Philippe Raynaud, Victor Hugo: la révolution romantique de la liberté, Gallimard, 2024, Des Hommes qui ont fait la France, 116 p.
Aucun poète, aucun écrivain n'a autant contribué à faire la France. L'œuvre de Victor Hugo exprime les espérances, les mutations et les divisions du siècle. Le talent éclatant de sa jeunesse coïncide avec un royalisme ardent mais finalement superficiel. C'est au moment de la « bataille d'Hernani » qu'il trouve définitivement sa voie en affirmant l'unité indissoluble du mouvement romantique et de la cause du progrès politique. Quand éclate la révolution de 1848, il est déjà la parfaite incarnation du grand écrivain national, auteur admiré de Notre-Dame de Paris, de Ruy Blas, des Voix intérieures… C'est aussi un notable littéraire, académicien et homme politique reconnu dont la proximité avec Louis-Philippe ne contredit pas les inclinations progressistes. C'est sous la IIe République que sa philosophie politique acquiert ses traits définitifs : elle est libérale, démocratique, humanitaire et sociale. Après le coup d'État du 2 décembre 1851, le choix de l'exil donne à son engagement républicain une portée légendaire et une autorité morale sans égale. Ce sont les années de ses plus grands chefs-d'œuvre, Les Contemplations, La Légende des siècles, Les Misérables surtout, « un livre-monde », écrit Philippe Raynaud, où se mêlent les idées et les passions qui travaillent l'esprit national : la religion, la question sociale, les rapports tumultueux entre la révolution et la démocratie. Revenu en France, Victor Hugo sera la conscience critique de la IIIe République, qui le reconnaîtra comme le grand poète de la France, jusqu'à l'apothéose de ses funérailles nationales.
Philippe Raynaud (dir.), De la démocratie en Amérique, Flammarion et Cairn, 2023, G.F., 302 p.
« J'avoue que dans l'Amérique j'ai vu plus que l'Amérique ; j'y ai cherché une image de la démocratie elle-même, de ses penchants, de son caractère, de ses préjugés, de ses passions. » La gloire de Tocqueville n'est pas seulement celle d'un analyste politique exceptionnel ; c'est aussi, depuis la redécouverte de son œuvre, celle d'un philosophe politique qui serait en même temps un classique de la sociologie, et qui pourrait aider à comprendre les problèmes qui se posent constamment dans les démocraties modernes. L'égalité des conditions, l'individualisme, le « despotisme » démocratique, les relations entre maîtres et serviteurs, l'esprit de liberté et l'esprit de religion, autant de notions qui dessinent aujourd'hui encore les contours d'une philosophie de la démocratie
Philippe Raynaud, Bernard Bruneteau, Jean Baudouin, Philippe Bénéton, David Bisson [et alii], L'aventure démocratique: Cheminements en compagnie de Jean Baudouin, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2022
Philippe Raynaud, Giulio De Ligio, Jean-Vincent Holeindre, Daniel J. Mahoney, Jean Baechler [et alii], La politique et l'âme: autour de Pierre Manent, CNRS Éditions et OpenEdition, 2022
Depuis près de quarante ans, Pierre Manent trace une voie originale et féconde. Ses livres interrogent les formes politiques qui donnent sens à l'expérience historique, de la cité grecque aux nations européennes, en passant par l'Empire romain et l'Église chrétienne. Cet ouvrage, le premier entièrement consacré à Pierre Manent, aborde les grands thèmes de son œuvre, autour de trois axes : la philosophie, la politique et la religion. Il examine également les principales étapes de la pensée politique : Aristote, Machiavel, Pascal, Tocqueville... L'histoire et la philosophie politique éclairent les enjeux du présent, en particulier la crise de la démocratie et de la nation en Europe. Pour Pierre Manent et ceux qui s'en inspirent, la politique constitue le fait générateur des sociétés humaines. Elle façonne l'humanité de l'homme, qui se réalise dans la vie en commun. Aller vers la politique, c'est aller vers l'âme. Une incitation à lire et relire une œuvre forte et pénétrante.
Philippe Raynaud, Le juge et le philosophe: Essais sur le nouvel âge du droit, Armand Colin et Cyberlibris, 2022, 320 p.
