Brigitte Vassort-Rousset

Professeur
Science politique.
Faculté de Droit

Centre d’Etudes et de Recherche sur la diplomatie, l’Administration Publique et le Politique
  • Brigitte Vassort-Rousset (dir.), Interrègne, risques et puissance: reconfigurations interrégionales et identitaires, Peter Lang, 2023, New international insights, 265 p. 

    Brigitte Vassort-Rousset (dir.), Building sustainable couples in international relations: a strategy towards peaceful cooperation, Palgrave Macmillan, 2014, 255 p.  

    The contributors analyse the key roles in constructing peaceful international couple relationships and their foreign-policy outcomes, at a time of acute trust deficit in international affairs. They show that to establish prospects of conflict transformation and sustainable international policy cooperation, the most positive long-term impact derives from sub-state intermediary levels and middle-class elites promoting integration through incremental identity-change, rather than from diplomatic engagement between rivals (despite the relevance of leaders embedded in institutional frameworks for facilitating rapprochement). A differentiation approach is applied throughout the volume, revealing the various mechanisms at work, moving from the rationalist to the sociological, from intergovernmental strategic bargaining to societal integration and the construction of new identities below the state-level (site de l'éditeur)

    Brigitte Vassort-Rousset, Michel Guillou, Thi Hoai Trang Phan (dir.), Les problématiques du français et de la francophonie dans la mondialisation culturelle, IFRAMOND, 2014, 391 p. 

    Brigitte Vassort-Rousset (dir.), La nouvelle donne de l'influence internationale: engagement sélectif des Etats-Unis, crises en Europe de l'Est, Espace Europe, 1999, 256 p. 

    Brigitte Vassort-Rousset, Les évêques de France en politique, Éd. du Cerf et Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1986, Sciences humaines et religions, 311 p.   

    Brigitte Vassort-Rousset, Les femmes dans la haute fonction publique, 1976 

  • Brigitte Vassort-Rousset, « Christianity across Eurasian borders », in Pierre Chabal (dir.), Cross-border exchanges : Eurasian perspectives, Peter Lang, 2020   

    Brigitte Vassort-Rousset, « European faith-based development NGOs vis-à-vis the EU-India Free Trade Agreement: an example of transnational advocacy networking », in B. Krishnamurthy, dir. (dir.), Free Trade Agreement with the European Union: implications on Indian polity, society, and economy, Centre for European Studies, 2018   

    Brigitte Vassort-Rousset, « La reconfiguration régionale de la puissance dans l'espace indo-pacifique », in Bourgou Taoufik, dir, Vassort-Rousset Brigitte, dir. (dir.), Gouvernance des risques sur les frontières et les marges, Peter Lang, 2018   

    Brigitte Vassort-Rousset, « Le processus d'organisation des études internationales en Europe (Encart) »: Le Standing Group on International Relations / Groupe permanent de Relations internationales (SGIR) du Consortium européen de recherche en science politique (ECPR), et l'European International Studies Association (EISA), Relations internationales contemporaines, LexisNexis, 2017, pp. 10-13 

    Brigitte Vassort-Rousset, « Religion, identité et politique internationale », Guerres et Religions, Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire, 2014, pp. 1 

    Brigitte Vassort-Rousset, « Building sustainable international couples », Building sustainable international couples, Palgrave-mac Millan, 2014, pp. 1 

    Brigitte Vassort-Rousset, « La "relation spéciale" anglo-américaine, couple à trois »: tensions inévitables, rupture improbable !, La sécurité internationale entre rupture et continuité : mélanges en l'honneur du professeur Jean-François Guilhaudis, Bruylant, 2007, pp. 601-620 

  • Brigitte Vassort-Rousset, « The winds of change in interregional representations, shifts, and balances of power : the US, India, and the Indo-Pacific area », Paix et sécurité européenne et internationale, 2017, n°6     

    Brigitte Vassort-Rousset, « Francophonie, identités religieuses et dynamiques régionales », La revue internationale des mondes francophones, 2014, n°6, p. 1 

  • Brigitte Vassort-Rousset, « Les origines historiques et philosophiques de la politique de la chine contemporaine », La Chine et le traité de Versailles | De l'ancien monde au nouveau monde ?, Lyon, le 20 mars 2019    

    Organisé par le Master 2 "Relations Internationales et Diplomatie", Université de Lyon 3

    Brigitte Vassort-Rousset, « La reconfiguration régionale de la puissance dans l'espace indo-pacifique », Gouvernance des risques sur les frontières et aux marges, Grenoble, le 29 janvier 2018 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Libère Bararunyeretse, La contribution de la "communauté internationale" à la résolution des conflits intra-étatiques en Afrique : le cas de la République Centrafricaine (RCA) de 1960 à nos jours, thèse soutenue en 2021 à Lyon, membres du jury : Taoufik Bourgou (Rapp.), Didier Péclard (Rapp.), Élise Féron et Roger Koussetogue Koudé  

    A l’instar des conflits intraétatiques qui relèvent en tant que tels d’une typologie particulière, l’engagement de la « communauté internationale » dans la résolution de ce genre de conflictualité soulève une série de problématiques singulières. Il en est ainsi des résultats plus que mitigés que son action rencontre, en dépit des moyens importants engagés sur le terrain. Dans le cas spécifique de la République centrafricaine qui sert ici de cas d’étude, élucider cette question passe d’abord par remonter aux origines de sa fondation.Création coloniale s’il en est, il apparaît que dès le départ, « ce pays qui n’existait pas » portait en lui les germes de sa propre destruction. L’économie du débat sur cette importante question a eu pour conséquence un départ manqué lors de son entrée dans le monde moderne. Cette situation en a fait un Etat tout à la fois fragile, faible, et défaillant. Comme pour beaucoup d’autres, il ne doit sa survie qu’à l’aide extérieure qui le garde sous perfusion. Les causes de l’échec de « la communauté internationale » dans la résolution des conflits et des crises qui se succèdent depuis l’accession de la RCA à son indépendance sont également à rechercher dans cette problématique de base. A tous les échelons de la société internationale, les différents acteurs, eux-mêmes pris dans leurs propres contradictions principalement liées à leur quête de la puissance et de l’intérêt national, recourent indistinctement à cet effet aux instruments classiques, voire obsolètes, de la médiation et des opérations de maintien de la paix. L’analyse de ces mécanismes aboutit à la conclusion que sans la volonté des Centrafricains eux-mêmes de bâtir leur « vouloir vivre ensemble » sur des fondements solides, toute action extérieure visant à ramener la paix et la sécurité dans leur pays reste soumise à des limites certaines. Dès lors, « la communauté internationale » devrait chercher avant tout à encourager et appuyer les acteurs intérieurs et non à se substituer à eux.

    Serge Abbecy, La République du Bénin et ses voisins : dynamiques transfrontalières, enjeux spécifiques, et logiques d'intégration, thèse soutenue en 2018 à Université Grenoble Alpes ComUE, membres du jury : Denis Retaillé (Rapp.), Jacques Michel (Rapp.)    

    Le Bénin partage près de 2000 km (cumulés) de frontières avec le Nigeria, le Togo, le Niger et le Burkina Faso. Des dynamiques transfrontalières, particulièrement importantes, viennent souligner à la fois, l’impertinence des frontières-barrières coloniales hâtivement tracées, mais aussi des modèles d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Aux confins des États limitrophes, des territoires transfrontaliers économiquement, ethniquement et culturellement homogènes relativisent le concept de frontière-ligne, sans toutefois faire disparaître les différences d’ordre institutionnel, administratif et politique. Ces territoires «flottants», caractérisés par un syndrome de l’«entre-deux», disposent d’extraordinaires potentiels d’intégration qui pourraient être davantage exploités dans un contexte administratif décentralisé. La question est celle des stratégies et modalités d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. L’absence de volonté politique ne peut suffire à expliquer la vacuité des processus d’intégration. Cette thèse offre des perspectives de définition d’une matrice nouvelle en relations internationales et en politique publique, complémentaire des approches classiques d’analyse des mécanismes d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Le grand défi consistant à trouver des formules permettant aux communautés et identités qui transcendent les frontières nationales de s’épanouir dans une logique bottom up, sans que le fait ethnique ou les dynamiques locales autonomes ne soient considérées comme remettant en cause la souveraineté des États et leurs prérogatives. L’unité culturelle profonde de la région est un atout fondamental de l’action publique. Car, ce n’est qu’enraciné dans sa culture et son histoire que l’Africain peut se réinventer une patrie qui libère des frontières nationales. D’où la pertinence de la coopération transfrontalière, une tentative d’endogénéisation des mécanismes d’intégration, une tentative pour mettre le développement local au service de l’intégration régionale. Elle devrait consacrer une seconde évolution stratégique de la CEDEAO. Créée le 28 mai 1975 à Lagos, la CEDEAO entendait rompre avec la balkanisation coloniale et doter la région d’un espace économique et social intégré. L’organisation prit dès 1990, une tournure ouvertement politique avec une flambée des conflits internes et ses interventions de maintien de la paix. La promotion de la coopération transfrontalière devrait donner à la CEDEAO, un second souffle.

