Stéphane Bénilsi

Maître de conférences
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de Droit et de Science politique

Laboratoire de Droit Privé
Responsable des formations suivantes :
  • THESE

    Essai sur la gratuité en droit privé, soutenue en 2006 à Montpellier 1 sous la direction de Marie-Laure Mathieu, membres du jury : Hervé Lécuyer, Stéphane Darmaisin, Jacques Raynard et François Collart-Dutilleul 

  • Stéphane Bénilsi, Essai sur la gratuité en droit privé,, 2018    

    La gratuité est une notion juridique qui caractérise certains actes, dont les libéralités et les contrats de bienfaisance. Malgré sa juridicité, la notion est mystérieuse. En effet, elle n'est pas définie par le Code civil. Par ailleurs, elle est rattachée, dans l'imaginaire collectif, à des vertus morales délicates à appréhender juridiquement. Depuis quelques années, la gratuité connaît un essor sans précédent, du fait de son implication constante dans ce qu'il est convenu d'appeler la « nouvelle économie », issue du développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication. La question de la définition de la gratuité mérite donc d'être posée, tout comme celle de son traitement juridique. La gratuité apparaît alors comme une notion essentiellement technique, dépourvue de toute connotation morale, et indépendante du contexte économique et social dans lequel l'acte gratuit s'inscrit. Au contraire, ce contexte est, traditionnellement, prépondérant dans la détermination du traitement juridique de la gratuité. Selon le cadre dans lequel la gratuité intervient, elle est encouragée ou, au contraire, découragée, ce qui témoigne de son anormalité. Cependant, le développement actuel de la gratuité et le constat de son caractère essentiel dans l'économie de réseau, aboutit à une normalisation du traitement juridique de la gratuité.

    Stéphane Bénilsi, Louis-Frédéric Pignarre, Droit des biens, 2e éd., LGDJ, une marque de Lextenso, 2016, Exercices pratiques, 236 p. 

    Stéphane Bénilsi, Louis-Frédéric Pignarre, Droit des biens, LGDJ, 2012, Exercices pratiques, 220 p. 

    Stéphane Bénilsi, Essai sur la gratuité en droit privé, Atelier national de reproduction des thèses, Université de Lille III, 2008, Lille-thèses  

    La gratuité est une notion juridique qui caractérise certains actes, dont les libéralités et les contrats de bienfaisance. Malgré sa juridicité, la notion est mystérieuse. En effet, elle n'est pas définie par le Code civil. Par ailleurs, elle est rattachée, dans l'imaginaire collectif, à des vertus morales délicates à appréhender juridiquement. Depuis quelques années, la gratuité connaît un essor sans précédent, du fait de son implication constante dans ce qu'il est convenu d'appeler la « nouvelle économie », issue du développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication. La question de la définition de la gratuité mérite donc d'être posée, tout comme celle de son traitement juridique. La gratuité apparaît alors comme une notion essentiellement technique, dépourvue de toute connotation morale, et indépendante du contexte économique et social dans lequel l'acte gratuit s'inscrit. Au contraire, ce contexte est, traditionnellement, prépondérant dans la détermination du traitement juridique de la gratuité. Selon le cadre dans lequel la gratuité intervient, elle est encouragée ou, au contraire, découragée, ce qui témoigne de son anormalité. Cependant, le développement actuel de la gratuité et le constat de son caractère essentiel dans l'économie de réseau, aboutit à une normalisation du traitement juridique de la gratuité.

  • Stéphane Bénilsi, Philippe Pétel, Lucas Bettoni, Séverine Cabrillac, Lise Chatain [et alii], « Code de commerce », Code de commerce, LexisNexis, 2023 

    Stéphane Bénilsi, « Variations sur les murs », Comprendre : des mathématiques au droit Etudes offertes au Professeur Marie-Laure Matthieu, Bruylant, 2019 

    Stéphane Bénilsi, « La proportionnalité en droit de la copropriété : le contrôle des clauses d'habitation bourgeoise », Immeuble et droit privé, 2012   

  • Stéphane Bénilsi, Louis-Frédéric Pignarre, « DROIT DES BIENS 2020 : LA PROPORTIONNALITÉ, VIRUS DE LA PROPRIÉTÉ ? », Droit & Patrimoine, 2021, n°309, pp. 56- 

  • Stéphane Bénilsi, « Droit et nouvelles technologies : entre classicisme et évolutions législatives », le 28 septembre 2018  

    Organisé par ELSA Montpellier

    Stéphane Bénilsi, « LA VIOLENCE DANS LES RELATIONS CONTRACTUELLES », miedo, vigilancia social, alteridad en la 7ª Escuela Chile-Francia, Santiago Chile (CL), le 07 mai 2013   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Najoud Alotaibi, La copropriété immobilière, des modèles en transition : étude comparative du droit français et du droit koweïtien, thèse soutenue en 2023 à Université de Montpellier 2022 en co-direction avec Béatrice Kan-Balivet, membres du jury : Christelle Coutant-Lapalus (Rapp.), Moussa Thioye (Rapp.)  

