Guillaume Marrel

Professeur
Science politique.

Laboratoire des sciences Juridiques, Politique, Économiques et de Gestion

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • HDR

    Gouverner par le temps : Sociologie politique des agendas personnels et des emplois du temps d'acteurs publics, HDR soutenue en 2016   

    THESE

    L'élu et son double Cumul des mandats et construction de l'Etat républicain en France du milieu du XIX ème au milieu du XX ème siècle, soutenue en 2003 sous la direction de Gilles Pollet et Olivier Ihl   

  • Guillaume Marrel, Renaud Payre (dir.), Temporalité(s) politique(s): le temps dans l'action politique collective, Cairn et De Boeck Supérieur, 2021, Ouvertures politiques  

    Le rapport au temps dans la conquête des mandats, dans la conduite de l'action publique, dans la prise de décision et dans les organisations. Les personnalités politiques sont « obsédées par le rapport au temps », reconnaît le Président de la République française, Emmanuel Macron. Définie par l'incertitude et la rotation du pouvoir, la démocratie installe une temporalité singulière, rythmée par les échéances électorales, qui s'impose à tous : les élus et leurs entourages comme les acteurs publics et privés en charge de l'action publique. Ce rapport au temps est au cœur du présent ouvrage qui mobilise les travaux les plus récents sur la question. À partir d'exemples concrets, les différents chapitres proposent de saisir les logiques spécifiques des temporalités politiques comme autant de marqueurs des processus d'autonomisation du politique et des dynamiques de politisation et de dépolitisation dans les démocraties contemporaines. Les auteurs examinent trois dimensions des temporalités de l'action politique collective : le temps des élus, ou l'appropriation des temporalités électorales ; le temps des organisations, ou la synchronisation des temporalités des systèmes organisés ; le temps des décideurs, ou les registres temporels de la décision publique. Pour les étudiants, chercheurs et enseignants des 2e et 3e cycles en science politique et en sociologie.

    Guillaume Marrel, Renaud Payre (dir.), Temporalité(s) politique(s) : le temps dans l'action politique collective, De Boeck Supérieur, 2018, Ouvertures politiques, 240 p.  

    "Les personnalités politiques sont « obsédées par le rapport au temps », reconnaît le Président de la République française, Emmanuel Macron. Définie par l'incertitude et la rotation du pouvoir, la démocratie installe une temporalité singulière, rythmée par les échéances électorales, qui s'impose à tous : les élus et leurs entourages comme les acteurs publics et privés en charge de l'action publique. Ce rapport au temps est au coeur du présent ouvrage qui mobilise les travaux les plus récents sur la question. À partir d'exemples concrets, les différents chapitres proposent de saisir les logiques spécifiques des temporalités politiques comme autant de marqueurs des processus d'autonomisation du politique et des dynamiques de politisation et de dépolitisation dans les démocraties contemporaines. Les auteurs examinent trois dimensions des temporalités de l'action politique collective : le temps des élus, ou l'appropriation des temporalités électorales ; le temps des organisations, ou la synchronisation des temporalités des systèmes organisés ; le temps des décideurs, ou les registres temporels de la décision publique. Pour les étudiants, chercheurs et enseignants des 2e et 3e cycles en science politique et en sociologie."

    Guillaume Marrel, L'élu et son double: cumul des mandats et construction de l'Etat républicain en France du milieu du XIXème au milieu du XXème siècle,, 2018   

    Guillaume Marrel, Laurent Robert Godmer, La politique au quotidien: l’agenda et l’emploi du temps d’une femme politique, ENS Éditions et OpenEdition, 2017, Gouvernement en question(s)  

    Que font exactement les femmes et les hommes politiques ? Comment s’organisent leurs activités quotidiennes ? En quoi consiste le travail des dirigeants politiques ? Que savons-nous de l’emploi du temps réel de nos représentants ? Cet ouvrage propose de répondre à ces questions relatives à la vie des démocraties représentatives à partir d’une enquête de sociologie politique inédite menée entre 2010 et 2013. Cette recherche invite à une plongée scientifique au cœur du quotidien de la politique, un univers paradoxalement méconnu. L’exploration porte ici sur l’agenda personnel d’une élue française d’aujourd’hui, une vice-présidente de conseil régional. Le livre décrit ainsi de l’intérieur l’activité politique pour en saisir les mutations contemporaines : la rationalisation et la collectivisation du travail politique, l’importance de l’agenda comme instrument d’organisation et outil de communication, l’emprise croissante des technologies de l’information dans le travail politique, la saturation du temps de travail des élus, mais aussi la construction d’une plus grande disponibilité sur le territoire et d’une certaine transparence. L’enquête révèle enfin comment, en démocratie, les contraintes temporelles des trajectoires politiques personnelles affectent l’action publique, quand l’agenda finit parfois par être utilisé davantage pour préparer les conquêtes électorales futures que pour mettre en œuvre la politique dont l’élu a la charge.

    Guillaume Marrel, Laurent Godmer, Laurent Robert Godmer, La politique au quotidien: l'agenda et l'emploi du temps d'une femme politique, ENS éditions, 2015, Gouvernement en question(s), 250 p. 

    Guillaume Marrel, Renaud Payre (dir.), Les temporalités du politique, OPPES, 2007, 187 p. 