    El Hadj Mohamed Ramadan Diallo, Ethnicité et processus démocratique en Guinée, de 1990 à 2015, thèse soutenue en 2018 à Lyon en co-direction avec Amadou A. Bano Barry, membres du jury : René Otayek (Rapp.), Alioune Badara Diop (Rapp.), Jacques Michel et Samadia Sadouni    

    La décennie 1990 constitue pour bon nombre de pays d’Afrique subsaharienne – francophones notamment – une transition de régimes autoritaires vers des régimes démocratiques. C’est le cas de la Guinée où un processus démocratique s’est ouvert dès la moitié des années 1980, avec la chute du régime dirigiste d’Ahmed Sékou Touré. A l’inverse des démocraties libérales occidentales dont elle s’inspire, la démocratie conventionnelle adoptée en Guinée existe dans l’architecture juridico-institutionnelle mais ne fonctionne pas, dans les faits, sur la base d’institutions politiques et sociales qui transcendent les clivages ethniques et communautaires. L’ethnicité en est la matrice fondamentale. Elle se manifeste par l’hybridation de produits institutionnels d’import-export à des réalités locales spécifiques. L’Administration publique, les partis politiques, les organisations socio-culturelles s’appuient explicitement ou implicitement sur l’ethnicité dans leur rapport au politique. Plusieurs facteurs sont à la base de ce double phénomène d’ethnicisation du fait politique et de politisation du fait ethnique en Guinée. On peut l’attribuer aussi bien à la fragilité de l’Etat qui peine à assurer ses missions régaliennes – sécurité, justice, bien-être, etc. – qu’à l’insuffisance de l’ancrage des valeurs, normes et principes de la démocratie libérale dans la société guinéenne. A cela, il faut ajouter le rôle structurant de l’ethnie comme groupe social de mobilisation politique dans les représentations collectives.

    Yousra Abourabi, Diplomatie et politique de puissance du Maroc en Afrique sous le règne de Mohammed VI, thèse soutenue en 2016 à Lyon en co-direction avec Jean-Noël Ferrié, membres du jury : Amine Aït-Chaalal, Daniel C. Bach, Bruno Joubert et Frédéric Ramel    

    Depuis l’avènement du règne de Mohammed VI en 1999, le Maroc déploie une politique étrangère continentale. Le Royaume ambitionne d’être reconnu comme une puissance africaine émergente et de jouer ainsi un rôle de premier plan dans la sécurité du continent. Afin de satisfaire ces ambitions, déterminées par un ensemble de représentations et de conditions historiques, l’appareil diplomatique s’est développé et modernisé, de même que les acteurs, les champs d’action et les leviers de la diplomatie se sont diversifiés. Contribuant à pallier les faiblesses matérielles du Maroc, une identité d’Etat singulière émerge autour de la notion de « juste milieu », participant de l’affirmation de son rôle international. Progressivement, le Maroc impose sa présence au sein d’un « pré carré gigogne » par la conduite d’une « stratégie indirecte » ainsi que d’une « stratégie empirique de réaction », toutes deux pensées en termes diplomatiques. Cette étude présente, sur le plan empirique, les conditions de l’élaboration et de la conduite de cette politique africaine, et analyse, sur le plan théorique, l’évolution de l’identité de la puissance marocaine au regard de cette politique africaine.

    Jin Meng, Contributions de la Chine et de la Francophonie dans la consolidation de la paix en Afrique Francophone : les cas du Mali, de la Côte d'Ivoire et du Sénégal, thèse soutenue en 2016 à Lyon, membres du jury : Daniel Bourmaud (Rapp.), Antoine Kernen (Rapp.), Lukas K. Sosoe et Maurice Portiche    

    Paix et sécurité en Afrique conditionnent la durabilité de la coopération sino-africaine et préoccupent les pays membres de la Francophonie. La récurrence des conflits freinant le décollage des pays africains engage les acteurs internationaux de différentes natures, États-nations comme organisations internationales. Chine et Francophonie contribuent de manière différente au processus de paix en Afrique francophone. Malgré les écarts existant entre leurs visions et entre leurs approches, des complémentarités sont explorées dans la consolidation de la paix, dont la multi-dimensionnalité exige l’implication d’acteurs divers. La consolidation de la paix représente également un prisme pertinent pour observer l’évolution de la diplomatie chinoise et les particularités de la Francophonie comme organisation transnationale. Mettre l’une sous le regard de l’autre nous permet de mieux examiner les singularités et les similitudes de leurs perceptions et leurs mécanismes d’action. De quelles manières Chine et Francophonie s’impliquent-elles dans la consolidation de la paix ? Comment abordent-elles les notions de paix et de conflits dans leurs réflexions ? Comment les Africains perçoivent-ils leurs approches respectives ? Ces interrogations conduisent à exploiter les pensées chinoises et les courants théoriques occidentaux, sans oublier les réalités et les attentes africaines révélées par les entretiens de terrain.

    Sarah Ait Hamou, La politique d'arabisation, enjeu multidimensionnel de pouvoir en Algérie : l'exemple du système éducatif de 1962 à 2000, thèse soutenue en 2016 à Lyon, membres du jury : Stéphane Valter (Rapp.), Jamil Sayah (Rapp.), Lahouari Addi, Taoufik Bourgou et Henri-Hassan Sahloul    

    La politique d’arabisation commune aux trois pays du Maghreb,a été beaucoup plus problématique en Algérie.En effet,le cas algérien attire particulièrement l’attention dans la mesure où l’équation sociolinguistique demeure irrésolue. Les récentes évolutions en matière linguistique à l’exemple de la reconnaissance de la langue berbère,Tamazight,comme langue officielle, montrent en effet que la question linguistique n’est pas un acquis, mais aussi que celle-ci est fortement liée au pouvoir politique.C’est dans ce cadre que nous avons choisi d’appréhender la politique d’arabisation algérienne de 1962 à 2000 en tant qu’enjeu multidimensionnel,avec pour exemple l’arabisation du système éducatif algérien afin d’en mesurer les conséquences sur l’ensemble du système algérien.Cette thèse s’articule autour de deux parties.La première partie pose les jalons de la construction de l’Etat algérien,à travers une rétrospective historique allant de l’Algérie précoloniale à l’Algérie contemporaine.Dans cette partie, deux chapitres sont abordés,le premier portant sur la genèse du système politique algérien à travers lequel sont analysés les principes et fondements de l’Etat algérien et sa formation nationale;et le second est consacré à la construction identitaire algérienne autour de la politique d’arabisation et particulièrement de la généralisation de l’utilisation de la langue arabe, et dans lequel a été questionné le rapport entre politique d’arabisation et édification nationale et identitaire.D’autre part, dans une deuxième partie traitant des usages politiques de l’arabisation en Algérie,un premier chapitre empirique a été traité afin de cerner la politique d’arabisation de façon plus pragmatique, notamment à travers son application dans l’enseignement algérien; et enfin dans un second et dernier chapitre,c’est la politique d’arabisation au cœur du pouvoir algérien et la mise en exergue des dynamiques, des enjeux et des luttes de pouvoir que cette politique a fait naître qui sont étudiés. Dans cette perspective, nous nous sommes interrogés sur le rôle et la fonction de la politique d’arabisation dans la construction nationale et étatique algérienne, et plus globalement dans l’édification du système politique algérien. En d’autres termes, il s’agit de déconstruire les liens entre une politique dite linguistique et le pouvoir qui l’a mise en place en retraçant l’évolution historique de la politique d’arabisation algérienne depuis l’indépendance du pays en 1962 jusqu’en 2000.L’on verra ainsi comment cette politique est présentée d’abord comme une politique linguistique, puis comme une politique identitaire et idéologique pour enfin se révéler être une politique de pouvoir et véritable enjeu de luttes entre les différentes factions au pouvoir.Ainsi,d’un point de vue strictement théorique,nous avons utilisé une approche constructiviste, de construction nationale mais aussi identitaire,en nous appuyant sur des théoriciens tels qu’Anthony D.Smith,Ernest Gellner,Benedict Anderson,Adrian Hastings,ou encore Juan Linz. Du point de vue idéologique,la politique d’arabisation relève clairement de l’idéologie arabo-musulmane dans laquelle s’inscrit explicitement l’aile conservatrice du parti unique FLN (Front de libération nationale) qui l’a instaurée.A partir de là,nous avons questionné le rapport de la politique d’arabisation à l’idéologie arabo-musulmane.Ce sont donc tous ces éléments, politiques, idéologiques et identitaires qui donnent naissance à la mise en place d’une succession importante de lois d’arabisations.Parmi elles,la principale est la loi n°91-05 portant généralisation de l’utilisation de la langue arabe qui a connu de nombreux bouleversements.Tout cela montre à quel point,la politique d’arabisation a été un processus lent,discontinu,parfois fragile,mais surtout qu’elle a été davantage au cœur de luttes de pouvoir,en servant ce dernier qu’une politique linguistique à proprement parler servant la langue arabe et la population arabophone.

