Loïc Blondiaux

Professeur
Science politique.
Département de Science politique

Centre Européen de Sociologie et de Science Politique
  • THESE

    La fabrique de l'opinion : une histoire sociale des sondages aux Etats-Unis et en France (1935-1965), soutenue en 1994 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Jacques Lagroye 

  • Loïc Blondiaux, Michaël Fœssel, Dominique Rousseau, Nicolas Rousselier, Chantal Delsol [et alii], Sommes-nous toujours en démocratie?: Un modèle à réinventer, Bayard Culture, 2024, À vif, 57 p. 

    Loïc Blondiaux, Marie-Anne Cohendet, Jean-Michel Fourniau, Dominique Bourg (dir.), La démocratie écologique: Une pensée indisciplinée, Hermann et Cyberlibris, 2023  

    Face à l'urgence climatique et écologique, à ses conséquences sociales dont témoignaient les Gilets jaunes ou les citoyens de la Convention pour le climat, peut-on envisager l'avenir de la démocratie autre qu'écologique ? Alors que différentes pathologies de la démocratie, montée des populismes, tentations d'un retour à la décision autoritaire, rejettent la participation et la délibération, le colloque de Cerisy de mai 2019 s'est attaché à établir la chance que l'écologie offre à la liberté et la démocratie de se réinventer. À l'initiative de la Commission nationale du débat public, cette réflexion ne pouvait qu'être indisciplinée : la démocratie écologique se définit à partir de conflits, de ruptures, d'expérimentations et de débats. La constitution de publics démocratiques, les institutions délibératives, les expériences locales, les nouvelles formes de vie plus respectueuse de l'écologie et de la justice environnementale sont explorées dans cet ouvrage croisant éclairages philosophiques, approches juridiques, travaux de sciences sociales et études d'acteurs engagés

    Loïc Blondiaux, Jean-Michel Fourniau, Dominique Bourg, Marie-Anne Cohendet (dir.), La démocratie écologique, Hermann, 2022, Les Colloques Cerisy ( Société ), 432 p. 

    Loïc Blondiaux, Bernard Manin (dir.), Le tournant délibératif de la démocratie, Cairn et Presses de Sciences Po, 2021, Académique, 333 p.  

    Face aux conceptions de la démocratie qui réduisent la décision publique au décompte des votes, la théorie délibérative soutient que la démocratie doit une part essentielle de sa valeur à la formation des volontés politiques des citoyens. Elle préconise une manière particulière d'organiser cette formation : par la délibération collective. Née il y a quelques décennies dans les démocraties libérales, cette théorie a inspiré quantité d'expériences et de pratiques nouvelles : des jurys, panels et assemblées de citoyens ont été mis en place dans de nombreux pays. Une vingtaine de spécialistes internationaux présentent ici ce « tournant délibératif » de la démocratie. Ils analysent les diverses facettes du concept ainsi que ses limites, retracent les multiples recherches de terrain qu'il a suscitées, reviennent sur les débats contemporains autour de l'idéal délibératif et sur les diverses déclinaisons de la démocratie participative

    Loïc Blondiaux, Christophe Traïni (dir.), La démocratie des émotions. Dispositifs participatifs et gouvernabilité des affects: dispositifs participatifs et gouvernabilité des affects, Cairn et Presses de Sciences Po, 2018, Domaine Gouvernances, 245 p.  

    En Inde, le jan sunwai orchestre des règlements de comptes entre fonctionnaires et victimes de l'administration devant un public qui rit, applaudit ou hue. À Grenoble et à Charleroi, les Parlons-en invitent les sans-abris à discuter de leurs difficultés avec leurs concitoyens. Au Chili, la Table de consensus offre aux peuples indigènes spoliés la possibilité de s'épancher auprès des agents du gouvernement… Les pratiques de démocratie participative qui se multiplient à travers le monde afin d'associer les citoyens à la décision sont de hauts lieux d'expression des émotions. Curieusement, la science politique s'est peu intéressée à cette dimension, la considérant comme résiduelle. Pour combler cette lacune, les auteurs ont choisi de révéler son rôle essentiel au sein des conseils de quartier, dialogues citoyens et autres jurys d'assises, ainsi que les interactions constantes entre affects et rationalité. Les cas empiriques qu'ils présentent montrent également que, proscrites ou prescrites selon les effets politiques escomptés, les émotions sont fortement normées dans ces nouvelles arènes de la démocratie, qui doivent bien plus à la volonté des experts de l'ingénierie participative qu'aux élans affectifs spontanés

    Loïc Blondiaux (dir.), Démocratiser la mesure: les indicateurs participatifs, De Boeck, 2018, 207 p. 

    Loïc Blondiaux, Floran Augagneur, Dominique Bourg, Cohendet Marie-Anne, Jean-Michel Fourniau [et alii], Inventer la démocratie du XXIe siècle: L'Assemblée citoyenne du futur : une création institutionnelle inédite, une troisième chambre libérée du court-terme et des intérêts partisans., Les Liens qui Libèrent, 2017 

    Loïc Blondiaux, Jean-Michel Fourniau, Marie-Hélène Bacqué, Démocratie et participation: un état des savoirs, De Boeck, 2011, 348 p. 

    Loïc Blondiaux, Cécile Blatrix, Jean-Michel Fourniau, Rémi Lefevre, Martine Legris Revel, Bertrand Hériard Dubreuil (dir.), Le débat public: une expérience française de démocratie participative, Cairn et La Découverte, 2010, Recherches  

    Le modèle de débat public qu’incarne la Commission nationale de débat public (CNDP) suscite autant d’espoirs que de critiques. Depuis la loi Barnier de 1995, qui en a posé les fondements, jusqu’aux débats organisés en 2006 sur l’EPR, ITER ou la gestion des déchets nucléaires, cette forme de concertation nouvelle des citoyens sur les projets qui les regardent s’est imposée comme un terrain d’expérimentation privilégié des transformations de la démocratie contemporaine. Cet ouvrage collectif dresse un bilan de cette expérience de démocratie participative unique en Europe. Dans quelle mesure conduit-elle à ancrer dans l’action publique le droit à la « participation du public aux processus décisionnels » ouvert par la Convention d’Ärhus et la Charte de l’environnement ? Une trentaine de chercheurs de toutes provenances (science politique, sociologie, sciences de l’information et la communication, droit, aménagement…) partagent ici leurs analyses autour de l’objet politique encore mal identifié qu’est le débat public et sur les effets réels de l’intervention de la CNDP dans l’élaboration des grands projets d’aménagement

    Loïc Blondiaux, Le nouvel esprit de la démocratie: actualité de la démocratie participative, La République des idées et Seuil, 2008, La République des idées, 109 p. 

    Loïc Blondiaux, Martine Legris Revel, Cécile Blatrix, Jean-Michel Fourniau, Bertrand Hériard Dubreuil, Rémi Lefebvre (dir.), Le débat public, La Découverte, 2007, Recherches, 412 p. 

    Loïc Blondiaux, Dominique Cardon (dir.), Dispositifs participatifs, A. Colin, 2006, 203 p. 

    Loïc Blondiaux, Yves Sintomer (dir.), Démocratie et délibération, Hermès Science publications, 2002, 237 p. 

    Loïc Blondiaux, Dominique Reynié (dir.), L'opinion publique: perspectives anglo-saxonnes, CNRS éd., 2001, 285 p. 

    Loïc Blondiaux, Claude Blanckaert, Laurent Loty, Marc Renneville, Nathalie Richard (dir.), L'histoire des sciences de l'homme: trajectoire, enjeux et questions vives, L'Harmattan, 1999, Collection Histoire des sciences humaines, 308 p. 

    Loïc Blondiaux, La fabrique de l'opinion: une histoire sociale des sondages, Éditions du Seuil, 1998, Science politique, 601 p.   

    Loïc Blondiaux (dir.), Les sciences du politique aux États-Unis, L'Harmattan, 1998, Politix, 190 p. 

    Loïc Blondiaux, Bastien François, Eric Agrikoliansky, Jean-Louis Briquet, Dominique Cardon [et alii], Revue des revues, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, 185203 p.    

    François Bastien, Agrikoliansky Eric, Blondiaux Loïc, Briquet Jean-Louis, Cardon Dominique, Georgagakis Didier, Legavre Jean-Baptiste, Pasquier Romain, Sawicki Frédéric. Revue des revues. In: Politix, vol. 10, n°37, Premier trimestre 1997. Télévision et politique, sous la direction de Dominique Cardon et Jean-Baptiste Legavre. pp. 185-203.

    Loïc Blondiaux, Daniel Gaxie, Rapport final de l'enquête sur les attitudes à l'égard de l'immigration et de la présence étrangère en France, Université de Paris I, 1995, 296 p. 

    Loïc Blondiaux, Daniel Gaxie, Brigitte Gaïti, Rapport sur l'analyse secondaire des enquêtes d'opinion relatives à l'immigration et à la présence étrangère en France, Université de Paris I, 1995, 189 p. 

    Loïc Blondiaux, Daniel Gaxie, Brigitte Gaïti, Rapport sur l'analyse secondaire des enquêtes d'opinion relatives à l'immigration et à la présence étrangère en France: Annexes, Université de Paris I, 1995, 86 p. 

    Loïc Blondiaux, Bastien François (dir.), L'imagination statistique, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1994, 194 p. 

    Loïc Blondiaux, Sylvie Bresson Gillet (dir.), Back in the USSR: représentations de l'Union Soviétique, Presses de la Fondation des sciences politiques, 1992, 205 p. 

    Loïc Blondiaux, Guillaume Courty (dir.), En vert et contre tout ?: l'écologie en politique, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1990, 111 p. 

  • Loïc Blondiaux, René Dosière, Gaël Giraud, « Pour une assemblée citoyenne du futur », Réveiller la démocratie, Les Editions de l’atelier, 2022, pp. 148-151 

    Loïc Blondiaux, Alain Grandjean, Thierry Libaert, « Expertise et sciences citoyennes », Quelles sciences pour le monde à venir ? Face au dérèglement climatique et à la destruction de la biodiversité, Odile Jacob, 2020, pp. 212-229 

    Loïc Blondiaux, Cyril Lemieux, Marielle Macé, Laurent Berger, Cécile Vidal [et alii], « 2001 Callon, Lascoumes et Barthe repensent la démocratie », Pour les sciences sociales - 101 livres, Éditions de l'EHESS, 2017 

    Loïc Blondiaux, Richard Nathalie, « « À quoi sert l'histoire des sciences de l'homme ? », », in C. Blanckaert, L. Blondiaux, L. Loty, M. Renneville & N. Richard (dir.), L'Histoire des sciences de l'homme. Trajectoire, enjeux, questions vives, Paris, L'Harmattan, collection «Histoire des sciences humaines», 1999, p. 109-130, 1999 

  • Loïc Blondiaux, « Le participatif en actes : quel avenir pour l’injonction à la participation ? », Questions de communication, 2022, n°41, pp. 73-86 

    Loïc Blondiaux, « Le participatif en actes : quel avenir pour l’injonction à la participation ? », 2022  

    Répondre sur l’avenir n’est jamais chose évidente pour le spécialiste de sciences sociales. Se risquer aux prédictions conduit toujours dans les ornières de la prophétie. Oser la prospective n’a pas bonne presse dans nos disciplines, et pour de solides raisons. En particulier lorsqu’il s’agit de prévoir les évolutions de cette matière labile que sont les comportements politiques et les opinions. Nul, pas même les observateurs les plus savants des mobilisations, n’aurait pu prévoir le surgisse...

    Loïc Blondiaux, « De la démocratie en France »: En finir avec les faux-semblants, Revue Esprit, 2021, n°473, pp. 87-102 

    Loïc Blondiaux, « Présentation », Les Grands Dossiers des Sciences Humaines , 2021, n° ° 63, pp. 50-51   

    Loïc Blondiaux, « Éditorial », Participations , 2014, n° ° 10, pp. 5-11   

    Loïc Blondiaux, « Publier aujourd'hui une revue de sciences sociales », Politix , 2013, n° ° 100, pp. 221-256    

    Le lecteur pourra prendre connaissance dans ces pages des interventions de la table ronde qui s’est tenue lors des journées d’étude organisées par Politix en vue de ce centième numéro. Ses participants ont, à partir de leur expérience propre, réfléchi aux opportunités et aux contraintes qui définissent actuellement l’édition de revues dans les sciences sociales.

    Loïc Blondiaux, Patrick Hassenteufel, Cécile Lavergne, Patrick Le Galès, Thomas Parisot, « Débat : Publier aujourd'hui une revue de sciences sociales », Politix, 2012, n°100, pp. 221-256   

    Loïc Blondiaux, Gilles Jeannot, Sabrina Costanzo, « Démocratie participative : La professionnalisation, un enjeu décisif ! », Territoires de l'Association pour la démocratie et l'éducation locale et sociale (ADELS), 2012, n°523, pp. 8-11 

    Loïc Blondiaux, « Un bilan des recherches sur la participation du public en démocratie : beaucoup de bruit pour rien ? », Participations , 2011, n° ° 1, pp. 8-35    

    RésuméLa foisonnante littérature sur la participation donne au premier regard une impression d’éclatement. Il est possible cependant de dégager de cet état des savoirs sur la participation du public en démocratie, quelques postures partagées et une série de questions transversales, autour desquelles un débat scientifique peut se nouer. Ces huit questions nodales démontrent à quel point la participation peut être un analyseur fécond des phénomènes sociaux et politiques plus larges qui la rendent possible et la contraignent. Ces problématiques sont autant d’enjeux qui rendent nécessaire l’établissement de passerelles entre les recherches, par-delà les disciplines et les cadres théoriques mobilisés, justifiant ainsi la création d’une revue et d’un réseau de chercheurs spécialisés dans ces questions.

