Corinne Leveleux-Teixeira, Corinne Leveleux-Teixeira, Fulvio Delle Donne (dir.), Gli spazi del potere : Stratégies et marqueurs de l'impérialité, Basilicata University Press, 2023, Imperialiter
Sur l’écran d’accueil : «La vastità del territorio è attributo necessario di imperialità? Un impero è solo un regno più grande? Rielaborando gli interventi al convegno scientifico tenutosi alla Maison Française di Oxford nel giugno del 2018, questo libro mette in discussione i legami sviluppati a partire dal Medioevo tra l’idea di impero e la sua espressione geografica. Più precisamente, riflette sul rapporto tra razionalità politica imperiale e configurazione territoriale attraverso alcuni casi di studio tratti dai regni di Sicilia, Francia, Ungheria, Spagna e Inghilterra.»
Corinne Leveleux-Teixeira, Bernard Ribémont (dir.), Le crime de l'ombre: complots, conjurations et conspirations au Moyen âge, Klincksieck et Numérique Premium, 2021, Collection Circare ( Jus & litterae )
Corinne Leveleux-Teixeira, Martine Charageat (dir.), Consulter, délibérer, décider : (France-Espagne, VIIe-XVIe siècles), Presses universitaires du Midi et OpenEdition, 2020, Méridiennes (en ligne)
Ce volume propose une réflexion collective autour de l’avis et de son expression au Moyen Âge. Littéraires, sociologues, juristes et historiens se sont rassemblés pour éprouver la notion d’avis et l’acte de le donner en France et en Espagne, du VIIe au XVIe siècles, tout en vérifiant si cet acte de langage se distingue ou non, au même moment, de l’opinion et du conseil. L’enquête a été menée dans le cadre d’un projet de recherche A.C.I., depuis la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, et intitulé « Donner son avis au Moyen Âge en France et en Espagne : entre acteurs, stratégies rhétoriques et processus d’acculturation ». Les spécialistes de ces disciplines différentes ont réfléchi ensemble à partir de trois registres principaux de questions concernant d’abord les moyens de repérer la formulation de l’avis dans les sources, la production et l’émission des avis, leur réception et leur caractère contraignant ou non sur les processus décisionnels en matière politique, diplomatique ou juridique. Dans un deuxième temps, des chercheurs proposent une analyse pragmatique de l’avis au travers d’une activité complexe, la deliberatio, en particulier au sein des assemblées délibératives de diverses natures, municipales, universitaires et conciliaires. Ce deuxième pan de l’enquête a permis de s’interroger sur les correspondances entre avis collectif et consensus politique.
Corinne Leveleux-Teixeira, Jean-Patrice Boudet, Alain Boureau, Michelle Bubenicek, Anna Caiozzo [et alii], Experts et expertise au Moyen Âge: consilium quaeritur a perito, Éditions de la Sorbonne, Publications de la Sorbonne et OpenEdition, 2019
Le XLIIe Congrès de la Société des historiens médiévistes de l'Enseignement supérieur public, qui s'est tenu à Oxford en mars-avril 2011, a consacré ses travaux à une figure longtemps mal connue et mal identifiée, une figure dont la dénomination semble à ce point sortie de la technocratie moderne qu'on peine à l'imaginer pour les époques plus anciennes, et pour le Moyen Âge en particulier : l'expert. À la charnière de la pratique et de la doctrine, l'expert sert de raccord entre des expériences sociales aussi complexes que diversifiées. Seul ou en petit comité, il est requis pour donner son avis, valider une hypothèse, dire sa vérité nourrie – du moins, le suppose-t-on – d'objectivité et de connaissances savantes, dans les lieux les plus divers : le tribunal évidemment, mais aussi le chantier de construction, le lit du malade, devant des reliques ou lors d'une discussion savante. Ce qui qualifie l'expert à agir, c'est à la fois un savoir reconnu et une position sociale : la compétence technique ne suffit pas toujours ; il y faut en plus une reconnaissance qui n'est pas souvent explicitée, mais qui est pourtant indispensable pour que les parties requérantes s'en remettent à l'avis d'une tierce personne. C'est à cet entre-deux social et fonctionnel, entre savoir et faire savoir, que se situe la fonction de l'expert. En en faisant le sujet de son congrès, la Société des médiévistes a voulu attirer l'attention sur cette fonction qui n'est ni un métier, ni un statut permanent, mais qui présuppose à la fois la maîtrise savante et la capacité de la faire reconnaître dans des situations nécessairement délicates ou incertaines. La multiplicité des cas ici examinés, qui balaient tout le millénaire médiéval, de l'Orient à l'Occident, témoigne de la place qu'a su conquérir ce technicien – le métier étant très majoritairement masculin, comme tous les espaces de domination – qui vient aider à la prise de décision, sans être lui-même décisionnaire. C'est qu'en effet l'expertise…
Corinne Leveleux-Teixeira (dir.), Gouverner les hommes, gouverner les âmes, 144e éd., Éditions de la Sorbonne, Publications de la Sorbonne et OpenEdition, 2019, Histoire ancienne et médiévale, 365 p.
