Christine Pina

Professeur
Science politique.
Faculté de Droit et Science Politique

Equipe de Recherche sur les Mutations de l'Europe et de ses Sociétés
  • THESE

    Univers religieux et politiques des Charismatiques francais : le cas de quatre communautes francaises, soutenue en 1997 à Grenoble 2 sous la direction de Pierre Bréchon 

  • Christine Pina, Christian Bidégaray, Stéphane Cadiou (dir.), L'élu local aujourd'hui, Presses universitaires de Grenoble et Cairn, 2023, Libres cours ( Politique ), 237 p.  

    Considéré comme proche des citoyens et attaché à un territoire, l'élu local constitue une figure singulière du personnel politique. Dans les enquêtes d'opinion, il semble toujours bénéficier d'une image positive, en partie parce que son action est souvent considérée comme apolitique. Mais les conditions d'exercice des mandats locaux ont changé. Les politiques de décentralisation, la complexification de la gestion publique, le poids des partis politiques, l'intensification de la compétition électorale, voire les injonctions participatives, constituent autant de nouveaux défis pour les élus locaux. Dans ce contexte, l'élu local est-il resté inchangé, comme en témoigne l'usage, toujours aussi fréquent, de la notion de notable ? Ou, à l'inverse, peut-on observer l'émergence d'une nouvelle figure de l'élu local (technocrate, manager...) ? Ces questions - discutées dans cet ouvrage par des universitaires de disciplines différentes - permettent d'analyser l'adaptation des compétences, des rôles et de la légitimité des élus locaux à l'aune de ces nouvelles contraintes

    Christine Pina, Karine Deharbe, Pauline Türk (dir.), Le cumul et la durée des mandats: débats, réformes et pratiques, mare & martin, 2020, Droit & science politique, 293 p. 

    Christine Pina, Éric Savarese (dir.), Le politique par l'image: iconographie politique et sciences sociales, l'Harmattan, 2017, Logiques politiques, 293 p.  

    La 4e de couverture indique : "Qu'est-ce que les images peuvent nous apprendre sur le politique ? Tandis qu'historiens, sociologues et anthropologues considèrent depuis longtemps les documents iconographiques comme de véritables matériaux empiriques, il n'existe pas de véritable "tradition" d'analyse de l'image en science politique. Or, comme l'illustrent les contributions ici rassemblées, les problèmes rencontrés pour utiliser ces matériaux sont largement connexes à ceux qui jalonnent l'analyse des recueils d'entretiens, des archives ou des données statistiques. Cet ouvrage collectif fait suite à un colloque organisé à l'Université Nice-Sophia Antipolis en mai 2014. Il constitue une invitation à investiguer le politique à partir des images. Car les tracts, les affiches ou les photographies constituent, non seulement des traces de la diversité des pratiques et des représentations du politique, mais également des supports utilisables pour réaliser des entretiens de recherche."

    Christine Pina, Philippe Aldrin, Lucie Bargel, Nicolas Bué (dir.), Politiques de l'alternance: sociologie des changements (de) politiques, Éditions du Croquant, 2016, Sociopo, 412 p. 

    Christine Pina, Marie-Aline Barrachina, Valérie Pietri (dir.), La célébration des mythes identitaires: territoire administratif et politique singulier?, Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine, 2008 

    Christine Pina, L'extrême gauche en Europe, la Documentation française, 2005, Les Études de la Documentation française, 160 p. 

    Christine Pina, Voyage chez les charismatiques français, éd. de l'atelier, 2001, 205 p.   

    Christine Pina, Univers religieux et politiques des charismatiques français: le cas de quatre Communautés françaises, Atelier national de reproduction des thèses, Université Lille 3, 1998, Lille-thèses 

    Christine Pina, Univers religieux et politiques des charismatiques français: le cas de quatre communautés françaises, 1997, 816 p. 

  • Christine Pina, « Une participation électorale sous conditions », 2023  

    Les élections municipales sont-elles indignes d’intérêt ?, interrogeait Patrick Lehingue [2009]. La question mérite d’être posée doublement lorsque l’on travaille sur les élections dans les communes rurales, en particulier les communes de moins de 1 000 habitants. En effet, par bien des aspects, ces dernières constituent encore un objet mineur de l’analyse politologique, même si la littérature sur les « mondes ruraux » s’est étoffée au tournant des années 1990 [Politix 1991 ; Bessière et al. ...