    Le monde connaît actuellement un incontestable mouvement de transition urbaine, environnementale et digitale. Le secteur immobilier n’échappe pas à ce mouvement ce qui suscite d’importantes interrogations quant aux différents enjeux en la matière, en particulier sociaux, économiques et environnementaux. Les modèles actuels de la copropriété immobilière français et koweïtien, par leur caractère unitaire, ne permettent pas de répondre à de telles interrogations. Leurs insuffisances, à la fois structurelles et organisationnelles, interrogent leur pertinence même. Une transition juridique s’impose plus que jamais pour pallier de telles insuffisances, exacerbées par les transitions plus globales affectant le secteur immobilier. Cette thèse propose une redéfinition des modèles de la copropriété immobilière afin qu’ils puissent mieux répondre à la diversité et à la complexité des situations auxquelles ils sont confrontés. Une approche pluraliste reposant sur une méthode de redéfinition harmonisée mais différenciée est défendue ; d’un point de vue subjectif concernant les organes de gestion, mais aussi d’un point de vue objectif concernant les documents de gestion.

    Mouhamadou Sow, La promotion immobilière au Sénégal, thèse en cours depuis 2021  

    Le secteur de la promotion immobilière au Sénégal est resté durant de nombreuses décennies dépourvu de réglementation juridique spécifique et adapté à la situation des différents intervenants malgré un développement fulgurant des promoteurs immobiliers et des opérations de construction. En effet, ces opérations immobilières étaient réalisées sous l'empire du code des obligations civiles et commerciales (COCC) applicable à tous les contrats et de la pratique ou des usages. Or, ces derniers ne répondaient pas à la spécificité des opérations de promotion immobilière, lesquelles requièrent des garanties et financements propres et sont soumises à divers aléas. Ainsi, il a fallu attendre la loi n° 2009-23 du 8 juillet 2009 portant code de la construction et de son décret d'application du 27 janvier 2010 pour que le législateur sénégalais élabore des textes législatifs et règlementaires dans la perspective d'encadrer les contrats de promotion immobilière. A travers la loi de 2009, fortement inspirée du droit français de la promotion immobilière, le législateur sénégalais s'est fixé comme objectif le renforcement de «la production de logements tout en améliorant la qualité des produits en préservant les intérêts des acquéreurs ». En outre, le but poursuivi par le législateur est d'encadrer les relations juridiques qui doivent exister entre le promoteur immobilier et l'accédant à la propriété en vue de sécuriser les opérations immobilières. Nos travaux ont pour objet d'étudier à la lumière du droit français et des objectifs poursuivis par le législateur sénégalais si la loi fondatrice du droit de la promotion immobilière répond aux besoins et aux attentes de la pratique en offrant aux différents acteurs les garanties juridiques nécessaires à leur situation.

    Gauthier Carol, Étude comparative de l’appropriation collective de l’immeuble telle qu’envisagée par les systèmes juridiques français, anglo-saxon et musulman, thèse en cours depuis 2020  

    La division d’un bien immobilier en lots de copropriété et lots de volume, faisant chacun l’objet d’une propriété indivise ou d’un droit de propriété exclusif, constitue un phénomène étroitement lié à l’histoire du pays dans lequel il s’inscrit. En France, son développement est à imputer à la raréfaction des terrains constructibles disponibles au cœur des villes du Moyen-Âge, laquelle entraîna l’essor du développement vertical des logements. Aujourd’hui, la copropriété s’est largement imposée comme mécanisme de référence s’agissant de l’organisation de l’occupation collective d’un immeuble. Cependant, d’autres systèmes juridiques, en ce qu’ils sont le produit d’histoires et traditions diverses, font état d’une approche différente du partage immobilier. Ainsi, la présente thèse de doctorat propose une étude comparative de l’appropriation collective du bien immobilier par les systèmes juridiques français, anglo-saxon et ceux mêlant Sharia et Common law.

