Jacques de Maillard

Professeur
Science politique.
Faculté de Droit et de Science politique

Centre de Recherches Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    La politique de la ville : une institutionnalisation inachevée : institutions, réseaux et apprentissages, soutenue en 2000 à Bordeaux 4 sous la direction de Jacques Palard 

  • Jacques de Maillard, Patrick Hassenteufel, Xavier Crettiez, Introduction à la science politique: cours illustrés, entraînements, 2e éd., Armand Colin, 2024, Portail, 378 p.    

    L'organisation de l'État, la compétition électorale, l'action publique et son évaluation, les idéologies, les formes nouvelles et traditionnelles d'action collective... Ce manuel couvre de manière exhaustive les grands thèmes de la science politique et analyse leurs évolutions contemporaines. Son exigence pédagogique et la clarté de l'exposition du savoir en font un outil particulièrement adapté à l'élève ou l'étudiant soucieux de réussir ses examens mais aussi de s'ouvrir à la compréhension de l'univers politique contemporain. À la fin de chaque chapitre, des Entraînements entièrement corrigés permettent de s'exercer et tester ses connaissances. Rédigé par trois professeurs de science politique de l'Université de Versailles-Saint-Quentin et de Sciences-Po Saint-Germain-en-Laye, ce manuel constitue une excellente entrée dans la discipline.

    Jacques de Maillard, Xavier Crettiez, Patrick Hassenteufel, Introduction à la science politique: cours illustrés, entraînements, Armand Colin et Cyberlibris, 2024 

    Jacques de Maillard, Fabien Jobard, Sociologie de la police: politiques, organisations, réformes, 2e éd., Armand Colin et Cyberlibris, 2024, 286 p.  

    La police - nationale, municipale, privée, gendarmerie - occupe en France une place centrale. Décriée ou applaudie, accablée ou magnifiée, elle est acteur du jeu politique, mais aussi pièce indéniable de nos imaginaires collectifs. Face à cette institution protéiforme, l'ouvrage aborde des questions simples et complexes à la fois. Pourquoi et comment la police s'est-elle constituée ? Quelle est la nature de l'organisation policière et quels rapports entretient-elle avec les autorités politiques ? Qui sont les agents de police (leurs origines, leurs profils, leurs aspirations) ? En quoi consistent leurs activités et quelles en sont les déviances ? Quelles transformations et réformes sont aujourd'hui possibles ? Riche en exemples, dépassant le seul cadre français, s'appuyant sur de nombreux travaux de terrain et une dense littérature, ce manuel vient éclairer les rapports entre la police et le politique, et interroger le fonctionnement de nos démocraties. En particulier, cette seconde édition offre des outils pour comprendre les évolutions les plus récentes, observées en France et dans le monde, des rapports entre police et violence, police et manifestation ou encore police et gouvernement

    Jacques de Maillard, Valérie Icard, Elodie Lemaire (dir.), État et sécurité intérieure, INSP Institut national du service public et La Documentation française, 2024, 322 p. 

    Jacques de Maillard (dir.), Police et société en France, Presses de Sciences Po et Cairn, 2023, Académique    

    La police n'est plus cet objet mystérieux raconté par les anciens « grands flics » et mis en scène par le cinéma, mais un vaste domaine de recherche où se croisent de nouvelles méthodes empiriques (qualitatives et quantitatives) et de nouvelles approches théoriques (analyse du lien entre police et politique, des ressorts de la confiance du public, etc.). Synthèse des travaux les plus récents, cet ouvrage s'intéresse au regard que la société française porte sur l'institution policière. Il propose de dépasser les postures antagonistes afin d'éclairer le rôle et la place de la police, qu'elle soit locale ou nationale, civile ou militaire, publique ou privée. Il montre les ambiguïtés de son travail dans les espaces les plus conflictuels, les banlieues pauvres. Plus largement, il témoigne de ses transformations sous le triple effet de la diffusion du nouveau management public, de la privatisation de la sécurité et des régulations qui émergent dans des sociétés en proie à de fortes tensions

    Jacques de Maillard, Comparative policing, Routledge, Taylor & Francis Group, 2023, Global issues in crime and justice, 191 p.  

    "This book is a systematic and comparative analysis of police systems in the western world, looking at their structure and how they tackle contemporary social problems, such as economic austerity, multi-level governance, transnational change, relations with minorities and transformation of delinquency. Core content includes: -Comparative histories of the formation of national police systems; -A discussion of centralized and decentralised police systems; -International differences in community policing; -A review of different police strategies in fighting delinquency and reducing urban disorder; -A comparative analysis of different ways of controlling police misconduct; -An exploration of different models of plural policing. While other books focus on policing in relation to measures effective in decreasing delinquency and augmenting security, this book considers the political, professional, administrative and political economic parameters which frame and shape the course of police reforms. It also explores how operational policing is shaped by the cultural and institutional contexts in which it is located. It is essential reading for students engaged in international police studies and comparative criminal justice"--

    Jacques de Maillard, Jacques de Maillard, Sebastian Roché, Sebastian Roché (dir.), The Rise of Comparative Policing, Routledge Taylor & Francis Group, 2022, 158 p. 

    Jacques de Maillard, Wesley G. Skogan (dir.), Policing in France, Routledge, Taylor & Francis Group, 2021, Advances in police theory and practice series, 343 p. 

    Jacques de Maillard, Wesley G. Skogan (dir.), Police et société en France, Sciences Po les presses, 2020, Domaine gouvernances, 379 p.  

    La police n'est plus cet objet mystérieux raconté par les anciens « grands flics » et mis en scène par le cinéma, mais un vaste domaine de recherche où se croisent de nouvelles méthodes empiriques (qualitatives et quantitatives) et de nouvelles approches théoriques (analyse du lien entre police et politique, des ressorts de la confiance du public, etc.). Synthèse des travaux les plus récents, cet ouvrage s'intéresse au regard que la société française porte sur l'institution policière. Il propose de dépasser les postures antagonistes afin d'éclairer le rôle et la place de la police, qu’elle soit locale ou nationale, civile ou militaire, publique ou privée. Il montre les ambiguïtés de son travail dans les espaces les plus conflictuels, les banlieues pauvres. Plus largement, il témoigne de ses transformations sous le triple effet de la diffusion du nouveau management public, de la privatisation de la sécurité et des régulations qui émergent dans des sociétés en proie à de fortes tensions.

    Jacques de Maillard, Polices comparées, LGDJ une marque de Lextenso, 2017, Clefs ( Politique ), 156 p. 

    Jacques de Maillard, Fabien Jobard, Sociologie de la police: Politiques, organisations, réformes, Cairn et Armand Colin, 2016, Collection U ( Sociologie ), 297 p.   

    Jacques de Maillard (dir.), Criminology, security and justice.: Methodological and epistemological issues., 3e éd., 2015 

    Jacques de Maillard, Daniel Kübler, Analyser les politiques publiques, 2e éd., Cairn et Presses universitaires de Grenoble, 2015, Politique en +, 259 p. 

    Jacques de Maillard, Yves Surel, Les politiques publiques sous Sarkozy, Les Éditions de Sciences-Po, 2012, 500 p. 

    Jacques de Maillard, Yves Surel (dir.), Politiques publiques, Cairn et Presses de Sciences Po, 2012, Sciences Po ( Gouvernances ), 402 p. 

    Jacques de Maillard, Andy Smith, Olivier Costa, Vin et politique: Bordeaux, la France, la mondialisation, Cairn et Presses de Sciences Po, 2012, Académique 

    Jacques de Maillard, Daniel Kübler, Analyser les politiques publiques, Presses universitaires de Grenoble, 2009, Politique en +, 221 p. 

    Jacques de Maillard, Olivier Costa, Andy Smith, Vin et politique : Bordeaux, la France, la mondialisation, Presses de Sciences Po, 2007, Sciences Po ( Gouvernances ), 395 p. 

    Jacques de Maillard, Andy Smith, Union Européenne et sécurité intérieure , 23e éd., L'Harmattan, 2007, 196 p.   

    Jacques de Maillard, Andy Smith (dir.), Union européenne et sécurité intérieure: institutionnalisation et fragmentation, l'Harmattan, 2007, 196 p. 

    Jacques de Maillard, Réformer l'action publique: La politique de la ville et les banlieues, LGDJ, 2004, Droit et société ( Série politique ), 242 p. 

    Jacques de Maillard, Philippe Chaudoir (dir.), Culture et politique de la ville: une évaluation, Éditions de l'Aube, 2004, Monde en cours ( Série Bibliothèque des territoires ), 203 p. 

    Jacques de Maillard, Jacques Faget, Moussa Sene Diop, Anne Caquant (dir.), Les agents locaux de médiation sociale en quête d'identité, Institut des Hautes Etudes de la Sécurité Intérieure, 2003, 203 p. 

    Jacques de Maillard, Yves Lequin, Europa occidental en el siglo XX: análisis económico, político, social y cultural, en función del marco histórico y geográfico, El Ateneo, 1975, Colección Estudios humanísticos, 143 p. 

  • Jacques de Maillard, Jérémie Gauthier, « Police Racism in France and Germany: Occupational Socialisation and Institutional Guidelines », in Jan Beek, Thomas Bierschenk, Annalena Kolloch, Bernd Meyer (dir.), Policing race, ethnicity and culture. Ethnographic perspectives across Europe, Manchester University Press, 2023, pp. 31-52   

    Jacques de Maillard, Wesley Skogan, « Introduction. Un modèle policier à l’épreuve », in Jacques de Maillard, Wesley Skogan (dir.), Police et société en France, Presses de Sciences Po, 2023, pp. 7-33     

    Jacques de Maillard, Jan Terpstra, Sebastian Roché, « Policing the pandemic in two Western European countries. Comparison between France and the Netherlands », Policing Within a Crisis Handbook, Routledge, 2023     

    Jacques de Maillard, Mathieu Zagrodzki, « Police et population. La difficile quête de proximité », in Jacques de Maillard, Wesley G. Skogan (dir.), Police et société en France, Presses de Sciences Po, 2023, pp. 263-282   

    Jacques de Maillard, Tom Cockcroft, « Abstract Police Between Organisational and Occupational Professionalism: Contemporary Contradictions in British Police Forces », in J. Terpstra, R. Salet, N. R. Fyfe (dir.), The Abstract Police. Critical reflections on contemporary change in police organisations, Eleven, 2022, pp. 33-55   

    Jacques de Maillard, Sebastian Roché, « Introduction : Challenges and promises of comparative policing research », in Jacques de Maillard, Sebastian Roché (dir.), The rise of comparative policing, Routledge, 2022   

    Jacques de Maillard, Jan Terpstra, « Community Policing in Comparative Perspective », Oxford Encyclopedia of Criminology and Criminal Justice, Oxford University Press, 2021 

    Jacques de Maillard, Sebastian Roché, Gayet-Viaud Carole, Mathieu Zagrodzki, « Les relations entre la population et les forces de police. Un état des travaux en France », Rapport annuel 2019 de l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) : Bien vivre dans les quartiers prioritaires, 2020, pp. 88-121 

    Jacques de Maillard, Fabien Jobard, « Identity Checks as a Professional Repertoire », in Jacques de Maillard, Wesley Skogan (dir.), Policing in France, Routledge, 2020, pp. 202-218     

    Jacques de Maillard, Fabien Jobard, « Les relations police/population au prisme des contrôles d’identité », in Défenseur des Droits (dir.), Inégalités d’accès aux droits et discriminations en France. Contributions de chercheurs à l’enquête du Défenseur des droits, La Documentation française, 2019     

    Jacques de Maillard, Andy Smith, « Recent developments within French policy studies », in Charlotte Halpern, Patrick Hassenteufel, Philippe Zittoun (eds.) (dir.), Policy analysis in France, Policy Press, 2018, pp. 63-77 

    Jacques de Maillard, Sebastian Roché, Anina Schwarzenbach, Dietrich Oberwittler, « Adolescents’ Divergent Ethnic and Religious Identities and Trust in the Police. Combining Micro- and Macro-Level Determinants in a Comparative Analysis in France and Germany », in Dietrich Oberwittler, Sebastian Roché (dir.), Police citizen relations around the world. Comparing sources and contexts of trust and legitimacy, Routledge, 2017 

    Jacques de Maillard, Christian Mouhanna, « Governing the police by numbers: the french experience », in Edward Elgar Publishing (dir.), Comparing the democratic governance of police intelligence: new models of participation and expertise in the United States an Europe., 2016 

    Jacques de Maillard, Anne-Cecile Douillet, Mathieu Zagrodski, « Do statistics reinforce administrative centralisation? The contradictory influence of quantified indicators on French National police », in Hondeghem, Annie, Rousseaux, Xavier, Schonaers, Frédéric (dir.), Modernization of the Criminal Justice Chain and the Judicial System, Springer, 2016, pp. 65-77 

    Jacques de Maillard, Manon Veaudour, « Suburban areas behin walls. »: Handling territorial identities in a French prison., Gern Research Paper Séries. Criminology, security and justice. -Methodological and epistemological issues., 2015 

    Jacques de Maillard, « Analyser les politiques publiques. », Analyser les politiques publiques., 2015 

    Jacques de Maillard, Paul Ponsaers, Adam Crawford, Joanna Shapland, Antoinette Verhage, « Crime, Violence, Justice and Social Order. Monitoring Contemporacy Security Issues », in Ponsaers P., Crawford A., De Maillard J., Shapland J., Verhage A., (eds) (dir.), Crime, Violence, Justice and Social Order. Monitoring Contemporacy Security Issues, Mäklu, 2013, pp. 7-13 

    Jacques de Maillard, « Préface », in Colombié Th. (dir.), La "French Connection". Les entreprises criminelles en France, Non Lieu-Observatoire Géopolitique des Criminalités Éditions, 2012, pp. 1-10 

    Jacques de Maillard, Yves Surel, « De la rupture à la présidence ordinaire », in De Maillard J., Surel Y., (dir.) (dir.), Les politiques publiques sous Sarkozy, Presses de Sciences-Po, 2012, pp. 15-45 

    Jacques de Maillard, Cécile Robert, « Gouvernement par comités », in Céline Belot, Paul Magnette, Sabine Saurugger (dir.), Science politique de l'Union européenne, Economica, 2008, pp. 313-334   

    Jacques de Maillard, « Activating civil society »: Differentiated citizen involvement in France and the United Kingdom, in B. Jobert, B. Kohler-Koch (dir.), Changing images of civil society. From protest to governance, Routledge, 2008, pp. 133-150 

    Jacques de Maillard, Andy Smith, « La sécurité intérieure entre logiques d'action nationales et européennes. Un milieu professionnel sans société politique », in Olivier Baisnée et Romain Pasquier (dir.) (dir.), L'Europe telle qu'elle se fait : européanisation et sociétés politiques nationales, CNRS Éditions, 2007, pp. 197-219 

    Jacques de Maillard, Olivier Costa, Andy Smith, « Le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux : private interests government entre consensus et conflictualité », in Xabier Itçaina, Jacques Palard, Sébastien Ségas (dir.) (dir.), Régimes territoriaux et développement économique, Presses universitaires de Rennes, 2007, pp. 131-146   

    Jacques de Maillard, Eve Fouilleux, Andy Smith, « Council Working Groups: Spaces for Sectorized European Policy Deliberation », in Christiansen Thomas et Larsson Torbjörn (eds) (dir.), The Role of Committees in the Policy-Process of the European Union: Legislation, Implementation and Deliberation, Edward Elgar, 2007, pp. 96-119 

    Jacques de Maillard, Andy Smith, Olivier Costa, « La régulation de l'industrie vitivinicole. Un jeu d'échelles très politique », in Alain Faure, Jean-Philippe Leresche, Pierre Muller (dir.) (dir.), Action publique et changements d'échelle : les nouvelles focales du politique, L'Harmattan, 2007, pp. 205-218 

    Jacques de Maillard, Anne-Cécile Douillet, « La territorialisation problématique de l'action judiciaire », in A. Faure, E. Négrier (dir.), Les politiques publiques à l'épreuve de l'action locale. Critiques de la territorialisation, L'Harmattan, 2007, pp. 61-68 

    Jacques de Maillard, « La médiation ou les avatars d'une catégorie d'action publique »: Les agents de ‘‘médiation'' en action, Médiation et action politique / Jacques Faget, dir., Presses Universitaires de Bordeaux, 2005, pp. 187-199   

    Jacques de Maillard, « La médiation sociale ou les avatars d'une catégorie d'action publique »: Les agents de "médiation" en action, in Jacques Faget (dir.), Médiation et action publique. La dynamique du fluide, Presses Universitaires de Bordeaux, 2005, pp. 187-199 

    Jacques de Maillard, Sebastian Roché, « La sécurité entre secteurs et territoires », in Alain Faure ; Anne-Cécile Douillet (dir.), L'action publique et la question territoriale, Presses Universitaires de Grenoble, 2005, pp. 33-51 

    Jacques de Maillard, « Sans angélisme. De la lutte contre l'insécurité dans une commune de banlieue parisienne »: Les Mureaux, in Jérôme Ferret ; Christian Mouhanna (dir.), Peurs sur les villes, PUF, 2005, pp. 45-61 

    Jacques de Maillard, Olivier Costa, Andy Smith, « The Europeanisation of the French state », in Alistair Cole, Patrick Le Galès, Jonah Levy (ed.) (dir.), Developments in French Politics. 3rd edition, Palgrave Macmillan, 2005, pp. 105-122 

    Jacques de Maillard, Philippe Chaudoir, « Les enjeux culturels des contrats de ville », in Chaudoir, Philippe;Maillard, Jacques de; (dir.), Culture et politique de la ville, Editions de l'Aube, 2004, pp. 15-43 

    Jacques de Maillard, « Difficultés d'émergence du niveau métropolitain et foisonnement des projets culturels »: Le contrat de ville de l'agglomération grenobloise, in Chaudoir, Philippe;Maillard, Jacques de; (dir.), Culture et politique de la ville, Editions de l'Aube, 2004, pp. 89-129 

    Jacques de Maillard, Andy Smith, « Pratiques institutionnalisées ou politiques publiques ? Les enjeux méthodologiques d'une comparaison intersectorielle européenne », in Céline Thiriot, Marianne Marty, Emmanuel Nadal (dir.) (dir.), Penser la politique comparée. Un état des savoirs théoriques et méthodologiques, Editions Karthala, 2004, pp. 233-247 