    Loïc Blondiaux, « L'impératif délibératif », Rue Descartes , 2009, n° ° 63, pp. 28-38   

    Loïc Blondiaux, Yves Sintomer, « L'impératif délibératif », Rue Descartes, 2009, pp. 28-38 

    Loïc Blondiaux, « Démocratie délibérative vs. démocratie agonistique ? : Le statut du conflit dans les théories et les pratiques de participation contemporaines », Raisons politiques , 2008, n° ° 30, pp. 131-147   

    Loïc Blondiaux, « Faut-il se débarrasser de la notion de compétence politique ? : Retour critique sur un concept classique de la science politique », Revue française de science politique , 2007, n° 57, pp. 759-774    

    RésuméL’article propose un inventaire critique des recherches portant sur la notion de « compétence politique » dans la science politique contemporaine. En premier lieu, il s’interroge sur les raisons qui expliquent pourquoi le niveau de connaissance politique des citoyens ordinaires est devenu un objet central de la discipline. En second lieu, il revient sur la manière dont cette question est abordée traditionnellement et les postulats sur lesquels reposent les définitions classiques de ce concept. Au final, il pose la question suivante : « does political competence still matters ? » en invitant à réfléchir à l’utilité de cette notion pour comprendre les transformations des attitudes politiques contemporaines ».

    Loïc Blondiaux, « Le nouveau régime des opinions : Naissance de l'enquête par sondage », Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle , 2004, n° ° 22, pp. 161-171   

    Loïc Blondiaux, Yves Sintomer, « L'impératif délibératif », 2002, pp. 17-35    

    L'impératif délibératif Loïc Blondiaux, Yves Sintomer Un changement idéologique accompagne les transformations actuelles des pratiques politiques dans les démocraties contemporaines. Il passe par la valorisation de certaines notions : la discussion, le débat, la concertation, la consultation, la participation, le partenariat, la gouvernance. Deux phénomènes sont à l'œuvre. Dans la sphère de l'action politique se multiplient les dispositifs qui visent à intégrer une pluralité d'acteurs et à mettre la décision en débat. Dans la sphère académique la référence à la démocratie délibérative connaît aujourd'hui un succès croissant, en particulier dans le monde anglo-saxon. Existe-t-il un lien entre ces deux mouvements ? Assiste-t-on, avec la montée de cet impératif délibératif, à l'émergence d'un nouvel idéal de gouvernement ? Quelles sont les effets réels induits par la multiplication des dispositifs de participation et des procédures de délibération sur les acteurs, les mobilisations et les décisions collectives ? Cet article tente de répondre à ces différentes questions.

    Loïc Blondiaux, « Sondages et délibération. Une épistémologie alternative de l'opinion publique ? », 2002, pp. 167-180    

    Sondages et délibération. Une nouvelle épistémologie de l'opinion publique ? Loïc Blondiaux La critique des sondages traditionnels connaît aujourd'hui un renouveau. Différentes techniques, à l'instar du sondage délibératif ou du questionnaire de choix, visent à produire une opinion publique « informée » et délibérative. En dépit de leur développement encore marginal en France, de tels dispositifs s'inscrivent dans un processus de reformulation du concept d'opinion publique à la lumière d'un idéal de délibération collective. Dans ce modèle en voie de formation, l'opinion publique ne peut plus être assimilée à une somme arithmétique d'opinions individuelles recueillies séparément et dans un contexte privé mais doit être pensée comme le produit d'un processus d'information, d'argumentation et de discussion à la construction duquel la technique d'enquête participe.

    Loïc Blondiaux, « La délibération, norme de l'action publique contemporaine ? », Revue Projet , 2001, n° ° 268, pp. 81-90    

    Resumé Depuis quelques années, le thème de la délibération - associé à celui de la gouvernance - devient une sorte de lieu commun de la réflexion politique. Les dispositifs de «délibération» sont multiples : états généraux, conférences régionales, conseils de quartier, consultations (groupes de jeunes, anciens, immigrés). Quels en sont les soubassements, les ambiguïtés, les chances  ?

    Loïc Blondiaux, Philippe Veitl, « La carrière symbolique d'un père fondateur. André Siegfried et la science politique française après 1945 », 1999, pp. 4-26    

    ■ Loïc Blondiaux, Philippe Veitl : La carrière symbolique d'un père fondateur. André Siegfried et la science politique française après 1945 Le cas d'André Siegfried et de son; Tableau politique de la France de l'Ouest est interrogé sous l'angle d'une histoire sociale de la réception des œuvres scientifiques. Il s'agit tout à la fois de comprendre comment A. Siegfried a pu. devenir «le père fondateur» de la, science politique française et de reconstituer les moments successifs d'apparition de trois modalités d'interprétation * de l'œuvre au sein de cette discipline. Les débuts de la sociologie électorale, dans les années quarante et jusqu'à la fin des années cinquante, correspondent à . un moment de fort investissement cognitif et symbolique du Tableau Politique de la France de l'Ouest. Les années soixante et soixante-dix voient le Tableau transformé en icône de la discipline, au moment même où son aura décline. La période la plus récente a vu apparaître . un nouveau mode d'écriture de l'histoire de la discipline; un retour historiographique sur l'œuvre et sur son auteur, amenant la révision de leur statut. C'est ainsi que le Tableau a pu se transformer en objet de référence, en objet de révérence et en objet d'histoire.

    Loïc Blondiaux, « Ce que les sondages font à l'opinion publique », 1997, pp. 117-136    

    Ce que les sondages font à l'opinion. Loïc Blondiaux [117-136]. Cet article se propose de revisiter la controverse récurrente autour des sondages et de l'opinion qui traverse les sciences sociales et divise en particulier la science politique. Il commence par recenser les principales critiques adressées aux sondages d'opinion dans la sociologie et la science politique française et anglo-saxonne. Il tente ensuite de reconstituer une brève histoire des usages du concept d'opinion dans le discours savant. La conclusion de ce double inventaire apparaît sans ambiguïté : les sondages ne mesurent pas l'opinion publique au sens où les sciences sociales et le discours politique savant entendent habituellement cette notion. La troisième et dernière partie discute plusieurs hypothèses susceptibles de rendre compte de l'extraordinaire réussite de cette étrange mesure de l'opinion publique.

    Loïc Blondiaux, « Les tournants historiques de la science politique américaine », 1997, pp. 7-38    

    Les tournants historiques de la science politique américaine. Loïc Blondiaux [7-38]. La science politique américaine connaît aujourd'hui plusieurs tournants historiques. La «révolution béhavioriste» des années cinquante et soixante a vécu et la discipline est entrée depuis quelques années dans une période de crise et de doute. Les changements actuels sont de trois ordres. On assiste à un intérêt croissant pour l'histoire de la discipline, à une nouvelle reconnaissance de l'histoire comme outil méthodologique et à une montée de l'influence des «minorités» à l'intérieur de la profession. Pourtant les parties centrales de la discipline se modifient peu. L'expansion rapide de la théorie formelle du choix rationnel autant que les positions dominantes qu'ont conservées les héritiers du béhaviorisme indiquent que la science politique américaine reste orientée vers le formalisme et la quantification.

    Loïc Blondiaux, « Mort et résurrection de l'électeur rationnel. Les métamorphoses d'une problématique incertaine », 1996, pp. 753-791    

    La réflexion sur les facteurs explicatifs du comportement électoral s'organise autour d'une vision de l'électeur mais aussi d'une représentation de la démocratie. Nul hasard dès lors si la question de la rationalité de l'électeur hante la sociologie électorale depuis ses origines. A partir d'une relecture historique des débats suscités, principalement aux-États-Unis, par la question de la compétence de l'électorat, l'auteur développe simultanément deux réflexions en forme de constats. La première a trait au caractère historiquement instable et ambivalent de la notion d'électeur rationnel. Qu'est-ce qu'un vote rationnel? S'agit-il d'un acte pur de la raison ou d'un acte qui se conforme simplement à une certaine forme de rationalité procédurale? Les références à la rationalité dans l'histoire des études électorales aux États-Unis ont oscillé entre ces deux définitions, la seconde ayant progressivement phagocyté la première au point que le concept de rationalité, tel qu'il s'applique aux études électorales, ait sans doute aujourd'hui per­du tout sons sens. La seconde discussion renvoie à la manière dont s'articulent depuis les origines deux types de questionnements autour de l'électeur, l'un de type descriptif (comment les gens votent-ils?) et l'autre de type normatif (votent-ils comme l'on doit voter dans une démocratie idéale?). La mise en évidence au cœur de la science politique contemporaine d'une telle confusion des problématiques constitue un préalable indispensable à la compréhension de la manière dont se sont progressivement structurés les débats autour de l'opinion publique et du comportement électoral et dont la question de la compétence politique y est aujourd'hui encore posée.

    Loïc Blondiaux, « Le chiffre et la croyance. L'importation des sondages d'opinion en France ou les infortunes d'une opinion sans publics », 1994, pp. 117-152    

    Le chiffre et la croyance. L'importation des sondages d'opinion en France ou les infortunes d'une opinion sans publics. Loïc Blondiaux. [117-152]. A quoi tient la réussite des formes statistiques ? Le cas particulier de la statistique des opinions, saisi ici au moment de l'introduction des sondages d'opinion en France à la fin des années trente incite à prendre en compte, pour répondre à cette question, les variables sociales et politiques qui donnent sens ou non aux énoncés statistiques, permettent ou non la mise en place et la diffusion des instruments de mesure.

    Loïc Blondiaux, « L'invention des sondages d'opinion : expériences, critiques et interrogations méthodologiques (1935-1950) », 1991, pp. 756-780    

    Un retour sur les conditions historiques d'apparition de la technique des sondages d'opinion aux Etats-Unis dans les années 1930 et 1940 peut s'avérer instructif. Il s'agit de restituer la complexité des débats méthodologiques provoqués par l'apparition de cette technique. Pour ses premiers utilisateurs, les interrogations portent essentiellement sur la définition du collectif de personnes à interroger, le rôle de l'intervieweur et la validité des réponses obtenues. L'analyse de ces débats invite à une réflexion élargie sur la genèse, les modalités de standardisation et les conditions d'utilisation d'un instrument statistique de description de la réalité sociale et politique, aujourd'hui largement répandu.

    Loïc Blondiaux, « Comment rompre avec Durkheim ? Jean Stoetzel et la sociologie française de l'après-guerre (1945-1958) », 1991, pp. 411-441    

    Entre 1945 et 1958, la redécouverte de la sociologie américaine et le renouvellement des cadres de la discipline suscitent différents projets de redéfinition des objectifs et des méthodes de la sociologie française. Parmi ces tentatives, celle de Jean Stoetzel apparaît comme l'une des plus originales et des plus révélatrices d'une volonté de s'éloigner de la tradition sociologique française, marquée par l'apport du durkheimisme. Différents facteurs liés à la fois à l'évolution générale de la discipline et à la trajectoire individuelle de Jean Stoetzel permettent d'éclairer ce discours qui s'articule autour de quatre énoncés majeurs : valorisation du travail de terrain, refus de la théorie, standardisation des procédures de recherche et promotion des techniques quantitatives. Au terme de cette présentation, la comparaison de cette vision avec d'autres définitions contemporaines de la discipline incite à en relativiser l'importance.

    Loïc Blondiaux, Daniel Boy, Guillaume Courty, « Comment devient-on un parti ? », Politix, 1990, n°9, pp. 15-17   

    Loïc Blondiaux, Daniel Boy, Guillaume Courty, « L’électorat écologiste : données de base », Politix, 1990, n°9, pp. 53-00   

    Loïc Blondiaux, « Paul F. Lazarsfeld (1901-1976) et Jean Stoetzel (1910-1987) et les sondages d'opinion : genèse d'un discours scientifique », 1990, pp. 5-23    

    PAUL F. LAZARSFELD (1901-1976) ET JEAN STOETZEL (1910-1987) ET LES SONDAGES D'OPINION: GENESE D'UN DISCOURS SCIENTIFIQUE Les sciences sociales ont produit historiquement un discours particulier sur les sondages d'opinion, leur nature et leurs usages. Ce discours doit être analysé si l'on veut comprendre les modalités d'introduction et de légitimation de cette technique en France depuis l'origine. A travers l'exhumation des écrits de Paul F. Lazarsfeld et de Jean Stœtzel, il apparaît que le discours sur les sondages d'opinion est aussi et surtout un discours sur la science.

    Loïc Blondiaux, Philippe Garraud, « Savoir-faire et mobilisation des croyances dans le métier de maire », 1989, pp. 11-16    

    Garraud Philippe. Savoir-faire et mobilisation des croyances dans le métier de maire. In: Politix, vol. 2, n°5, Hiver 1989. Domaines d'élection, sous la direction de Bastien François, Florence Haegel et Jean-Baptiste Legavre. pp. 11-16.

    Loïc Blondiaux, « Les sondages d'opinion : bibliographie », 1989, pp. 50-55    

    Blondiaux Loïc. Les sondages d'opinion : bibliographie. In: Politix, vol. 2, n°5, Hiver 1989. Domaines d'élection, sous la direction de Bastien François, Florence Haegel et Jean-Baptiste Legavre. pp. 50-55.

    Loïc Blondiaux, « Les clubs : sociétés de pensée, agencement de réseaux ou instances de sociabilité politique ? », 1988, pp. 29-42    

    Blondiaux Loïc. Les clubs : sociétés de pensée, agencement de réseaux ou instances de sociabilité politique ?. In: Politix, vol. 1, n°2, Printemps 1988. Regards sur les organisations politiques. pp. 29-42.

    Loïc Blondiaux, S. Shapin, S. Schaffer, Leviathan et la pompe à air, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1995, pp. 176-181    

    Blondiaux Loïc. S. Shapin, S. Schaffer, Leviathan et la pompe à air. In: Politix, vol. 8, n°32, Quatrième trimestre 1995. Le pouvoir des légistes, sous la direction de Annie Collovald et Bastien François. pp. 176-181.

    Loïc Blondiaux, Kantorowicz (Ernst), Les deux corps du Roi, Paris, Gallimard, 1989, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1989, pp. 84-87    

    Blondiaux Loïc. Kantorowicz (Ernst), Les deux corps du Roi, Paris, Gallimard, 1989. In: Politix, vol. 2, n°6, Printemps 1989. Les liaisons dangereuses. Histoire, sociologie, science politique, sous la direction de Sylvain Bourmeau, Dominique Cardon, Annie Collovald et Jean-Philippe Heurtin. pp. 84-87.