    Christine Pina, Éric Savarèse, « Introduction. Pour une analyse iconographique du politique. Regards interdsiciplinaires, enjeux et perspectives », Lectures, 2016 

    Christine Pina, «  C’est ici qu’on vote ?  : Ou les leçons inattendues d’un questionnaire sortie des urnes », Pôle Sud , 2016, n° ° 44, pp. 35-47    

    Cet article rend compte d’une expérience d’enquête réalisée à Nice, lors des élections présidentielle et législatives de 2012, sur la base de la passation de « questionnaires sortie des urnes » dans trois bureaux de vote. Cette enquête, outre qu’elle permettait de répondre à une commande de la Région PACA, s’est inscrite dans un projet pédagogique visant à former les étudiants de la filière Science politique de l’Université Nice-Sophia Antipolis aux procédés quantitatifs. L’outil « questionnaire sortie des urnes », en permettant la standardisation multi-site d’un protocole de recherche et l’agrégation rapide des données recueillies, a permis l’initiation « à faibles coûts » d’étudiants à l’enquête scientifique. Or, cette recherche à finalité quantitative a surtout constitué l’occasion de sensibiliser les étudiants aux conditions d’enquête et permis d’ouvrir la « boite noire » de l’enquête de terrain par observation.

    Christine Pina, « Diocèse 2000 comme processus de réaménagement paroissial dans le diocèse de Nice », 2015  

    Que devient la paroisse ? La fin des paroisses ? Balayer la paroisse ? Ces questions sont les titres d’ouvrages parus entre 1996 et 2010 qui témoignent, tout autant d’une stratégie éditoriale, d’une inquiétude que d’un constat (certes proposé sous la forme interrogative) : la paroisse tridentine, associée à la « civilisation paroissiale » (Y. Lambert, 2007 : 9), aurait fait son temps. S’il n’est guère opportun de statuer ici sur cette « disparition », associée parfois à l’observation de l’éme...

    Christine Pina, Christian Bidégaray, « Immuables et changeantes, les municipalités des Alpes-Maritimes au tournant de 2008 », 2008  

    Si Flaubert rééditait aujourd’hui son célèbre Dictionnaire des idées reçues, à l’entrée « Département des Alpes-Maritimes », il écrirait : « Toujours à droite. Personnel : immuable ! ». Il est indéniable, en effet, que ce département se signale par deux phénomènes qui s’auto-entretiennent. D’abord un très fort ancrage à droite quel que soit le niveau d’élection considéré. Ainsi aux législatives de 2007, 8 députés de droite sur 9 sont reconduits dès le 1er tour et au second tour des élections...

  • Christine Pina, « Étudier la politique dans les « mondes ruraux » : enjeux de méthodes », le 21 avril 2022  

    Organisé par les laboratoires ERMES et CERDACFF, Université Nice Cote d'Azur

    Christine Pina, « Le cumul et la durée des mandats : débats, réformes et pratiques », le 04 avril 2019  

    Organisé par le CERDACFF, Université de Nice Côte d’Azur

    Christine Pina, « Mobilités, surveillance, assistance en Méditerranée occidentale (XVIe-XXIe siècles) », le 17 novembre 2016  

    Colloque organisé par le CMMC, l’ERMES et l’URMIS, dans le cadre de l’axe interdisciplinaire « Altérités et mondialisation » de l’UNS et de l’axe 3 (L’Europe et ses autres) de la MSHS Sud-Est.