La quatrième de couverture indique : Le thème du gouvernement médiéval, entendu comme l'ensemble des conditions dans lesquelles un pouvoir s'exerce sur une population, la domine, la contrôle, organise sa vie, a pris une importance nouvelle dans l'historiographie depuis une dizaine d'années. Les actes du congrès de la SHMESP, qui s'est tenu à Montpellier en 2015, visent à mettre en valeur l'intérêt de cette tendance récente, qui réside non seulement dans le dépassement d'une opposition souvent trop mécanique entre norme et pratique ou entre institutions et société, mais aussi dans un changement de perspective pour l'analyse de la formation et de l'évolution des grands cadres politiques. Car, s'il n'y a pas toujours eu d'« État » moderne ou pré-moderne, il y a toujours eu, semble-t-il, des formes de gouvernement caractérisées par la mise en œuvre plus ou moins souple de lois ou de règles. Dans cette perspective, les auteurs ont étudié les champs lexicaux de la pratique du gouvernement, les diverses techniques et procédures administratives mises en œuvre dans les formations politiques médiévales en tout genre. Sont également abordés les liens idéologiques ou idéels qui existaient entre les détenteurs des pouvoirs et les groupes et individus qui leur ont été soumis, fidèles, obéissants. Dans le cadre des pratiques de gouvernement, certains thèmes ayant fait l'objet d'un renouvellement historiographique ces dernières années ont été privilégiés, comme les enquêtes, le contrôle des agents du pouvoir, les pratiques de dénombrement des populations ou les moyens de coercition. En outre, il n'est pas de pouvoir ou d'autorité durablement efficace sans le consentement des gouvernés. Ce consentement, qui vaut parfois délégation de pouvoir, passe par des formes de participation et/ou d'adhésion active ou passive. Le thème proposé invitait également à réfléchir aux liens, aux interactions et aux porosités entre les formes de gouvernement laïc et religieux dans les sociétés occidentale, byzantine et islamique
Corinne Leveleux-Teixeira, Anne Rousselet-Pimont, Pierre Bonin, Florent Garnier, Jacques Le Goff (dir.), Le gouvernement des communautés politiques à la fin du Moyen Âge. Entre puissance et négociation , Éditions Panthéon-Assas, 2011, Colloques, 580 p.
Corinne Leveleux-Teixeira, Anne Rousselet-Pimont, Pierre Bonin, Florent Garnier, Jacques Le Goff, Le gouvernement des communautés politiques à la fin du Moyen Âge. Entre puissance et négociation , {\'E}ditions Panth{\'e}on-Assas, 2011
Ensemble de contributions sur les trois axes majeurs de la réflexion d'Albert Rigaudière sur cette période : la ville, les finances et l'État. Définition de la ville avec ses contours géographiques, sociaux et juridiques, ses revendications et prérogatives ; questions liées à l'établissement de l'impôt et à l'administration des finances ; affirmation progressive d'une souveraineté longtemps négociée.
Corinne Leveleux-Teixeira, Florent Garnier, Pierre Bonin, Anne Rousselet-Pimont, Le gouvernement des communautés politiques à la fin du Moyen Âge. Entre puissance et négociation. Ville, finances et Etat, Editions Université Panthéon-Assas (Paris 2), 2010
Corinne Leveleux-Teixeira, Bernard Ribémont (dir.), Le crime de l'ombre: complots, conjurations et conspirations au Moyen âge, Klincksieck, 2010, Collection Circare ( Jus & litterae ), 238 p.
Corinne Leveleux-Teixeira, Martine Charageat (dir.), Consulter, délibérer, décider, CNRS-Université de Toulouse-Le Mirail-, 2010, Méridiennes ( Études médiévales ibériques ), 355 p.
Corinne Leveleux-Teixeira (dir.), Normes et normativités. Études d'histoire du droit rassemblées en l'honneur d'Albert Rigaudière, Economica, 2009
Corinne Leveleux-Teixeira (dir.), Daniel Jousse. Un juriste au temps des Lumières (1704-1781), 16e éd., Pulim, 2007, Cahiers de l'Institut d'anthropologie juridique, 191 p.
Corinne Leveleux-Teixeira, La parole interdite , De Boccard, 2001, Romanité et modernité du droit, 559 p.
Puni de mort dès l'Antiquité par la loi juive et le droit romain, le blasphème fit l'objet au Moyen-Age d'un riche mais tardif travail d'élaboration théorique. Longtemps confondu avec le parjure, il conquit au XIIIe siècle une autonomie conceptuelle fondée sur les réflexions des théologiens et des juristes. Si les docteurs de la foi en firent un " péché de langue " ou le signe d'une possible déviance hérétique, les docteurs de la loi le décrivirent comme un crime au contenu flou, à l'extension incertaine mais à la gravité manifeste. Les moralistes contribuèrent à diffuser ce schéma, tandis que maintes dispositions normatives rappelaient aux blasphémateurs l'horreur de leur vice et la promesse de leur châtiment. A bien des égards, l'histoire médiévale du blasphème fut aussi celle d'une pré-modernité du droit et de l'Etat, qu'illustre l'attitude de la monarchie capétienne à partir de Philippe Auguste et de Saint Louis. Au rebours d'une " opinion publique " qui semble être restée assez indifférente à la question, celle-ci ne cessa de réprimer l'impiété verbale, usant à son endroit d'une législation à la fois abondante, homogène et inhabituellement précise. Plus qu'un délit ordinaire, le blasphème s'affirmait comme un " crime de majesté ", une infraction construite par et pour la puissance monarchique. Au demeurant, la plasticité de ses contours et l'ambivalence de son contenu le rendaient spécialement apte à magnifier l'éclat des liturgies politiques dépourvu de signification préalable, il offrait sa vacuité à la manifestation d'un sens délivré par l'autorité en charge de sa répression. Ainsi, du cœur du Moyen-Age aux guerres de Religion, la lutte contre le blasphème ne constitua. pas seulement l'un des modes privilégiés du contrôle des comportements sociaux et des croyances individuelles ; elle fut aussi l'une des incarnations de la souveraineté et comme l'ombre portée d'une majesté en actes.
