Yves Sintomer, Luc Rouban, Bruno Cautrès, Démocratie: crise ou renouveau ?, La documentation Française, 2021, 155 p.
Yves Sintomer, Marie-Hélène Bacqué, La démocratie participative: Histoire et généalogie, Cairn et La Découverte, 2020, Recherches
Aujourd'hui, la démocratie participative s'institutionnalise dans la durée, faisant apparaître de nouveaux acteurs, de nouvelles légitimités, de nouveaux objets dans l'implication de « citoyens ordinaires » à la prise de décision publique. Cependant, si l'idée de participation est au moins aussi ancienne que l'histoire des démocraties modernes, l'étude de sa dimension diachronique restait à faire. D'où l'intérêt de cet ouvrage réunissant les contributions des meilleurs spécialistes, qui proposent, dans une perspective comparative, un regard historique organisé en trois temps. La première partie interroge la généalogie des catégories utilisées par les acteurs et par les observateurs. La deuxième met en regard la France et les États-Unis, dans une période charnière de réformes progressistes - la fin XIXe et le début du XXe siècle -, qui voit se mettre en place les premiers éléments de l'État-providence et s'expérimenter de nouvelles formes de participation. Enfin, la troisième partie retrace les relations qui se nouent entre les sciences ou l'université et le reste de la société, et la façon dont la question de la participation citoyenne a été posée dans ce contexte. Une réflexion sur le temps long débouchant sur des propositions politiques et normatives pour les débats du présent
Yves Sintomer, Carsten Herzberg, Anja Röcke, Les budgets participatifs en Europe: Des services publics au service du public, Cairn et La Découverte, 2020, Recherches
Vingt ans après la chute du mur de Berlin, la dynamique européenne est menacée par les replis nationaux et la démocratie représentative n'est plus susceptible de faire face à elle seule aux défis nouveaux, ni apte à mobiliser les énergies et la confiance des citoyens. Inventé à Porto Alegre, au Brésil, le budget participatif, qui consiste à associer des citoyens non élus à l'allocation des finances publiques, s'est répandu très rapidement dans le reste du monde. Il est désormais préconisé aussi bien par le mouvement altermondialiste que par la Banque mondiale et des partis de tout bord. S'agit-il d'une mode passagère ou d'un mouvement de fond amené à bouleverser les pratiques administratives et politiques ? Cet ouvrage constitue la synthèse de la première recherche comparative menée à partir de la centaine de budgets participatifs existant en Europe. La première partie explique l'émergence des budgets participatifs et prend la mesure de leur diversité. La deuxième analyse dans le détail une vingtaine d'expériences, soulignant particularités et traits communs. La troisième partie s'interroge de façon transversale sur les effets, les dynamiques et les enjeux de ces démarches. Elle analyse comment les différents modèles de participation s'articulent aux mutations à l'œuvre dans le domaine social, dans l'action publique et dans le système politique. Pour que les services publics puissent s'affirmer face aux logiques marchandes, ils doivent se mettre véritablement au service du public. C'est pourquoi le couplage de la modernisation et de la participation représente un enjeu crucial
Yves Sintomer, Liliane Rabatel (dir.), Sortition and democracy: history, tools, theories, Imprint Academic, 2020, Sortition and public policy, 515 p.
After two centuries during which it had nearly disappeared in Western countries, sortition is used again as a method of selecting people who could speak for, and in certain cases decide for, all the citizenry. What is the meaning of this comeback? To answer this question, this book offers a historical analysis. It brings together a number of the best specialists on political sortition from antiquity to contemporary experiments, in Europe but also in the Ancient Middle East and in imperial China. With a transdisciplinary perspective, this volume demonstrates that sortition has been a crucial device in political history; that the instruments and places where sortition was practised matter for the understanding of the social and political logics at stake; and that these logics have been quite different, random selection being sometimes an instrument of radical democracy and in other contexts a tool for solving conflicts among elites. Will sortition in politics helps to democratize democracy in the twenty-first century? --
Yves Sintomer, Samuel Hayat, Corinne Péneau (dir.), La représentation avant le gouvernement représentatif, Presses universitaires de Rennes, 2020, Histoire, 366 p.
Yves Sintomer, Samuel Hayat, Corinne Péneau (dir.), La représentation-incarnation, Presses de Sciences Po, 2018, 197 p.
Yves Sintomer, Anja Röcke, Carsten Herzberg, Participatory Budgeting in Europe: democracy and public governance, Ashgate Publishing, 2016, 251 p.
Yves Sintomer, La démocratie impossible ?: Politique et modernité chez Weber et Habermas, Cairn et La Découverte, 2016, Armillaire
Dans les sociétés modernes, rationalité et démocratie seraient-elles incompatibles ? C'est ce que soutient le grand théoricien de la modernité, Max Weber. Pour le fondateur de la sociologie allemande, le peuple ne peut que subir la domination des élites. Tout au plus les citoyens peuvent-ils désigner les individus d'exception qui seront des chefs véritables. L'approche élitiste de Weber constitue ainsi un formidable défi pour tous ceux qui sont attachés à la perspective démocratique. Dans ce livre ambitieux, Yves Sintomer entend montrer que la théorie de Jürgen Habermas peut constituer un point d'appui pour répondre à ce défi : les citoyens des sociétés modernes sont capables de produire un ordre démocratique stable à travers leurs discussions sur l'espace public. Habermas s'efforce de redonner toute sa place à l'idée d'une solidarité et d'une démocratie venues d'en bas, que l'argent ou le pouvoir bureaucratique ne sauraient remplacer sans provoquer une crise du lien social. Sa notion d'État de droit démocratique et social dépasse libéralisme et républicanisme et démontre que droits de l'homme et souveraineté populaire s'impliquent mutuellement. En mettant l'accent sur les procédures qui structurent la discussion publique, Habermas fait de la démocratie un idéal, partiellement incarné aujourd'hui, qui constitue la ligne d'horizon de la modernité. Habermas apporte-t-il une réponse convaincante au défi wébérien ? Son approche est-elle suffisamment réaliste, en particulier face à la question des inégalités sociales, politiques et culturelles ? À la lumière d'une analyse critique de l'œuvre des deux théoriciens, Yves Sintomer s'efforce d'éclairer les controverses actuelles sur la crise de l'État social et de l'État-nation, le multiculturalisme, la parité, le droit à l'avortement ou la désobéissance civile
Yves Sintomer, Emmanuel Renault (dir.), Où en est la théorie critique ?, Cairn et La Découverte, 2016, Recherches
Au début des années trente, des auteurs comme Horkheimer, Marcuse, Adorno et Benjamin formèrent le projet d'une théorie critique qui fut nommé par la suite École de Francfort. Ce projet consistait initialement à articuler une philosophie sociale inspirée par le marxisme et les différentes sciences sociales. Dans les décennies qui suivirent, il conduisit à l'élaboration d'une sociologie critique et d'une psychologie sociale de la domination, puis il s'étendit à la théorie de l'art, à la critique de la culture et de la modernité. Où en est la théorie critique ? Quel rapport entretient-elle avec son projet initial ? Dans quelles voies est-elle actuellement engagée ? À quels objets peut-elle encore être appliquée ? Quels enseignements la philosophie politique et les sciences sociales contemporaines peuvent-elles en tirer ? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions en réunissant deux types de contribution : plusieurs articles écrits par des représentants actuels de la théorie critique (J. Habermas, A. Honneth, N. Fraser, S. Benhabib), et une série de textes qui reflètent la réception récente de l'École de Francfort en France. Ces différentes contributions dressent un panorama des orientations actuelles de la théorie critique et des différents débats auxquels elle est confrontée. Elles appellent ainsi un programme de recherche interdisciplinaire fécond, un projet théorique et politique à poursuivre ou à renouveler.