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Cloé Ponzo, Prévenir la délinquance par l'apprentissage à la citoyenneté : Analyse d'une politique publique par ses dispositifs territorialisés, thèse soutenue en 2022 à Université Côte dAzur, membres du jury : Éric Savarese (Rapp.), Christian Le Bart (Rapp.), Carole Gayet-Viaud, Soline Laplanche-Servigne et Julien Talpin  

    La thèse porte sur une analyse ethnographique et comparée de dispositifs de prévention de la délinquance juvénile (DPDJ) par l'apprentissage à la citoyenneté, situés dans un quartier prioritaire au sens de la politique de la ville, et des DPDJ situés dans une commune en zone rurale. La thèse privilégie une analyse des politiques de prévention de la délinquance « par le bas » qui permet d'observer le travail de prévention en train de se faire. En envisageant ces dispositifs comme des « guichets » et en saisissant les interactions entre les encadrants et les usagers de ces dispositifs, la thèse montre comment la perception des usagers comme « délinquants potentiels » conduit les agents à déconflictualiser l'apprentissage à la citoyenneté. Néanmoins, derrière ces logiques de dépolitisation, l'enquête montre un véritable travail de codage puis d'encadrement des usagers, qui, parce qu'ils majoritairement des jeunes issus de l'immigration postcoloniale nord-africaine et subsaharienne, doivent se conformer aux prescriptions véhiculées par ces dispositifs et faire preuve de leur volonté d'intégration. En réalité, l'État, bien qu'il demeure un acteur central dans la régulation du problème public de la délinquance, laisse aux agents de terrain une importante marge de manœuvre dans l'élaboration et le fonctionnement de ces dispositifs. En resserrant la focale, une analyse à l'échelle des territoires permet de souligner le poids des contraintes locales et institutionnelles dans la mise en œuvre de ces dispositifs. L'analyse à l'échelle micro - au plus près des agents du terrain - explique le poids de leurs représentations, leur culture professionnelle et leur trajectoire dans la conduite de ces dispositifs.

    Mahamadou Siribie, Pratiques et visages de l'intercommunalité dans les Alpes-Maritimes. : Enjeux locaux de l'émergnence d'un nouvel espace politique et institutionnel, thèse soutenue en 2013 à Nice, membres du jury : Pierre Bréchon, Chrisitne Caillat, Alain Faure et Nicolas Bué  

    La mise en place des EPCI à fiscalité propre dans les Alpes-Maritimes est le produit de conflits, de compromis et d’arrangements passés entre des élus locaux dominants, cherchant à réinterpréter permanemment la coopération intercommunale selon les intérêts communaux. Loin donc de « simplifier et de renforcer la coopération intercommunale » selon le principe énoncé par les lois relatives à l’intercommunalité, l’institutionnalisation de l’EPCI renforce plutôt les inégalités de recrutement du personnel politique local, contribue à l’émergence d’un nouveau profil d’élu communautaire, crée de nouveaux lieux de pouvoir et de prise de décision et donne à certains élus locaux déjà mieux dotés en ressources des moyens supplémentaires pour renforcer leurs positions de pouvoir.

  • Noémie Févrat, Le mandat de trop ? : La réélection des parlementaires et des maires en France et les conditions de sa remise en cause, thèse soutenue en 2024 à Avignon sous la direction de Guillaume Marrel et Vincent Labatut, membres du jury : Catherine Achin (Rapp.), Étienne Ollion (Rapp.), Thad Kousser et Olivier Rozenberg  

    Le sujet de thèse articule sociologie du personnel politique d'une part et extraction, traitement et analyse de données, d'autre part. Il porte sur la longévité du personnel politique et les réformes électorales de limitation de la rééligibilité dans les démocraties contemporaines. Le projet de loi sur la moralisation de la vie publique porté par le Garde des Sceaux français début juin 2017 prévoyait la limitation du "cumul dans le temps" en réduisant à trois le nombre de mandats identiques successifs des membres d'exécutifs locaux et des parlementaires. Cette mesure de "dé-professionnalisation politique" intégrée au projet de réforme constitutionnelle de La République en Marche rouvre un débat historique, marqué jadis par l'éloquence de Robespierre, sur le bon tempo démocratique et l'alternative entre rotation et compétence des “élus du peuple”. La thèse associe objectivations quantitatives et analyses qualitatives : elle vise à saisir les pratiques d'appropriation durable des mandats représentatifs et des fonctions exécutives, les usages et les effets de la longévité électorale, afin d'évaluer les controverses relatives à la professionnalisation politique qui préparent une éventuelle limitation de la rééligibilité en France. Il s'agit d'inscrire le projet de limitation de la réélection dans la règlementation du métier d'élu dans l'histoire du réformisme démocratique et des politiques électorales occidentales, et de lier cette réflexion sur les temporalités de la représentation politique au renouvellement de l'objectivation des pratiques en termes de stabilité et de longévité du personnel politique.

