Bernard Cherubini

Maître de conférences HDR émérite
Ethnologie, préhistoire, anthropologie biologique.
Institut de santé publique, d'épidémiologie et de développement
Institut de recherche Montesquieu
Centre Montesquieu de Recherches Politiques
  • THESE

    Essai d'anthropologie urbaine de la ville de Cayenne : contribution à l'analyse de sociétés poly-ethniques de la Carai͏̈be, soutenue en 1986 à AixMarseille 3 

  • Bernard Cherubini, Thierry Malbert (dir.), L'Océan Indien traversé par l'épidémie de Covid-19, Presses universitaires indianocéaniques, 2024, 247 p. 

    Bernard Cherubini (dir.), La COVID-19 et l'état d'urgence sanitaire (mars 2020-juillet 2022): quels savoirs? Quelles perspectives?, Institut francophone pour la justice et la démocratie et L.G.D.J. - Lextenso éditions, 2023, Colloques & Essais, 228 p. 

    Bernard Cherubini, Christelle Pineau (dir.), La sublimation patrimoniale du vin et des régions viticoles, Éditions universitaires de Dijon et La Manufacture, 2023, Sociétés, 190 p. 

    Bernard Cherubini (dir.), Patrimoine et œnotourisme: vers une recomposition culturelle du monde vitivinicole, Presses universitaires de Bordeaux, 2022, Grappes et Millésimes, 192 p. 

    Bernard Cherubini, L'imaginaire des lieux de mémoire et de créolisation socioculturelle: La Réunion, Guyane, Acadie, l'Harmattan, 2021, Anthropologie du monde occidental, 295 p. 

    Bernard Cherubini (dir.), Pratiques mémorielles et politique: pour une anthropologie politique du patrimoine, L'Harmattan, 2018, Anthropologie du monde occidental, 204 p.  

    La 4e de couv. indique : "Les pratiques mémorielles et patrimoniales, adaptées au contexte de leur époque, traduisent toutes un besoin de spécifier des manières d'être, des manières de faire, parfois des témoignages d'une histoire traumatisante, sanglante, destructrice, des contextes de cohabitation pluriethnique, un rapport nouveau à établir avec des clientèles touristiques, des professionnels du tourisme, de la culture, de la protection du patrimoine. Nous plaidons dans cet ouvrage pour le développement d'une anthropologie politique du patrimoine qui émerge du regard en perpétuelle évolution qui est porté sur le passé, la mémoire des lieux, la transmission des connaissances et des savoir-faire, mais aussi sur la multiplication des commémorations, des pratiques mémorielles, sur la transformation des musées de société, des musées d'histoire, sur les choix de collecte muséographique et d'exposition, sur les choix d'inscription sur des listes de protection du patrimoine matériel ou immatériel. Les exemples développés ici, à travers les démarches muséographiques et urbaines à Bayonne, à Dax, à Bucarest, à Bordeaux, à Montréal, les lieux de mémoire de la Nouvelle-France en Poitou-Charentes, les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, illustrent chacun à leur manière le besoin de témoigner de son identité, d'une identité menacée ou ressentie comme menacée, à travers une démarche de patrimonialisation ou encore un rituel de commémoration, autour de quelques dates emblématiques d'une construction communautaire, locale ou nationale. L'outre-mer nous interpelle sur le passé colonial esclavagiste et le devoir de mémoire, sur le regard porté sur le patrimoine maritime ou religieux. Ces textes témoignent d'une certaine idée du voyage, de la quête d'authenticité, du retour sur des identités culturelles partagées et d'une certaine façon d'habiter touristiquement un espace de mémoire, un espace patrimonial".

    Bernard Cherubini (dir.), Patrimoine et identités locales: enjeux touristiques, ethnologiques et muséographiques, l'Harmattan, 2017, Anthropologie du monde occidental, 240 p. 

    Bernard Cherubini, Agir pour la promotion de la santé, Cairn et Érès, 2012, Action santé  

    Les mutations actuelles des politiques de santé publique (loi HPST, mise en place des ARS, etc.) génèrent des difficultés pour asseoir efficacement sur le terrain des actions relevant de la promotion de la santé. L'objectif de cet ouvrage est de mieux les comprendre pour identifier les freins qui proviendraient des cultures professionnelles mobilisées et de réfléchir aux enjeux en termes d'action publique, de coopérations inter et intra-régionales, dans le souci d'un renouvellement attendu en matière d'éducation, de prévention, de démarches locales de santé. Pour cela, des chercheurs en sciences sociales, en santé publique et des professionnels chargés d'appliquer les politiques de santé dans les ateliers santé ville, les réseaux de santé, auprès des publics en difficulté... croisent leurs expériences et leurs points de vue. L'ensemble de ces contributions constitue une base de réflexion pour les acteurs de la santé publique qui voient leur pratique évoluer sous l'emprise d'une ouverture européenne plus affirmée, d'une régionalisation plus concrète des compétences en santé, d'un rapprochement de certains acteurs engagés dans la lutte contre les exclusions sociales et économiques, dans l'action humanitaire locale

    Bernard Cherubini, François Vedelago (dir.), Transnationalisation des politiques publiques de santé, Marginalités et société, 2012, Revue sociologie santé, 299 p. 

    Bernard Cherubini, Bernard Cherubini (dir.), Agir pour la promotion de la santé : une politique ouverte à l'innovation ?, Erès, 2011, Action Santé, 224 p. 

    Bernard Cherubini (dir.), Le territoire littoral: tourisme, pêche et environnement dans l'océan Indien, L'Harmattan et Université de la Réunion, 2004, Publications du Centre de documentation et de recherche en histoire régionale, 292 p. 

    Bernard Cherubini, Interculturalité et créolisation en Guyane française, L'Harmattan et Université de la Réunion, 2002, Publications du Centre interdisciplinaire de recherche sur la construction identitaire (C.I.R.C.I.), 270 p. 

    Bernard Cherubini (dir.), La recherche anthropologique à la Réunion, l'Harmattan et Université de la Réunion, 1999, 238 p.    

    "Cet ouvrage constitue les actes des rencontres " 20 ans d'anthropologie à La Réunion " qui se sont déroulées à Saint-Denis, dans les locaux de la nouvelle Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, les 11 et 12 mai 1995. La première partie donne une vision d'ensemble des progrès accomplis depuis vingt ans et fait appel aux témoins directs et aux acteurs de cette évolution. Elle fixe les bases de son renouvellement par rapport aux perspectives de coopération régionale (Jean Benoist, Pierre Vérin, Sophie Blanchy). Une seconde partie examine les perspectives de la recherche ethnologique à La Réunion en fonction de préoccupations actuelles (" laissés-pour-compte " du développement, espaces d'urbanisation rapide, souci de préserver le patrimoine culturel régional, etc.) qui ouvrent de nouvelles pistes de réflexion à partir d'approches peu exploitées (Paul Ottino, Bernard Cherubini, Jean Poirier). Une troisième partie illustre l'évolution actuelle de cette anthropologie réunionnaise, au carrefour des disciplines des sciences humaines et sociales : philosophie, sociologie, psychologie sociale, sciences de l'information et de la communication (Bernard Champion, Live Yu-Sion, Christine Bonardi, Michel Watin)."

    Bernard Cherubini (dir.), Le monde rural à la Réunion: mutations foncières, mutations paysagères, L'Harmattan et Université de la Réunion, 1997, Publications du Centre d'anthropologie généralisée, 298 p.    

