Angelique Fiorido, Étude de la délinquance dans les Bouches-du-Rhône (1900-1930) : essai sur la justice et la police, thèse soutenue en 2023 à AixMarseille en co-direction avec Éric Gasparini, membres du jury : Pascal Vielfaure (Rapp.), Sébastien Le Gal (Rapp.), Louis-Augustin Barrière et Muriel Giacopelli
Le phénomène délictuel et la répression pénale sont des thématiques qui reviennent de manière cyclique dans le débat public, en particulier lorsqu'on parle des Bouches-du-Rhône. En prenant appui sur le dépouillement de 30 000 jugements rendus par les trois tribunaux correctionnels du département (Aix-en-Provence, Marseille et Tarascon) entre 1900 et 1930, ce projet de recherche s'attache à présenter l'aspect quantitatif et qualitatif sous lesquels se formalise la délinquance dans l'ensemble des municipalités bucco-rhodaniennes. L'étude de la délinquance s'articule autour de deux axes. La première réflexion porte sur le paradigme résidentiel c'est-à-dire l'hypothèse d'une délinquance dont l'intensité et la forme sont dépendantes des variations urbanistiques, économiques et démographiques des communes investiguées ainsi que son impact sur l'organisation et les missions des forces de l'ordre. Le second axe aborde la question de la systématicité de la réponse pénale c'est-à-dire la capacité des autorités de poursuite et des autorités de jugement à veiller à l'application du droit sachant que le prononcé d'une sanction en cas de violation à une norme pénale dépend en grande partie des moyens matériels, des pratiques judiciaires développées et du tempérament des magistrats. Cette rétrospective dans les archives judiciaires locales permet de mieux comprendre notre société
Anefal Zettili, La règlementation urbaine en Algerie : le hiatus entre les textes, Ies planifications et les pratiques, thèse soutenue en 2023 à AixMarseille, membres du jury : Jean-François Brégi (Rapp.), Philippe Delaigue (Rapp.), Éric Gasparini, Véronique Fumaroli, Marc Bruschi et Karine Deharbe
La propagation du phénomène d'urbanisation dans les pays du monde pose plusieurs problèmes à tous les niveaux. Cela a poussé les États à essayer de trouver un cadre juridique pour réglementer, gérer et contrôler ce phénomène. L'Algérie, à l'instar d'autres pays, a connu plusieurs problèmes urbains résultant des politiques menées par le colonialisme français dont l'impact a perduré même après l'indépendance. Le domaine de l'aménagement et de l'urbanisme est considéré comme l'un des domaines les plus sensibles à l'heure actuelle, car il requiert une grande vigilance de la part des instances administratives, des citoyens et de la justice. Il doit être étudié profondément et placé sous un cadre juridique régissant l'aménagement et l'urbanisme à travers une politique d'urbanisme nationale ou territoriale. En Algérie, la loi n° 90-29, modifiée et complétée par la loi n° 04-05, est considérée comme la première loi à jeter les bases d'une gestion économique du foncier ; elle tente de créer un cadre juridique de régulation et de contrôle de l'urbanisme qui tienne compte de la protection de l'environnement et de ses ressources, tout en imposant plusieurs dispositions juridiques et règles visant à contrôler toutes les opérations d'aménagement et d'urbanisme. Cette loi a également établi des règles spéciales appliquées à certaines parties du territoire. Mais la multiplicité des lois réglementant l'urbanisme, l'incohérence des textes et la rapidité de leur changement et de leur amendement ont affecté négativement les schémas urbains en Algérie et ont provoqué l'émergence de plusieurs zones chaotiques impactant l'environnement urbain, en l'absence d'une vision stratégique. C'est cette situation qui a motivé nos recherches sur le système juridique destinée à identifier les lacunes et proposer des alternatives. La première partie est consacrée aux mécanismes juridiques d'organisation et de gestion rationnelle de l'occupation de l'espace ; il est divisé en deux sections. La première porte sur l'étude du cadre général de cette organisation en définissant les termes et en éclaircissant les contradictions. Nous avons également identifié les instances concernées et l'étendue de leur coordination conjointe. En outre, nous avons expliqué qu'il y avait un manque de politiques d'aménagement du territoire et montré l'impact de ce manque sur l'espace puisque les politiques d'aménagement sont son cadre référentiel. Quant à la deuxième section, nous avons traité de l'urbanisme en tant que mécanisme juridique d'organisation et de gestion durable de l'espace. Il est apparu clairement que tous les outils de planification, qui devaient apporter une solution sur le terrain, ont finalement affecté négativement l'environnement urbain. Cela nous a amenés à consacrer la deuxième partie à l'effectivité des mécanismes juridiques de contrôle et au respect des règles d'urbanisme. Nous l'avons divisé en deux sections. La première traite des permis de construire et certificats d'urbanisme en tant que mécanismes de contrôle de l'activité d'urbanisme et d'assurance de la protection de certaines zones ayant des spécificités. Il est apparu comme évidence que leur organisation était instable car elle a connu plusieurs modifications, en plus du fait que leur existence ne suffisait pas. Ces outils doivent être respectés par toutes les instances (administratives, judiciaires et société civile) ; c'est ce qui nous a amenés, dans la deuxième section, à définir leur rôle, car elles sont les acteurs essentiels pour assurer le contrôle de l'activité d'urbanisme. Cependant, force est de constater qu'elles sont inefficaces malgré leur nombre important
Khaled Saadi, L’évolution des politiques de lutte contre la délinquance juvénile en Algérie, thèse soutenue en 2023 à AixMarseille, membres du jury : Jean-François Brégi (Rapp.), Philippe Delaigue (Rapp.), Éric Gasparini, Jahiel Ruffier-Méray-Coucourde, Philippe Bonfils et Karine Deharbe
L'étude du modèle algérien de politique criminelle de lutte contre la délinquance juvénile à travers son évolution historique, constitue depuis longtemps un angle mort de la recherche scientifique en Algérie. Pourtant, les problématiques liées à l'enfance délinquante ne cessent d'inquiéter, étant donné les effets qu'elles engendrent dans la société. Ainsi, les vols, le vagabondage, la mendicité, les agressions, la prostitution des enfants, etc. sont tous des phénomènes qui perturbent en effet l'ordre social et nuisent considérablement au développement sain de l'enfant. C'est le cas aussi pour la récidive juvénile. En dépit des ambitions affichées dans les programmes de politique criminelle successifs, les mécanismes de rééducation, de réinsertion, et de répression adoptés, peinent toutefois à atteindre leurs buts. Quant à la prévention, elle persiste aussi dans son tâtonnement à endiguer le phénomène. Ce constat est mis en évidence aussi bien pour la période coloniale, qu'actuelle. Mais, pour comprendre cette difficulté, ne convient-il pas d'interroger d'emblée la nature même du modèle algérien de lutte contre la délinquance juvénile ? Or, en observant l'évolution historique de ce modèle, depuis l'époque coloniale jusqu'à aujourd'hui, la présente étude vise à démontrer la permanence de son caractère pénal et judiciaire, c'est-à-dire essentiellement légaliste et procédural, nonobstant l'adoption des principes de défense sociale nouvelle, et en dépit de sa perfectibilité avec la nouvelle réforme récemment introduite
Djama Mohamed Chirdon, La gestion des archives administratives à Djibouti : cas de la cité ministérielle, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille, membres du jury : Philippe Delaigue (Rapp.), Jean-François Brégi (Rapp.), Hélène Thomas
Le présent sujet de recherche porte sur la gestion des archives administratives à Djibouti : cas de la cité ministérielle. Le sujet que nous abordons reste un nouveau chantier à explorer. Jusqu’à ce jour, aucune recherche minutieuse et approfondie n’a été entreprise concernant la question de la gestion des archives à Djibouti en particulier et dans la Corne de l’Afrique en général. De nombreuses questions se posent aujourd’hui ? Comment les archives administratives sont-elles conservées ? Dans quel état se trouvent aujourd’hui ces documents considérés comme les arsenaux de l’administration djiboutienne ? Comment est organisée et gérée la documentation administrative dans les institutions publiques ? Pour essayer de répondre à ces nombreuses interrogations, nous avons fait appel à diverses sources d’information (littérature scientifiques, enquêtes par questionnaire, entretien). Les résultats ont démontré que les structures documentaires sont confrontées à de nombreux problèmes en matière de gestion des archives administratives. Ces difficultés ont pour nom : absence d’archives organisées, exiguïté, locaux de conservation inadaptée, manque de formation du personnel des archives, manque de moyens financiers et enfin indifférence et négligence des pouvoirs publics. Partant de ce résultat, nous proposons des recommandations et des suggestions pour une meilleure réorganisation des archives administratives dans les institutions publiques
Marius Boko, La contribution de l’Afrique noire francophone à la théorie du droit international humanitaire dans l’histoire, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille, membres du jury : Philippe Delaigue (Rapp.), Sébastien Le Gal (Rapp.), Florence Renucci
Perçu initialement comme un droit d’origine européenne par l’Afrique noire francophone, le Droit international humanitaire (DIH) composé traditionnellement du droit de Genève et de la Haye, a acquis une dimension nouvelle lorsque les États africains francophones ont alors majoritairement adhéré au DIH et ont participé activement à la conférence diplomatique de Genève sur la réaffirmation et le développement du Droit international humanitaire applicable aux conflits armés de 1977 avant de s’efforcer de contribuer positivement à un droit international humanitaire spécifiquement africain, parce que se souvenant des traditions africaines. Outre, la réception des autres conventions humanitaires par lesdits États, l’Union Africaine (UA) a entrepris de nombreuses activités normatives et opérationnelles dans le domaine du droit humanitaire contribuant ainsi, non pas à la fragmentation des règles du DIH, mais plutôt à leur unification, à leur affermissement et à leur évolution. Toutefois, l’effectivité de la mise en œuvre de ce droit dans les États africains reste problématique en raison des circonstances d’ordre économique, culturel, social et politique. Ces obstacles ne libèrent cependant pas les États africains de l'obligation d'assurer la diffusion des règles humanitaires. Bien au contraire, de nombreux éléments militent en faveur d'une politique active de promotion et de respect des principes humanitaires contemporains. Ainsi l’aménagement de voies de mise en œuvre aux plans national et social constitue un gage de mise effective de ce droit dans ces États
