Elodie Djordjevic

Maître de conférences
Droit public.
Université Paris Panthéon-Assas

Institut Michel Villey pour la Culture Juridique et la Philosophie du Droit
  • THESE

    Rationalité et normativité : Hegel et la question du jugement politique, soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Jean-François Kervégan, membres du jury : Catherine Colliot-Thélène (Rapp.), Denis Baranger (Rapp.), Olivier Tinland   

  • Elodie Djordjevic, Lune Bousselmania, Le souverain et les sciences politiques: Essai sur la place du législateur dans le Léviathan, 2024  

    Ce mémoire se propose d'étudier la place du souverain dans le modèle hobbesien de la République ainsi que le rapport de ce dernier aux lois (civiles et naturelles). Ce souverain est à la fois législateur tout puissant, mais aussi face à un objet (le peuple), semble-t-il, pré-déterminé. A l'instar de tout artifice humain, il tend à s'appliquer à la République des lois nécessaires que nous retrouverons dans les lois naturelles. Néanmoins, la détermination de l'autorité hobbesienne sera résolue par le statut des sciences politiques, qui, intégrées aux sciences a priori, feront du souverain une sorte de géomètre face au peuple. Créateur de l'objet, maître de l'apparition du normatif, il ne semblera aux prises qu'avec des contraintes formelles dont il maitrise la mise en positivité. Chaque construction humaine est une mise au visible d'un principe interne, d'une sensation ou d'un désir fondateur, et de cette "mise au visible" apparaît l'objet commun, puis plus tard, l'universel. Le processus systématique de construction des artifices dans l'état de nature semble offrir un modèle type d'étude des derniers artifices de la République : le Léviathan lui-même et le peuple. Ainsi, du premier artifice construit par l'homme (la marque, les mots) au dernier (la République), on tentera de déterminer dans quelles mesures, Hobbes, opère une redéfinition du souverain moderne, désormais autorité et non plus puissance (au sens arendtien du terme). C'est en dernier lieu sur la loi que se portera notre étude. Loi, qui conserve à la fois quelque chose de résolument platonicien, mais aussi, loi désormais positive au moyen de la compétence souveraine.

    Elodie Djordjevic, Élodie Djordjevic (dir.), Hegel et le droit, Éditions Panthéon-Assas et Cairn, 2023, 228 p.  

    Dernier des grands écrits systématiques publiés par G. W. F. Hegel, les Principes de la philosophie du droit ont connu une fortune aussi considérable qu'ambivalente. Deux cents ans après la parution de cette contribution majeure à ce qui se désigne, pour la première fois, comme « philosophie de droit », ce volume examine plusieurs aspects de la pensée du droit qu'elle engage et qui, pour être féconde, est réputée être d'un abord difficile. Selon une perspective thématique et non exclusivement exégétique, il souhaite contribuer à répondre aux questions qu'un lecteur soucieux du droit et de ses enjeux contemporains peut adresser à la pensée hégélienne : qu'est-ce que le droit pour Hegel ? Sa conception ménage-t-elle une place aux droits subjectifs ? Quid de la summa divisio entre droit privé et droit public en son sein ? Quels sont les enjeux de la distinction entre société civile et État ? Hegel est-il démocrate ? Quel est son legs auprès des juristes ?

    Elodie Djordjevic, Denis Baranger, Élodie Djordjevic, Conflit des facultés: le droit des philosophes et la philosophie des juristes, Dalloz, 2023, Les fondements du droit, 230 p.  

    Depuis son sixième volume, l'Annuaire de l'Institut Michel Villey est devenu Droit & Philosophie. Droit & Philosophie se veut revue des intersections : entre droit et philosophie, mais aussi entre la culture juridique et la pensée théorique sur le droit, toutes deux appréhendées dans leur contexte historique de longue durée. Sous le titre Conflit des facultés, ce quatorzième volume propose l'examen des rapports - tendus - entre le droit des philosophes et la philosophie des juristes. À partir du texte éponyme de Kant et de certaines des grandes controverses classiques opposant juristes et philosophes, les contributions qu'il rassemble veulent ainsi participer à éclairer les enjeux théoriques comme pratiques et institutionnels que condense l'ambition de la constitution d'une « philosophie du droit ». Une rubrique Varia présente, notamment, un texte inédit de Paul Amselek, ainsi que l'article lauréat du Prix 2022 de la Société française pour la philosophie et la théorie juridique et politique (SFPJ).