    "La Réunion, île à sucre (environ 650 000 habitants en 1996), s'est développée autour de l'économie de plantation, moteur externe, commercial et exclusif, qui a longtemps déterminé l'activité locale donc l'emploi. Puis, à la fin des années 1960, une crise a entraîné une modification des formes sociales de production : les terres et la production des grands domaines diminuent, celles des exploitations familiales augmentent. Aujourd'hui, l'agriculture est un secteur parmi d'autres. Le sucre reste l'exportation principale à La Réunion mais le nombre d'actifs agricoles pourrait être inférieur à 6 000 en l'an 2 000. Les textes réunis dans cet ouvrage s'intéressent au sort de ce monde agricole observé sous l'angle économique, juridique, sociologique et anthropologique. Issus d'une recherche impulsée dans le cadre de la CORDET, menée par des équipes du centre d'Anthropologie Généralisée de l'Université de La Réunion et du CIRAD-Réunion, les travaux présentés dans cet ouvrage s'interrogent sur l'évolution des nouvelles structures de productions agricoles mises en place par la SAFER à partir de 1966 sur le changement social tel qu'il est vécu actuellement chez les attributaires SAFER, sur les mécanismes culturels et sociaux qui sous-tendent l'organisation économique et sociale des petites communautés rurales à La Réunion. Cette contribution à la compréhension du monde rural réunionnais se veut aussi un plaidoyer pour la relance de l'approche ethnologique des petites communautés rurales dans les sociétés créoles."

    Bernard Cherubini (dir.), Regards sur le champ musical, Université de La Réunion, 1997, 163 p. 

    Bernard Cherubini, Localisme, fêtes et identités: une traversée ethno-festive de la Mauricie, Québec, Université de la Réunion et Ed. l'Harmattan, 1994   

    Bernard Cherubini, Saint-Denis, ville universitaire: pour un nouvel espace universitaire à La Réunion, Université de La Réunion et Centre d'anthropologie généralisée, 1994, 341 p.  

    Cette étude s'est attachée à recueillir et à analyser des données utiles à la constitution d'un nouvel espace universitaire à l'île de La Réunion. Ceci à partir d'une problématique centrée sur une anthropologie de l'espace universitaire réunionnais, et basée sur une observation ethnographique des pratiques sociales des étudiants réunionnais, dans leur "quotidienneté étudiante". Elle s'appuie également sur une analyse ethnographique du tissu associatif dans les quartiers environnants (Moufia, Chaudron, Domenjod) ainsi que sur les discours des responsables du développement économique simultané de la région et de l'université.

    Bernard Cherubini, Lucie Denécheau, Développement économique, espace urbain et université: discours sur un partenariat, Université de la Réunion, Faculté des lettres et de sciences humaines, 1993, 107 p. 

    Bernard Cherubini, Cayenne, ville créole et polyethnique: essai d'anthropologie urbaine, Karthala et CENADDOM, 1988, Hommes et sociétés, 261 p.   

    Bernard Cherubini, Dynamique de l'ethnicité et idendité [i.e. identité] culturelle à Cayenne, Guyane française, Maison des sciences de l'Homme d'Aquitaine et Centre national de documentation des départements d'Outre-mer, CENADDOM, 1986, Multilinguisme et pouvoir : français-créole, 71 p.   

    Bernard Cherubini, Guyane, Réunion: sociétés pluriculturelles, CENADDOM, 1986, 126 p. 

    Bernard Cherubini, Nourriture et sacrifices rituels chez les Masai͏̈ du Kenya, sn, 1982 

  • Bernard Cherubini, « Des évolutions attendues en promotion de la santé », in Cherubini, Bernard (dir.), Agir pour la promotion de la santé : Une politique ouverte à l'innovation, Erès, 2011, pp. 9-30 

    Bernard Cherubini, « L'Acadie des festivals et des lieux touristiques en France : un regard anthropologique sur un espace identitaire acadien », Le fait acadien en France histoire et temps présent, Geste éditions (lieu : La Crèche) et Université de Moncton (lieu : Moncton, Canada), 2010, pp. 167-197 

    Bernard Cherubini, « S'émanciper des formes extérieures de la patrimonialisation. De quelques " entre-lieux " et " entre soi " guyanais et caribéens », in Benjamin-Labarthe E. et Dubesset E. (eds.) (dir.), Emancipations Caribéennes, L'Harmattan, 2010, pp. 209-223 

    Bernard Cherubini, « Le milieu de vie, le sentiment communautaire : pour une autre approche de la santé publique à La Réunion », in Le Gall D. et Roinsard N. (dir.) (dir.), Chroniques d'une autre France : La Réunion. Genres de vie et intimités créoles, L'Harmattan, 2010, pp. 43-60 

    Bernard Cherubini, « Métissage musical et imaginaire de la créolité. De l'insularité réunionnaise à l'espace monde », Comment la musique vient au territoire, MSHA, 2009, pp. 251-273 

    Bernard Cherubini, « Le dialogue interculturel dans l'exhibition de la culture guyanaise : un modèle de relations post-coloniales caribéennes ? », in Davidas, L. ; Lerat, C. (dir.), Quels modèles pour la Caraïbe ?, L'Harmattan, 2008, pp. 113-131 

    Bernard Cherubini, « Situations sanitaires et ethnicité : une lecture de la dynamique des relations interethniques en Guyane française », in Mam-Lam-Fouck, S. et collectif (dir.), Comprendre la Guyane d'aujourd'hui. Un département français dans la région des Guyanes, Ibis Rouge éditions (Matoury), 2007, pp. 577-600 

    Bernard Cherubini, « Réconcilier les âges avec la cité », in Palard, J. ; Vézina J. (dir.), Vieillissement : santé et société. Défi et perspectives, Les Presses de l'Université Laval, MSHA, 2007, pp. 61-84 

    Bernard Cherubini, « De l'intérêt de l'ethnohistoire en Guyane française », in Larin, Robert (dir.), Canadiens en Guyane (1754-1805), Septentrion (Québec), 2006, pp. 167-176 

    Bernard Cherubini, « L'affirmation identitaire et la crédibilité du processus de créolisation : à propos d'une démarche ethnomuséologique à La Réunion », in Célius, Carlo A. (dir.), Situations créoles : pratiques et représentations, Editions Nota Bene (Québec), 2006, pp. 61-86 

    Bernard Cherubini, « Le paysan réunionnais et les plantes envahissantes : un partenariat à construire au sein des politiques environnementales », in Auclair, L. ; Aspe, C. ; Beaudot, P. (dir.), Du nord au Sud : le recours à l'environnement, le retour des paysans ?, Editions Edisud (Aix-en-Provence) ; IRD (Paris), 2006, pp. 199-216 

    Bernard Cherubini, « Des Acadiens et des canadiens en Guyane dans les savanes de l'Ouest entre 1764 et 1853 : de la curiosité généalogique à l'ethnographie historique », in Mam-Lam-Fouck, S. ; Zonzon, J. (dir.), L'histoire de la Guyane. Depuis les civilisations amérindiennes,, Editions Ibis Rouge (Matoury), 2006, pp. 325-354 

  • Bernard Cherubini, « Comment valoriser le patrimoine immatériel de la biodiversité et contribuer à la conservation de la flore menacée : un défi pour les espaces protégés à la Réunion et dans d’autres départements d’outre-mer », 2012, pp. 113-123    

    Les programmes de conservation de la flore menacée peuvent bénéficier de l’essor récent de programmes de protection du patrimoine matériel et immatériel, naturel et culturel, initiés en particulier par l’UNESCO. La double perspective de voir se développer les activités en faveur de la biodiversité et la protection du patrimoine culturel à l’intérieur de structures telles que les parcs nationaux et les parcs naturels régionaux est un atout pour les Départements d’Outre-Mer, et La Réunion en particulier, qui ont vu une partie de leur mémoire et de leur patrimoine culturel occultée par leur passé colonial et esclavagiste. L’ethnologie, en charge de l’inventaire de ce patrimoine culturel immatériel, se retrouve renforcée dans une démarche pluridisciplinaire mise au service de la gouvernance de la biodiversité locale et internationale qui peut réunir à la fois les acteurs de la conservation, du développement touristique et de la mise en valeur du patrimoine culturel.

    Bernard Cherubini, « Le passé des origines, le présent de l’action culturelle », 2010  

    Introduction Le champ musical réunionnais et celui de la Guyane française ne se sont pas structurés par rapport à un mécanisme de construction qui aurait intégré en son sein le concept de musique noire. Le poids de l’histoire a en revanche marqué profondément les positionnements de chaque musicien par rapport à une musique traditionnelle créole, à la fois locale et plus globale, commune aux aires culturelles créoles par exemple, par rapport à des musiques actuelles, plus urbaines, plus cosmop...