  • Guillaume Marrel, Jessica Sainty, Christèle Lagier, « Les élections municipales de 2020 à Avignon : permanence des dynamiques politiques et effets de crise », in Presses universitaires de Rennes (dir.), Démobilisation électorale dans la France urbaine: les élections municipales de 2020, 2023, pp. 49-61   

    Guillaume Marrel, Noémie Févrat, « Limiter le "cumul dans le temps". Retour sociopolitique sur la remise en cause de la rééligibilité indéfinie en France », in Mare&Martin (dir.), Le cumul des mandats : débats, réformes et pratiques, 2021 

    Guillaume Marrel, « Cumul des mandats », Dictionnaire des politiques territoriales, Presses de Sciences Po, 2020, pp. 113-120 

    Guillaume Marrel, Vincent Labatut, « La visibilité politique en ligne de la maire de Paris : Contribution à la mesure de l’écho Web-médiatique d’Anne Hidalgo », in Christophe Alcantara, Francine Charest, Serge Agostinelli (dir.), Big Data et visibilité en ligne : Un enjeu pluridisciplinaire de l'économie numérique, Presses des Mines, 2018, pp. 271-286   

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, « Le rapport au temps, marqueur de l’autonomisation du politique », in Marrel, Guillaume, Payre, Renaud (dir.), Temporalité(s) politiques(s) : le temps dans l’action politique collective, DeBoeck, 2018, pp. 5-21 

    Guillaume Marrel, Laurent Godmer, « Que font vraiment les professionnels de la politique ? L’agenda électronique et l’emploi du temps d’une élue régionale », Pratiques de la représentation politique, 2014 

    Guillaume Marrel, Laurent Godmer, «  La production de l’agenda. Comment se fabrique l’emploi du temps d’une vice-présidente de conseil régional », Les mondes du travail politique. Les élus et leurs entourages, 2014 

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand-Lagier, Magali Nonjon, « Les élites locales du Welfare français à l’épreuve de la « performance sociale » », L’État social dans tous ses états. Rationalisation, épreuves et réactions de l'intervention sociale, L'Harmattan, 2014, pp. 55-70 

    Guillaume Marrel, Laurent Godmer, « Que font vraiment les professionnels de la politique ? Le contenu de l’agenda d’une vice-présidente de région », in Alice Mazeaud (dir.), Pratiques de la représentation politique, Presses universitaires de Rennes, 2014, pp. 139-161 

    Guillaume Marrel, Laurent Godmer, « « La production de l’agenda d’une vice-présidente de conseil régional : rationalisations et arbitrages dans les processus de fabrication collective de l’emploi du temps d’une professionnelle de la politique » (avec Guillaume Marrel), p. 37-52. », Didier Demazière et Patrick Le Lidec (dir.), Les mondes du travail politique, Rennes, Presses universitaires de Rennes, collection « Res Publica », 2014, 2014 

    Guillaume Marrel, Laurent Godmer, « The Construction of Institutional Expertise Within the European Parliament. The Legal and Political Resources of the Members of the Constitutional Affairs Committee », LAWYERING EUROPE : European Law as a Transnational Social Field, 2013 

    Guillaume Marrel, Laurent Godmer, « « The Creation of Institutional Expertise at the European Parliament: Legal Capital and Political Resources of the Members of the Constitutionnal Affairs Committee", p. 147-170. », Bruno de Witte et Antoine Vauchez (eds.), Lawyering Europe. European Law as a Transnational Social Field, Oxford, Hart Publishing, collection « Modern Studies in European Law », 2013,, 2013 

    Guillaume Marrel, Magali Nonjon, « Conversion managériale, adaptations professionnelles ou survie institutionnelle ? Les enjeux de la mise en place d’un nouveau logiciel de gestion et de suivi des parcours des adhérents d’un PLIE », Institutionnalisation, désinstitutionnalisation de l'intervention sociale, 2012 

    Guillaume Marrel, « Le cumul des mandats », Dictionnaire des politiques territoriales, 2011 

    Guillaume Marrel, « Cumul des mandats », in Déloye Yves; (dir.), Dictionnaire des élections européennes, Economica, 2005, pp. 147-153 

    Guillaume Marrel, « Incompatibilités », in Déloye Yves; (dir.), Dictionnaire des élections européennes, Economica, 2005, pp. 385-387 

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, « Inéligibilités », in Déloye Yves; (dir.), Dictionnaire des élections européennes, Economica, 2005, pp. 391-393 

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, « Longévité », in Déloye Yves; (dir.), Dictionnaire des élections européennes, Economica, 2005, pp. 439-442 

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, Introduction - Les temporalités du politique, Observatoire des Politiques Publiques en Europe du Sud (OPPES), Montpellier : Observatoire des Politiques Publiques en Europe du Sud (OPPES) et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2006, pp. 5-7    

    MARREL Guillaume, PAYRE Renaud. Introduction - Les temporalités du politique. In: Pôle Sud, n°25, 2006. pp. 5-7.