    Alexis Christodoulou, Le parti-citadelle : le Parti communiste français au temps de la marginalisation politique, thèse soutenue en 2022 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Dominique Andolfatto, membres du jury : Rémi Lefebvre (Rapp.), Raphaël Porteilla, Jean Vigreux et Roger Martelli  

    Depuis la fin des années 1970, le Parti communiste français (PCF) connaît une longue période de déclin, affectant différents éléments (effondrement électoral, diminution du nombre d’adhérents, délitement de son système d’action…). Il est aujourd’hui un acteur mineur du système partisan français et en voie de marginalisation politique. Pourtant, malgré cet affaiblissement s’étalant sur plusieurs décennies, il est toujours présent dans le paysage politique et même, à certains égards, fait preuve d’une capacité de résistance. Comment donc expliquer qu’un parti communiste continue d’exister dans une société comme la France contemporaine ? Ce travail tente de répondre à cette question en formulant l’hypothèse suivante : le PCF a subi une mutation qui lui permet de survivre. Cette mutation n’est pas redevable à l’action volontariste de ses dirigeants ou de ses militants, mais à une déstructuration organisationnelle liée au déclin. Le PCF est ainsi devenu un parti-citadelle, c’est-à-dire un parti éclaté en plusieurs sphères indépendantes les unes des autres et ayant leur mode de fonctionnement propre. Dans le cas du PCF, il s’agit de l’appareil (ou « parti de Fabien »), du parti des militants et du parti des maires. Ces trois partis non seulement ont des logiques différentes et parfois des objectifs divergents, mais à l’intérieur de chaque ensemble on constate un grand morcellement.

    Adamou Moussa Ibrahim, L’insécurité transfrontalière en Afrique de l’Ouest : le cas de la frontière entre le Niger et le Nigeria, thèse soutenue en 2019 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Christophe Roux, membres du jury : Michel Hastings (Rapp.), Hubert Peres (Rapp.)  

    À l’instar des grandes transformations des relations internationales, les notions de la sécurité, d’insécurité et de frontière leurs étude ont été bouleversées par la multiplication des activités qualifiées de terroristes dans maints endroits du monde. Cette thèse se saisit de thème à la frontière entre le Niger et le Nigeria, victime ces dernières années d’une insécurité transfrontalière que lui impose notamment l’organisation Boko Haram qui agit à l’échelle transnationale en s’affranchissant des limites frontalières dans le bassin du Lac Tchad. Ainsi cette crise sécuritaire a fait l’objet d’une panoplie des réactions aussi bien nationales que bilatérales ou encore issues des organisations régionales et internationales. La gestion diversifiée de cet ébranlement met en lumière les contradictions qui animent les relations internationales et la complexité des ressorts d’une insécurité transfrontalière mouvante, mal connue et peu médiatisée.

    Laura Giraud, La banlieue bleue ? Une analyse du vote de droite en milieu populaire. Le cas du quartier des Moulins à Nice, thèse soutenue en 2018 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Éric Savarese, membres du jury : Jean-Louis Briquet (Rapp.), Christian Le Bart (Rapp.), Rémi Lefebvre  