    Bernard Cherubini, « La commémoration est une fête : journées des pionniers, rassemblements de familles-souches en Acadie, au Québec et en France », 2010, pp. 159-174    

    La commémoration des morts en Amérique du Nord, au Québec et en Acadie, en France, peut être celle des pionniers fondateurs d’une paroisse, d’un village, acteurs importants de la structuration de la vie sociale et économique d’une région, mais aussi ancêtres fondateurs d’une lignée qui trouve son origine en Europe, en France, dans quelques lieux d’origine de ces familles de pionniers. La commémoration d’un patronyme, l’inauguration d’un mémorial, la journée des pionniers d’un festival d’été du Québec sont autant de variantes de l’hommage rendu à des familles très connues ou moins connues de l’histoire migratoire et coloniale entre la France et l’Amérique du Nord. L’ethnologie utilise volontiers le modèle théorique de la fête pour étudier ces cérémonies de commémorations qui concernent les ancêtres d’une communauté, au Québec, en Acadie, et dans les régions d’origine de ces familles en France. Ce modèle de la fête est en particulier fort utile pour comprendre les liens tissés entre l’identité locale et l’identité familiale, l’évolution de la fête populaire acadienne et québécoise, les enjeux économiques et touristiques du développement de ces activités de commémoration.

    Bernard Cherubini, « Les Acadiens en Guyane (1765-1848) : une société d'habitation à la marge ou la résistance d'un modèle d'organisation sociale », Port Acadie : revue interdisciplinaire en études acadiennes , 2008, n°131415, pp. 147-172 

    Bernard Cherubini, « Pour une approche anthropologique des politiques de prévention », Diététique et Médecine, 2006, pp. 39-44 

    Bernard Cherubini, « Les DOM et l’Europe : une ethnologie de l’ultrapériphéricité comme frontière et rhabillage du local », 2002, pp. 87-101    

    Cherubini Bernard. Les DOM et l’Europe : une ethnologie de l’ultrapériphéricité comme frontière et rhabillage du local. In: Frontières. Actes du 125e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « L’Europe », Lille, 2000. Paris : Editions du CTHS, 2002. pp. 87-101. (Actes du Congrès national des sociétés savantes, 125)

    Bernard Cherubini, « L'expression musicale et la construction locale de l'identité », Travaux & documents, 1996, n°08, pp. 7--28   

    Bernard Cherubini, « L'ambiance urbaine : un défi pour l'écriture ethnographique », 1995, pp. 79-87    

    Cherubini Bernard. L'ambiance urbaine : un défi pour l'écriture ethnographique. In: Journal des anthropologues, n°61-62, Automne 1995. L'imaginaire de la ville, sous la direction de Catherine Choron-Baix et Marc-Henri Piault. pp. 79-87.

    Bernard Cherubini, « L'anthropologie appliquée, l'écomuséologie : un couple d'avenir à La Réunion », Travaux & documents, 1994, n°05, pp. 35--48   

    Bernard Cherubini, « Les aires écologiques urbaines et la pathologie : désuétude ou renouveau de l'écologie urbaine », Travaux & documents, 1993, n°02, pp. 65--88   

    Bernard Cherubini, « Patrimoine régional et aménagement rural en Guyane française », 1988, pp. 379-408    

    La crise que traverse le monde rural guyanais conduit à envisager la mise en place d'une opération intégrée de développement qui intégrerait son patrimoine culturel et naturel comme ressource économique. Après avoir dressé un bilan démographique et économique des communes concernées, nous examinons les mesures proposées pour la sauvegarde de ce monde rural : la mise en valeur des sites historiques et archéologiques, la création de réserves naturelles et d'un Parc National, le développement d'un tourisme «vert», la modernisation de l'agriculture, etc.

  • Bernard Cherubini, Eric Gallibour, E. Michonova, A. Rivadeneyra, Cultures professionnelles et culture partagée en éducation et promotion de la santé : ajustements en cours dans le secteur sanitaire, social et éducatif, 2010 

    Bernard Cherubini, N. Roinsard, A. Combo, Stratégies migratoires et enjeux de la protection sociale à La Réunion et à Mayotte : conflits et concurrences dans les espaces sanitaires et sociaux, 2009 

  • Bernard Cherubini, « Pandémie et liberté d’expression », le 16 novembre 2023  

    Journée d'études organisée par L’Observatoire des politiques publiques en situation d’épidémie et post épidémique - OPPEE, Université de Bordeaux en collaboration avec la Chaire de recherche France-Québec sur les enjeux contemporains de la liberté d’expression (COLIBEX, CNRS/FRQ) sous la direction scientifique de Clémence Faugère, Colibex et Bernard Cherubini, OPPEE

    Bernard Cherubini, « Le procès pénal à l'épreuve de la pandémie », le 26 octobre 2023  

    Journée d'étude organisée par l'IFJT, le CRJ2P, Université de Pau et des Pays de l'Adour ainsi que l'OPPEE et l'IRM, Université de Bordeaux sous la direction scientifique de Joana Falxa, Maîtresse de conférences en droit privé et sciences criminelles, Université de Pau et des Pays de l'Adour

    Bernard Cherubini, « L'océan Indien traversé par l'épidémie de Covid-19 », le 06 juin 2023  

    Organisé par l'OPPEE - Observatoire des politiques publiques en situation d'épidémie et post-épidémique, Université de Bordeaux et la faculté de droit, Université de La Réunion sous la direction scientifique de Bernard Cherubini, OPPEE, Bordeaux et Thierry Malbert, LCF, La Réunion

    Bernard Cherubini, « Les libertés numériques en temps de Covid-19. Technologie, données de santé et droit », le 17 mai 2023  

    Organisé par l'OPPEE, Université de Bordeaux sous la direction scientifique de Bernard Cherubini, OPPEE, Université de Bordeaux et Alexandre Frambéry-Iacobone, Université de Bordeaux

    Bernard Cherubini, « COVID-19 : retours d'expérience et perspectives organisationnelles », le 09 juin 2022  

    Organisée par l'OPPEE - Observatoire des politiques publiques en situation d’épidémie et post épidémique, Université de Bordeaux sous la direction scientifique de Bernard Cherubini, MCF, IRM, Université de Bordeaux

    Bernard Cherubini, « Les politiques publiques face à la pandémie de covid-19 : enjeux juridiques et sociétaux », le 21 avril 2022  

    Organisé par l'Observatoire des politiques publiques en situation épidémique et post-épidémique (OPPEE), de l'université de Bordeaux

    Bernard Cherubini, « Familles, travail, exclusion sociale : de quelques bouleversements liés à l’épidémie de COVID-19 », le 18 novembre 2021  

    Journée organisée par l'Observatoire des politiques publiques en situation d'épidémie et post-épidémique, sous la direction scientifique de Bernard Cherubini, MCF, Université de Bordeaux (IRM), et Thierry Malbert, MCF, Université de la Réunion (LCF)

    Bernard Cherubini, « L’internationalisation du marché du vin, les valeurs patrimoniales et l’œnotourisme », le 14 octobre 2021  

    Organisé sous la responsabilité scientifique de Bernard Chérubini et Christelle Pineau, Anthopologues, IRM-CMRP, Université de Bordeaux.