  • Guillaume Marrel, Victor Planche, Jeanne Vermeirsche, « Comment les politiques caviardent leur page Wikipédia en amont des élections ? L’encyclopédie collaborative dans les répertoires d’action électorale », Politiques de communication, Presses universitaires de Grenoble, 2023, n°19, pp. 21-53 

    Guillaume Marrel, Noémie Févrat, « La non-rééligibilité en France et aux États-Unis », ADR Temporalités, 2022  

    Depuis le début des années 1990 aux États-Unis, et le milieu des années 2010 en France, la rééligibilité indéfinie dont jouissent les membres des assemblées représentatives est remise en cause sur fond de crise de la représentation. Dans l’Hexagone, après les premières mobilisations pour « le mandat unique » dans les années 1990, l’idée de limiter la réélection des parlementaires refait surface en 2015 au lendemain du vote sur la limitation du cumul des mandats. D’abord porté par les socialis...

    Guillaume Marrel, Cyrille Genre-Grandpierre, Mathieu Coulon, « Réduire le nombre de députés en France métropolitaine. Quel mode d’affectation, pour quelle représentation nationale ? », L'Espace Politique, Département de géographie de l'université de Reims Champagne-Ardenne, 2020, n°39    

    La Loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 a fixé à 577 le plafond du nombre des députés de France et à 348 celui des sénateurs. En 2017, le candidat Emmanuel Macron a introduit dans son programme présidentiel “le projet d’une réduction du nombre des parlementaires d’environ 30%”. Le projet de loi organique pour une “démocratie plus représentative, responsable et efficace”, présenté à l’Assemblée nationale le 23 mai 2018, propose de réduire à 404 le nombre de députés et, proportionnellement,...

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand, Magali Nonjon, « The managerial conversion of senior civil servants: a convenient myth for the French local welfare state? », International Review of Administrative Sciences, SAGE Publications, 2016, n°1, pp. 190-207 

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand, Magali Nonjon, « La conversion managériale des hauts fonctionnaires : un mythe utile pour l’Etat Social local français ? », Revue internationale des sciences administratives, IISA (Institut international des sciences administratives), 2016, n°1, p. 203 

    Guillaume Marrel, Laurent Godmer, « Professionnalisation et notabilisation : le travail politique quotidien d’une vice-présidente de région vu au travers de son agenda électronique , n°154, 2015, p. 451-469. », Revue française d’administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2015 

    Guillaume Marrel, Pierre-Yves Baudot, Magali Nonjon, « Encore une révolution informatique ? Open et big data dans les organisations administratives », Informations sociales, CNAF, 2015, n°191 

    Guillaume Marrel, Magali Nonjon, « Gouverner par les architectures informatiques : Logiciels et progiciels de gestion intégrée dans le secteur social », Gouvernement & action publique, Presses de sciences po, 2015, n°2, p. 9 

    Guillaume Marrel, Magali Nonjon, « Le progiciel socialisé », Gouvernement & action publique, Presses de sciences po, 2015, n°2, p. 129 

    Guillaume Marrel, Magali Nonjon, « Gouverner par les architectures informatiques », Gouvernement & action publique, Presses de sciences po, 2015, n°2 

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand, Magali Nonjon, « Quand les directeurs des services sociaux départementaux se saisissent du management : des représentations et des pratiques singulières et équivoques », Institut de Management Public (IDPM), 2014  

    Introduction Une abondante littérature scientifique consacre l’avènement contemporain d’un New Public Management (NPM) et diffuse l’idée que les acteurs publics du monde entier se convertiraient aujourd’hui à une conception managériale de leur fonction (Ferlie et al., 1996 ; Kickert, 1998 ; Lane, 2000 ; Osborne, 2010 ; Osborne et Gaebler 1993). Il faut pourtant veiller à ne pas confondre ni réduire le management public à la vague idéologique du NPM qui aujourd’hui l’affecte (Gibert, 2008) — l...

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand, Magali Nonjon, «  Quand les directeurs des services sociaux départementaux se saisissent du management : des représentations et des pratiques singulières et équivoques  », Politiques et Management public, Institut de management public, 2014 

    Guillaume Marrel, Rémi Lefebvre, « Logiques partisanes, territorialisation et capital politique européen », Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, 2012  

    « Je voudrais vous donner la composition des listes européennes. Je vais commencer par les principes : d’abord il ne faut pas confondre le Parlement européen et l’Assemblée nationale. C’est un Parlement où il n’y a pas de 49-3, pas de vote bloqué, pas de vedettariat, pas forcément de notoriété, pas d’ordonnance, il est maître de son ordre du jour. […] Du coup, je voudrais donner quelques conseils à la future direction pour les élaborer. Le premier conseil, cela va vous paraître bizarre mais c...

    Guillaume Marrel, Remi Lefebvre, « Logiques partisanes, territorialisation et capital politique européen. La constitution en France des listes socialistes aux élections européennes de 2009 », Cultures & conflits, CECLS - Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, L’Harmattan, 2012 

    Guillaume Marrel, Magali Nonjon, « Innovation technologique ou innovation sociale ? Usages et valorisation d'un outil de gestion dans l'IAE  », Innovations, Massachusetts Institute of Technology Press (MIT Press), 2012 

    Guillaume Marrel, Magali Nonjon, « Innovation technologique ou innovation sociale ? Usages et valorisation d'un outil informatisé dans l'IAE », Innovations, Massachusetts Institute of Technology Press (MIT Press), 2012 

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand, Magali Nonjon, «  La ”performance sociale” comme horizon ? Les directeurs départementaux de l'aide et de l'action sociales et leurs perceptions de la managérialisation », Revue française d’administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2011 

