Eugénie Mérieau

Maître de conférences
Droit public.
École de Droit de la Sorbonne

Institut des Sciences Juridique et Philosophique de la Sorbonne
  • THESE

    Le constitutionnalisme thaïlandais à la lumière de ses emprunts étrangers : une étude de la fonction royale, soutenue en 2017 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Marie-Sybille de Vienne, membres du jury : Jean-Louis Halpérin (Rapp.), Vishnu Varunyou (Rapp.), Jean-Louis Halpérin, Vishnu Varunyou, Gilles Delouche, Alain Forest et Michel Troper   

  • Eugénie Mérieau, La dictature, une antithèse de la démocratie ?: 20 idées reçues sur les régimes autoritaires, 2e éd., Le cavalier bleu éditions, 2024, Idées reçues, 239 p.  

    Si la démocratie est « le pire système à l'exception de tous les autres », c'est que cet « Autre » doit être un véritable enfer. Or, qu'en est-il vraiment ? La dictature est-elle vraiment l'opposé de la démocratie, ou plutôt son proche cousin ? Alors que les régimes autoritaires se libéralisent, les démocraties s'autocratisent, et les frontières se brouillent, dessinant une zone de convergence et une nouvelle fin de l'histoire, la démocratie illibérale. Aussi confortable intellectuellement que puisse être la distinction entre un « Nous » démocratique et civilisé face à un « Autre » ­autoritaire et barbare, les fondements d'un tel discours ne ­résistent ni à l'examen critique ni à l'épreuve des faits. Au travers de la réfutation de vingt idées reçues sur la dictature ayant cours dans les domaines du droit, des relations inter­nationales ou encore de l'économie, l'auteure nous invite à refuser le discours manichéen dominant pour questionner, en miroir, le ­fonctionnement de nos démocraties libérales. Politiste et juriste, Eugénie Mérieau est maîtresse de conférences en droit public à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre de l'Institut des Sciences Juridiques et Philosophiques de la Sorbonne (ISJPS/CNRS)

    Eugénie Mérieau, Constitutional bricolage: Thailand's sacred monarchy vs. the rule of law, Hart, 2022, Constitutionalism in Asia, 326 p.  

    This book explores the unique constitutional model in operation in Thailand. Reflecting on the category of 'constitutional monarchy' and its relation with notions of the Rule of Law, it investigates the hybridised semi-authoritarian, semi-liberal monarchy that exists in Thailand. It goes further to show the institutionalised nature of the Thai monarchy by studying its constitutional texts in light of local doctrine. These findings challenge commonly accepted claims about Thailand, arguing that any political and constitutional instability is not the result of its borrowing from Western constitutionalism, as generally thought. Rather, it shows how the monarchy's use of constitutional elements, 'bricolaged' from various legal traditions and hybridised with Buddhist doctrines, is the prime driver of that instability. Drawing on materials and sources not previously available in English, this important work provides a comprehensive and critical account of the Thai 'mixed constitutional monarchy' from the late nineteenth century to the present day.

    Eugénie Mérieau, Idées reçues sur la Thaïlande, 2e éd., Le Cavalier Bleu éditions, 2022, 159 p. 

    Eugénie Mérieau, Constitutional Bricolage. Thailand's Sacred Monarchy vs. The Rule of Law, Hart/Bloomsbury, 2021, 352 p.   

    Eugénie Mérieau, Idées reçues sur la Thaïlande, Cairn et Le Cavalier Bleu, 2021, Idées reçues  

    Souvent plus connue pour ses plages et son tourisme sexuel, la Thaïlande peine à se débarrasser des clichés, souvent sulfureux, qu'on lui accole : Triangle d'or et plaque tournante de la drogue, paradis des lesbiennes, gays et transgenres, haut-lieu de la corruption et, sur le terrain économique, le redoutable Tigre asiatique... Le Royaume du Sourire, dans lequel les sanctions pour crime de lèse-majesté s'abattent en nombre au Nord-Est du pays, semble loin de l'harmonie et de la tolérance prônées dans le bouddhisme, sa religion dominante. Précis, concis et documente��, cet ouvrage est une excellente introduction à ce pays, son histoire et ses habitants. Le meilleur moyen de dépasser ses idées reçues ! Politiste et juriste de formation, Eugénie Mérieau est docteure de l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) et chargée d'enseignement à Sciences-Po Paris