Corinne Leveleux-Teixeira, Serment et constitution dans la doctrine canonique médiévale aux XIIème- XVème siècles, Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2001, Association française des historiens des idées politiques
Corinne Leveleux-Teixeira, Des prêtresses déchues, Université Panthéon-Assas et LGDJ, 1996, Travaux et recherches ( Histoire du droit )
Corinne Leveleux-Teixeira, Des prêtresses déchues. L'image des Vestales chez les Pères de l’Église latine (fin IIè-début Vè siècles), LGDJ, 1995
Corinne Leveleux-Teixeira, "Les Vierges folles: l'image des vestales chez les auteurs chrétiens latins (fin IIe - début Ve siècles), l'auteur, 1992, 174 p.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Daniel Jousse et l'appel comme d'abus, p. 303-314 », in Anne Bonzon et Caroline Galland (dir.), Justices croisées. Histoire et enjeux de l'appel comme d'abus (XIVè-XVIIIè siècles), Presses universitaires, 2021
Corinne Leveleux-Teixeira, « Le droit canonique et les signes religieux. »: Entre protection et scandale (XIVè-XVIè), p. 203-221, in Elise Boillet et Gael Rideau (dir.), La visibilité du religieux dans l'espace urbain de l'Europe moderne, Presses universitaires, 2021
Corinne Leveleux-Teixeira, « Le droit canonique et les signes religieux. », Presses universitaires, 2021
Corinne Leveleux-Teixeira, « Traduire le droit savant en français au XIIIe siècle », Justement traduire, Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, 2020, pp. 131-150
Corinne Leveleux-Teixeira, « Aux frontières de la dissidence. Censurer le blasphème au XVIè siècle », in G. Rideau, A. Roncaccia (dir.), Identités religieuses dans le contexte politique, culturel et littéraire des villes de l'Europe moderne, Francesco Cesati, 2020, pp. 65-83
Corinne Leveleux-Teixeira, « La procédure criminelle dans les Assises de Jérusalem », in Bernard Ribémont; Jérome Devard (dir.), Autour des assises de Jérusalem, Ganier, 2018
Le Livre des Assises de Jean d’Ibelin a été rédigé à un moment décisif dans l’évolution du droit pénal occidental : alors que la procédure inquisitoire était en train de s’imposer dans le reste de l’Occident, Jean d’Ibelin présente une procédure criminelle encore fortement accusatoire. Ce décalage peut être expliqué par le projet d’écriture de l’auteur qui révèle à la fois des enjeux politiques et idéologiques.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Préface », in Pierre-Anne Forcadet (dir.), Conquestus fuit domino regi. Le recours au roi d'après les arrêts du parlement (1223-1285), De Boccard, 2018, pp. 11-15
Corinne Leveleux-Teixeira, « Quelques considérations en guise d’introduction », XLVIe Congrès de la SHMESP (Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public), Montpellier, 28-31 mai 2015, Gouverner les hommes, gouverner les âmes, Presses de la Sorbonne, 2016, pp. 11
Corinne Leveleux-Teixeira, « En guise d'envoi », in Anne-Blandine Caire (dir.) (dir.), Les fictions en droit, {\'E}cole de droit-Universit{\'e} d'Auvergne, 2015, pp. 183-191
Corinne Leveleux-Teixeira, « Prêter serment au Moyen-Âge. La virtus verborum au risque du droit (XIIe-XVe s.) », in Études réunies par Nicole Bériou, Jean-Patrice Boudet et Irène Rosier-Catach (dir.), Le pouvoir des mots au Moyen Âge, Br{\'e}pols, 2014, pp. 171-188
Corinne Leveleux-Teixeira, « Conclusions », in Marie Bassano, Esther Dehoux, Catherine Vincent (éd.) (dir.), Le pèlerinage de l'âme de Guillaume de Digulleville (1355-1358). Regards croisés, Br{\'e}pols, 2014, pp. 211-214
Corinne Leveleux-Teixeira, « Conseiller, aviser, contrôler ? Le rôle ambigu du recours à l’expertise dans les procédures inquisitoriales (XIVe siècle) », Conseiller les juges au Moyen Âge, Presses universitaires du Midi, 2014, pp. 25-46
Corinne Leveleux-Teixeira, « Savoirs techniques et opinion commune. L'expertise dans la doctrine juridique médiévale (XIIIe- XVe siècles) », in Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public (France) (dir.), Experts et expertise au Moyen-Âge. Consilium quæritur a perito , Publications de la Sorbonne, 2012, pp. 117-131
Corinne Leveleux-Teixeira, « Une subversion douce : la déconstruction de l’autorité canonique chez Calvin », in Jacques Varet (dir.) (dir.), Calvin, naissance d'une pensée, Presses universitaires de Rennes, 2012, pp. 91-106
Corinne Leveleux-Teixeira, « L'ancien droit et le règlement non judiciaire des conflits de la vengeance à la grâce », in Olivera Boskovic (dir.) (dir.), La déjudiciarisation, Mare \& Martin, 2012, pp. 111-136
Corinne Leveleux-Teixeira, « Fabrique et réception de la norme. Brèves remarques sur l’effectivité en droit médiéval », La fabrique de la norme, Presses universitaires de Rennes, 2012, pp. 17-30
La notion de « fabrique de la norme » est porteuse d’interrogations multiples. L’une d’entre elles consiste à se demander comment la norme juridique est reçue et appliquée. Le droit médiéval fournit apparemment un premier élément de réponse à cette question, au travers de la formule « interpretari debet ut res potius valeat quam pereat ». Cet adage, souvent utilisé, caractérise a priori le principe actif de la règle de droit, en soulignant que la norme ne saurait être « inutile » mais requiert toujours, au contraire, une interprétation opératoire, qui lui permette de « valoir » plutôt que de « périr ». Il s’agit là, pourtant, d’une fausse piste. L’analyse des occurrences de cette formule montre en effet clairement qu’elle n’est pas d’application automatique, mais sert plutôt à légitimer un choix herméneutique antérieur posé par l’autorité qualifiée qu’est le juriste. Ainsi, aux cas douteux où la maxime s’applique et où la norme est interprétée de façon « efficace », répondent les cas douteux où la maxime est ignorée et où il apparaît plus expédient d’oublier la norme, plutôt que de l’appliquer.Second élément de réflexion, l’examen de la réception sociale de certaines ordonnances monarchiques permet de nuancer le schéma d’une réussite ou d’un échec de la norme en fonction de la mise en œuvre des points essentiel de son dispositif. Plus précisément, le discours tenu dans le préambule des ordonnances (notamment pour les textes punissant les blasphémateurs) mérite d’être pris en considération, jusque dans la dimension performative et métajuridique qu’il assume parfois, la loi n’opérant pas seulement de façon matérielle, mais aussi comme texte et comme outil de communication sociale.Ainsi, du choix de l’interprète appliquant ou écartant la norme soumise à son examen, à la portée partiellement extra-juridique des textes de loi, les enseignements du droit médiéval invitent l’historien à dépasser la distinction classiquement admise entre émission et réception du droit ou entre production et application de la norme, au profit d’une vision plus large de la règle, saisie dans un processus complexe d’interactions fait de réception, d’interprétation, de négociation, d’acculturation et de réélaboration.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Une subversion douce : la déconstruction de l’autorité canonique chez Calvin », Calvin, 2012