    Bernard Cherubini, « Les vécus du confinement, un an après », le 25 juin 2021  

    Organisé par l’IRM, Université de Bordeaux sous la Direction scientifique de Bernard Cherubini, Maître de conférences, Université de Bordeaux (IRM)

    Bernard Cherubini, « La lutte contre la pandémie de Covid-19 en Europe centrale et orientale », le 25 mars 2021  

    Journée d’étude en ligne, organisée par l'Observatoire des politiques publiques en situation d’épidémie et post épidémique de l’université de Bordeaux

    Bernard Cherubini, « Les itinéraires de valorisation des terroirs et du patrimoine viticole », le 22 novembre 2019  

    Colloque organisé sous la direction scientifique de Bernard Cherubini et Christelle Pineau

    Bernard Cherubini, « Les Départements français d’Amérique (DFA) au seuil du XXIe siècle », le 13 octobre 2016 

    Bernard Cherubini, « La commémoration est une fête : journées des pionniers, rassemblements de familles-souches en Acadie, au Québec et en France », 134ème congrès national des sociétés historiques et scientifiques de Bordeaux, Célèbres ou obscurs. Hommes et femmes dans leurs territoires et leur histoire, Bordeaux, 20 au 24 avril 2009, Bordeaux, le 20 avril 2009 

    Bernard Cherubini, « Localisme et développement durable : sur quelques projets de protection de la biodiversité marine et forestière à La Réunion », Actes du Colloque international « Problèmes dans l'appropriation territoriale du développement durable : une modernité réinventée ? », Pau, 21-23 novembre 2007, Université de Pau et des Pays de l'Adour, Laboratoire SET-CNRS, Pau, le 21 novembre 2007 

    Bernard Cherubini, C. Lavergne, Dominique Strasberg, « Invasion par les plantes exotiques dans une île océanique : impact écologique à La Réunion et valeur patrimoniale des écosystèmes envahis », : Programme de recherche Invasions Biologiques, Toulouse, Ladybio-CNRS, Université Paul Sabatier Toulouse III, Colloque de restitution, Moliets, Landes, 17-10 octobre 2006, Moliets, le 01 janvier 2006 

PublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Anna Giné March, Moving forward health equity : implementation research on governance for health equity at local level, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux en co-direction avec Bernard Cherubini  

    L'urbanisation est l'une des principales tendances sociodémographiques du XXIème siècle, ce qui fait des zones urbaines l'un des cadres les plus importants pour faire face aux défis globaux actuels et à venir. Dans ce contexte, une gouvernance urbaine favorisant l'équité offre une opportunité non seulement de faire face à ce défis, mais aussi d’être une partie de la solution. La cohérence des politiques, la responsabilité et la participation sociale ont été identifiées à la fois comme des vecteurs d'équité en matière de santé et comme des dimensions clés de la gouvernance pour l'équité en santé.OBJECTIF: La question fondamentale qui sous-tend cette recherche est de savoir comment les stratégies locales de santé peuvent faire avancer une gouvernance urbaine pour la santé intégrant l'équité. Cette thèse a pour but de décrire le contexte de la gouvernance urbaine pour la santé de trois études de cas dans des villes, ainsi que d'évaluer et d'analyser de manière comparative comment les dimensions clés de la gouvernance pour l'équité en santé ont été incorporées dans les stratégies locales de santé. En outre, la thèse évalue les principaux obstacles et facteurs facilitant la mise en œuvre de stratégies locales de santé intégrant l'équité.MÉTHODES: Il s'agit d'une recherche qualitative sur la mise en œuvre de politiques publiques (implementation research), basée sur une étude de cas multiples pour examiner en profondeur les stratégies locales de santé des villes de Bilbao, Barcelone et Liverpool. L'observation participante, l'analyse documentaire et 27 entretiens semi-structurés approfondis auprès de techniciens, de gestionnaires, de décideurs et d’autres acteurs locaux ont été réalisés. Quatre dimensions clés de la gouvernance pour l'équité en santé ont été évaluées. Enfin, pour évaluer les obstacles et les facteurs facilitant les processus de mise en œuvre, le cadre consolidé pour la recherche sur la mise en oeuvre (CFIR) a été utilisé. Par ailleurs, dans le but de contraster et de valider les résultats de l'analyse comparative, 16 experts dans le domaine de la gouvernance pour la santé, de l'équité en matière de santé et de la recherche sur la mise en œuvre ont été consultés.RÉSULTATS: Des variations significatives existent dans les niveaux de maturité de la cohérence politique, de la responsabilité et de la participation à travers les stratégies locales de santé explorées, celles-ci étant davantage développées dans les cas de Barcelone et de Liverpool, et un peu plus embryonnaires à Bilbao. L'hétérogénéité des stratégies de gouvernance pour la santé a révélé qu'il n'existe pas de stratégie unique favorisant l'équité en matière de santé. Cependant, des éléments communs peuvent agir comme des leviers favorisant l’équité. Les résultats soulignent que les progrès dans la mise en œuvre de stratégies locales de santé sensibles à l'équité nécessitent l'inclusion de l'équité comme une valeur générale et comme un objectif politique spécifique. Ceci doit s’effectuer à travers des objectifs de réduction des inégalités, mais aussi via des objectifs de renforcement et d'opérationnalisation de la cohérence des politiques, de la responsabilité et de la participation sociale. Cela implique de passer de politiques de court terme, fragmentées ou isolées, à un ensemble complet de politiques plaçant l'équité au centre. Une action politique efficace pour répondre aux défis mondiaux ne peut s'inscrire dans le cadre d'options politiques peu coûteuses et adaptées aux cycles électoraux. Les inégalités en matière de santé ne seront réduites qu'à la suite d'un changement politique substantiel. En faisant progresser la cohérence des politiques, la responsabilité et la participation sociale dans les stratégies locales de santé, il est possible de favoriser la création d'arènes pour remettre en question la répartition inégale du pouvoir.

    Pierrine Didier, Médecine traditionnelle et "médecine intégrative" à Madagascar : entre décisions internationales et applications locales, thèse soutenue en 2015 à Bordeaux en co-direction avec Bernard Cherubini  

    Depuis les recommandations de l'OMS de la fin des années 1970, de nombreux pays enAfrique ont mis en place des dynamiques de reconnaissance de la médecinetraditionnelle et de ses praticiens. Cette thèse s'intéresse au projet de développement dela « médecine intégrative » à Madagascar, consistant en son intégration au sein dusystème de soins officiel et conventionnel. Ce projet a pour objectif l'amélioration de lasanté des populations et passe par une double évaluation : au niveau social avecl'encadrement des activités des tradipraticiens et au niveau thérapeutique avec larecherche sur les plantes médicinales et le développement de remèdes traditionnelsaméliorés. Cette recherche est le fruit d'une démarche méthodologique qui s'appuie surdes enquêtes multi-situées, avec un terrain de recherche dans la capitale malgache et sesenvirons et avec l'ethnographie d'une localité rurale de la région Analanjirofo (côte estde Madagascar). Cette approche s'intéresse d'un côté aux tentatives d'applications desdécisions politiques en matière d'encadrement de la médecine traditionnelle et de l'autreà la pratique concrète des soins traditionnels ainsi qu'aux comportements individuels etcommunautaires face à la gestion des maux, des malheurs et de la maladie avec desétudes de cas approfondies. Cette thèse s'inscrit dans le champ de l'anthropologie de lasanté avec une orientation sur les dynamiques politiques et de développement. Unintérêt particulier est porté à la nature de la cohabitation entre praticiens (médecins,guérisseurs) se déclinant d'un simple référencement de patients à une plus rarecollaboration. Cette étude met en exergue le décalage pouvant exister entre desdécisions gouvernementales et leurs applications locales ainsi que les enjeux sociaux,politiques et économiques qui en résultent.

    Irina Postolache, Les relations interethniques entre les étudiants hongrois et roumains dans l’université « Babes-Bolyai », thèse soutenue en 2012 à Bordeaux 2 sous la direction de Bernard Cherubini  

    L’objectif de cette thèse est d’analyser le processus relationnel interethnique estudiantin d’une université dite multiculturelle de Roumanie. Ce milieu universitaire réunit des Hongrois et des Roumains, deux groupes ethniques qui vivent dans un temps-espace commun, l’université Babes-Bolyai de Transylvanie, mais qui se construisent des identités ethniques, régionales ou nationales différentes. Le temps-histoire ainsi que le temps-mémoire de la Transylvanie participent à la construction de deux identités opposées ethniques et nationales : l’une hongroise, l’autre roumaine. Au contraire, la mémoire autobiographique ajoute à cet égard une identité commune, régionale pour les deux groupes ethniques. L’espace, déterminant et outil dans la construction identitaire, est analysé comme espace - ethnicisé, mais aussi comme espace – étudiant, commun pour les deux groupes. Pourtant, dans les deux cas, l’appropriation de l’espace peut approfondir les frontières ethniques. La langue, un autre déterminant dans la construction identitaire, est la manifestation directe de l’identité nationale, ethnique ou même régionale. Elle joue un rôle essentiel dans le processus d’auto-identification et d’identification de l’Autre, en fonctionnant comme élément de liaison ou de séparation. Dans certains cas, elle peut représenter un instrument ou une cause des conflits « symboliques » dans l’université. Dans ce contexte, l’application de la politique multiculturelle se manifeste surtout au niveau institutionnel et le dialogisme revendiqué par le multiculturalisme critique s’entrevoit dans des cas particuliers. L’analyse développée sous ces aspects est basée sur un terrain anthropologique (2007-2012) concernant les relations interethniques et le monde étudiant.