    Seminakpon Arnaud Houenou, Les nouveaux accords de défense franco-africains et la politique de sécurité de la France, thèse soutenue en 2014 à Lyon 3, membres du jury : Louis Balmond (Rapp.), Jean-François Guilhaudis (Rapp.), Taoufik Bourgou    

    Initiée dans les années 1960 avec les indépendances des territoires de l’ancien empire français, la coopération de défense a permis à la France ancienne puissance coloniale de continuer à maintenir son influence en Afrique tout en participant à la construction d’armées nationales africaines autonomes. Malheureusement, certains choix politiques et militaires de la France, les risques d’instrumentalisation d’un engagement strictement bilatéral, ont révélé l’archaïsme des relations France-Afrique et engendré la crise de la coopération. Devenue inadaptée en raison des bouleversements du champ politique international intervenus dans les années 1990 caractérisé par la fin de la bipolarisation, la coopération de défense France-Afrique a souffert de la compétition internationale, de l’adhésion de l’Afrique à la mondialisation et à de nouvelles solidarités internationales, et de la menace terroriste.En souscrivant à l’approche réaliste de sécurité, en considérant la théorie politico-sociologique constructiviste de l’intérêt national défendue par Alexander Wendt d’une part, et le concept de complexe régional de sécurité de Barry Buzan d’autre, cette étude se propose de montrer comment la France met en oeuvre une nouvelle politique de sécurité et de défense sur la base de nouveaux accords de défense en Afrique, continent le plus proche de l’Europe dans un contexte de rupture stratégique avérée et de menace contre la sécurité. Après avoir défini celle-ci dans un contexte régional global, cette étude démontre les stratégies de la France et des puissances internationales dans la gestion des conflits et la prévention des crises en Afrique dans un partenariat qui soit à la fois transparent et efficace.

    Guy-Eugène Demba, Élites dirigeantes, sortie de crise et reconstruction post-conflit dans les États africains de la Région des Grands Lacs.1990-2013, thèse soutenue en 2014 à Lyon 3, membres du jury : Lukas K. Sosoe (Rapp.), Marie-José Domestici-Met (Rapp.), Svebor André Dizdarevic    

    Depuis plus de deux décennies, un nombre d’Etats africains dits du champ de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs sont enlisés dans des conflits armés à la fois intra-étatiques et internationalisés. Du génocide rwandais aux guerres civiles au Congo-Brazzaville, en Angola, en Ouganda, au Burundi, ou encore aux violences politiques armées incessantes en Centrafrique, en passant par la Grande Guerre Africaine en RDC, nombreux et importants sont les mécanismes de résolution de conflits qui ont été expérimentés, de nature aussi bien bilatérale, communautaire, régionale, qu’onusienne. Malheureusement, les concepts de sortie de crise et de reconstruction post-conflit demeurent de vains mots, eu égard aux résurgences et aux prolongements des conflits dans cette Région. Ainsi, en mobilisant l’approche néo-élitiste s’inscrivant dans un dépassement de la réalité empirique, après avoir passé en revue toutes les grandes théories philosophico-politico-sociologiques des élites, défendues par les auteurs classiques comme Wilfredo Pareto, Gaetano Mosca etc., d’un côté, et en recourant à la théorie de Johan Galtung de paix négative versus paix positive, d’autre part, cette étude se propose de mettre en évidence le rôle des élites dirigeantes dans la dynamique de pacification de la Région. Et après avoir défini et déterminé celles-ci, le travail démontre la difficulté de résoudre les conflits due à l’hétérogénéité sociologique caractérisant la Région. Puis, il souligne les mécanismes de l’entretien d’une paix négative par les élites dirigeantes, en interaction avec les autres protagonistes.

    Delidji Eric Degila, Conflictualité régionale en Afrique subsaharienne post-bipolaire. Le cas de l'Afrique de l'Ouest de 1989 à 2010, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3, membres du jury : Vincent Chetail (Rapp.), Daniel Compagnon (Rapp.), Gilles Carbonnier    

    Alors que la fin de la bipolarité s’est accompagnée du déclin de la guerre au niveau mondial, l’Afrique subsaharienne connaît depuis le début des années 1990, une résurgence de la violence armée dont la forme la plus courante est la guerre civile. L’Afrique Occidentale est l’une des régions les plus touchées par cette multiplication de conflits armés infraétatiques dont les trois plus importants ont été les guerres civiles libérienne, sierra-léonaise et ivoirienne. Cette conflictualité a donné lieu à l’émergence d’acteurs non étatiques qui, dans un contexte de mondialisation accrue, ont adopté le warlordism comme mode opératoire. Ces guerres internes, parfois qualifiées de « nouvelles guerres », sont à la fois le produit de la crise de l’Etat, de profondes inégalités horizontales, et de l’instrumentalisation des différences identitaires par certaines élites. Elles se sont développées au-delà du cadre national, avec l’implication de différents acteurs transnationaux, et ont favorisé l’émergence d’un véritable « système de guerre » ouest-africain. Elles sont également l’expression d’une remise en cause du modèle étatique westphalien. La conflictualité régionale qui est apparue en Afrique Occidentale post-Guerre froide invite donc à accorder davantage d’attention aux communautés de destin imbriquées qui de plus en plus, occupent une place centrale dans les dynamiques qui façonnent l’Afrique au sud du Sahara.

  • M'Baha Moussa Sissoko, Les obstacles sociopolitiques à la décentralisation au Mali (1991-2017) : études de cas auprès des Régions de Tombouctou et Koulikoro dans le cadre de leurs partenariats respectivement avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la Coopération technique belge, thèse soutenue en 2018 à Lyon sous la direction de Lahouari Addi, membres du jury : René Otayek, Jean-Luc Pissaloux et Raphaëlle Guibert  

    Cette thèse apporte une analyse documentée sur la décentralisation malienne appréhendée au prisme des partenariats entre les Régions de Tombouctou et Auvergne-Rhône-Alpes d’une part et entre la Région Koulikoro et la Coopération technique belge d’autre part, en faisant appel aux Policy Transfer Studies (PTS) et à l’approche cognitive et normative des politiques publiques. Elle fait d’abord une analyse succincte de l’historique de la mise en œuvre de la réforme de décentralisation remontant à la genèse de l’Etat malien (1960). Après la transition politique amorcée à la fin du mois de mars 1991 au Mali, la mise en œuvre de la décentralisation a pris une importance cruciale pour le devenir même du pays, notamment depuis la rébellion touarègue qui continue à sévir dans le nord du pays. Pour autant, après plus de deux décennies et malgré quelques acquis non négligeables, cette réforme demeure confrontée à divers obstacles.Ensuite, elle fait le bilan des projets d’appui à la décentralisation dans les Régions de Tombouctou et Koulikoro notamment à travers leurs partenariats respectifs. Sur ce sujet, la thèse met un accent particulier sur la pertinence des appuis réalisés, leur alignement à la politique nationale de décentralisation mais aussi des difficultés d’appropriation qui entravent la réussite du transfert des modèles du « développement local » promus par les partenaires techniques et financiers. Cette thèse démontre que, faute de moyens financiers suffisants alloués par le gouvernement malien à la réforme de décentralisation, celle-ci se trouve de fait dans une situation de dépendance quasi-totale à l’aide financière et technique internationale. De plus ce travail démontre que le nouvel engagement financier du gouvernement malien relatif au transfert de 30 % des recettes publiques aux collectivités territoriales à l'horizon 2018 ne confère pas suffisamment de marge de manœuvre aux collectivités territoriales. Enfin, cette thèse s’accompagne d’un travail analytique sur les principaux résultats du diagnostic relatifs aux obstacles à la décentralisation au Mali en général et formule un certain nombre de préconisations pour aider à surmonter lesdits obstacles.