L’Institution de la religion chrétienne synthétise, dans les 4 livres de sa dernière édition (version latine de 1559 et traduction française de 1560), l’effort de Jean Calvin pour penser à frais nouveaux la foi chrétienne, mais aussi pour poser les fondements d’un rapport inédit du réformateur à l’institution ecclésiale. Conscient de la dimension sociale et politique de la religion, Calvin écrit en effet autant en juriste qu’en théologien. Outre la méthode suivie et le vocabulaire utilisé, les sources sur lesquelles il fonde sa démonstration suffirait amplement à montrer cette prégnance du paradigme juridique. Les emprunts que fait Calvin au droit canonique sont ainsi particulièrement nombreux, des constitutions apostoliques aux écrits des Pères de l’Église, en passant par les canons des conciles, et, de manière plus surprenante, par les décrétales pontificales, sans oublier de larges références au décret de Gratien (plus d’une centaine de mentions), ce bréviaire de la papauté grégorienne. Loin d’ignorer la tradition canonique de l’Église romaine, Calvin s’en est au contraire emparé, moins pour la répéter que pour la dépasser en lui assignant un horizon nouveau : non plus l’affirmation de l’autorité pontificale, mais l’accomplissement de la vérité scripturaire, elle-même décrite comme « Loi ». L’objet de la présente communication consiste à montrer concrètement, à partir d’un ou deux exemples, comment s’opère ce déplacement décisif des sources de l’autorité dans l’Église, à partir d’un fonds canonique demeuré parfaitement classique dans sa forme et dans ses sources.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Savoirs techniques et opinion commune : l’expertise dans la doctrine juridique médiévale (xiiie-xve siècle) », Experts et expertises au Moyen Âge. Consilium quaeritur a perito, 2012
La doctrine juridique médiévale caractérise l’avis de l’expert par sa nature et sa portée. L’expertise y apparaît comme un savoir singulier, distinct de l’opinion commune, dont la force tient autant à ses qualités propres de clarté, de technicité, voire de neutralité, qu’à la personne de son auteur et à sa réputation. En outre, aux yeux des juristes médiévaux, le savoir expert, loin d’être gratuit, s’articule toujours à une décision qu’il entend éclairer et préparer. Il s’inscrit dans une pragmatique qui vise à anticiper les choix à arrêter, sans pour autant s’agréger à eux, puisque l’expert n’est pas un juge. Pour autant, si le champ de l’expertise n’est pas celui des certitudes indubitables, il se confond avec l’espace du probable et des vérités provisoires, dans un effort pour muer la confusion du réel en un discours juridiquement opératoire. Medieval legal doctrine characterizes expert opinion by its nature and its impact. Expertise is seen as a singular form of knowledge, distinct from common opinion, whose effectiveness springs as much from its intrinsic quality of clarity and its technical even neutral nature as from the expert himself and his reputation. Furthermore, in the view of the medieval jurists, expert knowledge is never gratuitous: it is always oriented towards a decision and the preparation and clarification thereof. The expert’s approach is pragmatic, he aims to anticipate the choices that will be made without being fully committed to that decision, since he is not a judge. For all that the expert cannot claim absolute certainty. He must accommodate probabilities and provisionary truths, doing his best to transform often confusing reality into a discourse that works from the legal point of view.
Corinne Leveleux-Teixeira, Marie Bassano, Stéphan Geonget, « Alciat, le De verborum significatione et la morphologie du droit », in Stéphan Geonget (dir.), Bourges à la Renaissance, hommes de lettres, hommes de lois, Klincksieck, 2011, pp. 283-309
Corinne Leveleux-Teixeira, « Construire le crime de blasphème. Les juges entre inapplication et dépassement de la norme (XIVe-XVIe siècles) », in Bruno Lemesle et Michel Nassiet (dir.) (dir.), Valeurs et justice. Écarts et proximités entre société et monde judiciaire du Moyen Âge au XVIIIe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2011, pp. 85-101
Corinne Leveleux-Teixeira, « Juger le faux pour croire le vrai le discours de consilia juridiques sur les pratiques de falsification (XIVe-XVIe siècle) », in olivier Poncet (dir.), Juger le faux, 2011
Les consultations rendues par des juristes des XIVe-XVIe siècles sur la question du faux montrent que cette qualification – qu’elle renvoie au faux témoignage ou au faux documentaire – comporte un coût social élevé. En effet, le faux, lorsqu’il est « avéré », mine la stabilité des échanges, altère la sécurité du droit et affaiblit la confiance que les membres du corps social sont sensés se porter les uns aux autres. Si les auteurs médiévaux de consilia s’accordent à reconnaître à la qualification de fausseté une assise théoriquement très large, couvrant une multitude de situations et de critères, ils inclinent également à n’en faire qu’un usage pratique des plus parcimonieux. Plus que d’une exigence morale, le jugement sur le faux relève de considérations d’opportunité destinées avant tout à protéger les institutions (le tribunal, le notariat, le pouvoir politique…) et à préserver leur vocation d’instances de véridiction.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Des serments collectifs au contrat politique ? », Avant le contrat social, Éditions de la Sorbonne, 2011, pp. 269-289
Corinne Leveleux-Teixeira, « Controverses juridiques et désarmement herméneutique, ou la brève histoire d’un espace public doctrinal chez les juristes (xiie-xiiie siècles) », L’espace public au Moyen Âge, Presses Universitaires de France, 2011, pp. 263
Corinne Leveleux-Teixeira, « Construire le crime de blasphème. Les juges entre inapplication et dépassement de la norme (XIVe-XVIe siècle) », Valeurs et justice, 2011
Corinne Leveleux-Teixeira, « Conclusion. La trahison au Moyen Âge ou ambivalence du signe », La trahison au Moyen Âge, Presses universitaires de Rennes, 2010, pp. 385-394