Yves Sintomer, Petite histoire de l'expérimentation démocratique: Tirage au sort et politique d’Athènes à nos jours, Cairn et La Découverte, 2016, Poche / Essais
Alors que l'idéal démocratique progresse dans le monde, les « vieilles démocraties » sont en crise. Les partis semblent de plus en plus incapables de fédérer les énergies civiques. Des expériences qui réintroduisent le tirage au sort en politique se multiplient à l'échelle internationale. Les critiques déplorent une dérive « populiste » : leurs réactions ne témoignent-elles pas plutôt d'une certaine peur de la démocratie ? Le tirage au sort a une longue histoire politique. Il constitue l'une des dimensions, trop souvent oubliée, du gouvernement du peuple. Inventé avec la démocratie à Athènes, longtemps consubstantiel à la tradition républicaine, pourquoi a-t-il été réservé aux jurys d'assises après les révolutions française et américaine ? Pourquoi fait-il son retour aujourd'hui, et quelle peut être sa légitimité dans le monde contemporain ? À quelles conditions peut-il contribuer à rénover la démocratie, à la rendre plus participative et plus délibérative ? Les mini-publics tirés au sort peuvent-ils s'articuler aux mouvements sociaux ? Une comparaison historique fait-elle sens ? Yves Sintomer montre dans ce livre incisif que des logiques politiques nouvelles sont en train d'émerger. La démocratie des modernes, qui se pensait seulement à travers l'élection, laisse la place à des dynamiques plus complexes. Si la politique retrouvait sa crédibilité, ne pourrait-elle pas regagner du poids face aux forces du marché et aux pesanteurs bureaucratiques ? Face à un statu quo intenable, plus que jamais, il devient urgent d'expérimenter
Yves Sintomer, Stephen Coleman, Anna Przybylska (dir.), Deliberation and Democracy, Peter Lang GmbH, Internationaler Verlag der Wissenschaften, 2016, Warsaw Studies in Politics and Society
As our experience regarding the practice of deliberation grows, the position from which we evaluate it, and the criteria of this evaluation, change. This book presents a synthesis of recent research that has brought detailed and robust results. Its first section concerns contemporary challenges and new approaches to the public sphere. The second focuses on the Deliberative Poll as a specific deliberative technique and compares findings emanating from this practice in various political and cultural contexts. The third section addresses the challenge of determining what constitutes deliberative quality. Finally, the last section discusses democratic deliberation and deliberative democracy as they relate to the complex challenges of contemporary politics
Yves Sintomer, Yves Sintomer, Stephen Coleman, Stephen Coleman, Anna Przybylska, Anna Przybylska (dir.), Deliberation and Democracy: innovative processes and institutions, Peter Lang, 2015, Warsaw studies in politics and society, 313 p.
Yves Sintomer (dir.), La domination, La Découverte, 2015, La Découverte-poche ( Sciences humaines et sociales ), 427 p.
Yves Sintomer, Éric Fassin, Urmila Goel, Mara Viveros (dir.), Les langages de l'intersectionnalité, Presses de Sciences Po, 2015, 128 p.
Yves Sintomer, Julien Talpin (dir.), La démocratie participative au-delà de la proximité: le Poitou-Charentes et l'échelle régionale, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2015
La démocratie participative s'est beaucoup développée depuis quelques décennies. Or, les recherches se concentrent sur des expériences locales, principalement municipales. D'autres initiatives tentent pourtant de dépasser la proximité et d'influer plus profondément sur le système politique. L'échelon régional est de ce point de vue particulièrement novateur. Le Poitou-Charentes, en particulier, apparaît comme un laboratoire démocratique particulièrement inventif. Il permet de creuser des questions centrales : comment garantir à une telle échelle la participation du plus grand nombre, et notamment des exclus du système politique représentatif ? La démocratie participative est-elle condamnée à rester cantonnée à l'échelle micro-locale, la « grande politique » relevant des professionnels de la politique ? La tension entre taille et démocratie, toujours invoquée mais rarement étudiée, se trouve au coeur de ce livre. Plusieurs cas sont passés au crible. En Poitou-Charentes tout d'abord, le Budget Participatif des Lycées (l'une des expériences les plus radicales à ce jour en Europe, tant par le nombre de participants impliqué que par les enjeux financiers en discussion) et les dispositifs impliquant le tirage au sort (un moyen potentiel de faire émerger un public régional). D'autres dynamiques régionales sont étudiées dans une perspective comparative, en France, en Andalousie, en Toscane et dans la région Lazio. Enfin, les difficultés du passage du régional au national sont abordées à travers la campagne présidentielle de Ségolène Royal en 2007
Yves Sintomer, Joan Font, Donatella Porta (dir.), Participatory Democracy in Southern Europe. Causes, Characteristics and Consequences, Rowman and Littlefield, 2014
Yves Sintomer, Joan Font, Donatella Della Porta (dir.), Participatory democracy in Southern Europe: causes, characteristics and consequences, Rowman & Littlefield International, 2014, 247 p.