    Loïc Blondiaux, Philippe Braud, Élisabeth Dupoirier, Deux lectures pour un "Que sais-je ?", Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 43-45    

    Braud Philippe, Dupoirier Elisabeth. Deux lectures pour un "Que sais-je ?". In: Politix, vol. 1, n°2, Printemps 1988. Regards sur les organisations politiques. pp. 43-45.

    Loïc Blondiaux, Christophe Jaffrelot, Hurtig (Christiane), Les maharajahs et la politique dans l'Inde contemporaine, Paris, Presses de la FNSP, 1988, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 86-88    

    Jaffrelot Christophe. Hurtig (Christiane), Les maharajahs et la politique dans l'Inde contemporaine, Paris, Presses de la FNSP, 1988. In: Politix, vol. 1, n°3-4, Été-automne 1988. Science politique. pp. 86-88.

  • Loïc Blondiaux, Cohendet Marie-Anne, Marine Fleury, Bastien François, Jérôme Lang [et alii], Le Référendum d’Initiative Citoyenne Délibératif, Terra Nova, 2019 

    Loïc Blondiaux, Gérard Longuet, Dominique Cardon, Du côté des indigènes : Gérard Longuet, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 65-67    

    Longuet Gérard, Blondiaux Loïc, Cardon Dominique. Du côté des indigènes : Gérard Longuet. In: Politix, vol. 1, n°2, Printemps 1988. Regards sur les organisations politiques. pp. 65-67.

    Loïc Blondiaux, Alain Lancelot, Marcel Merle, Annie Collovald, Paroles d'institutions : questions à Alain Lancelot et Marcel Merle, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 13-21    

    Lancelot Alain, Merle Marcel, Collovald Annie, Blondiaux Loïc. Paroles d'institutions : questions à Alain Lancelot et Marcel Merle. In: Politix, vol. 1, n°3-4, Été-automne 1988. Science politique. pp. 13-21.

    Loïc Blondiaux, Le règne de l'opinion : Chronique d'une prise de pouvoir, Le Débat, 1996, 1e éd., ° 88, pp. 17-30   

  • Loïc Blondiaux, « Participation citoyenne et démocratie », le 23 mai 2024  

    Colloque organisé sous la direction scientifique de Margaux Bouaziz et Elina Lemaire, Université de Bourgogne.

    Loïc Blondiaux, « Faut-il réformer nos institutions politiques ? », le 05 octobre 2022  

    Organisée par l'Académie des sciences morales et politiques, Institut de France

    Loïc Blondiaux, « Representation, legitimacy and deliberation », le 30 septembre 2022  

    Organisé par l'Ecole Internationale d'Etudes Politiques et le Laboratoire LIPHA, Université Paris-Est Créteil.

    Loïc Blondiaux, « Écrire une nouvelle Constitution au Chili », le 12 juillet 2022  

    Organisées par l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans le cadre du programme COINCIDE

    Loïc Blondiaux, « Le droit constitutionnel à l'épreuve du quinquennat d'Emmanuel Macron », le 10 mars 2022  

    Organisé par Monsieur Thibault Carrere, Enseignant-chercheur en droit public, Le Mans Université, Madame Elsa Kohlhauer, Enseignant-chercheur contractuel en droit public, La Rochelle Université et Raphaël Reneau, MCF en droit public, UBS

    Loïc Blondiaux, « La représentation politique et ses critiques », le 17 septembre 2021  

    Organisé par l’IRJS, Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’Université de Turin

    Loïc Blondiaux, « Les assemblées citoyennes : nouvelle utopie démocratique ? », le 04 décembre 2020  

    Organisé par l’Institut Louis Favoreu/GERJC UMR 7318, DICE.

    Loïc Blondiaux, « L’opinion publique aujourd’hui », le 21 octobre 2020  

    4e Université d’automne de l’Institut Louis Favoreu, UMR DICE.

    Loïc Blondiaux, « La Convention Citoyenne pour le Climat : un retour d'expérience », le 12 octobre 2020  

    Webconférence organisée par l'IRJI, Université de Tours

    Loïc Blondiaux, « Localiser l’épreuve démocratique », le 14 novembre 2019  

    Colloque international du GIS Démocratie et Participation

    Loïc Blondiaux, « Le tirage au sort en politique. Etat des lieux et perspectives contemporaines », le 10 octobre 2019  

    Organisé par l’ENS Lyon

    Loïc Blondiaux, « La pensée indisciplinée de la démocratie écologique », le 13 mai 2019  

    Organisé par l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans le cadre des Colloques Cerisy, sous la direction de Loïc Blondiaux, Dominique Bourg, Marie-Anne Cohendet et Jean-Michel Fourniau

    Loïc Blondiaux, « Les catégorisations des publics minorisés en question », le 06 décembre 2018  

    Organisé pour le laboratoire ERMES par Soline Laplanche-Servigne (ERMES) et Marie-Hélène Sa Vilas Boas (ERMES)

    Loïc Blondiaux, « Les élu·e·s aiment-ils la démocratie ? », le 15 novembre 2018 

    Loïc Blondiaux, « Démocratie sauvage », le 20 février 2018  

    Organisé par l’Université Paris Diderot

    Loïc Blondiaux, « Cinquièmes journées doctorales sur la participation du public et la démocratie participative », le 12 janvier 2018  

    Organisé par le GIS Participation du public, décision, démocratie participative. Ces journées vont permettre à l'ensemble des doctorants de se rencontrer, d'exposer leurs travaux, de confronter leurs hypothèses, leurs méthodes et leurs résultats

    Loïc Blondiaux, « Les principes du gouvernement représentatif, vingt ans après... », le 20 mai 2015 

    Loïc Blondiaux, « Le tournant délibératif. Bilan, critiques, perspectives », le 16 juin 2011  

    Colloque organisé par le CEE, le CESPRA, le CESSP, le CRESPPA, le LabTop, Sophiapol, avec le soutien du GIS Participation et de l'AFSP.

  • Loïc Blondiaux, Les idées font-elles voter? 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Blandine Sillard, L’avènement du "citoyen par projet" , thèse soutenue en 2020 à Paris 1  

    Fabriques d’initiatives citoyennes, pépinières, incubateurs, accélérateurs, booster de projets citoyens… En parallèle des formes institutionnelles de participation politique se développent des dispositifs d’accompagnement de projets citoyens portés par des associations. Elles se constituent en agents activateurs, contribuant au renforcement de l’autonomie et de la capacité des citoyens à agir en portant des projets autonomes dans et pour la cité. Cette thèse s’intéresse à ces démarches d’accompagnement de porteurs de projets citoyens et cherche à comprendre en quoi elles marquent une évolution de la figure du citoyen actif et en proposent une version réactualisée s’incarnant dans la figure du « citoyen par projet ». Elle se penche sur la pratique de l’accompagnement de projets et la manière dont ces associations renouvellent les pratiques d’intermédiation de la citoyenneté politique. Elle questionne l’intérêt que leur portent les pouvoirs publics et met à jour une évolution du gouvernement des conduites participatives destinée à promouvoir cette forme singulière de citoyenneté active. Au moyen de monographies comparées, elle expose les tensions qui traversent un secteur en expansion, dont les acteurs restent polymorphes, et ébauche ainsi une typologie en trois catégories des pratiques d’accompagnement. Ce faisant, elle questionne les potentialités qu’ouvrent ces démarches pour renouveler les stratégies militantes de transformation sociale et proposer une approche individualiste des pratiques émancipatrices.

    Ségolène Charles, L’élu, le citoyen et le praticien , thèse soutenue en 2020 à Paris HESAM en co-direction avec Jodelle Zetlaoui  

    Dans un contexte national de transfert des compétences à l’échelon intercommunal, de diminution de leurs ressources et d'affaiblissement de leurs prérogatives réglementaires, les élus locaux de petites villes et leurs services techniques sont confrontés à des enjeux qui dépassent bien souvent leurs compétences et les moyens dont ils disposent. Or, la mise en œuvre d'un projet urbain participatif suppose d’opérer un changement de paradigme vis-à-vis des cultures politiques et professionnelles dont ils ont hérité. Elle rend manifestement nécessaire de repenser leurs rôles et leurs modalités d'intervention.À partir de l'expérience d’une agence d’architecture et d’urbanisme, cette thèse analyse la place et les modalités d'action de l’élu comme « Maître d’Ouvrage occasionnel » dans le cadre de projets urbains organisés avec des ambitions participatives importantes et inhabituelles pour la collectivité. Basée sur trois études de cas, elle décrit et interprète les difficultés conjointement rencontrées par la petite ville et la structure qui l'accompagne. En s’appuyant sur une démarche de « participation observante » et sur la Théorie de la Régulation Sociale, cette recherche examine les conflits et négociations au sein du système d’acteurs du projet urbain dans lequel gravite l’élu local.

    Ségolène Charles, L'élu, le citoyen et le praticien, thèse soutenue en 2020 en co-direction avec Jodelle Zetlaoui, membres du jury : Marion Paoletti (Rapp.), Antoine Brès (Rapp.), Christophe Demazière et Maïwenn Prigent    

    Dans un contexte national de transfert des compétences à l’échelon intercommunal, de diminution de leurs ressources et d'affaiblissement de leurs prérogatives réglementaires, les élus locaux de petites villes et leurs services techniques sont confrontés à des enjeux qui dépassent bien souvent leurs compétences et les moyens dont ils disposent. Or, la mise en œuvre d'un projet urbain participatif suppose d’opérer un changement de paradigme vis-à-vis des cultures politiques et professionnelles dont ils ont hérité. Elle rend manifestement nécessaire de repenser leurs rôles et leurs modalités d'intervention.À partir de l'expérience d’une agence d’architecture et d’urbanisme, cette thèse analyse la place et les modalités d'action de l’élu comme « Maître d’Ouvrage occasionnel » dans le cadre de projets urbains organisés avec des ambitions participatives importantes et inhabituelles pour la collectivité. Basée sur trois études de cas, elle décrit et interprète les difficultés conjointement rencontrées par la petite ville et la structure qui l'accompagne. En s’appuyant sur une démarche de « participation observante » et sur la Théorie de la Régulation Sociale, cette recherche examine les conflits et négociations au sein du système d’acteurs du projet urbain dans lequel gravite l’élu local.

    Blandine Sillard, L'avènement du "citoyen par projet", thèse soutenue en 2020, membres du jury : Catherine Neveu (Rapp.), Yves Déloye (Rapp.), Ève Chiapello et Christian Laval    

    Fabriques d’initiatives citoyennes, pépinières, incubateurs, accélérateurs, booster de projets citoyens… En parallèle des formes institutionnelles de participation politique se développent des dispositifs d’accompagnement de projets citoyens portés par des associations. Elles se constituent en agents activateurs, contribuant au renforcement de l’autonomie et de la capacité des citoyens à agir en portant des projets autonomes dans et pour la cité. Cette thèse s’intéresse à ces démarches d’accompagnement de porteurs de projets citoyens et cherche à comprendre en quoi elles marquent une évolution de la figure du citoyen actif et en proposent une version réactualisée s’incarnant dans la figure du « citoyen par projet ». Elle se penche sur la pratique de l’accompagnement de projets et la manière dont ces associations renouvellent les pratiques d’intermédiation de la citoyenneté politique. Elle questionne l’intérêt que leur portent les pouvoirs publics et met à jour une évolution du gouvernement des conduites participatives destinée à promouvoir cette forme singulière de citoyenneté active. Au moyen de monographies comparées, elle expose les tensions qui traversent un secteur en expansion, dont les acteurs restent polymorphes, et ébauche ainsi une typologie en trois catégories des pratiques d’accompagnement. Ce faisant, elle questionne les potentialités qu’ouvrent ces démarches pour renouveler les stratégies militantes de transformation sociale et proposer une approche individualiste des pratiques émancipatrices.

    Matthieu Beaufils, Les citoyennetés enfantines. Une étude de la socialisation politique par les écoles à pédagogie "alternative"., thèse en cours depuis 2019 

    Matilde Spoerer, Les peuples autochtones dans la prise de décisions publiques , thèse soutenue en 2018 à Paris 1  

    En mars 2008, l'État chilien ratifiait la Convention 169 de l'OIT, premier instrument juridique de droit international à protéger les droits fondamentaux des peuples autochtones. Un nouveau scénario politique et juridique s'ouvrait ainsi dans un pays où, comme ailleurs, ces peuples connaissent une histoire de domination, de marginalisation et d'exclusion. Cette ratification génère de nouveaux enjeux tant pour les peuples concernés que pour l'État et la société chilienne en plaçant la question de la participation aux décisions qui concernent les peuples autochtones au centre du débat. L'objet de cette thèse est de comprendre les tenants et les aboutissants de la mise en œuvre de la consultation libre, préalable et informée en explicitant le processus d'institutionnalisation de la participation des peuples autochtones au Chili ainsi que les ambivalences de cet espace participatif, censé produire un consentement aux politiques publiques mais qui se heurte à la contestation des autochtones. L'apport de cette recherche réside dans la capacité de montrer la complexité de ces dispositifs de consultation, dans lesquels s'entremêlent des processus de domination et de résistance. Cette thèse rend en effet manifeste leur ambivalence dans la mesure où, tout en reproduisant les asymétries du pouvoir, ces dispositifs participent au renforcement des acteurs dominés. Cette recherche a été réalisée à partir d'une enquête menée au sein et dans les« coulisses» de procédures de consultation mises en place au Chili où se rencontrent autochtones et fonctionnaires gouvernementaux.