    Pourquoi des électeurs membres des classes populaires et socialisés à gauche votent-ils à droite ? Alors que les enquêtes sociologiques portent essentiellement sur l’abstention, le vote à gauche et la présence de l’extrême droite en milieu populaire, cette thèse aborde un phénomène électoral peu étudié : le vote de droite en milieu populaire. Les propriétés sociales des électeurs ne pouvant pas, à elles seules, expliquer ce choix électoral, c’est par une enquête ethnographique associée à une entreprise monographique, menée sur un quartier d’habitat social niçois entre 2014 et 2016 que sont définis les « sens » du vote de droite en milieu populaire. Un suivi au long cours des électeurs dans leur environnement a permis d’établir que ce vote n’est pas simplement le fait d’individus socialisés à droite et/ou appartenant aux franges supérieures des classes populaires et/ou en situation d’ascension sociale. Il concerne aussi des électeurs socialisés à gauche, situés dans les segments les plus précarisés des catégories populaires. La thèse montre qu’ils votent à droite sans exprimer des préférences politiques de droite, mais en cherchant une réponse à leurs demandes sociales. Dans ces conditions, les mêmes attentes sociales peuvent se traduire par des choix électoraux différents, tels qu’un vote à droite à une élection locale et un vote à gauche à l’élection présidentielle. Ces variations électorales, qui font sens pour l’électeur et ne renvoient pas à un déficit de compétence politique, s’expliquent par une entreprise d’ancrage et de travail politiques intenses de candidats situés à droite. Ils endossent leur rôle d’élu de proximité en euphémisant leur affiliation partisane, manifestent des dispositions sociales qui autorisent l’identification des électeurs, redistribuent des biens publics et disposent, sur le terrain, de puissants relais dans le tissu social. Ainsi, une forte dynamique d’encadrement des classes populaires peut produire, localement, une incitation au vote à droite chez les plus précarisés d’entre eux. Le sens qu’ils assignent à ce choix n’est dès lors pas en rupture avec leurs préférences politiques et est ajusté à leurs attentes et dispositions sociales. C’est donc à l’intersection de la sociologie des électeurs et de la sociologie du métier d’élu que se déchiffrent les sens du vote.

    Vincent Herbinet, Les espaces du catholicisme francais contemporain , thèse soutenue en 2018 à Lyon sous la direction de Christian Sorrel  

    Cette thèse vise à analyser dans la contemporanéité (1980-2013) la trajectoire du catholicisme, dans le sillage de la microhistoire, par l’étude de ses acteurs, de ses territoires et de ses communautés, des modes de gouvernement ecclésial. Nous mettrons en lumière le paradoxe du tissu de l’Eglise locale qui se dilate et se morcelle, mais aussi se contracte et se polarise, obligeant l’Ordinaire, dans son gouvernement, à penser un changement de paradigme : passer du défi de la proximité à celui de l’unité, compte tenu de la pluralité des communautés et des territoires associés. Nous étudierons, pour appuyer nos analyses, les diocèses de Rennes, Autun et Fréjus-Toulon. Un glissement de la logique d’enclos à la dynamique de pôles centralisateurs sera appréhendé, parfois en tensions, par les acteurs d’Eglise, à la lumière de quatre enjeux structurant l’argumentation : le « biotope » (rural/urbain), la diversité communautaire, le militantisme et la question de l’identité (statuts des clercs, coresponsabilité, modalités de l’évangélisation, communautarisme…).L’histoire et la géographie sociale permettront de renouveler les problématiques de l’appartenance spatiale et religieuse en partant d’interrogations sur le territoire selon des indicateurs précis : réseaux de fidèles et des militants, apport des nouvelles communautés (effectifs, choix pastoraux, gouvernement), options épiscopales en faveur de tel territoire ou tel groupe ecclésial… Pour l’historien, l’espace peut être considéré comme un outil heuristique, dans lequel des changements d’échelle se sont imposés dans le temps court. En délimitant nos recherches (1980-2013), nous voulons nous attarder à l’intérieur d’espaces qui ne possèdent plus la relative homogénéité que l’histoire leur prêtait avant le XXème siècle.Nos recherches s’inscrivent dans une structure en trois parties. La première partie se veut avant tout contextuelle, à la lumière de la postmodernité et de la sécularisation qui modifient les modes d’appartenance à une religion déclarée par beaucoup en soins palliatifs. Nous analyserons les liens étroits entre le catholicisme et ses modes d’insertion territoriale (rural/urbain) à partir de nos diocèses de référence. Nous présenterons les dé/recompositions des formes de militantisme dans le diocèse de Rennes, terreau d’Action catholique de plus en plus stérile et laissant la place à une militance familialiste très urbaine.La seconde partie de la thèse abordera les enjeux de la gouvernance ecclésiale dans les trois diocèses d’étude. Nous étudierons, dans le temps court, l’évolution du « munus regendi » des évêques et des prêtres avec le croisement des générations, avec le principe de coresponsabilité et le développement différencié selon les diocèses du diaconat permanent et des laïcs en mission ecclésiale. Nous développerons tout particulièrement le cas toulonnais pour lequel peu d’études approfondies ont été réalisées.Enfin, la troisième partie mettra l’accent sur la problématique du développement croissant d’un catholicisme attestataire polarisé en quête de visibilité. Nous analyserons la genèse du Renouveau et sa trajectoire dans le diocèse de Rennes. Nous nous pencherons particulièrement sur la communauté de l’Emmanuel, sur sa promotion de la nouvelle évangélisation et l’intégralisme de ses modes pastoraux. Ensuite, fort d’une certaine fécondité sacerdotale et d’un dialogue chaotique avec Rome (Motu proprio en 1988 et 2007), la galaxie traditionaliste très hétéroclite reste le cadre de mutations contemporaines que nous étudierons dans les diocèses de Rennes et d’Autun. Enfin, nous changerons d’échelle en nous focalisant sur la ville-sanctuaire de Paray-le-Monial, pôle militant et laboratoire incubateur d’un « nouveau catholicisme », sur l’articulation entre les différents territoires (ville, sanctuaire, paroisse) et les acteurs en place.