    Elodie Djordjevic, Thomas Kuhn, De la loi à la norme. Le « Passe vaccinal » entre incitation, obligation et punition, à l'aune des notions foucaldiennes de biopolitique et de gouvernementalité., 2023  

    Le passe vaccinal est un dispositif temporaire établi durant l’état d’urgence sanitaire. Il conditionne l’accès aux activités de la vie courante à la justification d’un statut immunologique. Ce mémoire mobilise les notions foucaldiennes de biopolitique — renvoyant à l’inclusion du fait de la vie dans la politique — et de gouvernementalité, ou « conduite des conduites », pour délinéer obligation, incitation, et punition dans le cas du passe. Dans les théories contractualistes, obligation et punition étatiques ne sont légitimes que si codifiées dans la loi. Or, le passe établit une obligation vaccinale déguisée », palpable en pratique mais sans existence juridique. De même, il « incite », mais les conséquences de sa non-présentation s’apparentent à une forme de punition. Enfin, son mécanisme s’apparente à une conditionnalisation des droits qui tranche avec leur inaliénabilité dans le contractualisme libéral. Ce mémoire mobilise les travaux de Foucault sur la souveraineté, la discipline et la sécurité — ainsi que son « anti-juridisme », fécond pour contourner certains blocages épistémologiques propres à l’approche « normativiste », exacerbés dans le cadre de la justice d’exception. Le passe illustre l’extension d’un utilitarisme économique aux sphères non-économiques, dans le sillage de l’économie politique. Il invite à repenser les relations entre science et droit, ainsi que les figures de la loi et de la communité dans la gouvernementalité libérale : si le passeport symbolise classiquement l’appartenance à la communauté politique nationale, à quelle communauté renvoie l’émergence d’un passeport vaccinal, et quel y sont les rôles de l’Etat souverain et de sa loi ?

    Elodie Djordjevic, Anne-Isabelle Couderc, Rousseau fait-il l'économie d'une théorie de l'appropriation contrairement à Locke ?, 2022 

    Elodie Djordjevic, Élodie Djordjevic, Sabina Tortorella, Mathilde Unger (dir.), Les équivoques de l’institution: normes, individu et pouvoir, Éditions Classiques Garnier Numérique, 2021, Classiques Garnier en ligne ( Bibliothèque de la pensée juridique ) 

    Elodie Djordjevic, Jérôme Couillerot, Élodie Djordjevic, Mélanie Plouviez (dir.), Marx et le droit, Dalloz, 2019, Les fondements du droit, 367 p. 

  • Elodie Djordjevic, Isabelle Aubert, Gilles Marmasse, Mathieu Carpentier, Élodie Djordjevic, « Action et causalité. Remarques sur la conception hégélienne de l’imputation »: Remarques sur la conception hégélienne de l’imputation, in Éditions de la Sorbonne (dir.), La pensée et les normes. Hommage à Jean-François Kervégan, Éditions de la Sorbonne, 2021, pp. 25-47       

    Elodie Djordjevic, Sabina Tortorella, Mathilde Unger, « Introduction », in E. Djordjevic, S. Tortorella, M. Unger (dir.), Les Équivoques de l’institution. Normes, individu et pouvoir, Classiques Garnier, 2021, pp. 7-15   

    Elodie Djordjevic, « L’ambivalence normative de l’institution », in Elodie Djordjevic, Sabina Tortorella, Mathilde Unger (dir.), Les Équivoques de l’institution Normes, individu et pouvoir, Classiques Garnier, 2021   

  • Elodie Djordjevic, Élodie Djordjevic, « Le commun sans la communauté : remarques sur la conception politique des droits de Catherine Colliot-Thélène », Presses universitaires de Caen, 2024  

    En m’appuyant plus particulièrement sur Le commun de la liberté, je souhaite ici m’interroger sur le concept de commun qu’élabore la pensée de Catherine Colliot-Thélène – et tâcher d’éprouver la conception de la politique qu’il dessine. Dans cet ouvrage, Colliot-Thélène consolide l’assise conceptuelle de l’interprétation de la démocratie fondée sur les droits qu’élaborait La démocratie sans « demos » et elle déploie dans toute leur étendue les conséquences politiques que recèle une telle conc...