    Maïté Juan, Sociologie des initiatives culturelles citoyennes : le pouvoir d'agir entre démocratie participative et économie solidaire, thèse soutenue en 2018 à Paris CNAM en co-direction avec Jean-Louis Laville, membres du jury : Geoffrey Pleyers (Rapp.), Marion Carrel (Rapp.), Julien Talpin et Joan Subirats Humet  

    A travers l’analyse d’expériences citoyennes dans le champ culturel – un centre culturel de gestion communautaire, un centre socioculturel autogéré et une association de médiation artistique -, cette thèse interroge la capacité des initiatives citoyennes à constituer des espaces publics autonomes, en tant que foyers de créativité et de résistance, d’élaboration de discours critiques et de construction d’alternatives concrètes. Face aux limites de l’offre institutionnelle de participation, au formatage entrepreneurial des initiatives citoyennes et à la pénétration marchande du champ culturel, la recherche s’intéresse aux leviers de l’autonomie des espaces publics de la société civile, en combinant deux échelles d’analyse privilégiées : la fabrique des collectifs (institutionnelle, organisationnelle, économique mais aussi sociale et relationnelle) et le rapport aux institutions, à travers la tension entre institutionnalisation et contre-pouvoir, apprivoisement et innovation institutionnelle. S’inscrivant à la croisée de la sociologie économique et de la sociologie politique, les enjeux de cette thèse sont d’articuler les champs de la démocratie participative et de l’économie solidaire afin de saisir les conditions de l’autonomie citoyenne, d’enrichir l'approche habermasienne des « espaces publics autonomes » mais aussi de contribuer à une sociologie de l’émancipation qui, n’évacuant nullement l’attention aux processus de domination et de reproduction, soit apte à mettre en lumière les capacités critiques et instituantes d’espaces publics populaires.

    Matilde Spoerer, Les peuples autochtones dans la prise de décisions publiques, thèse soutenue en 2018, membres du jury : Guillaume Boccara, Marion Carrel, Irène Bellier et David Garibay    

    En mars 2008, l'État chilien ratifiait la Convention 169 de l'OIT, premier instrument juridique de droit international à protéger les droits fondamentaux des peuples autochtones. Un nouveau scénario politique et juridique s'ouvrait ainsi dans un pays où, comme ailleurs, ces peuples connaissent une histoire de domination, de marginalisation et d'exclusion. Cette ratification génère de nouveaux enjeux tant pour les peuples concernés que pour l'État et la société chilienne en plaçant la question de la participation aux décisions qui concernent les peuples autochtones au centre du débat. L'objet de cette thèse est de comprendre les tenants et les aboutissants de la mise en œuvre de la consultation libre, préalable et informée en explicitant le processus d'institutionnalisation de la participation des peuples autochtones au Chili ainsi que les ambivalences de cet espace participatif, censé produire un consentement aux politiques publiques mais qui se heurte à la contestation des autochtones. L'apport de cette recherche réside dans la capacité de montrer la complexité de ces dispositifs de consultation, dans lesquels s'entremêlent des processus de domination et de résistance. Cette thèse rend en effet manifeste leur ambivalence dans la mesure où, tout en reproduisant les asymétries du pouvoir, ces dispositifs participent au renforcement des acteurs dominés. Cette recherche a été réalisée à partir d'une enquête menée au sein et dans les« coulisses» de procédures de consultation mises en place au Chili où se rencontrent autochtones et fonctionnaires gouvernementaux.

    Guillaume Petit, Pouvoir et vouloir participer en démocratie , thèse soutenue en 2017 à Paris 1  

    Les élus locaux veulent associer les citoyens, qui veulent pouvoir être entendus et peser dans les décisions. Ces propositions résument les enjeux d'une démocratie participative, à la fois comme idéal de gouvernement et comme norme de l'action publique locale. La thèse revient sur la mise à l'épreuve de l'impératif délibératif à l'échelle municipale, depuis les années 1990. L'enquête repose sur l'analyse des conditions sociales de la production et de la réception d'offres institutionnelles de participation, dans trois communes de 20 000 habitants. Au travers d'une approche inductive et pluri-méthodologique, nous proposons une sociologie de l'engagement participatif, entre études sur la socialisation politique et sur l'action publique locale. L'attention portée aux contextes, aux acteurs et aux formats de l'offre de participation, permet d'en constater l'institutionnalisation inaboutie et les appropriations socialement situées. Nous argumentons en faveur d'une compréhension dispositionnelle et situationnelle des parcours de participation et de non-participation, pour élaborer une théorie ancrée de l'engagement participatif, entre pouvoir et vouloir. Dans ce cadre, la possibilité intermittente d'une participation réalisée ne se comprend qu'au regard d'un engagement distancié, critiqué, empêché ou évité. En toute fin, si elle est une voie d'intéressement à un intérêt local commun, l'offre de participation voit sa portée sociale et politique fondamentalement limitée par l’encastrement de la participation dans la représentation.

    Tatiana De feraudy, Ce que "hacker la démocratie" veut dire , thèse en cours depuis 2017 

    Guillaume Petit, Pouvoir et vouloir participer en démocratie, thèse soutenue en 2017, membres du jury : Nonna Mayer (Rapp.), Rémi Lefebvre (Rapp.), Céline Braconnier, Guillaume Gourgues et Frédéric Sawicki    

    Les élus locaux veulent associer les citoyens, qui veulent pouvoir être entendus et peser dans les décisions. Ces propositions résument les enjeux d'une démocratie participative, à la fois comme idéal de gouvernement et comme norme de l'action publique locale. La thèse revient sur la mise à l'épreuve de l'impératif délibératif à l'échelle municipale, depuis les années 1990. L'enquête repose sur l'analyse des conditions sociales de la production et de la réception d'offres institutionnelles de participation, dans trois communes de 20 000 habitants. Au travers d'une approche inductive et pluri-méthodologique, nous proposons une sociologie de l'engagement participatif, entre études sur la socialisation politique et sur l'action publique locale. L'attention portée aux contextes, aux acteurs et aux formats de l'offre de participation, permet d'en constater l'institutionnalisation inaboutie et les appropriations socialement situées. Nous argumentons en faveur d'une compréhension dispositionnelle et situationnelle des parcours de participation et de non-participation, pour élaborer une théorie ancrée de l'engagement participatif, entre pouvoir et vouloir. Dans ce cadre, la possibilité intermittente d'une participation réalisée ne se comprend qu'au regard d'un engagement distancié, critiqué, empêché ou évité. En toute fin, si elle est une voie d'intéressement à un intérêt local commun, l'offre de participation voit sa portée sociale et politique fondamentalement limitée par l’encastrement de la participation dans la représentation.

    Fiorella Bourgeois, Réclamer au gouvernement, répondre au requérant , thèse en cours depuis 2016 en co-direction avec Isabelle Thireau 

    William Arhip Paterson, L'institutionnalisation de la participation , thèse en cours depuis 2016 

    Mario Bilella, La recomposition politique des mondes ruraux. Changements sociologiques, processus d’innovation ₀ démocratique ε et mutation des sociabilités politiques dans trois communes rurales françaises., thèse en cours depuis 2016 

    Nicole Gauthier, Innovations participatives et logiques partisanes : le cas de la campagne de Ségolène Royal en 2007, thèse soutenue en 2013 à Lille 2, membres du jury : Florence Haegel (Rapp.), Laurence Monnoyer-Smith (Rapp.), Fabienne Greffet, Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki    

    A la veille de l’élection présidentielle de 2007, la candidate du Parti socialiste, Ségolène Royal, revendique la transformation des modalités classiques d'une campagne électorale au profit de méthodes participatives. Sans rompre avec certaines techniques habituelles du marketing et de la communication politique, cette démarche se fonde sur des expériences délibératives menées au niveau local ou à l’étranger et sur les capacités interactives d’Internet mises au service de nouvelles pratiques démocratiques. Elle participe à la mutation en cours dans les partis politiques, confrontés à des enjeux de démocratie interne et à une interrogation persistante sur leur représentativité. Dans cette thèse, nous mettons en évidence les tensions, les interactions et les formes d’hybridation entre les logiques partisanes et les innovations participatives. Nous montrons comment la construction de dispositifs participatifs agit comme révélateur des rapports de force entre les principaux acteurs du jeu partisan.

  • Ingrid Tafere, Démocratie sociale et autogouvernement : le pouvoir d'agir et de penser comme enjeux majeurs de la santé humaine, thèse soutenue en 2023 à AixMarseille sous la direction de Joëlle Zask, membres du jury : Mélissa Thériault (Rapp.), Julien Talpin (Rapp.), Francis Chateauraynaud et Christine Noël    

    Dewey dénonce déjà, au siècle dernier les effets du libéralisme comme laisser faire et de l’individualisme, conduisant à des « individus perdus », à une « démoralisation » que l’on voit actuellement d’autant plus se déployer que le monde se complexifie, avec une explosion du taux de dépression, de souffrance au travail, de suicides. Alors que d'un côté les procédures 'participatives' et les débats publics se multiplient, le taux d'abstention est décrié, la confiance en les représentants et les institutions est sérieusement ébranlée. On parle de “crise” de la démocratie, de l’écologie, de la civilisation. La voix des citoyens a du mal à se constituer, à se faire entendre, à 'porter'. Cette thèse est basée sur un travail de terrain en philosophie et sciences sociales, portant sur des dispositifs participatifs institutionnels organisés “depuis le haut” et des initiatives locales dans le quartier de la Belle de mai à Marseille. Elle vise à montrer les insuffisances de la démocratie “participative-délibérative”, si elle n’est adossée à la mise en place d’une véritable “démocratie sociale”, au cœur des modes de vie. Plus précisément, il s’agit de comprendre les enjeux du développement de l’autogouvernement, celui-ci étant fondé sur la mise en place réelle des opportunités nécessaires à l’individuation ainsi qu’au maintien d’un environnement vivable et d’une santé correcte. Enfin, au vu de ces travaux, nous formulons des hypothèses afin d'identifier des normes favorables ou défavorables à l’autogouvernement, à l’activité d’enquête et de constitution de “prises” sur les conditions de sa propre existence, dans une visée pragmatiste tournée vers l’action

    Hugo Touzet, Le travail de l'opinion publique. Sociologie des professionnel·les du sondage d'opinion, thèse soutenue en 2021 à Sorbonne université sous la direction de Pierre Demeulenaere, membres du jury : Sophie Bernard (Rapp.), Nadège Vezinat (Rapp.), Razmig Keucheyan et Élise Verley    

    Les sondages d’opinion sont devenus un élément incontournable de l’actualité sociale et politique contemporaine, utilisés aussi bien par les médias que les acteurs et actrices du champ politique. Ils ont fait l’objet de nombreux travaux sociologiques, tout particulièrement en France depuis la conférence de Pierre Bourdieu en 1972, L’opinion publique n’existe pas. Nombre de ces travaux proposent un regard critique, reprochant aux sondages de constituer des artefacts statistiques en interrogeant les individus sur des sujets dont ils ignorent tout et de ne pas tenir compte de l’inégale répartition de la compétence politique. Pourtant, très peu d’enquêtes se sont penchées sur les producteurs et productrices de ces données d’opinion. C’est l’objet que se donne cette thèse en décalant le regard du sondage vers le travail d’enquête qu’il présuppose. Elle s’intéresse pour cela aux professionnel·les travaillant dans les départements « Opinion » des instituts de sondage. À partir d’une observation participante, d’entretiens semi-directifs et d’une enquête par questionnaire, la thèse montre comment cette activité de production particulière – la mise en nombre de l’opinion publique – se trouve en tension entre la volonté de respecter les standards scientifiques de la « bonne enquête » et un ensemble de contraintes propres au secteur marchand. La thèse présente dans un premier mouvement la genèse de cette profession et les enjeux théoriques autour de la notion « d’opinion publique ». Elle décrit et analyse ensuite l’activité des sondeur·ses d’opinion et interroge le rapport que celles et ceux-ci entretiennent avec les données produites et la critique issue du champ académique.

    Jonathan Bocquet, Les tendances oligarchiques d'un champ politique local à l'épreuve de l'impératif participatif : le cas du Grand Lyon, thèse soutenue en 2020 à Lyon sous la direction de Nathalie Dompnier, membres du jury : Rémi Lefebvre (Rapp.), Marion Paoletti (Rapp.), Guillaume Gourgues    

    Sur la base d’observations et d’entretiens, l’auteur vise à comprendre, à partir d’une étude comparée des partis politiques sur l’agglomération lyonnaise, les logiques d’émergence, de promotion et de réalisation de la démocratie participative ainsi que ses effets sur les acteurs du champ politique. Cette monographie du système partisan lyonnais, se concentre essentiellement sur le Parti socialiste (PS), l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP, devenu LR pour Les Républicains) et Europe Ecologie Les Verts (EELV).L’enquête a pour objectif d’articuler les stratégies individuelles d’acteurs, les cultures partisanes et les mécanismes d’interdépendance du champ. Elle traite de l’organisation partisane en croisant ces trois niveaux : les acteurs qui la composent (et leurs stratégies), les valeurs qui les modèlent et la configuration sociopolitique dans laquelle ils évoluent. Enfin, l’étude porte sur la mise en œuvre dans l’action publique de l’ambition participative par les acteurs précités.La thèse est divisée en trois parties. La première est consacrée à l’ensemble des facteurs structurels, culturels et conjoncturels qui façonnent le champ politique et le comportement des acteurs qui y prennent part. Elle s’intéresse aux mécanismes de l’oligarchie partisane mais aussi au poids des cultures partisanes et des valeurs dans le rapport qu’entretiennent les partis à la question démocratique. Elle permet un retour sur les conditions de réception et de production de l’impératif participatif par les acteurs politiques notamment face aux irruptions mouvementistes. Un chapitre est dédié à l’analyse des enjeux circonstanciés liés à l’avènement de la métropole sur le territoire de l’enquête. La seconde partie se focalise sur le renouvellement des pratiques partisanes et ses effets à l’échelle locale en observant le fonctionnement interne des partis, l’avènement des primaires et l’évolution de l’activité et de la fonction militante en leur sein. Enfin la troisième partie se consacre à la mise en œuvre de l’impératif participatif dans les politiques publiques locales et à la diffusion de cet impératif dans les collectivités. L’auteur tente d’expliquer les facteurs explicatifs de promotion ou de résistance par les élus de la raison participative dans l’action publique locale.L'horizon scientifique de cette monographie est une réflexion plus large sur les systèmes partisans et l’évolution de la démocratie locale entre représentation et participation. En étudiant la manière dont les acteurs de la représentation s’approprient le discours et les démarches participatives ou leur résistent, ce travail met en lumière la faculté de réappropriation par le champ politique des entreprises de subversion du champ. Il donne à voir les mécanismes par lesquels les tendances oligarchiques se perpétuent ainsi que les ressources mobilisées dans la compétition politique

    Adama Sidiki Diourte, Le marché des sondages en France : rapports entre commande et mise en œuvre d'une méthode d'analyse des faits sociaux, thèse soutenue en 2019 à Paris 8 sous la direction de Claude Dargent, membres du jury : Nicolas Sauger (Rapp.), Frédéric Gonthier (Rapp.), Viviane Le Hay, Carine Marcé et Danièle Linhart  

    Les enquêtes par sondage, hier comme aujourd’hui, font l’objet de débat dans la communauté scientifique. Ce débat a tendance à se focaliser non seulement sur certains types d’enquêtes (les sondages d’opinion et les intentions de vote) mais aussi à écarter du champ de la recherche en sciences sociales les rapports sociaux entre les acteurs de la production de ces enquêtes, à savoir les instituts et les commanditaires. Dans cette étude, je me suis proposé d’interroger les relations sociales qui se nouent entre les instituts et leurs clients lors de la réalisation d’une enquête. Pour ce faire, j’ai mené une enquête qualitative auprès des entreprises prestataires de services d’enquête et de leurs clients en France. Le dispositif méthodologique a consisté à effectuer des entretiens semi-structurés avec des personnes en charge de la passation d’une commande d’enquête (chez le commanditaire) et celles en charge de la conception des outils méthodologiques en vue de son exécution (en institut). Les données d’entretiens ont été complétées par une observation participante en institut et par des données secondaires. Ainsi, ce travail décrit les ressorts du circuit d’une enquête produite sur commande. Il apporte des éléments de réponses aux questions sur l’attente des commanditaires vis-à-vis de ces enquêtes, sur la manière dont ces derniers choisissent l’institut prestataire, les logiques et les enjeux attachés à la construction des outils de recueil de données et l’interprétation des résultats d’enquêtes.

