Présentation éditeur
Dans l’Antiquité, l’origine divine de la loi et sa nature religieuse, conduisent à considérer la religion comme le fondement même d’un droit envisagé comme un véritable monument. Progressivement, on en vient à laisser la résolution des problèmes juridiques à la seule intelligence humaine et donc à glisser d’un fondement du droit exclusivement religieux, parce que révélé, à une conception qui tendrait à scinder religiosité pure et pratique juridique ; la religion est alors conçue comme une source du droit à laquelle s’est abreuvé le droit de l’Occident chrétien. Distinguer religion et droit ne signifie pas que ce dernier perde pour autant ses aspects religieux mais plus précisément que les moyens humains de découverte du droit doivent puiser non dans la Révélation, mais dans la Nature, patrimoine communde l’humanité.Après des siècles d’intégration du droit à telle ou telle conception religieuse du monde, allant du droit révélé par Dieu aux différents systèmes juridico-religieux, la très progressive insertion du droit en la nature même de l’Homme est peut-être une autre voie permettant, non plus par injection d’irrationnel religieux, mais par intrusion de rationalité scientifique et profane, de relier le Droit à d’autres fins dernières?
Sommaire
- Jacqueline HOAREAU-DODINAU, Guillaume MÉTAIRIE, Avant propos
- Jean-Pierre LEVET, La religion et la loi dans l’empire perse de Darius. Recherche suivie de brèves considérations grecques sur le droit et le sacré
- Dominique GAURIER, Le droit romain modèle d’un droit sécularisé dès ses origines et qui le resta, malgré une pénétration de la pensée grecque
- Dominique ALIBERT, Ordonner le monde et penser la société aux temps carolingiens
- Esther DEHOUX, Le silence du diable. Définition de la norme dans l’Au-delà et exaltation de la grâce (XIIe-XIIIe siècles)
- Olivier GUILLOT (Université de Paris-Sorbonne), À propos de quatre moments où la virtus de saint Martin a été réputée avoir soutenu dans les Gaules, par les armes ou autrement, la légitimité d’un princeps ou d’un Auguste, défenseur de la cause catholique
- Catherine VINCENT (université de Paris Ouest-Nanterre-La Défense), Hagiographie et justice: le témoignage de six recueils de miracles des XIIe-XVe siècles
- Gérard GUYON, La religiosité en question: Vérité de la foi et procès pénal médiéval
- Jean-Marie CARBASSE, Les deux Lois Le prophète Élie et le feu du Ciel
- Christian CHEMINADE), La «Religion royale» française sous les feux de la théologie et de la critique historique (1634-1661)
- Mathias SCHMOECKEL, Le droit naturel et ses trois confessions à l’époque moderne
- Joël Hautebert, De l’ancien droit au droit post-révolutionnaire. La déontologie et les mœurs exemples d’impact sémantique de la sécularisation
- Yvon LE GALL, De quelques droits sacrés sous la Révolution (et au-delà)
- Blandine CHELINI-PONT, L’origine «chrétienne» de la Constitution américaine? Un débat politico-juridique issu du conservatisme
- Mohamed MAHFOUDH, Charia et droits pénaux positifs
- Neji BACCOUCHE, Sécularisation du droit et poids du sacré en Tunisie
Source: http://pulim-proxied.unilim.fr/index.php/notre-catalogue/fiche-detaillee?task=view & id=723 & catid=0