Yves Sintomer, Alain Blondiaux, Jean-Michel Helvig, Jean-Pierre Le Goff, Pascal Perrineau [et alii], Où va notre démocratie ?, Éditions de la Bibliothèque publique d’information et OpenEdition, 2014
Nul ne songerait en Occident à contester la démocratie pour instituer une autre forme de régime : dans son principe, la démocratie est aujourd'hui indiscutable et triomphante. Et pourtant au nom de ce principe même, on reproche à son fonctionnement de n'être pas assez « démocratique ». Le système représentatif est en crise, comme en témoignent la dépolitisation croissante des citoyens, la montée de l'abstention, la défiance envers le discours politique, le sentiment d'éloignement vis à vis des institutions. Notre monde change : le rôle croissant de l'économie y réduit l'influence du politique, la société civile s'autonomise et se fragmente en une somme d'individus défendant leurs intérêts particuliers, le sens du collectif tend à se perdre, les affrontements traditionnels qui fondaient les identifications partisanes se diluent, la séparation s'efface entre sphère publique et sphère privée. Au cœur de ces mutations, la démocratie fait l'objet de revendications croissantes : protection individuelle, reconnaissance de droits nouveaux, participation plus directe à la décision politiques, prise en charge des questions économiques, sociales, sociétales... Face à ces transformations, à ces remises en cause, où va notre démocratie ? Comment se répartissent les rôles entre société civile et institutions politiques ? Quel impact ont les médias, les sondages, l'opinion ? Une nouvelle citoyenneté doit-elle être imaginée, rééquilibrant représentation et participation ? La démocratie peut-elle se bâtir dans le cadre européen ?
Yves Sintomer, Nancy Fraser, Clémentine Autain, Sandra Laugier, Elsa Dorlin [et alii], Le féminisme en mouvements: [vidéo tournée lors de la table ronde autour du livre Le Féminisme en mouvements de Nancy Fraser à la Fondation Calouste Gulbenkian, le 18 février 2013], ESCoM, 2013, [Colloques en ligne]
Yves Sintomer, Samuel Hayat (dir.), La représentation politique, Presses de Sciences Po, 2013, 180 p.
Yves Sintomer (dir.), La domination, La Découverte, 2013, Politique et sociétés, 426 p.
"Près d'un siècle après sa publication en allemand, La Domination est enfin disponible en traduction française, sur la base de l'édition critique de référence. Il s'agit d'une pièce fondamentale de la sociologie politique de Max Weber. Ces manuscrits, rédigés avant la Première Guerre mondiale, sont fascinants par leur érudition et leur inventivité conceptuelle. C'est en les rédigeant que Weber forge des notions qui restent aujourd'hui encore des références incontournables pour toute sociologie politique : les trois modes de domination légitime, le passage de la domination des notables à la domination des partis de masse, l'opposition groupe de statut (Stand)/classe (Klasse), le patrimonialisme, la hiérocratie, la domination charismatique et le charisme de fonction n'en sont que les exemples les plus célèbres. Weber se lance dans une sociologie historique comparative qui préfigure l'histoire globale. Brossant un tableau impressionnant par son ampleur de vue, l'auteur construit les idéaux-types des différents régimes de domination pour mettre le monde occidental moderne en perspective : les dominations bureaucratique, patrimoniale, féodale et charismatique sont ainsi passées en revue. Il étudie aussi les relations entre domination spirituelle et domination temporelle. Cette sociologie historique place le projecteur "par en haut", adoptant le point de vue des dominants et de leur appareil de domination. Elle jette une lumière sans fard sur la réalité des rapports sociaux et pose en retour une série de défis : comment penser l'action des dominés ? Comment articuler le rôle de savant et celui de politique? Comment bâtir des idéaux-types de la politique qui dépassent radicalement l'eurocentrisme ?" -- [4e de couverture]
Yves Sintomer, Rudolf Traub-Merz, Junhua Zhang, Carsten Herzberg (dir.), Participatory budgeting in Asia and Europe: key challenges of participation, Palgrace Macmillan, 2012, 269 p.
Yves Sintomer, Carsten Herzberg, Heinz Kleger (dir.), Hoffnung auf eine neue Demokratie: Bürgerhaushalte in Lateinamerika und Europa, Campus, 2012, Studien zur Demokratieforschung, 331 p.
Yves Sintomer, Marie-Hélène Bacqué (dir.), La démocratie participative: histoire et généalogie, Editions la Découverte, 2011, Recherches, 288 p.
La 4e de couv. indique : "Aujourd'hui, la démocratie participative s'institutionnalise dans la durée, faisant apparaître de nouveaux acteurs, de nouvelles légitimités, de nouveaux objets dans l'implication de « citoyens ordinaires » à la prise de décision publique. Cependant, si l'idée de participation est au moins aussi ancienne que l'histoire des démocraties modernes, l'étude de sa dimension diachronique restait à faire. D'où l'intérêt de cet ouvrage réunissant les contributions des meilleurs spécialistes, qui proposent, dans une perspective comparative, un regard historique organisé en trois temps. La première partie interroge la généalogie des catégories utilisées par les acteurs et par les observateurs. La deuxième met en regard la France et les États-Unis, dans une période charnière de réformes progressistes - la fin du XIXe et le début du XXe siècle -, qui voit se mettre en place les premiers éléments de l'État-providence et s'expérimenter de nouvelles formes de participation. Enfin, la troisième partie retrace les relations qui se nouent entre les sciences ou l'université et le reste de la société, et la façon dont la question de la participation citoyenne a été posée dans ce contexte. Une réflexion sur le temps long débouchant sur des propositions politiques et normatives pour les débats du présent."
Yves Sintomer, Julien Talpin (dir.), Démocratie délibérative, Presses de Sciences Pô, 2011, 195 p.
Yves Sintomer, Julien Talpin (dir.), La démocratie participative au-delà de la proximité: le Poitou-Charentes et l'échelle régionale, Presses universitaires de Rennes, 2011, Res publica, 183 p.
Yves Sintomer, Petite histoire de l'expérimentation démocratique: tirage au sort et politique d'Athènes à nos jours, la Découverte, 2011, La découverte-poche ( Essais ), 291 p.