    Guillaume Marrel, « Le cumul des mandats électifs mis à nu par la décentralisation », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, Institut de la décentralisation, 2011 

    Guillaume Marrel, Christèle Marchand-Lagier, Aurélia Troupel, « Les derniers conseillers régionaux », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, Institut de la décentralisation, 2011, pp. 128-134 

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, « Les temporalités du politique [Vol. 25 N° 2 de : Pôle Sud] », Pôle Sud - Revue de science politique de l'Europe méridionale, Centre d’Etudes Politiques Et sociaLes, 2007, p. 187 

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, « Des carrières au parlement : longévité des eurodéputés et institutionnalisation de l'arène parlementaire », Politique européenne, l'Harmattan, 2006, n°18, pp. 69-104 

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, « Temporalités électorales et temporalités décisionnelles : du rapport au temps des élus à une sociologie des leaderships spatio-temporels », Pôle Sud - Revue de science politique de l'Europe méridionale, Observatoire des Politiques Publiques en Europe du Sud (OPPES), Montpellier : Observatoire des Politiques Publiques en Europe du Sud (OPPES) et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2006, n°2, pp. 71-88    

    Cet article part d'une lecture des travaux de science sociale relatifs aux temporalités politiques pour proposer une démarche de recherche articulée autour de l'hypothèse d'une spécificité du rapport au temps des élus. Si l'élection est appréhendée comme le cadre temporel de référence de l'action politique, ce rapport au temps est principalement marqué par la précarité réglementaire du mandat et le travail individuel et collectif d'aménagement du risque électoral. Ce point de vue permet de se dégager des considérations généralisantes et normatives relatives à la spécificité du temps démocratique (incertitude, court-termisme, présentisme) et de proposer une première approche de l'aménagement des rythmes électoraux, « par le haut » autour des enjeux de la codification temporelle des mandats. Mais il autorise également un retour « par le bas » sur les différentes manières dont ont été saisies les relations entre les cadences électorales et les rythmes de l'aaion gouvernementale. Il s'agit moins de déterminer le sens et la nature de cette relation entre les notions de cycles, de configuration critique et de sentier de dépendance, que de proposer une observation de l'enchevêtrement des temporalités électorales et décisionnelles dans la gestion quotidienne des agendas individuels et collectifs, pour mieux saisir la production spatio-temporelle des leaderships.

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, « La remise en cause de la rééligibilité parlementaire aux Etats-Unis : ' Throw the bums out ' », Parlement, Revue d'histoire politique, Presses universitaires de Rennes (2016-...), 2005, n°2, pp. 97-115 

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, « Entre action et élection : les impératifs de la gestion publique dans la codification temporelle des mandats », Politiques et Management public, Institut de Management Public, Paris : Institut de Management Public et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2005, n°4, pp. 1-17    

    Cet article s'intéresse à la question des temporalités politiques. Il ne s'agit pas d'opposer, comme cela a été souvent fait, les temporalités électorales aux temporalités décisionnelles. Mais bien de montrer que la réglementation de la durée ou de la rééligibilité des mandats politiques renvoie à des manières d'envisager le rôle, la place et la légitimité des élus dans l'action publique. Les propos s'appuient sur deux enquêtes distinctes réalisées l'une sur l'adoption de la loi française du 10 avril 1929, allongeant le mandat municipal de quatre à six ans, l'autre menée sur le mouvement contemporain des « term limits » et la réduction légale de la rééligibilité des parlementaires et des élus locaux aux Etats-Unis. Le détour par les « terni limits » états-uniens nourrit l'hypothèse d'un passage : le passage du temps long de l'administration publique au temps court du management public, de l'expérience à la rotation, de mandats longs et rééligibles à des mandats courts et non-renouvelables, du compromis entre compétence et élection à l'impératif participatif.

    Guillaume Marrel, « Le cumul des mandats contre la démocratie locale ? », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, Institut de la décentralisation, 2004, pp. 122-128   

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, « Le temps des maires. L'allongement du mandat en 1929 : une redéfinition de l'espace politique municipal », Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2001, pp. 59-86    

    Le temps des maires. L'allongement du mandat en 1929 : une redéfinition de l'espace politique municipal Guillaume Marrel Renaud Payre La loi du 10 avril 1929 prolonge le mandat municipal de quatre à six ans. L'étude de cette loi, aujourd'hui oubliée, est l'occasion de revenir sur un moment de redéfinition du pouvoir local à l'échelle de la commune. Etape de la codification temporelle des activités municipales, le projet aboutit, après une vingtaine d'années de débats, à la faveur d'une rencontre entre un programme de réforme et les intérêts corporatistes d'une partie du personnel politique. Il s'agit avant tout de perfectionner une gestion municipale en pleine transformation : la prolongation du mandat est présentée alors comme un compromis entre deux sources concurrentes de la légitimité du maire : la compétence et l'élection. Elle favorise l'émergence d'une figure défendue par les réformateurs municipaux : « l'administrateur urbain ». Mais l'allongement du mandat municipal s'impose surtout comme un moyen de notabilisation des élus confrontés aux aléas du suffrage universel. Il s'agit alors moins d'améliorer la gestion municipale que de réduire le niveau de risque pour des professionnels attentifs à leur carrière électorale. Catégorie bien particulière de notables, les « cumulards » s'emparent du projet de réforme. Soutenus par deux groupes d'intérêt, l'AMF et le Groupe des sénateurs-maires, ils parviennent à le faire voter au parlement.