    Jacques de Maillard, « Apprentissage », in Boussaguet, Laurie;Jacquot, Sophie;Ravinet, Pauline; (dir.), Dictionnaire des politiques publiques, Presses de Sciences Po, 2004, pp. 57-64 

    Jacques de Maillard, « Des médiateurs locaux pour améliorer la sécurité », in Sebastian Roché (dir.), Les nouvelles tendances en Europe et aux Etats-Unis, Odile Jacob, 2004, pp. 189-210 

    Jacques de Maillard, Yannick Barthe, Anne Verjus, « Témoignages de jeunes chercheurs (entretien) », in Douillet, Anne-Cécile;Zuanon, Jean-Paul; (dir.), Quarante ans de recherche en sciences sociales. Regards sur le CERAT 1963-2003, PUG (Presses Universitaires de Grenoble), 2004, pp. 205-226 

    Jacques de Maillard, « Département. Fasc. 90-5, 2004. 308273 », in Froment, Jean-Charles (collection sous la direction de) (dir.), Pratique de la sécurité locale, LexisNexis Litec, Editions du Juris-Classeur 2004, 2004, pp. 6 

    Jacques de Maillard, Eve Fouilleux, Andy Smith, « Les groupes de travail du Conseil, nerf de la production des politiques européennes », in Christian Lequesne, Yves Surel (dir.) (dir.), L'intégration européenne entre émergence institutionnelle et recomposition de l'Etat, Presses de Sciences Po, 2004, pp. 143-183 

    Jacques de Maillard, « Services municipaux de sécurité et/ou de prévention. Fasc. 80-5, 2004. 308271 », in Froment, Jean-Charles (collection sous la direction de); (dir.), Pratique de la sécurité locale, LexisNexis Litec, Editions du Juris-Classeur 2004, 2004, pp. 8 

    Jacques de Maillard, « Agents de tranquilité publique et métiers de la médiation. Fasc. 115-5, 2004. 308274 », in Froment, Jean-Charles (collection sous la direction de); (dir.), Pratique de la sécurité locale, LexisNexis Litec, Editions du Juris-Classeur 2004, 2004, pp. 10 

    Jacques de Maillard, « Agents locaux de la prévention de la délinquance. Fasc. 130-5, 2004. 308272 », in Froment, Jean-Charles (collection sous la direction de); (dir.), Pratique de la sécurité locale, LexisNexis Litec, Editions du Juris-Classeur 2004, 2004, pp. 9 

    Jacques de Maillard, « Société civile et sécurité. Fasc. 195-5, 2004, 308275 », in Froment, Jean-Charles (collection sous la direction de); (dir.), Pratique de la sécurité locale, LexisNexis Litec, Editions du Juris-Classeur 2004, 2004, pp. 9 

    Jacques de Maillard, « Prévention de la délinquance. Fasc. 260-5, 2004, 308276 », in Froment, Jean-Charles (collection sous la direction de); (dir.), Pratique de la sécurité locale, LexisNexis Litec, Editions du Juris-Classeur 2004, 2004, pp. 9 

    Jacques de Maillard, « Les institutions : facteurs de violence ? », in Roché, Sebastian; (dir.), En quête de sécurité. Causes de la délinquance et nouvelles réponses, Armand Colin, 2003, pp. 115-121 

    Jacques de Maillard, « Médias et violence »: comptes rendus médiatiques de l'insécurité, in Sebastian Roché (dir.), En quête de sécurité : causes de la délinquance et nouvelles réponses, Armand Colin, 2003, pp. 189-197 

    Jacques de Maillard, « L'ordonnance de 1945 et la justice des mineurs », in Sebastian Roché (dir.), En quête de sécurité : causes de la délinquance et nouvelles réponses, A. Colin, 2003, pp. 235-239 

    Jacques de Maillard, « Les politiques de la ville »: Lien social, insertion, urbanisme, in Sebastian Roché (dir.), En quête de sécurité : causes de la délinquance et nouvelles réponses, A. Colin, 2003, pp. 255-267 

    Jacques de Maillard, « Vers des politiques publiques locales de sécurité », in Sebastian Roché (dir.), En quête de sécurité. Causes de la délinquance et nouvelles réponses, A. Colin, 2003, pp. 283-295 

    Jacques de Maillard, Jacques Faget, « Les Agents locaux de médiation sociale (ALMS) en quête de légitimité. Déficits de reconnaissance et oppositions professionnelles », in Jacque Faget, Jacques de Maillard (dir.), Les agents locaux de médiation sociale en quête d'identité, Institut des hautes études de la sécurité intérieure, 2003, pp. 127-147 

    Jacques de Maillard, Jacques Faget, « La régulation locale des "incivilités" : des partenariats en action », in Bailleau Francis, Gorgeon Catherine (dir.) (dir.), Prévention et sécurité : vers un nouvel ordre social ?, Les Éditions de la DIV, 2000, pp. 185-197   

  • Jacques de Maillard, Valérie Icard, Élodie Lemaire, « Les recompositions du gouvernement de la sécurité. Dans l’ombre de la pluralisation du policing », Revue française d’administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2024, n°1, pp. 7-23 

    Jacques de Maillard, Valérie Icard, « De la prévention situationnelle à la coproduction de sécurité ? L’implication sous condition des bailleurs sociaux dans l’action publique locale », Revue française d’administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2024, n°1, pp. 133-154 

    Jacques de Maillard, Marie-France Monéger-Guyomarc’h, Valérie Icard, « Une expérience de direction de l’IGPN (2012-2019) : perspectives et réformes », Revue française d’administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2024, n°1, pp. 195-205 

    Jacques de Maillard, Megan O’neill, « Is it possible to reform police stops? Politicisation and police change in two European countries », Criminology and Criminal Justice, SAGE Publications, 2024   

    Jacques de Maillard, Valérie Icard, « S’ancrer dans les territoires ? Stratégie de responsabilisation et réforme policière dans les groupes de partenariat opérationnel », Politix, De Boeck Supérieur, 2024, n°1, pp. 61-87 

    Jacques de Maillard, Félicien Faury, Christopher Schneider, Carmen Nave, « Mediated public perceptions of police encampment clearances in Canada and France: a cross-national study », Policing and Society, Taylor & Francis (Routledge), 2024, pp. 1-17 

    Jacques de Maillard, Mike Rowe, « Les contrôles policiers en Europe », Futuribles, Association Futuribles, 2024, n°2, pp. 63-77 

    Jacques de Maillard, Anthony Amicelle, Mathilde Darley, « État, savoirs experts et sécurité », Gouvernement & action publique, Presses de sciences po, 2023, n°3 

    Jacques de Maillard, Anthony Amicelle, Mathilde Darley, « Introduction. État, savoirs experts et sécurité. »: L’action publique reconfigurée, Gouvernement & action publique, Presses de sciences po, 2023, n°3, pp. 9-27   

    Jacques de Maillard, Valérie Icard, « Local partnerships, strategy of responsabilisation and Internal Police Reform in France », Rassegna Italiana di Criminologia, , 2023, n°3, pp. 190-197   

    Jacques de Maillard, Megan O’neill, Ronald van Steden, « The enforcement turn in plural policing? A comparative analysis of public police auxiliaries in England and Wales, France and The Netherlands », European Journal of Criminology, SAGE Publications, 2023, n°5, pp. 1681-1700   

    Jacques de Maillard, « Experiencing Police Stops in France », European journal of policing studies, Maklu, 2022   

    Jacques de Maillard, Mark Mellor, « Trajectories of reform in European police systems: Centralization, decentralization, and coordination », Revue Française de Science Politique (english - édition anglaise), Sciences Po University Press , 2022, n°2   

    Jacques de Maillard, Jérémie Gauthier, « Rassismus bei der französischen und deutschen Polizei: berufliche Sozialisationen und behördliche Rahmenbedingungen », Polizei und Wissenschaft, , 2022, pp. 34-49   

    Jacques de Maillard, Megan O'Neill, Ronald van Steden, « The enforcement turn in plural policing?: A comparative analysis of public police auxiliaries in England & Wales, France and The Netherlands », European Journal of Criminology, SAGE Publications, 2022   

    Jacques de Maillard, « Des systèmes policiers européens en recomposition », Revue Française de Science Politique, Presses de Sciences Po, 2021, n°2, pp. 175-195   

    Jacques de Maillard, Mathieu Zagrodzki, « Styles of policing and police–public interactions: The question of stop-and-search by police units in France », International Journal of Police Science and Management, SAGE Publications, 2021, n°2, pp. 157-167 

    Jacques de Maillard, Jan Terpstra, Renze Salet, Sebastian Roché, « Policing the corona crisis: A comparison between France and the Netherlands », International Journal of Police Science and Management, SAGE Publications, 2021, n°2, pp. 168-181   

    Jacques de Maillard, Stephen Savage, « Performance mechanisms meet professional autonomy: performance management and professional discretion within police investigation departments », Policing and Society, Taylor & Francis (Routledge), 2021, pp. 1-14 

    Jacques de Maillard, Daniel Kübler, « Why European mayors emphasize urban security: Evidence from a survey in 28 European countries », European Journal of Criminology, SAGE Publications, 2020 

    Jacques de Maillard, « Diffusion des logiques néo-managériales et organisations policières », Revue française de sociologie, Presses de Sciences Po / Centre National de la Recherche Scientifique, 2020, n°1, p. 109 

    Jacques de Maillard, « Les contrôles d’identité, entre politiques policières, pratiques professionnelles et effets sociaux. Un état critique des connaissances », Association Champ pénal / Penal field, 2019  

    Les polices écossaises ont une tradition, dont elles se flattent, de police consensuelle et proche des habitants. Si l’avènement en 2014 d’une police nationale, Police Scotland, produit de l’unification des huit polices régionales, a donné lieu à la célébration de ce modèle, cette même année a été marquée par une attention médiatique consacrée à un rapport du Scottish Centre for Crime and Justice Research révélant la prolifération des stop and search (multipliés par 5 depuis 2005), leur fréqu...

    Jacques de Maillard, Agathe Piquet, Andy Smith, « Introduction. Un nouveau regard sur la sécurité intérieure de l’UE : les apports des outils de la sociologie de l’action publique », Politique européenne, l'Harmattan, 2019, n°65, pp. 8-29 

    Jacques de Maillard, Agathe Piquet, Andy Smith, « La sécurité intérieure européenne au prisme de la sociologie de l’action publique », Politique européenne, l'Harmattan, 2019, n°65, p. 210 

    Jacques de Maillard, « Faire parler les policiers. Retour sur deux enquêtes par observations et entretiens », Bulletin de Méthodologie Sociologique / Bulletin of Sociological Methodology, SAGE Publications, 2019, n°1, pp. 22-44   

    Jacques de Maillard, Sebastian Roché, « Studying policing comparatively: obstacles, preliminary results and promises », Policing and Society, Taylor & Francis (Routledge), 2018, n°4, pp. 385-397 

    Jacques de Maillard, Stephen Savage, « Policing as a performing art? The contradictory nature of contemporary police performance management », Criminology and Criminal Justice, SAGE Publications, 2018, n°3, pp. 314-331   

    Jacques de Maillard, Jacques de Maillard, Steve Savage, « Les détectives dans la cage de fer néo-managériale ? Une analyse de deux polices britanniques », Association pour le développement de la sociologie du travail, 2017  

    Comme d’autres administrations publiques, les polices ont connu la budgétisation par programmes et la transformation des règles de gestion des agents, ont contractualisé avec des opérateurs privés pour des tâches considérées comme ancillaires et ont de plus en plus désigné leurs usagers comme des « consommateurs ». La question de la mesure et de la gestion de la performance policière a notamment constitué une préoccupation majeure, à une période où les questions de lutte contre la criminalité...

    Jacques de Maillard, Gayet-Viaud Carole, Fabien Jobard, « Auxiliaries as an innovation in French policing », Penal Issues, CESDIP - Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Guyancourt, Yvelines ; 1983-....), 2017   

    Jacques de Maillard, Carole Gayet, Fabien Jobard, « Une innovation policière : les délégués à la cohésion police-population », Questions pénales, CESDIP, 2017   

    Jacques de Maillard, Gayet-Viaud Carole, Fabien Jobard, Adrien Maret, « Aux bords de l'institution policière. Les délégués à la cohésion police-population (DCPP) en recherche de crédibilité », Cahiers de la sécurité et de la justice : revue de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, Institut des hautes études du ministère de l'Intérieur (IHEMI), 2017, n°40, pp. 45-53   

    Jacques de Maillard, Mathieu Zagrodzki, « Plural policing in Paris: variations and pitfalls of cooperation between national and municipal police forces », Policing and Society, Taylor & Francis (Routledge), 2016, n°1, pp. 54-67 

    Jacques de Maillard, Josselin Dravigny, Andy Smith, « Sécurite intérieure européenne et définition de l’intérêt national : le modèle français revisité », Revue française d’administration publique, Institut international d'administration publique - École nationale d'administration (ENA) - Institut national du service public (INSP) , 2016, n°158, pp. 405-417   

    Jacques de Maillard, Sebastian Roché, Daniela Hunold, Dietrich Oberwittler, Mathieu Zagrodski, « Les logiques professionnelles et politiques du contrôle. Des styles de police différents en France et en Allemagne », Revue Française de Science Politique, Presses de Sciences Po, 2016, pp. 271-293 

    Jacques de Maillard, Sebastian Roché, « Different styles of policing: discretionary power in street controls by the public police in France and Germany. », Policing and Society, Taylor & Francis (Routledge), 2016, p. 308   

    Jacques de Maillard, Mathieu Zagrodzki, Valerian Benazeth, Floriane Zaslavsky, « Des acteurs en quête de légitimité dans la production de l’ordre public urbain », Déviance et Société, Médecine et Hygiène, 2015, n°3, pp. 295-319 

    Jacques de Maillard, François Bonnet, Sebastian Roché, « Plural Policing of Public Places in France. Between Private and Local Policing », European journal of policing studies, Maklu, 2015, n°3, pp. 285-303     

    Jacques de Maillard, Anne-Cecile Douillet, Mathieu Zagrodski, Steve Savage, « L’usage des indicateurs chiffrés dans la police nationale : arrangements dans une organisation centralisée », Cahiers de la sécurité et de la justice : revue de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, Institut des hautes études du ministère de l'Intérieur (IHEMI), 2015, pp. 12-21 

    Jacques de Maillard, Anne-Cécile Douillet, Mathieu Zagrodski, « Une centralisation renforcée par le chiffre ? Les effets contradictoires des indicateurs chiffrés dans la police nationale en France », Politiques et Management public, Institut de management public, 2014, n°4, pp. 421-442 

    Jacques de Maillard, Anne-Cécile Douillet, Mathieu Zagrodzki, « Une centralisation renforcée par le chiffre ? Les effets contradictoires des indicateurs chiffrés dans la police nationale en France », Institut de Management Public (IDPM), 2014  

    Introduction Comme dans bien d’autres administrations publiques, les indicateurs chiffrés ont pris une importance grandissante au sein de la police au cours des dernières décennies. Ces chiffres visent à la fois à mieux connaître l’état et l’usage des moyens et à mieux apprécier l’activité et les résultats des services. Leur mobilisation accrue est en grande partie la traduction du souci affiché de rendre la police plus performante en lui assignant des objectifs et en contrôlant ses résultats...

    Jacques de Maillard, « New York, villes sans crimes », La vie des idées, La Vie des Idées, 2013, pp. ---- 

    Jacques de Maillard, « Réguler les espaces publics : le rôle ambivalent des nouveaux métiers », Métropolitiques, Métropolitiques, 2013, pp. ---- 

    Jacques de Maillard, Patrick Hassenteufel, « Convergence, transferts et traduction », Gouvernement & action publique, Presses de sciences po, 2013, n°3, pp. 379-460 

    Jacques de Maillard, Patrick Hassenteufel, « Convergence, transferts et traduction. Les apports de la comparaison transnationale », Gouvernement & action publique, Presses de sciences po, 2013, n°3, pp. 379-393 

    Jacques de Maillard, « Le difficile renouvellement des métiers de la sécurité publique. Le cas des correspondants de nuit parisiens », Criminologie, Presses de l’Université de Montréal, 2013, n°2, pp. 109-130 

    Jacques de Maillard, Andy Smith, « Projecting national preferences: police co-operation, organizations and polities », Journal of European Public Policy, Taylor & Francis (Routledge), 2012, n°2, pp. 257-274   

    Jacques de Maillard, « Les correspondants de nuit, nouveaux modes de régulation de l'espace public ? », Questions pénales, CESDIP, 2012, n°4, pp. 1-4   

    Jacques de Maillard, « Nightwatchers, a New Contribution to the Regulation of Public Space ? », Penal Issues, CESDIP - Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Guyancourt, Yvelines ; 1983-....), 2012, n°4, pp. 1-4   

    Jacques de Maillard, « Comparing Performance : the Development of Police Performance Management in France and Britain », Policing and Society, Taylor & Francis (Routledge), 2012, n°4, pp. 363-383 

    Jacques de Maillard, Tanguy Le Goff, « Gouverner la sécurité dans les villes », Les Cahiers de l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme d'Île-de-France, , 2010, pp. 21-24 

    Jacques de Maillard, Andy Smith, « La fabrication des positions nationales dans l'Union européenne, la France, le Royaume-Uni et la sécurité intérieure », Revue internationale de politique comparée, De Boeck, 2010, n°2, pp. 207-223 

    Jacques de Maillard, Anne-Cecile Douillet, « Les comités d'experts : une ressource institutionnelle pas toujours maîtrisée. », Politique européenne, l'Harmattan, 2010, pp. 77-98 

    Jacques de Maillard, Sebastian Roché, « Crisis in policing »: the French rioting of 2005, Policing, , 2009, n°1, pp. 34-40 

    Jacques de Maillard, Anne Wyvekens, « Avant-propos », Problèmes Politiques et Sociaux - Articles et Documents d'Actualité Mondiale, La Documentation française, 2008, n°945, pp. 5-11 

    Jacques de Maillard, Anne-Cecile Douillet, « Le magistrat, le maire et la sécurité publique : action publique partenariale et dynamiques professionnelles », Revue française de sociologie, Presses de Sciences Po / Centre National de la Recherche Scientifique, 2008, n°4, pp. 793-818 