    Elodie Djordjevic, Mélanie Plouviez, Jérôme Couillerot, Sabina Tortorella, « Marx et le droit », Droit et philosophie : annuaire de l'Institut Michel Villey, Dalloz , 2019 

  • Elodie Djordjevic, « Droit et justice au XXIe siècle », le 26 septembre 2024  

    Troisièmes Rencontres de la SFPJ - Société française pour la philosophie et la théorie juridiques et politiques / Third SFPJ Conference organisées par la CEIE, Faculté de droit, Université de Strasbourg et l'IRCM - Institut de recherche Carré de Malberg

    Elodie Djordjevic, « La responsabilité sociale des entreprises : renouvellement ou remise en cause de la liberté du commerce ? », le 04 avril 2024  

    Séminaire général 2024 de l'Institut Villey, Université Paris-Panthéon Assas organisé et coordonné par Élodie Djordjevic et Quentin Epron

    Elodie Djordjevic, « Colloque en hommage à Catherine Colliot-Thélène », le 14 décembre 2023  

    Colloque organisé par l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l'ISJPS (UMR 8103, CNRS-Paris 1), l’HIPHIMO de la Sorbonne (UR1451) sous la direction de Magali Bessone, ISJPS - Katia Genel, Hiphimo - Céline Jouin, Université de Caen, EA Identité et Subjectivité avec l'aide de Etienne Balibar, Patrice Duran, Eva Illouz, Elisabeth Kauffmann et Jacqueline Lagrée

    Elodie Djordjevic, « "Le Commun de la liberté. Du droit de propriété au devoir d'hospitalité" », le 23 juin 2023  

    Table Ronde autour de l'ouvrage « Le Commun de la liberté. Du droit de propriété au devoir d'hospitalité » organisée pour l'Institut Michel Villey par Élodie Djordjevic, Maître de conférences à l'Université Paris Panthéon-Assas

    Elodie Djordjevic, « La République ? Quelles valeurs ? », le 26 mai 2023  

    Organisée par l'Institut Michel Villey et l'École doctorale d'histoire du droit, philosophie du droit et sociologie du droit

    Elodie Djordjevic, « Séminaire général 2023 de l'Institut Michel Villey », le 02 février 2023  

    Séminaire organisé et coordonné par Elodie Djordjevic et Quentin Epron

    Elodie Djordjevic, « Kojève et le droit », le 06 décembre 2021  

    Dirigé par Olivier Beaud (Université Paris II Panthéon Assas) et Sabina Tortorella (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

    Elodie Djordjevic, « Nature de l'homme, nature du droit », le 04 novembre 2021  

    Deuxième édition des Rencontres de Thémis et Sophia organisée par l'Equipe de Recherche en Droit privé (ERDP) dans le cadre de la double licence Droit & Philosophie de l'Université de Poitiers

    Elodie Djordjevic, « Les 200 ans des Principes de la philosophie du droit de Hegel », le 03 juin 2021  

    Organisé par Élodie Djordjevic & Denis Baranger, Université Paris II Panthéon-Assas, Institut Michel Villey

    Elodie Djordjevic, « Le Conflit des facultés », le 29 janvier 2021  

    Organisé pour l’Institut Villey par Denis Baranger et Élodie Djordjevic

    Elodie Djordjevic, « La pensée et les normes », le 21 janvier 2021  

    Colloque organisé par Isabelle Aubert, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/IUF, Élodie Djordjevic, Université Paris II Panthéon-Assas et Gilles Marmasse, Université de Poitiers avec l’ISJPS, l’Institut Michel Villey et le MAPP

    Elodie Djordjevic, « Atelier de Philosophie du Droit », le 30 juin 2014 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Emmanuel Carsin, La coutume et le monde, thèse soutenue en 2023 à Brest sous la direction de David Jousset, membres du jury : Élodie Djordjevic (Rapp.), Gabrielle Radica (Rapp.), Bernard Sève et Dorothée Seysen-Guérin  

    Par la coutume, la société s’incorpore en chacun, et avec elle l’humanité d’un temps. La coutume n’est ni l’affaire des « sauvages », ni celle de l’« ancien temps ». Hegel parle de Sittlichkeit – « coutumité », si le français le permettait. Elle est le fondement de toute sociabilité – la façon dont l’homme fait unité avec l’homme. Elle réalise (objective) concrètement le degré de liberté et de rationalité dont l’humanité est capable, dans les conditions de son existence à une époque déterminée. Par l’habitude, individuelle ou collective, l’homme fait son monde et l’habite. L’habitation du monde prend la forme de la communauté. La société de marché détruit systématiquement la communauté et son fondement coutumier. Elle rend le monde inhabitable. La société de marché détruit toute forme de monde. En même temps, la société de marché libère l’individualité et ouvre l’humanité à son universalité, là où la communauté enferme et particularise. Cette contradiction est au coeur de la modernité capitaliste. Elle exige sa solution. La question d’une communauté humaine, ou d’une Sittlichkeit universelle, est posée.