Corinne Leveleux-Teixeira, « Remarques introductives », Consulter, délibérer, décider : donner son avis au Moyen-Âge, Presses universitaires du Midi, 2010, pp. 197-200
Corinne Leveleux-Teixeira, « Du crime atroce à la qualification impossible. Les débats doctrinaux autour de l'assassinat du duc d'Orléans (1408-1418) », in C. Barralis, F. Foronda, B. Sere (dir.), Violences souveraines au Moyen Age. D'une tradition universitaire à un objet historique, PUF, 2010, pp. 261-270
Corinne Leveleux-Teixeira, « Pensée canonique et rupture du lien de fidélité jurée (XIIIè-XVè siècles) », in M-H. Allirot, M. Gaude-Ferragu, G. Lecuppre... (dir.), Une histoire pour un royaume (XIIè-XVè siècles), Perrin, 2010, pp. 197-217
Corinne Leveleux-Teixeira, « Préface », in Frédéric F. Martin (dir.), Justice et législation sous le règne de Louis XI. La norme juridique royale à la veille des Temps modernes, LGDJ, 2010, pp. -
Corinne Leveleux-Teixeira, « Lex inutilis. Brèves remarques sur l'operabilitas dans la doctrine juridique médiévale (XIIIè-XVè siècles) », in P. Bonin, C. Leveleux-Teixeira, A. Rousselet-Pimont (dir.), Normes et normativité. Études d'histoire du droit rassemblées en l'honneur d'Albert Rigaudière, Economica, 2009, pp. 77-96
Corinne Leveleux-Teixeira, « Parole jurée et construction du lien social. Le droit savant médiéval et l'émergence d'une institutionnalité du serment (XIIè-XIIXè siècles) », Études à la mémoire du professeur François Burdeau, Litec, 2008, pp. 315-332
Corinne Leveleux-Teixeira, « Les serments collectifs (conjurationes) dans le droit canonique pré-classique (Vè-XIIIè) », in M-F Auzepy et G. Saint-Guillain (dir.), Oralité et lien social au Moyen Age (Occident, Islam, Byzance), ACHCByz, 2008, pp. 247-263
Corinne Leveleux-Teixeira, « Injure à Dieu, outrage au roi. Le blasphème à la fin du Moyen Age et au début de l'époque moderne. Un crime limite », in E. Desmons et M-A. Paveau (dir.), Outrages, insultes, blasphèmes et injures. Violence du langage et police du discours, L'harmattan, 2008, pp. 31-51
Corinne Leveleux-Teixeira, « Bernard Gui », in P. Arabeyre, J-L. Halperin, J. Krynen (dir.), Dictionnaire des juristes français, PUF, 2007
Corinne Leveleux-Teixeira, « Longa memoria rei publicae pro veritate tenetur. La valorisation du temps dans la pensée juridique médiévale. », in Michel Ganzin (dir.), L'histoire institutionnelle et juridique dans la pensée politique, PUAM, 2006, pp. 135-150
Corinne Leveleux-Teixeira, « Sacramenta puberum. Le serment des mineurs dans le droit savant médiéval (XIIè-XVè siècles) », in Martin Aurell, Thomas Deswarte (dir.), Famille, violence et christianisation au Moyen Age. Mélanges offerts à Michel Rouche, Presses universitaires de Paris Sorbonne, 2005, pp. 91-102
Corinne Leveleux-Teixeira, « La référence à l'opinion commune dans la pensée romano-canonique (XIIè-XVIè siècles) », in Christiane Villain-Gandossi (dir.), L’Europe à la recherche de son identité, CTHS, 2002, pp. 171-184
Corinne Leveleux-Teixeira, « Blasphème », in C. Gauvard, A. de Libera, M. Zink (dir.), Dictionnaire du Moyen Age, PUF, 2002
Corinne Leveleux-Teixeira, « La référence à l'opinion commune dans la doctrine romano-canonique », L'Europe à la recherche de son identité Actes du 125è congrès des sociétés historiques et scientifiques (Lille, Avril 2000), CTHS, 2002, pp. 171-184
Corinne Leveleux-Teixeira, « Serment et constitution dans la doctrine canonique médiévale », in Michel Ganzin (dir.), La constitution dans la pensée politique, Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2001, pp. 43-63
Corinne Leveleux-Teixeira, « La répression du blasphème et les métamorphoses de la vérité (Moyen Age- début de l'époque moderne) », Au cloitre et dans le monde. Femmes, hommes et sociétés (IXè-XVè siècles). Mélanges en l'honneur de Paulette L'hermite-Leclerq, Presses de l'univerité Paris-Sorbonne, 2000, pp. 323-336
Corinne Leveleux-Teixeira, « Blasphème et sexualité (XIIIè-XVè siècles) », in Michel Rouche (dir.), Mariage et sexualité au Moyen-Age. Accord ou crise?, Presses de l'université de Paris-Sorbonne, 2000, pp. 301-315
Corinne Leveleux-Teixeira, « Blasphème et sexualité (XIIIè-XVIè siècles) », dir. Michel Rouche, Mariage et sexualité au Moyen-Age, PUPS, 2000, pp. 301-315
Corinne Leveleux-Teixeira, « Doctrines juridiques et tradition canonique », 2023
L’esprit de la chaire Le séminaire de l’année 2021-2022 a inauguré la chaire « Doctrines juridiques et tradition canonique ». À ce titre, il peut être utile de préciser dans quel esprit et selon quelles perspectives on entend travailler dans les années qui viennent. Commençons par l’intitulé de la chaire elle-même : « Doctrines juridiques et tradition canonique ». Cela signifie que le champ couvert concerne au premier chef les productions savantes du droit (doctrine) entendues dans la plurali...
Corinne Leveleux-Teixeira, « Bénédicte Sère (dir.), Les régimes de polémicité au Moyen Âge. Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019, 214 p. », Archives de Sciences Sociales des Religions, 2020, n°192, pp. 293-296
Corinne Leveleux-Teixeira, « Un conflit des interprétations ? Vérité judiciaire et expertise médicale (xiiie-xive siècles) », Clio@Thémis : Revue électronique d'histoire du droit, 2020, n°19
Corinne Leveleux-Teixeira, Irène Rosier-Catach, « Le blasphème – Perspectives historiques, théoriques, comparatistes », Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 2020, n°127, pp. 535-550
Corinne Leveleux-Teixeira, « Fons justitiae. La justice médiévale et ses sources (XIIIè-XVè). Nouvelles approches, nouveaux regards, nouvelles lectures. », Revue historique de droit français et étranger, 2020
Corinne Leveleux-Teixeira, Pierre-Anne Forcadet, « Fons Justitiae. La justice médiévale et ses sources. Nouvelles lectures, nouveaux regards, nouvelles approches », Revue historique de droit français et étranger, 2020, n°3, pp. 258-358
Corinne Leveleux-Teixeira, « Configuré au Christ ? Le corps des prêtres dans le droit canonique médiéval », Revue des langues romanes, 2019, n°2, pp. 289-309
Le corps n’est pas un objet juridique simple. En témoigne à l’envi l’instabilité actuelle du droit. Avec le développement des biotechnologies et des avancées médicales, la science ne cesse en effet d’interroger les définitions juridiques de la personne humaine et du corps. Plus ou moins éclairé par des rapports, des comités d’éthique, des consultations publiques, des auditions d’experts, le législateur est régulièrement sommé d’intervenir pour réguler, encadrer, préciser ce qu’il est désormai...