    Jacques de Maillard, « Les élus locaux à l'épreuve de l'insécurité », Sciences de la société : Les cahiers du LERASS, Presses universitaires du Midi (PUM) , 2007, n°71, pp. 115-134 

    Jacques de Maillard, Olivier Galland, Vincenzo Cicchelli, Séverine Misset, « Les jeunes émeutiers de novembre 2005 »: Retour sur le terrain, Le Debat , Gallimard, 2007, n°145, pp. 165-181 

    Jacques de Maillard, Vincenzo Cicchelli, Séverine Misset, Olivier Galland, « Retour sur les violences urbaines de l'automne 2005 »: Emeutes et émeutiers à Aulnay-sous-Bois, Horizons stratégiques, La documentation française ; Centre d'Analyse Stratégique, 2007, n°3, p. 20 

    Jacques de Maillard, Olivier Galland, Vincenzo Cicchelli, Séverine Misset, « Las revueltas francesas de noviembre de 2005 »: Elementos de análisis de la gestión político-administrativa y de las formas de participación, Sistema, , 2007, n°197198, pp. 329-346 

    Jacques de Maillard, « Les émeutes en Ile-de-France »: Entre inégalités territoriales et stratégies institutionnelles, Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, Institut de la décentralisation, 2007, n°73, pp. 83-87 

    Jacques de Maillard, Yves Sintomer, « The limits to local participation and deliberation in the French politique de la ville », European Journal of Political Research, Springer Verlag, 2007, n°4, pp. 503-529 

    Jacques de Maillard, Olivier Galland, Séverine Misset, Vincenzo Cicchelli, « Le rivolte francesi del novembre 2005 »: Gestione politico-amministrativa e forme di partecipazione, Rassegna italiana di Sociologia, Società Editrice Il Mulino, 2007, n°2, pp. 291-314 

    Jacques de Maillard, Andy Smith, « Introduction. L'Union européenne et la sécurité intérieure : une institutionnalisation en quête de légitimité », Politique européenne, l'Harmattan, 2007, n°23, pp. 5-15 

    Jacques de Maillard, Andy Smith, « Les administrations répressives françaises et l'Union européenne : adaptations, concurrences et ancrages nationaux », Politique européenne, l'Harmattan, 2007, n°3, pp. 17-35   

    Jacques de Maillard, Tanguy Le Goff, « Le financement de la sécurité dans les villes », Revue d'économie financière, Association d'économie financière (AEF), 2006, pp. 251-266 

    Jacques de Maillard, « Insécurité, globalisation et transferts de politiques publiques », Revue Française de Science Politique, Presses de Sciences Po, 2006, n°4, pp. 737-744 

    Jacques de Maillard, « Les services de prévention-sécurité à l'épreuve du politique », Politiques et Management public, Institut de Management Public, Paris : Institut de Management Public et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2006, n°2, pp. 23-39    

    On a assisté ces vingt dernières années à la formation de services prévention-sécurité au sein des municipalités dans un contexte de politisation de l'insécurité dans les villes. Dès lors, on peut s'interroger sur la politisation de ces services : dans quelle mesure les contraintes politiques déterminent- elles leur fonctionnement quotidien ? La réponse à cette question fait apparaître que les agents de ces services agissent en contact régulier avec les élus et en tenant compte des contraintes du politique dans la prise de décision. Les résultats montrent également que ces agents s'investissent subjectivement dans la conduite des politiques, sortant dès lors de la stricte neutralité webérienne. Il nous semble cependant erroné de conclure à une politisation totale de leur activité dans la mesure où, d'une part, les acteurs politiques ne sont pas toujours en mesure de fixer des orientations suivies, d'autre part, ces acteurs valorisent également des identités et des façons de faire à distance du politique.

    Jacques de Maillard, « La conduite des politiques publiques à l'épreuve des temporalités électorales. Quelques hypothèses exploratoires », Observatoire des Politiques Publiques en Europe du Sud (OPPES), Montpellier : Observatoire des Politiques Publiques en Europe du Sud (OPPES) et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2006, pp. 39-53    

    L'objectif de cet article est de souligner le poids d'un paramètre - les élections - trop souvent négligé par les spécialistes des politiques publiques dans la compréhension de l'action publique. Empiriquement, il s'appuie sur des exemples .tirés des politiques locales de développement social urbain et de sécurité. Deux types d'effets sont envisagés : l'impact des alternances électorales sur la conduite des politiques et la façon dont les protagonistes des politiques publiques modifient leur implication en fonction des échéances électorales à venir. Pour le premier type d'effets, on souligne le caractère conditionnel dans lequel un changement politique peut se traduire par des changements de politiques (usure des recettes passées, caractère clivant du thème). Pour le second type, sont indiqués les impacts des anticipations électorales tant sur la substance que sur le rythme même de la décision publique ainsi que les conflits d'appropriation dont le temps électoral peut faire l'objet.

    Jacques de Maillard, Eve Fouilleux, Andy Smith, « Technical or political? The working groups of the EU Council of Ministers », Journal of European Public Policy, Taylor & Francis (Routledge), 2005, n°4, pp. 609-623 

    Jacques de Maillard, « The governance of safety in France »: Is there anybody in charge ?, Theoretical Criminology, SAGE Publications, 2005, pp. 325-343 

    Jacques de Maillard, « Les politiques de sécurité. Réorientations politiques et différenciations locales »: Réorientations politiques et différenciations locales, Sciences de la société : Les cahiers du LERASS, Presses universitaires du Midi (PUM) , 2005, n°65, pp. 105-124 

    Jacques de Maillard, Philippe Chaudoir, « Les enjeux culturels de la politique de la ville », L'Observatoire, , 2005, pp. 18-21 

    Jacques de Maillard, Jacques Faget, Francis Bailleau, Patrice Pattegay, « Coproduire la sécurité. Les chargés de mission prévention -sécurité dans la redéfinition des politiques locales de sécurité », Cahiers de la Sécurité, Institut national des hautes études de sécurité, 2005-2013, 2005, n°58, pp. 239-295 

    Jacques de Maillard, Philippe Chaudoir, « Dynamique culturelle et développement urbain », L'Observatoire, , 2004, pp. 13-15 

    Jacques de Maillard, « A French model for social preventions ? »: New developments and stratégies, Community Safety Journal, , 2004, pp. 9-15 

    Jacques de Maillard, Sebastian Roché, « Crime and justice in France »: Time trends, Policies and political debate, European Journal of Criminology, SAGE Publications, 2004, pp. 111-151 

    Jacques de Maillard, « Les nouvelles politiques socio-urbaines contractuelles entre conflits et apprentissages », Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2002, pp. 169-191    

    Les nouvelles politiques socio-urbaines contractuelles entre conflits et apprentissages Jacques de Maillard Dans le domaine urbain, l'action publique a subi de profondes transformations ces dernières années sous l'effet de multiples phénomènes : décentralisation, naissance de nouveaux dispositifs interinstitutionnels, émergence de nouveaux acteurs. Toutes ces transformations concourent à complexifier les scènes d'action publique, en multipliant les interlocuteurs en interrelation et en superposant des procédures. Ces mutations posent la question de l'apprentissage de nouveaux modes d'action par les acteurs mobilisés. Dans le présent article, nous tentons d'envisager la façon dont les catégories d'action des protagonistes se modifient, en nous intéressant notamment au rôle de l'Etat dans ces processus ainsi qu'à l'ampleur des changements ainsi occasionnés.

    Jacques de Maillard, « Les chefs de projet et les recompositions de l'action publique. Un nouveau métier urbain », Centre de Recherche d'Urbanisme, Paris : Centre de Recherche d'Urbanisme et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2000, pp. 6-18    

    Entre la mission impossible et la performance médiatrice, les chefs de projet en développement social et urbain s'interrogent sur leur métier. D'origine militante, ce métier éminemment relationnel s'est institutionnalisé au fil du temps en s'intégrant notamment dans les structures municipales. Les multiples tensions qui traversent son exercice quotidien — entre technique et politique, local et global, spatial et social — et l'émiettement des statuts limitent la construction d'un référentiel professionnel commun. Le chef de projet devient la figure emblématique des mutations de la gouvernance urbaine actuelle.

    Jacques de Maillard, « Le partenariat en représentations : contribution à l'analyse des nouvelles politiques sociales territorialisées », Institut de Management Public, Paris : Institut de Management Public et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2000, pp. 21-41    

    Les années 80 et 90 ont été marquées par la diffusion de politiques sociales urbaines contractualisées. On se propose d'aborder ces politiques sous un angle particulier : à partir de ce qu'en disent les acteurs. A l'analyse, il apparaît que ces discours sont structurés autour de trois topiques : l'horizon participatif, la thématique du consensus et le fondement territorial des communautés d'action. Ces trois thèmes exercent entre eux des rapports magnétiques au point que l'on puisse parier d'une rhétorique du 'partenariat territorialisé". Ces discours sont, à n'en point douter, des représentations imparfaites d'une réalité plus complexe et moins consensuelle. Ils n'en sont pas pour autant indignes d'intérêt pour le chercheur. Ils traduisent la recomposition des modes de représentations (au double sens 'd'images et de perceptions du monde' et de 'mise en scène') de l'action publique, mutation liée à la généralisation des conventions et la montée en puissance des villes dans les modes de gestion urbains. Ils sont en cela symptomatiques des incertitudes et ambiguïtés des transformations de l'action publique contemporaine.

  • Jacques de Maillard, Martine Barthélémy, Associations : un nouvel âge de la participation ?, Association française de science politique, Paris : Fondation nationale des sciences politiques (France), Paris : Association française de science politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2001, pp. 303-306    

    De Maillard JacquesDe Maillard Jacques. Martine Barthélémy, Associations : un nouvel âge de la participation ?. In: Revue française de science politique, 51ᵉ année, n°1-2, 2001. pp. 303-306.

    Jacques de Maillard, Pauvreté urbaine. Le lien et les lieux : Antonio Cunha, Jean.-Philippe. Leresche, Isabelle Vez, Observatoire des Politiques Publiques en Europe du Sud (OPPES), Montpellier : Observatoire des Politiques Publiques en Europe du Sud (OPPES) et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1999, pp. 131-134    

    de Maillard Jacques. Pauvreté urbaine. Le lien et les lieux : Antonio Cunha, Jean.-Philippe. Leresche, Isabelle Vez. In: Pôle Sud, n°10, 1999. Les politiques culturelles en Europe du Sud., sous la direction de Vincent Dubois et Emmanuel Négrier. pp. 131-134.

  • Jacques de Maillard, Valérie Icard, Les politiques de prévention de la délinquance et de sécurité publique : enjeux locaux et partenariats institutionnels, 2022, pp. -202301--2022---3-010922   

  • Jacques de Maillard, Andy Smith, Understanding the EU's Council of Ministers through its committees: Existing knowledge and new directions for research, 2011, 31 p.   

  • Jacques de Maillard, « Les lignes rouges de l’administration », le 12 janvier 2024  

    Journée d’étude organisée par l’Université Paris Dauphine - PSL et la Direction de la recherche de l’INSP sous la direction d’Alix Perrin, Renaud Dorandeu et Fabrice Larat.

    Jacques de Maillard, « Justice et injustices raciales aux Etats-Unis », le 27 octobre 2023  

    Journée d'étude organisée par l'IRM, l'ISCJ, le CERCCLE et le DETS, Université de Bordeaux sous la direction scientifique de David Diallo (IRM), Sarah-Marie Cabon (ISCJ) et Thomas Acar (CERCCLE)

    Jacques de Maillard, « Les professionnels de la déviance et de la délinquance : quels enjeux d’hybridation ? », le 11 février 2021  

    Organisée par le réseau thématique « Normes, déviances et réactions sociales » de l’Association Française de Sociologie (RT3/AFS) et l’Institut du Droit de l’espace, des territoires, de la culture et de la communication (IDETCOM/UT1)

    Jacques de Maillard, « Les nouvelles frontières entre police administrative et police judiciaire après la fin de l’état d’urgence », le 10 décembre 2019  

    Colloque organisé par l’Institut Francais des Sciences Administratives

    Jacques de Maillard, « Les institutions pénales saisies par les gouverné.e.s », le 03 avril 2018  

    Organisée par Jérémie Gauthier, IRIS-EHESS et Centre Marc Bloch et Cécile Vigour, Centre Emile Durkheim, CNRS dans le cadre du groupe de projet EPoPé de l'AFSP (Etudes politiques sur le pénal)

    Jacques de Maillard, « Polices et populations », le 04 juillet 2017  

    Ce colloque s’adresse à celles et ceux qui s'intéressent aux questions de relations polices et populations

    Jacques de Maillard, « Global Policing and Transnational Law Enforcement », le 16 mars 2017  

    Organisée dans le cadre des partenariats existant entre Paris II et King's College London, à savoir le Double Master 1 en droits français et anglais et le Master 2 Juriste européen - European Law School.

    Jacques de Maillard, « L’Europe de la sécurité et de la justice », le 14 octobre 2016  

    Face à « l’Europe des insécurités » quelle contribution la justice en France et au plan européen est-elle en mesure d’apporter ?

    Jacques de Maillard, Olivier Costa, Andy Smith, « Un régime sectoriel, le territoire et le travail politique : le cas du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux », Colloque "Régimes territoriaux et développement économique", Bordeaux, le 15 décembre 2005 

    Jacques de Maillard, Olivier Costa, Andy Smith, « La régulation de l'industrie vitivinicole : un jeu d'échelles fortement politique », 8ème Congrès de l'AFSP : Table ronde n°6 : « Villes, régions, État, Europe : l'action publique à l'épreuve des changements d'échelle », Lyon, le 14 septembre 2005   

    Jacques de Maillard, « Hybridation des projets culturels, segmentation des pratiques administratives ? », Journée d'Etudes Jeunes Chercheurs : Les politiques culturelles face à l'hybridation des pratiques artistiques, Grenoble, le 27 mai 2005 

    Jacques de Maillard, « Les services de prévention-sécurité à l'épreuve du politique », Session 3 : Gestion publique locale et politique. Quatorzième Colloque International : Le management public à l'épreuve de la politique, Bordeaux, le 01 mars 2005 

    Jacques de Maillard, Andy Smith, « La sécurité intérieure entre logiques d'action nationales et européennes. Un milieu professionnel sans société politique », Séminaire "Européanisation et sociétés politiques nationales", Rennes, le 01 janvier 2005 

    Jacques de Maillard, Anne-Cécile Douillet, « The judiciary and partnership at the local level in France », 3e Séminaire International : Partnership, crime and security, Grenoble, le 01 septembre 2004 

    Jacques de Maillard, « Governing safety in France », 4th annual Congress of the European Society of Criminology, Amsterdam Netherlands (NL), le 01 août 2004 

    Jacques de Maillard, « Les politiques de prévention et de sécurité locale », Atelier 1 : Idéologies partisanes et action publique territoriale. Colloque International : Les idéologies des politiques territoriales, Rennes, le 04 mars 2004 

    Jacques de Maillard, « La dimension politique des politiques publiques », Séminaire conjoint CERAPS / PACTE : L'action publique locale au croisement de l'analyse des politiques publiques et de la sociologie, Lille, le 13 janvier 2004 

    Jacques de Maillard, « La médiation sociale ou les avatars d'une catégorie d'action publique », Colloque International : Médiation(s) et politique(s), Bordeaux, le 01 octobre 2003 

    Jacques de Maillard, Andy Smith, « Council committees in the Government of the EU. Case-study comparisons from the 1st and 3rd pillars », EUSA Eighth Biennal International, panel 12F : Europeanization through EU Commitees, Nashville (Tenessee) United States (US), le 27 mars 2003 

    Jacques de Maillard, « La politique de la ville en France », Forum URBAMA : Politiques comparées de la ville. France - Maghreb ? dans le cadre de la Deuxième Semaine de la Ville, Tours, le 01 mars 2003 

    Jacques de Maillard, « Governing security in France », Colloque International : European perspectives on the public safety politics, Milton Keynes United Kingdom (GB), le 01 février 2003 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Laure Sabatier, Policer les violences de genre, thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Mathilde Darley  

    Au tournant des années 1970, le lien entre rapports sociaux de genre et violences interpersonnelles devient un enjeu majeur de la recherche féministe anglo-saxonne et francophone. Partant du constat que les violences dont les femmes sont victimes sont majoritairement exercées par des hommes, ces violences sont considérées comme un levier de production et de maintien de la domination patriarcale exercée par les hommes sur les femmes. Dans les années 1990, les organisations internationales, et notamment l'ONU avec la déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes (1993), donnent une forte impulsion au 'problème' de la violence de genre. L'institutionnalisation de la lutte contre les violences faites aux femmes y est envisagée comme une sous-catégorie d'une catégorie plus large d'analyse de l'action publique, celle de la 'cause des femmes dans l'État' (Revillard, 2016). Trois conclusions essentielles émergent de la littérature qui s'intéresse à cette institutionnalisation : 1) elle provoque la fragmentation des violences de genre en sous-catégories de l'action publique, à l'instar des violences faites aux femmes ou des violences conjugales (Lieber et Roca i Escoda, 2015) qui font l'objet de dispositifs et de narratifs différenciés. 2) Les politiques sont principalement centrées sur la prise en charge des femmes victimes, c'est-à-dire qu'elles consistent pour partie en la mise en place de dispositifs de protection indépendamment du déploiement d'une réponse répressive à l'encontre de l'auteur. 3) L'accès à ces dispositifs de protection des victimes fait l'objet d'une judiciarisation croissante (Brown, 2018), et ce dans un contexte de constitution progressive des violences de genre en problème de sécurité publique (Jouanneau, 2024) Cette judiciarisation confère une place de plus en plus significative aux forces de sécurité intérieure dans le déploiement des politiques de lutte contre les violences de genre et de protection des victimes. Deux évolutions majeures semblent alors se dessiner, que cette thèse se propose d'étudier : l'importation d'une figure de la femme victime de violences telle que cadrée par le féminisme institutionnel dans des institutions historiquement dédiées 'au contrôle des hommes par les hommes' (Darley, 2014), et l'introduction d'une mission de 'prise en charge des victimes' dans des institutions historiquement dédiées à 'l'étiquetage de la délinquance' (Mainsant, 2012). À la croisée de la sociologie de l'action publique et de celle de la police donc, la thèse répondra à la question suivante : dans quelle mesure la mobilisation croissante de la police dans les politiques publiques de lutte contre la violence de genre participe à reconfigurer le champ d'intervention, le répertoire d'action et les pratiques des forces de sécurité intérieures ? Premier axe de recherche : émergence et importation de la figure de la femme victime de violence dans l'institution policière et évolution des doctrines de prévention de la délinquance H.1 : L'insertion de la police dans les politiques de lutte contre les violences de genre entraîne l'extension des prérogatives de l'institution policière à la prise en charge des femmes victimes. Deuxième axe de recherche : évolution, reconfiguration et permanences des pratiques professionnelles policières au contact d'une nouvelle catégorie d'action, la protection des femmes victimes de violence H.2 : La prise en charge des violences de genre par la police contribue à les fragmenter, en se concentrant sur les violences physiques urgentes et en marginalisant d'autres types de violences, et notamment les violences sexuelles au sein du couple. H.3 : Les routines de ciblage policier, comprises comme des processus “d'étiquetage” de la délinquance sur des critères d'évaluation du danger reposant notamment sur le genre, la race et la classe, se reconfigurent dans les pratiques de ciblage du public des femmes victimes de violence.