    Ange Ndecky, Le droit de veto en droit des sociétés, thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Patrice Samuel Badji  

    Depuis peu, le droit de veto est mis en avant par une jurisprudence récente en droit des sociétés. Il n'est pas méconnu de la vie sociétaire. La loi n'ignore pas l'existence du droit de veto dans certaines circonstances même si elle ne désigne pas la situation comme telle. En effet, l'expression d'un droit de veto au bénéfice d'un associé, lui permet d'exercer un pouvoir sur les décisions qu'il peut considérer comme importantes dans le respect de l'intérêt social. Ce qui laisse entendre que le titulaire d'un droit de veto est dans une situation exorbitante. A ce propos, le droit de veto suscite de la défiance à l'égard de celui qui en est titulaire et à l'égard des décisions sur lesquelles il peut s'exercer. D'où l'avantage pour le législateur que le droit de veto sorte de l'obscurantisme dans lequel il évolue afin que sa reconnaissance nous invite à nous interroger sur les titulaire de ce droit, ses mécanismes d'attribution, ses modalités d'exercice et les sanctions probables en cas d'abus de droit de veto.

    Evelyn Boneva, Les groupes de sociétés et les procédures collectives, thèse en cours depuis 2019  

    L'intérêt de sujet réside dans le fait que les groupes de sociétés sont rarement envisagés en droit, parce qu'ils sont dépourvus de la personnalité morale, ce qui rends leur appréhension difficile sur le plan juridique. Toutefois, la défaillance des groupes de sociétés peut avoir des conséquences négatives sur l'économie, sur l'emploi et les investissements. Il semble désormais plus facile d'envisager chaque société séparément des autres, puisse que ce n'est pas le groupe qui est en difficulté, mais ses membres. L'actualité de sujet est soulignée par la tendance d'une appréhension de groupes de sociétés qui puisse être constatée sur le plan juridique et notamment en droit des entreprises en difficulté. Tout d'abord, en droit interne des entreprises en difficulté, législateur français a envoyé les premiers signaux permettant de révéler l'existence du groupe en permettant le contournement du principe de l'autonomie de la personne morale au travers des mécanismes d'extension de procédures collectives et en consacrant des règles tenant tant à la compétence juridictionnelle qu'au traitement procédural des sociétés du groupe en procédure collective. Plus récemment, la jurisprudence française est venue préciser comment appréhender les groupes en offrant la possibilité aux juges d'apprécier la situation globale du groupe afin d'élaborer des solutions adaptées au niveau de groupe (Cass. com.,19 déc. 2018). En ce qui concerne le droit européen, le règlement européen n° 2015/848 relatif aux procédures d'insolvabilité a pris en compte l'existence des groupes de sociétés de manière non révolutionnaire en proposant sur certains points des solutions pratiques déjà existantes en jurisprudence. A cet égard il faut prendre en considération la directive européenne sur la restructuration et l'insolvabilité du 6 juin 2019 qui vient harmoniser à minima le droit de faillite des états membres et notamment son articulation avec le règlement d'insolvabilité du 2015 en ce qui concerne l'appréhension de groupes de sociétés. L'objectif de cette thèse sera dans un premier temps d'étudier par une approche analytique comment le droit interne et le droit européen viennent appréhender les difficultés des groupes de sociétés et dans un second temps, d'analyser par une approche comparative leur articulation avec la directive européenne sur la restructuration et l'insolvabilité.

  • Aminata Diop, La profession d'avocat et le droit de la concurrence, thèse soutenue en 2021 à Perpignan sous la direction de Yvan Auguet, membres du jury : Christophe Albiges (Rapp.), Marc Gomy et Nicolas Dorandeu    

    L’application du droit de la concurrence dans la profession d’avocat a longtemps fait l’objet de vives réactions causées par la présence d’une forte déontologie qui constitue l’essence même de la profession. Celle-ci encadre les relations entre confrères avocats, entre avocats et autres professionnels, entre avocats et clients et à tous autres interlocuteurs auxquels l’avocat pourra être confronté dans l’exercice de ses fonctions. Toutefois, les avocats sont désormais conscients qu’ils ne peuvent plus se soustraire des règles de concurrence puisqu’ils détiennent une entreprise et exercent une activité économique. De ce fait, la profession d’avocat est soumise à l’application du droit de la concurrence. Aussi, les membres de la profession ainsi que leurs organismes professionnels doivent respecter le droit de la concurrence. A ce titre, l’étude de ce sujet suscitera une grande réflexion sur la cohabitation entre les règles régissant la profession d’avocat et les règles de concurrence indispensables pour le bon fonctionnement du marché.