  • Guillaume Marrel, Sébastien Michon (dir.), Le Parlement européen au travail. Enquêtes sociologiques, Association pour le développement de la sociologie du travail, 2019  

    À quelques mois des élections européennes de 2019, la collection Res Publica des Presses universitaires de Rennes livre un stimulant collectif sur le travail parlementaire européen, dirigé par Sébastien Michon, chercheur au Centre national de la recherche scientifique. La publication rassemble onze textes, tirés d’un colloque organisé en novembre 2014 à Strasbourg et financé par le laboratoire SAGE (Sociétés, acteurs, gouvernement en Europe). Hébergeant les trois-quarts des treize contributeu...

  • Guillaume Marrel, Vincent Labatut, Noémie Févrat, BRÉF – Base de données Révisée des Élu·es de France, 2020   

    Guillaume Marrel, Christèle Marchand-Lagier, Stéphanie Dechezelles, Christine Pina, Cesare Mattina, La mesure des territoires en mutations ? Les transformations de l’ancrage territorial et social du politique, 2014 

    Guillaume Marrel, Magali Nonjon, Sébastien Gardon, Christèle Marchand-Lagier, Jean-Robert Alcaras [et alii], Les politiques sociales décentralisées et la « performance sociale ». Pratiques de management et outils de gestion dans les services d’aide et d’action sociales des Conseils généraux en France métropolitaine, 2014 

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand-Lagier, Magali Nonjon, Pratiques et instruments de management dans les services d’aide et d’action sociales des conseils généraux, 2013 

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand-Lagier, Magali Nonjon, Pratiques et instruments de management dans les services d'aide et d'action sociales des conseils généraux. Enquête nationale par questionnaire auprès des Directeurs d'aide et d'action sociales des départements (au printemps 2011), 2011 

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand-Lagier, Magali Nonjon, Pratiques et instruments de management dans les services d’aide et d’action sociales des conseils généraux : Enquête nationale par questionnaire auprès des Directeurs d’aide et d’action sociales des départements, 2011 

    Guillaume Marrel, Christèle Marchand-Lagier, Aurélia Troupel, Enquête nationale sur les conseillers régionaux élus en 2010, 2011 

  • Guillaume Marrel, Laurent Godmer, « La mise en valeur du capital juridique et du capital européen : La Commission des affaires constitutionnelles du Parlement européen » (avec Guillaume Marrel), European University Institute Working Papers, Florence, n°25, juillet 2009, p. 1-18., 2009 

  • Guillaume Marrel, Noémie Févrat, « La non-rééligibilité en France et aux Etats-Unis. Le temps comme variable élitaire et objet de lutte entre les élites du politique. », Changer ? 9e congrès de l'AFS, Lille, le 09 juillet 2021 

    Guillaume Marrel, « Fake news : Concept, méthode et lutte », le 24 juin 2021  

    Organisé par Guillaume Champy, Laboratoire Biens Normes Contrats, Cécilia Darnault, Chercheuse Indépendante en droit, Élève-avocate, Benjamin W.L. Derhy Kurtz, Laboratoire Culture et Communication, et Richard Dufour, Laboratoire Informatique d’Avignon

    Guillaume Marrel, Jessica Sainty, Richard Dufour, Malek Hajjem, « Les comptes Twitter des candidats durant les campagnes municipales de 2020 à Lyon et Marseille », Journées d'étude du CREMI, Paris, le 04 novembre 2020 

    Guillaume Marrel, « La mesure du cumul des mandats des élus locaux à la veille des élections municipales de 2020 », Le métier d’élu local, Boulogne-su-Mer, le 06 mars 2020  

    Colloque organisé sous la direction de Matthieu Caron, Jean-François Kerléo, Aurore Granero et Franck Waserman, avec la participation du LARJ, de l’IDP, du CREDESPO et de l’Observatoire de l’éthique publique, sous le parrainage de l’AFDCL.

    Guillaume Marrel, Ouassim Hamzaoui, « Données du web, plateformes privées et recherche publique. Gouverner la connaissance numérique des publics », XVe Congrès AFSP, Bordeaux, le 04 juillet 2019 

    Guillaume Marrel, Ouassim Hamzaoui, « Le travail des données dans la recherche en SHS. Construction d’un problème public », Colloque Le travail des données : sociologie des pratiques de quantification, Caen, le 13 juin 2019 

    Guillaume Marrel, Noémie Févrat, « Limiter le "cumul dans le temps". Retour sociopolitique sur la remise en cause de la rééligibilité indéfinie en France », Le cumul et la durée des mandats : débats, réformes et pratiques, Nice, le 04 avril 2019    

    Organisé par le CERDACFF, Université de Nice Côte d’Azur

    Guillaume Marrel, « Les élu·e·s aiment-ils la démocratie ? », le 15 novembre 2018 

    Guillaume Marrel, Alexandre Nadjem, Juan-Manuel Torres-Moreno, Marc El-Beze, Benoît Bonte, « Predicting Personalized Academic and Career Roads », the 1st International Conference, Paris, le 03 octobre 2018 

    Guillaume Marrel, Alexandre Reiffers-Masson, Yezekael Hayel, Eitan Altman, « A Generalized Fractional Program for Maximizing Content Popularity in Online Social Networks », International Symposium on Foundations and Applications of Big Data Analytics (FAB), Barcelona Spain (ES), le 28 août 2018   