    Valentina Fagotti, Gouverner et produire la sécurité dans les territoires.Les élus locaux à l'épreuve des mobilisations contre l'insécurité , thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Renaud Epstein  

    Les modes de gouvernement et de production de la sécurité publique ont connu des profondes transformations depuis les années 1980 en France. Les communes occupent aujourd'hui une place importante parmi les acteurs de la gouvernance de la sécurité locale. De nombreuses organisations à toutes les échelles de l'action publique prennent part à la gestion partagée de la sécurité dans les territoires à travers des outils contractuels mis en place par l'État et un large processus de conventionnement auquel les villes ont également contribué. Leurs responsabilités et leurs activités se croisent et se superposent. Les tensions et les réticences restent fortes ; elles sont liées aux identités, aux croyances, aux finalités, aux ressources et aux stratégies différenciées des acteurs, ainsi qu'à la manière dont ils investissent les arènes de la gouvernance et les possibilités qu'elle offre. Dans ce cadre, qui semble privilégier les interrelations et les processus de coordination horizontale entre acteurs institutionnels et professionnels, l'objectif de la thèse est double. D'une part, documenter et intégrer aux analyses l'étude de collectifs (non-institutionnels) d'habitants et de commerçants qui s'organisent et se mobilisent pour revendiquer plus de sécurité et la prise en charge des « désordres » urbains par les pouvoirs publics, en ciblant particulièrement les exécutifs locaux. D'autre part, s'intéresser à la manière dont les élus locaux investissent ces demandes de sécurité qui interpellent, directement ou indirectement, leur capacité à agir et à gouverner, et politisent les questions de sécurité, au prisme de leurs appartenances partisanes par exemple. Pour ce faire, elle croise perspectives et approches issues de la sociologie de l'action publique, de la sociologie du pouvoir local et de la sociologie des mouvements sociaux. La recherche sera menée en perspective comparative à partir des dernières élections municipales de 2020 à travers trois terrains en France : les quartiers Guillotière à Lyon, Centre-ville à Nantes et Victoire-Capucins à Bordeaux. Ces trois quartiers sont, depuis quelques années, le théâtre de mobilisation de mouvements citoyens « en colère » ; au cœur de grandes villes, ils sont un objet de préoccupation majeur pour les exécutifs locaux, et se retrouvent au centre de conflits entre des habitants et des commerçants aux manières de vivre la sécurité et la tranquillité publiques inégales. Cette recherche empruntera essentiellement à des méthodes qualitatives (entretien semi-directif, observation) et à un suivi régulier de l'actualité (lois, règlements, documents administratifs, presse).

    Bertrand Rozan, Sécurité publique contre sécurité privée. Une analyse comparée des politiques publiques françaises et britanniques, thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Jean Joana  

    Depuis les années 1980-1990, la France et la Grande-Bretagne ont vu les logiques néolibérales s'imposer au champ de la sécurité. Ainsi, face à des contraintes budgétaires appliquées à ce champ régalien, ces deux pays font face à une montée en puissance des acteurs privés de la sécurité et donc à une redéfinition du champ d'action de l'État. Néanmoins, ces deux pays, qui sont donc confrontés à une même logique de diversification des fournisseurs de services de sécurité, ont tous deux des traditions étatiques bien différentes avec d'un côté la France, dit pays "fort", et de l'autre la Grande-Bretagne, dit État "faible". De plus ces deux pays ont des systèmes de Police différents. Cette thèse aura ainsi pour objet d'analyser les politiques publiques régissant l'articulation entre sécurité publique et sécurité privée en France et en Grande-Bretagne, et de comprendre comment ces deux pays peuvent être confrontés tous deux à une même logique d'externalisation de la sécurité.

    Marguerite Trabut, Des psychologues en « miroir » de l'institution policière ? Sociologie des activités de soutien psychologique au sein de la police nationale, thèse en cours depuis 2020  

    Les agents de police sont réputés particulièrement réticents à consulter des psychologues et plus favorables à s'en remettre à leurs pairs (Boussard, Caroly, Loriol, 2005). Pourtant, depuis sa création en 1996, le service de la police nationale dédié au soutien psychologique de ses fonctionnaires a vu ses effectifs se démultiplier, passant d'une trentaine de psychologues dans les années 2000, à plus de 120 aujourd'hui. Il est ainsi devenu un des plus importants réseaux de psychologues dédiés, en France, à des agents de la fonction publique ou à une catégorie de population spécifique, avec un·e psychologue pour 1650 agents de police contre, par exemple, un·e pour 3000 en Gendarmerie et chez les Pompiers de Paris. Les interventions de ces psychologues dans l'institution policière sont traversées par des tensions quand aux frontières entre les sphères personnelles, professionnelles et opérationnelles des agents, entre les situations relevant de l'urgence ou du temps long, entre les différents niveaux hiérarchiques policiers, entre l'action, l'oral et l'écrit etc. A partir d'une enquête menée par archives, entretiens et observations, cette thèse porte sur les attentes et tensions à l'œuvre dans la mise en place de ce dispositif d'intervention psychologique à l'interface entre différents acteurs : psychologues, portant le dispositif ; acteurs administratifs, impliqués dans sa genèse et son encadrement ; commissaires de police à la fois prescripteurs et bénéficiaires de ses interventions ; agents de police visés par ces dernières ; responsables associatifs policiers revendiquant le développement d'un contre-modèle. Le premier chapitre porte sur l'élargissement du mandat des psychologues dans la police entre les années 1980 et 1990. Le second concerne les rapports entre ces psychologues et leurs responsables hiérarchiques administratifs pour identifier les modalités de contrôle et d'extension d'un dispositif d'intervention psychologique interne à une institution. Le chapitre trois traite des relations entre les commissaires de police et les psychologues pour mettre en lumière les conceptions concurrentes de l'urgence dans lesquelles s'inscrivent ces interventions psychologiques (suivant des impératifs de réactivité ou de soutien à long terme), et les enjeux de division du travail de soutien entre ces deux groupes. Le quatrième chapitre porte sur les cadres d'intervention des psychologues de soutien auprès des agents de police. Il s'agit notamment de voir comment les psychologues de soutien peuvent être amené⸱es, du fait de leur environnement de travail, à utiliser des outils relevant plutôt des TCC que de la psychanalyse et ce quelques soit leur formation ou leur orientation clinique initiale. Enfin, le dernier chapitre analyse les convergences et divergences, entre psychologues de la police et pair-aidant·e·s bénévoles policier⸱e⸱s, dans les conceptions des problématiques touchant les agents de police, de leur rôle face à celles-ci et du soutien « bien fait ».

    Manon Veaudor, Les « frontières » de l’ordre carcéral : Affectation, négociation des identités et surveillance en maison d'arrêt, thèse soutenue en 2020 à université ParisSaclay en co-direction avec Christian Mouhanna, membres du jury : Gilles Chantraine (Rapp.), Martine Kaluzsynski (Rapp.), Camille Hamidi  

    Résumé : Cette thèse porte sur les pratiques d’affectation des détenus à l’intérieur des maisons d’arrêt. À partir d’une enquête ethnographique dans deux établissements pour hommes, elle interroge les modalités de production de l’ordre à l’appui de l’observation des pratiques des surveillant•es pénitentiaires, à travers les manières de classer, de catégoriser, d’affecter et de surveiller les détenus. L’analyse met également en regard les pratiques observées avec les points de vue des détenus. En combinant l’étude des modes d’identification de ces derniers avec celles des modes d’organisation des secteurs de détention, elle montre que la gestion de l’espace façonne également les « carrières » individuelles au sein de l’institution.Elle analyse pour cela les modalités de gestion de l’ordre carcéral en lien avec l’environnement extérieur, et notamment les territoires d’origine des détenus. Dans cette perspective, trois entrées sont privilégiées : l’une porte sur l’étude du quartier arrivants, l’autre sur les pratiques d’affectation telle que mises en place et perçues ; la troisième, enfin, s’intéresse à l’implantation du renseignement pénitentiaire. Ces points d’entrée permettent de saisir la façon dont les pratiques et les catégories pénitentiaires sélectionnent des informations sur l’environnement extérieur mais également sur les parcours antérieurs des détenus. On interrogera donc sous cet angle la reconfiguration des pratiques de surveillance à l’aune des réformes contemporaines de l’enfermement pénal. Le matériau mobilisé est issu d’une enquête de neuf mois dans deux maisons d’arrêt de régions différentes. Il combine l’observation des pratiques professionnelles en détention et au sein des commissions pluridisciplinaires d’affectation. Il se compose également d’entretiens semi-directifs menés auprès de détenus, de personnels de surveillance et de direction.

    Pierre Pozzi, La genèse du consentement, thèse en cours depuis 2018 en co-direction avec Mathilde Darley  

    Ce travail de recherche porte sur la socialisation des « jeunes » aux policier.e.s. Nous nous intéressons à la production du consentement à la violence physique légitime et à l'apprentissage de l'exercice de l'autorité de ses détenteur.ice.s pour les collégien.ne.s et lycéen.ne.s. Nous poursuivons un double objectif : tout d'abord contribuer à une compréhension nouvelle des processus de socialisation à la police au sein d'une société démocratique ; pour, dans un second temps, resituer l'analyse dans le cadre de l'exercice de l'autorité de l'Etat. Notre questionnement principal réside donc dans une interrogation à double sens : Comment les jeunes se socialisent-ils/elles aux forces de l'ordre ? Et de quelles manières ces institutions étatiques chargées de missions répressives socialisent-elles les jeunes à leur autorité ?

    Cédric Paulin, Vers une politique publique de la sécurité privée?Réguler la sécurité privée (1983-2014), thèse soutenue en 2017 à Université ParisSaclay ComUE, membres du jury : Yves Surel (Rapp.), Frédéric Ocqueteau et Marie-Anne Frison-Roche  

    La création, en 2011-2012, du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), nouvelle agence parapublique chargée de la régulation et du contrôle de la sécurité privée réglementée, a été perçue, tant par les professionnels du secteur que par les autorités publiques et même politiques (« révolution du secteur trente ans après la loi de 1983 »), comme une réforme fondamentale répondant aux évolutions de la sécurité privée. Cette réforme, qui intervient 30 ans après la première loi, celle du 12 juillet 1983, dite fondatrice en matière de sécurité privée, n’en est-elle qu’un lointain avenant ? Elle nécessite de réinterroger, après les avoir d’abord construites, les deux termes de l’articulation entre l’Etat et la sécurité privée, à savoir la régulation de la sécurité privée et la coproduction public/privé de la sécurité, jusqu’à poser la question de l’existence d’une politique publique de la sécurité privée.Associée à la création de la Délégation interministérielle à la sécurité privée (DISP) en 2010, devenue Délégation aux coopérations de sécurité en 2014, la question du sens et de la portée de ces évolutions administratives se pose : pourquoi et comment l’Etat en est-il arrivé à mettre en place une nouvelle régulation de la sécurité privée ? Comment qualifier et caractériser cette « régulation » ? Quelle est sa nature et quels sont les premiers résultats ?Dans le cadre de l’analyse cognitive de l’action publique, le registre de la traduction sera un outil théorique utile pour comprendre les modalités d’avancée de ces réformes.Un prologue définissant la place du chercheur dans l’objet d’étude et un épilogue dépassant la chronologie de l’étude (post-2014) contextualisent un peu plus largement, enfin, cette analyse sociologique de l’action publique.

    Baptiste Mollard, Décolonisation et formation d'une capacité administrative autonome , thèse en cours depuis 2017 en co-direction avec Emmanuel Blanchard  

    De 1947 à 1963, de nombreux Algériens bénéficient d'une liberté de circulation vers la métropole. Avec près de 250 000 individus en France en 1954, plus de 500 000 en 1965 et un peu moins de 900 000 en 1976, ils fourniraient, selon les gouvernements français et algériens successifs, un revenu à un quart ou un cinquième de la population. Ces pratiques de subsistance sont activement encouragées par le Gouvernement général d'Algérie qui promeut une émigration de travail masculine dès 1955. Malgré des interruptions liées à la guerre, la transition vers l'indépendance et la naissance conflictuelle d'une diplomatie franco-algérienne, ces dispositifs d'encadrement sanitaire et professionnel sont réinvestis jusqu'en 1973 par l'Etat indépendant. Cette thèse analyse cette émigration d'État à l'aune de la formation d'une capacité administrative algérienne autonome au moment de la décolonisation des institutions. En contexte de sous-emploi massif, elle étudie la bureaucratisation des interactions entre candidats et services d'encadrement. À partir d'archives coloniales et diplomatiques françaises, de documents algériens de la littérature grise et de la presse, d'entretiens avec d'anciens fonctionnaires algériens et d'archives privées fournies par ces derniers, elle démontre le caractère structurant des tensions entre des individus et des communautés paysannes émigrant selon leurs logiques propres et une action publique algérienne de contrôle des frontières et des mobilités.

    Adrien Maret, « On ne mord pas la main qui nous nourrit » ? Action associative et politique partenariale de la direction de l'administration pénitentiaire, thèse en cours depuis 2015 en co-direction avec René Lévy  

    « On ne mord pas la main qui nous nourrit » ? Action associative et politique partenariale de la direction de l'administration pénitentiaire Mots clés : associations ; espace pénitentiaire ; prison ; politique partenariale ; action sociale Afin d'interroger les conditions d'intervention associative dans l'espace pénitentiaire en France et les modalités de coopération avec l'administration, cette recherche porte sur les principales têtes de réseaux associatifs dans le domaine « prison-justice » (Secours catholique, Croix-Rouge, Genepi…). Ces associations agissent pour la plupart en prison ou à la sortie, en réalisant des actions sociales au sens large (aides matérielles, ateliers de formation, prévention sanitaire…) auprès des personnes majeures sous main de justice ou qui l'ont été. Elles ont la particularité d'être majoritairement composées d'équipes bénévoles, éventuellement appuyées par des personnes salariées, et d'interagir régulièrement avec la direction de l'administration pénitentiaire (DAP). Cette thèse repose sur une approche transversale et multiniveaux des liens entre ces associations et les pouvoirs publics. Elle articule une perspective sociohistorique, s'intéressant aux conditions d'émergence et de diffusion de l'action associative dans l'espace pénitentiaire au cours la seconde moitié du XXème siècle ; une analyse du cadre juridique et des pratiques d'encadrement rencontrées à l'époque contemporaine par les intervenant∙e∙s extérieur∙e∙s ; et une étude détaillée des relations partenariales nouées à l'échelon central par la DAP et les associations. Les résultats obtenus se fondent sur le traitement qualitatif d'un corpus documentaire inédit, une enquête de terrain par entretiens et de longues séquences d'observation ethnographique menées de 2015 à 2020 auprès des représentant·e·s d'associations et de la DAP. D'une part, l'intérêt de cette démarche est d'interroger la participation associative à l'action publique pénitentiaire : dans sa capacité à faire émerger de nouveaux services et problèmes publics, à assurer des actions sur l'ensemble du territoire, et à influer sur le fonctionnement du système et sur les décisions politico-administratives. D'autre part, elle permet d'analyser la régulation opérée par l'État sur ces interventions menées par le secteur privé non lucratif. Les interventions associatives, en particulier en détention, sont reconnues par la législation, mais faiblement règlementées au-delà des simples autorisations d'accès. L'institutionnalisation s'est faite de façon non harmonisée, si bien que les associations restent confrontées à une disparité de traitements administratifs et de décisions discrétionnaires. Enfin, la DAP a constitué une arène partenariale à l'échelon central, qui offre un espace de négociation et de confrontation, des remontées d'information, ainsi que des leviers pour appuyer le développement des réseaux associatifs. Cette thèse montre que, par le biais de l'encadrement partenarial du secteur associatif, l'État central est moins dans une forme de désengagement que dans une reconfiguration à distance de son action. Au cours du XXème siècle, l'administration pénitentiaire s'est vu retirer de nombreuses prérogatives sociales, éducatives et sanitaires, au profit d'autres services publics. Pourtant, elle réaffirme son souhait de développer une prise en charge plus complète des personnes, bien qu'elle laisse ou délègue de nombreux aspects à des associations. C'est à partir de ses objectifs redéfinis que la DAP formalise ses relations à travers des conventions partenariales et soutient des associations tout en les évaluant à partir d'indicateurs. Dès lors, le secteur associatif constitue une interface entre le rôle répressif et social de l'État. Il se trouve ainsi confronté à des tensions entre participation et dénonciation, engagement citoyen et travail gratuit, le tout dans le cadre d'une coopération asymétrique et sous contrôle.

