrillac, membres du jury : Mustapha Mekki (Rapp.), Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles (Rapp.), Anne Pélissier  

    Un contrat dont les conditions de formation ne sont pas remplies est nul. Ce poncif du droit des obligations mérite aujourd’hui d’être nuancé. Aux côtés des sanctions traditionnellement enseignées se développent des techniques tendant à remédier à l’invalidité. La première partie de la thèse est consacrée à l’étude du développement de ces remèdes et de leurs manifestations. L’émergence des remèdes à l’invalidité contractuelle, tardive, a été justifiée par les avantages procurés par le maintien du contrat malformé. Le XXe siècle a fait preuve d’audace en la matière avec l’apparition de techniques extrêmement variées qui peuvent être mises en œuvre par les parties ou par le juge. Ce panorama effectué, un constat est possible : la multiplication progressive et casuistique de ces techniques nouvelles a pour conséquence néfaste un véritable éclatement de la matière. Afin de pallier cet éclatement, la seconde partie de la thèse s’attache à bâtir un système nouveau. Une notion unique, associé à un régime harmonisé, peut ainsi être construite autour du dénominateur commun de l’ensemble des techniques correctives. En définitive, la théorie de la validation du contrat serait le pendant utile et nécessaire de la théorie de l’invalidation. Elle offrirait un droit de correction du contrat invalide face au droit de critique dégagé depuis maintenant près un siècle.

    Valérie Le Faou-Villarbu, La Notion de nullité, thèse soutenue en 2013 à CergyPontoise sous la direction de Charley Hannoun, membres du jury : Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles (Rapp.), Dominique Bureau (Rapp.), Christophe Jamin (Rapp.)  

    Dans sa définition traditionnelle, c'est-à-dire définie comme la sanction des conditions de formation des actes juridiques, la nullité est entièrement construite autour de la figure de l’autorité et du pouvoir. La rétroactivité de la nullité pouvant s’analyser d’ailleurs comme une manière d’asseoir cette autorité. Cette conception demeure nous semble t-il prisonnière du fondement de l’inexistence : il s’agit de faire comme si l’acte n’avait jamais existé ; d’anéantir l’acte. Les Modernes n’ont pas réussi à se défaire complètement de cette vision qui témoigne d'une analyse réductionniste du droit. Lorsqu’ils raisonnent en termes de validité, ils ne raisonnent qu’en termes de validité formelle. La validité se définissant dès lors comme le mode spécifique d'existence des normes semble devoir être rattachée à la logique de l'impérativité alors qu'elle reposait chez JAPIOT sur la logique de l'ordre public ce qui lui conférait une certaine souplesse. Associée à l’idée d’autorité, d’impérativité, de pouvoir la nullité semble une figure appartenant au passé tant la planète contractuelle dominée par la pluralité semble désormais attirée vers la flexibilité. L’introduction du concept de « nullité partielle » n’a guère remporté le succès escompté et nécessaire pour renverser cette tendance. Les sanctions dites alternatives à la nullité se sont multipliées afin de palier l’incapacité de la nullité à rendre compte des transformations de notre droit. Et pourtant, définie non plus comme une sanction mais comme une norme de reconnaissance, la nullité apparaît non seulement comme un outil particulièrement souple - et donc adapté à notre modernité - mais comme le seul véritable instrument de justice contractuelle.

    Damien Sadi, Essai sur un critère de distinction des nullités en droit privé, thèse soutenue en 2013 à Paris 11 sous la direction de Françoise Labarthe, membres du jury : Guillaume Wicker (Rapp.), Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles (Rapp.), Denis Mazeaud  