    Ardijan Sainovic, Acteurs locaux et acteurs internationaux dans la construction de l’Etat. : Une approche interactionniste du cas du Kosovo, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de Daniel C. Bach, membres du jury : Franck Petiteville (Rapp.), Nathalie Duclos (Rapp.), Philippe Claret et Gilles Bertrand  

    Comment les intervenants internationaux peuvent-ils (re)construire des institutions légitimes après un conflit intra-étatique ? En d’autres termes, quels facteurs déterminent le résultat du statebuilding post-conflit ? D’un côté, l’approche dominante, dite « technique », soutient que des ressources significatives (financières, humaines, politiques) permettent aux intervenants internationaux de construire les institutions voulues. Au Kosovo, les acteurs internationaux ont établi une administration internationale dotée de pouvoirs exécutifs et des ressources étendues et maintenues tout au long du processus. Or, le bilan du statebuilding est mitigé. D’un autre côté, le paradigme de la « paix libérale » affirme que la libéralisation (politique et économique) contribue au résultat limité des opérations post-conflit car elle est mal appliquée, illégitime voir dangereuse pour les sociétés sortant de conflits violents. Cette approche néglige aussi bien les facteurs internes que les variations dans les intentions internationales et se base, comme l’approche technique, sur un postulat implicite (erroné) de l’asymétrie porteuse de rapports de pouvoir qui favoriseraient les intervenants internationaux. En conséquence, ces approches ignorent la manière dont les acteurs locaux peuvent résister aux normes et objectifs internationaux.Pour expliquer les variations du résultat du statebuilding international, nous proposons un modèle théorique alternatif en modélisant une approche multicausale et séquentielle d’un jeu à deux niveaux. Notre thèse est la suivante. Les variations dans l’issue du statebuilding sont fonction des interactions stratégiques, elles-mêmes déterminées par les changements dans les préférences et les relations de puissance entre les intervenants internationaux et les élites politiques locales. Le statebuilding est étudié comme un processus interactif, mettant en relation potentiellement trois acteurs clés qui dominent le paysage politique post-conflit. Dans ces conditions, le statebuilding est un succès uniquement si les réformes internationales ne menacent pas le pouvoir politique des élites locales – pouvoir qui s’appuie sur deux piliers, le nationalisme et les pratiques informelles – et que les acteurs internationaux ont mobilisé suffisamment de ressources pour amener les élites locales à adopter et appliquer les réformes désirées.Or, le cas du Kosovo montre que les préférences des acteurs ne s’alignent que très rarement. Le statebuilding international a été instrumentalisé et miné par les préférences divergentes et contradictoires entre les principaux acteurs clés. Les acteurs internationaux ont voulu créer un Etat démocratique et multinational, mais ont privilégié la stabilité car ils ont été confrontés à des élites politiques locales – kosovar-albanaises et kosovar-serbes – préoccupées par le pouvoir et la domination de leur groupe sur autrui et par le maintien du leadership à l’intérieur de leur propre groupe. Entraînant ainsi une multiplication des autorités et à une fragmentation de la légitimité : deux systèmes politiques et sociaux persistent et empêchent la cohésion et le caractère multinational de l’Etat. L’intervention de l’UE a permis de changer le jeu en contribuant à apaiser la situation sur le terrain. Mais des tensions persistent, confortant le compromis.

    Elshan Mustafayev, Héritage ottoman et politique étrangère de la Turquie sous les gouvernements AKP, thèse soutenue en 2017 à Lyon sous la direction de Mohamed-Chérif Ferjani, membres du jury : Taoufik Bourgou et Bayram Balci  

    Cette thèse met en perspective l’influence qu’exerce l’héritage ottoman sur les relations entre la Turquie et les pays régionaux et insiste sur l’importance de cet aspect dans l’analyse de la politique étrangère turque. Les acteurs politiques à forte référence religieuse ont toujours porté un discours glorifiant le passé ottoman. Ils ont développé une relecture romantique de l’histoire ottomane qui, d’un côté, a toujours été en décalage avec les recherches universitaires et le discours officiel en Turquie, et de l’autre, diamétralement opposée à la rhétorique dominante dans les autres anciens territoires ottomans partagés entre une vingtaine de pays. Ce travail de recherche montre que les gouvernements AKP, qui ont des origines idéologiques remontant à ces acteurs, se sont appuyés essentiellement sur la perception nationaliste et religieuse de l’histoire pour développer un discours de réhabilitation de l’héritage ottoman dans leur politique étrangère depuis 2002.

    Mansour Albogami, Enjeux de pouvoir et portée de la réforme administrative en Arabie Saoudite : le cas des conseils suprêmes, thèse soutenue en 2017 à Lyon sous la direction de Lahouari Addi, membres du jury : Jean-Noël Ferrié et Fatiha Dazi-Héni  

    Ce travail de thèse doctorale porte sur l’Arabie Saoudite et relève du domaine de la sociologie politique. Il étudie la portée ainsi que la nature de la réforme administrative -- en prenant les conseils suprêmes comme un cas d’étude. Ici l’ensemble des conditions – politiques, sociales et administratives -- qui ont donné naissance aux conseils suprêmes est devenu l’objet d’étude de cette thèse doctorale. Un équilibre de pouvoir entre l’État et la société ainsi qu’au sein de la famille royale saoudienne a émergé dans le contexte de la création de l’État. Ainsi s’est créé un cadre positif et coutumier du droit où le système bureaucratique est apparu et certaines valeurs professionnelles sont nées. Le contexte de la création de l’État ainsi que l’apparition et l’évolution de la bureaucratie ont produit un ensemble des règles, « explicites » et « implicites ». Ces règles sont opaques et elles ont déterminé tous projets de réformes administratives. L’opacité de ces règles affaiblit la coopération ainsi que la confiance entre les différents organismes de l’État et nécessite alors la création de structures parallèles telles que les conseils suprêmes. Ces derniers ayant comme objectifs principaux l’établissement de la confiance et le renforcement de la coopération constituent une importante alternative au Conseil des ministres. Parallèlement, il existe un problème relatif à la réglementation au sein de l’État. Dans ce contexte, ces structures parallèles comme les conseils suprêmes constituent un outil administratif efficace. Car, un de leurs objectifs principaux est l’identification dudit problème afin d’y remédier. Dans le même ordre, bien que le Conseil des ministres fournisse un cadre de coopération entre la plupart des organes étatiques, il existe d’autres organismes étatiques non-ministériels qui souffrent de l’absence d’un cadre de coopération et de coordination. Ainsi, la création d’un conseil suprême peut servir d’un tel cadre.

    Aymeric Durez, Le grand large dans la politique étrangère française : penser le changement de la fin de la guerre d'Algérie à la fin de la guerre froide, thèse soutenue en 2016 à Lyon sous la direction de Frédéric Ramel, membres du jury : Frédéric Charillon (Rapp.), Valérie-Barbara Rosoux (Rapp.), Maurice Vaïsse    

    La politique étrangère de la France peut être appréhendée à travers trois cercles d'appartenance privilégiés: le cercle européen, le cercle transatlantique et le cercle du "grand-large". Alors que le premier cercle correspond à la politique de voisinage et renvoie à l'Union européenne, que le deuxième cercle correspond au partenariat de sécurité et renvoie à l'OTAN, le cercle du grand-large ne peut être identifié aussi facilement par une aire géographique, une fonction ou un processus institutionnel. En partant de la fin de la guerre d'Algérie, cette thèse analyse les transformations de la politique étrangère du grand-large en articulation avec les deux autres cercles entre 1958 et 1991. A travers cet objet, ce travail a pour ambition de montrer que la politique étrangère de la France sous la Vème République ne se caractérise pas par une continuité "gaullo-mitterrandienne" mais au contraire par une inégale aptitude entre le général de Gaulle et François Mitterrand pour articuler l'ampleur du changement dans la politique des trois cercles (révision de la politique à l'intérieur d'un cercle d'appartenance/ permutation hiérarchique entre les cercles/ apparition ou disparition d'un cercle) avec les différentes formes du changement dans l'environnement extérieur (reconfiguration de la polarité à l'échelle internationale/ modification des relations entre les principaux pôles/ restructuration de la polarité au niveau régional). L'absence d'institutionnalisation de la politique du grand-large, les tentatives avortées pour modifier le contenu de ce cercle et les difficultés pour en faire un levier ont conduit à sa relégation par rapport à une dynamique euro-atlantique.

    Abdulwahab Elhar, Les relations franco-libyennes entre permanence et instabilité : 1969 - 2011, thèse soutenue en 2016 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Jean Marcou, membres du jury : Taoufik Bourgou (Rapp.), Enric Olivé i Serret (Rapp.)    