    Bénédicte Féry, Gouverner par les données ? , thèse soutenue en 2015 à VersaillesSt Quentin en Yvelines  

    Les technologies informatiques – et plus spécifiquement les systèmes d’information – occupent une place de plus en plus importante au sein des administrations publiques, dans un contexte où la « modernisation » de l’Etat s’accompagne des mythes de la « transparence » et de la « rationalisation ». Si dans les pays anglo-saxons, les effets du couplage entre technologies et politique publique ont fait l’objet de nombreux travaux, en France, la nature des transformations induites par ce type de dispositif sur les façons de concevoir et mettre en œuvre l’action publique n’est que peu abordée. Cette thèse examine, à partir du cas du déploiement d’un système d’information dans l’institution judiciaire pénale, les effets produits par l’introduction de ces technologies d’information et de communication sur les rapports qu’entretiennent les différents niveaux d’action publique.Ce travail conjugue une approche de type « top down » – afin de saisir les logiques qui président à la conception et à la diffusion du système d’information – et une approche de type « bottom up » – permettant d’appréhender les logiques d’appropriation et d’usage qui se jouent localement. Il met notamment en exergue les paradoxes qui se révèlent au cours de la confrontation entre les normes véhiculées par le dispositif et les normes d’action locale, et leurs conséquences, notamment sur les objectifs de rationalisation, maîtrise et performance assignés aux systèmes d’information. In fine, cette thèse interroge la fonction politique de ce type de dispositif et discute du type de configuration que ces outils induisent entre les différents échelons de l’administration pénale au prisme des ses instrumentations.

    Mustapha El Mnasfi, Les dispositifs institutionnels dans les politiques de lutte contre l’exclusion urbaine - Le cas des dispositifs participatifs dans le PNRU en France et dans l’INDH en milieu urbain au Maroc : Approche comparative entre deux métropoles françaises (Lille et Amiens) et deux métropoles marocaines (Rabat et Casablanca), thèse soutenue en 2015 à VersaillesSt Quentin en Yvelines, membres du jury : Jean-Noël Ferrié (Rapp.), Abdallah Saaf (Rapp.), Pascal Dauvin et Renaud Epstein  

    L’objectif de ce travail est de chercher à comprendre comment des dispositifs participatifs génèrent des effets au niveau de la relation entre les représentants des pouvoirs publics et les représentants associatifs mobilisés autour des dispositifs mis en place dans le cadre du « Programme national de rénovation urbaine » en France et de l’« Initiative nationale pour le développement humain en milieu urbain » au Maroc. Cela permet de comprendre les points communs et divergents entre les deux cas étudiés.Cette recherche s’appuie sur le recueil d’environ 70 entretiens semi-directifs. Ceux-ci ont été réalisés avec des acteurs publics et associatifs impliqués dans le « PNRU » en France et dans l’« INDH en milieu urbain » au Maroc.Cette thèse montre que les dispositifs participatifs mis en œuvre dans le cadre du Programme national de rénovation urbaine et de l’INDH en milieu urbain, contribuent à transformer la relation entre les représentants des pouvoirs publics et les représentants associatifs. Ces dispositifs ont donné lieu à l’émergence de « professionnels » de la participation. L’enquête montre par ailleurs que les pouvoirs publics utilisent les ressources associatives pour produire de l’action publique dans les quartiers populaires. Dans ce cadre, les acteurs associatifs accomplissent des actions qui devraient être réalisées par des agents publics.

    Bénédicte Féry, Gouverner par les données ?, thèse soutenue en 2015, membres du jury : Valérie Boussard (Rapp.), Philippe Bezes (Rapp.), Cécile Vigour et Christian Mouhanna    

    Les technologies informatiques – et plus spécifiquement les systèmes d’information – occupent une place de plus en plus importante au sein des administrations publiques, dans un contexte où la « modernisation » de l’Etat s’accompagne des mythes de la « transparence » et de la « rationalisation ». Si dans les pays anglo-saxons, les effets du couplage entre technologies et politique publique ont fait l’objet de nombreux travaux, en France, la nature des transformations induites par ce type de dispositif sur les façons de concevoir et mettre en œuvre l’action publique n’est que peu abordée. Cette thèse examine, à partir du cas du déploiement d’un système d’information dans l’institution judiciaire pénale, les effets produits par l’introduction de ces technologies d’information et de communication sur les rapports qu’entretiennent les différents niveaux d’action publique.Ce travail conjugue une approche de type « top down » – afin de saisir les logiques qui président à la conception et à la diffusion du système d’information – et une approche de type « bottom up » – permettant d’appréhender les logiques d’appropriation et d’usage qui se jouent localement. Il met notamment en exergue les paradoxes qui se révèlent au cours de la confrontation entre les normes véhiculées par le dispositif et les normes d’action locale, et leurs conséquences, notamment sur les objectifs de rationalisation, maîtrise et performance assignés aux systèmes d’information. In fine, cette thèse interroge la fonction politique de ce type de dispositif et discute du type de configuration que ces outils induisent entre les différents échelons de l’administration pénale au prisme des ses instrumentations.

  • Adrien Mével, Des polices uniformes ? : une comparaison de la participation des polices municipales à la production locale de l'ordre dans trois grandes villes françaises, thèse soutenue en 2024 à Université de Rennes 2023 sous la direction de Thomas Aguilera, membres du jury : Émilie Curinier-Biland (Rapp.), Anne-Cécile Douillet (Rapp.), François Bonnet et Audrey Freyermuth  

    L’essor des polices municipales en France est particulièrement visible dans les grandes villes, où ces services prennent maintenant une place importante en matière de sécurité publique. Cette croissance pose deux questions centrales : la municipalisation de la production de l’ordre génère-t-elle une différenciation entre territoires urbains, ou s’accompagne-t-elle d’une standardisation de ces services de police ré-émergents ? Et les polices municipales reproduisent-elles le modèle de la police nationale, ou incarnent-t-elles une voie spécifique ? Pour répondre à ces questions, la thèse mobilise un cadre d’analyse au croisement des sociologies de l’action publique, de la police, et des groupes professionnels. Le matériau empirique est issu d’une enquête menée dans trois grandes villes françaises entre 2018 et 2023. La thèse démontre deux grands résultats. Premièrement, l’analyse comparative permet d’invalider l’idée d’une standardisation des polices municipales : si celles-ci suivent bien des trajectoires communes, les temporalités et les modalités de leur développement sont différentes, ce qui limite la convergence, et peut même réintroduire des formes de divergence entre les services étudiés. Deuxièmement, l’isomorphisme des polices municipales vers la police nationale est limité : bien que les agents municipaux se revendiquent de plus en plus comme policiers, des modes contrastés d’investissement du métier cohabitent ; de plus, les jeux de distinction entre policiers déplacent les lignes de démarcation plutôt qu’ils ne les effacent. La thèse conclut en proposant une typologie des polices municipales de grandes villes pour de futures recherches.

    Stéphanie Archat, La construction du « harcèlement de rue » comme problème public en France : Entre médiatisation, militantisme et action publique, thèse soutenue en 2022 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Catherine Achin, membres du jury : Lilian Mathieu (Rapp.), Sylvie Tissot (Rapp.), Marylène Lieber et Gwenaëlle Perrier  

    La thèse porte sur la construction en train de se faire, au cours des années 2010 en France, d’un nouveau problème public : le « harcèlement de rue ». Pour mettre au jour ce processus, elle mobilise des méthodes variées (observations, entretiens, analyses documentaires et de presse) au service d’une enquête multi-située menée entre médias, militant·e·s féministes, actions publiques nationales et locales, et polices. Tout en montrant les contributions de chacun d’elles et eux à la fabrique du problème, la recherche met en évidence les interactions et rapports de pouvoir entre espaces et acteur·rice·s, pour expliquer les modalités spécifiques de construction de ce problème. Elle éclaire ainsi la façon dont un sujet qualifié de genré devient cadré comme un problème également spatialisé, racialisé et sécuritaire. Enfin, elle conclut, malgré la rapide montée en puissance et mise en loi de l’enjeu (avec la contravention d’outrage sexiste), que la construction du problème reste inaboutie et fragile.

    Valerian Benazeth, Comment s'épuise le crime : contextes, parcours et représentations des processus de désistance sur le territoire parisien, thèse soutenue en 2021 à université ParisSaclay sous la direction de Philippe Robert et Renée Zauberman, membres du jury : Laurent Mucchielli (Rapp.), Isabelle Fortin-Dufour (Rapp.), Marwan Mohammed et Stephen D. Farrall  

    Depuis la seconde moitié du XXe siècle, la tendance punitive de nos sociétés a abouti à une surpopulation carcérale. En France elle s’élève au 1er janvier 2020 à 70 651 détenus écroués pour 61 080 places opérationnelles. L’opinion publique sensibilisée à cette thématique et un espace médiatique accaparé par les formes de la délinquance de rue exercent une pression politique pour concevoir les moyens de prévenir l’entrée des jeunes dans une carrière de délinquance et réduire les taux élevés de récidive : dans les trois ans après une incarcération, 2 sortants sur 3 retournent en prison.Après le développement de plusieurs dispositifs d’aménagements de peine et de mesures alternatives à la prison — la liberté conditionnelle, le sursis avec mise à l’épreuve, le travail d’intérêt général, et plus récemment le placement sous surveillance électronique — la probation a dû faire face à de nombreuses critiques et produire des pistes nouvelles pour répondre à ses détracteurs en justifiant empiriquement ses apports. C’est encore plus le cas avec l’essor des paradigmes de l’analyse rationnelle du crime — très critique sur le rôle de la prévention et de la probation — dont la transcription en politique publique sous la forme d’un durcissement pénal systémique a engendré une augmentation des taux d’incarcération et de récidive.En réponse, les recherches sur la désistance ont émergé aux États-Unis et prouvé que la grande majorité des personnes impliquées dans la délinquance finit par en sortir, souvent par des voies de traverses qui s’éloignent du périmètre d’interventions des acteurs institutionnels, ou pire, qui cherchent à se soustraire à leurs effets contreproductifs. Étudier les mécanismes qui président au processus de sortie des carrières dans la délinquance en France constitue ainsi le cœur de cette thèse. L’approche présente l’originalité de recueillir l’expérience de justiciables pour comprendre le déroulement de ce phénomène et complète ainsi le regard sur les effets et la réception de la politique pénale.Au cours de cette recherche, fondée sur l’ouverture des services de probation et de ceux de la Ville de Paris, la méthode de l’entretien biographique a permis de recueillir 33 parcours de désistance sur le territoire parisien. L’analyse inductive de ce matériau qualitatif a produit des savoirs nouveaux sur les modalités de sortie de la délinquance. Ainsi, ce travail a mis en exergue au moins trois grandes forces qui s’articulent dans ce processus :• L’influence de sphères de socialisation qui évoluent, s’expriment et/ou s’estompent dans la réorganisation d’un parcours hors de l’ancien référentiel déviant.• Les divers stigmates et représentations bloquantes à déconstruire pour opérer ce changement : sur les auteurs d’actes de délinquance ; sur l’argent qu’ils génèrent ; sur les opportunités que présente ou obère un passage dans la délinquance.• Le rôle clé de personnes-ressources dans de tels parcours : on propose une typologie des trajectoires de désistance selon leur dotation de base en ressources, leur rapport aux institutions et l’avancement dans la constitution de nouveaux capitaux pour entamer et accomplir leur changement.Cette recherche invite donc à multiplier les points d’entrée pour comprendre le processus complexe des sorties, en incluant le point de vue des désistants. Elle vise à établir les bases d’une étude longitudinale et systématisée du devenir des désistants pour augmenter leurs chances de réussite et hâter leur engagement vers une sortie.

    Rémi Habouzit, La copropriété dégradée, le relogement et après ? Professionnels et habitants dans une opération rénovation urbaine, thèse soutenue en 2017 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Laurent Willemez et Sandrine Nicourd, membres du jury : Agnès Deboulet (Rapp.), Delphine Serre (Rapp.), Sylvie Tissot  

    Depuis 2003, plus de 400 quartiers populaires classés en Zones Urbaines Sensibles (ZUS) et 4 millions d’habitants sont devenus les destinataires d’un Programme de Rénovation Urbaine (PRU) instauré par la « loi Borloo » d’orientation et de programmation pour la ville. Dans un objectif de transformation des quartiers et de mixité sociale, ces programmes entraînent des opérations de démolition/reconstruction de logements, la réhabilitation du parc existant et la redéfinition des espaces urbains collectifs (voirie, espaces verts, etc.).Les communes de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil en Seine-Saint-Denis font l’objet d’un de ces PRU. Tout en étant le plus important de France (en termes de budget et de logements détruits), il a aussi la particularité d’entraîner la démolition d’immeubles en copropriétés privées dégradées : les Bosquets à Montfermeil et la Forestière à Clichy-sous-Bois. À leur place, toutes les nouvelles constructions et les relogements se font dans le parc social. L’ensemble des habitants relogés passe donc du statut de propriétaires occupants ou locataires du parc privé à celui de locataires du parc social. Outre ce changement de statut résidentiel, cette situation s’accompagne de la mise en interactions régulières de ces « délogés » aux professionnels (de la ville, associatifs et des bailleurs) qui interviennent sur ce quartier, dans ces immeubles dans le cadre d’accompagnement pré et post relogement.Basée sur une enquête conduite par entretiens, observations et archives, cette thèse vise autant à saisir la genèse de cette politique, que les effets de la volonté de transformation des quartiers, par la généralisation du parc social, sur les pratiques professionnelles et les trajectoires des habitants relogés.Dans cette optique, les archives et les entretiens donnent à comprendre que la dégradation des anciennes copropriétés s’explique en priorité par leurs conditions de commercialisation, de production et de gestion. Or, toutes les mesures d’actions publiques, jusqu'à la signature du programme de rénovation urbaine, présentent systématiquement les habitants et leurs caractéristiques (populaires et immigrées) comme les principaux responsables de cette dégradation.L’ethnographie des pratiques professionnelles illustre ensuite comment dans les résidences neuves, ces acteurs se servent des interactions avec les habitants pour encadrer leurs manières d’habiter. Ce travail se faisant dans l’idée d’éviter une nouvelle dégradation des bâtiments.Enfin, les entretiens auprès des habitants (réalisés avant et après relogement) dévoilent comment le relogement et la rencontre avec les professionnels les déstabilisent dans leurs ancrages individuels et ébranlent le sens des hiérarchies internes à ce groupe social. Alors que les anciens propriétaires constituaient dans la copropriété la frange supérieure de ce groupe, ils sont aujourd’hui ceux qui se sentent le plus déclassés. À l’inverse, les locataires qui dans la copropriété occupaient les positions les plus dominées sont aujourd’hui les plus réhabilités.Au-delà des résultats empiriques, ces pistes analytiques situent les enjeux de la thèse à plusieurs échelles. D’abord, c’est dans une perspective constructiviste que ce travail illustre comment ces copropriétés et leurs occupants ont été construits comme un problème et une catégorie d’action publique. Ensuite, c’est en partant de la pratique des professionnels que cette thèse dévoile comment dans l’espace de la politique de la ville se maintiennent des formes d’encadrement et de domination à l’égard de certains publics cibles (ici issus des catégories populaires et immigrées). Enfin, cette thèse s’inscrit dans une sociologie des classes populaires autant attentives à leurs différences internes qu’aux modalités de réception variée d’une mesure d’action publique.

    Riccardo Marcato, L'insertion des jeunes en France et en Italie : politiques d'activation, stratégies institutionnelles et dynamiques professionnelles., thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Maryse Bresson et Enzo Mingione, membres du jury : Paolo Graziano (Rapp.), Patricia Loncle-Moriceau (Rapp.), Enrica Amaturo  

    En Europe le processus de subsidiarisation des politiques sociales et de l’emploi (Kazepov, 2010) impacte fortement les réseaux locaux d’acteurs liés à la mise en place de nouvelles politiques actives (van Berkel et Borghi, 2007 ; Heidenreich et Rice, 2016). Ses conséquences sont gérées au quotidien par les professionnels intervenant auprès des citoyens. Ils expliquent aux usagers les fractures d’un Etat social en phase de transition – d’une socialisation des risques collectifs à une responsabilité individuelle de la protection (Bresson, Colomb et Gaspar, 2015 ; Andreotti, Mingione et Polizzi, 2012) – et ils donnent du sens aux frontières institutionnelles, géographiques et sociales (Ferrera, 2005), construites entre les dispositifs des politiques actives.La question de recherche de cette thèse vise à montrer en quoi le modèle européen de politiques actives de l’emploi structure les pratiques et les fonctionnements de nouveaux systèmes locaux de welfare. Pour y répondre elle aborde les stratégies d’acteurs face aux antinomies causées par la dimension rhétorique du nouveau welfare actif (Bifulco, 2005) et la dimension pratique de la crise des financements. Il s’agit donc de traiter la question des marges de manœuvre des street level bureaucrates (Lipsky, 1980) pour faire face au changement et donner du sens à des directives européennes souvent éloignées des terrains d’intervention et des caractéristiques des publics cibles.Au niveau théorique, l’objectif de ce travail de recherche est de proposer un cadre conceptuel capable d’expliquer le processus de subsidiarisation et de l’activation de l’Etat social à partir de ses effets. Notre hypothèse de travail nous amène à explorer une corrélation entre les politiques actives de l’emploi et : 1. la fragmentation territoriale des institutions et des réseaux d’acteurs ; 2. la spécialisation des services publics de l’emploi ; 3. les nouveaux instruments de contractualisation ; 4. la professionnalisation et précarisation des intervenants.A l’aide d’une recherche comparative en France et en Italie, nous proposons une analyse des stratégies professionnelles intervenant dans les politiques sociales d’insertion en faveur des jeunes. A propos de politiques de jeunesse, elles nous montrent les composantes des systèmes locaux de welfare (Loncle, 2011) et dessinent les modalités de protection sociale pour les nouvelles générations. En outre, depuis la mise en place de la Stratégie Européenne de l’Emploi en 1997 et le Pacte Européen pour la jeunesse en 2005, elles indiquent les modalités de transition vers l’âge adulte et définissent les critères d’employabilité dans le marché de l’emploi européen. Nous privilégions la méthode spécifique des vignettes (Barter et Renold, 2000 ; Finch, 1987 ; Hughes et Huby, 2002) afin de montrer les coulisses et les stratégies d’acteurs dans le processus d’activation. Nous complétons ces matériaux d’enquête avec des entretiens semi-directifs et des observations participantes visant à interroger différents niveaux d’acteurs, institutionnels et professionnels, liés à la restructuration du welfare local.

