• Odile Levannier-Gouêl, Vanessa Barbé, Stéphanie Mauclair, La transparence, un droit fondamental ? Actes du colloque d'Orléans le 12 octobre 2018, Éditions l'Épitoge, 2020, Collection l'Unité du droit, 218 p.  

    "La transparence est une notion de plus en plus employée en droit, particulièrement dans les démocraties contemporaines. En témoignent par exemple en France les lois du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique, créant la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, ainsi que les lois organique et ordinaire du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie publique, qui complètent les missions de la HATVP notamment. En dépit de l'engouement pour cette notion, la transparence est une notion difficile à définir. Seuls certains des éléments qui la composent ont une valeur constitutionnelle ou sont consacrés par des traités internationaux, comme l'accès aux documents publics (conséquence du droit de recevoir des informations ou du droit de savoir) ou la participation du public à l'élaboration des textes juridiques. La transparence n'est toutefois pas consacrée en tant que telle dans les Constitutions ou les traités internationaux. A ce titre, elle pourrait ne pas être considérée comme un droit fondamental. Néanmoins, la transparence évoque de nombreux aspects qui peuvent faire l'objet d'un traitement judiciaire, comme notamment : la lutte contre la corruption et la prévention des conflits d'intérêts (par exemple l'encadrement des lobbies) ; l'alerte éthique (whistleblowing) ; la lutte contre les paradis fiscaux ; la participation à l'élaboration des décisions ; le contrôle de la gestion des entreprises par les salariés... Cet ouvrage vise donc à tracer les contours de la définition d'un droit à la transparence, afin de se demander si la transparence peut être considérée comme un droit fondamental invocable devant les tribunaux en France ou dans d'autres systèmes (droit de l'Union européenne, systèmes internationaux ou droits étrangers). Il traite du droit à la transparence en droit international et européen, en droit public interne et en droit privé, mais aussi des limites du droit à la transparence."

    Odile Levannier-Gouêl, Emmanuel Aubin, Vincent Bonnin, Olivia Bui-Xuan, Jacques Caillosse [et alii], Le travailleur obligé: regards croisés sur les obligations de l'agent public et du salarié, Dalloz, 2019, Thèmes et commentaires, 207 p.     

    Odile Levannier-Gouêl, Gérard Couturier, Contentieux objectif et subjectif en droit du travail, 2006, 397 p.  

    Il est souligné depuis longtemps l'impuissance du système judiciaire à mettre fin par un jugement unique à un litige collectif, défini comme celui qui oppose un employeur à une collectivité de salariés. Cette impuissance peut être expliquée par une conception subjective du contentieux. Dans ce dernier, l'action a pour fonction d'assurer la sanction judiciaire des droits. L'action appartient et est en principe réservée à la personne qui peut s'en prétendre titulaire. Le jugement n'a d'effet qu'à l'égard du titulaire des droits subjectifs. En conséquence le droit de soumettre au juge un litige collectif de manière principale n'est pas reconnu au salarié ni à l'institution représentative du personnel, s'ils n'invoquent pas dans le même temps la méconnaissance de leurs droits. Quant au jugement qui tranche un litige collectif, il ne peut ni profiter ni nuire aux salariés qui n'y sont pas parties. Pour remédier à cette situation il conviendrait de faire évoluer le droit judiciaire du travail par la reconnaissance d'un contentieux objectif collectif. En effet, le recours en appréciation de la légalité d'un acte est en principe ouvert à toute personne qui fait valoir la lésion d'un « intérêt froissé ». Nul besoin de prétendre à la méconnaissance d'un droit. Les personnes à l'égard desquelles le jugement produit ses effets sont celles à l'égard desquelles l'acte illégal produit ses effets. Le jugement voit alors ses effets étendus aux salariés, mettant ainsi un terme à un litige intéressant une collectivité de salariés.

  • Odile Levannier-Gouêl, « De la garantie normative à la garantie de la norme : le cas de la norme conventionnelle », in Thibierge, Catherine (dir.), La garantie normative. Exploration d'une notion-fonction, Mare & Martin, 2021 

  • Odile Levannier-Gouêl, « L'intégration étroite et permanente à la communauté de travail », Revue de droit du travail, Dalloz , 2017, n°01, p. 19  

    Odile Levannier-Gouêl, « Les actions des syndicats en exécution d'une convention collective après l'arrêt », Droit Social, Librairie technique et économique - Dalloz , 2008, n°05, p. 571  

  • Odile Levannier-Gouêl, « Vulnérabilité et entreprise », le 10 novembre 2023  

    Colloque organisé par Sabrina Le Normand-Caillère, MCF HDR, à l’Université d’Orléans et Stéphanie Mauclair, MCF HDR, à l’Université d’Orléans, membres du CRJP. Le colloque fait suite au projet “La vulnérabilité et l’entreprise“, financé en 2021 dans le cadre de l’Appel à projets récurrent de la MSH Val de Loire.