Sommes-nous entrés dans un nouvel âge du droit ? L'échec des idéologies qui ont endeuillé le XXe siècle en niant le droit, ou en l'instrumentalisant au service de la violence (de classe, de race, d'État), a conduit à la reconnaissance de la valeur absolue des droits de l'homme et de l'État de droit. Ce tournant a eu des effets profonds et durables, mais il fait apparaître de nouveaux défis. Dans l'ordre interne, le progrès du droit semble incontestable, mais le sentiment de l'impuissance du politique n'a sans doute jamais été aussi fort ; quant au système international, l'idée d'un effacement des logiques de puissance devant le règne du droit est fortement remise en question par les nouveaux conflits. Quelle place occupera le droit dans la démocratie au XXIe siècle ? Pour Philippe Raynaud, il ne s'agit pas d'opposer le droit à la politique, mais plutôt d'étudier les relations complexes qui les unissent. Il examine la pensée des auteurs anciens (Platon, Aristote), modernes (Hobbes, Kant) ou contemporains (Kelsen, Dworkin, Habermas), tout en proposant une analyse éclairante des controverses actuelles, en Europe et aux États-Unis, sur l'indépendance et le pouvoir des juges, la repentance et la mémoire ou encore l'émergence de nouveaux droits. Cette nouvelle édition a été augmentée d'une importante contribution sur la question du scepticisme comme fondement de la démocratie.
Philippe Raynaud, La laïcité: Histoire d'une singularité française, Cairn et Gallimard, 2021, L'esprit de la cité
Philippe Raynaud, Max Weber et les dilemmes de la raison moderne, Cairn et Presses Universitaires de France, 2020, Recherches politiques
Philippe Raynaud, La laïcité: Histoire d'une singularité française, Gallimard, 2019, L'esprit de la cité, 242 p.
Philippe Raynaud, Arnaud Sorosina (dir.), De la démocratie en Amérique, Maury impr. et Flammarion, 2019, GF, 272 p.
"Du voyage en Amérique qu'il effectue au début des années 1830, Tocqueville tire ce qui deviendra, dans la riche littérature politique du XIXe siècle, l'une des œuvres les plus lues et les plus commentées. Car l'étude des institutions de la jeune république américaine lui inspire une véritable philosophie de la démocratie, toujours nuancée et souvent visionnaire. Comment accorder l'égalité et la liberté, exigence centrale pour un régime démocratique ? Quels sont les effets pervers de ce système politique et les moyens de s'en prémunir ? Les réponses de Tocqueville à ces questions essentielles n'ont cessé de nourrir les réflexions des générations ultérieures, jusqu'à trouver leurs prolongements dans les débats citoyens d'aujourd'hui."
Philippe Raynaud, L'esprit de la V: L'histoire, le régime, le système, Cairn et Éditions Perrin, 2019, Synthèses Historiques
Philippe Raynaud, Emmanuel Macron : une révolution bien tempérée, Desclée de Browers, 2018, 200 p.
Philippe Raynaud, L'esprit de la Ve République: L'histoire, le régime, le système, Éditions Perrin, 2017, 288 p.
Philippe Raynaud, François Furet, Antoine Liniers, Terrorisme et démocratie, Cairn et Fayard, 2016, Fondation Saint-Simon
Philippe Raynaud, João Carlos Brum Torres, Monique Castillo, Carla De Pascale, Hans-Friedrich Fulda [et alii], Raison pratique et normativité chez Kant: droit, politique et cosmopolitique, ENS éd. et OpenEdition, 2016, La croisée des chemins
Philippe Raynaud, Michel Foucault: philosophie, histoire, politique et littérature,, 2016, 15 p.
Philippe Raynaud (dir.), Opuscules sur l'histoire, Flammarion, 2014, GF, 245 p.
Philippe Raynaud, Alain Blondiaux, Jean-Michel Helvig, Jean-Pierre Le Goff, Pascal Perrineau [et alii], Où va notre démocratie ?, Éditions de la Bibliothèque publique d’information et OpenEdition, 2014
Philippe Raynaud (dir.), De la force du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s'y rallier Des réactions politiques Des effets de la Terreur , Flammarion, 2013, Champs ( Classiques ), 206 p.