Sarah Rahouadj, L’accès à la citoyenneté française des indigènes de l’Afrique Occidentale Française et de l’Afrique Équatoriale Française sous la Troisième République (1870-1939), thèse soutenue en 2021 à AixMarseille en co-direction avec Éric Gasparini, membres du jury : Sébastien Le Gal (Rapp.), Éric Gojosso (Rapp.), Éric de Mari et Isabelle Merle
Le second empire colonial et la colonisation par la France de l’Afrique subsaharienne coïncident presque parfaitement avec la Troisième République à qui s'est posée la question du statut juridique qu’elle devait assigner à ces populations placées sous sa domination. La France a alors créé un statut juridique sur mesure pour les indigènes de ses colonies. Toutefois, ce dernier n’a pas été totalement hermétique à celui des français de la métropole et des colons puisque la puissance coloniale française a entr’ouvert la porte de la communauté des citoyens pour ses indigènes. Nous avons pu formuler un état des lieux de l’accession à la citoyenneté en AOF et en AEF entre 1870 et 1939. La spécificité de cet accès repose sur deux critères qui ont largement différencié les indigènes noirs de ceux du reste de l’Empire. Tout d’abord, leur couleur de peau a constitué une barrière s’appuyant sur des postulats scientifiques. En second lieu, la religion, la culture et les moeurs d’Afrique subsaharienne, bien que multiples, ont constitués pour l’Administration coloniale autant de facteurs empêchant le rapprochement des civilisations. L’accession à la citoyenneté supposait alors l’abandon d’une partie de cette culture indigène et l’adoption pour le postulant de la civilisation et du mode de vie occidental. Néanmoins, la procédure administrative compliquée et discrétionnaire de l’Administration coloniale ne permettra pas l’accès massif des indigènes à la qualité de citoyen. l’accès à la citoyenneté des indigènes noirs éclaire plusieurs aspects de la place qu’ont occupé les indigènes sujets français noirs dans l’histoire du droit colonial français
Nabil Filali, La critique du prêt à intérêt à travers l'histoire du droit musulman, thèse soutenue en 2021 à AixMarseille, membres du jury : François-Paul Blanc (Rapp.), Jean-François Brégi (Rapp.), Hélène Thomas
Le droit musulman, comme les autres systèmes juridiques, pose des prohibitions et des commandements. La prohibition de l’intérêt est absolue en droit musulman. La pensée économique musulmane n’opère aucune distinction entre le terme intérêt et celui de l’usure. Elle considère comme usure tout intérêt aussi faible soit-il. Cette thèse cherche à comprendre d’une part la notion de riba et les fondements de cette interdiction érigée en principe général qui conduiront systématiquement à se poser la question de savoir si une transaction est « ribawi » ou non ; d’autre part, l’alternative à ce principe par le développement de la finance islamique. Bien que l’Islam ne soit pas la seule religion à interdire la pratique de l’intérêt et le prêt à intérêt lui-même, elle est aujourd’hui la seule à avoir respecté ce principe malgré la réaction de certains musulmans voulant assouplir la jurisprudence musulmane par l’usage de divers expédients juridiques. La condamnation unanime de l’intérêt vise à garantir une justice sociale basée sur des relations commerciales ou financières guidées par des principes de solidarité d’égalité et de justice et des règles participatives. Bien que la finance islamique dispose de principes spécifiques, son opposition à la finance conventionnelle est fortement nuancée dans la pratique
Mathieu Chaptal, De Genève à la France, la pensée républicaine d’Étienne Clavière : réforme financière, souveraineté populaire et révolutions, 1735-1793, thèse soutenue en 2020 à AixMarseille en co-direction avec Éric Gasparini, Alexis Keller et Victor Monnier, membres du jury : Sébastien Le Gal (Rapp.), Anthony Mergey (Rapp.), Anne-Sophie Chambost, Bénédict Winiger et François Quastana
Étienne Clavière demeure encore aujourd’hui une figure méconnue de l’histoire politique du XVIIIème siècle. Pourtant, grâce au dépouillement de nombreuses archives inédites, l’examen de la réflexion politique et constitutionnelle de Clavière révèle en premier lieu un courant encore méconnu du républicanisme genevois de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Dès 1766, Clavière rassemble autour de ses idées une nouvelle génération de contestataires dénonçant la dimension archaïque de l’ordre juridique et social genevois et défendant un vaste projet de régénération de leur république. En rupture avec la conception de la constitution historique et traditionnelle du régime, Clavière et ses partisans portent progressivement un discours politique construit autour de l’idée de volontarisme constitutionnel, jusqu’à la Révolution de 1782 et le projet de fondation de la « Nouvelle Genève » en Irlande. Dès son arrivée à Paris au mois de janvier 1784, Clavière s’entoure des figures montantes du courant républicain comme Mirabeau et Brissot et distille dans le débat public français les éléments conceptuels d’une vision radicale de réforme de l’ordre politique et financier de la monarchie. Au cœur des événements lors de l’éruption révolutionnaire, Clavière participe activement, dans l’ombre du tribun Mirabeau, aux grands travaux de l’Assemblée nationale constituante pour entériner constitutionnellement le transfert de la souveraineté du roi au peuple. Premier ministre des Finances de la République après son retour au ministère lors de la journée du 10 août 1792, Clavière réforme en profondeur les structures administratives et financières de la République jusqu’à la chute des Girondins
Amadou Dramé Kandji, L'appréhension internationale de l'asile , thèse soutenue en 2020 à AixMarseille en co-direction avec Victor Monnier et Nicolas Levrat
Le propos de cette thèse est de faire ressortir non seulement la spécificité du droit d'asile, mais également de redéfinir la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés. En effet, à la sortie de la Première Guerre mondiale, les réfugiés russes, arméniens et d'Asie Mineure furent déchus de leurs droits nationaux par leurs États d'origine respectifs. Ils furent collectivement placés sous la protection compensatoire de la Société des Nations car l'engagement en faveur des réfugiés occupait une place importante. C'est dans cette optique que fut créé le 27 juin 1921, le Haut-Commissaire de la SDN dirigé par le docteur Nansen, dont le nom et l'action sont devenus des symboles de dévouement à la cause des réfugiés dans le monde. La mission de Fridtjof Nansen était d'assurer la protection juridique des réfugiés. Ainsi, il créa le "Passeport Nansen", première protection juridique dans l'histoire du droit international. La naissance de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 et du Protocole de 1967 permet aux Etats de formuler quelques grilles d'interprétation relative à la protection des réfugiés. Cette Convention de 1951 reste le fondement du droit international relatif aux réfugiés et sa définition du réfugié est l'élément de base principal permettant d'établir le statut de réfugié d'une personne. Le droit d'asile en France est prévu par le quatrième alinéa du Préambule de la Constitution de 1946 qui posa pour affirmation que "tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit à l'asile". Quant à la Suisse, après sa ratification de la Convention le 14 décembre 1954, souscrit à la version la plus large de la définition du réfugié
Youssouf-Mdahoma Aboubacar, La responsabilité pénale de l'enfant du droit romain jusqu'au code de la justice pénale des mineurs, thèse soutenue en 2019 à AixMarseille, membres du jury : Caroline Regad (Rapp.), Louis-Augustin Barrière (Rapp.), Philippe Bonfils
« Alors la preuve vous l’abandonnez aux jurés. Et où chercheront ils la preuve du discernement ? Dans l’âme du coupable reconnu : elle est fermée à leurs yeux. Quoi de plus arbitraire, quoi de moins raisonnable. Je demande que cet article soit écarté ». C’est ainsi que Dominique Joseph Garat, député de la Constituante, s’était exclamé devant la représentation nationale pour affirmer son opposition concernant l’idée d’une irresponsabilité du mineur fondée sur le discernement. Cette insurrection ne sera pas la seule, bien au contraire. En effet, la question de l’enfance délinquante n’a cessé de revenir dans le débat public, et même très récemment avec l’ordonnance n°2019-950 du 11 septembre 2019 portant partie législative du code de la justice pénale des mineurs. Le législateur, la jurisprudence et la doctrine se sont toujours efforcés depuis le début de l’époque contemporaine de construire un régime juridique propre à l’enfant, se fondant notamment sur les notions de « âge » et de « discernement ». Toutefois, la préoccupation de la société quant à sa responsabilité civile et pénale n’est pas récente : le statut juridique de l’enfant a fait l’objet, tout au long de l’histoire, d’aménagements spécifiques et différents de celui du majeur. Du droit romain à l’ordonnance de 1945, en passant notamment par le droit canonique et de l’Ancien Régime, l’évolution de la responsabilité de celui dont la raison n'est pas encore pleinement développée apparaît certes intéressante mais surtout indispensable dans la compréhension de l’esprit des règles qui lui sont aujourd’hui applicables. En ce sens, la présente thèse traitera pleinement et chronologiquement de cette évolution
Aly Diallo, L'efficacité des réformes pénales en matière d'alternatives à l'emprisonnement : l'exemple de la France, du Mali et du Québec, thèse soutenue en 2019 à AixMarseille en co-direction avec Gilles Mathieu, membres du jury : Marie-Christine Sordino (Rapp.), Jean-François Brégi (Rapp.), Mostefa Maouene