    Eugénie Mérieau, La dictature, une antithèse de la démocratie ?: 20 idées reçues sur les régimes autoritaires, Cairn et Le cavalier bleu éditions, 2020, Idées reçues  

    « Allez donc vivre en Corée du Nord si vous trouvez la France si liberticide ! » Si la démocratie est « le pire des systèmes à l'exception de tous les autres », c'est que cet « Autre » doit être un véritable enfer. Or, qu'en est-il vraiment ? La démocratie serait-elle l'exact opposé de la dictature ? La réalité n'est pas aussi simple. Entre dictature, démocratie illibérale et légalité d'exception, les frontières se brouillent. Aussi rassurante que puisse être la distinction entre un « nous » démocratique et un « Autre » dictatorial, les fondements d'un tel discours résistent mal à l'épreuve des faits. C'est la démonstration offerte par ce livre au travers de la réfutation de vingt idées reçues sur la dictature ayant cours dans les domaines de l'économie, du droit, des relations internationales ou encore de la psychologie. Dévoilant biais et préjugés, l'auteure nous invite ainsi, en miroir, à réfléchir sur « nos » sociétés démocratiques. Politiste et juriste de formation, Eugénie Mérieau est docteure de l'INALCO et enseigne à Sciences Po. Elle est actuellement chercheuse invitée à l'Institut de Droit global à l'Université d'Harvard

    Eugénie Mérieau, La dictature, une antithèse de la démocratie ?: 20 idées reçues sur les régimes autoritaires, Le cavalier bleu éditions et Cyberlibris, 2019, 234 p.  

    « Allez donc vivre en Corée du Nord si vous trouvez la France si liberticide ! » Si la démocratie est « le pire des systèmes à l'exception de tous les autres », c'est que cet « Autre » doit être un véritable enfer. Or, qu'en est-il vraiment ? La démocratie serait-elle l'exact opposé de la dictature ? La réalité n'est pas aussi simple. Entre dictature, démocratie illibérale et légalité d'exception, les frontières se brouillent. Aussi rassurante que puisse être la distinction entre un « nous » démocratique et un « Autre » dictatorial, les fondements d'un tel discours résistent mal à l'épreuve des faits. C'est la démonstration offerte par ce livre au travers de la réfutation de vingt idées reçues sur la dictature ayant cours dans les domaines de l'économie, du droit, des relations internationales ou encore de la psychologie. Dévoilant biais et préjugés, l'auteure nous invite ainsi, en miroir, à réfléchir sur « nos » sociétés démocratiques. Politiste et juriste de formation, Eugénie Mérieau est docteure de l'INALCO et enseigne à Sciences Po. Elle est actuellement chercheuse invitée à l'Institut de Droit global à l'Université d'Harvard

    Eugénie Mérieau, Idées reçues sur la Thaïlande, le Cavalier bleu éditions, 2018, 147 p. 

    Eugénie Mérieau, Les Chemises Rouges de Thaïlande, Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine = Research Institute on Contemporary Southeast Asia et OpenEdition, 2018, Carnet de l'Irasec en ligne  

    Cette étude retrace les différents événements fondateurs du mouvement dit des Chemises rouges, depuis leur création embryonnaire à la veille du coup d'État du 19 septembre 2006 jusqu'à leur écrasante victoire électorale du 3 juillet 2011. Offrant un examen détaillé des actions et des motivations des différentes organisations et groupuscules qui composent les Chemises rouges, l'auteur s'attache à décrypter leur rapport au monde, les relations qui les lient à la personne de Thaksin Shinawatra et à son parti, l'ancien Thai Rak Thai, mais aussi à la monarchie et à l'histoire officielle de leur propre pays. C'est par l'invocation de personnalités, de discours et de symboles que transparaissent alors les forces et les faiblesses de ce mouvement hétérogène, diffus et pourtant décisif dans l'histoire politique contemporaine de la Thaïlande

    Eugénie Mérieau, Les Thaïlandais, HD ateliers Henry Dougier, 2018, Lignes de vie d'un peuple, 154 p. 