    Jennifer Boirot, Experts psychiatres et crimes sexuels en Europe , thèse soutenue en 2015 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Xavier Crettiez  

    Cette étude comparée, à la fois transdisciplinaire et transnationale, permet d’esquisser un portrait de « l’expert psychiatre » européen, mais aussi de mieux comprendre son rôle et les enjeux de sa mission, à chaque stade de la procédure judiciaire (de la phase d’instruction jusqu’au procès, de la réception de la mission à la rédaction du rapport). L’immersion dans l’univers de travail de l’expert psychiatre (observation d’examen, de rapports, entretiens), dans le quotidien de la Justice (entretiens, observations d’audiences, de dossiers judiciaires), offre une analyse dynamique permettant de saisir au plus près les enjeux liés au rôle de l’expert psychiatre dans le processus pénal et judiciaire autour des affaires de crimes sexuels. Cette porte d’entrée confronte la rigueur juridique des textes qui régulent la procédure pénale à leurs mises en contexte dans la pratique judiciaire. Elle interroge la transformation de la place de l’expert psychiatre dans les politiques pénales, sous l’effet des mutations conceptuelles qui ont affecté l’appréhension de la délinquance sexuelle et du risque de récidive. De la scène judiciaire à l’action publique, émerge une nouvelle figure de l’expert psychiatre sur la scène européenne.

    Jennifer Boirot, Experts psychiatres et crimes sexuels en Europe, thèse soutenue en 2015 sous la direction de Xavier Crettiez, membres du jury : Laurie Boussaguet (Rapp.), Martine Kaluszynski (Rapp.), Laurence Dumoulin et Rafael Orellana de Castro    

    Cette étude comparée, à la fois transdisciplinaire et transnationale, permet d’esquisser un portrait de « l’expert psychiatre » européen, mais aussi de mieux comprendre son rôle et les enjeux de sa mission, à chaque stade de la procédure judiciaire (de la phase d’instruction jusqu’au procès, de la réception de la mission à la rédaction du rapport). L’immersion dans l’univers de travail de l’expert psychiatre (observation d’examen, de rapports, entretiens), dans le quotidien de la Justice (entretiens, observations d’audiences, de dossiers judiciaires), offre une analyse dynamique permettant de saisir au plus près les enjeux liés au rôle de l’expert psychiatre dans le processus pénal et judiciaire autour des affaires de crimes sexuels. Cette porte d’entrée confronte la rigueur juridique des textes qui régulent la procédure pénale à leurs mises en contexte dans la pratique judiciaire. Elle interroge la transformation de la place de l’expert psychiatre dans les politiques pénales, sous l’effet des mutations conceptuelles qui ont affecté l’appréhension de la délinquance sexuelle et du risque de récidive. De la scène judiciaire à l’action publique, émerge une nouvelle figure de l’expert psychiatre sur la scène européenne.

    Laura Boschetti, Police et sécurité : les effets de l'environnement local sur les pratiques policières en France et en Italie, thèse soutenue en 2013 à Grenoble sous la direction de Sebastian Roché, membres du jury : Anne-Cécile Douillet (Rapp.), Yves Surel (Rapp.), Tommaso Vitale    

    La thèse repose sur la comparaison des relations entre la police et d'autres organisations locales en France et en Italie, à partir de l'examen des deux cas d'étude : la ville de Grenoble, en France, et la ville de Bergamo, en Italie. La recherche repose sur quatre études ethnographiques, qui ont concerné, entre mai 2008 et mai 2012, la Direction Départementale de la Sécurité Publique de l'Isère, la Police Municipale de Grenoble, la Questura di Bergamo et la Polizia Locale di Bergamo. La recherche se fonde sur l'hypothèse qu'au niveau local, la politique locale de sécurité est le résultat d'un processus de coproduction et de négociation qui, d'une part, engage le fonctionnement interne de la police et qui, d'autre part, est liée à ses interactions avec la population et les autres organisations du territoire. La thèse interroge les effets concrets de ces relations sur l'action policière. Ce qui émerge est un système complexe, dans lesquels les besoins et les demandes de la population et des autres organisations locales se combinent avec les exigences policières et ses contraintes organisationnelles. La participation des organisations du territoire et, dans une moindre mesure, de la population influence effectivement le processus de la définition des priorités et des problèmes locaux. Leur traitement reste pourtant très dépendant des contraintes et du fonctionnement interne de l'organisation policière. Cela ne favorise pas la construction de politiques partagées et intégrées et de mécanismes de vérification et de contrôle des actions mises en œuvre, aussi bien en France, où des dispositifs spécifiques ont été mis en œuvre pour favoriser le pilotage des politiques de sécurité, qu'en Italie, où ces dispositif sont moins diffusés.

  • Jérôme Vial, L'homologie policière en commun : Une analyse structurale de l'activité sécuritaire dans les transports publics urbains, thèse soutenue en 2022 à Lyon 2 sous la direction de Daniel Thin et Anne-France Taiclet, membres du jury : Alexis Spire (Rapp.), Virginie Gautron  

    Il est communément admis que les transports publics urbains constituent un espace sensible pour les politiques de sécurité publique, qui portent une attention croissante à ces réseaux depuis la fin des années 1970. Dans le cadre d’une progression continue des discours sur l’« insécurité » et des mesures pour y répondre, les organisations et personnes formellement impliquées dans la production sécuritaire au quotidien se sont multipliées. L’univers des transports en commun n’a pas échappé à cette « pluralisation du policing », dont les ressorts et les effets sur les organisations impliquées demeurent insuffisamment compris. Comment interagissent et s'intègrent les différents acteurs en charge de l’activité sécuritaire ? Comment les prescriptions issues de la multilatéralisation de cette activité sont-elles différemment perçues, reçues, retraduites, et intégrées par les personnels chargés de son exécution ? En d’autres termes, quelles sont les conditions de la division du travail sécuritaire à l’ère contemporaine ? Par la restitution d’un long travail de terrain mené auprès de différentes organisations chargées de la sécurité dans les transports en commun de l’agglomération lyonnaise, cette thèse propose de comprendre cet espace comme étant pris au sein d’un « champ sécuritaire local », et d’en tirer toutes les conséquences en termes d’analyse structurale de l’activité.

    Edna Pezard Ramirez, City of fear : feelings of insecurity, daily practices, and public space in Monterrey, Mexico, thèse soutenue en 2022 à Université Paris Cité sous la direction de Laurent Faret, membres du jury : Jérôme Monnet (Rapp.), Diane E. Davis, Salomón González Arellano et Luisa Bravo  

    Le sentiment d'insécurité dans les villes est particulièrement important en raison de la présence d'attaques terroristes, de la criminalité et de la violence dans le monde. La violence urbaine en Amérique latine a augmenté de façon exponentielle depuis les années 1990 et a donné lieu à des recherches sur la manière de mieux la comprendre et de la combattre. Les solutions au niveau des villes deviennent plus pertinentes, car la violence urbaine dans la région n'est pas un sujet politique abstrait, mais plutôt un problème qui touche et transforme profondément la vie quotidienne. C'est le cas de la ville de Monterrey, au Mexique. La guerre contre la drogue qui a débuté au Mexique en 2006 a déclenché plusieurs événements violents dans les territoires disputés par les cartels de la drogue. Les agressions directes allant du vol à l'homicide sont devenues des questions de vie quotidienne, touchant en premier lieu les secteurs vulnérables de la société. Alors que le récit commun est que la ville a changé du jour au lendemain, la violence structurelle, telle que les inégalités socio-spatiales, est restée sans réponse pendant des décennies et a constitué le terrain fertile pour des formes plus directes de violence. Ce n'est que lorsque cette violence a touché des espaces autres que les quartiers marginalisés qu'elle est devenue une crise. En 2013, certains niveaux dramatiques de violence ont reculé et muté, tandis que d'autres formes de violence ont émergé avec des acteurs et des niveaux d'intensité différents. Pendant ce temps, les citadins se sont appuyés sur des solutions individualistes face à une action publique inefficace. Dans ce contexte, l'espace public a également été l'objet de disputes, le scénario des confrontations, le point d'observation et d'analyse, et le laboratoire de solutions potentielles. Les espaces publics ont d'abord été évités, puis transformés par des stratégies de fortification ou d'ouverture. Cependant, dans une société fortement inégalitaire, la capacité de faire entendre sa voix, de se distancier de l'espace public ou de le transformer n'est pas uniforme. Les solutions spatiales, bien que séduisantes, ont une portée limitée et peuvent même parfois favoriser les inégalités. Cette capacité inégale pour influencer les politiques publiques et pour accéder à des espaces publics sécurisés, ainsi que l'absence d'action publique efficace pour tous les groupes sociaux, conduisent à un recours excessif aux pratiques individuelles et à la normalisation de la violence, notamment dans les secteurs les plus vulnérables. Dans un tel environnement, le sentiment d'insécurité et la vie quotidienne ont souvent été négligés, car il existe des problèmes plus importants et plus "réels" auxquels il faut faire face. Néanmoins, ces éléments apparemment banals ont un impact. Cela nous amène à la question de recherche centrale de ce projet : Quel est le lien entre le sentiment d'insécurité, les espaces publics et les pratiques quotidiennes dans un contexte de violence chronique ? À la croisée de la géographie, de l'urbanisme et de la sociologie, cette thèse présente une analyse multi-niveau du sentiment d'insécurité, des espaces publics et des pratiques quotidiennes dans un contexte de violence chronique. Cette recherche observe comment les incidents extraordinaires et ordinaires s'intègrent à la vie normale à Monterrey, quelles stratégies matérielles et immatérielles sont mises en place, et comment les inégalités socio-spatiales y jouent un rôle.

    Antonio Frey, Pouvoir politique et Carabiniers au Chili 1990-2014 : modernisation ou démocratisation?, thèse soutenue en 2022 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Sebastian Roché, membres du jury : Gustavo Rayo Urrutia (Rapp.), Anaïk Purenne  

    Cette thèse porte sur les relations entre pouvoir politique et police au Chili. Le contexte post-autoritaire dans ce pays est encore régi par les règles héritées de la dictature, attribuant aux forces de l´ordre un rôle politique et une indépendance croissante vis-à-vis des autorités civiles. Nous analysons les rapports qu´entretiennent les responsables gouvernementaux et les élites sectorielles policières pour définir l´enjeu de l´efficacité policière. A travers cette étude de cas, nous cherchons à mettre en tension les thèses de l´insularité et de l´instrumentalité, couramment utilisées pour caractériser les rapports entre les uns et les autres. Les gouvernements démocratiques vont faire face à deux enjeux dès leur arrivée au pouvoir en 1990 : l´enjeu du contrôle de la réactivation de la violence politique liée à la transition d´un régime à l´autre et la modernisation des Carabiniers sous l´influence grandissante des préconisations du new public management (NPM). D´une part nous nous intéressons aux rapports que vont tisser les responsables gouvernementaux et les Carabiniers pour se confronter à l´activité croissante des groupes de gauche ayant décidé de prolonger la lutte armée. Les autorités civiles vont détourner les règles issues de la dictature, pour neutraliser les menaces grandissantes des militaires et des acteurs de la droite politique, proposant pour affronter le terrorisme de mettre en œuvre des mesures pouvant éroder l´État de droit. D´autre part, nous analysons les relations entre responsables gouvernementaux et élites sectorielles policières pour entreprendre le processus de modernisation des Carabiniers. Nous proposons le concept d´autonomie négociée pour les caractériser. Cette notion nous permet de soumettre à l´épreuve des faits l´idée mise en avant par le NPM pour améliorer le management du secteur public qui consiste à séparer le rôle stratégique réservé à la sphère politique de celui opérationnel, permettant aux administrations de décliner les orientations venant des responsables ministériels. Nous proposons de souligner l´interdépendance des acteurs impliqués dans l´action publique mise en avant par l´institutionnalisme centrée sur les acteurs .Pour conclure, nous constatons que cette séparation des tâches stratégiques et opérationnelles pour améliorer le management de la performance ne va pas de soi dans le secteur policier. Les élites sectorielles policières vont s´immiscer dans la définition des orientations politiques leur permettant ensuite - dans un mouvement d´anticipation -, de décliner au niveau opérationnel ces priorités. D´autre part, pour affronter la violence politique, les autorités civiles vont définir avec les Carabiniers le management opérationnel en leur imposant une conception particulière de leur efficacité sur le terrain.

    Gizemnur Ozdinc, Diriger localement une police centralisée : une ethnographie comparée France - Turquie, thèse soutenue en 2021 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Sebastian Roché, membres du jury : Jenny Fleming (Rapp.), Kıvanç Atak    

    Cette thèse vise à contribuer aux études de sociologie des organisations, de gouvernance et de management de la police en comparant le management locale des polices nationales dans deux pays d'administration publique centralisée : la France et la Turquie. Contrairement aux pays de droit commun, du Nord et décentralisés dont la police, sa gouvernance et son management ont longtemps été étudiées par les universitaires ; Les polices nationales française et turque au niveau départementales sont gérées par un préfet nommé par le centre administratif. Par conséquent, cette étude remplit une niche grâce à une analyse du management de la Direction départementale de la sécurité publique de l'Isère en France et de la Direction départmentale de la sécurité de Trabzon en Turquie. Cette thèse traite de la question « Qui gouverne ? » ainsi que « Comment gouvernent-ils ? ». L'ethnographie organisationnelle, les entretiens approfondis et l'analyse de la littérature grise déconstruisent trois piliers du management organisationnel : la structure organisationnelle, la communication et le flux d'information, et les relations organisationnelles. L'étude montre que le degré de centralisme influe sur le management des institutions publiques au niveau local. La communication organisationnelle et le flux d'information sont en partie façonnés par les règles organisationnelles et les structures institutionnelles basées sur une forte perception de la hiérarchie qui est considérée comme nécessaire et intériorisée par les membres de l'organisation dans le cadre du fonctionnement global de l'organisation à laquelle ils appartiennent. Cependant, la gestion locale de la police ne dépend pas inconditionnellement de la centralité du système administratif, ni de la structure organisationnelle. Ce n'est pourtant pas un terrain de jeu d'acteurs quasi autonomes, notamment des rangs inférieurs, au point de devenir une hiérarchie renversée. Il a été constaté que ces deux systèmes similaires présentent des différences importantes dans la pratique. La concentration et la personnalisation du pouvoir par les plus hauts gradés et la dévaluation des cadres intermédiaires en Turquie se traduisent par une autonomie accrue des participants de rang inférieur, qui peuvent capitaliser sur les relations organisationnelles à leur niveau hiérarchique à la fois au sein de l'organisation policière et avec leur environnement organisationnel. En revanche, le système français qui inclut des acteurs non étatiques et donne plus de pouvoir de décision aux cadres intermédiaires crée une répartition plus équilibrée de l'autorité formelle des cadres supérieurs et de l'influence informelle des cadres inférieurs.

    Agathe Piquet, Europol, une police européenne ? Création et autonomisation d’une agence, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Yves Surel, membres du jury : Sabine Saurugger (Rapp.), Natacha Gally, Didier Georgakakis et Andy Smith  

    Dans le contexte actuel de forte visibilité des enjeux de sécurité intérieure et de critiques sur la construction européenne, cette thèse s’intéresse à la trajectoire institutionnelle d’Europol des années 1990 à 2018. Elle étudie la manière dont celui-ci a évolué d’une organisation intergouvernementale, débutant formellement ses activités en 1999, en une agence de l’UE aux ressources et prérogatives croissantes. À ce titre, ce travail propose de développer un cadre d’analyse alternatif au modèle principal-agent, dominant les travaux sur les agences, en s’appuyant sur la littérature relative à l’autonomie, renouvelée par une approche cognitive et sociologique. À partir d’une démarche méthodologique qualitative, cette recherche met en lumière la pluralité des acteurs et dynamiques internes et externes à l’agence alimentant son processus de création et d’autonomisation. Elle démontre la pertinence de saisir les différentes facettes de l’autonomie d’Europol, plongé dans un environnement complexe et multi-niveaux, composé à la fois d’acteurs nationaux et européens, techniques, bureaucratiques et politiques. Ce travail considère dès lors non seulement le degré d’autonomie de cette agence, mais identifie également les acteurs par rapport auxquels cette autonomie peut être pensée. Ainsi, cette étude entend plus largement proposer de nouvelles perspectives de recherche sur les agences de l’UE opérant dans un domaine régalien.

    Jocelyn Bourret, La "tranquillité sociale" , thèse soutenue en 2019 à Toulouse 2 sous la direction de Marie-Christine Jaillet  

    Les problématiques de sécurité, au sens large, constituent à tort ou à raison une composante indissociable de l’image des quartiers de grands ensembles ; le levier majeur que mobilise la politique de rénovation urbaine qui y est menée sous l’égide de l’ANRU reposant sur leur attractivité, et donc le renversement de l’image dépréciée qu’ils véhiculent, cette thèse s’intéresse aux politiques élaborées, à l’échelle locale, en réponse aux phénomènes d’insécurité, et à leurs impacts, spatiaux et organisationnels, à travers l’exemple de Toulouse.S’appuyant sur une expérience de trois années passées au sein des services de la collectivité, cette thèse propose d’analyser les modalités d’élaboration et de mise en oeuvre de ces politiques publiques, y compris en prenant en considération l’ « individualité » des acteurs qui y contribuent. Ce faisant, elle met en évidence les iniquités territoriales dont pâtissent les territoires étudiés (celles-ci résultent notamment de la dialectique entre droit commun et politiques spécifiques menées dans le cadre de la politique de la ville, qui se traduit jusque dans le regard porté par les acteurs en charge de la conception comme de la mise en oeuvre de ces dispositifs sur les quartiers) ; elle montre également les facteurs d’inertie et de résistance à l’innovation dans le champ de l’action publique locale (à l’articulation des sphères politique et administrative) et sa recomposition par l’investissement, fût-il simplement symbolique, qu’en fait le politique ; enfin, plus largement, la thèse souligne la variabilité (et, partant, la fragilité) du contenu des politiques publiques locales qui, derrière le vernis de standardisation que peuvent sembler leur imposer des cadres normatifs multiples, traduisent également des résurgences de nature idéologique. Autant d’éléments qui interrogent la primauté du caractère d’intérêt général sur celui de la tactique dans la conquête et l’exercice du pouvoir local.