Philippe Raynaud, La politesse des Lumières: les lois, les moeurs, les manières, Gallimard, 2013, L'Esprit de la cité, 294 p.
Les Lumières n'ont pas inventé la civilité ni la politesse, mais elles leur ont donné une portée morale et philosophique radicalement nouvelle. En célébrant la civilité, elles expriment une confiance nouvelle dans la nature humaine. Mais ces promesses recouvrent une sourde inquiétude : les formes les plus raffinées de la civilité peuvent aussi dissimuler le mensonge et favoriser la domination. Au XVIIIe siècle, c'est la France qui incarne avec éclat cette figure ambivalente d'une civilité brillante mais pour certains hypocrite, voire immorale, que l'on appelle la politesse. Montesquieu, Voltaire, Hume, Rousseau, Kant, Madame de Staël : tous voient dans la politesse française la fine fleur de la civilité moderne, s'interrogent sur la valeur de ce qu'on commence alors à appeler civilisation. C'est cette "conversation" que Philippe Raynaud restitue dans toute sa richesse. Il rappelle l'affinité native des manières françaises avec la monarchie absolue, que tout oppose à la simplicité des moeurs de la libre Angleterre. Il retrace la longue complicité, à la ville comme à la Cour, entre la civilité et le "règne des femmes". Il rend sensible la relation intime des lois, des moeurs et des manières. Le temps des salons est passé et ne reviendra pas, mais les questions politiques et morales qu'il avait mises à jour demeurent encore les nôtres.
Philippe Raynaud (dir.), L'Humaine condition, Gallimard, 2012, Quarto, 1049 p.
Philippe Raynaud, Claude Habib (dir.), Malaise dans la civilité ?, Perrin, 2012, Collection tempus, 202 p.
Philippe Raynaud, Gil Delannoi, Pascal Hintermeyer, Pierre-André Taguieff (dir.), Julien Freund: La dynamique des conflits, Berg International Éditeurs, 2011, Dissonances, 314 p.
Philippe Raynaud, L'extrême gauche plurielle: entre démocratie radicale et révolution, Perrin, 2010, Collection Tempus, 272 p.
Philippe Raynaud (dir.), De la démocratie en Amérique, GF Flammarion, 2010, G.F., 302 p.
Philippe Raynaud (dir.), De la force du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s'y rallier Des réactions politiques Des effets de la Terreur , Flammarion, 2009, Champs ( Classiques ), 188 p.
Philippe Raynaud, Trois révolutions de la liberté: Angleterre, Amérique, France, Presses universitaires de France, 2009, Léviathan, 386 p.
Philippe Raynaud, Cornelius Castoriadis, Enrique Escobar, Myrto Gondicas, Pascal Vernay, Ce qui fait la Grèce: séminaires 1983-1984, Éditions du Seuil, 2008, La Couleur des idées, 305 p.
Philippe Raynaud, Le juge et le philosophe: essais sur le nouvel âge du droit, Armand Colin, 2008, Le temps des idées, 288 p.
Philippe Raynaud, Pierre C Bellanger, Jamil Dakhlia, Bénédicte Delorme-Montini, Christian Delporte [et alii], Penser la société des médias, Gallimard, 2006, 192 p.
Philippe Raynaud, L'extrême gauche plurielle: entre démocratie radicale et révolution, Autrement, 2006, Collection CEVIPOF-Autrement, 201 p.
Philippe Raynaud, Stéphane Rials (dir.), Dictionnaire de philosophie politique, 3e éd., Presses universitaires de France, 2003, Quadrige ( Dicos poche ), 892 p.
Philippe Raynaud, Daniel Dayan, À chacun son 11 septembre ?, INA et la Documentation française, 2002, 75 p.
Philippe Raynaud, Mona Ozouf, Alain Finkielkraut, Les aveux du roman, Tricorne et France culture, 2002, Répliques, 63 p.
Philippe Raynaud, Patrick Brantlinger, Yves Darcourt Lézat (dir.), Le multiculturalisme en quête d'universalité ?, Editions Sapientia, 2002, 131 p.
