Sébastien Caré

Maître de conférences
Science politique.
Faculté de Droit et de Science politique

Institut du Droit Public et de la Science Politique

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • Vice-Doyen aux relations internationales
  • THESE

    Le mouvement libertarien aux États-Unis : genèse, fondements et usages d'une utopie libérale, soutenue en 2007 à Rennes 1 sous la direction de Philippe Portier et James Wilbur Ceaser 

  • Sébastien Caré, La théorie politique contemporaine: courants, auteurs, débats, Armand Colin et Cyberlibris, 2021, 301 p.  

    Après une agonie longue de plus d'un siècle, la théorie politique a connu au début des années 1970 un renouveau majeur, lui permettant d'occuper une place centrale au sein de la science politique contemporaine. Cet ouvrage a pour ambition de rendre compte de cette vitalité retrouvée, en dressant le premier panorama en langue française des théories politiques développées dans le monde occidental depuis cinquante ans. Après l'analyse des doctrines libérales et libertariennes, il examine successivement leurs critiques économiques (socialistes et libérales-égalitaristes), morales (conservatrices, communautariennes et multiculturalistes) et politiques (républicaines, démocratiques et anarchistes), puis envisage deux nouveaux fronts de la critique anti-libérale respectivement occupés par les théories écologistes et féministes. En s'appuyant sur les grands auteurs qui ont théorisé ces différents courants, et en inscrivant leurs pensées dans les débats actuels, ce manuel offre un état des lieux raisonné des réflexions récentes sur les principes qui structurent la vie en commun et les fins qui orientent l'action publique

    Sébastien Caré, Gwendal Châton (dir.), Pratiques du séminaire, Presses de Sciences Po, 2018, 155 p. 

    Sébastien Caré, Gwendal Châton, Serge Audier, Néolibéralisme(s) et démocratie(s), Librairie philosophique J. Vrin, 2016, 242 p. 

    Sébastien Caré, Les libertariens aux États-Unis: sociologie d'un mouvement asocial, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2015, 312 p.  

    Des « marxistes de droite » ? L'expression est couramment employée pour désigner ceux que l'on appelle aux États-Unis les « libertariens ». L'analogie signale que le libertarianisme se présente comme une version subversive et utopique du libéralisme classique, auquel il associe une défense radicale des libertés individuelles et une position isolationniste en politique étrangère. Elle rappelle surtout que les libertariens ne se sont pas contentés de penser le monde, mais qu'ils se sont aussi employés à le transformer. C'est ce que cet ouvrage entend dévoiler au travers d'une enquête sociologique sur le mouvement libertarien contemporain. Pour ce faire, il se propose dans une première partie de restituer l'histoire de la constitution du mouvement, depuis sa rupture avec les instances conservatrices et son idylle avec la gauche radicale dans les années 1960 jusqu'à sa récente fragmentation amorcée dans les années 1980. Dans une seconde partie, il s'attache à rendre compte de la diversité du mouvement aujourd'hui puis examine ses multiples stratégies d'intervention intellectuelle et partisane, à travers notamment l'étude du Parti Libertarien et des think tanks qui s'en réclament comme le Cato Institute et le Mises Institute. Nourri par un travail minutieux de dépouillement d'archives et par une série d'entretiens menée auprès des principales figures du mouvement, ce travail comble un véritable angle mort de la recherche française sur la vie politique américaine

    Sébastien Caré, La pensée libertarienne: genèse, fondements et horizons d'une utopie libérale, Presses universitaires de France, 2009, Fondements de la politique ( Série Essais ), 359 p. 

  • Sébastien Caré, Gwendal Châton, « Néolibéralisme(s) et démocratie(s) », Revue de Philosophie Economique / Review of Economic Philosophy, 2016, n°1, p. ??   