    Vincent Herbinet, Les espaces du catholicisme francais contemporain, thèse soutenue en 2018 sous la direction de Christian Sorrel, membres du jury : Catherine Maurer (Rapp.), Michel Fourcade (Rapp.), Jean-François Chiron et Philippe Portier   

  • Rokhaya Diagne, La loi sur la parité de 2010 à 2022 : étude de la participation politique des femmes dans les institutions de représentation au Sénégal, thèse soutenue en 2024 à Université de Montpellier 2022 sous la direction de Éric Savarese et Mame Penda Ba, membres du jury : Abdou Rahmane Thiam (Rapp.), Fatoumata Hane  

    Le 28 mai 2010, le Sénégal a adopté la loi n° 2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue dans les instances totalement ou partiellement électives. La nouvelle loi, qui constitue une grande avancée dans la lutte contre la sous- représentation politique des femmes, a pour objectif de rééquilibrer l'espace politique dominé par les hommes et de favoriser l'élaboration de politiques sensibles aux femmes. Cependant, malgré l'existence de la loi assortie de l'obligation d'alternance de sexe sur les listes de candidatures, les hommes continuent de dominer la vie politique. Cette thèse se propose d'interroger les logiques explicatives du contrôle masculin de l'espace politique sénégalais, mais aussi les réponses que les femmes apportent à cette situation. Elle s'intéresse également à la place que celles-ci accordent à la prise en compte des principaux besoins des femmes sénégalaises. Cette dernière considération constituait l'un des arguments majeurs des défenseurs de la parité lors de la mobilisation pour l'adoption de la loi. Ce faisant, nous montrons que la domination masculine de la vie politique date de la période coloniale et a été consolidée durant les premières années de l'indépendance du Sénégal. Par ailleurs, les femmes, qui ont toujours soutenu les hommes en politique, ont tardivement acquis la citoyenneté sous la colonisation, leur permettant de participer officiellement à la vie politique. Nonobstant, à chaque fois qu'elles tentent de se faire une place sur la place publique, elles se sont vues contraintes par les hommes qui limitent leurs actions à la mobilisation électorale pour leur profit. Saisissant le contexte international et la volonté du chef de l'Etat, Abdoulaye Wade, favorables à l'amélioration de leur représentation politique, les femmes ont obtenu la loi sur la parité qui instaure l'égalité de sexe dans les mandats électifs. De même, la thèse revient sur le contenu de la loi, ses sources mais aussi sur les différentes oppositions et entraves qui affectent son effectivité. Elle revient aussi sur les résistances développées par les hommes, leur permettant de contourner la parité et de dominer les instances de décision des institutions de représentation. Enfin, à travers les entretiens menés auprès des élues de l'Assemblée nationale, du HCCT, du conseil départemental de Mbacké et du conseil municipal de Saint-Louis, la recherche revient sur les stratégies et les ressources que les femmes ont développé pour se légitimer en politique et tenter d'échapper au contrôle des hommes. Elle s'intéresse aussi à l'identité et à la trajectoire politique des élues et montre que l'organisation et le fonctionnement des institutions ainsi que la dépendance politique de ces femmes envers les leaders politiques, notamment au niveau local, constituent des difficultés à la représentation substantielle des femmes dans les institutions représentatives au Sénégal.