Philippe Raynaud, Élisabeth Zoller (dir.), Le droit dans la culture américaine: [actes d'un colloque organisé par le Centre de droit américain de l'Université Panthéon-Assas (Paris II), le 16 mars 2001], Éd. Panthéon-Assas et diff. LGDJ, 2001, Droit comparé, 177 p.
Philippe Raynaud (dir.), Philosophie politique, PUF, 1999, 156 p.
Philippe Raynaud, Les nouvelles radicalités, Fondation Saint-Simon, 1999, Notes de la Fondation Saint-Simon, 49 p.
Philippe Raynaud (dir.), Philosophie ancienne, PUF, 1999, 142 p.
Philippe Raynaud, Philippe Raynaud, Stéphane Rials, Stéphane Rials (dir.), Dictionnaire de philosophie politique, 2e éd., Presses universitaires de France, 1998, 776 p.
Philippe Raynaud, Max Weber et les dilemmes de la raison moderne, Presses universitaires de France, 1996, Quadrige, 217 p.
Philippe Raynaud, La démocratie saisie par le droit, Fondation Saint-Simon, 1995, Notes de la Fondation Saint-Simon, 36 p.
Philippe Raynaud, Régis Debray, Marc Fumaroli, Yan Thomas, Alain Guéry [et alii], Dictature de l'image?, Gallimard, 1993, 192 p.
Philippe Raynaud, Stéphane Rials (dir.), Une prudence moderne ?, Presses universitaires de France, 1992, Politique d'aujourd'hui, 154 p.
Philippe Raynaud, Louis Dumont, Tzvetan Todorov, Mary Douglas, Vincent Descombes [et alii], Philosophie et anthropologie: [Séminaire tenu à Paris, au Centre Georges-Pompidou], Centre Georges Pompidou, 1992, Espace international philosophie, 190 p.
Philippe Raynaud (dir.), Opuscules sur l'histoire, GF Flammarion, 1990, GF, 245 p.
Philippe Raynaud, Paul Thibaud, La fin de l'école républicaine, Calmann-Lévy, 1990, Liberté de l'esprit, 228 p.
Philippe Raynaud (dir.), De la forme du gouvernement actuel de la France ..., Champs, 1988
Philippe Raynaud, Max Weber et les dilemmes de la raison moderne, Presses universitaires de France, 1987, Recherches politiques, 217 p.
Philippe Raynaud, Miguel Abensour, COMPREHENSION ET POLITIQUE DANS L'OEUVRE DE MAX WEBER,, 1987, 233 p.
LE BUT DE CE TRAVAIL EST, A PARTIR D'UNE RECONSTRUCTION SYSTEMATIQUE DE LA PENSEE DE MAX WEBER, D'ANALYSER LA SITUATION CREEE PAR LE DEVELOPPEMENT DES SCIENCES SOCIALES, A TRAVERS L'ETUDE DES RAPPORTS ENTRE PHILOSOPHIE POLITIQUE ET SCIENCES SOCIALES ET DE LA TRANSFORMATION DES PRINCIPES DE LEGITIMITE HERITES DE LA PHILOSOPHIE MODERNE (DEMOCRATIQUE ET LIBERALE). L'INTRODUCTION MONTRE D'ABORD COMMENT, DES LES ORIGINES DE LA POLITIQUE MODERNE, APPARAIT UNE OPPOSITION ENTRE DEUX CONCEPTIONS DE LA THEORIE POLITIQUE QUI SOUSENTEND, AUJOURD'HUI ENCORE, LES DISCUSSIONS CONTEMPORAINES (LA "TECHNOLOGIE POLITIQUE" DE HOBBES, L'HERMENEUTIQUE HISTORIQUE DE VICO), POUR DETERMINER LA PLACE DE MAX WEBER DANS L'HISTOIRE DE LA PENSEE POLITIQUE. LA PREMIERE PARTIE RECONSTITUE L'ARRIERE-PLAN PHILOSOPHIQUE DE LA SOCIOLOGIE DE MAX WEBER, EN MONTRANT LA PORTEE ANTI-SPECULATIVE DE SON EPISTEMOLOGIE, QUI S'INSCRIT DANS LA TRADITION