Les réformes pénales en matière d’alternatives à l’emprisonnement ont connu un essor fulgurant un peu partout dans le monde (à l’exception de certains pays comme le Mali, qui ne connaît qu’une seule peine alternative à l’emprisonnement stricto sensu « la peine de travail d’intérêt général »), en particulier en France et au Québec entre les années soixante-dix et deux mille. Ces réformes ont notamment mené à la création de diverses peines ou mesures qualifiées d’alternatives à l’emprisonnement ou d’alternatives à l’incarcération ou de peines de substitution à l’emprisonnement, etc. À titre d’exemple, en France et au Québec, nous pouvons mentionner la création de diverses peines de substitution à l’emprisonnement telles que les peines affectant le permis de conduire, le jour-amende, la confiscation, la peine de probation, etc. Cela dit, les différentes réformes pénales en matière d’alternatives à l’emprisonnement menées par les autorités des pays susmentionnés ont-elles permis de lutter contre la surpopulation carcérale et la récidive ? La recherche est scindée en deux parties : la première est consacrée à la relative efficacité des réformes pénales en matière d’alternatives à l’emprisonnement, due principalement à l’ambivalence des politiques pénales des autorités françaises, maliennes et québécoises, mais aussi à une surpopulation carcérale explosive et à l’augmentation du taux de récidive des condamnés à des alternatives à l’emprisonnement ; la seconde partie est axée sur l’exigence d’autonomisation des alternatives à l’emprisonnement pour lutter efficacement contre la récidive et la surpopulation carcérale
Florence Nguyen, La régence aux temps modernes : un instrument de la continuité de l'État, thèse soutenue en 2019 à AixMarseille en co-direction avec Éric Gasparini, membres du jury : Sébastien Le Gal (Rapp.), Karen Fiorentino (Rapp.), François Quastana et Caroline Regad
Lors de l’institutionnalisation de l’instantanéité de la succession en 1403 puis en 1407, l’objectif était de mettre fin aux régences, en tant qu’interrègne ou intérim, durant lequel la souveraineté revenait temporairement à un sujet. Mise en place entre la mort du roi et le sacre de son successeur, la régence représentait alors, dans sa forme médiévale, une mise à l’épreuve de la continuité de l’État. La souveraineté confisquée à son titulaire légitime est le plus grand des écueils politiques, et la plus haute fonction de l’État est en somme en proie à l’usurpation. Il était donc devenu crucial d’anéantir la valeur du sacre, jusqu’alors constitutif du pouvoir du roi. A partir du XVe siècle, alors que s’affirme la puissance absolue des rois, et alors que le système héréditaire expose le trône aux risques liés à la survie de ses occupants à venir, les régences semblent toujours une fatalité. Aussi, tandis qu’elles représentent une interruption dans la continuité de l’État au début du XVe, la régence devient un objet de réflexion politique critique, difficile, et dangereux. Si bien qu’au fond, elle devient un pilier de la construction de l’État par le droit, l’instrument de la continuité de l’État Moderne
Emmanuel Ravestein-Pennacchia, Les hautes juridictions criminelles de l’Ancien Régime à la Révolution : continuité et rupture, de la Provence au département des Bouches-du-Rhône, 1781-1795, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille, membres du jury : Antoine Astaing (Rapp.), Sébastien Le Gal (Rapp.), Jean-Louis Halpérin, Jacqueline Hoareau-Dodinau et Éric Gasparini
La Révolution française, « mère de toutes les révolutions » selon l’expression consacrée, est perçue comme une rupture radicale tant socialement que politiquement. Sur le plan juridique, elle ouvre les portes de la justice criminelle à l’humanité des lumières en accord avec les idées de Cesare Beccaria et de nombreux auteurs du XVIIIe siècle. La réforme pénale initiée par l’Assemblée constituante se veut comme une rupture franche avec l’Ancien Régime en repensant entièrement la carte judiciaire et le corpus législatif pour offrir à la cité « idéale » la justice qui lui revient. Pour autant, cette transfiguration aura-t-elle les effets escomptés ? Au-delà des mots, quel est son impact réel sur le rendu de la justice ? Les effets les plus néfastes qui prévalaient sous les conseillers du roi ont-ils disparu sous le règne des jurés de jugement ? Quelles sont les parts de continuité et de rupture avec l’Ancien Régime dans l’exercice de cette justice pénale ordinaire révolutionnaire ? Sur les traces de Tocqueville, cette étude se propose de répondre à ces problématiques en « descendant dans le tombeau de cette France qui n’est plus » au travers des archives du Parlement de Provence pour comprendre cette France qui vient de naître, incarnée par les tribunaux de district jugeant criminellement et le tribunal criminel départemental des Bouches-du-Rhône. Pour nous aider dans cette mise en perspective et naviguer entre ces deux périodes, nous monterons à bord de « Argo », une application que nous avons développée pour traiter et analyser les milliers d’arrêts de ces juridictions antagonistes
Hugo Stahl, Les conceptions des parlementaires provençaux sous le règne de Louis XV au prisme de l'ordre public, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille en co-direction avec Éric Gasparini, membres du jury : Sébastien Le Gal (Rapp.), Arnaud Vergne (Rapp.), Jean-Louis Mestre, Karen Fiorentino et François Quastana
L'activité des parlementaires aixois a été guidée par la volonté de préserver l’ordre public -c’est-à-dire la structure de l’état et de la société ainsi que la tranquillité publique- ou d’en réparer les atteintes en Provence. Ce fil conducteur transparaît nettement lors des controverses religieuses qui ont émaillé le règne de Louis XV. En ce sens, les parlementaires aixois ont réaffirmé les mécanismes gallicans de la « réserve de réception » et de « l’appel comme d’abus », avant de recourir plus tardivement aux arrêts de règlement afin de lutter, à la fois contre les ecclésiastiques ultramontains et les jansénistes troublant simultanément la quiétude religieuse du pays provençal. Ce volet de l’activité parlementaire aixoise était une résurgence des conflits séculaires entre autorité séculière et autorité spirituelle. Ce souci de l’ordre public est également manifeste dans le désir que les officiers de la cour aixoise avaient d’asseoir leur institution comme la première de la province tout en se rattachant à la tradition monarchique. Pour cela, tant l’exclusivité de leurs compétences que leur emprise sur les autres institutions provençales étaient nécessaires. De même, des rapports sans animosité avec le souverain -ce qui laissait peu de place à la théorie de « l’union des classes » parlementaires- étaient indispensables. Ces impératifs préalables légitimaient leurs actions et les conduisaient à s’assurer de l’efficience de leurs arrêts de règlement -qui classiquement permettaient soit de conforter, soit d’adapter, soit de compléter la législation royale- en vue de maintenir la paix sociale, de préserver la sécurité et de conserver la prospérité en Provence
Alizée Cirino, Les droits des coauteurs, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille en co-direction avec Jean-François Brégi, membres du jury : François Quastana (Rapp.), Marc Ortolani et Hélène Thomas
La thèse porte sur la propriété des oeuvres plurales, et plus précisément sur les droits des coauteurs d’une même oeuvre. La co-activité a, en effet, pour résultat de partager les droits moraux et patrimoniaux que la loi confère au créateur sur son oeuvre. L’exercice de ces droits varie dans le temps et dans l’espace. L’objet de ce travail est, par conséquent, d’étudier comment les droits qui naissent de la propriété littéraire et artistique se répartissent entre coauteurs, à la fois dans leurs rapports et dans ceux qu’ils peuvent nouer avec des tiers. Elle s’inscrit dans une perspective qui n’est pas spécifiquement nationale, mais qui fait aussi la place à l’histoire et au droit comparé. Cette thèse a pour objet l’étude des droits des coauteurs en matière de propriété intellectuelle. Elle a plus précisément trait à la répartition de ces droits entre coauteurs, et entre coauteurs et tiers
Camille Wathle, Les juristes internationalistes français face à la colonisation entre 1880 et 1914, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de Éric Gasparini, membres du jury : Carine Jallamion (Rapp.), François Quastana (Rapp.), Bernard Durand et Rostane Mehdi
A l’aube du XXe siècle, les juristes internationalistes français, promoteurs d’une discipline tendant à s’affirmer dans le paysage doctrinal national et international, entendent systématiser le fait colonial. Phénomène emblématique, la colonisation monopolise les relations interétatiques de l’époque et offre autant d’avantages économiques, politiques et humanitaires aux peuples civilisés et colonisés, qu’elle accroît les risques de conflits entre ces derniers. Saisissant l’opportunité de défendre les valeurs et actions de la France sur la scène internationale tout en confortant leur rôle de maîtres à penser de la colonisation, les membres de la jeune École française de droit international public théorisent alors un projet entremêlant intimement les concepts de « droit international », « colonisation » et « civilisation » : la colonisation a vocation à étendre la civilisation sur l’ensemble des territoires garantissant alors le développement du droit international dont la mission est de préserver le bien-être de l’humanité
Frédérique Débourdeaux Salles, La femme et le droit du Ve au VIIe siècle : le Code théodosien et ses suites, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille, membres du jury : Christian Lauranson-Rosaz (Rapp.), Aude Laquerrière-Lacroix (Rapp.), Jean-Louis Mestre et Alain Dubreucq
La femme des débuts de l'Empire romain jouit d'une autonomie certaine. Nous nous sommes demandé ce qu'il en advenait lorsque la civilisation romaine était confrontée à l'installation durable de populations germaniques sur son sol. Nous nous sommes donc penchée sur cette époque charnière des Ve - VIIe siècles. Comment les dispositions législatives afférentes aux femmes, héritées du Code Théodosien évoluent-elles lorsque les rois barbares promulguent à leur tour une législation écrite ? Pour peser l'impact d'une mesure législative sur la société, nous nous sommes appuyée sur les témoignages d'auteurs contemporains, et nous avons confronté la lettre des textes législatifs aux formulaires des praticiens. Pour mesurer l'influence chrétienne sur les constitutions impériales et sur les textes germaniques, nous nous sommes attachée à lire les pères de l'Eglise et les décisions conciliaires. Nous avons tenté de saisir les raisons qui avaient incité à l'adoption de telle mesure. Nous avons voulu établir s'il était possible de parler « des droits de la femme », de l'Empire romain aux royaumes burgonde, franc, wisigoth et ostrogothique. Il apparaît que le droit romain est le fil conducteur qui permet de passer de l'Empire aux royaumes barbares sans cassure définitive. Il modèle le nouveau visage de la femme dans ces sociétés désormais germano-romaines. La fusion des populations passe par le droit et par l'imprégnation de la société des moeurs romaines. Bien sûr, quelquefois, les coutumes germaniques persistent. Nos législations vont puiser parfois dans le terreau fécond de la pensée chrétienne. Nous nous sommes efforcée dans notre étude de cartographier ces courants.