    Durant la période 1969-2011, les relations franco-libyennes ont été affectées par plusieurs facteurs qui ont conduit à leur instabilité. En effet, le régime du colonel Kadhafi marqué par les ambitions hégémoniques de ce dernier dans le monde arabo-musulman et africain ont été au cœur des confrontations avec l’Occident en général, et la France en particulier. La guerre du Tchad, ancienne colonie française sur laquelle Kadhafi avait des visées non dévoilées, illustre ces confrontations où se heurtaient deux visions antagonistes quant à son règlement. Le choc des intérêts avait fini par aboutir à la confrontation militaire. Il y a aussi l’accident de l’avion de l’UTA qui venait détériorer davantage ces relations. Enfin, la question du devenir de la Méditerranée où la France tient toujours à marquer une présence mal perçue par le colonel. D’autres facteurs ont, paradoxalement, créé un climat favorable à la continuité des relations franco-libyennes. Tel est le cas de la neutralité observée par le France à travers son refus de permettre le survol de son espace aérien à des avions américains qui allaient opérer un raid sur la Libye en 1986. Plus tôt, la France eut une attitude équilibrée lors de la guerre de 1967 entre l’Égypte et Israël, ainsi que la guerre d’octobre 1973. On peut à cela ajouter la conclusion du contrat des Mirages entre la France et la Libye en 1970. Ces positions ont d’autant été appréciées par la Libye qu’il existe entre les deux pays des relations dont les enjeux politiques et économiques sont importants. Mais l’instabilité de sa politique extérieure a décrédibilisé le colonel Kadhafi aux yeux du monde, parce qu’il ne respectait pas ses engagements internationaux. Ce qui a fini par jeter un discrédit sur la Libye. Pour redorer son blason, la Libye frappée par l’embargo, avait besoin du soutien de la France, une des puissances européennes et internationales. Quant à la révolution libyenne de février 2011, elle a été saluée par la France qui souhaitait un changement sur la scène politique du pays. Cela explique sa position à la tête des forces internationales qui ont soutenu la révolution et dont l’issue a été l’éviction mortelle du colonel Kadhafi. Mais les conséquences complexes de cette révolution mettent les élites politiques devant des défis majeurs pour la construction du pays. L’avenir des relations entre la France et la Libye dépendront nécessairement du résultat du processus démocratique en cours

    Ibaa Altalib, L’Union européenne une entité supranationale fonctionnelle, thèse soutenue en 2016 à Lyon sous la direction de Taoufik Bourgou, membres du jury : Walid Arbid (Rapp.), Jamil Sayah (Rapp.)    

    La qualification de l’Union Européenne d’entité juridique supranationale fonctionnelle, nécessite l’application d’une méthodologie fondée sur deux idées principales: la première idée est celle de la supranationalité européenne; caractéristique qui met l’intégration européenne actuelle dans une phase supérieure des formes de la coopération internationale sans pour autant aboutir à l’intégration totale et la fusion complète, telle que cette forme est représentait par l’Etat fédéral, ceci nous oblige à comparer cette entité aux principales personnes internationales tels que l’Etat fédéral et les organisations internationales. La deuxième idée de notre recherche est la notion de la fonctionnalité et son application dans le cadre de la l’Union Européenne , cette idée sera rapprochée selon les théories de l’intégration européenne, tout en privilégiant la théorie néo fonctionnelle qui selon nous est la plus pertinente dans l’explication du processus d’intégration européen, après nous traitons les aspects d’application de cette idée dans le cadre de l’Union et ses différentes formes dans les fonctions et attributions qui lui sont reconnues. Ainsi que les principes et les notions qui régissent les fonctions de l’Union qui ont donné une spécificité et une originalité à cette entité.

    Ali Mazyad, Les partis libanais et la réforme de l'État au prisme des priorités électorales (1992-2009), thèse soutenue en 2016 à Lyon sous la direction de Taoufik Bourgou, membres du jury : Ṭalāl ʿAtrīsī (Rapp.), Walid Arbid (Rapp.), Jamil Sayah    

    L’objectif de cette thèse est double. D’une part, il convient de montrer que la réforme de l’État libanais ne progresse pas depuis l’accord de Taëf. Aujourd’hui, le Liban fait face à un blocage en raison de la controverse opposant les partis et forces politiques du pays autour de cette question. D’autre part, il s’agit d’identifier cette controverse sur la base de leurs priorités électorales et de la légitimité des coalitions qu’ils forment.Dans la première partie, nous avons exploré la structure de la Constitution, l'évolution des relations entre les partis libanais et l’État, et la typologie des partis libanais. À l’issue de cette partie, nous avons présenté les diverses tentatives de réforme effectuées dans les domaines du social, de l’économie, de la justice, de la défense, des relations extérieures et de l'environnement.Dans la deuxième partie, nous avons analysé les programmes électoraux présentés par les partis à l’occasion des élections parlementaires et municipales des années 1993, 1996, 1998, 2000 et 2004. Nous avons accordé une large place au projet porté par le Premier ministre Rafic Hariri, concernant la reconstruction du pays et surtout de Beyrouth après des années de guerre. Les diverses positions des partis envers ce projet ont aussi été récapitulées.Dans la troisième partie, nous avons procédé à une étude comparative des programmes électoraux des partis lors des deux élections parlementaires libanaises de 2005 et 2009. Nous avons vu que la transformation du système partisan ont entraîné des changements en termes de priorités électorales au sein des partis ; d’où l’émergence d’autres conceptions de la réforme de l’État. Dans le dernier chapitre, nous avons proposé une étude de terrain portant sur trois principaux éléments: la participation des jeunes Libanais, leurs visions sur les priorités de la réforme de l’État, et leurs perceptions des forces au pouvoir et des partis politiques dans ce processus de réforme. Enfin, nous avons interviewé des membres et des responsables de partis, afin de cerner leurs points de vue et de déterminer si, selon eux, il existe une solution à la crise que vit l’État libanais. Cette étude nous a permis d’ouvrir des nouvelles voies de recherche pour l’avenir du Liban.

    Mohamed Badine El Yattioui, Les enjeux géostratégiques des programmes publics de Washington à destination de l'Amérique Latine, de George Bush père à George Bush fils (1988-2008), thèse soutenue en 2015 à Lyon 3 sous la direction de Taoufik Bourgou, membres du jury : Frédéric Massé (Rapp.), Raphaël Porteilla (Rapp.)    

    Les relations entre les Etats-Unis et l’Amérique latine entre 1988 et 2008 ont connu de nombreux bouleversements et chambardements. Les nombreuses raisons qui en sont les causes ont été abordées dans cette thèse. Après avoir étudié les enjeux théoriques de leurs relations nous nous sommes demandés si la politique étrangère était une politique publique comme les autres. Suite à une comparaison générale nous avons étudié les spécificités de l’aide publique au développement et le cas d’une théorie promue par George Bush Jr qui est la « diplomatie transformationnelle ». Dans un second temps, nous avons étudié les bouleversements diplomatiques apparus dans un certain nombre de pays de cette région du fait de l’arrivée de gouvernements de gauche. Les pages consacrées aux trois programmes élaborés par Washington dans les années 2000 (MCA, les deux plans Colombie et le Plan Merida) montrent leur originalité mais aussi leur application et leurs résultats mitigés tant du point de vue de l’efficacité, de l’efficience que de la consolidation des relations diplomatiques avec les pays de cette région. Enfin, nous avons décrit et analysé l’importance des enjeux énergétiques avec l’Amérique latine pour les Etats-Unis puis développé les raisons qui les poussent à vouloir constituer la ZLEA. Cela démontre l’imbrication des questions économiques, diplomatiques et sécuritaires pour les décideurs américains.

    Yang Xu, Les migrants chinois en Afrique : Etudes des relations et interactions avec le Nigéria, thèse soutenue en 2015 à Bordeaux sous la direction de Daniel C. Bach, membres du jury : Antoine Kernen (Rapp.), Mamoudou Gazibo (Rapp.), Daniel Compagnon  

    L’influence montante de la Chine en Afrique est souvent analysée comme la simple exprsssion d’unevolonté étatique chinoise. Le rôle des migrants et diasporas contribue pourtant de manière primordialeau dynamisme des échanges. C’est notamment le cas des Chinois au Nigér ia. Entre la Chine et leNigéria, les relations inter-étatiques sont peu significatives, contrairement aux échanges initiés par laprésence de migrants et entrepreneurs chinois. Implantées solidement dans les tissus économiques duNigéria, les communautés chinoises créent une dynamique forte qui associe affaires et politique. Lathèse met en lumière et analyse à partir d’observations participantes et d’entretiens (formels etinformels) , le rôle d’impulsion joué par une « diaspora économique » largement autonome par rapportaux relations officielles. Elle décrypte les stratégies du quotidien et l'importance de ces individusordinaires et leurs actions, entretenus essentiellement par les réseaux de toute nature, dans l’animationdes relations sino-nigérianes.

