Présentation de l'éditeur
S’intéresser aux opposants, à ceux qui se placent du « mauvais côté de l’histoire », à ceux qui résistent aussi, c’est souvent mieux comprendre la réalité sociale et politique. Surtout quand ces derniers parviennent à renverser le discours dominant. Or la critique de l’Union européenne a progressivement gagné l’ensemble de l’espace politique français. Nicolas Sarkozy et Martine Aubry proposent dès 2009 « une autre Europe ».
Pour la première fois, un ouvrage revient sur l’histoire récente, les racines socio-politiques et la diversité idéologique des mouvements partisans critiques de l’Union européenne. En restituant la « bataille de l’Europe » qui se livre depuis la première élection européenne de 1979 entre « europhiles » et opposants, l’auteure met en lumière l’impact majeur de l’enjeu européen sur la vie politique française.
Qui sont les opposants de droite et de gauche à l’Europe communautaire et comment comprendre leur développement ? La France offre-t-elle un terreau singulier aux différents « euroscepticismes » ? Comment la question européenne a-t-elle recomposé le clivage gauche-droite et l’offre politique ? Pourquoi a-t-on tendance à exagérer l’expansion des opposants à l’Europe ?
En mobilisant les outils de la sociologie politique et historique, l’ouvrage apporte un éclairage essentiel pour comprendre la crise de la construction européenne et les bouleversements contemporains des équilibres politiques en France.
À partir d’une enquête combinant des entretiens, un travail d’archives et un corpus inédit de propagande « pro » et critique sur les quarante années d’élections européennes, l’ouvrage analyse l’évolution progressive du récit national de l’Europe en France. Choisissant de comprendre, plutôt que d’abuser du terme « eurosceptique », il montre comment la question européenne a favorisé le pluralisme, accentué la conflictualité dans l’espace politique français et participé de la reconfiguration des identités politiques contemporaines.