    Bertrand Lerossignol, « Quand dire, c’est être ! » : anthropologie de la parole au sein de la communauté Manouche, thèse soutenue en 2012 à Bordeaux 2 sous la direction de Bernard Cherubini  

    L’auteur retranscrit vingt-cinq années de vie vécues parmi la communauté dite « des gens du voyage ». Il a fait le choix de s’attacher à présenter la construction sociale dans la communauté. Cette organisation permet de maintenir la cohésion dans les groupes. L’intitulé de la thèse est parfaitement démontré dans le texte riche de moments forts, de descriptions précises, au terme de l’exercice universitaire, le paradigme, « quand dire c’est être » est avéré. Etranger à cette culture, l’anthropologue choisit la réflexivité comme outil d’analyse, il en ressort une vision exacerbée de ce qui fait la culture Manouche. En trois parties, l’auteur développe, sous la forme de son initiation dans la communauté, les étapes de la construction sociale de l’individu pour qu’il devienne conforme aux valeurs Manouches. L’accès à la parole n’est pas inné, mais acquis au fur et à mesure de la croissance naturelle de l’individu dans la communauté. Ce dernier apprend les qualités de la parole, il s’exerce à « bien parler », à « tenir sa bouche », à « parler de sa hauteur ». Personne dans toute la communauté Manouche n’a le monopole de la parole, lorsqu’un individu parle, il engage sa personne, son rang, sa renommée, mais ne peut pas parler au nom des autres, sans que cela ne soit considérer comme un excès de pouvoir. La communauté règle ses relations par l’usage d’un concept endogène appelé « i era », ce qui se traduit en français, comme « le respect ». Cette notion sociale régit tous les rapports entre les différents rangs sociaux, dans les relations sexuées, dans les comportements des uns envers les autres, des groupes envers d’autres groupes, c’est une notion partagée par l’ensemble des Manouches. Les Manouches construisent un espace de vie, qui va de la sphère la plus petite celle du foyer, la caravane, vers la sphère de la place, l’ensemble de caravanes juxtaposées, intégrée dans la sphère large du Monde, l’ensemble des individus qui vivent comme eux, ceux qui leur ressemblent. Au-delà de ce territoire il n’y a rien que la société englobante ou majoritaire dont les Manouches tirent leurs subsistances en y établissant des relations économiques. Pour construire la frontière entre ce qui est leur Monde et le reste des individus, les Manouches construisent dans le discours l’altérité. Celui qui n’est pas Manouche est, comme l’a choisi l’auteur, qualifié de « yalo », le « cru ». Au terme de ce travail universitaire, l’auteur ouvre pour l’anthropologie sociale des thèmes de recherche pour la science dans les notions d’identité, de pluralité des identités, de construction de territoires, l’espace Manouche, les sphères de vie, la construction de l’échange, l’usage de la langue Manouche. Un document scientifique sanctionné par la mention très honorable.

    Linda Badjina Egombengani, Dynamique des changements dans l'activité de la pêche au Gabon de 1900 à nos jours, thèse soutenue en 2011 à Bordeaux 2 en co-direction avec Bernard Cherubini  

    L’objectif de notre étude sur les changements qui ont marqué l’évolution de la pêche artisanale au Gabon à partir du cadre de la province de l’Estuaire avait pour vocation d’une part, sur l’appui d’archives révélant l’organisation du secteur pêche durant la période coloniale et d’autre part sur la base d’enquêtes menées dans plusieurs villages, d’appréhender les changements encourus dans cette activité, qui est en cours de passage d’un cadre traditionnel et artisanal à un autre cadre plus hétéroclite.Ce nouveau cadre hétéroclite de la pêche artisanale se révèle aujourd’hui tout d’abord à travers la présence des communautés de pêcheurs issues d’origines ethniques diverses, dans lesquelles nous avons pu observer des interactions riches de partage de savoirs et de savoir-faire ; ensuite, à travers des interactions entre ces communautés de pêcheurs et l’environnement des territoires dans lesquels elles sont ancrées. Nous avons ainsi mis à jour une croissance démographique des acteurs de ce secteur d’activité.Au de-là donc de l’analyse de la dynamique des changements, nous voulions démontrer une évolution des rapports entre les pêcheurs et leur environnement sociopolitique, économique d’une part, et de répondre d’autre part à la problématique de l’articulation entre la dynamique des changements sociaux dans ces sociétés pluriethniques et la dynamique de l’espace littoral qu’elles se partagent.

    Valérie Lilette, Conservation et patrimonialisation de la tortue marine dans le Sud-Ouest de l'océan Indien, thèse soutenue en 2007 à La Réunion en co-direction avec Bernard Cherubini  

    À travers une étude comparative de la conservation et la patrimonialisation de la tortue marine aux Comores et dans le sud-ouest de Madagascar, il s'agit de comprendre les processus de convergence ou de divergence qui conduisent à la réussite ou à l'échec des projets et les changements socio-économiques qu'ils impliquent au niveau local. En référence à une idéologie environnementaliste, ces projets de protection de la nature se basent sur les communautés locales pour la gestion des nouvelles réglementations. Ils préconisent le développement de l'écotourisme comme solution à la valorisation des sites naturels ou des espèces phares à protéger. Les motivations des acteurs face à ces projets ne peuvent se comprendre qu'à la lecture des stratégies internes et des institutions dans lesquelles ils évoluent. La comparaison de deux monographies, l'une à Itsamia (Mohéli, Comores) et la seconde à Anakao (Sud-Ouest de Madagascar) vise à présenter les enjeux économiques que suscite la tortue marine (pour sa pêche, ou pour sa valorisation écotouristique), et les renversements de statut que ces phénomènes impliquent (dévalorisation et valorisation de l'animal). L'anthropologie marine, l'anthropologie économique et l'anthropologie du tourisme sont les outils qui nous permettent d'appréhender les stratégies d'affirmation territoriale, le renforcement des identités et l'émergence de nouveaux espaces culturels à l'oeuvre dans ces sociétés de pêcheurs. La valorisation touristique implique une mise à distance des relations naturelles que les hommes entretiennent avec la tortue et nous fait nous interroger sur les rapports que nous entretenons avec la nature, du local au global.

    Thierry Malbert, Les représentations de l'hérédité en situation interculturelle à l'Île de La Réunion, thèse soutenue en 2006 à La Réunion en co-direction avec Bernard Cherubini  

    L'hérédité, dans sa dimension anthropologique et sociale, apparaît comme un des enjeux de l'identité. À La Réunion, (Département français d'Outre Mer) les origines géographiques très contrastées de la population (Afrique, Madagascar, Comores, Europe, Inde et Chine), à travers le métissage, offrent un panel phénotypique très diversifié au sein de la plupart des familles. Le résultat des différentes rencontres culturelles permet de concevoir des représentations singulières touchant ce qu'il est possible d'appeler l'hérédité : la transmission au fil des générations de caractères distinctifs. Les caractères distinctifs, traits constitutifs de la personne ou du groupe, qu'ils soient liés à l'hérédité biologique et/ou culturelle sont à la base de la construction identitaire individuelle et familiale. Peut-on faire l'hypothèse comme J. Benoist et J. L. Bonniol {chercheurs français) que l'identité sociale et culturelle d'une famille (résultat de l'entrecroisement des patrimoines héréditaires) n'est pas le résultat de toute la descendance mais le résultat d'une stratégie sociale de l'hérédité ? Nous montrerons comment, à La Réunion, les représentations de ~ l'hérédité apportent une meilleure compréhension de la structure de la parenté et des relations interculturelles.