    Alex Roy, De l'infrapolitique à la révolution démocratique : ethnographie culturelle du mouvement ATD Quart Monde, thèse soutenue en 2019 à Lyon sous la direction de Éric Charmes et Anaïk Purenne, membres du jury : Marie-Hélène Bacqué (Rapp.), Marion Carrel (Rapp.), Deena White  

    Cette thèse de sociologie est une monographie du mouvement ATD Quart Monde. Fondée en 1958 par le prêtre Joseph Wresinski dans un camp de sans-logis, cette association porte la voix politique des « personnes en situation d’extrême pauvreté » en France et dans le monde. C’est à partir d’un travail de mobilisation sur le long terme et d’une stratégied’émancipation que cette voix émerge au sein de groupes de réflexion. Il s’agit de rendre audible et d’organiser par l’action collective ce que le politiste James Scott appelle le domaine infrapolitique, c'est-à-dire les formes de résistances quotidiennes à la domination qui s’exercent « sous les radars » de la sphère publique. À travers l’ethnographie culturelle de quelques expérimentations démocratiques, ce travail de recherche analyse le processus d’empowerment par lequel des acteurs affaiblis socialement se renforcent collectivement par la construction d’un engagement militant. Ces personnes incarnent la possibilité de l’inclusion politique des catégories de population marginalisées. Avec différents mouvements sociaux, ATD Quart Monde façonne ainsi une révolution démocratique et culturelle. Pour ce faire, la méthode participative de l’association consiste à construire des revendications et des alliances par la confrontation du savoir expérientiel des plus pauvres avec d’autres formes de savoirs. Ceci vient approfondir les connaissances du mouvement qui a recours au registre de l’expertise dans son mode d’action. Avec quelques points de comparaison, l’exemple d’ATD Quart Monde permet finalement d’explorer trois dimensions de l’action collective : réflexive, culturelle et délibérative.

    Quentin Cardi, Les normes de la démocratie à l'épreuve de la participation citoyenne numérique institutionnalisée : une étude de l'appropriation du numérique par le politique dans le cadre des processus de participation citoyenne, thèse soutenue en 2018 à Paris 1 sous la direction de Emmanuel Picavet, membres du jury : Cécile Blatrix (Rapp.), André Lacroix (Rapp.), Stéphanie Wojcik  

    Cette thèse étudie la manière dont les institutions utilisent les procédures numériques dans leur application des processus participatifs, afin d'analyser comment cette utilisation peut résoudre certains des problèmes liés à la démocratie participative que nous nommerons « traditionnelle ». L'exemple du Budget Participatif de Paris, notamment, rend possible la mise en valeur d'une nouvelle manière de concevoir la citoyenneté (qui insiste sur le rôle direct du citoyen dans les procédures de prise de décision, voire même qui lui permet de prendre des décisions de manière autonome), la représentation (par une représentation casuelle et ponctuelle) et la délibération (qui motive le questionnement des phénomènes d'agrégation dans les processus de prise de décision collective et l'étude de la valeur attribuée à de tels phénomènes). Ce travail cherche à ouvrir la voie, d'une manière réflexive, à un éventail d'opportunités qui seraient permises par l'utilisation des outils numériques dans le contexte de la perception, par nature évolutive, des problèmes de la démocratie.

    Baptiste Kotras, Mesurer la parole en ligne : traces, dispositifs et régimes de l'opinion sur le web, thèse soutenue en 2016 à Paris Est sous la direction de Patrice Flichy, membres du jury : Cécile Méadel (Rapp.), Alexandre Mallard (Rapp.), Sylvain Parasie et Dominique Cardon    

    “Know what people think”. Ce slogan, affiché sur la page d’accueil du site de l’entreprise britannique Brandwatch, résume à lui seul la promesse de l’industrie nouvelle associée à l’étude des opinions sur le web : savoir enfin ce que les gens pensent, et cela sans même avoir besoin de le leur demander. Un ensemble d’agences, de start-ups et d’éditeurs de logiciels propose en effet depuis le milieu des années 2000 de connaître les opinions du grand public à partir des millions de publications quotidiennes sur le web social : tweets, billets de blogs, messages sur les forums ou encore commentaires de la presse en ligne. Ces données massivement disponibles sont ainsi investies par des acteurs et des instruments extrêmement variés pour mesurer aussi bien la réputation des grandes marques et entreprises, que les réactions à une campagne publicitaire ou un débat télévisé, ou encore des pratiques de consommation émergentes ; tous ont en commun de s’intéresser pour cela aux opinions non sollicitées des internautes. Cette démarche rencontre par ailleurs un succès considérable depuis plusieurs années : en 2015, soit dix ans après la création des premières entreprises dans ce domaine, l’industrie des logiciels de social media analysis générait 2,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires selon le cabinet Markets and Markets, qui prévoit par ailleurs la croissance de ce marché jusqu’à 17,9 milliards de dollars en 2019. À distance du positivisme qui entoure ces technologies comme d’une critique constructiviste extérieure à son objet, cette thèse cherche à décrire l’émergence de médiations d’un nouveau type qui se saisissent des traces conversationnelles du web social pour la mesure de l’opinion, et renouvellent ainsi le contenu épistémologique et politique de cette catégorie. Partant de l’hypothèse d’une pluralité des formes de l’opinion et des dispositifs qui la mesurent, nous suivons ainsi un ensemble extrêmement varié de modélisations, construites par des start-ups et entreprises innovantes. Nous nous intéressons ainsi dans un premier temps les tentatives de redéfinition de la notion de représentativité par l’échantillonnage de publics mobilisés et influents. Dans un second temps, nous étudions le modèle qui semble l’emporter sur ce marché, fondé sur des logiciels visant l’indexation exhaustive et continue des traces de la conversation en ligne. Mesurant l’opinion comme un flux continu d’événements singuliers, ces instruments rompent définitivement avec l’idée de représentativité et réactualisent une grammaire de l’opinion comme activité collective et discursive, attentive aux dynamiques médiatiques et relationnelles de la discussion en ligne. Ce régime indiciel de connaissance des opinions délaisse donc la quantification des majorités et des minorités pour la mesure des mobilisations et des mouvements de l’opinion.

    Julie Le Mazier, Pas de mouvement sans AG , thèse soutenue en 2015 à Paris 1 sous la direction de Isabelle Sommier  

    La thèse s'attache à rendre compte des conditions pratiques et symboliques d'appropriation par les étudiants grévistes de la seconde moitié des années 2000 en France d'une forme d'organisation, l'assemblée générale (AG), qui fait partie de leur répertoire contestataire depuis les années 1960. Il s'agit ainsi de comprendre comment des formes d'action se reproduisent d'une mobilisation à l'autre, c'est-à-dire comment des acteurs en viennent à avoir recours à l'une plutôt qu'à d'autres qu'ils connaissent, comment ils en font l'apprentissage et comment ils la transforment à la marge en la pratiquant. Elle s'appuie principalement sur une enquête ethnographique menée sur les mobilisations qu'ont connu trois sites universitaires entre 2006 et 2010. Les usages des AG sont façonnés par les luttes internes aux groupes sociaux, politiques et syndicaux impliqués dans l'espace de ces mobilisations, de sorte que leur succès tient à la fois à une entreprise symbolique de justification de ces dernières au nom de la « démocratie » par des courants minoritaires, et à leur plasticité. Elles sont en effet investies de toute une palette de rôles – qui n'ont parfois rien à voir avec des normes « démocratiques ». Elles sont ainsi promues par des militants auxquelles elles permettent d'avoir le sentiment de peser sur une masse d'étudiants, et cela d'autant plus qu'ils appartiennent à de petites organisations qui sont loin de pouvoir mobiliser autant d'adhérents.

    Julie Le Mazier, Pas de mouvement sans AG, thèse soutenue en 2015 sous la direction de Isabelle Sommier, membres du jury : Olivier Fillieule (Rapp.), Bertrand Geay (Rapp.), Paula Cossart   

    Melike Yalçın-Riollet, Construire une participation « acceptable » , thèse soutenue en 2015 à Paris EHESS sous la direction de Michel Offerlé  

    Aux idées de développement et de démocratisation réitérées sur le mode de l'évidence dans les discours politique, militant et scientifique en Turquie, vient désormais s'ajouter celle d'un passage de la démocratie représentative à la démocratie participative. La thèse remet en cause cette approche téléologique ainsi que les analyses unidimensionnelles de la participation (comme problème de culture, de volonté politique ou de conformation aux prescriptions internationales) pour l'aborder plutôt comme produit du travail et des interactions de multiples acteurs. A travers une enquête (entretiens, observations, archives et documents) sur les dispositifs de l'Agenda 21 local, la thèse montre la construction d'une conception spécifique de la participation et d'une institution faible qui confortent à la fois les gouvernants du système représentatif et les ressources des promoteurs de la participation. La première partie présente la mobilisation d'une coalition d'acteurs de la « société civile » spécialisés dans l'import-export symbolique, qui réinterprète et promeut en Turquie l'Agenda 21 local, issu du Sommet de Rio de 1992. La deuxième partie expose le traitement étatique et la codification des dispositifs participatifs, rendus obligatoires et rebaptisés Conseils de Ville, grâce à l'alliance établie avec certains hauts fonctionnaires et au gouvernement AKP cherchant à élargir ses soutiens dans le contexte de réforme de l'administration publique. La troisième partie étudie la pratique du Conseil de Ville, entre règles formelles et informelles de participation, usages des acteurs locaux et dynamiques nationales de centralisation et de personnalisation du pouvoir.

  • David Rotman, La science politique en France : contribution à l'histoire sociale d'une discipline, thèse soutenue en 2022 à Paris 10 sous la direction de Éric Phélippeau, membres du jury : Emmanuelle Picard (Rapp.), Delphine Dulong, Gisèle Sapiro et Charles Soulié    

    À rebours d'une histoire intellectuelle sous forme d'histoire des idées, et au-delà d'une histoire des disciplines académiques limitée à leurs cadres institutionnels, ce travail entend contribuer à une histoire sociale de la science politique replaçant les produits intellectuels dans leurs contextes de production, c'est-à-dire dans les conditions concrètes dans lesquelles des chercheurs et enseignants-chercheurs produisent des travaux portant le label « science politique ». L'enquête porte en particulier sur les transformations des conditions d'accès aux postes académiques et sur les évolutions morphologiques de la discipline, définies dans le cadre de politiques publiques d'enseignement supérieur et de recherche, qu'il convient également d'analyser. Il s'agit par là d'éclairer la façon dont ces transformations, et plus spécifiquement l'évolution des différents modes d'entrée dans les carrières académiques et de socialisation à cet univers professionnel, sont susceptibles de se traduire chez les nouveaux entrants par des formes variables de rapport au métier, des manières de se positionner, de concevoir la recherche et l'enseignement dans la science politique, et ainsi de contribuer aux luttes pour sa définition.

    Marion Lang, Publics populaires , thèse soutenue en 2020 à Lyon sous la direction de Valérie Sala Pala et Ismael Blanco  

    Au croisement d’une sociologie intersectionnelle des classes populaires et d’une sociologie des publics de la participation, cette recherche analyse la hiérarchisation sociale des classes populaires urbaines par les politiques de participation. À partir d’une enquête ethnographique menée dans deux quartiers populaires à Barcelone (Ciutat Meridiana) et Marseille (Malpassé), la thèse montre que les politiques de participation se déploient dans des espaces locaux de participation à l’interface entre espace militant, champ politique et action publique. La catégorie de participation est appropriée localement par des entrepreneurs de participation qui travaillent les modes de catégorisation du public dans la mobilisation d’un public ordinaire. À Barcelone, ils mobilisent les nouveaux habitants des groupes ethniques minorisés. À Marseille, une homologie sociale entre entrepreneures de participation et public ordinaire conduit à la mobilisation de femmes de groupes ethniques minorisés de classe populaire. La légitimation de ces publics induit, en retour, d’autres logiques de participation de la part de publics qui échappent aux cadrages institutionnels. D’une part, on assiste à la démobilisation des fractions précaires des classes populaires par la disqualification de leurs objets de revendication et du fait de leur position sociale et ethnique dominée dans l’espace local . D’autre part, en s’appuyant sur les ressources de l’espace local de participation, un troisième groupe de public, issu des fractions plus stabilisées des classes populaires, met à l’épreuve les normes locales en participant autrement.