    Guillaume Silhol, L’enseignement de la religion en Italie : institutionnalisation et pratiques d'une catégorie d'action publique, thèse soutenue en 2019 à AixMarseille sous la direction de Franck Frégosi, membres du jury : Céline Béraud (Rapp.), Christophe Traïni, Magali Della Sudda et François Buton    

    Cette thèse contribue au champ d’études de la sociologie politique des institutions par le cas d’étude de l’institutionnalisation du travail « flou » de l’enseignement de la religion catholique, matière scolaire non-obligatoire dans les écoles publiques italiennes. Basée sur enquête archivistique et qualitative, l’étude porte sur les conditions sociales de la requalification conflictuelle de tâches issues des pratiques pastorales d’enseignants catholiques en travail pédagogique à partir des années 1970, par le biais de politisations de la « culture religieuse », comme mandat professionnel et comme besoin des élèves. La requalification conflictuelle de l’enseignement de la religion en discipline scolaire est rendue possible par la domestication de ressources d’expertise et juridiques par les structures et les agents de l’Église catholique et par la représentation d’une façade publique de succès du cours objectivée par la rhétorique des chiffres du « choix » élevé du cours

    Matthieu Colmar, Gaullisme et gaullistes en Haute Normandie (1969-1992), thèse soutenue en 2018 à Normandie sous la direction de Olivier Feiertag, membres du jury : François Audigier (Rapp.), Yannick Marec  

    Nombreux ont été les travaux réalisés sur le gaullisme et les gaullistes ces dernières années. Outre les nombreuses études sur le général de Gaulle, ces travaux ont notamment concerné le parti se réclamant de celui qui a lancé l’appel du 18 juin 1940, ainsi que les idées qui composent ce courant de pensée. Il s’agit pour nous de nous intéresser à la période allant du départ du général du pouvoir le 27 avril 1969 jusqu’à l’année 1992, qui voit au niveau national le référendum de Maastricht diviser les gaullistes sur la question européenne et au niveau local l’élection à la tête de la région de Antoine Rufenacht, qui succède à un autre gaulliste, Roger Fossé. Ici, nous prenons un point de vue original puisqu’il s’agit de faire une étude territoriale d’un parti politique, en prenant comme objet d’étude une région, la Haute-Normandie. C’est pourquoi notre analyse se situe sur plusieurs échelles, du national au municipal, en passant par l’échelle régionale, départementale ainsi que celle de la circonscription et du canton. Ainsi, un des objectifs est de s’interroger sur la question de savoir s’il y a une certaine singularité du territoire normand par rapport à l’échelon national. Une étude des structures partisanes territoriales nous permet également de voir comment s’organise un parti politique au niveau local, et de constater ou non qu’il y a une indépendance possible par rapport à la structure nationale. Enfin, nous nous posons la question de savoir ce qu’il reste du gaullisme une génération après le départ de son inspirateur, à travers l’étude des références au général de Gaulle, au gaullisme lui-même, mais également en nous attachant à voir l’évolution des références aux idées qui fondent le gaullisme. De même, l’apparition d’un nouvel acteur dans la vie politique au milieu des années 1980, le Front national, oblige ceux qui se réclament du gaullisme à s’adapter à ce nouvel état de fait. Pour mener cette étude, au-delà des sources classiques que sont les articles de presse, nous utilisons des sources jamais utilisées jusqu’ici. Il s’agit premièrement des rapports des Renseignements Généraux qui permettent d’avoir des éléments pour définir ce qu’est la vie politique dans un parti politique au niveau local, mais également des archives privées et orales qui permettent de donner un regard neuf sur le parti gaulliste et sur ceux qui le compose.