    Joanna Orne-Gliemann, Défis à la mise en œuvre de la prévention de la transmission mère-enfant du VIH en Afrique australe , thèse soutenue en 2005 à Bordeaux 2 sous la direction de Bernard Cherubini  

    L'objet de cette thèse est d'évaluer les succès et les contraintes de la mise en œuvre de services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PTME) en zone rurale, dans un hôpital missionnaire du Zimbabwe, Murambinda Mission Hospital (MMH) (province du Manicaland). Quatre études quantitatives et qualitatives conduites entre 2001 et 2004 ont permis : de mesurer la couverture de chaque composante de la PTME à MMH ; d'évaluer les niveaux de connaissance en matière de PTME ; de documenter les pratiques de nutrition infantile parmi des enfants de quatre à 29 mois ; et d'étudier la disponibilité et les besoins de services d'éducation et de suivi en matière de nutrition infantile. Nos études de recherche opérationnelle ont permis de fournir des données directement applicables aux populations du district de Buhera ; elles s'intègrent dans le quotidien des acteurs de santé publique locaux, permettant en ce sens un éclairage éminemment social des enjeux de PTME en milieu rural africain.

    Christian Adam de Villiers, Identités réfléchies , thèse soutenue en 2002 à La Réunion en co-direction avec Bernard Cherubini  

    Les Malbars sont les descendants des Indiens engagés, arrivés à La Réunion durant la seconde moitié du 19e siècle pour satisfaire les besoins de main d'œuvre de la filière sucrière et pour prendre le relais des populations esclaves affranchies en 1848. L'implantation des migrants indiens fut difficile : la concurrence exercée sur le marché de l'emploi et, surtout, la différence considérable introduite dans l'horizon social et culturel réunionnais ont nourri une méfiance à leur encontre, voire une peur, dans de larges pans de la société. Comment aujourd'hui l'héritage indien, porté génétiquement et souvent géré culturellement, est-il considéré dans la société réunionnaise ? La différence indienne locale est-elle mieux acceptée depuis qu'elle se donne plus aisément à voir, directement, mais aussi par le biais de l'abondante production d'images ? La recherche développée ici, appliquée à la question de la perception de l'Autre, les Malbars-Tamouls, au sein d'une société plurielle et créole, la Réunion, repose sur l'emploi des documents photographiques. Ceux-ci sont d'abord évalués, à l'intérieur d'une production journalistique récente, en tant que reflets de représentations dominantes concernant l'indianité, en circulation dans la sphère publique locale. Par ailleurs, ils sont utilisés comme images concrètes susceptibles de se confronter aux images mentales habitant un public d'enquêtés, et cela en vue de collecter une autre gamme d'interprétations au sujet de l'indianité malbare-tamoule contemporaine. Aujourd'hui, si certain Malbars ont écarté toute référence à l'hindouisme, nombreux sont ceux qui ont sauvegardé une part du legs culturel des générations précédentes, et en partagent une fraction avec d'autres Réunionnais à la faveur du métissage. D'autres encore ont entamé depuis quelques décennies une démarche d'affirmation identitaire (le courant tamoul), en s'appuyant pour cela sur une réforme de l'hindouisme local et du répertoire culturel. Indianité et images publiques de l'indianité constituent les deux niveaux d'étude de cette thèse, qui s'attache à localiser les facteurs d'une identité particulière et à cerner le rôle de l'image dans la dynamique des constructions identitaires à La Réunion. Par ailleurs, le document photographique est évalué en tant qu'outil méthodologique avantageux pour les recherches en sciences sociales.

    Raymond Figueras, Intervention sociale et citoyenneté , thèse soutenue en 2001 à La Réunion en co-direction avec Bernard Cherubini  

    Le phénomène actuel de libéralisation, et des processus d'individualisation et de mondialisation qui l'accompagnent, entraînent de profondes mutations. En particulier, le travail social est confronté à de nouveaux problèmes sociaux (chômage / exclusion). Le premier volet de cette recherche s'ouvre donc sur les aspects contextuels du social et du travail social. Approche socio-anthropologique des mondes contemporains qui rejoint les dimensions historique et politique du social et du travail social. Une observation sur quatre années des différents acteurs qui interagissent dans le cadre des politiques d'insertion à la Réunion constitue ensuite l'aspect central de cette recherche. Cette approche ethnographique des pratiques professionnelles s'articule autour d'une problématique qui relie les identités professionnelle et locale à la citoyenneté. Dans le troisième volet de cette recherche, sont examinées certaines grandes notions qui orientent les nouvelles compréhensions du social et du travail social : lien social solidarité et citoyenneté. Ces notions sont-elles seulement emblématiques ou contribuent-elles efficacement à une nouvelle définition du social et de ses problèmes? Les réponses varient selon les places et les rôles réels (et pas seulement discursifs) que le travail social et ses professionnels (le politique, l'expert, le technicien) accordent ou non aux identités locales. Le dernier volet de cette recherche reste donc ouvert sur de nouvelles perspectives qui relient les dynamiques identitaires de chacun des acteurs concernés aux dimensions politiques et pratiques des principes de solidarité et de citoyenneté. [Résumé de l'auteur]

    David Picard, Les nouveaux jardins sacrés , thèse soutenue en 2001 à La Réunion en co-direction avec Bernard Cherubini  

    Dans le contexte actuel de globalisation, l'insularité tropicale se voit définie par des relations économiques, politiques, géographiques, sociales et symboliques nouvelles. Pour les voyageurs touristiques, elle apparaît comme une forme rénovée de "jardin sacré" à l'intérieur d'une spatialité globale. Pour les populations locales, elle est négociée comme une valeur primordiale, un "jardin sacré" aussi, qui enferme, symboliquement, une raison d'être et un mode de participation dans le monde contemporain. Ce travail approche la symbolique de l'espace insulaire réunionnais opérée par différentes institutions et acteurs liés au tourisme international (touristes, voyagistes, presse, industrie touristique, prestataires). L'île apparaît ainsi comme une image du monde définie selon une dialectique de l'ouvert et du fermé. Dans son intérieur est célébrée l'idée d'un âge primordial où l'homme s'oppose à une nature sauvage tandis qu'à l'extérieur, sur le littoral, l'homme regarde dans l'infini de l'espace (encore) inexploré. L'étude montre ensuite que les "paysages" qui constituent cette configuration symbolico-spatiale particulière deviennent une nouvelle valeur économique et sociale locale. En tant que "patrimoines culturels et naturels", ces paysages se voient attribués une valeur sacrée nouvelle. Mondes naturels et historiques enchantés, ils fondent, à travers leurs figures et héros narratifs (esclaves en fuite, corail personnifié, monde naturel,. . . ) un cadre proprement culturel de valeurs et de normes prescrivant des relations à la fois locales et globales à l'espace, au temps et à l'autre.

    Charlie Galibert, Éléments d'une anthropologie de l'acteur et de l'observateur , thèse soutenue en 2000 à La Réunion en co-direction avec Bernard Cherubini  

    Le continuum épistémique de l'anthropologie s'étire depuis la distanciation maximale par rapport à l'objet jusqu'au desir d'implication du sujet dans celui-ci. Ces deux attitudes extrêmes constituent tendanciellement une anthropologie de "l'observateur" versus une "anthropologie" de l'acteur. Un examen de ces deux approches est mené à travers la littérature sociologique et ethnologique. Le repérage de ces deux approches dans l'épistémé ethno-anthropologique corse, puis leur conjonction et leur dynamisation sur le terrain d'un village de Corse du Sud (Sarrola-Carcopino) à partir des données suscitées et non-suscitées, constituent l'ébauche d'une anthropologie de l'acteur et de l'observateur. Crisant la problématique de l'insularité, cette anthropologie de la rencontre permet d'appréhender historiquement le village aussi bien depuis lui-même (socialité quotidienne, économie, politique, symbolique) que depuis son extériorité (le continent, les colonies autour de 1900) à travers les relations épistolaires entre une famille du village et l'un des siens, militaire engagé dans les campagnes coloniales (Tonkin, Madagascar, Soudan). Contribution à une anthropologie historique de la Corse, la recherche présentée prend la forme d'une ethnologie-au-quotidien du quotidien local.