    Eugénie Mérieau, Le constitutionnalisme thaïlandais au prisme de ses emprunts étrangers, Institut Universitaire Varenne et Librairie générale de droit et de jurisprudence, une marque de Lextenso, 2018, Collection des thèses, 423 p. 

    Eugénie Mérieau (dir.), The politics of (no) elections in Thailand: lessons from the 2011 general election, White Lotus Press, 2016, King Prajadhipok's Institute yearbook, 266 p. 

    Eugénie Mérieau, Les chemises rouges de Thaïlande, IRASEC, 2013, Carnet de l'Irasec, 168 p. 

  • Eugénie Mérieau, « Defensive Populism in Tutelary Democracies: The Case of Thaksin Shinawatra vs the Deep State in Thailand », Contemporary Populists in Power, Palgrave Macmillan, 2022, pp. 271-288   

  • Eugénie Mérieau, « Area Studies and the Decolonisation of Comparative Law: Insights from Alternative Southeast Asian Constitutional Modernities », International Quarterly for Asian Studies, 2021, n°34, pp. 153-170 

    Eugénie Mérieau, S. Lemoine, J. Radenac, V. Baudouin, S. Belaiche [et alii], « [Recommendations for management of patients from pediatrics unit to adult unit: Transition and transfer program] », Néphrologie & Thérapeutique, 2021, n°2, pp. 137-142   

    Eugénie Mérieau, « Critiques de la modernité : vers une convergence entre conservateurs néoconfucianistes et postcoloniaux néomarxistes ? », Raisons politiques, 2020, n°80, pp. 109-119 

    Eugénie Mérieau, « Le covid-19 en Asie orientale : Corée du Sud, Hong Kong, Japon, Singapour, Taïwan », Revue française de droit administratif, 2020, n°04, p. 695   

    Eugénie Mérieau, « Ce que l’épidémie de Covid-19 révèle de l’orientalisme de nos catégories d’analyse du politique », Les Dossiers du CERI, 2020 

    Eugénie Mérieau, « Le crime de lèse-majesté, un blasphème ? Réflexions à partir du cas thaïlandais », 2018, pp. 361-390    

    En Europe, lèse-majesté et blasphème se rapprochèrent sur deux principaux points : le contenu (l’atteinte au sacré – le roi représentant Dieu), et la procédure de répression (la mise en oeuvre d’une justice d’exception – la lèse-majesté étant considérée comme l’un des crimes les plus graves). En Thaïlande, les assimilations récentes, à la fois jurisprudentielles et doctrinales, du crime de lèse-majesté au crime de blasphème permettent d’interroger le caractère particulier, historiquement et géographiquement situé dans l’Europe de la fin du Moyen-Âge, d’un tel rapprochement. Existe-t-il une fonction universelle de l’assimilation de la lèse-majesté au blasphème dans les monarchies sacrées ? Ne serait-ce pas là le coeur de la monarchie sacrée ? En d’autres termes, existe-t-il dans les monarchies sacrées une «fonction blasphématoire universelle », commune tant aux religions à forte transcendance comme le christianisme et l’Islam, qu’aux religions sans Dieu comme le bouddhisme ? Pour tenter de répondre à cette question, cet article esquisse, dans son rapport au sacré, un bref aperçu de l’évolution historique de la loi de lèse-majesté, y compris de ses antécédents pré-modernes avant d’analyser son contenu tel qu’invoqué par les juges pénaux, constitutionnels et la doctrine en Thaïlande et enfin d’exposer les procédures d’exception mises en oeuvre pour le réprimer. In fine, il invite à repenser la dichotomie religieuxséculaire. La sécularisation du blasphème via la lèse-majesté et la sacralisation de la royauté via la lèse-majesté indique une relation dialectique entre religiosité et sécularisme, au service du politique.