Corinne Leveleux-Teixeira, « Le sexe des anges. L’Église, les fiançailles et le mariage des enfants. Le point de vue de quelques canonistes méridionaux (XIIIè-XIVè siècles) », Cahiers de Fanjeaux, 2019, n°52, pp. 237-259
Corinne Leveleux-Teixeira, « Incarner l'autorité ? Serments politiques et loyauté des sujets sous le règne de Charles VI », Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 2016
Alors que les violences terroristes et les déchirements de l’identité française ravivent aujourd’hui les débats sur l’intégration et la déchéance de la nationalité, il peut être pertinent d’interroger, en historien, la question de la loyauté politique et d’examiner par quels processus et par quels moyens elle a concouru à construire, dans le passé, une autorité publique incontestée.
Dans cette perspective, la communication se propose d’examiner la situation du règne de Charles VI, époque troublée s’il en fut, au travers du recours massif au serment des sujets, régulièrement requis par les officiers du roi dans les zones de conflits ou les phases de crise. L’hypothèse de ce travail est que, sous couvert d’une formalisation apparemment archaïque, le serment politique, revisité par les légistes royaux, participa pleinement du processus de construction de la souveraineté étatique. Plus précisément, il semble en avoir accompagné une phase intermédiaire, entre l’affirmation d’une pure naturalité du pouvoir et l’achèvement du processus d’institutionnalisation de l’autorité par la médiation du droit. Ainsi, avec le serment, l’Etat avançait caché. Mais le bénéfice de l’opération ne s’arrêtait pas là : grâce à une parole jurée qui confortait l’obéissance au roi, la monarchie bénéficiait de la force sacrale d’un puissant geste d’incorporation sociale. A la lumière de cet exemple, on peut, au demeurant, se demander si la canalisation des énergies collectives produite par un tel rituel n’est pas l’un des éléments qui fait le plus défaut aux formes contemporaines du pouvoir politique.
Corinne Leveleux-Teixeira, Corinne Leveleux-Texeira, « Robert Jacob, La grâce des juges. L’institution judiciaire et le sacré en Occident », Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes = Journal of Medieval and Humanistic Studies, 2015
Corinne Leveleux-Teixeira, « Le droit canonique médiéval et l’horreur du scandale », Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes = Journal of Medieval and Humanistic Studies, 2013, n°25, pp. 193-211
Chez les canonistes médiévaux, l’analyse du scandale apparaît délibérément floue. Elle renvoie à une réalité multiforme, dont il n’est possible ni de préciser la nature (paroles, gestes, actes), ni de déterminer la qualité (bonne ou mauvaise). Surtout, plus qu’à l’objet lui-même, le propos des juristes s’attache à l’évaluation et à la gestion des effets du scandale, souvent ambivalents, selon qu’ils incitent les observateurs au péché ou qu’ils agissent comme des instruments prophétiques de conversion. Les rapports entre scandale et vérité sont particulièrement interrogés : vaut-il mieux éviter un scandale funeste en occultant la vérité ou prendre le risque d’un scandale salutaire en faisant éclater la vérité ? Quelle que soit l’hypothèse retenue, le scandale est dangereux, car il produit une crise sociale, susceptible d’ébranler les consciences chrétiennes. L’institution ecclésiastique doit donc s’efforcer de le dépasser, soit en l’étouffant, soit en le criminalisant. Elle passe ainsi d’une approche morale de son contenu à une gestion politique de ses conséquences. The medieval analysis of scandal by the canonists is deliberately vague. It refers to a multiform reality. It is impossible either to specify the nature (words, gestures, actions), or to determine the quality (good or bad) of such an ambiguous reality. More than on the object itself, the canonists focus on the evaluation and on the management of the effects of scandal. These effects are often ambivalent, depending on whether they encourage people to sin or they serve prophetically to bring about a conversion. The relationship between truth and scandal is particularly highlighted : is it better to avoid a disastrous scandal by concealing the truth or risk a scandal by revealing a salutary truth ? Whichever answer is arrived at, scandal is dangerous because it leads to social crisis, which could necessarily threaten the consciences of Christians. It is for this the reason that the Church sought to gain control of this issue, either by means of silencing a scandal or by bringing the matter to a trial. In acting in this way, the Church shifted from a moral approach to scandal to the political management of its effects.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Le serment, une parole sacrée ? », Cahiers de Fanjeaux, 2013, n°47, pp. 175-192
L'acte verbal, entendu dans son sens le plus large (parole, chant, voire écriture), peut revêtir des formes diverses lorsqu'il est "sacré" (qu'il s'adresse à Dieu ou à ses représentants, qu'il les prenne à témoin, ou encore qu'il soit de leur fait). Il est alors investi d'une ou de plusieurs fonctions qu'il convient de décrypter dans un contexte historique particulier, en même temps qu'il est chargé d'un sens implicite ou explicite. Le présent volume traite donc de la "parole sacrée" sous trois angles différents (formes, fonctions et sens) dans le cadre habituel de Fanjeaux, le monde méridional entre XIe et XVe siècle. Sont abordées des questions telles que les rapports entre parole et image, entre parole et texte, entre parole et musique ou encore entre parole et exégèse, l'utilisation du latin ou de la langue d'oc, la prière, le serment, la prédication, les lectures lors de l'office, la mystique.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Entre droit et religion : le blasphème, du péché de la langue au crime sans victime », Revue de l’histoire des religions, 2011, n°4, pp. 587-602
C’est à partir du treizième siècle que le droit canonique entérine la catégorisation juridique du blasphème en le dotant d’un régime pénal propre. Le blasphème, avec l’affirmation du pouvoir royal, passe d’une transgression religieuse à un crime politique et le blasphémateur est dénoncé comme menace sociale. À partir du seizième siècle, l’assimilation du blasphème à l’hérésie participe de la répression religieuse contre la Réforme protestante. Le blasphème se mue alors en un redoutable marqueur religieux. By the thirteenth century, canon law confirmed the legal classification of blasphemy and gave it a clear criminal status. With the assertion of royal power, blasphemy became not only a religious transgression but a political crime. The blasphemer was denounced as a social menace. From the sixteenth century on, the religious repression against the Protestant Reformation assimilated blasphemy to heresy. Blasphemy then turned into a formidable religious category.