    Yannik Paquet, Le lot de copropriété, entre complexité et illusion : analyse de la nature juridique du lot de copropriété, thèse soutenue en 2016 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Geneviève Pignarre et Sébastien Pimont, membres du jury : Marianne Faure-Abbad (Rapp.), Jean-François Buet  

    L'acquisition d'un appartement dans un immeuble en copropriété semble être aujourd'hui une opération banale tant pour les consommateurs que pour les praticiens, chacun semblant considérer que l'objet de l'acquisition se limite à "la propriété" d'un appartement dans un ensemble immobilier.La notion de copropriété en France est définie par l’article 1° de la loi du 10 juillet 1965 qui dispose : « La présente loi régit tout immeuble bâti ou groupe d'immeubles bâtis dont la propriété est répartie, entre plusieurs personnes, par lots comprenant chacun une partie privative et une quote-part de parties communes. ». Le lot de copropriété se présente donc comme un lien de droit à vocation perpétuelle instaurée entre des parties de l’immeuble pour permettre la répartition de sa propriété. Le lot de copropriété est finalement la résultante d’une appropriation individuelle (la partie privative) à l’aide d’un procédé collectif (l’indivision généralisée des parties communes) et entre dans la notion plus large de propriété privée.L'analyse de la nature juridique du lot de copropriété vient cependant démontrer que l'objet de l’acquisition par le candidat acheteur est de nature bien différente. Celle-ci réside en une forme d’appropriation complexe en raison des distinctions qu’elle implique entre les différentes composantes du lot mais aussi en raison de la multiplicité des qualifications juridiques qu’elle conjugue.Les droits attachés à la notion de lot de copropriété semblent être des droits complexes, tantôt droits personnels, tantôt droits réels, combinant pleine propriété, indivision, servitudes, usufruit et nue-propriété, ce que l’on pourrait appeler « la propriété plurielle », une forme de propriété « caméléon » avec des composantes hétérogènes.Le candidat acquéreur n’achète pas un appartement dans un immeuble mais, en réalité, une quote-part indivise dans des choses communes dont il ne connait ni l’étendue ni l’état ainsi que la jouissance exclusive d’un volume dénommé « partie privative » dont l’étendue est à la fois le critère et la conséquence (l’usage exclusif)L’analyse met en exergue une réelle discordance entre ce que les copropriétaires pensent posséder et la complexe réalité juridique de l’étendue de leur propriété et des droits et devoirs qui en découlent. Le découpage ainsi opéré démontre l’insécurité juridique du statut mis en place par la loi du 10 juillet 1965 ; c’est « l’illusion » de la copropriété immobilièreSi le statut de la copropriété devait être revu afin d’expliquer clairement au consommateur, qu’est le candidat copropriétaire, l’objet de son acquisition et ses implications juridiques et financières, il est fort à craindre qu’il se tourne vers une forme de propriété moins absconse.

    Paradis Kamkar, Le photovoltaïque, une « innovation verte » à l'épreuve du droit : analyse synthétique et critique du cadre juridique photovoltaïque visant le particulier à la Réunion, thèse soutenue en 2015 à La Réunion sous la direction de Céline Kuhn et Mireille Marteau-Lamarche    

    Sous l'impulsion de l'Union européenne et de l'ouverture des marchés, le droit de l'énergie a considérablement évolué ces dix dernières années. Les textes en matière d'énergie solaire photovoltaïque se sont amplifiés depuis la loi « Pope » jusqu'aux lois « Grenelle I » et « Grenelle II », et récemment avec la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, suivies de nombreux décrets pour leur application et une jurisprudence de plus en plus abondante en la matière. Il en résulte un ensemble considérable de textes évolutifs et complexes dont l'accès reste difficile à appréhender et à appliquer. Cette instabilité des règles régissant la matière – certes inévitable au regard des nécessaires changements requis par toute innovation – est source d'insécurité juridique et s'avère extrêmement déstabilisante pour les acteurs du secteur en quête de visibilité. En outre, l'installation d'une centrale de production d'électricité photovoltaïque au sein de son habitation, est à la fois un projet d'investissement et une opération de construction immobilière, qui exige des garanties tant sur le plan financier qu'au niveau de la construction (sûretés et assurances) pour permettre de mieux maîtriser les risques et rassurer les parties au projet. Néanmoins, les nombreux freins contractuels, administratifs et financiers ralentissent le développement du photovoltaïque et se heurtent aux ambitions de promouvoir cette « électricité verte » sur l'ensemble du territoire et notamment parvenir à l'autonomie énergétique de l'île de La Réunion. Ainsi, cette étude présente et analyse le droit de l'énergie photovoltaïque, visant notamment le particulier à La Réunion, sous ses différents angles (fiscal, financier, contractuel, administratif, urbanistique, des responsabilités) – à jour des textes les plus récents – et en explicite les modalités d'application à la lumière des multiples textes réglementaires, législatifs, guides professionnels et de la jurisprudence, que ce soit celle des tribunaux ou des autorités de régulation.