    Eugénie Mérieau, « Le juge constitutionnel face à l’exigence de moralisation de la vie politique : le pouvoir de destitution des élus pour corruption dans les démocraties émergentes », 2018, pp. 653-666    

    Mérieau Eugénie. Le juge constitutionnel face à l’exigence de moralisation de la vie politique : le pouvoir de destitution des élus pour corruption dans les démocraties émergentes. In: Annuaire international de justice constitutionnelle, 33-2017, 2018. Juge constitutionnel et interprétation des normes - Le juge constitutionnel face aux transformations de la démocratie. pp. 653-666.

    Eugénie Mérieau, « Comprendre l'instabilité politique thaïlandaise : constitutionnalisme et coups d'État », Politique étrangère , 2014, n° Autome, pp. 135-149    

    Depuis 1932, la Thaïlande connaît régulièrement coups d’États et nouvelles constitutions, jusqu’en mai 2014. La convergence d’intérêts entre les militaires, les hauts fonctionnaires et l’institution monarchique, qui forment un État dans l’État, explique en partie cette instabilité politique. Mais se heurtent également dans le pays deux principes de légitimité : une légitimité procédurale découlant des élections et une légitimité substantielle fondée sur l’appréciation de la moralité des élus, chacune renvoyant aux intérêts de couches sociales différentes. politique étrangère

  • Eugénie Mérieau, Les élections de 2020 à Singapour : Vers la fin du modèle singapourien de démocratie illibérale ?, Dalloz, 2020 

    Eugénie Mérieau, Le prisme orientaliste de la gestion du coronavirus par l’Occident, Société AOC, 2020 

    Eugénie Mérieau, Pouvoirs de quarantaine et contentieux du confinement : quelques leçons d’Asie (Le refus de l’Etat d’urgence), Centre de recherches juridiques de Grenoble, 2020 

    Eugénie Mérieau, Pré-inventaires des « Papiers Pridi Panomyong » à l'IAO, déposés par Judith Stowe, 2020 

    Eugénie Mérieau, Port de masques en manifestations : retour sur la décision de la cour d'appel de Hong Kong du 9 avril 2020, Dalloz, 2020 

  • Eugénie Mérieau, « Les crimes de lèse-majesté dans les régimes à prédominance monarchique », le 15 mai 2024  

    Webinaire organisé par l'UMR DICE et l'ILF, Aix-Marseille Université avec le LEJEP, CY Paris-Cercy, le CNRS -et Sciences Po St Germain sous la direction scientifique de Alexis Blouët, Chargé de recherche CNRS, Université d’Aix-Marseille et Adrien Monat, MCF, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye dans le cadre du cycle "Droit et contestation du chef d’État"

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Ying-Hsueh Chen, Les politiques d'égalité : comparaison France - Taïwan, thèse soutenue en 2023 à Paris 10 sous la direction de Éric Millard et Vivianne Yen-Ching Weng, membres du jury : Olivia Bui-Xuan (Rapp.), Vincent Forray (Rapp.)  