CRITICISTE ET EN ANALYSANT LA PLACE DE SON OEUVRE DANS LA TRADITION DES "SCIENCES DE L'ESPRIT". LA DEUXIEME PARTIE EST CONSACREE A LA PROBLEMATIQUE WEBERIENNE DE LA RATIONALISATION. ON PROPOSE D'ABORD UNE RECONSTRUCTION DE L'ARCHITECTURE SYSTEMATIQUE DE LA THEORIE DE WEBER, A TRAVERS LA DISCUSSION DE CERTAINES GRANDES INTERPRETATIONS (R.ARON, J.HABERMAS, A.SCHUTZ) ET UNE ANALYSE DE SA PENSEE POLITIQUE, CONSIDEREE COMME UNE DIALECTIQUE DE LA RAISON MODERNE; ON ANALYSE ENSUITE LES LIMITES DE LA PENSEE DE WEBER ET LES CONFLITS QUI DIVISENT SA POSTERITE (G.LUKACS, C. SCHMITT). LA CONCLUSION MONTRE LA COHERENCE DE L'OEUVRE DE MAX WEBER, ET SA VALEUR FONDATRICE POUR LA PENSEE POLITIQUE CONTEMPORAINE, QUI TIENT AU FAIT QU'ELLE ARTICULE LA SOCIOLOGIE DE LA DOMINATION SUR L'ANALYSE DE LA LEGITIMITE.
Philippe Raynaud, LES PROTHESES DENTAIRES MIXTES, LES COURONNES SUPPORT DE CROCHET,, 1986, 142 p.
Philippe Raynaud, François Furet, Antoine Liniers, Terrorisme et démocratie, Fayard, 1985, 226 p.
Philippe Raynaud, Les origines intellectuelles du terrorisme, Fondation Saint-Simon, 1983, Notes de la Fondation Saint-Simon (Dossier), 83 p.
Philippe Raynaud, Recherche sur le texte et l'avant-texte: édition critique et genèse de "Diegopolis" de Y. Buin (1975),, 1976
Philippe Raynaud, préface à Allan David Bloom, La pensée politique de Shakespeare, Armand Colin et Cairn, 2022, La lettre et l'idée, 192 p.
Il semble clair que Shakespeare a véritablement et consciemment conçu ses oeuvres comme les vecteurs de sa sagesse politique - ses pièces historiques en fournissent la preuve. Shakespeare a cherché à y développer un point de vue raisonnable sur la nature du régime anglais et sur la façon dont il devait être accepté et révéré par les générations ultérieures d'Anglais. Il a réussi dans son entreprise, car les Anglais, à bien des égards, comprennent véritablement leur histoire de la façon dont il l'a dépeinte. Sur ce point, son dessein était clairement politique. C'est en se référant d'abord aux préoccupations de la société civile qu'il a compris ce qui pouvait éblouir et passionner son public. Est-il vraisemblable que ce ne fût là rien de plus qu'une série d'histoires bonnes pour le théâtre ? Peut-on raisonnablement prétendre que Shakespeare s'est jeté précipitamment dans la composition de pièces historiques parce qu'il avait besoin d'argent, ou encore qu'il ignorait les faits les plus importants de l'histoire anglaise parce qu'il n'avait jamais fait d'études ? Ce serait comme dire que Jefferson, sans s'intéresser vraiment aux principes politiques, a écrit la Déclaration d'indépendance parce qu'il voulait être célèbre, et que le succès de cette déclaration tient au fait qu'elle fournit un excellent discours de 4 juillet…
Philippe Raynaud, préface à François Furet, L'abécédaire de François Furet, Éditions de l'Observatoire, 2022, LesLumières aujourd'hui, 173 p.
