Présentation
Lors des précédentes étapes, « l'avenir du droit du travail » a donné lieu à une série de réflexions sur les transformations à l'œuvre en droit français, et a tenté de faire émerger le ou les modèles exerçant une influence sur ces évolutions.
Lors de cette ultime étape, il s'agit d'élargir le point de vue afin de cerner et analyser les dynamiques à l'œuvre à l'échelle mondiale, avec des focus portant sur différents pays permettant de cerner les modèles émergents. L'optique se veut ici résolument comparatiste. L'ambition est d'examiner l'avenir du droit du travail sous l'angle comparé et international.
Des modèles sont souvent repérés, de même que les idéologies ou les philosophies qu'ils semblent traduire. Ainsi, en est-il par exemple, du modèle libéral et/ou néolibéral, ou du modèle laboriste et/ou néolaboriste. Ces modèles ne s'affichent cependant que très rarement dans leur pureté. La plupart du temps, une forme d'enchevêtrement se constate. Ils coexistent avec d'autres modèles, pour certains ancillaires, qui ne se repèrent qu'à travers des hypothèses telles que le dépassement de la dichotomie entre les travailleurs salariés et les travailleurs indépendants, ou la focalisation sur le travail dit productif.
Les fonctions et finalités du droit du travail, ainsi que ses usages par les acteurs, suscitent un regain d'attention, dans leurs évolutions, plus ou moins perceptibles. Naturellement, les réflexions que suscitent toutes ces questions sont généralement ancrées dans le contexte d'un droit national, ce qui en limite la portée. Les conceptions qui en résultent sont, pour ainsi dire, liées à un territoire, à une histoire sociale et économique, à des orientations politiques. Elles sont également le résultat des rapports de force entre différents acteurs. Il n'apparaît pas moins nécessaire de dépasser ces ancrages nationaux pour tenter d'appréhender l'avenir du droit du travail globalement.
Les transformations que connaissent actuellement les droits nationaux du travail trouvent des justifications comparables, qui se rapportent, dans une large mesure, à la mondialisation (ou révolution globale), au numérique (identifié à une nouvelle révolution technologique), mais aussi à des crises, de différents ordres (financière, économique, sanitaire, sociale, écologique…). Ces justifications, qui constitueraient autant de défis, semblent commander la transformation du travail lui-même. Or cette réflexion-là ne saurait être circonscrite à un territoire, à un pays ou à une nation. Forcément, elle les transcende, de façon radicale. Voilà pourquoi il convient de hisser la réflexion sur l'avenir du droit du travail au niveau qui doit être le sien et d'en ouvrir l'horizon territorial. La contribution des institutions internationales telles que l'UE, l'OCDE ou l'OIT, serait à ce titre inestimable.
Dans cette perspective, l'approche que nous privilégions ici, consiste à instaurer un dialogue entre des conceptions, des visions, des points de vue territorialement ancrés en les incitant à dépasser leurs frontières.
Programme
La manifestation se déroulera sur deux jours sous forme de tables rondes autour de la problématique suivante :
4 Février 2021
(De 9h00 à 17h00)
Les évolutions profondes du droit du travail au niveau mondial face aux révolutions et/ou aux crises du travail : perspectives internationale et comparatiste
5 Février 2021
(De 9h00 à 17h00)
Quels constats concernant l'évolution des modèles de régulation au niveau mondial existants et à venir ?
Avec les interventions de :
Arellano Pablo, Professeur à Valparaiso, au Chili, actuellement OIT, à Genève
Baylos A., Professeur à l'Université Castilla la Mancha, en Espagne
Barroso Fabio Tulio, Professeur à l'Université de Recife, Brésil
Gong Min, Professeure à l'Université de Kurume au Japon, spécialiste du droit chinois
Cosme Cyril, Directeur du bureau de l'OIT en France
Coiquaud Urwana, Professeure au HEC, Montréal, Canada
Cornell Angela, Professeure à l'Université de Cornell, dans l'Etat de New York, USA
Cotou Michel, Professeur au HEC, Montréal, Canada
Florczak Izabela, Professeure Assistante, Université de Lodz, en Pologne
Gardin Alexia, Professeure à l'Université de Lorraine, France
Garmendia Arigón Mario, Professeur à l'Université de Montevideo, Uruguay
Géa Frédéric, Professeur à l'Université de Lorraine, France
Goudou Apollinaire, Professeur à la UAC, au Bénin
Herzfeld-Olsson Petra, Professeure à l'Université de Stockholm en Suède
Kasagi Eri, CNRS, COMPTRASEC, Bordeaux, spécialiste du droit Japonais
Lhernould Jean-Philippe, Professeur à l'Université de Poitiers, France
Lioutov Nikita, Professeur à l'Université de Moscou, Russie
Otto Marta, Professeur Assistant à l'Université de Lodz, en Pologne
Palli Barbara, Maître des Conférences, Université de Lorraine, France
Perruli Adalberto, Professeur à l'Université de Venise, Italie
Robin-Olivier Sophie, Professeur à l'Ecole de Droit de la Sorbonne, Université Paris I, France
Routh Soupriya, Université de Calcutta, Inde puis de Victoria, Canada
Sanchez Castañeda, Professeur à la UNAM, au Mexique
Seifert Achim, Professeur à l'Université de Jena, en Allemagne
Yannakourou Stamatina, Professeur à l'Université de Chypre
Organisé par Barbara Palli, Maître de conférences à l'Université de Lorraine pour l'ANR et l'Institut François Gény de l'Université de Lorraine sous la direction du Professeur Frédéric Géa