  • Sébastien Caré, « L'idée d'un charisme démocratique a-t-elle un sens ? », le 11 janvier 2018  

    Organisé par la Chaire Jean Monnet Télos Ethos Nomos de l'Europe (TEN Europa), sous la présidence du professeur Arnauld Leclerc

    Sébastien Caré, « Face au conflit des valeurs, quelle démocratie ? », le 20 septembre 2012 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Guillaume Fauvel, La démocratie face à la condition posthumaine : la réponse transhumaniste à l'énigme de l'humanité des hommes, thèse soutenue en 2022 à Rennes 1 sous la direction de Frédéric Lambert, membres du jury : Jean-Michel Besnier (Rapp.), Patrick Troude-Chastenet (Rapp.), Agnès Bayrou-Louis  

    Le transhumanisme promeut un modèle d’humanité intégralement soumis à la seule puissance technoscientifique qui se trouve elle-même orientée par l’idéologie néolibérale. La figure de « l’homme augmenté » ou « posthumain » se constitue sur la réduction de l’humain à ce qui dans sa condition est le plus « gouvernable », le plus docile, le plus facile à diriger et à adapter aux besoins d’efficacité et de performativité économique. Le transhumanisme devient ainsi le support de création et de conditionnement d’une nouvelle subjectivité disposée à se laisser conduire selon les exigences d’une société de marché. Le « posthumain » permettrait d’atteindre l’objectif ultime d’une dépolitisation totale des individus et de la société au profit d’une économisation intégrale des individus et de la société. Prise dans cette sotériologie transhumaniste, l’humanité des hommes n’apparaît plus comme une énigme (aínigma), comme ce que les hommes peuvent “laisser entendre de leur humanité” quand ils sont libres d’en questionner perpétuellement le sens qui renvoie à une Idée indéfinissable et donc essentiellement énigmatique [Robert Legros]. Lorsque l’énigme de l’humanité des hommes fait signe vers la condition politique [Hannah Arendt], elle constitue le moteur d’une démocratie toujours à venir [Jacques Derrida], invitant les hommes à s’approprier librement l’agir politique comme instrument de problématisation du sens de l’humain. Problématisation éminemment politique qui permet aux individus de refuser toute forme de normalisation aliénante de leur existence.En mobilisant les outils de la Théorie critique, de la philosophie politique, des théories de la démocratie et de l’histoire des idées politiques, l’enjeu de cette thèse réside dans l’analyse du mouvement transhumaniste à l’aune d’une domination de l’idéologie néolibérale qui dissimule le fait que l’utopie d’une posthumanité n’est que l’illusion idéologique d’une démocratie qui aura définitivement épuisé son énergie utopique en même temps qu’elle aura cessé de maintenir l’énigme de l’humanité des hommes comme la source politique d’une émancipation véritable.

    Arthur Brière, Le mythe du complot dans le discours de l’entrepreneur de mobilisation, entre réenchantement et dispositif de cadrage : Alex Jones et Yahia Gouasmi, une analyse comparée, thèse soutenue en 2021 à Bordeaux sous la direction de Patrick Troude-Chastenet, membres du jury : Jean-Gabriel Contamin (Rapp.), Céline Bryon-Portet (Rapp.)  