    Guillaume Marrel, « La fin du cumul des mandats en France ? », le 09 février 2018  

    Journée d'études du Laboratoire Biens, Normes, Contrats

    Guillaume Marrel, « Temporalité(s) politique(s) », le 30 novembre 2017  

    Organisé par JB. Devaux, doctorant de science politique, Triangle, G. Marrel, Maître de conférences de science politique, UAPV-LBNC-CHERPA, R. Payre, PR de science politique, Sciences Po Lyon - Triangle

    Guillaume Marrel, Vincent Labatut, « La visibilité politique en ligne : Contribution à la mesure de l’e-reputation politique d’un maire urbain », Big Data et visibilité en ligne - Un enjeu pluridisciplinaire de l’économie numérique, Fort de France, le 06 novembre 2017    

    Organisé par l’Université des Antilles, l’IDETCOM, UT1 Capitole France, Observatoire des médias sociaux en relations publiques, Université Laval, Québec, Canada et ELICO, Sciences-Po Lyon, France

    Guillaume Marrel, « La démocratie française réformée par la fin du cumul des mandats ? La loi de 2014 comme aboutissement du processus réformateur des incompatibilités électorales en France », Congrès AFSP 2017 - ST43 Réformer la démocratie. Le changement institutionnel en contexte, Montpellier, le 12 juillet 2017   

    Guillaume Marrel, Vincent Labatut, Marc El Bèze, « Le Web comme miroir du travail politique quotidien ? », 13ème Congrès de l'Association Française de Science Politique (AFSP), Aix-en-Provence, le 22 juin 2015   

    Guillaume Marrel, « Electronic Calendars (PDA) and schedules of Politicians : The Web Presentation of Everyday Political Work : A Sociological and Computer Sciences Analysis », GDRI Web science meeting, Toulouse, le 01 décembre 2014 

    Guillaume Marrel, Laurent Godmer, « Que font (vraiment) les professionnels de la politique ? L'agenda d’une élue et les transformations de la représentation politique », Colloque « La représentation politique en question », Bordeaux, le 01 décembre 2013 

    Guillaume Marrel, Magali Nonjon, « Governing by the Web ? Digital tools of political competition and public policies », INCT Brazilian Institute for Web Science Research : Groupe de Recherche International en Sciences du Web, Rio de Janeiro Brazil (BR), le 01 décembre 2012 

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand-Lagier, Magali Nonjon, « « Les directeurs de l'aide et de l'action sociales des départements français et la managérialisation : une convergence discursive à nuancer » », 6ème Université de la Fonction Publique Territoriales : Collectivités territoriales et innovation : évolution ou révolution(s) ?, Aix-en-Provence, le 01 octobre 2012 

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand-Lagier, Magali Nonjon, « L’Etat social décentralisé au prisme de la ”performance sociale” : Conversion managériale et aménagements cognitifs des directeurs de l’action sociale des départements français », XIe congrès de l’AFSP (Association Française de Science Politique), Section thématique n°20 "La managérialisation de l’État social : le cas de la France dans le contexte international", Strasbourg, le 01 septembre 2011 

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand, Magali Nonjon, Laurent Godmer, « Le travail politique réduit à la fabrique de l’agenda ? Collectivisation, routinisation et instrumentation de la production de l’emploi du temps d’une vice-présidente de conseil régional », XIe congrès de l’AFSP (Association Française de Science Politique), Section thématique n°40 Le travail politique, Strasbourg, le 01 août 2011 

    Guillaume Marrel, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand, Magali Nonjon, « Les élites locales du Welfare français à l’épreuve de la« performance sociale » », l’État Social dans tous ses états, Marseille, le 01 janvier 2011 

    Guillaume Marrel, Magali Nonjon, «  L'instrumentation des politiques d'insertion professionnelle. Observation directe de la mise en place d'un outil informatisé de suivi des parcours d’insertion », COLLOQUE INTERNATIONAL, Les instruments d’action publique mis en discussion théorique, Paris, le 01 janvier 2010 

    Guillaume Marrel, Patrick Gianfaldoni, Magali Nonjon, « L'insertion par l'activité économique comme espace d'action publique », Journées de l'Association d'économie sociale, Créteil, le 17 septembre 2009 

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, « Temporalités électorales et temporalités décisionnelles. Longévité, action et carrières politiques », Compte rendu de l'Atelier 25. 8e Congrès de l'AFSP, Lyon, le 01 septembre 2005 

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, « Entre action et élection. Les impératifs de la gestion publique dans la codification temporelle des mandats », Session 1 : Temps, politique et gestion. Quatorzième Colloque International : Le management public à l'épreuve de la politique, Bordeaux (Pessac), le 01 mars 2005 

    Guillaume Marrel, Renaud Payre, « Longévité des eurodéputés et institutionnalisation de l'arène parlementaire (1979-2004) », Séminaire de recherche : La sociologie des institutions européennes, Paris, le 01 janvier 2005 

    Guillaume Marrel, « Cumul des mandats et construction de l'Etat républicain en France depuis 1871. Remarques sur l'influence des contraintes électorales dans le processus de centralisation de l'action publique », Séminaire conjoint CERAPS / PACTE : L'action publique locale au croisement de l'analyse des politiques publiques et de la sociologie, Lille, le 01 janvier 2004 