    Jocelyn Bourret, La "tranquillité sociale", thèse soutenue en 2019 sous la direction de Marie-Christine Jaillet, membres du jury : Marc Dumont (Rapp.), Fabrice Escaffre, Nicolas Tixier et Benoît Zeller    

    Les problématiques de sécurité, au sens large, constituent à tort ou à raison une composante indissociable de l’image des quartiers de grands ensembles ; le levier majeur que mobilise la politique de rénovation urbaine qui y est menée sous l’égide de l’ANRU reposant sur leur attractivité, et donc le renversement de l’image dépréciée qu’ils véhiculent, cette thèse s’intéresse aux politiques élaborées, à l’échelle locale, en réponse aux phénomènes d’insécurité, et à leurs impacts, spatiaux et organisationnels, à travers l’exemple de Toulouse.S’appuyant sur une expérience de trois années passées au sein des services de la collectivité, cette thèse propose d’analyser les modalités d’élaboration et de mise en oeuvre de ces politiques publiques, y compris en prenant en considération l’ « individualité » des acteurs qui y contribuent. Ce faisant, elle met en évidence les iniquités territoriales dont pâtissent les territoires étudiés (celles-ci résultent notamment de la dialectique entre droit commun et politiques spécifiques menées dans le cadre de la politique de la ville, qui se traduit jusque dans le regard porté par les acteurs en charge de la conception comme de la mise en oeuvre de ces dispositifs sur les quartiers) ; elle montre également les facteurs d’inertie et de résistance à l’innovation dans le champ de l’action publique locale (à l’articulation des sphères politique et administrative) et sa recomposition par l’investissement, fût-il simplement symbolique, qu’en fait le politique ; enfin, plus largement, la thèse souligne la variabilité (et, partant, la fragilité) du contenu des politiques publiques locales qui, derrière le vernis de standardisation que peuvent sembler leur imposer des cadres normatifs multiples, traduisent également des résurgences de nature idéologique. Autant d’éléments qui interrogent la primauté du caractère d’intérêt général sur celui de la tactique dans la conquête et l’exercice du pouvoir local.

    Marion Guenot, « Le crime ne paie pas » , thèse soutenue en 2018 à Paris 8 sous la direction de Violaine Roussel et Odile Henry  

    Cette thèse s’intéresse au travail des GIR, qui rassemblent des policiers, gendarmes, douaniers, inspecteurs de la douane, des impôts, du travail, du recouvrement de l’URSSAF et de la CPAM face à « l’économie souterraine » ou « patrimoine criminel ». Entre 2014 et 2017, j’ai enquêté par observation, entretiens, travail sur archives policières dans trois GIR et leurs juridictions ; et par questionnaire sur la promotion 2016 de la formation « enquêteur GIR ». Créés en 2002, les GIR ont prêté à controverse, étant l’élément-phare de la communication de N. Sarkozy sur les banlieues. Les professionnels recrutés dans les GIR ont conquis leur autonomie en élaborant un nouveau champ d’activité pénale permettant de viser des biens de grande valeur : « le patrimoine criminel » des délinquants aguerris ou appartenant aux milieux aisés. Les policiers, qui apprennent à mener ces procédures atypiques « sur le tas », définissent et mettent en œuvre des catégories de jugement sur la richesse, la pauvreté et l’immoralité de la recherche de profit à partir de leurs propres valeurs et pratiques économiques. La thèse montre comment ces équipes très hétérogènes parviennent à fabriquer et défendre un objectif commun, non prescrit, répondant aux principes d’une justice redistributive. Pour que leurs affaires réussissent, dans un univers professionnel encore peu acquis à leur cause, les agents des GIR développent des compétences de « diplomates » et de « VRP » du « patrimoine criminel ». Ainsi, ces groupes constituent un cas intéressant de « management par le projet » dans les institutions régaliennes.

    Jean-Michel Schlosser, La formation des policiers en France - Impact et résonance des politiques de sécurité sur les professionnalités policières en France de 1960 à aujourd'hui, thèse soutenue en 2018 à Reims sous la direction de Françoise Laot, membres du jury : Laurence Proteau et Cédric Moreau de Bellaing  

    Cette thèse a pour objet la formation des policiers en France de 1960 à nos jours.A partir d’un terrain peu voire pas exploité, celui des différents dispositifs de formation dans la police nationale, est retracée l’évolution des politiques de formation tant initiale que continue par une approche sociohistorique exhaustive. Cette recherche recense largement les formations qui s’adressent aux corps actifs de policiers : commissaires, officiers, gradés et gardiens de la paix.La police nationale, constituée d’une mosaïque de corps et de métiers, a instauré un système de formation qui a connu de nombreuses évolutions au gré des réformes tant structurelles qu’organisationnelles mais également à la faveur des changements politiques.Cette étude a permis d’étudier d’une part, comment s’opèrent, s’articulent les relais, les nouages entre les politiques publiques de sécurité et la formation dans l’institution policière mais également de considérer dans quelle mesure la formation a un impact sur la mise en œuvre de ces politiques.D’autre part, au cours de ces travaux, il s’est agi de jauger la pertinence mais également de souligner les répercussions des formations sur les pratiques professionnelles. Ces recherches s’inscrivant au plus près de l’exercice du métier permettent à l’aune des différents types de formation de tirer quelques observations sur la professionnalisation et sur la socialisation, ces deux notions inhérentes à toute sociologie des professions.La formation est ici présentée comme une entité à part entière. A ce titre, l’étude menée a permis de dégager les grandes tendances en matière d’enjeux que la formation peut représenter et du rôle qu’on entend lui assigner.

    Marion Guenot, « Le crime ne paie pas », thèse soutenue en 2018 sous la direction de Violaine Roussel et Odile Henry, membres du jury : Alexis Spire (Rapp.), Martine Kaluszynski    

    Cette thèse s’intéresse au travail des GIR, qui rassemblent des policiers, gendarmes, douaniers, inspecteurs de la douane, des impôts, du travail, du recouvrement de l’URSSAF et de la CPAM face à « l’économie souterraine » ou « patrimoine criminel ». Entre 2014 et 2017, j’ai enquêté par observation, entretiens, travail sur archives policières dans trois GIR et leurs juridictions ; et par questionnaire sur la promotion 2016 de la formation « enquêteur GIR ». Créés en 2002, les GIR ont prêté à controverse, étant l’élément-phare de la communication de N. Sarkozy sur les banlieues. Les professionnels recrutés dans les GIR ont conquis leur autonomie en élaborant un nouveau champ d’activité pénale permettant de viser des biens de grande valeur : « le patrimoine criminel » des délinquants aguerris ou appartenant aux milieux aisés. Les policiers, qui apprennent à mener ces procédures atypiques « sur le tas », définissent et mettent en œuvre des catégories de jugement sur la richesse, la pauvreté et l’immoralité de la recherche de profit à partir de leurs propres valeurs et pratiques économiques. La thèse montre comment ces équipes très hétérogènes parviennent à fabriquer et défendre un objectif commun, non prescrit, répondant aux principes d’une justice redistributive. Pour que leurs affaires réussissent, dans un univers professionnel encore peu acquis à leur cause, les agents des GIR développent des compétences de « diplomates » et de « VRP » du « patrimoine criminel ». Ainsi, ces groupes constituent un cas intéressant de « management par le projet » dans les institutions régaliennes.

    Sarah Girard, La frontière franco-suisse au prisme de la coopération policière : normes institutionnelles et normes pratiques, thèse soutenue en 2017 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Anne-Laure Amilhat-Szary, membres du jury : Christian Leuprecht (Rapp.), Karine Bennafla, François Bonnet, Francisco Reto Klauser et Olivier Degeorges  

    Dans les années 1990, la mise en œuvre de la libre circulation au sein de l’espace Schengen s’est accompagnée de la mise en place de mécanismes coopératifs entre États voisins en matière de police, de justice et de douanes. La coopération policière interroge quant à l’articulation des moyens et des acteurs dépositaires de la violence physique légitime de part et d’autre de la frontière nationale. Comment s’organise la coopération policière ? Sur quels mécanismes repose-t-elle empiriquement ? Que représente la présence de la frontière nationale, et qu’implique-t-elle pour les acteurs participant à la coopération sur le terrain ? A travers le cas d’étude de la coopération policière transfrontalière franco-suisse, analysé selon une approche qualitative, cette recherche transdisciplinaire interroge le rôle et la fonction de la frontière en tant que ligne de démarcation entre deux entités étatiques, sur le territoire de la métropole du Grand Genève. En retenant la distinction entre normes institutionnelles et normes pratiques, deux dimensions ont été retenues : les pratiques coopératives entre acteurs publics sur l’espace transfrontalier, et les pratiques de collaboration entre acteurs publics et privés sur un territoire éphémère, à travers le cas du Paléo Festival de Nyon, plus grand festival de musique en plein air de Suisse, situé à proximité immédiate de la frontière française. La thèse principale est que la frontière, au prisme de l’activité policière, est transcendée par des logiques économiques et professionnelles. Premièrement, la recherche montre que la coopération policière telle qu’étudiée ici est au service de la préservation des logiques économiques, au point où les tentations souveraines – tel que le rétablissement des contrôles systématiques aux frontières – s’étouffent d’elles-mêmes face à la force du marché. Deuxièmement, la compréhension du fonctionnement empirique de la coopération policière transfrontalière nécessite de tenir compte de la temporalité des enjeux de sécurité : le recours par les acteurs à des normes institutionnelles ou informelles varie en fonction de l’inscription des enjeux dans un temps quotidien, cyclique ou événementiel. Le recours aux normes informelles traduit l’adaptation des acteurs policiers à leur territoire d’intervention : ils deviennent ainsi des vecteurs de rapprochement entre les États, en participant à l’atténuation du différentiel frontalier que représente la frontière nationale. Bien que certains facteurs structurels contribuent à faire perdurer les discontinuités liées à la présence de la frontière nationale, il reste que cette dernière est désormais loin de jouer sa fonction initiale de démarcation intrinsèque, et cela même en matière de sécurité, qui reste compétence régalienne.

    Romain Blancaneaux, Changements d'échelles dans la régulation politique de l'économie : Les transformations du secteur vitivinicole en Gironde et en Languedoc Roussillon, thèse soutenue en 2016 à Bordeaux sous la direction de Antoine Roger, membres du jury : William Genieys (Rapp.), Andy Smith et Marie-France Garcia-Parpet  

    Cette recherche vise à saisir les conditions d’émergence, de stabilisation et de déstabilisation de l’organisation de la vitiviniculture instituée en France dans la première moitié du XXe siècle. Au cours de cette période, l’État accorde aux Appellations d’Origine Contrôlée (AOC), érigées en modèle d’excellence et de rareté, le pouvoir de contrôler leur propre réglementation, tandis qu’il place sous sa tutelle les autres catégories de vin, établies en problème public en raison d’une surproduction chronique. Mais l’intégration européenne, dès les années 1970, s’accompagne d’un changement d’échelle réglementaire et de nouvelles régulations politiques sectorielles. Dès lors, et contre toute attente, les vins d’AOC sont graduellement concurrencés, en prix et en réputation, par ceux qui étaient autrefois les moins valorisés. Nous montrons historiquement que la forte indépendance des vins d’AOC, d’une part, et la dépendance des autres vis-à-vis des autorités, de l’autre, ont posé les conditions de ce bouleversement. La Gironde et le Languedoc-Roussillon, territoires administrativement différents, mais structurellement dominants à l’échelle nationale, constituent deux terrains d’observation appropriés. Les deux conceptions vitivinicoles qui divisent la vitiviniculture nationale s’y sont développées de façon emblématique. Les syndicats qui en ont été les fers de lance ont noué des relations asymétriques avec les autorités. L’entrée en vigueur de la réglementation communautaire les a alors atteints différemment, de sorte que des évolutions en ciseau ont été enregistrées. Sur cette base, la thèse engage une problématique de portée générale. Le cas de la vitiviniculture permet d’interroger dans la longue durée l’incidence des changements d’échelles sur la régulation politique de l’économie. En articulant des schémas d’analyse et des outils fournis par la science politique et la sociologie économique, la démonstration livrée permet de préciser les conditions dans lesquelles une politique publique (nationale puis communautaire) en arrive à déstabiliser les conduites économiques sans que ce résultat ait été visé ni même anticipé.

    Clément Boisseuil, Mettre en œuvre la mixité : rénovation et renouvellement urbains au sein des métropoles de Paris et de Chicago, thèse soutenue en 2016 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Pierre Lascoumes, membres du jury : Sophie Body-Gendrot (Rapp.), Edward Glenn Goetz et Tommaso Vitale  

    L’objectif de cette thèse est de comprendre les résultats contrastés des programmes de transformation des quartiers populaires des métropoles de Paris et de Chicago. Depuis les années 1990, des programmes d’ampleur sont réalisés dans ces territoires dans le but de déconcentrer la pauvreté et de lutter contre les multiples formes de la ségrégation urbaine. Si ces initiatives ont abouti à des réalisations urbaines importantes, elles n’ont pas eu les résultats sociaux et économiques attendus. L’étude de la « mise en œuvre » permet d’expliquer ce phénomène. La thèse est structurée en trois axes : institutions, pratiques et représentations, apprentissages. Elle s’appuie sur une comparaison qualitative multi-scalaire de quatre études de cas dans deux métropoles singulières. Tout d’abord, nous étudions l’histoire institutionnelle et la gouvernance qui encadrent les projets de rénovation urbaine en faveur de la mixité. Nous analysons ensuite les divers processus qui accompagnent leur concrétisation, en soulignant l’importance des facteurs contextuels et l’influence des cadres d’interprétation et de traduction des politiques publiques. Nous examinons enfin les dynamiques d'apprentissage observables durant les dernières années. Nous montrons que l’adaptation politique est possible sous certaines conditions. En conclusion, différents modes de mise en œuvre sont théorisés à partir de nos résultats empiriques et en continuité avec les travaux de troisième génération portant sur cette phase. Leur analyse théorique montre que les ambiguïtés initiales des politiques publiques sont vectrices de tensions, voire de conflits, proportionnels au cours de la mise en œuvre.

    Clémentine Gozlan, Réinventer le jugement scientifique : l'évaluation de la recherche en sciences humaines et sociales à l'AERES, thèse soutenue en 2016 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Christine Musselin, membres du jury : David Pontille (Rapp.), Jérôme Aust  

    Cette thèse porte sur les pratiques de jugement en sciences humaines et sociales à l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, créée en 2007. Au moyen d’entretiens, d’observations et d’un travail sur archives, cette enquête approche l’élaboration et les usages des instruments d’évaluation au plus près des acteurs qui les conçoivent et les mettent en œuvre. Au croisement de la sociologie de l’action publique, de la sociologie des sciences, et de la sociologie des professions, cette thèse montre que la définition des « bonnes pratiques » scientifiques se façonne au gré d’alliances et de conflits intra-professionnels, plutôt qu’elle ne serait le produit de réformes imposées par le haut à la profession. Étudier une activité routinière au sein de la communauté académique -l’évaluation scientifique- dans les moments critiques où ses règles se reconfigurent, permet d’appréhender les réformes contemporaines qui affectent le monde académique. Si ces réformes peuvent affaiblir le pouvoir professionnel, dans notre cas, les scientifiques restent centraux dans le dispositif d’évaluation. L’AERES apparaît alors comme un microcosme où se jouent des conflits qui traversent la communauté académique elle-même. En effet, l’élaboration des instruments encadrant le jugement est innervée par des savoirs scientifiques en concurrence, et ces instruments peuvent être abandonnés face aux controverses qu’ils suscitent dans la profession. C’est alors la position de l’AERES vis-vis des autres instances scientifiques qu’il convient d’interroger, pour comprendre à quelles conditions ces instruments s’institutionnalisent et redéfinissent les pratiques de recherche légitimes.

    Thomas Aguilera, Gouverner les illégalismes urbains : les politiques publiques face aux squats et aux bidonvilles dans les régions de Paris et de Madrid, thèse soutenue en 2015 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Patrick Le Galès, membres du jury : Marisol García (Rapp.), Cécile Péchu  

    En questionnant la capacité des acteurs publics à gouverner les squats et les bidonvilles qui persistent dans les régions de Paris et de Madrid, la thèse explique les mécanismes du gouvernement différentiel des illégalismes de logement des années 1960 à nos jours. Elle montre que les squats et les bidonvilles sont gouvernés, mais de façon discontinue et par des politiques aux formes diverses. Elle démontre que l’ingouvernabilité est construite par les acteurs publics pour justifier alternativement l’inaction et la mise en place de politiques de l’exception. L’ingouvernabilité constitue un répertoire discursif justifiant le retrait de l’action publique. C’est aussi un mode de gouvernance qui entretient les politiques de l’urgence, policières et humanitaires, et autorise les bricolages partiels et ponctuels. Mais lorsque les acteurs publics y trouvent des intérêts pour se positionner comme leaders de la gouvernance métropolitaine multiniveaux, des politiques publiques autonomes peuvent s’institutionnaliser autour d’administrations, d’instruments et de budgets propres. Dans tous les cas, les politiques sélectionnent et contraignent des bénéficiaires, tout en refoulant des victimes. Les politiques produisent autant d’illégalité qu’elles n’en résorbent. Derrière ces invariants, notamment issus des effets propres des instruments, la thèse identifie quatre variables clés pour expliquer la diversité des outcomes de l’instrumentation des politiques : les niveaux d’institutionnalisation, les logiques sectorielles, les échelles d’action et le comportement des cibles qui contribuent à la conception des instruments, en neutralisent les contraintes et en détournent les ressources.