Corinne Leveleux-Teixeira, « L'utilitas publica des canonistes. Un outil de régulation de l'ordre juridique », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, 2010, n°32, pp. 259-276
Corinne Leveleux-Teixeira, Corinne Leveleux-Texeira, « La construction canonique du serment aux XIIe-XIIIe siècles. De l’interdit à la norme », Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 2007, n°2, pp. 821-844
Leveleux-Texeira Corinne. La construction canonique du serment aux XIIe-XIIIe siècles. De l’interdit à la norme. In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 151ᵉ année, N. 2, 2007. pp. 821-844.
Corinne Leveleux-Teixeira, « La pratique du conseil devant les tribunaux d'inquisition, XIIIè-XIVè siècles », Cahiers de Fanjeaux, 2007, n°42, pp. 165-198
Corinne Leveleux-Teixeira, « La construction médiévale de la lèse majesté », Cahiers poitevins d'Histoire du droit, 2006, n°1, pp. 7-27
Corinne Leveleux-Teixeira, « Droit et vérité. Le point de vue de la doctrine médiévale (XIIè-XVè) »: La vérité entre opinion et fiction, Bien dire et bien aprandre - Revue de médiévistique, 2005, pp. 333-349
Corinne Leveleux-Teixeira, « Droit et vérité. Le point de vue de la doctrine médiévale (XIIè-XVè) », Bien dire et bien aprandre - Revue de médiévistique, 2005
La vérité occupe une place paradoxale dans le discours juridique savant du Moyen-Age D'un côté, en effet, il semble établi dès les premiers Glossateurs que le droit doit être interprété « selon la vérité» et qu'il peut être assimilé à une entreprise de vérité. Pourtant, les développements que consacre la doctrine médiévale à la question de la vérité sont loin de revêtir la cohérence logique et l'importance matérielle que laissait présager son apparent caractère paradigmatique. L'article se propose de répondre à ce paradoxe, en s'attachant à montrer en quoi l'approche juridique de la vérité comporte avant tout une dimension fonctionnelle.
Corinne Leveleux-Teixeira, « La répression du blasphème (XIIè-XVIè siècles) : péché ou crime? », Essais de philosophie pénale et de criminologie, 2001, n°3, pp. 19-37
Corinne Leveleux-Teixeira, Corinne Leveleux-Texeira, « Dire et interdire. Le discours juridique entre omission et action. L’exemple du blasphème (XIIe-XVIe siècles) », Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes = Journal of Medieval and Humanistic Studies, 2000, n°7
Corinne Leveleux-Teixeira, « Le blasphème en procès », le 14 novembre 2024
Colloque du projet ANR LIBEX (Liberté de conscience, liberté d’expression et liberté de création : recherches interdisciplinaires en diachronie et synchronie).
Corinne Leveleux-Teixeira, « Femmes, genres et droit(s) au Moyen-Age », le 26 juin 2024
Journée d’étude organisée par le Laboratoire Polen, le CRJ Pothier, Université d'Orléans sous la direction scientifique de Pierre-Anne Forcadet et Corinne Leveleux-Teixeira
Corinne Leveleux-Teixeira, « Ecclesia / Iustitia », le 30 mai 2024
Colloque organized by Lidia Zanetti Domingues and Héléna D.M. Lagréou, RMBLF - Réseau des médiévistes belges de langue française avec le soutien du FNRS, du CRHiDI (UCLouvain – Saint-Louis, Bruxelles), d'INCAL (UCLouvain), de PraME (UNamur), de sociAMM (ULB) et de Transitions (ULiège)
Corinne Leveleux-Teixeira, « Bien commun ou bien d’utilité publique ? », le 07 mai 2024
Journée d'étude organisée par les départements d'Histoire et de Philosophie de l'Université de Namur, sous la responsabilité scientifique de Nicolas Michel et Laura Rizzerio.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Intention, imputation, responsabilité », le 07 décembre 2023
Journée d’études organisée par le Laboratoire d’études sur les monothéismes - LEM - UMR 8584, Campus Condorcet, sous la direction de I. Catach, R. Eckert, C. Grellard, C. Leveleux-Texeira.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Sortir de la perplexité », le 30 novembre 2023
Séminaire organisé par l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (Sciences religieuses) dans le cadre de la chaire "Doctrines juridiques et tradition canonique" (Corinne Leveleux-Teixeira, Directrice d'études).
Corinne Leveleux-Teixeira, « Lectures de... n° 16 : André Tournon, Montaigne, la glose et l’essai », le 20 novembre 2023
Colloque organisé dans le Cadre du Moi(s) Montaigne 2023, avec le soutien de la Société pour l’histoire des facultés de droit (SHFD).