Yves Sintomer, Marie-Hélène Bacqué, Amélie Flamand, Héloïse Nez (dir.), La démocratie participative inachevée: Genèse, adaptations et diffusions, Y. Michel et Adels-Revue "Territoires", 2010, Société civile, 238 p.
Yves Sintomer, Der Bürgerhaushalt in Europa – eine realistische Utopie?: Zwischen partizipativer Demokratie, Verwaltungsmodernisierung und sozialer Gerechtigkeit, VS Verlag für Sozialwissenschaften, 2010, Bürgergesellschaft und Demokratie
Es gibt eine Wahlverwandtschaft von Partizipation und Verwaltungsmodernisierung – dies ist die zentrale These des Buches, die anhand einer systematisch-vergleichenden Studie zum Bürgerhaushalt in Europa vorgestellt wird. Bürgerhaushalte gehören zu den innovativsten Verfahren der Bürgerpartizipation heute und haben sich während der letzten Jahre in mehreren europäischen Ländern entwickelt. In diesem Buch werden die Verfahrensweise und Ergebnisse der Bürgerhaushalte in Europa vorgestellt sowie eine Typologie der partizipativen Demokratie allgemein. Darüber hinaus gibt das Buch Einblick in die Parallelen und Differenzen lokalpolitischer Systeme und der (lokalen) Demokratie in Europa heute
Yves Sintomer, Marie-Hélène Bacqué, Henri Rey, Gestion de proximité et démocratie participative, Cairn et La Découverte, 2010, Recherches
Les discours sur la « démocratie de proximité » ou la « démocratie participative » ont le vent en poupe. Dans un contexte de remise en question du rôle de l’État, la participation des habitants constituerait un facteur favorisant à la fois une nouvelle légitimité politique et une modernisation de la gestion publique locale. C’est ainsi que se développent depuis plusieurs années des dispositifs qui entendent améliorer la gestion de proximité en s’appuyant sur la participation citoyenne. Ces expériences appellent des réflexions plus théoriques sur la démocratie et les politiques publiques. Dans quelle mesure une activité citoyenne peut-elle se conjuguer avec une réforme de la gestion urbaine ? Quelles sont les conditions d’une véritable démocratie participative ? Comment l’institutionnalisation de la participation s’articule-t-elle aux tendances plus globales d’évolution des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage collectif s’efforce de répondre à ces questions en donnant une vision d’ensemble des dispositifs adoptés et des politiques menées, dans une perspective comparative internationale. Des conseils de quartier français aux jurys citoyens en Allemagne et en Espagne, de l’usage du référendum en Suisse aux empowerment zones en Amérique du Nord, en passant par les budgets participatifs d’Amérique latine et les politiques participatives de gestion de l’eau en Afrique australe, les différentes contributions analysent les modalités des transformations de l’action publique locale et, par là, des institutions et pratiques de la démocratie
Yves Sintomer, Hans-Peter Müller (dir.), Pierre Bourdieu, théorie et pratique: [perspectives franco-allemandes], Cairn et La Découverte, 2010, Recherches
Pierre Bourdieu a profondément influencé le champ académique et politique tout en servant de référence à de nouvelles générations de militants et de chercheurs : son œuvre constitue un apport incontournable dans les sciences sociales et son action dans l’espace public lui a permis d’incarner une nouvelle figure de l’intellectuel. Loin des anathèmes et des hommages pieux, cet ouvrage aborde l’œuvre du sociologue dans une perspective critique : parce que sa pensée a toujours été en évolution, ce serait la trahir que de la figer, dans le respect ou dans le rejet. Les contributions rassemblées dans ce volume visent à analyser les apports de cette œuvre et les tensions qui la caractérisent. Elles ont été rassemblées dans une optique résolument interdisciplinaire et sont l’œuvre de sociologues, de philosophes et d’historiens. Le croisement des regards français et allemand permet bien davantage qu’une histoire de la ré-ception de Pierre Bourdieu des deux côtés du Rhin. Le champ académique et l’espace public sont différemment structurés en France et en Allemagne et si ce décalage peut être source de méconnaissance, il a aussi permis des inspirations originales. En organisant le dialogue, le présent recueil entend renouveler la lecture d’un auteur déjà largement commenté.
Yves Sintomer (dir.), La démocratie participative, La Documentation française, 2009, 102 p.
Yves Sintomer (dir.), Actualité de l'humanisme civique, Presses de Sciences Po, 2009, 167 p.
Yves Sintomer, Carsten Herzberg, Anja Röcke, Les budgets participatifs en Europe: des services publics au service du public, la Découverte, 2008, Recherches, 354 p.
Yves Sintomer, Le pouvoir au peuple: jurys citoyens, tirage au sort et démocratie participative, la Découverte, 2007, Cahiers libres, 176 p.
Yves Sintomer, Florence Haegel, Henri Rey (dir.), La xénophobie en banlieue: effets et expressions, Numilog, 2007, Logiques politiques
Yves Sintomer, Hans-Peter Müller (dir.), Pierre Bourdieu, théorie et pratique: perspectives franco-allemandes, La Découverte, 2006, 269 p.
Yves Sintomer, Marie-Hélène Bacqué, Henri Rey (dir.), Gestion de proximité et démocratie participative : une perspective comparative, Éditions La Découverte, 2005, Recherches, 314 p.
Yves Sintomer, Marion Gret, Porto Alegre: l'espoir d'une autre démocratie, Éditions la Découverte, 2005, Sur le vif, 136 p.
Yves Sintomer, Alma Lévy, Lila Lévy, Véronique Giraud, Des filles comme les autres: au-delà du foulard, La découverte, 2004, Cahiers libres, 195 p.
Yves Sintomer, Emmanuel Renault (dir.), Où en est la théorie critique ?, la Découverte, 2003, Collection "Recherches", 280 p.
Yves Sintomer, Marion Gret, Porto Alegre: l'espoir d'une autre démocratie, La Découverte, 2002, Sur le vif, 134 p.
Yves Sintomer, Loïc Blondiaux (dir.), Démocratie et délibération, Hermès Science publications, 2002, 237 p.
Yves Sintomer, La démocratie impossible: politique et modernité chez Weber et Habermas, Éd. la Découverte, 1999, Armillaire, 403 p.
Yves Sintomer, Philippe Corcuff (dir.), Crise de la politique et nouveaux militants, La Découverte, 1999, Mouvements ( Sociétés, politique, culture ), 191 p.
