Présentation
A partir de textes de l'époque (du 15° au 17° siècle), rédigés par des inquisiteurs et des magistrats, l'ouvrage reconstitue la doctrine - la "démonologie" - sur la sorcellerie démoniaque et la pratique suivie lors des procès. Ceux-ci concernent pour 80% des femmes car la sorcellerie est un "crime de femmes", à cause de leur nature malfaisante, et exige des procédures qui sont menées "hors du droit". Particulièrement éclairant se trouve le livre méconnu de Jean Bodin, De la démonomanie des sorciers, qui explicite les développements de la fin des Six livres de la République contre la "gynécocratie", où l'auteur démontre qu'il n'y a plus de souveraineté quand une femme est au pouvoir.
L'intérêt de revenir aujourd'hui à ces textes est double: d'une part, les caractères (nocifs!) des femmes ont justifié leur exclusion politique et entériné des stéréotypes encore prégnants actuellement; d'autre part, ces procès ont servi de modèles pour des procédures ouvertement "exceptionnelles", utilisées non seulement dans des Etats totalitaires mais aussi, pour certains de leurs éléments, dans des démocraties (voir Patriot Act, article 16 de la Constitution ou les débats sur l'état d'urgence...).
Programme
12h00 : Intervention de Madame Armelle Le Bras-Chopard, Professeure émérite de Science politique
Organisé par la Faculté de droit et sciences politiques de l'Université Versailles-Saint Quentin