Corinne Leveleux-Teixeira, « L'infamie, histoire et métamorphoses », le 19 octobre 2023
Colloque organisé par l'Association française pour l'Histoire de la justice - AFHJ, en partenariat avec la Bibliothèque de l’Arsenal - BnF
Corinne Leveleux-Teixeira, « Le Régime juridique des reliques à la période actuelle et dans l’histoire », le 22 juin 2023
Colloque organisé à l’occasion du dixième anniversaire de l’inscription des ostensions septennales limousines au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO et dans le cadre des Ostensions de 2023
Corinne Leveleux-Teixeira, « Langues et paroles du droit », le 01 juin 2023
Journées Internationales de la Société d’Histoire du Droit organisées par le Centre de droit privé de l’Université de Lausanne
Corinne Leveleux-Teixeira, « Histoire politique et constitutionnelle », le 14 avril 2023
Organisée par le laboratoire Droit et changement social, Nantes Université / CNRS.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Circulation des savoirs médiévaux au XIIe siècle », le 20 mars 2023
Colloque de lancement de l'ANR CisaMe, organisé sous la direction de Raphaël Eckert - DRES, Strasbourg, Christophe Grellard - LEM, EPHE/PSL et Corinne Leveleux-Teixeira - POLEN, Orléans
Corinne Leveleux-Teixeira, « Droit et nature au Moyen-Age. Entre savoir et norme (II) », le 16 mars 2023
4e rencontre orléanaise d'histoire du droit et d'anthropologie du Moyen Âge organisée par Pierre-Anne Forcadet, CESFiMA et Corinne Leveleux-Teixeira, CESFiMA, Orléans
Corinne Leveleux-Teixeira, « Le droit médiéval. Sources et méthodes », le 07 février 2023
Organisé dans le cadre du projet Erasmus + FoNTES (Fostering Innovative Training in the use of European Legal Sources) porté par les universités de Palerme, de Genève, de Cracovie (Jagellonne) et par l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)
Corinne Leveleux-Teixeira, « La nature et le droit médiéval (I) », le 18 novembre 2022
1ère session du cycle Nature et droit, organisée par Pierre-Anne Forcadet et Corinne Leveleux-Teixeira, sous la présidence de Jean-Pierre Poly, professeur émérite de l'Université de Nanterre.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Se lier par la parole », le 17 novembre 2022
Séminaire EPHE organisé par Corinne Leveleux-Teixeira, Direction d'étude Doctrines juridiques et tradition canonique, Ecole Pratique des Hautes Etudes, PSL
Corinne Leveleux-Teixeira, « Jacques Cujas 1522 - 2022 », le 28 mars 2022
Organisé sous la coordination de Dario Mantovani, Collège de France ; Alexandra Gottely, Bibliothèque Cujas et Xavier Prévost, Université de Bordeaux/IUF
Corinne Leveleux-Teixeira, « Femmes, genres et droit au Moyen Âge », le 16 décembre 2021
Journée d'études organisée par Pierre-Anne Forcadet et Corinne Leveleux-Teixeira.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Divination, magie et répression à la fin du Moyen Age II », le 17 novembre 2021
Journée d’études de l’APR IA DIMAGIR organisée par Julien Véronèse, Université d’Orléans
Corinne Leveleux-Teixeira, « Gouverner le corps et sauver les âmes », le 15 novembre 2021
Séminaire de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes - EPHE, PSL, en partenariat avec l'Université d'Orléans, organisé sous la responsabilité de Corinne Leveleux-Teixeira, Professeure à l'Université d'Orléans.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Religion et prééminence du droit dans le judaïsme antique », le 01 juillet 2021
Organisée dans le cadre du cycle « Les religions et la prééminence du Droit » par le CRJP, Université d'Orléans, sous la direction scientifique de Nicolas Haupais, Corinne Leveleux-Teixeira et Tristan Pouthier
Corinne Leveleux-Teixeira, « L’émergence du pénal (XIIe-XIIIe siècle) », le 02 avril 2021
Journée d'études organisée par Corinne Leveleux et Pierre-Anne Forcadet, Université d'Orléans.
Corinne Leveleux-Teixeira, « Diffusion des normes dans l’Église de la fin du Moyen Age », le 13 juin 2019
Organisé par Christine Barralis, Université de Lorraine, CRULH et Rowan Dorin, Stanford University, History Dpt.
Corinne Leveleux-Teixeira, « L'insulte et le droit », le 15 mars 2019
Journée d’histoire et d’anthropologie du droit.
Corinne Leveleux-Teixeira, « La justice médiévale et ses sources », le 14 mars 2019
Journée d’étude Fons Justitiae, organisée par Corinne Leveleux-Teixeira et Pierre Anne Forcadet (Université d’Orléans), avec le soutien du laboratoire Polen (EA 4710) et du CRJ Pothier (EA1212).
Corinne Leveleux-Teixeira, « La Pourpre et la Croix », le 08 février 2019
Conférence organisée dans le cadre du cycle "Les religions et la prééminence du Droit"
Corinne Leveleux-Teixeira, « Les religions à l'origine de la prééminence du droit ? », le 16 janvier 2019
Corinne Leveleux-Teixeira, « Le souverain et l’Église », le 16 octobre 2017
Organisé par Annick Peters-Custot, Université de Nantes en collaboration avec la Casa de Velázquez, dans le cadre du réseau des Écoles françaises à l'étranger
Corinne Leveleux-Teixeira, « La notion d'intérêt(s) en droit », le 12 octobre 2017
Organisé par le Centre de Recherche Juridique Pothier
Corinne Leveleux-Teixeira, « Justement traduire : L’enjeu de la traduction juridique », le 11 mai 2017
Corinne Leveleux-Teixeira, « Le blasphème », le 27 janvier 2017
Responsable : Irène Rosier-Catach, chaire "Arts du langage et théologie au Moyen âge", EPHE (5e section)
Corinne Leveleux-Teixeira, « Faut-il rethéoriser le droit pénal ? », le 13 octobre 2016
Colloque organisé par le Centre de Recherche Juridique Pothier de l'Université d'Orléans
Corinne Leveleux-Teixeira, « Autour des Assises de Jérusalem », le 22 mai 2015
Journée organisée dans le cadre du Programme Juslittera - Polen
Corinne Leveleux-Teixeira, « De l'Utopie au droit. Histoire des idées, droit privé, droit social, droit du travail, enseignement du droit », le 15 janvier 2010
From Utopia to Law. Political Ideologies, Private Law, Social Law, Law Schools In honor of Nicole Dockes
Corinne Leveleux-Teixeira, « Fama et mémoire de la peine dans la doctrine romano-canonique (XIIIè-XVè siècles) », La peine, discours, pratiques et représentations., Limoges, le 01 janvier 2004