    L’étude d’un critère de distinction des nullités est-elle désuète ? Tant s’en faut. S’inscrivant dans lecontentieux de la théorie des nullités, le critère de distinction actuel est couramment dénoncé.À ce jour, il est enseigné qu’une théorie « moderne » aurait renversé une théorie « classique »distinguant les nullités relatives et absolues selon la gravité du vice de l’acte. Aussi le critère actuel de« l’intérêt protégé » propose-t-il de scinder les nullités selon l’intérêt que la loi décide de préserver.Ici, la nullité est relative lorsque seul un intérêt particulier est protégé par le législateur. Là, unenullité absolue est préférable quand l’intérêt général a guidé l’objectif législatif dans l’édiction de larègle.Séduisant, ce critère n’en demeure pas pour autant convaincant. L’excès condamnable de rigidité ducritère organique laisse place à un excès de souplesse du critère de l’intérêt protégé tout aussiblâmable. Comment distinguer l’intérêt général de l’intérêt privé ? Bien plus, y a-t-il un intérêt àprotéger quand le législateur exige une condition matérielle de formation de l’acte comme la cause oul’objet ? Par où l’on voit qu’à l’insécurité juridique du critère s’adjoint l’artifice des classifications qu’ilengendre. Insatisfaisant, le critère de l’intérêt protégé doit être réprouvé.L’approche historique, essentielle pour comprendre l’origine de la distinction, dévoile la chronologieerronée des théories esquissées. S’ensuit l’abandon d’un critère palliatif pour la substitution d’uncritère plus effectif, dont le fondement n’instaure pas une hiérarchie entre les conditions de formationou les intérêts protégés. Mises sur un pied d’égalité, les nullités seraient distinctes en raison des vicesqui les provoquent, pris dans leur nature, et non dans leur gravité. Fondé sur la nature du vice,personnelle – si le vice affecte le consentement –, matérielle ou illicite – si le vice altère le contrat –,ce nouveau critère de distinction des nullités autoriserait une classification ternaire, avec un régimespécifique à chaque vice. Il permettrait également la redécouverte d’une pluralité de natures desnullités, en tant que sanction ou remède. L’harmonie des catégories s’en trouverait ainsi instaurée, labipolarité décriée abandonnée et la nature véritable des nullités restaurée.

    Bélinda Waltz, Le dol dans la formation des contrats : essai d'une nouvelle théorie, thèse soutenue en 2011 à Lyon 3 sous la direction de Stéphanie Porchy-Simon, membres du jury : Carole Ouerdane-Aubert de Vincelles (Rapp.), Éric Savaux (Rapp.), Blandine Mallet-Bricout    

    Aujourd’hui, il n’est pas rare qu’une personne se trouve en position de faiblesse lorsqu’elle contracte. Une entreprise en situation de dépendance économique, un consommateur face à un professionnel, l’utilisation de plus en plus fréquente de contrats d’adhésion, sont autant de facteurs pouvant conduire à la vulnérabilité d’un contractant. Le risque est alors que la partie dite « forte » abuse de sa position pour pousser l’autre à s’engager dans une convention fortement déséquilibrée, profitant essentiellement à l’auteur de l’abus. Ce type blâmable de comportement se manifestant lors de la formation des contrats, la partie lésée devrait pouvoir trouver une protection à travers la théorie des vices du consentement. Toutefois, cette théorie se révèle aujourd’hui inadaptée pour protéger efficacement les contractants victimes d’abus. Ce constat s’explique principalement par le fait qu’elle est restée inchangée depuis 1804. Basée sur une conception individualiste du contrat, les conditions d’admission propres à chaque vice, que sont l’erreur, la violence et le dol, sont trop restrictives. Or, les inégalités contractuelles étant à ce jour plus prononcées, elles entraînent nécessairement davantage d’abus, c’est pourquoi il convient de restaurer une telle théorie pour protéger comme il se doit les contractants. C’est à travers la notion de dol que nous proposons de le faire. Ce choix n’est pas le fruit du hasard. Il se justifie par le fait que le dol est un délit civil, avant même d’être un vice du consentement. Plus précisément, il est la manifestation de la déloyauté précontractuelle. Le consacrer comme un fait altérant la volonté engendre alors deux effets négatifs. Le premier tient au fait qu’il apparaît, en droit positif, comme une notion complexe, source de contradictions. Le second consiste à ne pouvoir réprimer la malhonnêteté perpétrée lors de la formation des contrats que de manière imparfaite et ce, en raison du champ d’application trop restreint du dol, celui-ci étant cantonné à une erreur provoquée. En lui redonnant sa véritable nature, celle de délit civil viciant le contrat, id est d’atteinte à la bonne foi précontractuelle, on remédierait à ces deux imperfections.