Yves Sintomer (dir.), Solitude de Machiavel: et autres textes, Presses universitaires de France, 1998, Actuel Marx confrontation, 324 p.
Yves Sintomer, Didier Le Saout (dir.), Les démocraties modernes à l'épreuve, l'Harmattan, 1997, Logiques sociales, 350 p.
Yves Sintomer, « De la république : la méthode, le mot et le concept vus du XXIe siècle », Astérion, 2023
Yves Sintomer, « De la république : la méthode, le mot et le concept vus du XXIe siècle », 2023
Loin de concerner seulement les historiens de la Rome classique ou même, de façon plus large, toutes celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire des idées politiques, l’ouvrage magistral de Claudia Moatti sur la res publicane peut qu’inspirer les chercheurs de toutes disciplines travaillant sur le politique. C’est ce que nous souhaiterions montrer dans la perspective qui est la nôtre, celle d’une sociologie historique et comparative. Pour ce faire, nous procéderons en deux temps. Le premier...
Yves Sintomer, Nabila Abbas, « Three contemporary imaginaries of sortition : Deliberative, Antipolitical, and Radically democratic. », Common Knowledge, 2022
Yves Sintomer, « Pour une théorie politique plurielle et cosmopolite. », Raisons politiques, 2022
Yves Sintomer, « Towards a plural and cosmopolitan political theory », Raisons politiques, 2021
Yves Sintomer, Virginie Dutoya, « Defining women’s representation : Debates around gender quotas in India and France », Politics and gouvernance, 2019, n°3, p. 124
Yves Sintomer, « Deliberative Polls and the Systemic Democratization of Democracy. », The Good Society, 2018
Yves Sintomer, « From deliberative to radical democracy ? Sortition and politics in the twenty-first century. », Politics and Society, 2018
Yves Sintomer, « Le populisme de Podemos. », Mouvements : des idées et des luttes, 2018
Yves Sintomer, Ernesto Ganuza, Héloïse Nez, Irène Jami, « Oui, on peut concilier démocratie radicale et gestion efficace », Mouvements : des idées et des luttes, 2018
Yves Sintomer, « La science politique et l’innovation gouvernementale. À propos d’un texte de Yu Keping », 2017
Une croyance curieuse s’est instaurée depuis quelques décennies dans une bonne partie de la science politique et de la sociologie françaises. Le propre des « bonnes » sciences sociales serait de se tenir à distance des acteurs, de s’isoler dans la tour d’ivoire de « la » science et de défendre bec et ongles l’indépendance de celle-ci face aux influences dégradantes des puissances politiques, sociales et économiques. Il faudrait aussi s’abstenir de jugement de valeur en différenciant radicalem...
Yves Sintomer, « Les futurs de la démocratie au xxie siècle », Raison publique , 2016, n° ° 20, pp. 175-191
Yves Sintomer, Giovanni Allegretti, Carsten Herzberg, Anja Röcke, « Transnational Models of Citizen Participation : The Case of Participatory Budgeting », World and China Affairs, 2016
Yves Sintomer, « Les fractures de la gauche de 1995 à 2015 », Esprit , 2015, n° Décembre, pp. 77-91
Faire retour sur les grèves de 1995 à l’occasion de la réforme de la Sécurité sociale, sur le débat de 2005 autour de la Constitution européenne et sur les révoltes des banlieues de 2005 permet d’analyser les divisions de la gauche en France et son incapacité à s’opposer à la droitisation de la société.
Yves Sintomer, Jérémie Gauthier, « Les types purs de la domination légitime dans l’œuvre de Max Weber : le sens d’une trilogie », Sociologie, 2014, n°3, pp. 319-333
Yves Sintomer, Jérémie Gauthier, « Les types purs de la domination légitime », 2014
« Le fait qu’aucun des trois idéaux‑types dont nous allons immédiatement discuter ne se présente historiquement à l’état “pur” ne peut empêcher la fixation conceptuelle la plus pure possible. » Max Weber, Économie et société Dans le second semestre de l’année 1917, alors que la première guerre mondiale s’enlise et que Weber reprend son travail interrompu sur Wirtschaft und Gesellschaft (Économie et société), il hésite un moment sur la typologie de la domination qu’il convient de proposer. A...
Yves Sintomer, Paula Diehl, Samuel Hayat, « Introduction », 2014
Un diagnostic du temps présent met en évidence un paradoxe : le mot de démocratie est devenu internationalement un synonyme de « bon régime », et le modèle du gouvernement représentatif fondé sur l’élection libre et la compétition des partis n’a jamais été aussi répandu dans la planète. Cependant, la légitimité des représentants élus tend à décroître dans les « vieilles » démocraties tandis que dans les pays qui instaurent une démocratie libérale après la chute d’un régime autoritaire ou d’un...
Yves Sintomer, Paula Diehl, Samuel Hayat, « Einleitung », 2014
Eine Diagnose unserer Gegenwart offenbart eine Paradoxie: Das Wort »Demokratie« ist international zu einem Synonym für ein »gutes politisches System« geworden, und noch nie war das Modell der aus freien Wahlen und Parteienkonkurrenz hervorgehenden repräsentativen Regierung weltweit so verbreitet wie heute. Andererseits büßen die gewählten Volksvertreter in den »alten« Demokratien tendenziell immer mehr an Legitimität ein, während sich in Ländern, die nach dem Sturz eines autoritären Regimes o...
Yves Sintomer, Paula Diehl, Samuel Hayat, « Introduction au dossier La représentation politique / Die politische Repräsentation », Trivium, 2014
Yves Sintomer, « La République de Florence (12e-16e siécle) : Enjeux historiques et politiques », Revue française de science politique , 2014, n° 64, pp. 1055-1081
Les communes médiévales et renaissantes ont réinventé le politique, entendu au sens d’un débat public sur les choses de la cité appuyé sur des procédures électives et délibératives permettant aux citoyens une participation politique institutionnalisée. La Commune de Florence occupe une place centrale dans cette évolution, mais ce moment important de l’histoire occidentale reste largement méconnu chez les auteurs francophones, et tout particulièrement chez les politistes. Cet article introduit le numéro de la Revue française de science politique sur l’histoire politique de Florence, centré sur les procédures institutionnelles permettant de prendre des décisions et de choisir les magistrats. Il en souligne certains des principaux enjeux pour les recherches sur le politique, bien au-delà des spécialistes de l’histoire florentine.