    Cette étude comparative franco-taïwanaise porte sur l’idée d’égalité au sein du système juridique de ces deux pays, ainsi que sur leurs politiques destinées à la promotion de l’égalité substantielle, notamment celles de discrimination positive à caractère correctif en matière de représentation politique, d’enseignement supérieur et d’emploi. En effet, chaque démocratie est confrontée à des défis variés en ce qui concerne les inégalités dans la société. Les individus et les groupes touchés par ce problème et les injustices causées varient selon le contexte socio-historique de chaque pays. De plus, les mesures prises pour compenser les handicaps socio-économiques et pour corriger les conséquences des discriminations peuvent varier selon, entre autres, leurs principes fondamentaux du droit constitutionnel, les conceptions de l’égalité, leur prise de position sur la question de diversité culturelle ou ethno-raciale. La présente recherche effectue une comparaison analytique afin de trouver, dans le même but de promouvoir l’égalité réelle dans les sphères politique et socio-économique, les facteurs clefs qui donnent lieu aux approches différentes ou similaires adoptées par chaque pays et ceux qui déterminent les mesures à employer. Concernant les politiques de discrimination positive en matière électorale, celles-ci tendent à remédier à l’exclusion historique des femmes de la sphère politique ainsi qu’à la sous-représentation politique de certains groupes minoritaires. D’une part, il s’agit des mesures promouvant l’accès des femmes à l’exercice du pouvoir politique, à savoir des quotas électoraux, mis en place à Taïwan mais rejetés en France, et la « parité » à la française. D’autre part, il s’agit des mesures favorisant la représentation politique des minorités ethniques, à savoir des peuples autochtones taïwanais. Cette étude effectue une analyse théorique et historique de ces politiques d’égalité adoptées par les deux pays, dont le droit public se caractérise d’un côté, par un universalisme républicain et le principe d’indivisibilité de la Nation, et de l’autre, par une conception différentialiste et quasi-communautariste des citoyens et une attention particulière accordée au statut de certains groupes sociaux.Cette recherche examine dans la seconde partie les discriminations positives dans le domaine socio-économique, à savoir à l’entrée de l’enseignement supérieur et dans le monde du travail. L’enjeu de ces politiques de discrimination positive consiste d’une part, en l’égalité des chances entre les élèves issus de groupes ethniques et cultures différents, ou entre ceux issus de différents milieux sociaux, en matière d’accès à l’enseignement supérieur d’« élites » ; d’autre part, en la diversification sociale et la démocratisation des établissements d’« élites ». Alors que la diversité culturelle est mise en valeur à Taïwan et le critère d'« ethnie » peuvent être pris en compte, des mesures prises en France sont fondées sur des critères territoriaux et socio-économiques. Quant au monde du travail, d’un côté, il s’agit de remédier à la sous-représentation des femmes au sein des instances décisionnelles des entreprises et dans les organisations sociales ; autrement dit, à un déséquilibre entre les femmes et les hommes dans l’exercice de responsabilités économiques et sociales. Si Taïwan est avancée dans la mise en œuvre de mesures favorisant la participation des femmes à l’exercice du pouvoir politique, elle reste en retard vis-à-vis de celle qui tend à la parité dans l’exercice du pouvoir économique. De l’autre côté, il s’agit de l’intégration des personnes défavorisées sur le marché du travail. Une mesure commune prise dans les deux pays étudiés est celle de l’obligation d’emploi des personnes handicapées, qui vise l’inclusion de ces dernières dans la vie économique. De plus, un système d’obligation d’emploi des peuples autochtones est mis en place à Taïwan, cherchant à promouvoir des opportunités d’emploi pour ces derniers.

    Quentin Batréau, (Un)safe Haven in Bangkok : Urban Refugee Protection in a Middle Income Country, thèse soutenue en 2020 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Françoise Mengin, membres du jury : Virginie Baby-Collin (Rapp.), Darshan Vigneswaran (Rapp.), David Frédéric Camroux  

    Depuis le début des années 1990, des pays à revenu moyen, dont la Thaïlande, ont changé de rôle dans le système international de gestion de l’asile. Ils ont commencé à attirer des réfugiés venant de tous les continents, alors qu’ils n’avaient jusque-là accueillis que des réfugiés venant de pays limitrophes. La gestion de ces nouvelles populations représente un défi, et les modèles d’action suivis par l’autorité publique dans ces pays vont prendre une importance de plus en plus centrale pour la protection des réfugiés. En Thaïlande, la quasi-totalité de ces nouveaux réfugiés ne venant pas de pays limitrophes vit à Bangkok, et sont donc désignés comme "réfugiés urbains".La thèse est centrée sur la triple problématique suivante : En l’absence des contraintes posées par la Convention sur les Réfugiés, quelle approche à la gestion des réfugiés urbains l’État thaïlandais a-t-il adopté ? Les insuffisances de cette approche vis-à-vis de la protection des réfugiés peuvent-elles être compensées par des acteurs non-étatiques ? Quel niveau de protection les réfugiés urbains peuvent-t-il recevoir dans un pays non-signataire comme la Thaïlande ?La thèse démontre que le modèle de gestion des réfugiés urbains mis en place par l’État thaïlandais est répressif et utilitaire, que les acteurs non-étatiques ne sont pas en mesure de le compléter et qu’en conséquence, le niveau de protection offert aux réfugiés urbains en Thaïlande est très faible. Elle démontre également que l’État, volontairement ou non, est parvenu à neutraliser la capacité du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) et de la société civile à influencer l’autorité publique.