    Marion Lang, Publics populaires, thèse soutenue en 2020 sous la direction de Valérie Sala Pala et Ismael Blanco, membres du jury : Marisol García (Rapp.), Julien Talpin et Héloïse Nez    

    Au croisement d’une sociologie intersectionnelle des classes populaires et d’une sociologie des publics de la participation, cette recherche analyse la hiérarchisation sociale des classes populaires urbaines par les politiques de participation. À partir d’une enquête ethnographique menée dans deux quartiers populaires à Barcelone (Ciutat Meridiana) et Marseille (Malpassé), la thèse montre que les politiques de participation se déploient dans des espaces locaux de participation à l’interface entre espace militant, champ politique et action publique. La catégorie de participation est appropriée localement par des entrepreneurs de participation qui travaillent les modes de catégorisation du public dans la mobilisation d’un public ordinaire. À Barcelone, ils mobilisent les nouveaux habitants des groupes ethniques minorisés. À Marseille, une homologie sociale entre entrepreneures de participation et public ordinaire conduit à la mobilisation de femmes de groupes ethniques minorisés de classe populaire. La légitimation de ces publics induit, en retour, d’autres logiques de participation de la part de publics qui échappent aux cadrages institutionnels. D’une part, on assiste à la démobilisation des fractions précaires des classes populaires par la disqualification de leurs objets de revendication et du fait de leur position sociale et ethnique dominée dans l’espace local . D’autre part, en s’appuyant sur les ressources de l’espace local de participation, un troisième groupe de public, issu des fractions plus stabilisées des classes populaires, met à l’épreuve les normes locales en participant autrement.

    Pierre Lénel, Quelle sociologie pour quelle démocratie ? : rationalité, politique, émancipation, thèse soutenue en 2017 à Paris CNAM sous la direction de Antoine Bevort, membres du jury : Patrick Cingolani (Rapp.), Céline Lafontaine, Irène Théry et Virginie Carducci  

    « Quelle sociologie pour quelle démocratie ? Rationalité politique et émancipation » a pour ambition d’interroger les liens entre l’épistémologie, la théorie sociologique et la posture ou le type d’engagement du sociologue dans la cité. Il s’agit d’explorer les conditions de possibilité d’une théorie critique, non idéologique, mais fondée en raison sociologique.Une première partie, s’appuyant sur des recherches actions, s’intéresse à la question de la participation des citoyens. Un premier exemple, une sociologie du Théâtre de l’opprimé, montre comment ce type d’intervention peut être interprété comme un dispositif de subjectivation politique. Un deuxième exemple pose la question de la participation à partir d’une tout autre conception du social. A l’occasion de l’élaboration d’un dispositif de participation citoyenne sur le territoire de Feyzin, nous avons tenté d’articuler une sociologie particulière (théorie de l’acteur-réseau) et une conception de la raison pratique (avec Vincent Descombes) pour construire une Conférence riveraine. Dans ces deux cas ce sont les liens entre paradigme sociologique et modalités d’intervention démocratique qui sont examinés. Une seconde partie, plus épistémologique, s’intéresse au fonctionnement de la discipline sociologique et présente trois tentatives d’élaboration d’une posture qui vise à mettre en son centre la notion (et la pratique) d’espace de controverse. Le premier exemple fait retour sur la Querelle allemande des sciences sociales car cette querelle est exemplaire, à la fois d’une controverse qui tente d’explorer les différents arguments disponibles, à un moment donné, mais aussi, d’un point de vue plus substantiel, pose les fondements de deux interprétations du monde social qui sont toujours actives dans les débats contemporains. Le deuxième se situe à un niveau plus théorique, et, à partir d’un colloque qui réunissait différents auteurs partisans d’une théorie de l’activité pour penser le travail, tente de mettre au jour un point de vue de l’activité qui pourrait être commun à l’ensemble de ces auteurs. L’idée est assez simple : il s’agit de contribuer à construire une cumulativité et un point d’accord dont les auteurs pourraient se revendiquer (notamment dans une perspective politique). Enfin, le troisième prend le risque d’explorer ce que l’on appelle parfois un point de vue « postanthropocentré » (ou « désanthropocentré », les termes sont bien loin d’être stabilisés) en sciences sociales. Si l’on prend au sérieux la question d’un approfondissement de la démocratie, jusqu’où peut-on (doit-on) aller dans cette direction ? Que peut signifier pour la sociologie l’idée de prendre en compte les « non-humains » ? C’est ainsi, au moyen de ces multiples angles d’attaque, que ce travail propose de déployer notre interrogation sur les relations entre épistémologie, sociologie et politique.

    Kseniia Ermoshina, Au code, citoyens : mise en technologies des problèmes publics, thèse soutenue en 2016 à Paris Sciences et Lettres ComUE sous la direction de Cécile Méadel, membres du jury : Arnaud Mercier (Rapp.), Stéphanie Wojcik et Jérôme Denis  

    La thèse étudie les applications dites citoyennes pour mobiles et web qui sont développées en réponse aux problèmes publics variés et basées sur le principe de crowdsourcing. Elle s’intéresse à la fois à la conception de ces dispositifs, à leurs usages et aux façons dont ces outils transforment la communication des citoyens entre eux, et avec les pouvoirs publics. Elle explore les nouveaux formats d’innovation, comme les hackathons civiques, et interroge l’usage du code informatique en tant que nouvel instrument d’action collective.La thèse mobilise une méthodologie qui puise dans les répertoires des STS, de la sociologie des problèmes publics, de la science politique, des sciences de l’information et communication. Appuyée sur l’étude d'applications citoyennes en France et en Russie, elle pose différentes questions : comment traduit-on les problèmes publics en code informatique ; qu’est-ce que ces applications font et font faire ?; comment transforment-elles la participation citoyenne ?La recherche montre que les interfaces des applications façonnent et standardisent la participation en se basant sur les documents de référence : les lois, les réglementations normatives et techniques. Cependant, la standardisation a ses limites : se focalisant sur les moments de faille et des épreuves, telles que les tests, les mises à jour, le débogage des applications, l’enquête rend visibles les détournements et les bricolages mis en place par les usagers qui dépassent le cadrage par les interfaces et participent à la fois à la réécriture des applications et à la redéfinition des problèmes publics.La comparaison entre applications développées par les administrations publiques et projets portés par la société civile permet de distinguer deux façons de communiquer : les chaînes courtes et les chaînes longues. Sans les opposer, la thèse se place dans « l’entre-deux » et analyser les articulations, les agencements de ces réseaux socio-techniques.

    Marilyne Rudelle, « Carte blanche » et « lignes jaunes » : les humoristes d'actualité en travailleurs de la critique, thèse soutenue en 2015 à Bordeaux sous la direction de Éric Macé, membres du jury : Dominique Pasquier (Rapp.), Pierre Leroux  

    Cette thèse étudie comment la critique humoristique de l'actualité dans les médiasaudiovisuels de masse français est devenue un genre médiatique à part entière. Le travail« sérieux », « invisible », aux finalités « visibles », parfois surexposées, des « humoristesd'actualité », s'inspirant de la tradition des bouffons d'antan, revisite quotidiennement lesmises en récit journalistiques en les décalant, par « déboîtement ». Le croisement de troisspécialités sociologiques (des médias, du travail et de la critique), le recours à des entretienssemi-directifs (n=43) et à des corpus médiatiques conséquents (presse écrite et séquencesaudiovisuelles) permettent de décrire des trajectoires, des statuts, des savoirs-faire et des rôlesconstitutifs d'une expérience artistique et professionnelle. En interaction avec leurs deuxprincipales sources d'inspiration (professionnels de la politique et journalistes), les humoristesd'actualité produisent une critique réflexive, contestataire ou dénonciatrice. Cette critiquespécifique, méthode de dévoilement aux règles implicites et explicites, constitue une « carteblanche » pour aller le plus loin possible, malgré les risques (pressions, licenciements, procès,etc.), les polémiques régulières, les tentatives de construction de « lignes jaunes »(philosophique, politique, journalistique), et les controverses à la visibilité parfois maximale(affaire Strauss-Kahn), qui pèsent plus ou moins sur la définition des normes du travail(censure, autocensure, etc.). L'imagination créatrice des humoristes d'actualité participepleinement du processus de « publicisation critique » de la démocratie, et teste son idéal deliberté d'expression.

    Jeanne Demoulin, La participation des locataires : un instrument de gestion dans les organismes HLM, thèse soutenue en 2014 à Paris 10 sous la direction de Marie-Hélène Bacqué, membres du jury : Maurice Blanc (Rapp.), Sylvie Fol (Rapp.), Christine Lelévrier et Claire Carriou    

    Cette thèse interroge les effets de l’intégration de l’impératif participatif dans les organismes HLM à partir de trois terrains de recherche complémentaires : les discours des dirigeants du « Mouvement HLM », les dispositifs de « concertation locative » et les actions de « développement social ». Nous mettons tout d’abord en évidence la manière dont les dispositifs participatifs viennent accompagner le tournant néolibéral de l’action publique à partir de la fin des années 1970 et montrons ce faisant l’ancienneté de la coexistence entre deux formes de participation - la première mettant l’accent sur l’évaluation du service rendu et la seconde sur l’accompagnement social des locataires. Le regard est ensuite porté sur les pratiques actuelles des organismes HLM, étudiées à partir d’une enquête menée au sein d’un organisme HLM dans le cadre d’une convention industrielle de formation par la recherche (CIFRE). En caractérisant les attendus attachés aux dispositifs, les conditions de leur mise en en œuvre et leurs effets sur le système d’acteurs, la démonstration met en lumière le sens donné à la participation dans le milieu HLM, caractérisé par la coexistence de logiques patrimoniale, entrepreneuriale et sociale. Ce faisant, elle enrichit la compréhension des logiques qui président à la formalisation et à la diffusion de dispositifs participatifs dans les sociétés contemporaines d’une part, de leurs effets sur les pratiques professionnelles et les relations entre institutions et individus d’autre part. Cette thèse entend ainsi contribuer à l’analyse des transformations systémiques produites par l’intégration de la participation dans les structures sociales.

    Julien Audemard, Influences interpersonnelles : comment les contextes structurent les opinions et les votes, thèse soutenue en 2013 à Montpellier 1 sous la direction de Jean-Yves Dormagen, membres du jury : Florence Haegel (Rapp.), Céline Braconnier, Daniel Gaxie et Nonna Mayer  

    « Les gens qui parlent ensemble votent ensemble ». En écrivant ces quelques mots, le sociologue britannique William Miller résumait, à la fin des années 1970, une tradition de recherche déjà ancienne : le vote, en tant qu‟expérience de groupe, se joue d‟abord dans les rapports que les citoyens ordinaires entretiennent avec ceux avec qui ils vivent quotidiennement. La recherche présentée dans cette thèse propose de réinterroger cette hypothèse par l‟intermédiaire d‟une enquête visant à saisir comment le contexte social d‟appartenance – entendu comme l‟entourage relationnel d‟un individu - structure la pratique des échanges politiques, et en quoi cette pratique peut-elle impacter les comportements électoraux individuels. L‟enquête en question a donc consisté à adapter la technique de l‟échantillonnage en boule-de-neige à la passation de questionnaires de personne à personne. Partant d‟un échantillon de base de dix personnes mobilisées à trois reprises – en 2009, 2010 et 2012 – il m‟a ainsi été possible d‟identifier des chaînes de relations grâce à la circulation de questionnaires au sein des cercles d‟interconnaissance des participants. En plus de données statistiques, l‟enquête s‟appuie sur une analyse ethnographique de la phase de construction des différents échantillons. Ce travail repose sur le postulat selon lequel les questionnaires élaborés constituent des "objets politiques", avec pour conséquence que les échanges de questionnaires au sein des populations étudiées instaurent de fait un cadre d'interactions présentant une dimension "politique". L‟étude ethnographique de la mise en oeuvre de cette passation offre ainsi l‟occasion de porter un regard original sur les moyens par lesquels des citoyens ordinaires organisent des échanges à dimension politique au sein de leurs réseaux d‟appartenance. Les résultats de cette analyse, confrontés à celle des échanges politiques plus ordinaires pratiqués au sein des contextes identifiés au cours de l‟enquête, montrent que le politique, loin d‟obéir à des logiques autonomes, prend sa source et prolonge les normes et les identités sociales produites par les groupes. La structure sociale du contexte – notamment son degré de cohésion – et sa composition en termes de ressources économiques, culturelles et politiques, déterminent le déroulement des échanges politiques et leur capacité à créer de la mobilisation et à faire en sorte que les identités collectives se traduisent en choix électoraux.

    Clément Viktorovitch, Parler, pour quoi faire ? : la délibération parlementaire à l'Assemblée nationale et au Sénat (2008-2012), thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Florence Haegel, membres du jury : Bernard Manin (Rapp.), Ruth Amossy et Olivier Rozenberg  

    Les théories de la démocratie délibérative admettent deux modèles, dialogique et rhétorique, réservant chacun au Parlement un rôle central : élaborer les décisions par la discussion délibérative ; contribuer à la formation du jugement des citoyens par le débat contradictoire. Cette thèse explore les fondements empiriques de ces modèles. A travers l’analyse argumentative des débats en séance publique et l’observation ethnographique des échanges en commission, elle compare l’idéal normatif aux pratiques du Parlement français. Discussions délibératives et débats contradictoires se révèlent alors faire partie intégrante des interactions parlementaires. La discussion délibérative se déploie principalement au Sénat et en commission, bien qu’elle émerge parfois à l’Assemblée nationale et en séance publique. Son influence sur la législation demeure limitée, sans être pour autant négligeable. L’hémicycle de l’Assemblée nationale apparaît, lui, comme l’espace privilégié du débat contradictoire. Ces résultats plaident en faveur du bicamérisme, qui permet de concilier les rôles pédagogique et législatif des débats parlementaires. Ils mettent également en avant l’incertitude de la séance publique : loin de se contenter d’enregistrer les décisions gouvernementales, celle-ci se révèle fréquemment comme un espace d’arbitrage et d’élaboration des décisions. Cette étude est enfin l’occasion, à travers l’analyse inductive des données recueillies, de proposer une contribution à la théorie politique : identifier les caractéristiques argumentatives de la discussion délibérative, confirmer et préciser les vertus du débat contradictoire, affiner l’effet du huis clos sur les discussions.

