Présentation de l’éditeur
La crise sanitaire a-t-elle éprouvé, bouleversé ou révélé le régime politique de la Ve République ? Citoyens et juristes répondent généralement à cette question avec une relative indifférence. Pourtant, toute situation d’exception avère un risque constitutionnel ultime et ambivalent, pouvant précipiter la chute des institutions ou dévoiler leur nature profonde. Les mots d’ordre de l’état d’urgence sanitaire – affronter la crise, adapter l’État et agir efficacement – n’ont-ils pas été les maîtres mots d’une évolution juridique plus large ? Et si le principal enjeu des états d’urgence n’était pas circonstanciel, malgré la gravité et la brièveté des crises, mais constitutionnel et durable ? La gestion exécutive de l’épidémie de Covid-19 apporte de nouvelles réponses à ces questions, pour ceux qui voudraient rompre avec une vision confuse voire anxieuse de l’épidémie et lui adresser un regard neuf : exigeant quant à l’action de l’État, réaliste quant à son régime politique et lucide quant à sa direction exécutive. L’étude constitutionnelle de la crise sanitaire devient ainsi le lieu d’un essai critique du présidentialisme sous la Ve République.
Préface d'Olivier Beaud, professeur de droit public à l'Université Paris Panthéon-Assas et directeur adjoint de l'Institut Michel Villey.
Sommaire
INTRODUCTION. L’enjeu constitutionnel et politique des crises
PREMIÈRE PARTIE. AFFRONTER LA CRISE
Chapitre 1. De l’épidémie à la crise majeure
Chapitre 2. La renaissance du droit de crise
DEUXIÈME PARTIE. ADAPTER L’ÉTAT
Chapitre 3. La hiérarchisation des conseils exécutifs
Chapitre 4. L’accroissement de la bureaucratie présidentielle
TROISIÈME PARTIE. AGIR SANS ENTRAVES
Chapitre 5. L’efficacité exaltée
Chapitre 6. L’irresponsabilité accentuée
CONCLUSION. Les « périls » du présidentialisme