Didier Bessadi, Les droits politiques et sociaux de l'étranger depuis 1945, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille, membres du jury : Laurent Reverso (Rapp.), Jean-François Brégi (Rapp.), Éric Gasparini
L'étranger a toujours eu un statut particulier en France. Déjà, sous l'Ancien Régime, celui-ci est soumis à une réglementation différente jusqu'à la Révolution française qui, malgré un vent nouveau ayant entraîné l'application d'un grand nombre d'idées novatrices et la création de droits importants, ne permet pourtant pas à ce dernier d'être considéré comme un citoyen. Il ne cesse alors de faire l'objet d'exclusion, tant au niveau social que politique. Cette situation se perpétuera jusque sous la III° République avant de s'accentuer sous le régime de Vichy. Après la guerre, le Préambule de la constitution du 27 octobre 1946 consacre de nouveaux droits constitutionnels économiques et sociaux. Pourtant, en dehors de l'alinéa 4 du Préambule sur le droit d'asile, aucun article ne vise spécifiquement l'étranger. Il en est, par exemple, ainsi du droit à la protection sociale qui n'est devenu effectif que bien après son affirmation, ce qui n'a pas manqué de poser quelques difficultés. Il faut, de plus, attendre l'adoption du Traité de Maastricht en 1992 pour voir émerger un statut supplémentaire de l'étranger, avec l'apparition de la notion de citoyenneté européenne. Ce nouveau statut confère aux ressortissants communautaires un droit de vote et d'éligibilité à certaines élections. Ainsi, une problématique principale se dégage du sujet. La question qui se pose est donc de savoir comment un droit historiquement contesté a finalement pu être progressivement affirmé. Cela soulève dès lors la question de savoir si, de la même manière, des droits actuellement contestés, comme le droit de vote local des étrangers, pourront un jour être affirmés.
Robert Michelesi, L'installation des justices de paix dans le département des Bouches-du-Rhône entre 1790 et fin 1792, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille, membres du jury : Laurent Reverso (Rapp.), Jean-François Brégi (Rapp.), Éric Gasparini
Rechercher dans les cinq districts du département des Bouches-du-Rhône, les Justices de paix installées dans tous les cantons, entre 1790 et fin décembre 1792. Etudier les difficultés de leur installation par rapport au système électoral de désignation des juges, des assesseurs, des greffiers, instauré par la Loi d'organisation judiciaire des 16/24 août 1790 et analyser le fonctionnement et l'évolution de ces juridictions pendant la première période de leur existence, entre 1790 et décembre 1792.
Alexandre Fiorentini, La pensée politique d'Adhémar Esmein : l'historien du droit, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Michel Ganzin, membres du jury : Laurent Reverso (Rapp.), Jean-François Brégi
Cette thèse en histoire du droit et des idées politiques s'intéresse à un juriste républicain de la fin du XIX° siècle, qui a connu les débuts de la III° République parlementaire. Son oeuvre juridique est passionnante, érudite, minutieuse. Il démontre que le droit peut être renouvelé par la méthode empirique de l'histoire. L'histoire est le reflet de la vie des peuples et donc de la société. Du point de vue des sources du droit, il rehausse quelque peu la coutume et la jurisprudence afin d'adapter la loi, prise au sens formel.
Jean-Philippe Borel, La vente d'immeuble au XIXème siècle : analyse du transfert conventionnel de propriété immobilière dans le code civil de 1804, thèse soutenue en 2013 à AixMarseille, membres du jury : Laurent Reverso (Rapp.), Louis-Augustin Barrière (Rapp.), Jean-François Brégi et Éric Gasparini
Le droit commun de la vente, caractérisé par l’effet immédiat du transfert de propriété dès la rencontre des consentements s’est avéré une source de difficultés en matière immobilière au XIXème siècle. Cette simplicité excessive qui rend le transfert de propriété instantané et occulte heurte la réalité et les difficultés inhérentes aux mutations immobilières. Le recours à de nombreuses exceptions dans le Code civil de 1804 a rendu l’économie générale du transfert illisible pour les praticiens, la sécurité des transmissions immobilières nécessitant de reconstituer un instrument de preuve efficace. Si l’opération de transfert réside dans une conception volontariste en se focalisant sur la formation du contrat par une dématérialisation de l’obligation de donner, son efficacité reste tributaire d’aménagements contractuels et de formalités postérieures au contrat. Cette refondation qui se fera sur la notion d’authenticité et qui érige un contrôle de légalité incarné par le notaire aura pour avantage de préserver la fiction consensuelle et de repousser tout schéma dualiste comme les livres fonciers considérés par une majorité de la doctrine française comme contraire à l’esprit du droit français.
Henri Razza, L'appréhension historique du déclin de l'Empire Romain chez Saint Jérôme, thèse soutenue en 2013 à AixMarseille, membres du jury : Pierre Dockès (Rapp.), Laurent Reverso (Rapp.), Nicole Dockès-Lallement (Rapp.), Jean-François Brégi et Michel Ganzin
C’est pendant une période très troublée que Saint Jérôme (347-419) exerce son activité intellectuelle surabondante.Remarqué par le pape Damase en 382, ce dernier lui confie la lourde tâche de refaire la traduction latine des textes de la Bible. Cette traduction sera connue sous le nom de Vulgate. Certes Saint Jérôme n’est pas un juriste de formation, mais son érudition et ses solides connaissances juridiques lui permettent d’analyser le déclin de l’Empire Romain avec une double approche : à la fois religieuse et institutionnelle. Cette analyse met en exergue un véritable sens de l’histoire propre au saint Docteur de l’Eglise.Ainsi après une lutte acharnée contre les hérésies, Saint Jérôme va s’attacher à peindre le tableau de ce monde romain s’effondrant sous les coups répétés des barbares : « Mon cœur frémit en abordant les désastres de notre temps. Voilà plus de vingt ans qu’entre Constantinople et les Alpes Juliennes, le sang romain coule tous les jours ». (Epist. IX, 16). Les écrits de Jérôme, avec notamment les fameuses Correspondances, en disent beaucoup sur le désarroi éprouvé par un peuple entier.Grâce à l’éclairage d’autres auteurs, nous étudierons cette période cruciale de l’Antiquité, qui a vu l’éclosion des plus grands esprits de l’époque et dont Saint Jérôme est l’une des figures les plus marquantes.
Caroline Regad, Théoriser l'Etat, mesurer l'absolu : les juristes de Louis XIII et de Richelieu, thèse soutenue en 2012 à AixMarseille sous la direction de Éric Gasparini, membres du jury : Martial Mathieu (Rapp.), François Saint-Bonnet (Rapp.), Jean-Louis Mestre et Laurent Reverso
Mesurer l'absolu : voilà toute la force imprimée par les juristes de Louis XIII et de Richelieu à la monarchie qui ont contribué de manière significative à la construction de l'Etat par le droit. Les successeurs des Légistes et des Politiques ont précisé le fondement, le critère et l'étendue de l'absolu qu'ils se devaient désormais de mesurer. La souveraineté est au cœur du processus : elle est déployée sous la forme d'une véritable arme de combat. Dans une version défensive lors de la première partie de règne, elle conjugue l'unité et l'indépendance. Dès 1630, la souveraineté se charge d'un sens offensif en lien avec la radicalisation politique. La souveraineté interne poursuit alors son mouvement : à l'unité comme principe structurant est ajoutée l'indivisibilité comme contenu explicitement formulé. La souveraineté externe, pour sa part, change radicalement de visage : ce n'est plus la construction contre l'autre mais avoir des prétentions sur les autres Etats. Ce faisant, la souveraineté interne et externe se confondent dans une souveraineté-puissance plus que dans une souveraineté-liberté sachant qu'aujourd'hui, la première renvoie à l'ordre interne et la seconde à l'ordre international. Il faudra attendre 1648 et la conférence de Westphalie pour que les relations interétatiques soient marquées d'une volonté de stabilité. Autrement dit, si l'Etat a émergé contre les autres entités étatiques, il se consolidera avec celles-ci, dans un cadre pacifié. L'affirmation d'une souveraineté-puissance passe au préalable par la constitution d'une sorte de trinité civile composée du roi, désormais consolidé, de la souveraineté et de l'Etat
Carine Dip, L'évolution de la spécificité institutionnelle libanaise, thèse soutenue en 2012 à AixMarseille, membres du jury : Christiane Derobert-Ratel (Rapp.), Jean-François Brégi (Rapp.), Éric Gasparini
La spécificité institutionnelle libanaise repose sur un cheminement historique qui doit être appréhendé dans chacune de ses grandes étapes politiques. Cette spécificité est fondée sur l'existence des différentes communautés qui se côtoient sur le même territoire. En précisé la nature profonde revient à définir ces communautés sous leurs différents aspects. Il convient de prendre en considération, les mouvements de leurs membres dans les domaines religieux, intellectuels et politico-économiques, ainsi que dans leurs rapports sociaux, tels qu'ils peuvent apparaitre à la lumière des données historiques. Par ailleurs, décrire l'organisation religieuse et sociale de ces groupes et étudier la valeur de leur représentation dans les rouages de l'Etat, est tout aussi fondamental
Mustapha El Mhindi, La présence française au Maroc et la naissance du nationalisme marocain (XIXème-XXème siècles) : aspects juridiques, institutionnels et politiques, thèse soutenue en 2011 à AixMarseille 3 sous la direction de Éric Gasparini, membres du jury : Christiane Derobert-Ratel (Rapp.)