    Clémence Mallatrait, Origine et construction de la coopération régionale. L'exemple de l'Océanie insulaire face aux changements climatiques, thèse soutenue en 2014 à Lyon 3 sous la direction de Frédéric Ramel et Philippe G. Le Prestre, membres du jury : Daniel Compagnon (Rapp.), Richard Balme (Rapp.), Guillaume Devin    

    L’échec des négociations sur le climat en 2009 à Copenhague invite à penser un modèle complémentaire de gouvernance internationale environnementale, dont les prémisses ont émergé par la voix des États insulaires de l’AOSIS. Des États, se regroupant sur la base d’une perception du risque partagée, mettant en exergue des fragilités grandissantes, telle est la base de départ de cette enquête. Le niveau régional se présente comme l’un des compléments à la crise de l’universalisme. Mais penser un niveau de gouvernance internationale en environnement requiert d’identifier les conditions d’émergence de celui-ci et de son efficacité. Nous nous concentrerons sur les premières. Nous interrogerons l’identité des acteurs de sa création, les outils qu’ils utilisent et les raisons pour lesquelles est créé ce régionalisme permettant de lutter contre les changements climatiques. Différents courants des relations internationales proposent une approche théorique de la coopération régionale et plus génériquement du régionalisme, sans pour autant qu’un modèle uniforme n’ait été identifié. L’approche théorique par le biais de problématiques environnementales au niveau régional nécessite l’intervention de plusieurs courants permettant d’expliquer le phénomène : le constructivisme par la construction de l’objet sécuritaire, les théories de la stabilité hégémonique par la recherche d’un hégémon régional incitant les autres États à coopérer, le néolibéralisme institutionnel pour expliquer le rôle des réseaux et la recherche du gain que les États peuvent espérer en entrant dans le processus coopératif, les théories de l’interdépendance complexe par l’intervention d’acteurs non étatiques. Ces différentes approches parviennent-elles ou échouent-elles à expliquer ce phénomène ?

    Mohamed Kanja Sesay, La gouvernance sans Etat : une étude de cas sur les territoires contrôlés par le front révolutionnaire uni en Sierra Leone, thèse soutenue en 2013 à Bordeaux 4 sous la direction de Daniel C. Bach, membres du jury : Richard Banégas (Rapp.), Morten Bøås et Vincent Foucher  

    La guerre civile en Sierra Leone débute en 1991 et dure jusqu’en 2002.Encore aujourd’hui, les analystes sont assez partagés sur ses causes, notamment lesmotivations des rebelles du Front Révolutionnaire Uni (RUF), mouvement àl’origine des hostilités. De son entrée en Sierra Leone à nos jours, le RUF a étél’objet de plusieurs débats et critiques, tant sur son organisation que sur sesméthodes guerrières. En questionnant d’abord la capacité organisationnelle de cemouvement, la thèse a pour objet de contextualiser les arguments souvent associésavec des guerres civiles de ce type. Ils insistent sur l’absence de sens : ces conflitsillustreraient d’abord une situation de chaos total. Elles seraient aussi laconséquence de l’absence ou de la défaillance d’un État.Cette présente étude s’inscrit dans le prolongement des débats sur le RUF.Elle démontre que ce dernier n’était pas si désorganisé que ce que racontent lescommentateurs, avertis ou non. Cette opinion répandue résulte notamment d’unemédiatisation intense de son usage intensif de la violence extrême, très réellecependant. Le RUF n’était pas qu’un groupe de voleurs de diamants sanguinairesmais aussi une force assez structurée avec une logique hiérarchique claire, voireune idéologie. Grâce à ces facteurs, il a mis en place des structures lui permettantd’établir les relations de gouvernant à gouvernés avec les populations urbainessous son contrôle. Cette force rebelle a instauré un mode de gestion de lacollectivité. Cela a modifié la nature de ce groupe armé, devenu, dans les zonessous son contrôle, un « appareil administratif » civil, loin d’être toujoursperformant mais bien identifiable comme tel.En juxtaposant les interactions complexes d’une gouvernance quotidienne,la thèse met en lumière les méthodes de gouvernance du RUF et les aspects dits« normaux » de la vie dans ces villes en guerre. Elle analyse les variables de larelation entre les membres du mouvement rebelle occupant ces communes et lapopulation locale. Une fois une ville conquise, les rebelles sont obligés d’y fairequelque chose. Le RUF impose un « système administratif » instaurant un ordre devie en commun dans toute cette zone.L’étude analyse donc ces outils de la gouvernance civile, mobilisés entemps de guerre. Au cours de cet étude, plusieurs recherches de terrain en SierraLeone, ont été menées. Ces séjours sur place ont permis la réalisation de plusieursentretiens, individuels et collectifs. Ils soutiennent les idées générales exposéesdans cette thèse.

    Rachel Maendeleo Rutakaza, L'action internationale dans le maintien, le rétablissement et la consolidation de la paix en République démocratique du Congo de 1998 à 2008, thèse soutenue en 2013 à Lyon 3 sous la direction de David Cumin, membres du jury : Joseph Vincent Ntuda Ebode (Rapp.)    

    Si l’explosion du système Est-Ouest marque la fin de l’idée de confrontation globale en tant que modèle de la guerre depuis la fin du second conflit mondial, on doit plus fondamentalement s’interroger sur les changements intervenus depuis les années 90 en ce qui concerne le statut de la guerre elle-même et sur le rôle des opérations de paix dans les relations internationales. Les crises politiques découlant de conflits internes sont des sources de déstabilisation et de fragilisation des institutions locales qui subissent le tumulte et affaiblissent la capacité des acteurs à sortir d’une telle situation politique. La nécessité de renforcer les capacités locales pendant cette période charnière afin d’éviter les crises récurrentes se traduit par la présence de la Communauté internationale qui déploie une multitude de stratégies. Il existe en effet, dans la grammaire des Nations Unies, un continuum de modes de gestion des crises qui va des formes les plus réservées de la persuasion à certaines modalités de diplomatie coercitive, impliquant un usage limité de la violence. Lorsqu’on examine les opérations de paix en RDC, un ensemble dynamique de tensions et de liaisons, oscillant entre ordre et désordre dans ses expressions institutionnelles, le constat qui se dégage est que la question de la paix exige une analyse qui prenne en compte plusieurs facteurs. D’où le recours à une approche interdisciplinaire, mobilisant des courants critiques au sein des relations internationales tout en alliant la sociologie des relations internationales. Notre approche interdisciplinaire qui est au centre de cette thèse peut aussi être d’un grand intérêt dans le renforcement de l’approche polémologique, elle-même fort utile pour appréhender les modalités de gouvernance par les groupes politico-militaires. Notre étude s’attache à évaluer la pertinence et la cohérence des pratiques et conduites des acteurs internationaux pour mieux dégager les contours axiologiques et idéologiques de la gestion des crises itératives.

  • Thibault Jeandemange, Quand la musique a une signification politique : étude sur le langage musical au service de la conquête et de la conservation du pouvoir, thèse soutenue en 2018 à Lyon sous la direction de Jean-Louis Marie, membres du jury : Philippe J. Maarek, Eric Drott et Chloé Gaboriaux  

    Cette thèse montre que la musique participe activement à la production des identités et des valeurs dans la communication politique pour la conquête et la conservation du pouvoir. La musique, de par sa capacité à fédérer des émotions par des rituels, fait partie des outils symboliques privilégiés dans les stratégies de production et de légitimation de l’imaginaire, afin de produire et structurer les émotions (comme le sentiment d’appartenance, la sensation de « bien-être », l’identité sociale et politique, etc.). Or, aucune théorie en science politique n’a, à ce jour, vraiment expliqué en quoi la musique est constitutive d’idées et de valeurs politiques.Riche d’un corpus empirique original pour la science politique, composé de partitions musicales et d’une centaine d’archives audiovisuelles (clips et hymnes de campagne), cette thèse propose de faire une histoire des esthétiques musicales du pouvoir et de comprendre l’articulation entre les caractéristiques musicales intrinsèques (tonalité, rythme, timbre, hauteur, volume, etc.) et les finalités politiques du pouvoir. L’étude des invariants de la musique du pouvoir amène à questionner d’une part, l’héritage historique et les fondamentaux de la musique du pouvoir et, d’autre part, les stratégiesmusicales prises dans la communication politique contemporaines en régime pluraliste.