    Yves Makaya mandembe engouang, La dynamique de la participation électorale : effets conjoncturels et dispositifs de mobilisation aux élections présidentielles françaises (2007), américaines (2008) et aux élections fédérales canadiennes (2008), thèse soutenue en 2015 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Pierre Bréchon, membres du jury : Daniel-Louis Seiler (Rapp.), Fabienne Greffet  

    Que traduit la hausse de la participation aux élections présidentielles françaises de 2007 et américaines 2008 ? À partir d’enquêtes électorales française, américaine et canadienne, notre étude met en lumière les changements d’attitudes politiques des citoyens survenus ces dernières années et la pratique croissante d’une participation intermittente et sélective. Ces changements qui résultent de logiques d’individualisation ont permis aux individus de s’extirper de contraintes d’appartenance sociale et de s’affranchir d’allégeances partisanes. Leur jugement se fonde désormais sur une évaluation des critères de l’offre électorale. L’individualisation des valeurs en politique se traduit notamment par une évolution du sens du vote et une hiérarchisation des scrutins. Les électeurs ne se délaissent pas les élections, ils choisissent simplement de participer autrement. Plus instruits, plus autonomes et plus critiques, ces citoyens prescrivent des changements profonds de l’offre. Afin de rallier le plus grand nombre de suffrages, les candidats se voient contraints d’adapter leurs dispositifs stratégiques aux évolutions des comportements politiques des citoyens : structuration des partis, modernisation des campagnes électorales, militantisme à « la carte », nouvelles formes d’engagement politique, usage de l’Internet. Tout est fait pour que le citoyen individualisé trouve dans ces manières de faire la politique les bonnes raisons de voter.

  • Arthur Groz, L’Institutionnalisation des nouveaux partis contestataires d’Europe du Sud au prisme des carrières militantes : Une étude comparée de Syriza, Podemos et la France insoumise, thèse soutenue en 2020 à Montpellier sous la direction de Éric Savarese, membres du jury : Florence Haegel (Rapp.), Rémi Lefebvre (Rapp.), Christophe Roux  

    Suite à la crise financière de 2007-2008, de nouvelles organisations partisanes émergent, notamment dans les pays d'Europe du Sud les plus touchés, telles que Podemos, Syriza et la France Insoumise. Revendiquant un véritable programme de transformation sociale, comme les partis contestataires traditionnels, ces organisations anti-austérité vont rapidement être confrontées à l'exercice du pouvoir (en Grèce et en Espagne), et à un processus d'institutionnalisation concomitant avec leur inscription dans le paysage politiqu national, phénomène déjà connu des partis de gouvernement. Or, si le profil des électeurs de ces nouveaux parti contestataires a pu être étudié, leur dynamique d'institutionnalisation n'a pas véritablement fait l’objet d’une investigation sociologique comparative. Ainsi, à partir de trois enquêtes de terrain mobilisant des entretiens et des séquences d’observation directe, réalisées auprès des militants de ces nouveaux partis contestataires à Barcelone (Podemos), Athènes (Syriza) et Montpellier (La France Insoumise), il devient possible d’analyser et de comparer le processus d’institutionnalisation de ces trois partis au prisme des carrières militantes. S’appuyer à la fois sur les outils de la sociologie de l‟engagement et sur ceux de la sociologie des organisations partisanes permet de montrer que l’institutionnalisation opère un tri entre les militants : tandis que les uns, fortement dotés en capital social et culturel, se professionnalisent et gravissent très rapidement les échelons de la hiérarchie partisane, les autres, dont les ressources sont plus limitées, peinent à trouver un rôle dans ces partis, et, en l’absence de rétribution de leur engagement, peuvent être progressivement amenés à les quitter. Dans ces conditions, ces nouvelles organisations partisanes questionnent les typologies des partis politiques existantes, puisqu’elles combinent le turn-overdes militants propre aux partis contestataire, et la professionnalisation des cadres des partis de gouvernement. Ainsi se dessine potentiellement un nouveaumodèle partisan, le « parti contestataire professionnalisé ».