    Muriel Bouhier-Roddier, Le diabète, entre culture et santé publique , thèse soutenue en 1999 à La Réunion en co-direction avec Bernard Cherubini  

    Le diabète sucré est une pathologie chronique aux graves complications. Le nombre croissant de malades à travers le monde et le coût élevé de leur prise en charge font du diabète un problème majeur de santé publique. En France, les décideurs ont évalué les difficultés diagnostiques et thérapeutiques. Ils tentent maintenant de réorganiser les systèmes de soins concernant le diabète et globalement les maladies chroniques. À La Réunion, le diabète est actuellement une priorité régionale de santé à cause de sa forte prévalence et d'une situation de soins insatisfaisante. Celle-ci s'expliquerait principalement, selon nous, par l'absence de prise en compte du particularisme individuel dans la prévention ou le traitement du diabète, outre le rôle de l'histoire médicale du diabète, creuset commun des mentalités des praticiens et des profanes, ou celui des caractéristiques pathologiques et des conceptions populaires issus du XVIIème siècle. La recherche anthropologique porte sur une quarantaine de diabétiques de type 2, réunionnais, interrogés surtout en secteur hospitalier. L'analyse de leur discours permet de saisir le sens de leur itinéraire de soins, déterminé par leurs conceptions étiologiques et leurs choix thérapeutiques. L'approche de l'hérédité, de l'alimentation et des croyances traditionnelles précise les représentations biomédicales et profanes du diabète. L'analyse des comportements face aux facteurs de risque, comme l'obésité, montre l'écart entre les valeurs des soignants et celles du public, en particulier féminin. Les femmes ont un rôle social prépondérant en tant que médiatrices des messages sanitaires, non exploité par les soignants. Les actions des professionnels révèlent des positions figées et d'autres négociées. On en conclut qu'il est capital de mieux connaître "l'espace anthropomédical" du malade pour l'aider à continuer à "vivre avec"sa maladie et à gérer la maladie chronique de façon autonome.

  • Estelle Laboureur, Quelle intégration sociale et territoriale pour les habitants des Hauts de l'île de la Réunion ? Dynamiques d'adaptations chez les éleveurs bovins de la Grande Ferme, thèse soutenue en 2019 à La Réunion, membres du jury : Bernard Cherubini (Rapp.)  

    Les Hauts de l’île de la Réunion ont toujours été au cœur d’enjeux sociaux, économiques et politiques émergeant de considérations plurielles reléguant ces territoires à une image de zones de non-droit, à un modèle de régions attractives à développer. Un vaste plan d’aménagement des Hauts accompagné d’une réforme foncière structurante intervient en 1978 afin de limiter l’exode rural, d’améliorer les conditions de vie des habitants. Conjointement, depuis les années 60, l’histoire des régions des Plaines (Plaine des Cafres et Plaine des Palmistes) est marquée par la structuration d’élevages bovins laitiers et allaitants autour de Sociétés d’intérêt collectif agricole (Sica). L'accroissement de ces filières de production animale marque les esprits jusque dans les années 90. La profession (particulièrement l'élevage laitier) vit ses premiers arrêts d'activités et des problématiques de reprises d'exploitations. Dans les années 2000, patrimoine, tourisme et protection de l'environnement requalifient les enjeux de la Plaine des Cafres initialement développée par le secteur agricole. Resituer l’élevage au sein de différentes politiques d’aménagement permet de considérer l’activité au sein d’un contexte insulaire fragile dépendant de directives supra-nationales. En croisant diverses études, nous postulons que l'évaluation des capacités socio-économiques du secteur professionnel doit s'accompagner de la prise en compte des activités de loisirs et touristiques, des réglementations vis-à-vis de la protection de la nature, des phénomènes de rurbanisation dans l'aménagement des territoires et de l'étude des processus patrimoniaux. Ces défis faisant partie intégrante des discussions sur la consolidation de l'élevage bovin réunionnais à la Plaine des Cafres considèrent les liens actuels et à venir de l'activité avec les mutations de la société dans l'évolution de l'environnement insulaire. En partant du principe que les mutations actuelles du territoire, avec leur système de contraintes et de leviers de développement, sont le fruit de stratégies politiques et institutionnelles, nous nous demandons comment elles sont vécues et appropriées par les habitants et quelles en sont les formes de médiations ? L’étude d’une localité de la région des Plaines, la Grande ferme, par l’approche de type anthropologique et l’étude approfondie des réseaux sociaux a été retenue. L’originalité de la démarche présentée s’appuie sur une articulation entre une approche très localisée et une approche géographique régionale.

    Mélanie Mezzapesa, Mahorais à La Réunion : entre dynamiques migratoires, stratégies d'adaptation et recompositions identitaires dans le quartier de La Chaumière, thèse soutenue en 2018 à Normandie, membres du jury : Bernard Cherubini (Rapp.)  

    Fondée sur une ethnographie de longue durée à La Chaumière, cette thèse souhaite prendre pour objet l’analyse de la migration mahoraise dans les processus de constructions identitaires propres à La Réunion. Les migrants mahorais deviennent alors un enjeu et un objet des politiques locales qui questionnent leur place au sein de la société réunionnaise. À partir d’une imprégnation quotidienne, l’analyse d’un territoire délimité – La Chaumière – permet de comprendre à l’échelle départementale les modalités de migration, les stratégies d’adaptation et l’émergence de nouvelles territorialités des populations en provenance de Mayotte et des Comores en contexte réunionnais. En effet, ce choix d’analyser un groupe dans un cadre territorial bien délimité dans une ville où la politique locale tend à la mise en valeur de sa diversité ethnico-religieuse, permet ainsi d’évaluer les différentes modalités de construction des projets migratoires et d’implantation de ces familles françaises originaires de Mayotte. Venue du dernier département français, la majorité de sa population est musulmane, dite de tradition bantoue, et émigre massivement vers La Réunion depuis les années 2000. Les modalités de migration et les stratégies d’adaptation sont complexes, et interpellent la cohabitation culturelle et cultuelle réunionnaise. Un multiculturalisme constamment réinterrogé par les différentes problématiques d’habitat et de chômage, l’augmentation des conflits et des discours racistes, et par les réflexions sur l’identité réunionnaise.

    Alexandrine Dijoux, Éducation et transmission familiale de l'identité culturelle à La Réunion : entre refus et appropriation, thèse soutenue en 2012 à La Réunion, membres du jury : Bernard Cherubini (Rapp.)  

    Situées dans le contexte pluriculturel et interculturel de l'île de La Réunion, l'éducation et la transmission familiale de l'identité culturelle réunionnaise sont complexes et menacées. Le « refus » ou l'« appropriation » s'illustrent par de multiples facteurs. Le « refus » est généralement motivé par la pression moderniste et assimilatrice républicaine et mondiale représentant un tremplin vers la promotion sociale ; ce qui entraine l’abandon de valeurs considérées comme anciennes, et les plus souvent dévalorisées. La motivation du refus se réalise de même par des influences des origines ethniques de cette communauté créole réunionnaise, à plus ou moins faible capital symbolique, et peu sensibilisée à ses « racines », c'est-à-dire à une « cohérence symbolique ». L'« appropriation » de l'identité culturelle réunionnaise se trouve, quant à elle, motivée parfois par un certain militantisme des tendances socio-politico-économiques exclusivement centrées sur La Réunion, mais aussi la prise de conscience de la richesse culturelle réunionnaise, soit naturellement, soit face aux pertes dues à la mondialisation, soit après l'expérience du manque ou encore pour sentir son appartenance à un groupe, etc. Ces deux courants se dessinent en fonction des choix d'éducation et de transmission, inscrites au sein des familles. Une troisième voie, entre « refus » et « appropriation » semble s'imposer peu à peu : une voie vers un « tissage d'un nouveau métissage » ; un travail sur une appropriation consciente et intentionnelle d'une nouvelle fibre culturelle et identitaire, où seraient conciliées la richesse de l'identité culturelle créole réunionnaise et celle de l'identité française, du modernisme et de la mondialisation.

    Estelle Nkale Bougha Obouna, Pauvreté, santé et genre au Gabon, thèse soutenue en 2011 à Bordeaux 4, membres du jury : Bernard Cherubini (Rapp.)  