    Sûrsikya Thomas Steve Karfo, Paiement des créanciers, sauvetage de l'entreprise : étude comparative des législations OHADA et française de sauvegarde judiciaire des entreprises en difficulté, thèse soutenue en 2014 à Toulouse 1 sous la direction de Sébastien Neuville, membres du jury : Georges A. Cavalier (Rapp.), Moussa Thioye  

    La dynamique du droit des procédures collectives tient dans l’antinomie de ses fondements : liberté individuelle, intérêt général. Ces fondements subjectif et objectif expliquent la dichotomie des finalités du Droit positif des procédures collectives : paiement des créanciers, sauvetage de l’entreprise défaillante. Les législations contemporaines s’ordonnent autour de ces deux objectifs en érigeant des systèmes juridiques ayant une dominante soit contractuelle, soit institutionnelle. C’est le cas respectivement du droit OHADA et du droit Français qui sont l’objet de notre étude. Notre propos est que si l’antinomie des fondements aboutit à une dualité de systèmes juridiques de faillite, elle n’empêche pas une convergence des législations. Globalement, l’observation révèle que la dichotomie des objectifs des lois de faillite tend à s’estomper pendant la phase préparatoire du sauvetage, plus précisément dans les effets de l’ouverture de la procédure de sauvetage sur les créanciers. On peut ainsi observer, à ce stade de la procédure, une quasi-similitude des législations OHADA et française ; bien que les finalités du sauvetage soient divergentes, les techniques juridiques adoptées vis-à-vis des créanciers sont mutatis mutandis identiques. Identité qui témoigne de leur universalité, donc de leur efficacité. En revanche, l’irréductibilité des conceptions subjective et objective reparaît à l’étape de la solution de la faillite. Celle-ci révèle les véritables préoccupations du législateur lorsqu’il institue des procédures de redressement de l’entreprise. La solution aboutit à la mise en œuvre de mécanismes qui, soit organisent l’expression collective des créanciers par voie démocratique (loi de la majorité), soit inhibent la participation de ceux-ci au profit de l’autorité judiciaire. La sauvegarde de l’entreprise est donc, ou une question d’intérêt collectif des créanciers, ou une question d’intérêt général. Cette divergence dans la solution du sauvetage en droits OHADA et français est le témoin de l’antinomie dialectique des fondements des « lois de faillite ».

  • Alexandre Vasquez, La cession des entreprises en difficulté, thèse soutenue en 2012 à Montpellier 1 sous la direction de Philippe Pétel, membres du jury : Nicolas Borga (Rapp.), Marie-Hélène Monsèrié-Bon (Rapp.)  

    Deux techniques permettent d'effectuer la cession des entreprises en difficulté : d'une part, la cession d'entreprise à proprement parler, c'est-à-dire la cession externe plus souvent appelée "plan de cession" en raison des dispositions du Code de commerce. Et d'autre part, la reprise interne de l'entreprise qui conduit l'investisseur à présenter un plan de continuation que celui-ci prenne la forme d'un plan de sauvegarde ou de redressement. Cette étude tente de déterminer les points de convergences et de divergences entre ces deux formes de cession de l'entreprise en difficulté. En apparence, certaines dispositions font de la cession externe la forme de cession la plus attractive, mais en pratique la cession externe entretien une relation conflictuelle avec les autres branches du droit, ce qui peut être une source de risques pour le candidat à la reprise. Afin d'éviter les inconvénients de la cession externe, ce dernier peut se diriger vers la reprise interne. L'étude des conditions et des effets des différentes formes de cession des entreprises en difficulté met en évidence l'existence d'une étroite convergence des deux modes de reprise. De la sorte, la reprise interne s'avère être un mode de cession concurrent de la cession externe. Ainsi il est parfois plus opportun pour le candidat à la reprise d'effectuer une reprise interne qu'une cession externe.