"La fin du monde soviétique ne change rien à la demande démocratique d'une autre société, et pour cette raison même, il y a fort à parier que cette vaste faillite continuera à jouir dans l'opinion du monde de circonstances atténuantes, et connaîtra même un renouveau d'admiration." La conclusion du "Passé d'une illusion" (1995), livre dans lequel François Furet revenait sur ses jeunes années communistes, frappe aujourd'hui par la lucidité de son auteur sur l'avenir de la démocratie : celle-ci devra faire face, constamment, à de nouvelles radicalités désireuses de la renverser, autant à l'extrême gauche qu'à l'extrême droite. Spécialiste de la Révolution française, historien-journaliste dont les articles dans "Le Nouvel Observateur", "Le Débat" ou encore "Commentaire" ont fait date, François Furet a décrypté mieux que personne les bouleversements qui ont marqué l'histoire récente. Ses prédictions sur les conséquences de la fin du monde soviétique, ses mises en garde contre l'apparition du "politiquement correct" aux Etats-Unis, mais aussi ses écrits passionnés sur Tocqueville ou Marx révèlent un esprit libre, aussi rigoureux que drôle, loin de tout snobisme et de tout parisianisme mondain. Vingt-cinq ans après sa mort, l'oeuvre de François Furet, traduite dans le monde entier, continue de résonner dans notre société, et permet d'en comprendre les origines historiques et les divisions politiques. Un regard nécessaire pour repenser l'expérience de la démocratie libérale et se préserver de l'illusoire idée de la table rase.
Philippe Raynaud, préface à Immanuel Kant, Opuscules sur l'histoire, Flammarion, 2021, GF, 245 p.
Philippe Raynaud, préface à Kevin Bouchard, Constitutionnalisme et common law dans la pensée juridique anglo-américaine: dans la pensée juridique anglo-américaine, Éditions Classiques Garnier Numérique, 2021, Classiques Garnier en ligne ( Bibliothèque de la pensée juridique ), 452 p.
L'essor du contrôle judiciaire de constitutionnalité au cours des dernières décennies a conduit plusieurs penseurs du monde anglo-américain à se tourner vers la tradition de la common law pour expliquer le rôle nouveau joué par les juges dans les démocraties libérales. Cet ouvrage montre que les tentatives récentes visant à penser les constitutions et les chartes des droits et libertés à partir des pratiques des juristes de la common law puisent à des sources profondes de la pensée juridique anglaise. Il explique comment la tradition de la common law et sa critique positiviste sont à la fois reprises et transformées dans les débats contemporains de la philosophie du droit anglo-américaine
Philippe Raynaud, préface à Jean-Claude Chamboredon, Alain Boyer, François Furet, Georges Canguilhem, Jean Gatty, Raymond Aron, la philosophie de l'histoire et les sciences sociales, Éditions Rue d'Ulm et Numérique Premium, 2019, Figures normaliennes, 106 p.
Raymond Aron le rappelle ici en riant, il a « fait beaucoup de choses » : philosophe, sociologue, professeur, intellectuel, épistémologue, économiste et stratège aussi. Chacun à sa manière, Georges Canguilhem, François Furet, Alain Boyer, Jean Gatty et Jean-Claude Chamboredon relisent cette œuvre protéiforme : ils discutent des relations d'Aron avec la philosophie de l'histoire, de sa proximité et de sa distance avec Tocqueville, de son irrépressible désir de réalité, et de la place de la pensée stratégique dans les sciences humaines. Autant d'aspects du travail d'Aron où transparaît sa plus constante passion : le souci de « découvrir la vérité de lui-même ». Date de première édition : 1999.
Philippe Raynaud, préfacier , La révolution introuvable: réflexions sur les événements de mai, Calmann Lévy, 2018, Liberté de l'esprit, 9 p.
Philippe Raynaud, préface à Tanguy Pasquiet-Briand, La réception de la Constitution anglaise en France au XIXème siècle: une étude du droit politique français, Institut universitaire Varenne, 2017, Collection des thèses, 958 p.