  • Guillaume Marrel, Gouverner par les Données 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL

    Guillaume Marrel, L'élu et son double , thèse soutenue en 2003 à Université Pierre Mendès France Grenoble 19902015 sous la direction de Gilles Pollet  

    Dans une démarche socio-historique, la thèse explore les logiques électorales de l'essor de la monopolisation individuelle des mandats représentatifs, réputée "traditionnelle" en France, et légitimée dans les discours pratiques et les représentations savantes par les rigidités d'un système politico-administratif centralisé. La recherche repose sur une double enquête mettant en regard les usages du cumul parmi les parlementaires et les discours produits sur le phénomène de 1871 à 1940. Le cumul apparaît comme un instrument de contrôle des territoires d'implantation républicains et radicaux, un outil de réduction de l'incertitude électorale et un facteur de la stabilisation des carrières individuelles. Il contribue alors à la régulation notabiliaire de la professionnalisation politique. Mais le poids des élus locaux dans les Chambres influence également la définition des règles du jeu électoral et facilite la mise en place d'un appareil d'Etat centralisé capable de coordonner l'expansion de l'intervention publique locale.

  • Noémie Févrat, Le mandat de trop ? : La réélection des parlementaires et des maires en France et les conditions de sa remise en cause, thèse soutenue en 2024 à Avignon en co-direction avec Vincent Labatut, membres du jury : Catherine Achin (Rapp.), Étienne Ollion (Rapp.), Thad Kousser et Olivier Rozenberg  

    Le sujet de thèse articule sociologie du personnel politique d'une part et extraction, traitement et analyse de données, d'autre part. Il porte sur la longévité du personnel politique et les réformes électorales de limitation de la rééligibilité dans les démocraties contemporaines. Le projet de loi sur la moralisation de la vie publique porté par le Garde des Sceaux français début juin 2017 prévoyait la limitation du "cumul dans le temps" en réduisant à trois le nombre de mandats identiques successifs des membres d'exécutifs locaux et des parlementaires. Cette mesure de "dé-professionnalisation politique" intégrée au projet de réforme constitutionnelle de La République en Marche rouvre un débat historique, marqué jadis par l'éloquence de Robespierre, sur le bon tempo démocratique et l'alternative entre rotation et compétence des “élus du peuple”. La thèse associe objectivations quantitatives et analyses qualitatives : elle vise à saisir les pratiques d'appropriation durable des mandats représentatifs et des fonctions exécutives, les usages et les effets de la longévité électorale, afin d'évaluer les controverses relatives à la professionnalisation politique qui préparent une éventuelle limitation de la rééligibilité en France. Il s'agit d'inscrire le projet de limitation de la réélection dans la règlementation du métier d'élu dans l'histoire du réformisme démocratique et des politiques électorales occidentales, et de lier cette réflexion sur les temporalités de la représentation politique au renouvellement de l'objectivation des pratiques en termes de stabilité et de longévité du personnel politique.

  • Élise Ho-Pun-Cheung, Prophétiser la ville : sociologie d'un champ urbain réformateur aux prises avec la « smart city », thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Philippe Aldrin et Magali Nonjon, membres du jury : Antoine Vauchez (Rapp.), Anne-Cécile Douillet (Rapp.), Mathieu Hauchecorne    

    En s’intéressant à des espaces non-institutionnels saisis de la question de la « smart city », cette thèse interroge les mécanismes de fixation d’un futur urbain souhaitable et les modalités de sa mise en œuvre par des acteurs extérieurs à l’État. À partir de deux principaux cas, un « think tank » de prospective urbaine et un groupe de journalistes spécialisés au sein d’un média généraliste, elle invite à considérer le travail de ces intermédiaires de la réforme urbaine. Ces derniers, qui animent des espaces dans lesquels s’incarnent la relative porosité des frontières entre public et privé, œuvrent à produire une vision prospective de la fabrique urbaine. Celle-ci repose en partie sur des outils numériques et technologiques sans pour autant souscrire aux discours de l’économie de la promesse, promus notamment par les grandes firmes technologiques. Ils contribuent au contraire à produire et à diffuser une vision de l’aménagement et de la gestion urbaine en concurrence avec celle que promeuvent les entreprises de l’économie numérique. En retraçant les déplacements dans l’espace social des controverses entourant la « smart city », puis en se focalisant sur des espaces interstitiels à la frontière du public et du privé, de l’économie, du journalisme, de l’universitaire et du politique, cette recherche retrace dans l’ensemble un processus de qualification et de disqualification des savoirs et des acteurs susceptibles de participer à la production d’une vision légitime de la « ville de demain » et, plus largement, à même de participer à son gouvernement

    Muhammad Umer Gurchani, Political Homophily and the Role of Retweeters in the French Twitter Network, thèse soutenue en 2021 à Montpellier sous la direction de Jean-Yves Dormagen, membres du jury : Fabienne Greffet (Rapp.), Julien Boyadjian et Camille Roth  