    Matthieu Chillaud, Les études stratégiques en France sous la Ve république : la structuration d'un champ disciplinaire au service d'une politique, thèse soutenue en 2018 à Montpellier 3 sous la direction de Jacques Aben, membres du jury : Anne-Sophie Millet-Devalle (Rapp.), Jérôme Pellistrandi et Patricia Costa  

    Il y a une dynamique des contraires dans la politique de l’État, en France, pour promouvoir les études stratégiques : d’une part, il semble régulièrement soucieux de les développer ; de l’autre, tout aussi invariablement, il parait tâtonner pour y parvenir, voire parfois leur refuser la liberté nécessaire. Caractérisées tant par la pratique inconstante des instituts de recherche et des organismes gouvernementaux que par une insertion problématique au sein de l’Université, les études stratégiques sont à l’interface de l’étude des guerres, de la paix et des conflits, et s’incarnent de manière hautement fragmentée dans une kyrielle de disciplines plus ou moins connexes. Cet éclectisme explique pour partie les difficultés rencontrées, parmi d’autres raisons comme l’omniprésence de l’État, la puissance des réseaux, ou l’héritage du contexte de l’après-Guerre d’Algérie après que le général de Gaulle a imposé une orthodoxie doctrinale. En combinant profondeur de champ historique et analyse politique, cette thèse, historiographique et cartographique, se propose de passer en revue les nombreux organismes, instituts et périodiques qui travaillent et publient, de près ou de loin, dans le domaine des études stratégiques, ainsi que d’expliquer les raisons pour lesquelles, malgré un passé brillant, ces dernières peinent à trouver leurs marques. Les travaux des centres de type think tank, structures dont la création, de surcroît, est récente dans le paysage stratégique français, ont, pendant longtemps, et même dans une certaine mesure encore maintenant, souffert d’une certaine déconsidération des pouvoirs publics en matière de réflexion et d’expertise sur les questions militaro-stratégiques en dépit d’un discours de l’État laissant croire l’inverse. Cette problématique, conjuguée , d’une part, à une difficulté de dialogue entre les universitaires et les militaires, et, d’autre part, à la particularité de l’objet de recherche des études stratégiques qu’est celle de la guerre qui commande une approche multidisciplinaire alors même que notre système universitaire est caractérisé par des exigences mono disciplinaires, expliquent les obstacles pour que les études stratégiques se développent dans l’alma mater.

    Nasim Nekouie Naeenie, Les enjeux de la sauvegarde du patrimoine culturel matériel en Iran depuis 1997 jusqu'en 2015, thèse soutenue en 2017 à Lyon sous la direction de Jean-Louis Marie, membres du jury : Taoufik Bourgou (Rapp.), Valérie Colomb  

    La Révolution de 1979 a provoqué en Iran une vague de méfiance à l’égard des autres pays et l’hostilité envers les États-Unis a mis le pays dans une position conflictuelle avec le monde occidental. Avec l’affaire de la prise d’otages en novembre 1979, les relations entre l’Iran, les États-Unis et l’Europe ont été coupées. Tout cela n’a pas été sans conséquences sur la conservation du patrimoine culturel : si Persépolis a échappé à la destruction, en revanche le mausolée de Reza Shah a été complétement détruit par les révolutionnaires. Cependant des démarches effectuées par les spécialistes eurent pour résultat l’enregistrement pour la première fois de trois monuments historiques de l’Iran sur la liste du patrimoine mondial : Tchogha Zanbil près de Suse, Persépolis dans la province de Fars et la place de Naghsh-e-Jahan à Ispahan. Malheureusement, le déclenchement subit de la guerre avec l’Irak n’a pas laissé le temps de mettre en place les mesures de protection et pendant huit ans les sites et les monuments historiques de l’Iran ont subi quantité de dégâts.Après la guerre, jusqu’en 1997, le gouvernement de M. Rafsandjani entreprit de relever les ruines résultant de « la Guerre Imposée ». Mais l’inflation, qui pourtant ne fut à aucun moment supérieure à ce qu’elle avait été pendant « l’époque de la Construction », entraîna peu à peu la dépréciation de la monnaie et l’augmentation des inégalités sociales. Cette situation, qui empira jusqu’au gouvernement de M. Rohani, fit qu’on porta moins d’attention au patrimoine culturel. En fait, après la Révolution de 1979, les biens du patrimoine culturel de l’Iran ont été répartis en deux groupes : ceux qui pouvaient être considérés comme le patrimoine religieux, et ceux qui, antérieurs à la conquête musulmane de la Perse, n’avaient aucun rapport avec la spiritualité musulmane chiite. Les investissements pour la restauration et la protection des monuments du premier groupe n’ont été faits que pour propager le chiisme et dans le but d’influencer de plus en plus l’opinion publique, déjà sensible à la question de la religion et aux miracles des imams chiites. Cependant, bien qu’appartenant à ce groupe, certaines mosquées historiques et des caravansérails n’intéressent pas les organismes culturels du pays, du fait de leur faible rentabilité. En soi, la meilleure solution pour réaliser les plans de sauvegarde des monuments historiques serait la participation de la population, mais l’étude du lien entre la société et le gouvernement montre qu’une telle coopération dépasse largement le seul domaine culturel et prend aujourd’hui en Iran un sens politique.

    Bibi Fakhereh Moussavi, Les mobilisations des femmes Afghanes nées et socialisées en Iran après la révolution de 1979., thèse soutenue en 2017 à Lyon sous la direction de Jean-Louis Marie, membres du jury : Chloé Gaboriaux  

    Cette thèse porte sur la question de la mobilisation de la nouvelle génération des femmes en Afghanistan après 2001. Elle interroge d’abord l’existence d’un mouvement féministe, selon les significations des outils théoriques occidentaux. Ensuite, elle analyse la mobilisation des femmes à partir des éléments qui provoquent une mobilisation pour la transformation socialeet politique afin d’assurer les droits des femmes : ceux qui ont un impact important sur la société comme la politique ou l’économie qui ne laisse pas la place aux femmes pour s’exprimer librement. La nouvelle génération des femmes qui ont grandi sous la Révolution et les théories des révolutionnaires s’engagent progressivement dans un combat pour le droit et la démocratie sous l’influence du développement : la modernisation économique, l’éducation, l’immigration et la mondialisation.

  • Selcan Karabektas, La politique étrangère turque dans la corne de l'Afrique : l'émergence d'une politique régionale spécifique en Somalie, Éthiopie et Djibouti, thèse soutenue en 2023 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Jean Marcou, membres du jury : Bayram Balci (Rapp.), José Francisco Lynce Zagalo Pavia (Rapp.), Vincent Legrand    

    Bien que l'ensemble du continent africain soit la cible des politiques des puissances mondiales et régionales, l'Afrique de l'Est, en particulier la Corne de l'Afrique, est aujourd'hui devenue une zone prioritaire pour les politiques africaines des pays non africains. Cela est principalement dû au fait que les récents développements économiques, politiques et sécuritaires dans la Corne de l'Afrique ont transformé la région, en particulier les côtes de la mer Rouge, du golfe d'Aden et de l'océan Indien, en l'un des sites géostratégiques les plus importants au monde. En outre, elle donne sur le Bab el-Mandeb, l'un des détroits les plus importants au monde, qui joue un rôle dominant dans le commerce mondial et régional, d'autant plus qu'il est adjacent à la péninsule arabique. En fait, plus de 10 % du fret maritime mondial passe par ce détroit chaque année, y compris la majorité des échanges commerciaux de l'Asie avec l'Europe. Après l'ouverture du canal de Suez en 1869, l'importance stratégique du détroit de Bab el-Mendab s'est accrue, la région devenant une arène pour différents acteurs concurrents. La région est également connue pour abriter de nombreuses bases militaires, en particulier à Djibouti et en Somalie. Cette transformation en une zone de sécurité et d'activités économiques a contraint les puissances moyennes régionales telles que l'Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis et la Turquie à se concentrer davantage sur cette région, aux côtés des puissances traditionnelles telles que les États-Unis et la Chine et les pays européens qui ont déjà investi dans la région par l'intermédiaire de bases militaires et de collaborations économiques. Parmi les pays émergents de cette région, la Turquie peut également être citée en raison de ses politiques offensives à l'égard de l'Afrique. Compte tenu de l'expansion actuelle des politiques offensives de la Turquie à l'égard du continent africain, cette thèse examinera les intérêts, les défis et les aspirations de l'engagement turc dans la Corne de l'Afrique, plus particulièrement en ce qui concerne la Somalie, l'Éthiopie et le Djibouti depuis le début des années 2000 jusqu'à aujourd'hui, et cherchera ainsi à déterminer pourquoi la Corne de l'Afrique occupe une place particulière dans la politique africaine de la Turquie.

    Moamer Triban, Le contrôle de constitutionnalité des lois en Libye à l'épreuve des mutations politico juridiques dans le pays, thèse soutenue en 2022 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Jamil Sayah, membres du jury : Walid Arbid (Rapp.), Kamel Hadi-Mohamed Almarache (Rapp.)  