    Le Gabon affiche, paradoxalement à son niveau de PIB par tête élevé, des indicateurs de santépauvres. Fondée sur les données de l’enquête démographique et de santé du Gabon de 2000, laprésente étude a pour objectif d’examiner la relation entre la pauvreté et la santé. Premièrement,l’étude montre que le niveau de mortalité des enfants est préoccupant, et que la pauvreté nonmonétaire en termes d’actifs est associée à cette mortalité. Deuxièmement, les niveaux de retard decroissance et d’insuffisance pondérale des enfants posent problème. A cet égard, on observe que leretard de croissance représente le premier problème nutritionnel. D’ailleurs, les analyses révèlentl’existence d’une relation claire entre la pauvreté non monétaire et le retard de croissance. Par contre,l’impact de la pauvreté non monétaire sur l’insuffisance pondérale dépend du modèle économétriqueutilisé. Troisièmement, le test de Chow pour la mortalité et la malnutrition n’est pas significatif,montrant qu’une analyse économétrique de la relation entre la pauvreté et la santé selon de genre n’estpas justifiée. En d’autres termes, les ménages dirigés par une femme et ceux dirigés par un homme nese comportent pas différemment en matière de soins de santé. Quatrièmement, l’analyse de l’inégalitésocio-économique de la mortalité et celle de la malnutrition suggère quelques commentaires. Toutd’abord, cette inégalité est très forte. Ensuite, alors que l’inégalité de la mortalité est plus élevée enmilieu rural, l’inégalité de la malnutrition est plus prononcée en milieu urbain. Enfin, les disparités deniveau de vie ont un rôle secondaire quant à l’explication du niveau de cette inégalité.

    Catherine Notredame, Les couples interculturels à Cayenne , thèse soutenue en 2009 à Paris 5, membres du jury : Bernard Cherubini (Rapp.)  

    Les diverses populations (amérindienne, Bushinenge, créoles, chinoise, brésilienne, haïtienne, métropolitaine, surinamienne. . . ) sont devenues des composantes essentielles du paysage social à Cayenne. Cette condensation de différences a fait surgir l'ethnicisation comme principe dominant de la hiérarchisation sociale, où chacun des groupes a une place bien définie. La question principale de cette étude cherche donc à savoir si les relations interculturelles conjugales sont susceptibles de remettre en cause l'ordre social dominant, en établissant des traits d'union entre les groupes. Mais le seuil de tolérance aux unions interculturelles est étroitement associé aux stratégies de positionnement des uns et des autres, ce qui contribue autant, sinon plus, à renforcer l'organisation sociale dominante qu'à la remodeler. La négociation culturelle à l'intérieur des cellules conjugales permet néanmoins l'émergence de valeurs transculturelles dans différents champs (linguistique, la médecine, le religieux. . . ). Mais cette négociation dévoile des rapports de force entre les conjoints lesquels gardent la trace des inégalités sociales. En outre, les conjoints eux-mêmes tendent à reprendre les préjugés ethniques qui circulent sur l'autre afin de se défendre du caractère déviant de l'union. La dynamique interculturelle familiale, loin d'avoir les conséquences que l'on pouvait attendre, tend à rendre plus fixe l'échelle sociale dominante.

  • Marie Pendanx, Cultures locales et identités : l'exemple des pays du Sud Sud-Ouest landais (France), thèse soutenue en 2013 à Bordeaux 3, membres du jury : Bernard Cherubini (Exam.)  

    Dans le cadre de la mondialisation et dans celui, concomitant, d’une certaine uniformisation culturelle, nous sommes confrontés au paradoxe de l’émergence d’identités et de territoires très localisés (en Aquitaine comme ailleurs), s’appuyant sur des représentations comme sur des pratiques culturelles originales ou, tout au moins, qui s’affichent comme telles. En quoi consistent exactement ces cultures locales qui souvent se déclinent dans un contexte de recomposition socio-spatiale plus ou moins profonde (périurbanisation, littoralisation des populations …) ? Dans quelle mesure la confirmation ou l’émergence de ces cultures locales identitaires et territorialisées exerce des incidences sur la citoyenneté, l’aménagement du territoire et le développement territorial ? Comment des univers sociaux arrivent-ils à s’affirmer ? Sur notre terrain d’investigation, l’angle du département des Landes et plus particulièrement sa partie sud-ouest au contact du Pays-Basque et du Béarn, nous sommes en présence d’une société qui est en renouvellement. Il est par conséquent opportun de s’interroger sur la manière dont se constitue la localité que nous avons choisie comme espace d’étude. Etant confrontés à des objets changeants, chargés d’idéologies, de représentations, nous avons adopté une démarche combinatoire qui s’inscrit au cœur d’une géographie sociale et humaniste. Le travail d’enquête et de recherche réalisé nous permet de montrer que sur cet espace la culture locale est une culture marquée par des apports extérieurs et des singularités propres. L’étude de la vie quotidienne dans notre aire d’investigation sud-landaise a mis en évidence des éléments endogènes constitutifs d’une culture de l’habiter, de l’Ici, de la fête, vivante et populaire. Pour autant, ces spécificités apparentes ne sont le produit que de "branchements" réalisés par des individus de plus en plus mobiles, indépendamment du contexte urbain ou rural. Le local apparait ainsi comme une construction permanente, innovante à travers une logique de "bricolages" identitaires.

    Linda Gonzalez-Lafaysse, Les chiffonniers , thèse soutenue en 2008 à Bordeaux 2, membres du jury : Bernard Cherubini (Exam.)  

    Cette thèse constitue une mise en perspective historique et anthropologique du métier de récupérateur de déchets. L'histoire d'un groupe social stigmatisé, les chiffonniers, révèle une représentation contrastée de ce métier et de ceux qui l'exercent. Cette thèse s'attache dans un premier temps à examiner les motifs qui construisent cette représentation, à travers l'analyse de différents corpus littéraires et policiers du 19° siècle. On retient un jugement social stigmatisant qui s'accompagne d'une mise à distance conduisant à l'émergence de quartiers de relégation. Les cités chiffonnières qui naissent sur les territoires désinvestis par les urbanistes, sont aussi le lieu d'une vie communautaire qui organise la marginalité. En outre, l'expérience commune permet de réduire la portée du stigmate, et conduit parfois à la naissance d'un esprit corporatif. Cette thèse s'attache ensuite aux mutations du métier de récupérateur, pour examiner les phénomènes de continuité, tels que les modalités qui ordonnent le tri des déchets, et les discontinuités, telles que les motifs qui organisent ce secteur d'activité. Les fondements organisationnels se sont transformés. Le chiffonnier indépendant a disparu cédant la place à des entreprises d'économie solidaire, ou à des regroupements industriels qui répondent à une législation plus contraignante, ainsi qu'à des motifs écologiques mais aussi de rentabilité.

    Rachel Besson, La santé publique à l'école , thèse soutenue en 2003 à Bordeaux 2, membres du jury : Bernard Cherubini (Exam.)  

    Comment une politique de santé publique peut-elle être réalisée dans le système scolaire français ? Comment cette institution intègre-t-elle, dans ses missions comme dans son fonctionnement, cette attention portée à la santé et au corps des élèves ? Un terrain réalisé auprès d'infirmières scolaires du département de la Gironde propose un éclairage sur la mise en application de mesures de santé publique. L'expérience professionnelle des infirmières dans l'Éducation nationale est le fil conducteur de ce travail ? Elle permet de comprendre comment elles sont amenées à reconstruire leur identité professionnelle quand elles entrent dans cette institution. Leur travail quotidien les conduit à articuler leurs pratiques de soins autour de l'écoute des élèves. Elles font de l'infirmerie un lieu privilégié où les élèves peuvent venir parler d'eux, de leurs souffrances. . . L'éducation à la santé, autre aspect de leur travail, souligne le bricolage qu'elles réalisent pour mener à bien leurs missions. Dans ce contexte, la prévention du sida, qui sert d'exemple illustratif, ne semble pas avoir de place réelle dans leur expérience quotidienne. Mais si le contexte journalier et institutionnel marque une des premières causes du désinvestissement infirmier, le sida, parce qu'il nécessite de parler de la sexualité et de la mort, révèle d'autres limites.