La thèse s'inscrit dans une approche liant l'histoire des institutions et l'histoire des idées politiques et s'attache à la manière dont le Maroc a construit son univers politique et pensé son rapport au pouvoir. La France estimait qu'il fallait mettre en place un protectorat et non une administration directe, de type colonial. En fait, la France rejetait l'administration directe de l'Empire Chérifien et cherchait une formule d'association et de contrôle dans le but d'établir l'ordre et l'unité dans le pays. Avec la mis une place du protectorat, la France a connu de nombreuses résistantes, aussi bien armées que politiques. A partir des années 1930, des aspirations nationalistes voient le jour. La recherche d'une identité et d'une unité nationale reste ainsi le principal motif de la résistance marocaine. Le milieu des années trente voit la naissance d'une conscience de plus en plus forte dans le combat pour l'indépendance. La thèse propose de donner une vue d'ensemble sur les différentes phases de la lutte engagée par le mouvement national marocain.Elle a pour ambition également d'analyser les divers aspects du régime issu du traité de 1912 et de mettre en lumière la crise franco-marocaine chronique. Dans ce contexte politique et juridique, la France a t-elle réussi à unifier le Maroc ? Peut-on considérer sa domination territoriale comme un changement de système ? Et comment peut-on identifier les principaux changements que cette situation historique a produit dans le système politique et institutionnel marocain ?
Sébastien Le Gal, Origines de l'état de siège en France (Ancien régime - Révolution), thèse soutenue en 2011 à Lyon 3, membres du jury : François Saint-Bonnet (Rapp.), Victor Monnier (Rapp.), Nicole Dockès-Lallement, Louis-Augustin Barrière et Éric Gasparini
En France, à la suite de précédentes constitutions, la Constitution de la Ve République consacre l’état de siège (art. 36) ; à l’étranger, de nombreux pays l’ont adopté. Ce constat laisse béant un paradoxe suivant : si la France adopte, la première, une législation d’exception, elle n’offre pas pour autant de réflexion approfondie sur ce qu’est l’état d’exception. L’étude des origines et de l’histoire de l’état de siège met au jour les raisons d’un tel paradoxe. L’état de siège est originellement une disposition technique du droit militaire (loi des 8-10 juillet 1791), qui prévoit que, dans certaines circonstances, l’ordre public et la police passent de l’autorité civile, compétence par principe, à l’autorité militaire. Ainsi, la loi prévoit le renversement du principe selon lequel l’autorité civile prime sur le militaire. Au cours de la Révolution, cette disposition est utilisée afin de réprimer les troubles violents qui se multiplient à l’intérieur du territoire. Durant le XIXe siècle, les régimes successifs y recourent également, jusqu’à ce que la Cour de cassation, en 1832, donne un coup d’arrêt à cette pratique. Le législateur est donc contraint d’adopter un texte – la loi du 9 août 1849 – qui encadre précisément son usage. Cette loi est, véritablement, une législation d’exception, au sens où elle contrevient à un principe consacré par l’ordre constitutionnel, en fonction de circonstances déterminées, pour un temps et un lieu circonscrits. Elle accorde également à l’autorité militaire des pouvoirs étendus qui restreignent les libertés publiques, et consacre la compétence des juridictions militaires pour juger les non-militaires.
Mohamed Felouah, De la tutelle officieuse à l'adoption, sous l'application du Code civil de 1804, thèse soutenue en 2011 à AixMarseille 3, membres du jury : Christiane Derobert-Ratel (Rapp.), Jean-François Brégi (Rapp.)
Étude théorique sur les institutions de la tutelle officieuse et de l'adoption sous l'application du Code civil de 1804. C'est une étude théorique car la tutelle officieuse n'a pas connue de nombreuses pratiques. Au travers de l'institution de l'adoption, il est analysé et supposé les applications théoriques de l'institution de la tutelle officieuse. Cette étude est à la fois historique et théorique, les liens de filiation fictive y sont analysés afin de permettre une meilleure compréhension des mécanismes d'adoption et d'attachement d'un mineur à l'apparition de l'adoption sous l'application du Code civil de 1804.
Kodjo Yackoley Johnson, L'enfance exploitée au Togo , thèse soutenue en 2010 à Lyon 3
Dès sa naissance, l’enfant a des droits imprescriptibles et inaliénables contre les formes d’exploitation susceptibles de constituer un obstacle à son développement. En Afrique traditionnelle en général, et au Togo en particulier, ces droits de l’enfance sont plutôt perçus comme des devoirs envers la communauté. C’est notamment, sous ce rapport que l’intégration sociale de l’enfant se fait par son initiation au travail et par le respect de la tradition. En revanche, le droit moderne, auquel s’essaye la nouvelle république du Togo, depuis son indépendance déclarée en 1960, constitue en soi une rupture d’avec la tradition tant sur le plan juridique, qu’en matière socio-économique, politique et culturelle. Ce qui a conduit la jeune république à adopter des lois modernes, soit d’inspiration nationale avec certaines mœurs, soit d’inspiration internationale (les conventions, les traités…). Il n’empêche que l’absence des mesures d’application dans la mise en œuvre des dispositions juridiques ainsi que la présence indélébile des usages de la coutume dans les mentalités de la population, sont autant de pesanteurs de la dynamique dans la protection de l’enfance au Togo. N’est pas là un formidable défi à relever une république du Togo qui se veut moderne et parfaitement intégrée dans le concert des nations civilisées ?
Florent Yona Ghertman, Le refus de l'indépendance politique dans la pensée rabbinique (1er-2nd siècle) , thèse soutenue en 2010 à AixMarseille 3
La reddition à Rome de Flavius Josèphe lors de la guerre entre Rome et la Judée au premier siècle de notre ère est souvent présentée comme une trahison. Pourtant, l'analyse des écrits de l'historien juif montre que ce dernier agit en réalité en accord avec une idéologie politique précise se basant sur son analyse des textes bibliques. En ceci, sa pensée s'accorde avec elle des autorités rabbiniques qui s'opposèrent aux zélotes lors de la prise de Jérusalem par Vespasien et Titus en l'an 70 de notre ère. Bien que les sources rabbiniques de l'antiquité n'aient pas une valeur historique certaine, l'étude de différents passages du Talmud et du Midrash montre une pensée construite quant au rapport à entretenir entre le pouvoir dominant et les autorités rabbiniques. Aussi, le rejet des aspirations d'indépendance est associé à une volonté d'établir des relations diplomatiques avec Rome, dans le but de mettre en place un système juridico-religieux dissocié du système jurdique romain. Si de nombreux travaux existent sur l'action des zélotes et autres insurgés, les travaux concernant le refus de l'indépendance politique chez Josèphe et les autorités rabbiniques sont rares et éparpillés dans des ouvrages plus généraux. Ce travail a donc vocation à montrer qu'il existe une véritable idéologie politique derrière l'action de Josèphe et des Sages qui refusèrent le principe de la lutte pour l'indépendance politique lors de la guerre de Judée. Il y est également démontré que le refus de l'indépendance politique est dans la pensée rabbinique automatiquement associé à une volonté d'indépendance juridique, et que cette ambition trouve également sa source dans l'analyse des textes bibliques. Enfin, au-delà des apports de ce travail sur la recherche concernant la période étudiée, son intérêt est de montrer que la littérature rabbinique constitue une source originale dans l'histoire du droit, des institutions et des idées politiques
Nicaise Ondo Nguema, Les Institutions supérieures de contrôle des finances publiques au Gabon en référence à la Cour des comptes française au XXème siècle , thèse soutenue en 2009 à Lyon 3
Les Cours des comptes Française et Gabonaise créées respectivement en 1807 et 1962 sont des institutions externes de contrôle des finances publiques. Elles sont investies d’une mission spécifique : contrôler la gestion de deniers publics. Mais de quel « contrôle » s’agit-il ? Ce contrôle est-il le même selon que l’on se situe en France et au Gabon ? Ces interrogations qui constituent le fondement même de notre analyse témoignent aussi de la logique comparative de notre thèse. L’intérêt de cette étude est d’autant plus pertinent que ce sont deux institutions qui se caractérisent par des trajectoires historiques et des contextes d’évolution sociale, politique et administrative différents : la Constitution française de la Vème République admet le principe de la séparation des pouvoirs, or ce principe n’a été inséré dans la Constitution Gabonaise qu’en 1991 à la faveur de l’avènement du multipartisme. Notre démarche consiste d’abord à situer le domaine d’action des Cours des comptes Gabonaise et Française par rapport aux institutions exécutive et législative puis à identifier leurs différences afin de marquer leurs originalités. La réflexion que nous menons a un objet clairement défini : déterminer les critères et les mécanismes sur lesquels peut ou doit se fonder la Cour des comptes du Gabon pour améliorer son rendement.