La 4e de couverture indique :"Le modèle réformiste de la Constitution de l’Angleterre a intellectuellement dominé la France du XIXe siècle. Synthèse des aspirations françaises visant la stabilité politique, cette représentation mêle un historicisme de l’accomplissement libéral du gouvernement représentatif et une adhésion à la légitimation coutumière de l’innovation. Elle procède d’un jeu de projections contradictoires sur la Constitution anglaise. D’une part, les libéraux romantiques identifient dans ses institutions, les conditions propres à préserver l’individu des abus du pouvoir et à permettre le développement de la démocratie. D’autre part, les traditionalistes perçoivent dans la continuité historique de l’Angleterre, les bienfaits structurants de la hiérarchie sociale et de la liberté aristocratique. Plus particulièrement, les Doctrinaires décèlent, dans la morphologie civilisationnelle de l’Angleterre, une société déployant la liberté dans l’ordre. C’est dans le parlementarisme, produit historique de l’évolution institutionnelle anglaise, que la doctrine politique finit par identifier le régime politique susceptible de clore les tensions révolutionnaires françaises. Pensé comme une matrice libératrice des énergies individuelles et conservatrice de l’ordre politique et social, il dépossède le chef de l’Etat de son pouvoir personnel, dans la mesure où il le rend irresponsable. En outre, il consacre le règne de l’opinion publique par la prédominance de la chambre élective et par la reconnaissance de la responsabilité politique des ministres. Enfin, il encadre l’action politique par les usages historiques hérités de la monarchie représentative. Fondé sur un projet politique, le parlementarisme français donne corps à une philosophie prudentielle du droit constitutionnel. Celle-ci conçoit la constitution comme un cadre institutionnel au sein duquel l’agir politique doit pouvoir adapter la société à son stade de développement historique. Le laconisme des Lois constitutionnelles de la Troisième République témoigne de l’enracinement de ce réformisme constitutionnel. Plus qu’un compromis politique de circonstances, il cristallise en effet une politique constitutionnelle libérale et conservatrice. Ce travail entend montrer qu’elle résulte de la modélisation française de la Constitution anglaise au XIXe siècle."
Philippe Raynaud, préface à Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France: suivi d'un choix de textes de Burke sur la Révolution, Les Belles Lettres, 2016, Le goût des idées, 797 p.
Philippe Raynaud, préface à Jean Alphonse Bernard, Eloge du droit naturel, Desclée de Brouwer, 2015, 274 p.
Philippe Raynaud, préface à Raymond Aron, Essai sur les libertés, Pluriel, 2014, Pluriel, 251 p.
Philippe Raynaud, préface à Max Weber, Sociologie du droit, 2e éd., Presses universitaires de France, 2013, Quadrige, 316 p.
Philippe Raynaud, préface à Jean-François Revel, Histoire de la philosophie occidentale précédé de Pourquoi des philosophes [et de] La cabale des dévots , Robert Laffont, 2013, Bouquins, 864 p.
Philippe Raynaud, préface à Richard Hofstadter, Le style paranoïaque: théories du complot et droite radicale en Amérique, François Bourin éditeur, 2012, Washington Square, 242 p.
Philippe Raynaud, préface à Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France: suivi d'un choix de textes de Burke sur la Révolution, Pluriel, 2011, Pluriel, 816 p.
Philippe Raynaud, préface à Max Weber, Sociologie du droit, Presses universitaires de France, 2007, Quadrige ( Grands textes ), 242 p.
Philippe Raynaud, préface à Raymond Aron, Essai sur les libertés, Hachette littératures, 2005, Pluriel, 251 p.
Philippe Raynaud, préface à Friedrich Nietzsche, Aurore: réflexions sur les préjugés moraux, Hachette Littératures, 2005, Pluriel ( Philosophie ), 312 p.
Philippe Raynaud, préface à Emeric Travers, Benjamin Constant, les principes et l'histoire, H. Champion, 2005, Travaux et recherches de l'institut Benjamin Constant, 659 p.
Philippe Raynaud, préface à Hans Kelsen, La démocratie: sa nature, sa valeur, 2e éd., Dalloz, 2004, Bibliothèque Dalloz, 121 p.
Philippe Raynaud, préface à Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France suivi d'un choix de textes de Burke sur la Révolution , Hachette littératures, 2004, Pluriel ( Histoire ), 816 p.