    Le contrôle constitutionnel sur les lois est la garantie la plus importante pour la protection de la constitution et des droits et libertés qu'elle contient. Ce fait a même été établi parmi les opposants les plus farouche à ce système. L'émergence du système de contrôle constitutionnel des lois remonte à la décision du juge anglais Claude Lotus lorsque celui-ci a refusé d'appliquer une loi qu'il considérait comme incompatible avec le document intitulé Magana Carta daté de 1215. Il le considérait comme supérieur à la règle en vigueur dans le pays et un engagement envers le roi et le parlement. Cependant la jurisprudence considère la fameuse décision du juge Marshall de la cour suprême des Etats Unis rendue en 1803 dans le procès intenté par Malbury V Madison comme la première application importante de ce système. Après la révolution française le juriste Sieyès demandait le transfert du système de contrôle constitutionnel dans la constitution française et suggérait qu'il soit exercé en dehors du pouvoir judiciaire. Le système de contrôle constitutionnel des lois en Libye a été établi en vertu de la constitution de son indépendance de 1951, les articles- 151 à 158 précisent sa pratique par la cour suprême, comme la loi portant création de la cour suprême n°12/1953. Le règlement intérieur du tribunal suprême établi le 01/09/1954 et ses amendements ont montré comment pratiquer ce système en terme de conditions et procédures. Le système est exercé par deux actions : l’action direct et l’action exception. Le jugement rendu par la cour suprême été accordé un argument absolu et contraignant pour tous. Ainsi les législateurs constitutionnels et ordinaires ont adopté ce système, mais son application a été un sujet de litige entre le rejet et l'acceptation par une certaine jurisprudence et un certain nombre d'institutions. Cela a été révélé lors de la première utilisation du système à l'occasion du recours contre l'arrêté royal relatif à a dissolution du conseil législatif de la région ouest de Tripoli. La cour suprême a conclu que la dissolution du dit conseil était inconstitutionnelle, puis cette compétence a été abrogé par la loi n°6/1982 puis rétablie par la loi n°17/1994 et malgré les difficultés rencontrées dans l'exercice du système de contrôle constitutionnels des lois, la cour suprême a pu par la pratique de ce système s'attaquer à de nombreuses législations qui violaient la constitution et son principe des droits de l'homme et des libertés. En fait la Libye manquait d'institutions efficaces et organisées qui se sont rapidement estompées et scindées suite aux élections législatives de 2014 elles ont fait l'objet d'une contestation constitutionnelle devant la cour suprême. Cette contestation concernait l'absence de constitutionnalité du 7ème amendement constitutionnel relatif a l'amendement- du paragraphe 11 de l'article 30 de la déclaration constitutionnelle de 2011 qui a jugé qu'il était inconstitutionnel. Le parlement élu et son gouvernement l'a rejeté, le congrès national sortant a exploité cette décision et son retour au pouvoir ce qui a encore compliqué les choses et a fait entrer le pays dans une phase de chaos et de division. Le 5/11/2016, l'assemblée générale de la cour suprême a adopté la résolution n°7/2016 suspendant l'examen des contestations constitutionnelles et cette situation s'est poursuivie jusqu'à l'heure actuelle.

    Mohamed Alkazagli, La réforme administrative et son rôle dans la construction d'un nouvel État en Lybie, thèse soutenue en 2017 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Jamil Sayah  

    Cette étude est liée à l’Etat libyen qui a témoigné d’une faiblesse et d’une instabilité depuis l’Empire ottoman jusqu’à la chute de Kadhafi, ce qui a entravé tout effort de réforme administrative qui aurait pu être entreprise pour confirmer le concept d’Etat, lequel a toujours connu des difficultés voire une véritable absence. Le pays vit sans Etat depuis la chute de Kadhafi en 2011, bien que la période transitoire soit passée par plusieurs étapes comme l’instauration d’une nouvelle Constitution et des élections en vue de mettre en place les institutions importantes. La thèse expose en outre les différents changements et modifications qu’a connus l’administration, en analysant leurs objectifs et leurs impacts. Les objectifs de l’administration doivent aller dans le sens de ceux de l’Etat et des besoins de la société en général et du citoyen en particulier.La nécessité d'un système de gestion efficace dans l'Etat a entraîné des changements considérables aux plans politique, administratif et social. Parmi les préoccupations inscrites à l'agenda politique depuis la chute du régime de Kadhafi figurent les réformes institutionnelles. Cela s'explique par la nature profondément dégradée qui a caractérisé et caractérise encore les rapports entre l'État et la société libyenne, cette situation résultant, dans la majorité des cas, de la faiblesse des appareils étatiques et des carences d'organisation et d'encadrement qui ont suivi. Il convient cependant de préciser que l'administration publique n'est qu'une sphère de l'État, elle ne saurait donc représenter que l'État administratif. Ainsi, elle doit agir en étroite collaboration avec l'État politique et les instances sociales. Pour ce faire, s'imposent à la fois un enracinement de l'institution dans ses valeurs traditionnelles et son ouverture à la nouvelle gestion publique.Mots-clé : l’Etat, l’administration, les réformes administratives, la centralisation, la décentralisation, l’organisation, la sociologie, la fonction publique, le service public, la société, le pouvoir étatique.

    Mohamed Alkazagli, La réforme administrative et son rôle dans la construction d'un nouvel État en Libye, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Jamil Sayah, membres du jury : Walid Arbid (Rapp.), Taoufik Bourgou (Rapp.)    

    Cette étude est liée à l’Etat libyen qui a témoigné d’une faiblesse et d’une instabilité depuis l’Empire ottoman jusqu’à la chute de Kadhafi, ce qui a entravé tout effort de réforme administrative qui aurait pu être entreprise pour confirmer le concept d’Etat, lequel a toujours connu des difficultés voire une véritable absence. Le pays vit sans Etat depuis la chute de Kadhafi en 2011, bien que la période transitoire soit passée par plusieurs étapes comme l’instauration d’une nouvelle Constitution et des élections en vue de mettre en place les institutions importantes. La thèse expose en outre les différents changements et modifications qu’a connus l’administration, en analysant leurs objectifs et leurs impacts. Les objectifs de l’administration doivent aller dans le sens de ceux de l’Etat et des besoins de la société en général et du citoyen en particulier.La nécessité d'un système de gestion efficace dans l'Etat a entraîné des changements considérables aux plans politique, administratif et social. Parmi les préoccupations inscrites à l'agenda politique depuis la chute du régime de Kadhafi figurent les réformes institutionnelles. Cela s'explique par la nature profondément dégradée qui a caractérisé et caractérise encore les rapports entre l'État et la société libyenne, cette situation résultant, dans la majorité des cas, de la faiblesse des appareils étatiques et des carences d'organisation et d'encadrement qui ont suivi. Il convient cependant de préciser que l'administration publique n'est qu'une sphère de l'État, elle ne saurait donc représenter que l'État administratif. Ainsi, elle doit agir en étroite collaboration avec l'État politique et les instances sociales. Pour ce faire, s'imposent à la fois un enracinement de l'institution dans ses valeurs traditionnelles et son ouverture à la nouvelle gestion publique.Mots-clé : l’Etat, l’administration, les réformes administratives, la centralisation, la décentralisation, l’organisation, la sociologie, la fonction publique, le service public, la société, le pouvoir étatique.

    Léandre Sourou ZINSOUGA DEHOTO, La contribution de l’Eglise catholique à la défense de la paix sous le pontificat de Jean Paul II, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3 sous la direction de David Cumin, membres du jury : Lukas K. Sosoe et Blandine Chélini-Pont    

    Eglise et Etat, ont en commun le même domaine d’action : le cadre de la société nationale et internationale. Ils ont pour mission la promotion du bien commun intégral de l’homme, de donner sens à la vie et de créer les conditions de l’épanouissement de la sécurité humaine. Pourtant, les politiques ont toujours tendance à s’affranchir du regard du religieux, à se couper de la source transcendante dont les religions sont les dépositaires. Dans les faits, cette séparation du religieux et du politique crée des situations complexes et conflictuelles. Le ré-enchantement de la religion dans les démocraties laïques, est la signature des rapports complexes, mais nécessaires entre le religieux et le politique. Ainsi donc, la frontière entre le temporel et le spirituel reste difficilement définissable; les alliances et les mésalliances du religieux et du politique influencent énormément les problématiques de sécurité et de paix. Alors quelles contributions la religion, en occurrence l’Eglise catholique, peut-elle apporter à la problématique de la sécurité et de la paix? Le pontificat de Jean-Paul II a initié pour la défense des droits de la personne humaine et de sa dignité un projet d’action à l’échelle de la planète. Ces multiples voyages où les dimensions religieuse et politique se répondent et s’imbriquent, ses nombreuses lettres encycliques, ses homélies, ses allocutions devant les représentants des instances internationales et ses prises de positions osées et audacieuses sont caractéristiques de l’exception Jean-Paul II dans un monde en quête de paix et de sécurité. Avec lui, la catholicité de l’Eglise s’est exprimée au quotidien et a dévoilé le caractère spécifique de sa mission de service de l’humanité et du salut en Jésus-Christ. En revendiquant les droits de l’homme pour tous, le pape met l’accent sur une catégorie de droits à la fois la plus universelle et la plus vilipendée dans les systèmes politiques en occurrence dans le marxisme. Jean-Paul II est crédité de politique d’intervention tous azimuts et de présence extrêmement diversifiée. Loin de conclure à un éparpillement désordonné, sa pensée est unifiée et axée sur l’homme comme valeur centrale et primordiale et comme point de focalisation de toutes ses attentions.