Cahiers de l'Institut d'anthropologie juridique, 26, 448 p.
Presentation de l'editeur
La notion d'offense est tres mouvante. selon les epoques, les lieux, les societes, les contextes juridiques: le present ouvrage a pour objet de s'interroger sur le traitement qu'on lui reserve a telle periode. en tel endroit, sur tel ou tel fondement, selon telle ou telle forme.
Faut-il a proprement parler venger l'offense, et dans ce cas entrer dans le cycle ininterrompu des vindictes de toutes sortes?
Faut-il plus particulierement laver l'affront? De preference dans le sang. dont les vertus detergentes nous paraissent aujourd'hui sujettes a caution, mais qui ont inquiete, a maintes reprises, le pouvoir politique de l'ancienne France.
Faut-il plus sobrement et civilement reparer le faux pas, comme l'enseignent les usages d'un XIXe siecle victorien?
Faut-il enfin punir. ou faire punir par voie judiciaire, en condamnant l'offenseur a payer des dommages et interets a l'offense au terme de proces en diffamation ?
Comment enfin traiter cette offense particuliere qu'est l'offense a Dieu? Comment la definir. l'inscrire dans le droit laic? Aujourd'hui encore, certains Etats repriment le blaspheme ou l'injure a caractere religieux: cependant, dans un cadre democratique, il importe de concilier libertes d'opinion et de conscience la jurisprudence de la Cour europeenne des Droits de l'homme en temoigne en mesurant ses decisions a l'aune des specificites nationales.
Sommaire
- Jean-Pierre LEVET, Le champ semantique de l'offense verbale et physique en grec. Elements lexicaux, ethiques et juridiques puises dans le corpus de Demosthene, p. 13.
- Gerard D. GUYON, A propos du sens penal de la conception anthropomorphique de l'offense a Dieu dans le christianisme, p. 29.
- Dominique GAURIER, Le peche comme offense envers Dieu, ou envers les hommes, et son pardon par Dieu, ou par les hommes le “pouvoir des cles” dans les trois religions monotheistes, p. 49.
- Jacques PERICARD, Le sacrilege durant le haut Moyen Age: Peche ou crime?, p. 87.
- Olivier GUILLOT, En relisant les Annales de Flodoard. L'offense faite a Louis IV par Arnulf, comte de Flandre, pour avoir fomente l'assassinat de Guillaume Longue Epee, princeps des Normands (943), p. 103.
- Dominique ALIBERT, L'offense faite a sainte Foy et a quelques autres : recits hagiographiques, images et structures seigneuriales, p. 133.
- Eric BOURNAZEL, Contra fas et jus. De l'offense a Dieu et aux hommes : les pretentions de Guillaume le Roux sur le royaume de France, p. 159.
- Esther DEHOUX, L'attentat d'Anagni. Offense et affirmation de l'ideologie royale, p. 173.
- Maria Gigliola DI RENZO VILLATA, L'iniuria, entre religion morale et droit dans les sommes de casuistique italiennes des XIVe-XVIe siecles, p. 201.
- Annamaria MONTI, Quelques reflexions sur l'offense et la justice penale a l'Age Moderne: Le cas du duche de Milan, p. 225.
- Christian CHEMINADE, De l'offense au roi a l'offense a la Nation selon les parlementaires de 1763-1764, p. 245.
- Marie-Yvonne CREPIN, Cris seditieux sous la Restauration: l'exemple d'un departement breton, p. 261.
- Yvon LE GALL, Bertin et l'offense au roi (1829), p. 275.
- Renee MARTINAGE, L'offense au roi (1830-1848), delit politique ou peccadille ?, p. 307.
- Solange DE CARBONNIERES, Pavane pour une infraction defunte: L'offense a chef d'Etat etranger (1819-2004), entre theorie et pratique, p. 335.
- Caroline Boyer-Capelle, L'agent public face a l'offense: les solutions du droit public positif, p. 381.
- Blandine CHELINI-PONT, La controverse actuelle sur la diffamation des religions (1999-2009), p. 399.
- Neji BACCOUCHE, L'offense: du droit musulman au droit positif tunisien, p. 431.