Yves Sintomer, « Formes électorales et conception de la communauté dans les communes italiennes (12e-14e siècle) », Revue française de science politique , 2014, n° 64, pp. 1083-1107
L’article livre une synthèse de l’évolution des formes électorales et de la conception de la communauté dans les communes italiennes du 12e au 14e siècle. Celles-ci firent preuve d’une étonnante inventivité politique. Elles multiplièrent les « votes de compromis » à plusieurs échelons, furent avec l’Église l’un des foyers de l’introduction du vote majoritaire et, à partir du 13e siècle, eurent massivement recours au tirage au sort. Dans cette dynamique s’entrecroisaient des conflits sociaux, des débats procéduraux et une conception normative qui pensait les modes de scrutin en fonction de l’objectif de désignation des candidats les plus impartiaux, les plus justes et les plus utiles pour l’harmonie communale – une logique fort différente des élections dans les démocraties modernes.
Yves Sintomer, « Les pratiques institutionnelles de la République Florentine : Du regime del Popolo de 1282 à la réforme électorale de 1328 », Revue française de science politique , 2014, n° 64, pp. 1109-1121
La réforme de 1328, qui modifia les modalités d’élection aux offices qui composaient le sommet de l’exécutif citadin, représenta un moment majeur de l’histoire politico-institutionnelle florentine. Après avoir décrit de façon synthétique le fonctionnement institutionnel de la cité, l’article parcourt l’évolution des pratiques électorales à partir de l’introduction de la magistrature du priorat des Arts (1282) qui, en un temps relativement bref, s’imposa comme le pivot du gouvernement. L’analyse d’une telle évolution permet de comprendre comment la réforme, qui ouvrit pourtant un nouveau cours de la pratique politique florentine, fut de fait l’assemblage sous une forme inédite d’éléments déjà présents dans la tradition institutionnelle locale, et vint ainsi parachever un long processus d’expérimentation politique, enchaînement de moments clairement identifiés.
Yves Sintomer, « Les types purs de la domination légitime : forces et limites d'une trilogie », Sociologie , 2014, n° 5, pp. 319-333
L’édition critique allemande de l’œuvre de Weber et les traductions françaises récentes de certains de ses textes fondamentaux offrent l’occasion d’un nouvel éclairage sur les types purs de la domination légitime. Cet article revient sur la genèse des trois idéaux‑types et s’interroge ensuite sur la question de la trilogie. Il montre que d’autres choix étaient en théorie possibles, insistant notamment sur la domination féodale ou sur la légitimation de la domination par les produits qu’elle offre aux dominés, ce qui permet en retour de mieux saisir la spécificité de la conceptualisation wébérienne. L’idée évoquée et vite abandonnée par Weber d’un quatrième mode, démocratique, de domination légitime, est symptomatique de la difficulté du sociologue à conceptualiser et à analyser concrètement la démocratie ou les résistances des subalternes. Ces réflexions incitent à penser un idéal‑type pur de la démocratie ou de la démocratisation, qui devrait être mobilisé aux côtés des modes purs de la domination légitime pour penser les dynamiques sociopolitiques empiriques.
Yves Sintomer, Jean Boutier, « La République de Florence (12e-16e siècle): Enjeux historiques et politiques », Revue Française de Science Politique, 2014, n°6, pp. 1055-1199
Yves Sintomer, Paula Diehl, Samuel Hayat, « La représentation politique, dossier de la revue Trivium », Trivium, 2014
Yves Sintomer, Jean Boutier, « Florence (1200-1530) : la réinvention de la politique, dossier de la Revue française de science politique [dossier thématique] », Revue Française de Science Politique, 2014, n°6
Yves Sintomer, « Repenser la représentation politique », Raisons politiques , 2013, n° ° 50, pp. 5-11
Yves Sintomer, « Les sens de la représentation politique : usages et mésusages d'une notion », Raisons politiques , 2013, n° ° 50, pp. 13-34
RésuméContre la tentation de proposer une définition de l’essence de la représentation, il s’agit de dégager différentes notions en partant des mots utilisés par les acteurs et en les soumettant à un processus d’abstraction. La prise de distance avec la trompeuse familiarité du mot, appuyée sur les travaux historiens, vise en retour à donner des instruments pour penser les transformations du présent au-delà de la représentation-mandat. Quatre couples conceptuels sont ainsi proposés : représentation symbolique vs. représentation juridico-politique, présentification d’un absent vs. exhibition d’une présence, représentation- mandat vs. représentation-incarnation, et représentation-distinction vs. représentation descriptive. Ils renvoient à des logiques idéal-typiques qu’il convient de distinguer analytiquement, même si elles peuvent et doivent être articulées pour comprendre les événements ou les dispositifs concrets.
Yves Sintomer, « Le concept de représentation : un problème allemand ? », Raisons politiques , 2013, n° ° 50, pp. 79-96
RésuméLa signification de la catégorie de représentation politique est fortement controversée. En particulier, là où les théoriciens anglo-saxons la lient intrinsèquement à l’élection, une certaine tradition allemande, séculaire mais dont la période de Weimar a sans doute représenté l’apogée, oppose la simple représentation-mandat ( die Vertretung) et ce qui serait l’essence de la représentation politique ( die Repräsentation). Dans cette perspective, cette essence repose sur un rapport existentiel par lequel le représentant rend présent une réalité supérieure absente, comme le Peuple, sans être juridiquement lié aux électeurs empiriques. Le représentant incarne l’unité du groupe en offrant une représentation publique du tout à travers sa personne. Cette tradition allemande, illustrée notamment par Carl Schmitt, a indéniablement des dimensions réactionnaires. Cependant, elle permet aussi de voir certains éléments que ne perçoivent pas les traditions libérales, comme le lien entre représentation et domination ou la multiplicité des sens de la représentation. C’est cette multiplicité qu’une histoire conceptuelle de la représentation doit mettre à jour.
