Présentation de l’éditeur

Trois membres de la Commission sur les abus sexuels dans l'Église catholique en France racontent la fabrique du rapport de la Commission, sa spécificité (la place centrale des paroles de victimes), et ce qu'il a permis de mettre en lumière.

À l’image du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église de France (CIASE), Violences systémiques dans l’Église catholique s’est voulu résolument pluridisciplinaire. Ce livre est au croisement des travaux d’une anthropologue, d’une juriste et d’un théologien – par ailleurs agnostique, protestante et catholique –, tous membres de la CIASE. Il démontre, à partir des paroles de victimes de violences sexuelles sur mineurs et personnes vulnérables par des membres de l’Église, telles qu’elles ont été confiées à la CIASE, ce que peut révéler du fonctionnement même d’une institution un phénomène systémique – ici, les violences sexuelles.

Cette analyse permet en outre au lecteur de transposer à d’autres institutions, religieuses ou non, la compréhension de violences sexuelles de nature systémique.

Préface de Jean-Marc Sauvé

Postface de Véronique Margron

Sommaire

Introduction générale

Chapitre I : Les révélations : des lieux, des temps, des liens qui rendent possible les violences sexuelles systémiques dans l’Église catholique en France

La fabrique de la Ciase : entendre les victimes

Témoigner à la Ciase

1. Des lieux à l’abri des regards
2. Des temps supposés sacrés : la confession comme arme d’agression, le dévoiement du sacrement de pénitence comme verrou

La confession comme arme d’agression

Le dévoiement du sacrement de pénitence comme verrou

1. Des liens dévoyés
2. « C’est lui ou moi et il revient toujours »
3. Tenter de s’en défaire enfant
4. « La boîte de Pandore est ouverte et qu’ils y viennent, qu’ils viennent avec nous »

Sortir du silence

Confronter l’Église

Porter plainte

Conclusion : L’écoute des victimes révélatrice de violences systémiques dans l’Église catholique en France

Chapitre II : Penser la justice restaurative face aux violences systémiques

Qu’est-ce qu’une justice réparatrice et restaurative ?

Quel modèle de politique criminelle élaborer avec et pour les victimes de violences sexuelles pour parvenir à une justice restaurative ?

1. Le modèle étatique proposé combinatoire d’un faisceau de réponses

Les réponses pénales

1. a) La question de l’approvisionnement de la justice pénale
2. b) La question des délais de prescription
3. c) Les limites de la réparation par le procès pénal
4. d) L’effacement du consentement au bénéfice de l’émergence de l’emprise dans la définition des incriminations

Les réponses civiles

1. a) L’article 1242, alinéa 1 du Code civil
2. b) L’article 1242 alinéa 5 du Code civil

La réponse spécifique des commissions d’indemnisation des victimes d’infractions pénales (CIVI)

Les réponses sociétales soutenues par l’État

1. Le modèle ecclésial proposant des réponses alternatives ou cumulatives

Les réponses disciplinaires du droit pénal canonique

Les réponses sociétales de l’Église sans lien avec le droit canonique

1. a) Les cellules d’accueil et d’écoute au sein des diocèses
2. b) L’institution préconisée par la Ciase
3. c) La Commission « reconnaissance et réparation » (CRR) et l’Institution nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr)

Conclusion : Apprendre de l’écoute de victimes de violences sexuelles systémiques invite à conjuguer réponses étatiques et sociétales pour parvenir à une justice restaurative

Chapitre III : Un tremblement de terre dans le monde catholique français : le caractère systémique des violences sexuelles

L’évolution lente de la place des victimes dans les textes officiels de l’Église

L’évolution de la place des victimes dans l’Église catholique hors de France

L’évolution de la place des victimes dans l’Église catholique en France

1. Le témoignage des victimes, comme la mer qui unit l’archipel catholique
2. Une Église qui souffre de la douleur du membre fantôme 
3. Le sacrement de pénitence : lieu privilégié d’abus

L’histoire du sacrement de pénitence

Quelques enjeux théologiques et anthropologiques majeurs autour de la confession 

Le pardon et un secret qui ne peut être absolu

La survalorisation du prêtre : le cléricalisme

Une notion historique : « le cléricalisme voilà l’ennemi ».

Le cléricalisme dans « la lettre au peuple de Dieu » du pape François

Une certaine ecclésiologie déviante 

Une certaine conception du sacerdoce comme exerçant un pouvoir sacré

Conclusion générale