Julien Broch, Les "Politiques" (1559-1598) , thèse soutenue en 2009 à AixMarseille 3 en co-direction avec Michel Ganzin
Les "Politiques" sont ces magistrats et juristes qui ont pris la défense de la monarchie française, au cours des Guerres de Religion. Ce sont des catholiques d'idées modérées qui préconisent une politique de tolérance religieuse justifiée par l'idée que l'Etat doit être premier, par rapport aux questions de foi. Ebranlée dans son principe, la monarchie réclame, de leur part des "Politiques", une entreprise de clarification quant à ses fondements. Ils cherchent à restaurer l'Etat afin d'imposer la paix. Autour du Chancelier de l'Hospital, ils font le choix de faire du roi un arbitre au-dessus des factions. Derrière cette affirmation, il y a l'idée cruciale que le souverain ne peut être à la tête d'un parti. Certains juristes et savants, à l'instar de Pasquier, Le Roy ou du Haillan suivent les enseignements de Seyssel afin de rechercher dans le passé de la France la trace d'un régime mixte. Après la Saint-Barthélemy (24 août 1572), la radicalisation des idées politiques des monarchomaques et de certains catholiques encourage les "Politiques" à souscrire à l'idée d'un Etat fort. Bodin sera le théoricien de ce parti qui plaide en faveur de l'indépendance absolue du roi. Ce changement prouve que leur modération leur permet d'adopter l'attitude qu'ils jugent la plus compatible avec leur cause. Dans le but de défendre les droits d'Henri de Navarre à la couronne, ils associent la loi salique à la loi divine et à la loi naturelle. Ceci a pour conséquence que le prince détient un pouvoir d'essence divine qui fait de lui un deus in terris. En tant qu'interprète de la volonté divine, ce dernier détient un monopole législatif. Les politiques participent également au développement d'un patrimoine qui a pour conséquence visible que l'Etat est une unité qui s'incarne par le prince. Enfin, la conjonction de leur gallicanisme et de leur "irénisme" religieux semble, dans une large mesure, contribuer au ralliement des réformés protestants au giron de l'Eglise de Rome
Toglossou Agbo, L'accès des esclaves affranchis et de leurs descendants à la citoyenneté française de l'ancien régime au début de la seconde République, thèse soutenue en 2008 à AixMarseille 3
L'esclavage est la négation de l' être humain réduit à l'état de force de travail brut. II ne peut être ramené ni à une civilisation, ni à un espace géographique, ni à une époque donnée. Notre sujet concerne plus directement une catégorie de la population des colonies durant le premier empire colonial français : Les affranchis qui en vertu du Code Noir sont libres,. Ceux-ci lutteront pour obtenir cette citoyenneté française. C'est l' histoire de cette lutte avec ses avancées et ses reculs que nous étudions. Mais les droits de ces affranchis et de leurs descendants ne seront jamais totalement reconnus de 1685 au 27avril 1848 date de l'abolition de l'esclavage.
Michaël Culoma, L'idée de religion civile dans le débat politique de la parution du Contrat social au 9 thermidor An II, thèse soutenue en 2008 à AixMarseille 3
Le chapitre VIII du livre IV « De la religion civile » est une théorie mise en exergue par Jean-Jacques Rousseau lors de la rédaction du Contrat social. L’idée se traduit par une nouvelle conceptualisation du rapport politico-religieux qui s’assigne l’objectif principal de changer l’homme en citoyen. Dès la parution de l’ouvrage en mai 1762, le chapitre est réfuté par un nombre assez conséquent d’auteurs chrétiens qui s’insurgent contre la vision antisociale du christianisme alors dressée par Rousseau. Dès le début de la Révolution, le chapitre va connaître une véritable vie politique qui va démarrer en mars 1790 par une instrumentalisation du concept. Ensuite, après une autre application minimaliste de l’idée en mai 1792, ce qui laisse présager de toute la difficulté de manier la notion rousseauiste, les Révolutionnaires vont véritablement commencer à construire de manière philosophico-politique l’idée de religion civile. Ainsi, à l’heure de l’embrasement patriotique de la Révolution accéléré par la mort du Roi, la citoyenneté va devenir un projet central et la vision novatrice de Rousseau va s’avérer répondre aux exigences de l’Assemblée. Seulement, nonobstant le patriotisme exacerbé qu’elle est censée générer, il reste dans la France du XVIIIe, un obstacle de taille à son instauration, le catholicisme. Cependant, avec l’onde déchristianisatrice qui démarra en brumaire an II, la religion romaine va connaître un déclin précipité laissant alors toute la latitude à Robespierre et au Comité de salut public de mettre en œuvre l’idée de religion civile. Le décret du 18 floréal viendra répondre à cette volonté et sera reçu de manière très favorable par le peuple français.
Mehdi Medjati, Les animaux dans la compilation de Justinien, thèse soutenue en 2008 à AixMarseille 3
La Compilation de Justinien, œuvre monumentale de réformation et de systématisation du droit romain, comporte de nombreux fragments relatifs aux animaux. La collecte de ces paragraphes, suivie de leur classement, permet de découvrir, dans un ouvrage juridique, l’existence d’une véritable dimension animale. Le monde animal ainsi reconstitué comprend deux types d’animaux : d’une part, les animaux domestiques, utiles car étroitement associés aux activités humaines ; d’autre part, les bêtes sauvages, dont le statut apparaît beaucoup plus ambivalent. L’analyse des textes appelle deux séries d’observations. La place accordée aux animaux traduit d’abord la vision utilitariste que les Romains ont de l’animal : l’animal est un objet animé qui, pour être digne d’intérêt, doit présenter une certaine utilité, voire une certaine productivité. De plus, entre l’époque ancienne et le Bas-empire, le statut de l’animal évolue en même temps et dans les mêmes proportions que le droit romain lui-même. En fait, l’adoucissement des mœurs profite aux animaux, dont la condition s’améliore sensiblement.
Maïté Vellutini, La succession non ab intestat au 19ème siècle, thèse soutenue en 2007 à AixMarseille 3
Stéphane Baudens, Défenses et justifications de la monarchie absolue en France au XVIIIe siècle (1715-1789), thèse soutenue en 2007 à AixMarseille 3 en co-direction avec Michel Ganzin
Ilet Bitane, Le parquet général de la Cour d'Aix-en-Provence au XIXe siècle, thèse soutenue en 2007 à AixMarseille 3
Troubles politiques, instabilité du personnel judiciaire, réhabilitaion, calculs politiques, tels sont les caractéristiques du parquet général de la Cour d'Aix-en-Provence au dix-neuvième siècle. Mais indépendants ou subordonnés au pouvoir exécutif, la biographie personnelle de ses magistrats démontre leur amour pour la justice
Michaël Zerbib, La transmission de la Torah , thèse soutenue en 2007 à AixMarseille 3
La Torah est l’ensemble des textes saints du judaïsme et des commentaires qui s’y rapportent. Le sens étymologique du mot « Torah » est « enseignement »: par le don de la torah, Dieu ratifie l’alliance conclue avec son peuple, et c’est dans la torah qu’il lui montre le chemin à suivre pour réaliser sa vocation de témoin du Dieu unique parmi les nations. C’est dans ce sens que la torah est « le livre de l’Alliance ». Mais la torah est surtout une norme d’action et de conduite, un « code de Loi ». Selon la Tradition, en l’an 1300 avant l’ère actuelle, au Mont Sinaï, Dieu remit au peuple juif, par l’intermédiaire de Moïse, deux Torah, l’une écrite et l’autre orale. Pendant des siècles, la torah orale ne fut pas diffusée par écrit mais enseignée verbalement de maître à disciple, de génération en génération. C’est ce qu’on appelle communément « la chaîne de la tradition »: le travail créatif de chaque génération sert de base à la suivante, forgeant ainsi la chaîne ininterrompue de la torah. A l’origine, l’interdiction de transcrire l’enseignement oral est considérée comme une loi fondamentale. Mais lorsque les dépositaires de la tradition orale furent menacés et qu’ils craignaient que ce système d’enseignement oral soit oublié au cours des générations, ils décidèrent de mettre par écrit l’ensemble de ces préceptes. Le Talmud est cette transcription de la loi orale. Il se compose de deux parties distinctes : la Michna, le texte de loi, et la Guémara, son commentaire. Cette Loi divine ne cesse d’évoluer afin de s’adapter aux besoins des générations et ce jusqu’à nos jours.