    Alexia Venouil, Une politique des murs : décision de construction de prisons et politiques pénales au Canada et en France (1980-2005), thèse soutenue en 2014 à Grenoble sous la direction de Sebastian Roché, membres du jury : Marion Vacheret (Rapp.), Cécile Vigour    

    Qu'est-ce qui amène un pays, à un moment donné de son histoire, à faire le choix d'augmenter la taille de son parc pénitentiaire, de mener une « politique des murs » ? Pour répondre à cette question, nous comparons deux pays qui ont suivi des voies différentes : le Canada et la France. S'il a souvent été affirmé dans la littérature des sciences sociales que la décision de construire des prisons relevait de circonstances politiques, peu de travaux l'ont prouvé, et notre thèse entend commencer à combler cette lacune. En nous appuyant sur la sociologie de la décision, nous avons analysé les structures qui donnent naissance aux réformes touchant à la prison, l'action des acteurs impliqués, leur participation à l'élaboration de référentiels de politique pénale, et la façon dont s'organisait la circulation des idées dans les milieux décisionnels. Combinant observation des chiffres des prisons, travail archivistique, consultation de la littérature grise de la politique pénale de 1980 à 2005, et entretiens semi-directifs auprès de responsables politico-administratifs des deux pays (et à plusieurs niveaux de gouvernement dans le cas du Canada), nous avons cherché à expliciter les représentations qui guidaient les acteurs dans la définition du contenu programmatique d'une politique pénale. Le type de problème sélectionné par les responsables politico-administratifs, la place de la sécurité à l'agenda politique, et la participation d'administrateurs dénués de préoccupations électoralistes à la formulation des énoncés de solution sont les principaux facteurs explicatifs de la taille du parc carcéral. In fine, la composition des milieux décisionnels, de même que la propension des élites à intégrer d'autres catégories d'acteurs (groupes d'intérêts, consultants et universitaires) suffisamment institutionnalisées pour influencer l'élaboration des référentiels d'action publique, auront permis d'expliquer les écarts dans les politiques de construction menées dans les deux pays.

    Sara Casella Colombeau, Surveiller les personnes, garder les frontières, définir le territoire : la Police Aux Frontières après la création de l'espace Schengen (1953-2004), thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Yves Surel, membres du jury : Sabine Saurugger (Rapp.), Philippe Bezes et Aurélie Mathilde Darley  

    Cette thèse prend comme point de départ l’étude d’un service de police, la Police Aux Frontières (PAF) en lien avec la construction européenne. En nous inspirant de la sociologie de l’État nous avons élaboré des catégories analytiques à même de rendre compte de l’évolution concomitante de cette police et des « régimes de circulation » national et européen. Le « régime de circulation » est défini grâce aux catégories rokanienne de l’analyse de l’État : il est lié à un « centre politique » et définit un territoire pertinent de circulation et les caractéristiques des personnes habilitées à s’y déplacer. La PAF est caractérisée comme une police des déplacements, elle met en jeu certaines des formes de pouvoir étatique décrite par Michel Foucault, qui met l’accent sur la capacité de l’État à contrôler à distance les activités des individus. Le régime de circulation national repose depuis 1974 sur le principe de la frontière comme lieu légitime et efficace des contrôles des déplacements des personnes et des déviances. Il entre en contradiction avec celui du régime de circulation européen qui, à partir de 1985, repose sur le principe de libre franchissement des frontières internes. La PAF, administration marginale, connaît alors un développement sans précédent de ses effectifs, de ses tâches et de son rôle dans l’élaboration du régime de circulation. Elle gère les interactions et les contradictions entre le régime de circulation national et européen. La PAF apparaît à la fois comme un acteur professionnel à même de défendre une extension des limites de sa « juridiction » mais également un acteur administratif intervenant dans l’élaboration des régimes de circulation.

    Flora Burchianti, Politiques et conflits territorialisés à propos du séjour irrégulier des étrangers , thèse soutenue en 2010 à Bordeaux 4 sous la direction de Claude Sorbets  

    La présence d'étrangers en situation administrative irrégulière en France et en Espagne, interroge les politiques menées par l'État. La plupart des approches du séjour irrégulier des étrangers se fondent sur une lecture fonctionnaliste, soit pour souligner le dysfonctionnement d'une politique de lutte contre les flux irréguliers, soit pour mettre en évidence leur fonctionnalité sur le marché du travail ou pour des usages électoralistes. Dans cette recherche, nous avons voulu d'abord sociologiser l'analyse des effets politiques de la présence d'étrangers sans titre de séjour pour comprendre de quelle façon elle était appréhendée par l'action publique. En déplaçant notre regard dans les contextes d'action locaux, le cadre d'exclusion mis en place par les politiques nationales et européenne laisse place à un jeu plus ouvert, où les interactions, des jeux d'échelle et l'association d'acteurs privés contribuent à définir les règles de traitement politique du séjour irrégulier, dans des configurations différenciées. L'action publique suscite de nombreux conflits locaux en faveur de la régularisation des étrangers ou d'une extension de leurs droits, qui s'appuient eux-même sur le territoire pour traduire des définitions de situation alternatives de celle de l'État. Les interactions protestataires agissent sur les frontières entre le champ de l'action publique et l'espace des mouvements sociaux, en les renforçant par l'autonomisation de chacun des deux espaces ou, au contraire, en les brouillant par des coopérations et des transferts. Elles influencent également les relations entre acteurs dans l'espace en redéfinissant leurs alliances, leurs concurrences et leur pouvoir.

    Audrey Freyermuth, Les facteurs locaux de la question sécuritaire , thèse soutenue en 2009 à Strasbourg sous la direction de Vincent Dubois 

    Pélagie Chantal Belomo Essono, L'ordre et la sécurité publics dans la construction de l'État au Cameroun, thèse soutenue en 2007 à Bordeaux 4 sous la direction de Andy Smith  

    L'ordre et la sécurité constituent le fondement de l'ordre politique au Cameroun. La création, l'"instauration" et la "restauration" de l'ordre représentent la mission essentielle de cet Etat. Dès lors, cette thèse vise à comprendre comment ces deux concepts construisent l'Etat du Cameroun et comment leur décomposition le déconstruit tout en le construisant. Ainsi, ce processus de fabrication de l'ordre sécuritaire et partant de l'Etat s'opère à trois niveaux. Primo, il se bâtit à partir de la collision et de la collusion entre l'endogène et l'exogène. D'une part, l'histoire coloniale (et du pacte colonial qui s'en suit) structure sa constitution. Dans cette perspective, la coopération militaire France-Cameroun (grâce aux schèmes, aux cadres cognitifs en termes de doctrine et de formation militaires, aux dispositifs sécuritaires français) constitue le socle de la défense et de la sécurité de ce pays. D'autre part, la sécurité du Cameroun se construit au gré de l'ordre international : "la guerre contre le terrorisme", des jeux, des enjeux stratégiques et géostratégiques des puissances à l'oeuvre dans le golfe de Guinée, le bassin du Congo, ainsi que de la sécurité nationale et intérieure de ces puissances. Enfin, sur le plan régional, les guerres qui travaillent l'Afrique médiane influencent et agissent sur les modes d'actions sécuritaires du Cameroun. En effet, la formulation, la formalisation de la politique étrangère et la pensée militaire de cet Etat sont fortement imprégnées par la "conflictogénie" qui modèle l'Afrique centrale. Secundo, les mécanismes de fabrication du "dedans" tentent de traduire les modalités de fabrication "endogéinisées" (c'est à dire récupérées et intégrées dans le corpus, la pratique sécuritaire internes) et endogènes de la sécurité. La production de l'ordre sécuritaire est un processus dont les forces de sécurité et politiques, dans leurs interactions ou leur déploiement, et les politiques publiques qui en découlent présentent une constance historique qui est le rapport de force, la domination et l'antagonisme dont la finalité est la perpétuation du système autoritaire, la préservation, la reproduction et la pérennisation du pouvoir des gouvernants.

  • Benoît Coquelet, La prévention de la délinquance : une priorité de l'action publique. De l'exigence de sécurité à celle de sûreté., thèse soutenue en 2019 à Université Clermont Auvergne‎ 20172020 sous la direction de Florence Faberon, membres du jury : Carine Gindre David (Rapp.), Éric de Mari (Rapp.), Dominique Turpin, Evan Raschel, Claire Marliac et Jacques Alain Bénisti    

    La prévention de la délinquance est devenue en France l’objet d’une politique transversale à part entière. En pratique, et que ce soit à l’échelle interministérielle ou à l’échelon local, elle est généralement conçue comme un élément de la politique de sécurité. De ce fait les acteurs ont souvent une conception restrictive de la prévention de la délinquance. Elle se trouve souvent inféodée à d’autres domaines de compétence. Par ailleurs, dans un contexte troublé, l’intérêt des pouvoirs publics pour ce domaine d’action décline peu à peu. Pourtant, avec la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance, la prévention conceptuellement revisitée devait opérer une métamorphose de l’action publique et une mutation des pratiques professionnelles de l’ensemble des acteurs qui participent, même indirectement, à sa matérialisation. Outre la problématique de l’effectivité de la loi et de son efficacité, cette situation interroge la capacité de la puissance publique à produire le changement et, en l’espèce, à influer sur le comportement des professionnels pour produire ses effets. Il s’agit dès lors en partie de mesurer l’écart entre ce que dit le droit et ce qui est réellement entrepris ou, autrement dit, d’apprécier l’impact du recours au droit dans l’efficience d’une politique publique et de cerner les ressorts de légitimation qui orientent l’action publique. Or dans bien des situations, la définition de la stratégie de prévention de la délinquance et sa mise en œuvre sont confiées à une administration qui n’en perçoit pas tous les enjeux et dont ce n’est pas réellement la culture. L’absorption de la prévention dans le Code de la sécurité intérieure est ainsi une conséquence logique d’une conception ancienne, conception liée à la relation traditionnelle entre sécurité et prévention. Ainsi, au-delà des jeux d’acteurs et dans une relation dialectique entre légalité et légitimité, l’étude cherche à révéler l’impact des principes qui sous-tendent l’action publique à partir de deux hypothèses. La première procède rétrospectivement à une remise en cause du fait que la prévention de la délinquance emprunte la légitimité qui est attachée au « principe sécurité », afin de montrer qu’il est historiquement porteur de valeurs et de pratiques qui in fine la fragilise. En conséquence, la seconde postule la recherche d’une autre assise conceptuelle à la prévention de la délinquance, en l’espèce le principe de sûreté, pour lui permettre de constituer un espace de cohérence de l’action publique.

    Naoko Tokumitsu, « Les yeux de la ville » , thèse soutenue en 2018 à Paris Sciences et Lettres ComUE sous la direction de Michel Forsé  

    À travers une analyse croisée entre le Japon et la France, la présente étude interroge la manière dont la dimension sociale se déploie, tout particulièrement au nom du lien social, dans le cadre d’actions de prévention de l’insécurité. Ce travail comporte tout d’abord un volet historique, qui s’attache à retracer l’évolution contemporaine des politiques de prévention de l’insécurité. L’étude de sources administratives et législatives depuis 1970, nous permet ainsi d’analyser le processus par lequel la mobilisation des acteurs non-policiers s’est réalisée dans les pays respectifs. Ceci montre des processus de désignation d’éléments extérieurs à risque par les pouvoirs publics et la manière dont ces derniers justifient la mobilisation des acteurs, tout en partageant des problématiques comparables, au nombre desquelles le délitement des liens sociaux, perçu tant au sein de la famille qu’au sein du voisinage. Suite à ce premier travail, nous passons à l’étude des pratiques d’acteurs sociaux tels que les médiateurs de rue et les voisins vigilants en France ainsi que de groupes d’habitants au Japon, afin d’étudier la manière dont ils se mobilisent et s’organisent. En nous fondant sur des enquêtes de terrain, nous montrons comment la prévention trie les bons et les mauvais citoyens au nom de la défense de valeurs qui sont considérées comme les biens du quartier : au Japon, cela transparaît notamment dans les actions des habitants pour la « fabrique de la ville » (machi-zukuri まちづくり) tandis qu’en France, les liens sociaux représentent surtout un outil à disposition d’agents spécialisés. Revêtant une portée d’éducation morale, le quartier japonais peut alors apparaître, en contraste avec le cas français, comme une forme de famille visant à se substituer à la famille contemporaine jugée défaillante. Toutefois, deux cas étudiés, à La Rochelle et à Osaka, montrent que la prévention peut également revêtir l’aspect d’une quête de reconnaissance à travers le développement des réseaux à l’échelle locale.

    Naoko Tokumitsu, « Les yeux de la ville », thèse soutenue en 2018 sous la direction de Michel Forsé, membres du jury : Serge Paugam, Noriko Berlinguez-Kôno, Eric Seizelet et Kazuhiko Yatabe    

    À travers une analyse croisée entre le Japon et la France, la présente étude interroge la manière dont la dimension sociale se déploie, tout particulièrement au nom du lien social, dans le cadre d’actions de prévention de l’insécurité. Ce travail comporte tout d’abord un volet historique, qui s’attache à retracer l’évolution contemporaine des politiques de prévention de l’insécurité. L’étude de sources administratives et législatives depuis 1970, nous permet ainsi d’analyser le processus par lequel la mobilisation des acteurs non-policiers s’est réalisée dans les pays respectifs. Ceci montre des processus de désignation d’éléments extérieurs à risque par les pouvoirs publics et la manière dont ces derniers justifient la mobilisation des acteurs, tout en partageant des problématiques comparables, au nombre desquelles le délitement des liens sociaux, perçu tant au sein de la famille qu’au sein du voisinage. Suite à ce premier travail, nous passons à l’étude des pratiques d’acteurs sociaux tels que les médiateurs de rue et les voisins vigilants en France ainsi que de groupes d’habitants au Japon, afin d’étudier la manière dont ils se mobilisent et s’organisent. En nous fondant sur des enquêtes de terrain, nous montrons comment la prévention trie les bons et les mauvais citoyens au nom de la défense de valeurs qui sont considérées comme les biens du quartier : au Japon, cela transparaît notamment dans les actions des habitants pour la « fabrique de la ville » (machi-zukuri まちづくり) tandis qu’en France, les liens sociaux représentent surtout un outil à disposition d’agents spécialisés. Revêtant une portée d’éducation morale, le quartier japonais peut alors apparaître, en contraste avec le cas français, comme une forme de famille visant à se substituer à la famille contemporaine jugée défaillante. Toutefois, deux cas étudiés, à La Rochelle et à Osaka, montrent que la prévention peut également revêtir l’aspect d’une quête de reconnaissance à travers le développement des réseaux à l’échelle locale.

    Océane Perona, Le consentement sexuel saisi par les institutions pénales : Policiers, médecins légistes et procureurs face aux violences sexuelles, thèse soutenue en 2017 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Fabien Jobard, membres du jury : Laurie Boussaguet (Rapp.), Marylène Lieber (Rapp.), Anne-Cécile Douillet  

    Cette thèse porte sur le traitement pénal des viols et des agressions sexuelles. Attachée au processus de qualification de ces violences sexuelles lors de la phase d’enquête, qui mobilise policiers, médecins légistes et procureurs, la recherche vise à faire la sociologie pénale de la notion de consentement : objet depuis longtemps de réflexions de théorie politique et de théorie du droit, le consentement est ici examiné comme objet vivant de l’enquête de police, de la consultation de médecine légale et de la mise en œuvre des poursuites par le parquet.Une ethnographie de dix mois a été conduite dans un service de police judiciaire d’une grande agglomération. Elle s’est accompagnée de la constitution d’une base de données à partir des dossiers traités par ce service. En parallèle, des entretiens ont été menés avec 18 policiers de trois Brigades des Mineurs, 10 médecins légistes, 10 magistrats du parquet, ainsi que 7 des membres d’une commission préfectorale d’action contre les violences faites aux femmes. Une observation des réunions de la commission a également été réalisée.La thèse montre que l’objectivation du non consentement par les acteurs pénaux emprunte trois voies. La première est celle de la violence et des corps : le non consentement est attesté par les traces laissées par la violence physique sur le corps des victimes. La seconde est relationnelle : la contrainte se déduit de l’analyse la relation entre le mis en cause et la plaignante, celle-ci étant entendue à la fois au sens de la nature du lien entre les parties, mais aussi de leurs positions respectives dans l’espace social. La troisième est celle des émotions : la plaignante doit faire la preuve de sa docilité et de sa souffrance en acceptant toutes les épreuves procédurales demandées par les acteurs pénaux.Ces différentes acceptions du non consentement et, partant, des violences sexuelles, varient suivant les contraintes institutionnelles et les professions des acteurs. Les policiers et les magistrats, qui ont rarement des jugements divergents sur les affaires, enquêtent à charge et décharge, sont plus susceptibles de remettre en cause la parole de la plaignante et sont orientés vers la recherche de la preuve, tandis que les médecins légistes considèrent qu’il ne leur appartient pas d’objectiver l’absence ou la présence d’un consentement. En outre, les féministes de la commission d’action contre les violences faites aux femmes contestent le cadrage policier des violences sexuelles car elles considèrent qu’il impute aux victimes la responsabilité de l’agression.Enfin, le travail de démonstration du consentement est un travail sur et avec des représentations de normes traditionnelles de sexualité. La sexualité des femmes et des adolescentes est située par les policiers et les magistrats dans la sphère de l’amour et des affects, tandis que celle des hommes est renvoyée du côté du besoin et de la pulsion. La thèse souligne l’intérêt des policiers des services étudiés pour la subjectivité féminine, ce qui est singulier dans une institution qui valorise la virilité.

    Alexandre Tandé, Lutter contre les discriminations éthno-raciales et/ou promouvoir la diversité ? : le développement d'une action publique ambigüe en région de Bruxelles-Capitale (1997-2012), thèse soutenue en 2013 à Lille 2 sous la direction de Virginie Guiraudon et Pierre Desmarez, membres du jury : Albert Martens, Andrea Rea et Daniel Sabbagh    

    A Bruxelles comme dans d’autres contextes régionaux et nationaux, de nombreux professionnels et spécialistes présentent les notions de discrimination et de diversité dans le domaine de l’emploi comme « les deux faces d’une même pièce » : au dépassement de la première répondrait l’avènement de la seconde. Considérant ce discours comme problématique, nous retraçons dans notre thèse l’émergence et le développement de l’action publique bruxelloise de lutte contre les discriminations ethno-raciales et de promotion de la diversité en matière d’emploi, depuis la fin des années 1990. Dans une perspective qualitative, nous analysons les conditions d’élaboration et de mise en œuvre de cette action publique régionale, en prêtant une attention particulière aux pratiques des acteurs et aux effets concrets des dispositifs (en particulier le « Plan de diversité »). Au-delà du caractère séduisant et consensuel de la notion de diversité, nous montrons que les interventions qui s’en réclament tendent à perdre de vue le problème des discriminations ethno-raciales en matière d’emploi, qu’elles devaient pourtant contribuer à réduire. Les entreprises privées peuvent ne pas voir l’utilité ni la pertinence des « bonnes pratiques » de gestion des ressources humaines promues dans ce cadre. Et même lorsque les pratiques managériales évoluent, cela n’a pas forcément d’effet en matière de recrutement ou de reconnaissance symbolique des minorités ethno-raciales.