Yves Sintomer, « La dimension affective de la démocratie : Réflexions sur la relation de la délibération et de la symbolicité », Raisons politiques , 2013, n° ° 50, pp. 97-114
RésuméLes sentiments et les émotions n’ont semble-t-il rien à faire dans la délibération. Dans les conceptions de la démocratie délibérative inspirées par Habermas, seule compte la dimension cognitive de la rationalité. Ce rétrécissement est problématique. Si toute communauté et donc aussi toute forme de démocratie repose sur la représentation symbolique de ses valeurs (Eric Voegelin, Siegfried Landshut, Carl Schmitt), cette présence symbolique est toujours à la fois cognitive et affective, car les symboles sont toujours doublement connotés. Dans de telles conditions, perd-on la rationalité de la délibération ? Cette conclusion serait fâcheuse, mais elle ne semble pas obligatoire. Il s’agit bien plutôt de déterminer d’une nouvelle manière – plus réaliste – la délibération et sa rationalité, en prenant en compte sa symbolicité.
Yves Sintomer, « Émile Durkheim, entre républicanisme et démocratie délibérative », 2011
« Un peuple est d’autant plus démocratique que la délibération, que la réflexion, que l’esprit critique jouent un rôle plus considérable dans la marche des affaires publiques » Émile Durkheim, Leçons de sociologie « Authentic democracy can be said to exist to the degree that reflective preferences influence collective outcomes » John S. Dryzek, Deliberative Democracy and Beyond Introduction Interroger la façon dont Émile Durkheim conceptualisait la démocratie il y a un siècle conduit à un par...
Yves Sintomer, « Délibération et participation : affinité élective ou concepts en tension ? », Participations , 2011, n° ° 1, pp. 239-276
RésuméLes notions de délibération et de participation peuvent sembler complémentaires. Pourtant, elles sont en même temps dans un rapport de tension. Participation du grand public et délibération de qualité ont souvent été opposées. Comment rendre compte de ce paradoxe ? L’article étudie tout d’abord la façon dont les républiques antiques et modernes ont posé le rapport entre délibération et participation, en insistant plus particulièrement sur Durkheim, symbole d’un certain paternalisme républicain. Il retrace ensuite comment l’émergence d’une théorie de l’espace public chez Habermas puis dans les sciences humaines et sociales a constitué une rupture démocratique par rapport à cette tradition, l’enjeu étant cependant de forger une conception réaliste de l’espace public. La troisième partie explore les théories de la démocratie délibérative, marquées par une tension entre les approches centrées sur la délibération de mini-publics et celles qui placent la focale sur la participation du grand public. En conclusion sont explorées les relations entre les notions de délibération, de participation et de représentation.
Yves Sintomer, « La démocratie délibérative face au défi du pouvoir », Raisons politiques , 2011, n° °42, pp. 5-13
Yves Sintomer, « Tirage au sort et politique : de l'autogouvernement républicain à la démocratie délibérative », Raisons politiques , 2011, n° °42, pp. 159-186
RésuméQuelles étaient les fonctions de l'usage politique du tirage au sort dans la République de Florence, et quels liens entretenait-il avec la délibération ? Pourquoi cette procédure est-elle de nouveau utilisée depuis quelques décennies dans de nombreux dispositifs délibératifs ? L'invention de l'échantillon représentatif marque une rupture entre les usages anciens et modernes du tirage au sort. Celui-ci, tout en conservant sa fonction d'impartialité, soutient désormais une logique de démocratie délibérative centrée sur des mini-publics contrefactuels, et non plus une logique d'autogouvernement républicain où chaque citoyen est tour à tour gouvernant et gouverné. Cette comparaison historique permet de mieux comprendre les expériences actuelles de démocratie délibérative et certains des défis auxquels elles sont confrontées.
Yves Sintomer, « Saberes dos cidadãos e saber político », 2010
Nos processos participativos contemporâneos, expressões como “saber do cidadão”, “saber comum” ou “saber do utilizador” são, hoje em dia, usadas em excesso pelos responsáveis políticos e associativos, assim como por instituições (por exemplo, fundações, universidades, centros de estudos). Neste artigo, pretendemos esclarecer de forma analítica o que estas expressões contemplam, analisar os desafios políticos deste apoio reivindicado por uma forma específica de saber e questionar qual a contri...
Yves Sintomer, « De Leonardo Bruni à Francesco Guicciardini : actualité de l'humanisme civique ? », Raisons politiques , 2010, n° ° 36, pp. 5-23
RésuméL'enjeu du dossier est d'abord de combler un vide de la recherche francophone, qui ne s'était jusqu'ici que peu penchée sur Leonardo Bruni ou l'humanisme civique et qui continue de sous-estimer l'importance de Francesco Guicciardini. Les thèses séminales de Hans Baron ont pour une large part été infirmées, mais elles restent stimulantes : si les textes de Bruni sont loin de refléter la réalité de l'ordre politique florentin, ils n'en sont pas moins porteurs d'un idéal civique qui systématise et reformule le républicanisme. La réinvention de la politique qui avait commencé un siècle plus tôt dans la cité toscane put ainsi avoir un impact considérable sur le développement de la pensée politique moderne. L'examen des textes montre cependant qu'il existe plusieurs républicanismes, qui s'opposent notamment sur la question sociale et sur l'alternative autogouvernement vs. gouvernement représentatif.
Yves Sintomer, « L'impératif délibératif », Rue Descartes , 2009, n° ° 63, pp. 28-38
Yves Sintomer, Loïc Blondiaux, « L'impératif délibératif », Rue Descartes, 2009, pp. 28-38
Yves Sintomer, « Du savoir d'usage au métier de citoyen ? », Raisons politiques , 2008, n° ° 31, pp. 115-133
RésuméDans les démarches participatives contemporaines, des expressions comme « savoir citoyen », « savoir ordinaire » ou « savoir d'usage » sont utilisées de façon inflationniste. L'article clarifie analytiquement ce que recouvrent ces expressions en étudiant successivement trois ensembles épistémiques mobilisables dans les dynamiques de participation : la raison ordinaire, l'expertise citoyenne et le savoir politique. Il interroge les enjeux politiques de cet appui revendiqué sur ces formes spécifiques de savoir, et contribue à renouveler l'opposition classique entre théories élitistes et théories « participationnistes » de la démocratie. Si la résorption du savoir des professionnels de la politique dans un savoir politique plus générique est improbable, l'appui sur les savoirs citoyens n'est-il pas susceptible de contribuer à redynamiser la politique dans son ensemble ?