    Odile Levannier-Gouêl, « Regards croisés sur les obligations de l'agent public et du salarié », le 08 décembre 2017  

    Organisé par le Centre de Recherche Juridique Pothier de l’Université d’Orléans

    Odile Levannier-Gouêl, « La notion d'intérêt(s) en droit », le 12 octobre 2017  

    Organisé par le Centre de Recherche Juridique Pothier

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Marine Zeimet, Le concept de transparence en droit: essai à la lumière du droit du travail, thèse soutenue en 2025 sous la direction de Paule Quilichini présidée par Nicolas Moizard, membres du jury : Benoît Géniaut (Rapp.), Florence Fouvet (Rapp.), Alexandre Fabre      

    Inondant le discours juridique, la transparence fascine autant qu'elle intrigue. Jugée insaisissable, elle est utilisée par les juristes dans un sens courant. La transparence renvoie alors à l'accès à une information, à sa clarté, à un droit de savoir. Pourtant, cette approche de la transparence, presque par défaut, n'est pas pleinement satisfaisante. Elle ne permet pas de comprendre l'utilisation ou l'absence d'utilisation du terme dans le discours juridique. Le droit du travail français l'illustre particulièrement : dans le discours travailliste, l'information constitue un thème récurrent tandis que la transparence n'est pas un terme ancré, en tout cas pas autant que dans ses domaines de prédilection tels que le droit administratif ou le droit de la concurrence. Ambitionnant d'expliquer ce paradoxe, cette recherche propose un concept juridique de transparence. Selon ce concept, la transparence traduit l'idée selon laquelle l'exposition au regard d'autrui orienterait le comportement de la personne exposée. L'exposition au regard vise d'une part à informer les observateurs. Cette fonction informative, bien identifiée dans le discours juridique, constitue une fonction certes nécessaire mais mineure de la transparence. Elle est complétée par une fonction régulatrice : l'exposition au regard vise à orienter le comportement de la personne exposée. Il s'agit notamment de moraliser le comportement des responsables politiques ou de réguler le marché. Cette fonction régulatrice, peu identifiée dans le discours juridique, constitue pourtant la fonction majeure du concept de transparence. Dès lors, ce concept se définit comme une exposition au regard d'autrui exerçant une fonction informative et une fonction régulatrice, la seconde primant sur la première. En droit du travail, la fonction régulatrice associée à l'exposition au regard ne l'emporte que rarement sur la fonction informative, expliquant ainsi le faible ancrage de la transparence dans ce domaine. Certes, tout comme le terme de transparence, la fonction régulatrice n'est pas totalement absente du discours travailliste. Sa place y est cependant restreinte : tantôt écartée, tantôt concurrencée. L'identification et la hiérarchisation des fonctions de la transparence permettent donc de mieux comprendre l'utilisation du terme dans le discours juridique.

    Raphaël Ramette, Le client et les droits et libertés du salarié, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Nicolas Moizard présidée par Ismaël Omarjee, membres du jury : Chantal Mathieu (Rapp.)      

    Au cours de la seconde moitié du XXème siècle, nous avons assisté au développement des libertés reconnues aux salariés et à leur intégration au bloc constitutionnel. Cette lutte du salarié fut victorieuse lorsque la partie adverse n’était constituée que de l’employeur. Dans une société de consommation, ou la concurrence est exacerbée, dans un contexte de faible croissance économique, le client devient un adversaire beaucoup plus difficile pour le salarié et ses libertés.La présente étude démontre que les restrictions que l’entreprise peut apporter aux libertés dont disposent le salarié, afin de protéger les intérêts de l’entreprise au regard des exigences ou de la proximité du client, sont non seulement importantes, touchent des libertés fondamentales, mais surtout que l’intensité de cette atteinte augmente avec la proximité du client, voire avec les exigences du client. Dans un second temps, nous avons observé que la situation est loin d’être homogène pour l’ensemble des libertés en cause, y compris en présence de libertés fondamentales telle que la liberté contractuelle, la liberté religieuse ou la liberté d’expression.