Marc Boninchi, La répression des infractions à l'ordre moral sous le régime de Vichy, 1940-1944, thèse soutenue en 2005 à Lyon 3
Le régime de Vichy est traditionnellement associé à la notion d'ordre moral et présenté comme une période correspondant à un renforcement inédit de la répression de certains comportements liés à la protection de la famille ou à la préservation de la moralité publique (adultère, avortement, homosexualité, etc). S'il est difficile de nier la multiplicité des mesures adoptées en ces matières entre 1940 et 1944, on peut s'interroger sur le sens et la portée réelle de ces réformes. L'analyse des circonstances de genèse des textes de Vichy montre que les questions touchant à la famille ont largement été instrumentalisées par les gouvernements du Maréchal, qui cherchaient surtout à se singulariser et à se construire une identité politique originale. L'étude des effets concrets de ces réformes invite à méditer sur l'efficacité respective des techniques d'intervention du pouvoir en matière pénale, en soulignant l'échec des mécanismes fondés sur le principe d'exemplarité des peines
Tchah Pagniou, Le Togo sous le mandat et la tutelle de la France , thèse soutenue en 2005 à Lyon 3
Au lendemain du démantèlement du Togo allemand par l'accord franco-britannique du 10 juillet 1919, la S. D. N. Donne mandat à la France, le 20 juillet 1922, pour administrer le Togo. Il résulte du régime de mandat et de celui de tutelle, qui lui a succédé en 1945, que le Togo est une entité territoriale autonome et distincte des colonies françaises. L'originalité de ses institutions confère au Togo une réelle personnalité. A partir de 1955, la France, sous les critiques de l'O. N. U. Et des nationalistes togolais anglophiles, initie une politique de réforme des institutions togolaises, avec pour objectif l'indépendance du territoire. Ainsi, grâce à ces réformes, le Togo est devenu le territoire pilote des réformes de la politique coloniale française. Son statut juridique spécifique et le contexte local en ont fait le cadre d'expérimentation de la réforme des institutions des territoires d'outre-mer.
Pierre Belda, D'une décentralisation hésitante à une centralisation vigoureuse , thèse soutenue en 2003 à Lyon 3
Les lois des 14 et 22 décembre 1789, adoptées par les Constituants, représentent la genèse de l'administration locale moderne. A plus de deux siècles de distance, leur interprétation suscite toujours la controverse. Les municipalités du royaume sont le plus souvent présentées comme des administrations possédant une très large autonomie. L'exemple de la municipalité lyonnaise, installée le 12 avril 1790, permet d'atténuer de telles conclusions. Le département de Rhône-et-Loire, en sa qualité d'autorité de tutelle et de supérieur hiérarchique, exerce un contrôle rigoureux sur les délibérations municipales. Ainsi, le concept de décentralisation excessive doit être rejeté. Au lendemain de la révolte fédéraliste, les troupes de la Convention entrent dans Lyon vaincue. Les représentants en mission deviennent les instruments de la centralisation jacobine. Après la chute de Robespierre, les Thermidoriens conservent les mêmes mécanismes de contrôle à l'égard de la municipalité lyonnaise
François Xavier Cavalli, L'Eglise et la Cité, le trône et l'autel , thèse soutenue en 2003 à Lyon 3
Ce travail se propose de faire l'étude des institutions et du droit de l'Eglise de Gaule du IVe au VIe siècle. Pour ce faire, nous nous focaliserons, dans une première partie, sur l'organisation et le fonctionnement internes de l'Eglise ; cela nous conduira à envisager la manière dont se faisait l'incorporation des nouveaux croyants ainsi que les procédures d'exclusion - excommunication et pénitence - à l'encontre des chrétiens coupables de fautes graves. Il conviendra ensuite de considérer successivement les rapports entre évêques, l'organisation hiérarchique du clergé au sein de l'église diocésaine, puis les différentes formes d'engagements que contractaient les lai͏̈cs pour se mettre au service de l'Eglise ou pour vivre l'appel du Christ. Ces données constitueront une base solide, indispensable pour appréhender, dans notre seconde partie, la place de l'Eglise au sein de la cité, et en premier lieu, pour envisager ses rapports avec les différents régimes politiques qui se succédèrent. S'agissant de la place qu'elle occupait dans la société civile, nous verrons toute l'autorité morale que les personnages religieux surent retirer de leurs occupations caritatives et, pour les plus éminents d'entre eux, de leurs activités judiciaires et politiques. Son autorité se trouva encore accrue par l'emprise, via son action moralisatrice et grâce au développement des nouvelles formes de piété chrétienne, de la religion catholique sur les esprits. Enfin, l'immensité du patrimoine ecclésiastique achève de démontrer comment l'Eglise devint l'un des principaux pouvoirs, tant sur le plan économique et social que politique, au sein de la société mérovingienne. L'ensemble de ces constatations nous permettra de conclure que, d'une manière générale, les institutions ecclésiastiques parvinrent à sauvegarder leur indépendance vis à vis du pouvoir séculier.
Jean-Christophe Robert, Fructus belli ac victoriae , thèse soutenue en 2002 à Perpignan en co-direction avec François-Paul Blanc
De la première guerre punique aux dernières conqêtes de Trajan (264 av. J. -C. - 117 ap. J. -C. ), toute victoire militaire romaine avait ses bénéfices. Lorsque la guerre avait été régulièrement déclarée, et en vertu du droit de prise, la personne de l'ennemi, ses biens et son territoire étaient butin du peuple romain. S'ajoutaient certaines charges, en nature ou en argent, imposées aux vaincus et déterminées lors du rétablissement de la paix et de l'organisation de la conquête. Jusqu'au dernier siècle de la République, l'Etat romain conserva malgré les tentatives illicites d'accaparement de la part de ses magistrats, le contrôle des fructus belli ac victoriae. Le transfert massif de richesses en provenance des pays conquis était destiné au Trésor public, aux dieux de la cité,et aux chefs militaires qui faisaient fortune in bello. Les élites des milieux économiques et financiers, l'armée, et même la plèbe urbaine, revendicatrice dès l'époque des Gracques, eurent également leur part des bénéfices de l'impérialisme. Mais dans le contexte de crise généralisée du Ier siècle a. C. , les grands imperatores firent du profit guerrier le fondement de leur pouvoir personnel. Evergésies et clientélisme ouvrirent la voie à la monocratie impériale. Les Césars règneront alors sur un immense empire toujours en extension, dont ils canaliseront à nouveau les ressources pour assurer leur gloire et celle de Rome.
Emmanuel Anglade Kwah, Pénalisation et dépénalisation de l'émission de chèques sans provision , thèse soutenue en 2002 à Lyon 3
L'introduction par le législateur français du chèque en France en 1865 et quelques années plus tard au Cameroun avait suscité, en dépit de la réticence de certains memebres du parlement de l'époque, beaucoup d'espoir quant à la sécurité des moyens de paiement et la lutte contre l'inflation. Pour ces raisons, ce nouveau moyen de paiement aura toutes les attentions des pouvoirs publics, qui n'ont rien ménagé pour favoriser son utilisation et sa vulgarisation. Pour autant, le chèque ne résistera pas au principal défaut qu'on lui prêtait, l'absence ou l'insuffisance de la provision, ce d'autant que le législateur n'avait initialement prévu aucune sanction pénale contre cette réalité. En désespoir de cause et en raison de la multiplication fulgurante des émissions de chèques sans provision, le législateur se résoudra à céer une infraction spécifique en cas d'absence de provision, laquelle sera ensuite aggravée. Cette sévérité n'aura pas non plus l'effet escompté. Un changement de cap dans la lutte contre les émissions sans provision sera alors décidé. Le législateur pensera trouver la parade d'une part dans la contraventionalisation de certaines émissions sans provision et de l'autre, dans la possibilité qu'il offrait à certaines conditions, aux tireurs indélicats de régulariser. Sans résultat. Cette situation conduira alors les pouvoirs publics à mettre à contribution la profession bancaire par l'intermédiaire de l'interdiction bancaire, approche qui connaîtra son épilogue dans la dépénalisation complète des émissions sans provisions, système qui n'a pas éradiqué le mal, mais auquel se rapproche le législateur camerounais au vu des propositions de lois actuellement à l'étude. Ce système qui constitue à n'en point douter un aveu de l'échec de cette forme de paiement, et qui appelle à terma la disparition du chèque, aboutissement auquel souscrit la présente analyse, ne saurait donc servir de modèle
Hubert Baysson, L'idée d'étranger chez les philosophes des Lumières, thèse soutenue en 2001 à Lyon 3
L'étude des oeuvres des Lumières, et notamment de celles de Montesquieu, Rousseau et Voltaire, révèle que, au XVIIIe siècle, l'identité d'un individu est déterminée par son appartenance à un groupe social plutôt que par sa nationalité. L'étranger, de ce point de vue, est d'abord défini dans un rapport subjectif à la collectivité. Mais il l'est aussi par une relation entre Etats, dans laquelle l'homme ne trouve pas aisément sa place. Dans les deux cas, c'est une position paradoxale qui est réservée à l'étranger. En dépit de leurs velléités de tolérance, de nombreux philosophes sont animés spontanément par un mouvement, sinon de rejet, du moins de méfiance. En effet, qu'il s'agisse de Montesquieu, de Voltaire ou de Rousseau, aucun d'eux ne parvient à s'affranchir complètement de la perception de l'étranger comme source de menace potentielle. La présence de l'étranger est cependant nécesssaire à l'émergence, et dans une certaine mesure, au maintien d'une vie sociale : si l'étranger se définit par rapport à la cité, l'inverse est vrai aussi. Cette évidence s'affirme progressivement au cours du siècle, à mesure que s'opère la prise de conscience d'une possible identité nationale. Mais elle s'épanouit encore plus sûrement dans l'idée d'Europe, indissociable du projet des Lumières. L'étranger constitue dans ce cadre le vecteur nécessaire qui permet le passage de la citoyenneté vers une collectivité universelle. Que leurs tentatives soient couronnées de succès ou non, tous les philosophes affirment ainsi leur volonté de lutter contre les préjugés, notamment les préjugés tenant de la nationalité. Par la fenêtre ouverte sur la diversité humaine que propose l'étranger, les Lumières s'efforcent de hisser la différence au rang de valeur universelle. Leur pensée se cristallise donc dans une dialectique salutaire : tout en fournissant les matéraiux propices à l'émergence de l'idée de Nation, elle assure la pérennité de l'idée d'Humanité.