    Valérie Morales Gonzales, Le sport en débat , thèse soutenue en 2013 à Strasbourg sous la direction de William Gasparini  

    Dans le contexte d’un renouvellement des formes de gouvernance locale, nous assistons depuis quelques années à des expériences de débat participatif dont le sport est l’objet. Contribuant à un rapprochement à la fois spatial et affectif, ces dispositifs de démocratie participative entendent rénover une démocratie représentative qui serait en crise. A Strasbourg, alors que la démocratie locale s’instaure comme un nouvel outil de l’action publique, le nouveau pouvoir municipal en place depuis 2008 organise les Etats Généraux du Sport (EGS) et engage une dynamique innovante de démocratie par et dans le sport. Issue d’une observation participante et d’une série d’entretiens, cette recherche propose une analyse interne tant du dispositif participatif local visant une nouvelle politique sportive municipale que des caractéristiques des acteurs engagés dans le jeu de la concertation. Elle met en lumière les enjeux sociopolitiques sous-Jacents et invite à mieux comprendre la stratégie des élus dans la conception du débat public et dans la mise en scène de la voix des habitants intéressés par la question sportive. Dynamiques descendantes - au profit des élus - et dynamiques ascendantes - à travers la reconnaissance d’une expertise citoyenne- se conjuguent pour faire émerger un jeu participatif local particulier au carrefour de diverses logiques.

    Valérie Morales Gonzales, Le sport en débat, thèse soutenue en 2013 sous la direction de William Gasparini, membres du jury : Marina Honta (Rapp.), Michel Koebel      

    Dans le contexte d’un renouvellement des formes de gouvernance locale, nous assistons depuis quelques années à des expériences de débat participatif dont le sport est l’objet. Contribuant à un rapprochement à la fois spatial et affectif, ces dispositifs de démocratie participative entendent rénover une démocratie représentative qui serait en crise. A Strasbourg, alors que la démocratie locale s’instaure comme un nouvel outil de l’action publique, le nouveau pouvoir municipal en place depuis 2008 organise les Etats Généraux du Sport (EGS) et engage une dynamique innovante de démocratie par et dans le sport. Issue d’une observation participante et d’une série d’entretiens, cette recherche propose une analyse interne tant du dispositif participatif local visant une nouvelle politique sportive municipale que des caractéristiques des acteurs engagés dans le jeu de la concertation. Elle met en lumière les enjeux sociopolitiques sous-Jacents et invite à mieux comprendre la stratégie des élus dans la conception du débat public et dans la mise en scène de la voix des habitants intéressés par la question sportive. Dynamiques descendantes - au profit des élus - et dynamiques ascendantes - à travers la reconnaissance d’une expertise citoyenne- se conjuguent pour faire émerger un jeu participatif local particulier au carrefour de diverses logiques.

    Federico Tarragoni, « Il faut faire le peuple ! » : sociologie d'un populisme « par le bas » dans les conseils de barrio en Amérique latine contemporaine (Venezuela et Bolivie), thèse soutenue en 2012 à Paris 10 sous la direction de Patrick Cingolani, membres du jury : Étienne Tassin (Rapp.), Christian Laval, Frédérique Langue et Yves Sintomer    

    Le Venezuela d’H. Chávez et la Bolivie d’E. Morales sont les nouvelles terres d’élection du populisme et de la démocratie participative. Si ces deux formes politiques ont tendance à s’y hybrider et à témoigner d’un certain nombre d’affinités électives, les analystes ne se penchent jamais sur les expériences sociales spécifiques auxquelles elles donnent lieu. À travers une ethnographie des pratiques participatives dans des comités de décentralisation des politiques publiques situés dans les barrios - Conseils communaux vénézuéliens et Juntas vecinales boliviennes - cette thèse se propose de problématiser la relation entre pouvoir populiste et politique populaire. Son but est celui d’étudier le champ de pertinence d’un concept largement discrédité dans les sciences sociales, le populisme, à l’aune des politiques du peuple qu’il produit chez les exclus. À la confluence de sociologie des rapports ordinaires au politique et d’histoire « from below », notre thèse propose ainsi une nouvelle conceptualisation du populisme à l’aune des régimes d’identité, d’action et de rupture qu’il ouvre chez les dominés, et qui tournent autour du peuple comme opérateur.

    Thibaud Boncourt, L'internationalisation de la science politique , thèse soutenue en 2011 à Bordeaux 4 sous la direction de Pierre Sadran  

    La thèse a pour objectif de contribuer à l’étude des processus d’internationalisationscientifique à travers l’étude du cas spécifique de la science politique sur la période1945-2010. Elle s’appuie, pour ce faire, sur une comparaison franco-britannique et surun cadre théorique inspiré de travaux de sociologie des sciences et de sociologiepolitique. Articulé autour de la notion de champ, ce cadre constitue la base d’uneanalyse en trois temps. Le premier consiste en une sociohistoire comparée de deuxorganisations transnationales de science politique – l’Association Internationale deScience Politique (AISP) et le European Consortium for Political Research (ECPR). Ledeuxième repose sur une analyse comparée de trois instances de consécration éditoriales– la Revue Française de Science Politique, Political Studies et le European Journal ofPolitical Research. Le troisième est une analyse comparée des carrières internationalesde politistes français et britanniques, sur la base de récits de vie. Les apports de ces troisterrains amènent à conclure, d’une part, à l’émergence progressive d’un champinternational partiellement autonome des espaces nationaux mais dont les règles du jeusont en partie liées aux rapports de force en vigueur dans le champ américain. Ilspermettent aussi, d’autre part, de mettre en évidence une structuration du processusd’internationalisation des champs nationaux par les phénomènes de décentralisation,d’autonomisation et de spécialisation qui modifient, au fil du temps, leur physionomie.

    Thibaud Boncourt, L'internationalisation de la science politique, thèse soutenue en 2011 sous la direction de Pierre Sadran, membres du jury : Sophie Duchesne (Rapp.), Alistair Cole et Gisèle Sapiro    

    La thèse a pour objectif de contribuer à l’étude des processus d’internationalisationscientifique à travers l’étude du cas spécifique de la science politique sur la période1945-2010. Elle s’appuie, pour ce faire, sur une comparaison franco-britannique et surun cadre théorique inspiré de travaux de sociologie des sciences et de sociologiepolitique. Articulé autour de la notion de champ, ce cadre constitue la base d’uneanalyse en trois temps. Le premier consiste en une sociohistoire comparée de deuxorganisations transnationales de science politique – l’Association Internationale deScience Politique (AISP) et le European Consortium for Political Research (ECPR). Ledeuxième repose sur une analyse comparée de trois instances de consécration éditoriales– la Revue Française de Science Politique, Political Studies et le European Journal ofPolitical Research. Le troisième est une analyse comparée des carrières internationalesde politistes français et britanniques, sur la base de récits de vie. Les apports de ces troisterrains amènent à conclure, d’une part, à l’émergence progressive d’un champinternational partiellement autonome des espaces nationaux mais dont les règles du jeusont en partie liées aux rapports de force en vigueur dans le champ américain. Ilspermettent aussi, d’autre part, de mettre en évidence une structuration du processusd’internationalisation des champs nationaux par les phénomènes de décentralisation,d’autonomisation et de spécialisation qui modifient, au fil du temps, leur physionomie.

    Alice Mazeaud, La fabrique de l'alternance : la « démocratie participative » dans la recomposition du territoire régional, Poitou-Charentes 2004-2010, thèse soutenue en 2010 à La Rochelle sous la direction de Brigitte Gaïti, membres du jury : Rémi Lefebvre (Rapp.), Pierre Sadran et Pierre Mazet  

    En 2004, la région Poitou-Charentes connait sa première alternance : l'équipe nouvelle affiche son intention de changer la politique régionale et présente « la démocratie participative » comme un choix de méthode d'action publique discriminant. En analysant conjointement les conditions d'importation et de mobilisation des idées et le travail de négociation, de mobilisation et de transaction entre les acteurs engagés à titre divers dans la production de l'action publique, nous mettons en évidence les dimensions idéologique, politique et institutionnelle de la fabrique de l'alternance, entendue comme le processus au cours duquel une équipe nouvellement élue tente de faire reconnaître son offre politique comme discriminante, de convertir l'organisation aux nouveaux objectifs qui lui sont assignés et de renégocier l'identité, les ressources et la valeur des porte-parole du territoire régional, institués par l'équipe précédente ; porte-parole avec lesquels et sur lesquels elle doit agir pour engager une action de transformation de la société locale et assoir sa position dans la compétition politique. En comparant trois dispositifs participatifs ("Budget participatif des lycées", "Jury citoyen d'évaluation de la politique régionale Transport et Mobilité" et "forum participatif sur l'eau"), nous analysons comment l'environnement régional, institué autour des politiques conduites par l'équipe précédente, se décompose et se recompose au cours de la mise en œuvre des procédures participatives qui mobilisent un public élargi de citoyens ordinaires. Ainsi, nous montrons comment ces instruments participatifs sont des vecteurs et des révélateurs d'une redéfinition du style politique et des catégories d'intervention publique régionaux.

    Jean-Nicolas Birck, Les nouveaux enjeux de la démocratie participative locale : pratiques et usages de la participation citoyenne à Nancy et au Conseil général de Meurthe-et-Moselle, thèse soutenue en 2010 à Nancy 2 sous la direction de Étienne Criqui, membres du jury : Dominique Andolfatto, Fabienne Greffet et Jacques Le Bohec    

    Face à la multiplication des détours participatifs dans la conduite des politiques publiques, il est important de s’interroger sur la capacité de la démocratie participative à constituer un facteur de la mutation de l’action publique locale. Cette réflexion s’est longtemps incarnée dans des positions critiques interprétant son développement comme une imposture destinée à jeter un voile démocratique sur des procédures toujours aussi opaques et sclérosées ainsi que dans des postures normatives cherchant à promouvoir une forme d’engagement civique idéelle et authentique. Notre étude se propose quant à elle d’enrichir une approche pragmatiste visant à déterminer les conditions réelles de sa mise en œuvre et ses effets concrets. Ce travail est mené, afin de mieux rendre compte de l’hétérogénéité des logiques et des pratiques participatives, sur une analyse comparée de plusieurs dispositifs, à l’échelle de la ville de Nancy et du département de Meurthe-et-Moselle. Dans ce cadre, nous avons pu observer un phénomène d’institutionnalisation de la participation citoyenne au sein des collectivités locales. Les conditions de l’émergence d’une norme participative guidant l’action publique paraissent cependant indiquer une certaine retenue, caractérisée par la restriction du champ d’application des procédures participatives ou des savoirs citoyens mobilisés. Les effets provoqués par l’application de la norme participative sur l’espace public local ne manquent pas de susciter de nombreuses interrogations. Les dispositifs étudiés semblent très éloignés des cadres théoriques délibératifs et participatifs. Le défaut d’inclusion, de même que la persistance de logiques de politisation propres au système représentatif interrogent sur la capacité de la démocratie participative à relever les défis qu’elle se propose de surmonter.

    Vanessa Ruget, La science politique américaine et son association , thèse soutenue en 2000 à Bordeaux 4 sous la direction de Michel Bergès  

    De part son hegemonie et la fascination qu'elle exerce dans le monde, la science politique americaine meritait d'etre plus precisement etudiee. Un examen approfondi de ses dynamiques, de son fonctionnement en tant que discipline et de ses principaux courants est propose, notamment au travers de son association, l'american political science association. Trois grands domaines theoriques sont explores : l'histoire de la discipline, la sociologie de la science et des pratiques scientifiques et les theories sociologiques relatives aux organisations et a l'action collective. Priment ceci dit l'histoire intellectuelle, la presentation des grands paradigmes et des politologues les plus influents, ainsi que la mise a jour des logiques de fonctionnement de la discipline. La these s'articule autour de trois parties : la premiere illustre la de la science politique americaine qui a echoue a se doter d'un paradigme unique. La seconde s'attache a mieux cerner l'une des consequences de cet echec c'est a dire la fragmentation theorique et sociologique de cette branche du savoir. Enfin, la derniere partie, plus centree sur l'association, tente de mieux comprendre le role de cette institution scientifique et explique pourquoi, et comment, elle demeure un rouage capital de cette stupefiante machine intellectuelle qu'est la science politique americaine.

  • Amandine Arnaud, La démocratie bioéthique, thèse soutenue en 2023 à Université Clermont Auvergne 2021 sous la direction de Claire Marliac-Négrier, membres du jury : Guylène Nicolas (Rapp.), Arnaud Paturet (Rapp.), Bertrand Mathieu    

    Si on ne peut que constater l'apparition et la multiplication de « nouvelles démocraties », ce phénomène n'est pas sans lien avec la crise traversée par notre système politique. Ces dernières interviennent alors dans des objectifs d'accentuation de la participation citoyenne au sein du processus décisionnel, et de multiplication des droits de l'individu dans un secteur donné de sorte à pallier les défaillances de notre démocratie politique actuelle et ainsi, peut-être, tendre vers cet idéal démocratique tant recherché. La démocratie sanitaire, initiée par loi du 4 mars 2002 dite Kouchner, est l'un des exemples les plus remarquables. Le législateur, souhaitant répondre à une crise de confiance généralisée à l'encontre du système de santé, a tenté de replacer l'usager au cœur même de ce dernier. Toutefois, face à une médecine qui ne se résume plus à soigner et à une pratique médicale s'immisçant dans les moments les plus difficiles et les plus intimes de l'homme, cette démocratie sanitaire, également qualifiée de démocratie en santé, tend à devenir obsolète. C'est pourquoi, l'approche d'une démocratie bioéthique peut apparaître à la fois judicieuse et novatrice dès lors qu'elle rend compte des limites de la démocratie sanitaire pour proposer une réflexion élargie prenant en considération les nouveaux enjeux de la médecine moderne et les réflexions s'y rapportant. Toutefois, cette démocratie bioéthique ne se résume pas seulement à mettre en évidence l'obsolescence de la démocratie sanitaire mais permet, par la même occasion, de faire le constat des lacunes de la démocratie politique et de s'interroger sur d'éventuels points d'approfondissement en vue de dépasser cette crise démocratique. Ainsi, la démocratie bioéthique conforte et renouvèle notre démocratie politique en affirmant, notamment, l'intérêt d'un système représentatif tout en laissant entrevoir de nouvelles exigences qui doivent accompagner ce dernier.