Yves Sintomer, « Le paysage idéologique de la parité », Travail, genre et sociétés , 2007, n° º 18, pp. 147-152
Yves Sintomer, « Éditorial », Espaces et sociétés , 2006, n° 123, pp. 7-19
Yves Sintomer, « Philippe, écorché vif et passionné », 2005, p. 43
Sintomer Yves. Philippe, écorché vif et passionné. In: Hommes et Migrations, n°1257, Septembre-octobre 2005. Trajectoire d'un intellectuel engagé. Hommage à Philippe Dewitte. p. 43.
Yves Sintomer, Loïc Blondiaux, « L'impératif délibératif », 2002, pp. 17-35
L'impératif délibératif
Loïc Blondiaux, Yves Sintomer
Un changement idéologique accompagne les transformations actuelles des pratiques politiques dans les démocraties contemporaines. Il passe par la valorisation de certaines notions : la discussion, le débat, la concertation, la consultation, la participation, le partenariat, la gouvernance. Deux phénomènes sont à l'œuvre. Dans la sphère de l'action politique se multiplient les dispositifs qui visent à intégrer une pluralité d'acteurs et à mettre la décision en débat. Dans la sphère académique la référence à la démocratie délibérative connaît aujourd'hui un succès croissant, en particulier dans le monde anglo-saxon. Existe-t-il un lien entre ces deux mouvements ? Assiste-t-on, avec la montée de cet impératif délibératif, à l'émergence d'un nouvel idéal de gouvernement ? Quelles sont les effets réels induits par la multiplication des dispositifs de participation et des procédures de délibération sur les acteurs, les mobilisations et les décisions collectives ? Cet article tente de répondre à ces différentes questions.
Yves Sintomer, « Droit à l’avortement, propriété de soi et droit à la vie privée », Les Temps Modernes , 2001, n° ° 615-616, pp. 206-239
Yves Sintomer, Marie-Hélène Bacqué, « Affiliations et désaffiliations en banlieue. Réflexions à partir des exemples de Saint-Denis et d'Aubervilliers », 2001, pp. 217-249
La notion de désaffiliation mise en avant par Robert Castel est ici mise à l'épreuve d'un terrain spécifique, l'ancienne banlieue rouge. Mieux que celles d'exclusion ou de relégation, l'idée de désaffiliation permet d'y analyser l'impact de la précarisation de la société salariale. Cependant, du fait de son acception durkheimienne, cette notion sous-estime les contradictions auxquelles l'intégration sociale se heurte en permanence et met peu en lumière les contre-affiliations, importantes dans ces milieux populaires. La notion d'anomie qui lui semble logiquement liée rend mal compte des durs conflits de normes qui s'expriment dans les « incivilités ». Aujourd'hui, la désaffiliation politique et identitaire à la ville ouvrière renforce les effets de la désaffiliation à la société salariale. Les processus de réaffiliation, qui touchent d'un côté les couches moyennes du salariat, notamment à travers la démarche participative, de l'autre une sous-culture juvénile qui se reconnaît dans le rap, sont hétérogènes et inachevés et n'indiquent aucune ligne claire pour l'avenir.
Yves Sintomer, Marie-Hélène Bacqué, « Gestion de proximité et démocratie participative », 2001, pp. 148-155
En France, la dynamique locale de la politique de la ville est poussée par l'Etat ; aux États-Unis, le mouvement communautaire crée ses propres institutions de lutte contre la pauvreté ; au Brésil, le budget participatif de la ville de Porto Alegre constitue une école de démocratie. Malgré la différence des contextes, des acteurs et des processus, ces expériences de démocratie participative défient l'idée de démocratie de proximité.
Yves Sintomer, « Autour du livre de Pierre Bourdieu La domination masculine », Travail, genre et sociétés , 1999, n° ° 1, pp. 208-213
Yves Sintomer, « Sociologie de l'espace public et corporatisme de l'universel », 1998, pp. 7-19
Yves Sintomer, The Socioloy of Public Space and the Corporatism of the Universal
A sociological conception of the public sphere bas to rest on Habermas's tbeory in that it shows how ordinary citizens may develop apolitical reflexivity. This reflexivity is both cognitive and normative and has its own constraints. However, in order to be realistic, any sociological perspective bas to criticize Habermasian idealism and to understand that social structures and domination relationships are present in every interaction, including those that take place in the public sphere. The force of argumentation is not some anthropological transcendence but relies on contingent social and political devices. The question is whether theses devices can be understood with reference to the notion of the "corporatism of the universal", and whether any political définition of the universal implies the articulation of cognitive and normative dimensions.
Yves Sintomer, Claus Offe, Didier Le Saout, « Bien-être, Nation, République : Quelques aspects de la voie allemande du socialisme au capitalisme », 1995, pp. 107-120
Claus Offe, Wellbeing, Nation, Republic : Aspects of the "German Way" in the Transition from Socialism to Capitalism
Social integration can occur in three different functional modes : the politico-constitutional, the cultural-national and the economic. Eastern Germany has represented a relatively pure form of the third ideal type. Its disintegration is more the result of an historical accident provoked by largely external causes than that of a political decision to change (or of an exhausting of its mode of politico-economic development). Beyond short term political calculations, unification with West Germany must also be understood in terms of economic categories. However, economic integration is quite fragile. It is for this reason that East Germany required a repressive governing structure. And it is for this reason that political elites today have recourse to an instrumentalized nationalism that will create as many problems as it resolves.
Yves Sintomer, « Pouvoir et autorité chez Hannah Arendt », 1994, pp. 117-131
Yves Sintomer, Power and Authority in Arendt's Work
Hannah Arendt conceived of power as the ability to act in concert, rather than as power over other human beings. This fundamental human capability has to be combined with authority, which allows the stability of political order through unquestioning recognition instead of persuasion. However, the relation between these two notions is a problematic one. Since tradition has lost its motivational force in the modern world, what can support the supremacy of authority overpower, if both theology and natural law are rejected ? The notions of foundation or constitution are probably not sufficient to provide an acceptable basis for the idea of a republican political authority which transcends the power of the people.
Yves Sintomer, J. Habermas, L'intégration républicaine, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1999, pp. 173-177
Sintomer Yves. J. Habermas, L'intégration républicaine. In: Politix, vol. 12, n°46, Deuxième trimestre 1999. La santé à l'économie, sous la direction de Patrick Hassenteufel. pp. 173-177.