    Dans cette thèse, j'ai séparé le réseau Twitter français du réseau Twitter mondial et j'ai détecté la structure communautaire au sein de ce réseau dans le but de mesurer l'évolution des niveaux d'homophilie concernant les identités des communautés. Je voulais savoir si le fait d'être sur Twitter et de faire partie d'une communauté politique sur Twitter encourage tous les types de communautés à s'isoler de plus en plus des autres communautés, rendant ainsi difficile pour le réseau Twitter d'agir comme une " sphère publique " au sens habermassien. Deuxièmement, j'ai voulu vérifier la caractéristique unique du " retweet " sur Twitter afin d'enquêter sur l'identité de ces retweeters et si le retweet politique peut être considéré comme un pont entre les élites et les masses, ce qui confirmera la nature profondément hiérarchique du réseau Twitter et donc la notion de Habermas de " refeudalisation de la sphère publique ". Dans cette recherche, j'ai découvert que le seul groupe qui s'est progressivement écarté au fil du temps du reste de la sphère publique appartient aux utilisateurs ayant des valeurs nationalistes extrêmes et appartient généralement à des partis politiques tels que le Rassemblement National et (certains groupes de) Les Républicains. L'effet de la présence sur Twitter n'est donc pas uniforme sur tous les groupes politiques. Dans la deuxième partie de la thèse, j'ai examiné de près le rôle du retweet politique et j'ai découvert que le retweet dans le cas des utilisateurs de Twitter du Rassemblement National est généralement utilisé pour le renforcement idéologique de manière descendante plutôt que pour la diffusion d'idées au grand public. Cette observation nous permet de voir que l'isolement d'une communauté par rapport au réseau global peut conduire à la formation de clusters avec des niveaux élevés de renforcement idéologique, qui se fait également de manière hiérarchique descendante.

  • Tiffany Matias, Le nouvel esprit de la SNCF : la transformation numérique comme dépassement du tournant néo-managérial de l'entreprise publique, thèse soutenue en 2023 à Université de Montpellier 2022 sous la direction de Jean-Yves Dormagen et Laura Michel, membres du jury : Magali Nonjon (Rapp.), Nadège Vezinat, Clément Mabi et Éric Savarese  

    Cette thèse examine la signification de la transformation numérique au sein de la SNCF et son lien avec les entreprises de réformes néo-managériales antérieures. Elle est structurée en trois parties, visant à la fois à saisir le projet articulé autour de la notion de transformation numérique, à réaliser une sociologie des acteurs qui le portent, et à identifier les stratégies et les dispositifs de ces derniers pour imposer leur agenda au sein de l’organisation. Concernant le projet, les résultats permettent de souligner que derrière la notion la transformation numérique, le projet de « modernisation » consiste largement en la diffusion d’un nouvel esprit, qui prend pour modèle de référence les géants de l’économie numérique. Dès lors, le projet constitue un dépassement du tournant néo-managérial de la SNCF, favorisant un mouvement de néo-marchandisation, de néo-rationalisation et s’inscrivant dans la tendance plus large du post new public management. Concernant les acteurs, les résultats permettent d’observer que ce projet est porté par des employés distants de l’histoire et du destin de l’organisation, et favorables aux nouveaux objectifs de la SNCF en matière de performance financière. Ils contribuent alors encore davantage à faire de la digitalisation une contribution à la réforme. Cependant, ces acteurs sont encastrés dans des luttes professionnelles et organisationnelles, ce qui limite leur pouvoir d'action. Pour compenser cela, ils cherchent à enrôler l'ensemble des employés de l'organisation à leur projet, en mobilisant largement des dispositifs dont la finalité est de diffuser ce nouvel esprit au sein de l’organisation.

  • Nicolas Ferran, La démocratie de proximité dans les exécutifs municipaux montpelliérains (1977-2011) : (Re)configurations clientélaires d'une offre municipale, thèse soutenue en 2015 à Montpellier sous la direction de Jean-Yves Dormagen et Quim Brugué, membres du jury : Gilles Pinson (Rapp.), Joan Subirats Humet (Rapp.), Jaume Magre Ferran et Marion Paoletti  

    La question posée par cette thèse est de savoir dans quelle mesure les adjoints en charge de la démocratie de proximité peuvent être considérés comme des acteurs engagés dans un travail de notabilisation politique faisant de leur délégation des espaces de recrutement et de mobilisation de soutiens. En posant cette interrogation, nous souhaitons questionner les rôles de ces adjoints et les usages qu'ils font de leur délégation en lien avec les pratiques clientélaires de l'activité politique. C'est le projet de cette thèse qui vise à éclairer la transformation de l'économie des délégations dédiées à la démocratie de proximité, de leur fondement symbolique et matériel et de leurs usages en relation avec la transformation des configurations politico-administratives dans lesquelles évoluent les adjoints. Nous montrerons ainsi qu'un enjeu central de la prise de rôle des adjoints en charge de la démocratie de proximité réside dans leur capacité à mobiliser les ressources de leur délégation en biens de fidélisation politique, de satisfaction matérielle transmise sur la base d'échanges personnalisés. Aussi, loin des objectifs normatifs affichés par les promoteurs de la participation citoyenne, cette offre municipale fait l'objet d'usages clientélaires. De ce point du vue, la réactivation de l'offre participative observée dans le gouvernement municipal d'Hélène Mandroux traduit une tentative de reconfiguration des échanges clientélaires institutionnalisés depuis plus de trente ans et portés par des coalitions d'acteurs dans lesquelles adjoints et représentants associatifs partagent des intérêts autrement plus déterminants que des principes moraux ou idéologiques.