Ces Réflexions, présentées ici dans une traduction nouvelle, ont eu une grande importance historique et une postérité variée.Oeuvre de circonstance, elle est très vite au centre les polémiques de l'époque révolutionnaire et inspire toutes les grandes critiques de la philosophie du XVIIIe siècle : du conservatisme anglais au romantisme allemand et au traditionalisme des contre-révolutionnaires français. Libéral anglais, que tout préparait à accueillir favorablement la Révolution, Edmund Burke, dès novembre 1790, prévoit, comme des conséquences inéluctables, la déposition du roi, sinon son exécution, et la dictature militaire. La Terreur et la guerre ne feront que confirmer ses premières analyses, comme le montrent avec une superbe éloquence les textes qu'il consacra ensuite, jusqu'à sa mort en 1797, aux événements de France et dont un choix abondant complète la présente édition.
Philippe Raynaud, préface à Kóstas Papaïoánnou, Marx et les marxistes, Gallimard, 2001, Tel, 505 p.
Philippe Raynaud, préface à Raymond Aron, Essai sur les libertés, Hachette littératures, 1998, Pluriel, 251 p.
Philippe Raynaud, préface à Simone de Beauvoir, L'Amérique au jour le jour: 1947, Gallimard et Bussière Camedan impr., 1997, Collection Folio, 535 p.
Philippe Raynaud, préface à Stephen Launay, La pensée politique de Raymond Aron, Presses universitaires de France, 1995, Recherches politiques, 243 p.
Philippe Raynaud, préface à Giambattista Vico, La science nouvelle, 1725, Gallimard, 1993, Collection Tel, 432 p.
Philippe Raynaud, préface à James Tully, Locke, droit naturel et propriété, Presses universitaires de France, 1992, Léviathan, 264 p.
Philippe Raynaud, préface à Alain Trousson, De l'artisan à l'expert: la formation des enseignants en question, CNDP, Centre national de documentation pédagogique et Hachette éducation, 1992, Ressources formation ( Enjeux du système éducatif ), 123 p.
Philippe Raynaud, préface à James M. McPherson, La guerre de Sécession: 1861-1865, Robert Laffont, 1991, Bouquins, 1004 p.
Philippe Raynaud, préface à Max Weber, Histoire économique: esquisse d'une histoire universelle de l'économie et de la société, Gallimard et Impr. SEPC, 1991, Bibliothèque des sciences humaines, 431 p.
"Issue de conférences données par Max Weber peu avant sa mort, l'Histoire économique, que la présentation de Philippe Raynaud situe vigoureusement, occupe une place particulière dans l'oeuvre du grand sociologue comme dans la pensée économique.Moins systématique qu'Économie et société, riche en aperçus originaux et en intuitions profondes, cet ouvrage éclaire en effet d'un jour nouveau les problèmes que Weber n'a pas cessé de méditer:celui, épistémologique, de la possibilité d'une compréhension de l'histoire comme celui, plus proprement historique, de la particularité du développement «capitaliste» de l'Occident.Dans sa peinture de la formation du capitalisme, Weber emprunte plus d'un trait à l'oeuvre de Marx:comme chez l'auteur du 'Capital', le capitalisme apparaît comme le fruit du plein développement de la production marchande, il présuppose la séparation des travailleurs et des moyens de production et il est à l'origine d'une augmentation importante de la productivité du travail; Weber reste cependant étranger à la perspective socialiste, car le marché est pour lui une forme généralement plus efficace que la direction centralisée.Weber se situe donc en dehors de l'opposition entre les libéraux et leurs critiques socialistes:l'économie moderne est le fruit d'une histoire violente et partiellement contingente, mais il n'y a pas pour autant d'au-delà économique du capitalisme, car celui-ci incarne au plus haut point la dimension économique de la rationalisation sociale."
Philippe Raynaud, préface à Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France: suivi d'un choix de textes de Burke sur la Révolution, Hachette, 1989, Pluriel, 816 p.
Philippe Raynaud, préface à Benjamin Constant, De la force du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s'y rallier Des réactions politiques Des effets de la terreur , Flammarion et Imprimerie Bussière, 1988, Champs, 185 p.
Philippe Raynaud, préface à Friedrich Nietzsche, Aurore: réflexions sur les préjugés moraux, Hachette, 1987, Pluriel, 312 p.
Philippe Raynaud, préface à Max Weber, Sociologie du droit, Presses universitaires de France et Impr. des Presses Universitaires de France, 1986, Recherches politiques, 242 p.