    Maricel Rodriguez Blanco, Du barrage au guichet. Naissance et transformation des mouvements de chômeurs en Argentine (1990 – 2015), thèse soutenue en 2018 à Paris Sciences et Lettres ComUE sous la direction de Philippe Urfalino, membres du jury : Gérard Mauger, Camille Goirand et Françoise Montambeault  

    Cette thèse porte dans une perspective sociohistorique et ethnographique sur le mouvement piquetero en Argentine et ses transformations successives durant les années 2000 en un vaste réseau d’organisation prestataires de services. Ce mouvement est né des actions collectives des chômeurs et travailleurs précaires à la fin des années 1990 contre les effets des réformes « néolibérales » et tient son nom de l’un de ses modes de protestation privilégié, le barrage de route ou piquete. Dès ses débuts, les piqueteros ont fait l’objet d’un double traitement de la part de l’État, entre répression et récupération dans le cadre de la mise en place de programmes de transferts conditionnés des ressources (Conditional Cash Transfer Programs). Dans cette nouvelle configuration de l’action publique ciblée, il s’agit désormais pour l’État de déléguer la distribution des aides sociales aux organisations, au regard de leur proximité territoriale avec les populations précarisées. Or, cette thèse montre que ce rôle flou de guichet, qui tend à introduire d’une manière ou d’une autre de la concurrence entre les organisations, a ainsi rapidement contribué à fragmenter l’espace piquetero, et produit des effets ambivalents sur les pratiques et les trajectoires des participants. La thèse s’appuie sur des méthodes mixtes, qualitatives et quantitatives, à partir d’une enquête de terrain menée pendant 40 mois, entre 2000 et 2015, dans deux provinces argentines. D’une part, à travers une ethnographie et des entretiens biographiques approfondis auprès des leaders, des délégués et des militants de la base (N=104), nous avons observé les interactions entre ces différentes catégories. Une prosopographie des leaders (N=76) nous a, d’autre part, permis à partir des méthodes statistiques de l’analyse factorielle (ACM) et de la classification (CAH) de rendre compte de la structuration de cet espace des organisations. Dans une première partie, la thèse s’attache – à l’appui d’archives et d’entretiens – à mettre en lumière les conditions de possibilité de la cristallisation progressive d’un mouvement social en un espace d’organisations. Nous avons cherché ici à appréhender le contexte, les enjeux et les moyens d’action de ce mouvement contestataire, en rapportant son inscription à l’évolution depuis le début du XXè siècle des rapports entre État, partis politiques et syndicats. La deuxième partie de la thèse est, elle, consacrée à l’analyse des pratiques militantes et des formes d’encadrement au sein des organisations. L’ouverture de la boîte noire des organisations révèle ainsi à quel point leur fonctionnement interne résulte de la capacité d’un ensemble d’intermédiaires à mener un travail de représentation, de mobilisation et de gestion des ressources vis-à-vis de certaines fractions des classes populaires particulièrement disposées à s’engager dans la durée. L’examen statistique des trajectoires de leaders nous renseigne par ailleurs sur les ressources nécessaires à l’occupation d’un tel poste et aussi sur ce que l’engagement fait aux parcours individuels. Enfin, une troisième partie a servi à appréhender les pratiques associatives au sein des organisations. Restituer les logiques de recrutement et les profils des recrutés a donné à voir dans la durée aussi bien les conditions de l’engagement de ces chômeurs et travailleurs précaires que les effets sur leurs trajectoires. L’observation des pratiques notamment lors des assemblées permet de montrer les principes d’encadrement tendus entre militantisme et entreprenariat qui pèsent sur les participants. Si cette fraction de précaires témoigne au sein des classes populaires de formes de mobilisation et de résistance particulièrement exemplaires, ils tendent également à déployer des modalités d’accommodement aux organisations, différenciées suivant leur socialisation et le volume et la nature de leurs ressources.

    Alain Bussière, Territorialisation de l'espace public : une approche polanyienne appliquée au cas de l'Auvergne, thèse soutenue en 2017 à Université Clermont Auvergne‎ 20172020 sous la direction de Éric Dacheux, membres du jury : Jean-Louis Laville (Rapp.), Arnaud Mercier (Rapp.), Éric Agbessi  

    « Territorialisation de l’espace public : une approche polanyienne appliquée au cas de l’Auvergne » est une recherche en Sciences de l’Information et de la Communication portant sur l’espace public contemporain. Cette recherche s’intéresse aux enjeux démocratiques liés à l’existence simultanée de différentes échelles d’articulation des sphères politique, économique et symbolique. Il s’agit d’un travail théorique et empirique appuyé sur le niveau régional auvergnat, mobilisant une épistémologie de la complexité (Edgar Morin), la méthodologie de « l’étude de cas élargie » (Michael Burawoy) et une approche interdisciplinaire.L’espace public est défini comme ayant une double dimension empirique et normative (Jürgen Habermas). Mais en référence aux travaux d’Éric Dacheux, l’espace public est également le fruit d’un compromis particulier, historiquement déterminé, entre les trois ordres politique, économique et symbolique. Par conséquent, l’espace public est le lieu où ces trois systèmes entrent en confrontation et sont en interaction (dimension empirique) et une instance propre à la démocratie (dimension normative). Il est donc le lieu où se jouent, en démocratie, les processus de régulation et de transformation sociale. Le mot « polanyien » fait référence aux travaux de Karl Polanyi (1886-1964) qui ont démontré que même si État libéral, démocratie et « idéologie de marché » sont historiquement liés, ils sont incompatibles à long terme. Cela signifie qu’il est nécessaire de développer une nouvelle relation entre la sphère économique et la sphère politique, compatible avec la démocratie. Les activités communicationnelles dans l’espace public sont considérées comme des relations humaines intentionnelles ayant pour objectif un partage de sens. En contexte démocratique, il s’agit de relations entre des personnes égales et libres aux altérités irréductibles. L’agir communicationnelle peut en être une des modalités, même s’il s’agit davantage d’un idéal normatif, la réalité empirique étant marquée par l’incommunication et l’expression préalable de désaccords à partir desquels peut se construire une activité délibérative.Le terrain de recherche empirique se situe à l’échelle de l’espace public régional, considéré comme un « espace public émergent ». Les outils mobilisés sont des « focus groups », des « entretiens compréhensifs » avec des acteurs politiques et des acteurs de l’ESS vivant en Auvergne, et le fruit d’une observation participante en tant qu’acteur politique. Des pratiques de démocratie participative à l’initiative du Conseil régional sont ainsi décrites et analysées.Cette démarche de recherche aboutit à la proposition d’une représentation d’un « espace public pluriel territorialisé ». Elle défend l’intérêt d’une approche d’économie plurielle en Sciences de l’Information et de la Communication.

    Marine Fleury, La délibération en droit public interne, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Marie-Anne Cohendet, membres du jury : Gweltaz Éveillard (Rapp.), Laetitia Janicot (Rapp.), Jean Gicquel et Bernard Manin  

    La délibération semble intuitivement associée à l’idée de légitimité. Cette étude entend porter un regard nouveau sur cette question. En droit public, la délibération s’organise dans des procédures dont la thèse entend sonder les influences sur la légitimité du droit. L’étude démontre que la délibération repose toujours sur un idéal démocratique, celui de la liberté et de l’égalité de ses acteurs. En revanche, elle révèle les nombreuses limites portées à l’influence de la délibération sur le droit. Aussi, nous soutenons la thèse selon laquelle la délibération ne participe que relativement à la légitimité du droit. En effet, si l’idéal démocratique libéral anime manifestement l’organisation du procédé délibératif, la délibération du droit nous apparaît en revanche comme un échec.

    Hélène Balazard, Quand la société civile s’organise : L'expérience démocratique de London Citizens, thèse soutenue en 2012 à Lyon 2 sous la direction de Didier Chabanet, membres du jury : Marie-Hélène Bacqué (Rapp.), Florence Faucher-King et Tom Wakeford  

    Trois jours avant les élections nationales de 2010 au Royaume-Uni, l’association London Citizens réunit les trois principaux prétendants à la fonction de Premier Ministre. Parmi les 2 200 personnes présentes dans la salle, certaines défilent sur scène et confrontent les candidats à des revendications (portant sur le salaire minimum, les droits des immigrés, les logements abordables et l’accès au crédit), tout en les enjoignant à reconnaître et à promouvoir le rôle de la « société civile » dans la gouvernance londonienne. À la pointe de ce combat, London Citizens représente un très large éventail d’organisations - congrégations religieuses, établissements scolaires, syndicats et autres associations - qui cherchent collectivement à faire entendre leur voix en interpellant les responsables politiques, mais également les acteurs économiques, bousculant ainsi les règles du jeu politique traditionnel. Construite sur le modèle du Broad-Based Community Organizing initié par Saul Alinsky dans les années 1940 à Chicago, London Citizens cherche à mobiliser un très grand nombre de communautés et d’habitants de Londres. Encadrés par des « organisateurs », les différents membres se rencontrent régulièrement et mènent ensemble des actions collectives sur des territoires et des sujets variés. « Démocratique » sous bien des aspects, l’action de London Citizens est aussi ambigüe au regard de sa conception de l’émancipation citoyenne et des changements sociaux visés. C’est une approche pragmatique de la citoyenneté et de la démocratie qui est alors mise en avant.

    Mathieu Olivier Laurent, Les structures non-partisanes dans le champ politique, thèse soutenue en 2011 à Paris 2 sous la direction de Jacques Chevallier, membres du jury : Yves Poirmeur (Rapp.), Laurent Bouvet (Rapp.)  

    Le champ politique est un espace dans lequel s’affrontent des acteurs variés, acteurs qui ne se résument pas aux partis : trop souvent laissés dans l’ombre par la science politique, les clubs et cercles de réflexion, les fondations politiques, les instituts, participent effectivement à la vie politique. L’enjeu de cette étude est de mettre en perspective les modalités d’action des structures non-partisanes, de 1958 à nos jours, en revenant sur leur genèse, leur morphologie, et leurs trajectoires dans le temps : apportant de nouvelles idées, proposant des nouveaux modes de fonctionnement partisans, elles contribuent à faire bouger les lignes du débat politique et pallient les défaillances des partis en matière programmatique et d’écoute des revendications de la société civile. Sans se confondre avec les mouvements sociaux, elles partagent cependant avec ces derniers un militantisme différent de l’engagement classique et utilisent des modes d’intervention bien spécifiques. Malgré des ressources faibles au regard de leurs homologues étrangers (les fondations allemandes, les think tanks anglo-saxons), les structures non-partisanes françaises connaissent une tendance à la professionnalisation et mobilisent de véritables réseaux d’experts pour faire entendre leur voix : à la faveur d’une crise prolongée des organisations partisanes, elles sont appelées à jouer un rôle de plus en plus important dans la construction du « politiquement imaginable », ainsi que dans l’élaboration des politiques publiques.

    Tida Goudiaby, De la participation des citoyens à la production des politiques publiques locales , thèse soutenue en 2009 à Bordeaux 2 sous la direction de Michel Jamet  

    Les notions de participation et de délibération envahissent aujourd’hui le champ des politiques publiques et par là, celui des sciences sociales et politiques. Ils servent à y définir de nouvelles relations entre les élus et les citoyens, les citoyens et la chose publique, et les citoyens entre eux. Au Sénégal la mise en œuvre de dispositifs participatifs dans la conduite de l’action publique locale s’inscrit dans une perspective de démocratisation de cette dernière et de réalisation de sa meilleure efficacité, à des fins de développement. Pour ces raisons, la participation y met en relation divers acteurs que sont les élus locaux, les citoyens à travers leurs représentants, les ONG dans un rôle de médiation et d’arbitrage, et les bailleurs du développement en tant que financeurs privilégiés de projet dans la sphère publique. Ce travail de thèse consiste à tenter de comprendre comment ces acteurs aux positions et intérêts si différents s’approprient les processus participatifs et délibèrent ensemble pour mettre e œuvre l’action publique. Il permet, au delà de la compréhension de ces « configurations singulières »d’acteurs et de leurs investissements dans les processus participatifs, de mettre en perspective les véritables enjeux de la participation dans les collectivités locales au Sénégal.

    Judith Ferrando y Puig, Le citoyen, le politique et l'expert à l'épreuve des dispositifs participatifs , thèse soutenue en 2007 à Paris 5 sous la direction de Dominique Desjeux 

    Laurence Bherer, La politique consultative de la ville de Québec , thèse soutenue en 2003 à Bordeaux 4 sous la direction de Vincent Hoffmann-Martinot  

    La formation de dispositifs participatifs (tels les conseils de quartier, les jurys de citoyens, les audiences publiques, les conférences de consensus, les sondages délibératifs. . . ) semble révélatrice d'un changement paradigmatique de l'action publique contemporaine. La participation des citoyens est en effet une étape incontournable de plusieurs processus de politiques publiques. Cette thèse tente d'éclaircir ce phénomène et s'interroge plus particulièrement sur la constitution d'une norme participative en matière d'action publique. A partir d'un cadre théorique institutionnaliste, nous étudions l'intégration progressive du projet participatif au cadre administratif et politique de le ville de Québec (Canada) afin de déterminer si les dispositifs participatifs mis en place depuis 1989 sont significatifs d'une transformation fondamentale dans la façon de gouverner. L'institutionnalisation est comprise comme le processus par lequel la norme participative rencontre graduellement l'assentiment des acteurs, se démultiplie en plusieurs fonctions, fait l'ojbet d'une routine et obtient les ressources nécessaires pour faire face aux défis quotidiens et extraordinaires de la vie institutionnelle. . . .