Jean Marc Appoli Touon Mbenoun, Unité de contradictions , thèse soutenue en 2000 à Lyon 3
L'étude du droit colonial relève d'une problématique de la domination dépassant largement la seule analyse juridique. La compréhension du droit colonial appelant un examen des pratiques sociales et des systèmes de valeurs des colonisateurs et des colonisés, elle inteerpelle l'histoire, l'ethnologie, la sociologie. . . En vérité, le droit colonial est une réalité trouble et cyclopéenne. Premièrement, il est une rélité trouble en ce qu'il est quasiment énigmatique d'isoler la part du droit de l'Etat colonisateur qui fonctionne comme droit colonial. Sans doute, y a-t-il un droit spécifique aux colonies, cependant, le processus de colonisation passe aussi par le simple élargissement d'une législation interne, sans aucune modification ou adaptation à des peuples et des territoires jusque là régis par leurs coutumes ou leurs règles communautaires. Par ailleurs, le droit colonial et les autres institutions introduites dans les colonies ou les possessions d'Outre-mer par les puissances colonisatrices apparaissent avec le recul de l'histoire comme leur laboratoire, leur terrain d'expérimentation. Ensuite, il est une réalité cyclopéenne, quand bien même on l'appréhende essentiellement dans le cadre de la colonisation européenne des temps modernes. En vérité il varie selon les pays colonisateurs, suivant que ceux-ci disposent d'un droit codifié ou pas, relèvent de la "common law" ou pas. Cette variabilité est aussi fonction de la relation du colonisateur avec le colonisé; c'est-à-dire suivant que l'autorité absolue du colonisateur fait table rase de toute construction juridique préexistante ou qu'elle respecte au contraire les règles traditionnelles de la colonie, ou la part des droits "de souveraineté" laissés aux territoires sous mandat et sous tutelle. Dès lors, il est compréhensible que le droit colonial puisse intégrer d'après la structuration plus ou moins grande du système juridque préexistant à la colonisation, certaines règles coutumières qu'il s'efforce préalablement de modeler à son image
Malther Alain Langue Dibandjo, La fonction judiciaire dans le traitement des défaillances des sociétés depuis le code de commerce de 1807 , thèse soutenue en 2000 à Lyon 3
Les institutions judiciaires camerounaises compétentes en matière de faillite et de liquidation judiciaire sont d'inspiration française. Leur évolution et leur structures sont toutefois différentes. L'économie camerounaise a été bâtie par le colonisateur et de ce fait, mise au service de l'économie métropolitaine. Les institutions judiciaires chargées de réguler la vie des entreprises n'ont jamais rempli leur mission en raison des carences matérielles et humaines, et aussi à cause du cadre juridique inadéquat des entités commeerciales. Le droit des société camerounais a évolué au gré des orientations politiques, puis des investisseurs étrangers. En dépit des réformes en cours sur l'organisation des procédures de règlement et de liquidation judiciaires, les moyens judiciaires restent inadaptés et peu fiables au regard de l'évolution constatée en France depuis 1807. Cette situation fragilise le rôle des juges, malgré la solidité et la cohérence apparente des textes nouveaux. Il existe un décalage entre les objectifs économiques envisagés et le désir de garantir la sécurité juridique et judiciaire des activités commerciales. Les limites structurelles et fonctionnelles de l'appareil judiciaire camerounais rendent nécéssaire et indispensable, la réforme du système judiciaire tout entier et son adaptation à l'environnement culturel et économique des sociétés commerciales. L'harmonisation économique commande nécéssairement l'harmonisation judiciaire.
Catherine Audeoud-Guironnet, Aspects juridiques des communautés chrétiennes du Ier au IIIe siècle, thèse soutenue en 1996 à Lyon 3
Ce travail s'intéresse aux aspects ecclésiologiques de l'Eglise ancienne. Il s'agit de déterminer les modèles qui ont été utilisés pendant les trois premiers siècles pour définir l'Eglise. Les recherches portent sur les écrits du Nouveau Testament, des pères apostoliques et des pères latins avant l'ère constantinienne. La thèse a pour but de démontrer que la reconnaissance de l'Eglise par l'Etat romain a été préparée pendant les trois siècles d'isolement de l'Eglise. Ainsi, les oeuvres des écrivains chrétiens font état de différents modèles qui anticipent la situation future de l'Eglise comme branche du droit public de l'Empire. Dans un premier temps, c'est le modèle familial qui a été exploité pour cautionner l'autorité parentale de l'Eglise. Par la suite, le modèle politique prend le relais sans se substituer complètement au premier. L'Eglise est finalement une institution "sui generis" qui cherche à s'inspirer des modèles organisationnels de la société civile (l'armée, la famille, la cité. . . ) sans se fondre dans l'un deux.
Patrice Teyssier, Les justices seigneuriales du Languedoc des montagnes , thèse soutenue en 1996 à Lyon 3
Malgré de nombreuses critiques négatives, les justices seigneuriales de cette région (comme celles d'autres d'ailleurs) s'avèrent être une justice privée de proximité qui participe au service public de la justice d'Acien régime. Sa plénitude de compétence permet au travers des archives d'étudier certains aspects de la vie quotidienne d'Ancien régime.
Catherine Fillon, La profession d'avocat et son image dans l'Entre-deux-guerres, thèse soutenue en 1995 à Lyon 3
Ce travail concerne d'abord la profession d'avocat en france et son evolution durant l'entre-deux-guerres. Heritier de traditions leguees par le xixe siecle, la barreau fait l'objet d'une nouvelle reglementation en 1920. Au meme moment, de nouvelles structures professionnelles se creent : l'association nationale des avocats et les unions des jeunes avocats. Confronte aux crises economiques et sociales des annees 20 et 30, le barreau est partage entre l'attachement a la tradition et une volonte de reforme de la profession (elargissement du champ d'activites, modalites plus souples d'exercice, professionnalisation et eventuelle fusion avex les avoues). Cette periode donne lieu a un intense debat d'idees sans concretisation immediate, mais qui prefigure en bonne partie l'evolution ulterieure de la profession. Vient ensuite l'image de l'avocat. Elle porte sur sun exercice professionnel comme sur sa vie en dehors des pretoires, en famille et en politique. Face aux regards portes sur eux, les avocats ont reagi en s'efforcant de corriger les aspects les plus negatifs de cette perception collective. Ce souci de leur image les conduit a certaines perversions puisqu'il les incite a interdire l'acces de la profession aux etrangers nouvellement naturalises. Ils ouvrent ainsi la voie a la legislation discriminatoire et raciste du gouvernement de vichy.
Mustapha Ouhannou, Les Habous au Maroc depuis Moulay Ismaïl, thèse soutenue en 1994 à Lyon 3
Philippe Delaigue, Un exemple de justice administrative départementale sous la Révolution, thèse soutenue en 1993 à Lyon 3
Marie-Françoise Aumeran, Le dessein historique de l'oeuvre de Montesquieu, thèse soutenue en 1993 à Lyon 3
A partir de l'oeuvre de montesquieu et surtout a travers "l'esprit des lois", on s'interroge sur la place de l'histoire dans la pensee de l'auteur. Il faut comprendre la specificite de son travail d'historien et mettre en evidence la chaine qui relie l'histoire et la politique.
Bernard Balsan, Seigneuries dromoises au siècle des lumières, thèse soutenue en 1992 à Lyon 3
Le systeme seigneurial dans la drome au siecle des lumieres est base sur la modernisation de la seigneurie, par la classe feodale. Les paysans s'opposent a leurs seigneurs. Ils vont en justice pour la protection de leurs droits. Cette lutte est une des raisons de la revolution francaise.
Fabien Valente, Le code de commerce napoléonien et son application, thèse soutenue en 1992 à Lyon 3
Le code de commerce napoleonien fut applique pendant la majeure partie du 19e siecle. Contrairement a une opinion communement admise, le travail des commissaires redacteurs etait de qualite, comme le demontre l'etude de la doctrine universitaire et praticienne du 19e siecle, ainsi que l'etude de la jurisprudence. Les faiblesses du code soulignees par la doctrine du 20e siecle n'etaient en realite qu'apparentes. En outre, les modifications apportees au code de 1807 par le legislateur de la seconde moitie du 19e siecle, en matiere de societes et de faillite ne remirent pas en question l'existence du code en matiere commerciale.
Gérard-Louis Bonnet, La dialectique de la peine dans la philosophie du droit de Hegel, thèse soutenue en 1991 à Lyon 3
En 1931, le philosophe nicolai hartmann, dans un article de la revue de metaphysique et de morale, intitule hegel et le probleme de la dialectique du reel propose une nouvelle critique positive du hegelianisme. Article dans lequel il est conduit a s'interroger sur la dialectique de la peine contenue dans les paragraphes 90-103 de la philosophie du droit de hegel. Mais si celui-ci s'attache a cette oeuvre, c'est parce qu'elle appartiendrait au seul domaine de "l'esprit". Nous pretendons qu'elle se rattache aussi au domaine de la logique, en entendant par la nullement la logique formelle, mais la logique dialectique seule capable d'apprehender la realite. Realite que nous appelerons droit penal.
Dominique Aimé Mignot, Droit public et privé d'après l'oeuvre de Pline le Jeune, thèse soutenue en 1990 à Lyon 3
Lucas Kouam, Le vicariat apostolique de Foumban , thèse soutenue en 1988 à Lyon 3