    Cette thèse interroge la manière dont le conspirationnisme participe au réenchantement du monde en s’intéressant aux individus qui produisent ce type de discours : les entrepreneurs conspirationnistes. Ce travail postule que le conspirationnisme, lorsqu’il est identifié au sein du discours d’un entrepreneur conspirationniste de mobilisation, ne doit pas être perçu comme une idéologie ou une croyance autonome mais comme un dispositif de cadrage/élément rhétorique subordonné aux pensées et/ou croyances maitresses de cet entrepreneur.La thèse de cette thèse est que le conspirationnisme participe au réenchantement du monde à deux niveaux : d’une manière manifeste, en étant prédisposé à être accueilli par des pensées et des croyances antimodernes, et d’une manière latente en agissant comme un véritable mythe. Cette thèse va donc à contre-courant des travaux faisant du conspirationnisme un discours de dépossession politique puisqu’il apparait ici comme essentiellement mobilisateur.Ce travail pose aussi l’hypothèse que la constellation mythique du complot connait actuellement une nouvelle mutation due à l’intégration, par certains entrepreneurs conspirationnistes, de la panique morale du transhumanisme dans leur discours, créant de fait le mythe du complot transhumain.La vérification de ces hypothèses consiste méthodologiquement en une analyse de cadres comparée entre deux acteurs : le journaliste et réalisateur Alex Jones aux États-Unis et l’homme religieux chiite et président du Parti Anti Sioniste Yahia Gouasmi en France. La première partie consiste en l’analyse des cadrages diagnostic et pronostic de ces deux entrepreneurs, cela dans le but de mettre à jour la prédisposition du mythe du complot à réenchanter politiquement le monde en étant accueilli par des pensées antimodernes, tout en démontrant le caractère mobilisateur de cette association. La seconde partie s’intéresse au réenchantement latent d’ordre mythique : les principaux mythèmes du mythe du complot ayant évolué après avoir été dévoilés par l’oeuvre séminale de Raoul Girardet, il s’agit de mettre à jour cette recherche afin de présenter les spécificités du complot en tant que mythe neuf, au regard du discours des deux acteurs suscités. Il s’agit par la même occasion de relever la survivance de mythes plus anciens insérés dans le discours conspirationniste et d’en apprécier là aussi les effets mobilisateurs. L’insertion des méthodologies durandiennes que sont mythocritique et mythanalyse au sein de l’analyse de cadres permet d’apprécier cette revivance mythique comme dispositif de cadrage.

    Kevin Brookes, « Ce n’est pas arrivé ici » : sociologie politique de la réception du néo-libéralisme dans le système politique français depuis les années 1970, thèse soutenue en 2018 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Raul Magni Berton et Emmanuel Taïeb, membres du jury : Monica Prasad (Rapp.), François Facchini (Rapp.), Florence Haegel    

    Cette recherche rend compte des difficultés de la diffusion des idées néo-libérales dans la vie politique française de 1974 jusqu’à 2012. Son premier apport consiste à démontrer – à travers un large panel de données sur les politiques publiques, l’opinion publique et les programmes des partis – qu’en France le succès des idées néo-libérales a été moindre par rapport aux autres pays européens. Son deuxième apport consiste à expliquer cette anomalie française, en contribuant plus généralement à la question de la diffusion des idéologies dans un système politique. La réponse se base sur une double étude : une analyse micro-historique centrée sur les acteurs (à partir d’entretiens et d’un travail sur les archives des organisations internationales de promotion du néo-libéralisme), couplée à une analyse macro-sociologique centrée sur les caractéristiques du contexte national. Il est montré que si la diffusion du néo-libéralisme a été moins importante en France par rapport à d’autres pays voisins, c’est en raison de la forte résistance de l’opinion publique à son égard. Celle-ci a restreint la fenêtre d’opportunité de ses partisans de manière directe en incitant les hommes politiques à ne pas mettre en œuvre des politiques publiques trop congruentes avec cette idéologie, et de manière indirecte, en exerçant une influence sur le discours économique et social des principaux partis politiques pouvant légitimer la mise en œuvre de mesures libéralisant les politiques publiques. De plus, la structure des institutions françaises a renforcé l’effet de « dépendance au sentier » dans la fabrique des politiques publiques en valorisant l’expertise d’État contre celle d’acteurs susceptibles de remettre en cause le consensus existant comme les universitaires et les think tanks. Enfin, à partir de la réalisation d’une socio-histoire inédite du mouvement néo-libéral depuis les années 1970, d’autres facteurs plus contingents sont identifiés. La fragmentation et la radicalité des partisans du néo-libéralisme, ainsi que la quasi absence d’entrepreneur politique susceptible d’incarner ces idées, ont contribué à la marginalité de ces idées dans le débat public.